9782383860600 Jeanne d'Arc

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FRAN COI S DI MBERTON

JEANNE D ’ARC

Mise en couleurs :

Léopold Gelbard et François Dimberton, avec l’assistance de Juliette Guitton

© Éditions du Triomphe

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Achevé d’imprimer le 6 septembre 2024 en France chez SEPEC, 1 rue Prony, 01960 Péronnas Dépôt légal septembre 2024. Déposé au ministère de la Justice. Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse modifiée par la loi no 2011-525 du 17 mai 2011.

En 1420 alors que depuis PRESQUE 100 ans les Français résistent à l’envahisseur anglais allié au duc de Bourgogne, dans la ville de Troyes, le roi de France Charles VI devenu fou et dominé par son épouse Isabeau de Bavière, déshérite son fils le dauphin Charles au profit du roi d’Angleterre Henri V*.

C’est dans ce contexte tragique que débute notre histoire. Très exactement en 1428, à Chinon, ville sur la Loire qui abrite le jeune Dauphin déshérité.

Tout est perdu Sire, acceptez l’or de votre cousin bourguignon et cédez aux anglais les territoires qu’ils demandent.

Je n’en doute pas La Trémouille, car on vous dit fort habile pour vider mes coffres et remplir les vôtres !

Médisances, Sire ! Je…

Si vous le désirez, je peux m’en charger…

Vous prétendez qu’il n’y a plus rien à espérer, cependant on m’a rapporté une prophétie qui court de village en village…

Il s’agit d’une pucelle.

*Traité de Troyes du 21 mai 1420.

…Je ne peux m’empêcher d’y songer.

Oui, une simple jeune fille qui viendrait des Marches de Lorraine pour me mener sur le trône et sauver le royaume !

Le peuple adore ce genre de fable, SiRe ! Non, croyezmoi, il faut rendre les armes, les anglais sont les plus forts !

Ce que raconte cette prophétie semble bien incroyable en effet… et cependant…

Très biien. À plus tard, Sire.

Une pucelle ? sauver le royaume ? Voilà qui irait contre mes intérêts ! Il ferait beau voir ! Mais j’y mettrai bon ordre !!!

Au même moment en Lorraine, près du village de Domrémy : une jeune bergère prénommée Jeanne prie comme chaque jour sous l’arbre des dames appelé aussi l’arbre aux fées.

Oh c’est toi mon joli mouton !

Je demandais le secours de Dieu pour notre gentil Dauphin qui semble bien en peine.

Car on dit qu’il songe à quitter la France et à abandonner notre malheureux pays.

Souvent Saint Michel accompagné de sainte Marguerite et sainte Catherine, descend du ciel et me fait visite. Il me presse de mener le Dauphin se faire sacrer roi à Reims et de chasser les anglais hors de France.

Saint Michel, lui, a toute une armée d’anges à ses ordres, il en est le chef… mais moi je suis bien seule.

Sais-tu qu’il est Archange et chevalier et qu’il a terrassé Lucifer aux temps terribles de la chute des anges rebelles ?

Par le Christ, je le veux bien !!!

Mais comment faire ? Je n’ai que seize ans et je n’entends rien aux choses de la guerre.

Son épée à la main et sa cuirasse brillant de mille feux, il a vaincu les démons soldats du diable !!!

Peu après, sur le chemin du village…

Dans la forêt nous serons à l’abri !

Jeannette, te voilà enfin ma fille !

Les bourguignons ont attaqué le village ! Ils pillent et brûlent tout !!!

Voilà qui apprendra à ces gueux ce qu’il en coûte de rester fidèles à leur Dauphin !

Écoute un peu maraud !

Tu diras à tous les tiens de faire allégeance au duc de Bourgogne sinon nous vous tuerons jusqu’au dernier !

Huit jours plus tard…

Un grand merci pour ton aide mon cousin. Ce soir ma famille dormira sous un toit !

Mais la nuit va bientôt tomber, il est temps que tu repartes pour Vaucouleurs.

Je n’ai pas vu Jeanne…

Jeanne, il y a grande pitié au royaume de France.

Tu dois porter secours au Dauphin et le mener sacrer à Reims.

Où est-elle donc ?

Va en confiance, le roi du ciel t’assistera et te fera ton chemin.

Mais je ne saurai…

Eh bien Jeannette, où cours-tu comme ça ? Auraistu vu le diable ? !

Ma tante va accoucher, mon père, laissezmoi aller à Vaucouleurs.

Et le lendemain…

C’est entendu Jeannette. Et puis cela te consolera un peu des dures épreuves que nous traversons.

La nuit est tombée lorsque Jeanne arrive à Vaucouleurs.

C’est un vilain tour que tu joues là à ton père.

Il me pardonnera, car je ne fais que suivre les commandements du roi du ciel.

Comme je vous vois Messire.

Merci Jeannette, ta tante sera bien contente de ta venue.

Sans doute, mais avec le Sire de Baudricourt ce sera une autre chanson car il n’est pas homme à aimer ton idée !

Et pour voir le Dauphin ? ! Toi une pucelle !!!

J’ai mission de le mener à Reims et de bouter les anglais hors de France. Tel est le commandement que me fait l’archange

Saint Michel lorsqu’il me visite.

Et toi maître Laxart, dis à son père de lui donner une bonne paire de claques ! Voilà qui la calmera !

Oui, Messire… Bien, Messire…

De retour à Domrémy Jeanne est vertement sermonnée par son père. Deux mois ont passé, quand soudain…

Voyager en compagnie de soldats, de soudards, une jeune fille de seize ans à peine ! Moi vivant il n’en sera jamais question !

Mon père je pars sur l’heure et cette fois vos dires ne me retiendront pas !

Si Orléans tombe tout est perdu !

Qu’allonsnous devenir ? !

Je dois retourner à Vaucouleurs !

Mais les gens de ma ville croient très fort en toi et en cette prophétie qui court à travers plaines et collines et renverse tout sur son passage.

Ton projet me semble toujours une folie, je ne me dédis pas…

Si je suis la pucelle de la prophétie, à la vérité je ne saurais le dire.

Mais si je fais sacrer notre gentil Dauphin à Reims comme je le crois, alors on pourra dire que j’étais celle-là !

Chez le Sire de Baudricourt…

Février 1429, Jeanne quitte Vaucouleurs pour Chinon.

Ainsi que mes frères du paradis qui me disent ce que j’ai à faire.

Pour éviter le moindre risque, nous chevaucherons la nuit et dormirons le jour.

Escortée de cinq hommes d’armes dont l’écuyer du sire de Baudricourt, Jean de Metz, Jeanne chevaucha douze nuits. Tu ne sembles pas effrayée à l’idée de rencontrer le Dauphin de France ?

C’est que Dieu me guide Messire !

Douze nuits parsemées de dangers. Les guetteurs se sont endormis !

C’est notre chance, mais faisons silence !

Au matin de la douzième nuit Jeanne arrive au village de Sainte-Catherine-de-Fierbois.

Alors il me faut lui écrire pour le préparer à mon arrivée.

Nous voilà rendus à dix lieues de Chinon*. Demain tu verras le Dauphin !

Enfer ! Elle a réussi à traverser les lignes ennemies ! Cette fille est dangereuse !

Sire ! Un roi ne doit jamais céder aux caprices de son peuple !

J’hésite… J’hésite…

Elle se dit envoyée par Dieu pour me mener sacrer à Reims et chasser les anglais hors de France.

Ce sont bien là les termes de la prophétie.

Il faut refuser de la voir ! Je vous y engage

Sire !

Mais sa réputation la précède partout ! Jusqu’à la cour il n’est question que de cette pucelle venue de Lorraine. Il m’est difficile d’aller contre.

Décidément un père fou et une mère mal aimante m’auront bien peu préparé à prendre des décisions.

Ou une espionne venue vous assassiner !

Songez Sire que cette fille est peut-être une sorcière !!!

Bien… Bien Sire…

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