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Pourquoi lier hypersensibilité et maternité

La maternité : kézako ?

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Le terme maternité est un mot très large qui comprend à la fois « l’état, la qualité de mère », « le fait de mettre au monde son enfant » (c’est-à-dire l’événement de l’enfantement), « l’établissement dans lequel s’effectuent les accouchements », « le lien de droit entre une mère et son enfant » et même « une œuvre d’art représentant une mère portant son enfant » (Larousse). Vous conviendrez que ce terme regroupe tellement de choses différentes qu’il faut bien s’accorder avant de l’employer.

Ici, je voudrai parler de ce processus qui vous permet de passer du statut de femme à celui de mère. Un processus qui démarre dès le désir d’enfant, puis évolue pendant la grossesse, traverse le passage intense de l’accouchement, trouve un nouvel équilibre pendant le post-partum et continue toute la vie. Parce que la maternité ne s’arrête jamais. Vous ne cessez jamais d’être mère.

Les émotions au cœur de la maternité et de l’hypersensibilité

Étymologiquement, « émotion » vient du latin « emotere », verbe signifiant « se mouvoir » : les émotions entraînent des comportements et vous poussent à agir.

L’émotion est avant tout un signal neurobiologique sur lequel vous n’avez pas de prise. Elle mobilise le corps qui joue le rôle d’avertisseur : changement de respiration, mouvements oculaires, chaleur ou, au contraire, refroidissement, emballement du cœur… Elle n’est pas un problème en elle-même, elle vous informe plutôt sur ce que vous ressentez.

Les émotions sont aussi provoquées par la confrontation entre une situation et votre interprétation de la réalité. Elles sont donc forcément subjectives, vécues différemment par chacune, car liées au vécu, à une perception du monde spécifique, au sens que vous donnez à l’événement. Elles vous permettent de faire face à l’existence.

La sensation est, elle, directement liée à une perception sensorielle : une sensation de froid quand la température est trop basse, une sensation d’inconfort quand votre assise n’est pas agréable…

Je sentais qu’il fallait que je prenne soin de mon corps, que je me le réapproprie. J’ai commencé les cours de yoga prénatal. J’ai découvert certains muscles, je me suis rendu compte que je pouvais solliciter certaines parties de mon corps en laissant les autres tranquilles. C’était très satisfaisant. C’était à la fois de la détente et du mouvement dans ma maternité. J’ai tellement apprécié que j’ai continué le yoga en postnatal… et je n’ai jamais arrêté depuis !

Cette hyperprésence peut se matérialiser de différentes manières, la plus courante étant l’alimentation en conscience. Au-delà des injonctions médicales (avec une liste de plus en plus importante d’aliments à ne pas consommer), c’est aussi l’occasion de prendre conscience que si certaines choses sont interdites, car potentiellement dangereuses, d’autres sont conseillées, car bénéfiques pour le bébé et la maman, comme les produits moins trafiqués, plus sains, d’origine biologique… Votre intuition sera alors souvent bonne conseillère sur les chemins à explorer. C’est aussi l’occasion de requestionner les évidences, en particulier en ce qui concerne l’hypermédicalisation de la naissance. Votre regard porté sur le monde passe d’un regard physique à un discernement fait avec le cœur. Et si on laissait faire le processus physiologique, que se passerait-il ? Que faudrait-il pour le soutenir et non pour le contrôler ?

Ainsi, vous changez. Physiquement, physiologiquement, psychiquement. Mais le monde autour de vous, lui, ne change pas, et l’adéquation entre vous deux peut devenir de plus en plus difficile.

Pendant la grossesse, tout se passe comme si la biologie vous donnait à nouveau une perception affûtée à la fois du monde extérieur et de votre monde intérieur.

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