Mame Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sophie Cluzel Édition : Camille Icole, assistée de Marion Haguet Direction artistique : Armelle Riva Mise en page : Patrick Leleux PAO Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Florence Bellot © Mame, Paris, 2018 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75 166 Paris Cedex 19 www.mameeditions.com ISBN : 978-2-7289-2463-9 – MDS : 531 717 N° d’édition : 18056 Achevé d’imprimer en mars 2018 par Edelvives (Espagne) Dépôt légal : avril 2018 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. »
CHARLOTTE GROSSETÊTE
VIOLAINE COSTA
LES LUMIÈRES DE L’HISTOIRE
Fra
Angelico
PEINTRE À L’AUBE DE LA RENAISSANCE ITALIENNE
Mame
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O PIS D
I
an n es 1400 – Notre Guidolino est doué pour le dessin. Pietro regarde ses mains de paysan durcies par le travail. Celles de son fils n’auront pas le même destin, et cela l’étonne à peine. En ces années 1400, autour de Florence en Toscane (une région d’Italie), une génération de grands artistes voit le jour. Pourquoi tant de talents fleurissent-ils d’un coup ? Pietro n’en sait rien, mais il voit bien que l’âme de Guido est déjà sensible à la beauté, que ses doigts sont habiles à tenir le pinceau. La mère de Guido fait oui de la tête. – Il faut le mettre en apprentissage, dit-elle.
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II
– Attention Guido, sourit le vieux moine. Ton enluminure est d’une beauté insolente. As-tu le droit d’être plus doué que ton maître ? Guido rougit de plaisir. Lorenzo Monaco est l’un des meilleurs peintres de Florence. Son style, hérité de Giotto qui vivait au siècle passé, s’inspire de ce que le Moyen Âge a donné de plus beau. Mais chez Guido, il y a quelque chose de nouveau, d’intense, dans la manière de jouer avec les perspectives et les visages. D’autres jeunes génies sont en train de se faire connaître dans la ville. Ils s’appellent Masaccio, Brunelleschi, Uccello, Donatello, Lippi. L’art change d’époque. C’est une révolution douce, qui a un nom : la Renaissance.
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III
octob re 1417 – Moine, Guido ? Tu entres au couvent ? – Oui. Le Seigneur m’appelle dans l’ordre de saint Dominique, à Fiesole. Je prends pour nom Fra Giovanni. Lorenzo Monaco hoche la tête : – Bien, fils. J’espère qu’on te laissera continuer à peindre. C’est ton talent, il faut le cultiver. Les supérieurs de Fra Giovanni se rendent vite compte des dons de leur novice. Après ses études, ils lui confient un atelier d’enluminure au couvent. La mission des Dominicains est d’amener les âmes à Dieu. L’art est un beau moyen d’enseigner.