MARS









OBSERVATIONS 2
MARS DANS LE SYSTÈME SOLAIRE 4
UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE 6
VISAGES DE MARS 8
L’EXPLORATION DE MARS 12
L’HOMME SUR MARS 18
VIVRE SUR MARS 20
FICTION ET IMAGINAIRE 22
© 2023, FLEURUS ÉDITIONS
57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com
Direction : Guillaume Pô
Direction éditoriale : Sarah Malherbe
Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche
Édition : Sélène Chateau
Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert
Couverture et page de titre : Ambrine Angaud
Mise en page : Studio BDAG
Direction de fabrication : Thierry Dubus
Fabrication : Audrey Bord
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : mars 2023
2ème édition – N° d’édition : J23123
ISBN : 978-2-2151-8516-1 • MDS : 661380N1
Achevé d’imprimer en février 2023 en Europe (par Rotolito en Roumanie)
Ce livre est imprimé avec des encres à base végétale et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.
Un point rouge dans le ciel intrigue nos ancêtres. Les astronomes de l’Antiquité assimilent cet astre errant à une planète, par opposition aux étoiles, qui, elles, sont fixes. En observant son mouvement et celui des autres planètes, ils cherchent à comprendre l’Univers. Ce n’est qu’au XVIIe siècle, avec l’invention de la lunette astronomique, qu’ils commencent à étudier Mars plus précisément.
Dès la plus haute Antiquité, Mars attire l’attention des hommes par son éclat unique, rougeoyant. Cette couleur suscite un mélange de fascination et de crainte. Les Égyptiens l’appellent Har Decher, qui signifie « la rouge ». À l’époque, les hommes associent cette couleur au sang et à la mort. Les Babyloniens lui donnent le nom de Nergal, leur dieu des Enfers. Pour les Grecs, la planète est l’incarnation du dieu de la Guerre, Arès, qui devient Mars chez les Romains. La planète a depuis conservé ce nom.
Au IIe siècle av. J.-C., l’astronome grec Ptolémée est convaincu que la Terre est immobile au centre de l’Univers et que les autres planètes, le Soleil et la Lune tournent autour. Cette théorie va dominer en Occident pendant plus de... 1 300 ans ! Jusqu’à ce qu’en 1543, peu avant de mourir, l’astronome polonais Nicolas Copernic bouscule les idées reçues : la Terre n’est pas le centre de l’Univers mais tourne autour du Soleil, ainsi que les autres planètes. Mars trouve enfin sa place dans le système solaire.
Avec l’invention de la lunette astronomique par Galilée, en 1609, puis celle du télescope par Newton, en 1671, il est désormais possible d’observer le ciel autrement qu’à l’œil nu. Mars se dévoile timidement. On découvre à sa surface des zones sombres et ce qui semble être des calottes polaires. Dans ses notes, l’astronome hollandais Christiaan Huygens (16291695), dessine une tache sombre qu’il a distinguée à la surface de la planète et qu’il prend pour une mer. Il s’agit en fait d’un haut plateau volcanique bien visible sur les images actuelles de Mars.
L’astronome allemand William Herschel (1738-1822) construit des télescopes dotés d’un large miroir pour capter le maximum de lumière issue des astres et les observer avec plus de précision. Il confirme l’existence des calottes polaires martiennes et observe leurs variations saisonnières.
En 1877, l’astronome américain Asaph Hall découvre au télescope deux petites lunes autour de Mars. Il les nomme Phobos (la peur) et Deimos (l’épouvante), du nom des fils du dieu grec de la Guerre, Arès.
Dans les années 1870, des astronomes croient distinguer des voies navigables à la surface de Mars. L’Américain Percival Lowell est convaincu que ce sont des canaux d’irrigation creusés par des êtres intelligents. Il en dénombre plus de 400 et les dessine. Selon lui, Mars connaît une terrible sécheresse et les martiens sont obligés de détourner l’eau des pôles pour survivre. Jusque dans les années 1950, l’existence de ces canaux fera débat, même si dès 1909 l’astronome d’origine grecque Eugène Antoniadi, utilisant la grande lunette astronomique de l’observatoire de Meudon, en France, conclut : « Plus l’instrument est performant, moins on voit de canaux.»
Mars, tout comme la Terre, appartient à un ensemble de huit planètes et de milliersde corps plus petits qui tournent autour du Soleil, formant le système solaire. C’est la gravité du Soleil (la force d’attraction de l’astre) qui maintient les planètes en orbite. L’orbite est la trajectoire que les planètes dessinent lors de leur révolution autour du Soleil. Mars est la quatrième planète en partant du Soleil, juste après la Terre. Elle est une fois et demi plus éloignée de lui que notre planète, ce qui la rend beaucoup plus froide.
Comme la Terre, Mars est une planète rocheuse. On sait très peu de chose sur sa structure interne. La croûte (A), d’une épaisseur moyenne de 100 km, est principalement constituée de basalte (une roche volcanique). Le manteau rocheux (B), contenant des minéraux riches en fer, entoure un noyau métallique (C). L’atmosphère martienne, irrespirable, est composée essentiellement de gaz carbonique (CO2), d’argon et d’azote. Elle est 100 fois moins dense que sur Terre. Cette atmosphère très peu protectrice expose la planète aux rayons ultraviolets du Soleil (UV), dangereux pour l’Homme. Mars est aussi la cible des rayons cosmiques, des flots de particules qui circulent dans l’espace et s’attaquent aux cellules vivantes.
Mars, d’un diamètre de 6 790 km, est environ deux fois plus petite que la Terre et dix fois moins lourde. C’est la présence d’oxyde de fer dans la poussière recouvrant sa surface qui lui donne sa couleur rouge orangé. Un jour sur la planète se nomme un « sol » et dure 24 h 40 min. C’est le temps équivalent pour Mars pour tourner sur son axe, à la manière d’une toupie. Une année martienne dure 687 jours terrestres, c'est-à-dire la durée que met Mars pour faire le tour du Soleil.
Mars connaît un cycle de quatre saisons comparable à celui de la Terre. Ci-dessous, trois vues du pôle Nord martien reconstituées à partir d’images du télescope Hubble. Elles montrent de gauche à droite le retrait saisonnier de la calotte polaire entre le début du printemps et le début de l’été. Les températures sur Mars sont glaciales : - 63 °C en moyenne. Mais elles peuvent atteindre jusqu’à 20 °C l’été, sous les tropiques. La nuit, cependant, elles chutent de façon vertigineuse (jusqu’à -100 °C) car le sol martien n’emmagasine que peu de chaleur.
Cela dépend de la position des deux planètes sur leur orbite. Elle varie ainsi de 55,7 millions de km au plus proche à... 400 millions de km au plus loin ! Tous les 2 ans et 2 mois, Mars et la Terre se trouvent du même côté du Soleil.
C’est à ce moment qu’elles sont les plus proches l’une de l’autre. On appelle cela une opposition. Cette distance minimale est variable. Ainsi, lors de l’opposition de 2003, Mars n’était qu’à 55,7 millions de km de la Terre. Lors de l’opposition de 2016, les planètes étaient distantes de 75,3 millions de km. L’opposition est le moment idéal pour observer Mars dans le ciel nocturne.
Les lunes sont les satellites naturels d’une planète. Sous l’effet de l’attraction de cette dernière, elles tournent autour d’elle en suivant une orbite. Mars possède deux drôles de lunes en forme de patate : Phobos et Deimos. On ne sait pas s’il s’agit d’astéroïdes qui ont été « capturés » par la force d’attraction de la planète ou s’ils se sont formés à partir des débris issus d’une collision entre Mars et un autre corps. Phobos est la plus grosse des deux lunes. Elle se situe à 6 000 km de Mars (contre 20 500 pour Deimos). Son gigantesque cratère est le résultat d’un choc avec une météorite, qui a bien failli l’anéantir !