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LES SERPENTS

LE MONDE DES SERPENTS

Il existe plus de 4 000 espèces de serpents. Leur taille varie de 10 cm pour le Serpent fil à près de 8 m (maximum) pour le Python réticulé. La plupart des espèces mesurent cependant moins d’un mètre.

Les serpents sont les descendants de lézards qui ont perdu leurs pattes. Serpents et lézards font partie de l’ordre des squamates (des animaux qui changent régulièrement de peau).

La classification des serpents

Elle est en constante évolution ! En effet, les scientifiques ne classent plus uniquement les espèces animales selon des critères morphologiques, ils prennent aussi en compte leurs ancêtres communs (analyse de l’ADN) pour les regrouper. Parmi les familles de serpents les plus connues, on compte les Colubridés (l’immense majorité des couleuvres), les Vipéridés (vipères et crotales), les Élapidés (cobras, najas, taïpans, serpents marins…), ou encore les Boïdés (boas et pythons). On trouve les boas en Amérique centrale et du Sud ; les pythons vivent en Afrique, en Asie et en Océanie.

Les premiers serpents

Les serpents les plus primitifs ont eu quatre pattes, vestiges de leurs ancêtres lézards, puis deux, comme le montrent certains fossiles, avant qu’elles ne disparaissent complètement.

Les serpents ont ensuite évolué, adoptant différentes formes, tailles et modes de vie, qui leur ont permis d’occuper de nombreux habitats. Parmi les espèces aujourd’hui disparues, on compte les plus grands serpents de tous les temps, comme Titanoboa

Titanoboa mesurait plus de 14 m de long et pesait près d’une tonne !

Les pythons et les boas comptent parmi les plus grands serpents actuels. Ils possèdent encore de minuscules vestiges de pattes arrière.

Une espèce disparue de serpent à deux pattes.
Un Python réticulé.
Jolie couleuvre porphyre en Thaïlande.

Où vivent les serpents ?

On trouve des serpents sur tous les continents, excepté en Antarctique. Il existe des espèces fouisseuses, terrestres, semi-aquatiques, arboricoles, semi-arboricoles et même marines, dans les eaux chaudes du globe.

Toutes ces espèces sont parfaitement adaptées à leur milieu.

La Vipère céraste est une espèce déserticole. Elle s’enfouit dans le sable aux heures les plus chaudes de la journée. C’est aussi une façon de chasser sans se faire voir !

Serpent ou lézard ?

À première vue, cet orvet a tout d’un serpent. Il s’agit pourtant d’un lézard sans pattes ! Comme un lézard, il possède plusieurs rangées d’écailles sous le ventre alors que les serpents n’en ont qu’une seule (page 8). Ses yeux sont pourvus de paupières mobiles ; pas ceux des serpents (page 10). Il peut aussi se débarrasser de sa queue pour échapper à un prédateur. Seules quelques espèces de serpents en sont capables.

Orvet : un lézard sans pattes ! Contrairement à d'autres lézards, la queue de l'orvet ne repousse pas entièrement. Elle cicatrise à son extrémité et forme un moignon.

UN TRÈS GRAND GROUPE !

On classe les squamates (serpents, lézards) parmi les reptiles qui comptent des animaux disparus (dont les dinosaures) mais aussi les tortues, les sphénodons et les crocodiles. Aujourd’hui, grâce aux nouvelles méthodes de classification, les scientifiques incluent tous ces animaux dans un groupe plus large, les Sauropsides, comprenant aussi… les oiseaux, car ces derniers descendent en effet des dinosaures !

Le Pélamide bicolore vit en mer. Sa queue est large et plate, en forme de rame. Il peut rester sous l’eau plus d’une heure mais doit remonter régulièrement à la surface pour respirer.

UN CORPS SOUPLE ET PUISSANT

Nombreux sont ceux qui pensent que les serpents n’ont pas de squelette. Leur corps filiforme et dépourvu de pattes, semblable à celui des vers de terre (des invertébrés), y est sans doute pour quelque chose. Mais les serpents sont bel et bien des vertébrés, dotés d’un crâne et d’une longue – voire très longue ! – colonne vertébrale.

Un nombre impressionnant de vertèbres !

Les serpents ont une colonne vertébrale articulée mise en mouvement par des muscles puissants qui leur permettent de se déplacer en rampant. Le nombre de vertèbres varie de 150 à 400 selon l’espèce ! Elles permettent au serpent d’onduler avec souplesse. Chaque vertèbre est reliée à une paire de côtes mobiles capables de s’écarter pour laisser passer les proies, parfois très grosses, que le reptile avale toujours en entier.

Squelette d’anaconda.

Python bâillant. L’ouverture de la bouche permet d’appréhender l’élasticité des mâchoires.

Un crâne spécialisé

La plupart des serpents sont capables d’avaler des proies plus grosses qu’eux – parfois même beaucoup plus grosses ! –en ouvrant démesurément leur bouche. Cette prouesse est possible grâce à leur crâne articulé, aux os mobiles, et à leur mâchoire inférieure, qui peut s’élargir latéralement. Elle est en effet composée de deux branches indépendantes (les mandibules), reliées par un ligament élastique. Lorsque le serpent avale une proie, les mandibules effectuent des mouvements alternatifs pour pousser cette dernière vers le fond de sa gueule.

Serpent déserticole montant sur une dune.

Ses déplacements latéraux laissent des traces parallèles caractéristiques sur le sable.

La vie dans les arbres

Il existe de nombreuses espèces de serpents arboricoles à travers le monde. Certaines, au corps long et très fin, comme le Serpent liane, se déplacent avec une incroyable agilité dans les arbres, se servant de plusieurs points d’appui pour projeter leurs corps vers l’avant. Leurs écailles ventrales sont souples et peuvent se déformer pour se replier autour d’une branche. Les espèces plus massives, comme le Boa émeraude par exemple, s’enroulent autour des branches et les enserrent grâce à leur capacité de constriction. Puis, ils s’y suspendent la tête en bas grâce à leur queue préhensible (qui leur permet de saisir des choses, ici les branches).

Les modes de locomotion terrestre

La majorité des serpents ondulent sur le sol en dessinant des courbes. Les espèces lourdes, au corps épais, se déplacent en ligne droite. Leurs grosses écailles ventrales agissent comme des points d’ancrage. Une autre technique de déplacement est celle de « l’accordéon ».

Le serpent ancre la partie arrière de son corps (en se servant d’un point d’appui), étend la partie avant, ancre de nouveau cette dernière, et ramène la partie arrière.

Sur le sable, les serpents progressent par déroulement latéral de leur corps.

Cette Couleuvre verte et jaune ondule sur le sol en se servant des reliefs du terrain pour se

Ce Serpent liane vert, à la silhouette élancée, se confond avec la végétation de la forêt équatoriale où il vit.
propulser vers l’avant.

LE SERPENT À LA LOUPE

Les serpents ont une peau écailleuse, dont ils se débarrassent pour grandir ou encore avant ou après la reproduction (mâles adultes). On dit qu’ils muent. Ce sont des animaux à température variable : la température de leur corps varie avec celle de leur milieu ambiant. Ils disposent de sens performants, très utiles pour chasser. Les serpents venimeux (20 % des espèces) injectent leur venin au moyen de dents pointues, les crochets.

Écailles dorsales

Les larges écailles (ou plaques ventrales) de cette Vipère heurtante, une espèce très commune en Afrique, facilitent la reptation.

Une peau écailleuse

Les serpents sont recouverts d’écailles protectrices qui s’imbriquent les unes dans les autres. Elles sont indépendantes et reliées par une peau élastique qui permet une grande liberté de mouvement. Elles peuvent s’écarter lorsque l’animal avale une grosse proie. Les écailles sont différentes selon qu’elles couvrent la tête, le ventre, les flancs, le dos ou le dessous de la queue. Les écailles dorsales peuvent être lisses, carénées ou encore, présenter un aspect granuleux.

Changer de peau

Les serpents grandissent toute leur vie. Ils muent régulièrement (plusieurs fois par an pour les plus jeunes) afin de se débarrasser de leur ancienne peau, devenue trop petite. Ils s’en extraient en commençant par la tête. La couche superficielle de leur peau se retourne comme une chaussette, dévoilant la couche de peau toute neuve qui s’est formée en dessous. La peau morte abandonnée est appelée l’exuvie.

Exuvie de Couleuvre helvétique abandonnée sur le sol.

lisses d’une Couleuvre verte et jaune.
Écailles dorsales carénées d’une Vipère aspic. Elles présentent un relief en forme d’arête.

Écureuil des rochers mâchant une exuvie de serpent.

Ruse d’écureuil !

L’Écureuil terrestre de Californie et l’Écureuil des rochers utilisent l’odeur des exuvies de leur principal prédateur, le crotale, pour masquer leur propre odeur et ainsi se protéger du serpent. Pour s’imprégner de l’odeur, ils mâchent l’exuvie puis lèchent leurs poils.

Des animaux à température variable

Les serpents ne produisent pas de chaleur interne (comme le font les mammifères et les oiseaux). Pourtant, ils ont besoin de chaleur pour exercer leurs fonctions vitales. Dans les régions tempérées, ils hibernent durant la saison froide. Dès les beaux jours, ils s’exposent au soleil pour maintenir une température corporelle compatible avec leurs besoins. En été, si les températures sont trop élevées, ils recherchent la fraîcheur.

Vipéreau aspic se réchauffant au soleil.

L’APPAREIL RESPIRATOIRE

Les serpents ont un poumon divisé en trois parties : un poumon trachéen (trachée transformée), qui permet au serpent de ne pas s’étouffer lorsqu’il avale une grosse proie, un poumon bronchial (qui correspond au poumon à proprement parler) et un poumon sacculaire, qui est une réserve d’air. Chez les serpents marins, ce dernier est beaucoup plus important. Les serpents aquatiques sont aussi capables d’absorber l’oxygène contenu dans l’eau grâce à leur peau.

Couleuvre helvétique en train de muer.

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