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LE CALICE, DE L’OBJET AU MYSTÈRE
from Art et liturgie
CHRISTIAN SALENSON
Quand le calice, dont la forme évasée et ronde évoque dans l’inconscient et les cultures le réceptacle et l’accueil, devient dans son site liturgique la « coupe de l’Alliance »…
Dans la liturgie tout est signifiant, les objets comme les déplacements, les postures comme les espaces. Les objets ont une puissance d’évocation que personne ne maîtrise. Chacun peut se laisser entraîner par l’objet offert à son regard vers le mystère auquel, pour une part, sa matérialité participe et qu’elle a pour fonction de rendre présent. N’importe quel objet liturgique a priori pourrait retenir notre attention : un ostensoir, un encensoir, un lutrin, un calice ou une patène… Tous font sens. De manière relativement arbitraire nous avons retenu le calice. Dans le cadre d’un ouvrage sur l’alliance entre l’art et la liturgie, on doit introduire sa dimension artistique. Mais comment la définir ? Elle n’est pas identifiable à sa matière. Le calice peut être en or, en argent, en céramique ou en bois. Cela ne dépend pas non plus de sa forme : il peut être haut ou bas, grand ou petit, plus ou moins évasé. Et pourtant, alors que sa dimension artistique n’est pas déterminée par des canons, le calice parlera mieux s’il se présente comme un objet d’art.