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Hypersensibilité et microbiote
Notre microbiote est constitué de micro-organismes (bactéries, virus, levures) qui peuplent différentes parties de notre corps et assurent notre défense. Ainsi, nous n’avons pas « un » mais « des » microbiotes : sur la peau, le vagin, les yeux, les oreilles… et l’intestin. Ce dernier est le plus important en poids (près de 2 kg en moyenne chez un adulte et plusieurs milliards de micro-organismes). Son influence sur notre cerveau est très importante et de la qualité de cette flore intestinale dépend la production, l’émission et la réception de messages adaptés à l’environnement. Ainsi, la communication entre cerveau et intestin représente des échanges incessants.
L’alimentation est souvent le premier réflexe quand on parle de microbiote : manger équilibré, varié (veillez aux apports en fibres tout particulièrement pendant la grossesse et le post-partum), prébiotiques, probiotiques… Vous trouverez des informations pratiques dans de nombreux ouvrages de naturopathie adaptés à la maternité12.
Mais même si l’alimentation est un levier d’action important, il est loin d’être le seul. En effet, tout ce qui nous entoure a un impact sur notre flore : ce que nous respirons, ce que nous mettons sur notre peau, ce que nous ressentons… On sous-estime souvent l’impact des tensions sur notre microbiote. Chaque stress vient remettre en question l’équilibre de notre flore intestinale. Qui n’a pas eu des troubles digestifs après une grande émotion ?
Pendant la maternité, les perceptions sensorielles sont démultipliées, avec leur lot d’émotions en montagnes russes.
S’accélèrent alors des échanges entre le système nerveux et l’intestin via le nerf vague, chacun envoyant des informations qui déséquilibrent un peu plus le microbiote.
De manière générale (hors maternité), les personnes hypersensibles semblent plus réceptives aux excitants (café, thé, chocolat) et sont davantage perturbées par les excès de sucre. Serait-ce en partie le résultat d’un microbiote déséquilibré ? Pendant la grossesse, soyez attentive aux effets de ces aliments sur votre corps et vos humeurs.
12. Je vous invite tout particulièrement à découvrir Naturopathie – Grossesse, post-partum et premiers mois avec bébé, de Virginie Loth (Mango Éditions).
Témoignage de Justine
Je trouvais David peu impliqué. Chaque fois que je lui posais une question sur la grossesse, l’accouchement ou après, j’avais l’impression de l’embêter. Il esquivait. Il est allé deux fois aux préparations à la naissance, mais il y avait très peu d’hommes et il ne se sentait pas à l’aise. Il a fini par me dire que tout cela était trop abstrait pour lui, qu’il n’arrivait pas à se projeter et qu’il verrait bien quand le bébé serait là. Finalement, le plus facile pour lui a été d’en discuter avec ses amis, même s’il fallait que ce soit moi qui lance le sujet de conversation !
La place des professionnels de santé
Les professionnels de santé procèdent à ce que l’on nomme le « suivi de grossesse ».
Ce terme désigne les investigations médicales plus ou moins présentes pour surveiller ce processus naturel, centrées sur la santé physique du bébé et de la mère.
L’hypersensibilité n’étant pas une maladie, peu de professionnels de santé seront à votre écoute sur ce sujet. Ils prendront soin de votre santé physique et de celle du bébé, mais pour la majorité d’entre eux, vos doutes, questionnements et états d’âme ne relèvent pas de leurs compétences.
Cela peut être frustrant pour vous : cette « morcellisation » du suivi rend une vision holistique plus compliquée. Certaines de vos questions peuvent aussi rester en suspens et générer des craintes.
Témoignage d’Anaïs
Pour ma première grossesse, j’ai trouvé que mon suivi était uniquement médical. Je ne pouvais pas parler de mes peurs et de mes doutes. À chaque fois, le professionnel de santé évitait la question en me disant que c’était normal de s’interroger, que cela allait passer. Entre le suivi gynécologique, les prises de sang et les échographies, je n’arrivais jamais à avoir une discussion de fond !
Pour ma seconde grossesse, j’ai cherché un professionnel de santé qui me correspondait et j’ai fini par trouver « ma » sage-femme. Je ne la vois pas assez souvent à mon goût, mais quand je suis en rendez-vous avec elle, je suis en confiance. Je peux lui parler de tout, poser toutes mes questions et je sais qu’elle y répondra. Et elle me questionne sur mon couple, sur mon fils aîné, sur ma famille. Elle s’intéresse à moi et pas uniquement à mon ventre. Elle prend son temps et je ne suis pas un numéro. Je suis heureuse de l’avoir trouvée.
La place des doulas
Une doula (ou accompagnante à la naissance) est une femme qui accompagne une autre femme ou un couple pendant la maternité, du désir d’enfant au post-partum. Elle leur propose d’autres manières de voir et de vivre la maternité, de choisir leur propre chemin en fonction de leurs valeurs, de leurs besoins et de leurs attentes. Elle transmet des connaissances sur la physiologie, propose des outils cognitifs et corporels. Tout au long de leur parcours, elle est à la fois soutien et ressource.
Une doula peut vous accompagner ainsi que votre partenaire pour vous permettre de voir plus clair dans la multitude d’informations que vous découvrez pendant votre grossesse. Elle vous aidera aussi à discerner vos besoins, vos envies, vos souhaits pour la grossesse, l’enfantement, le post-partum et la parentalité. Personne ressource, elle vous proposera d’autres manières de voir les choses pour que vous puissiez faire vos propres choix, ceux qui vous correspondent. Elle vous suivra dans vos décisions,