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QUAND HYPERSENSIBILITÉ ET MATERNITÉ s’entremêlent Qu’est-ce que l ’hypersensibilité ?
Hypersensibilité, ultrasensibilité, sensibilité élevée… Vous avez sûrement déjà entendu ces termes. Peut-être vous êtes-vous posé la question pour vous-même ou quelqu’un de votre entourage ? Peut-être même vous êtes-vous reconnue un jour dans un de ces termes ? Mais que cachent-ils vraiment ?
En médecine, l’hypersensibilité désigne des intolérances ou des terrains allergiques. Il n’est alors pas étonnant que dans le langage courant, ce terme soit assimilé à une « a-normalité », à une sensibilité « hors norme », à quelqu’un dans l’excès. C’est souvent ce qui ressort dans les conversations : les hypersensibles pleurnichent, sont « trop » sensibles, vulnérables.
En fait, les personnes hypersensibles ou HSP (Highly Sensitiv Person) sont capables de percevoir, grâce à leurs sens, des stimulations qui échappent aux autres personnes. La membrane entre eux et le monde est plus fine que la moyenne. En temps normal, tout le monde ressent un sentiment de bien-être quand les stimulations ne sont ni trop fortes ni totalement absentes. Mais ce niveau de ressenti diffère selon les personnes. Dans une même situation, face aux mêmes stimuli, le degré d’activation du système nerveux peut être très différent. Ce ne sont donc pas les stimuli qui sont différents, mais les informations reçues qui sont traitées de manière différente par le cerveau.
Voici donc la caractéristique principale des hypersensibles : un traitement des données plus fin que la normale.

Ainsi, les informations arrivent en masse à tous les niveaux : sensations, émotions, sentiments, intuitions… Mais un excès de stimulations engendre une saturation.
Vous pouvez alors être tentée de vouloir faire disparaître votre sensibilité. Pourtant, il ne s’agit pas de symptômes à combattre, mais d’expériences à vivre. La suradaptation aux demandes de la société est alors une très mauvaise idée.
Tout cela est vécu, la très grande majorité du temps, de manière inconsciente, ce qui rend les personnes hypersensibles très intuitives. Elles savent rarement comment et pourquoi, mais elles « sentent » l’environnement, perçoivent des éléments et peuvent être rapidement prises dans un trop-plein de ressentis, sans même s’en apercevoir.
Arrive alors ce qu’Elaine Aron2 appelle « l’inhibition marginale », c’est-à-dire un seuil à partir duquel la personne ne peut plus faire face à ces flots d’informations et se ferme au monde extérieur.
Parfois, plusieurs canaux de perception s’allient pour vous offrir ce message et vous pouvez alors suivre votre « 6e sens ».
L’intuition se manifeste essentiellement dans un état de calme. Elle a besoin de silence intérieur pour pouvoir être entendue.
Cet état de calme apparaît en prenant soin de vous, à la fois de votre corps (par l’alimentation, le mouvement, les habitudes de vie, la respiration…) et de votre esprit (au travers de lectures, de discussions, de formations…).
L’intuition dans notre société est peu valorisée. Elle est même parfois dénigrée dans un système qui prône la rationalité et une pensée linéaire. A contrario, l’intuition fonctionne par associations, sans liens apparents, du moins d’après nos connaissances scientifiques actuelles.
La quête de sens
Le terme de sens propose une double idée : celle de percevoir par les sens, d’expérimenter dans son corps et celle de la direction, du voyage qu’il reste à accomplir. Autant dire que la quête de sens est une quête au long cours ! Trouver du sens est éphémère puisque le chemin continue.
Pour les personnes hypersensibles, la quête de sens est prégnante dans leur réflexion et leur mise en action. Elles se questionnent d’abord sur la direction à prendre : quelle orientation donner à ma vie, qu’elle soit professionnelle, amoureuse, amicale… ? Puis elles basculent sur des questions existentielles : comment est-ce que je me sens dans mon corps maintenant ? Qu’est-ce que je ressens ? Que me dit ma voix intérieure ?
Est-ce que tout cela est bien réel ? Mes sens peuvent-ils me tromper ? Enfin, elles s’interrogent sur la cohérence du monde, la cohérence de leurs choix ou encore de ceux des autres…
Ce questionnement permanent amène le doute : il est bénéfique au cheminement, mais c’est aussi un obstacle à une vie calme et sereine.