LES MILIEUX EXTRÊMES









C’est l’extrême aridité du climat, c’est-à-dire le manque d’eau, qui caractérise un désert. Les pluies y sont rares et irrégulières, parfois absentes durant des années. Il existe des déserts plus ou moins arides. Tous ne sont pas chauds. Certains, comme le désert de Gobi, en Asie centrale, connaissent des hivers très froids. Le continent antarctique (voir page 6) est souvent considéré comme un désert car l’eau est y est maintenue à l’état de glace.
Désert
Désert de Mojave (États-Unis). Dans ce désert semi-aride l’arbre de Josué (Joshua tree en anglais) pousse en grand nombre. Il stocke l’eau dans son tronc fibreux.
Les déserts couvrent un tiers de la surface des continents. On les trouve de part et d’autre des tropiques (le mouvement descendant de l’air au-dessus de ces régions empêche la formation de nuages) et au centre de vastes masses continentales telles que l’Asie ou l’Australie (comme ces déserts sont éloignés de la mer, les vents marins ont perdu toute leur humidité lorsqu’ils parviennent jusqu’à eux). Des barrières montagneuses peuvent aussi faire obstacle aux vents chargés d’humidité créant des déserts dits « d’abri », comme le Takla-Makan, en Chine. Bien que situés au bord de l’océan, les déserts côtiers comme le Namib, en Namibie, ou l’Atacama, au Chili, sont très arides (des courants froids font chuter la température de l’eau ce qui assèche l’atmosphère).
Dans les déserts, où la végétation est rare, le vent est tout-puissant. Il balaie inlassablement la surface du sol, sculpte les reliefs, édifie des dunes. Parfois, il se déchaîne avec une extrême violence, engendrant de véritables tempêtes qui se déplacent sous la forme d’immenses rouleaux de sable et de poussière. Les écarts de température entre le jour et la nuit peuvent dépasser 30 °C. Les pluies occasionnelles se manifestent souvent sous la forme d’averses violentes qui ne durent que quelques heures et viennent gonfler les cours d’eau asséchés. L’évaporation est intense.
Une oasis dans le désert de Libye (qui est une partie du Sahara)
Perdus au milieu des immensités arides, ces îlots de verdure sont dus à la présence de sources ou de nappes d’eau souterraines. Dans le Sahara, les hommes y cultivent le palmier-dattier depuis des millénaires.
Couvrant à lui seul un tiers du continent africain, le Sahara est le plus grand désert du monde. Les ergs, véritables mers de sable, ne représentent qu’1/5 de sa surface. On y trouve aussi de vastes étendues caillouteuses, des plateaux de roches nues et des massifs montagneux.
Dans le désert, l’eau, bien que rare, est essentielle pour la survie des plantes et des animaux. Aussi rivalisent-ils d’ingéniosité pour la stocker ou l’économiser. Certains animaux ont subi des évolutions physiologiques et morphologiques pour s’adapter. Les hommes se concentrent dans les oasis ou en lisière du désert. Le nomadisme a quasiment disparu.
Certaines plantes désertiques ont de longues racines qui vont chercher l’humidité en profondeur jusqu’à 40 voire 50 mètres !
D’autres ont de toutes petites feuilles pour réduire la perte en eau par évaporation. Les plantes éphémères se hâtent de pousser à la moindre pluie. Elles fleurissent et produisent de nouvelles graines avant que le sol ne s’assèche à nouveau.
Le cactus saguaro peut atteindre 15 mètres de haut et peser le poids de deux éléphants ! Véritable citerne vivante, il est capable de stocker jusqu’à 800 litres d’eau dans son tronc spongieux !
Survivre au manque d’eau, à la chaleur parfois extrême, est un défi quotidien pour les animaux du désert. Dans les déserts chauds, beaucoup se cachent en journée (sous le sable, dans des terriers) ou se réfugient dans des zones d’ombre. Certains peuvent se contenter de l’eau contenue dans leur nourriture, comme le rat kangourou, l’addax, une antilope, ou le fennec, un petit renard désertique. Les grandes oreilles du fennec font office de climatiseur en dissipant la chaleur de son corps. Surnommé le « vaisseau du désert », le dromadaire peut parcourir de longues distances sans boire. Pour limiter les pertes en eau de son organisme, il ne transpire quasiment pas et produit une urine très concentrée. Sa bosse est une réserve de graisse, source d’énergie que l’animal peut transformer en eau.
D’un rouge éclatant, le pois du désert de Sturt est l’emblème de l’Australie méridionale. Il fleurit à la moindre pluie et peut recouvrir de grandes surfaces.
Les Touaregs vivent dans le Sahara central et sur ses bordures semi-désertiques. Traditionnellement, ces éleveurs nomades se déplacent avec leurs troupeaux de chèvres, d’ânes et de dromadaires. Ils dépendent des points d’eau (puits, mares et cours d’eau alimentés par des pluies saisonnières…) et des pâturages. Ils connaissent le désert par cœur et ont un vocabulaire très riche pour décrire les paysages et les différents reliefs. Aujourd’hui, la plupart ont abandonné le nomadisme car leur immense territoire a été morcelé par des frontières et de graves sécheresses (en 1974 et 1884) ont anéanti leurs troupeaux.
Le mâle du ganga couronné n’hésite pas à parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver de l’eau pour ses oisillons. Il en imbibe les plumes de sa poitrine, qui absorbent l’eau comme une éponge.
Situés aux extrémités nord et sud de la Terre, l’Arctique et l’Antarctique sont les régions les plus froides du monde. Des vents violents y soufflent, accentuant encore la sensation de froid. Les glaciers qui recouvrent les terres forment d’épaisses calottes de glace, constituées de couches de neige accumulées depuis des milliers d’années. L’hiver, la mer se couvre de glace sur d’immenses surfaces et l’obscurité enveloppe le paysage.
Le pôle Nord (le point le plus au nord de la planète) se situe dans l’océan Arctique. Les extrêmes nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord, qui bordent cet océan, font également partie de la zone arctique. Les îles portent un grand nombre de glaciers. La plus grande île arctique est le Groenland. Elle est presque entièrement recouverte d’une calotte de glace de 1 500 mètres d’épaisseur en moyenne.
Seules les côtes sont habitées.
Le pôle Sud (le point le plus au sud de la planète) se trouve au cœur d’un vaste continent, l’Antarctique, entouré par l’océan Austral. C’est le continent le plus isolé du monde et le plus froid. Plus de 98 % de sa surface est recouverte d’une gigantesque calotte glaciaire qui dépasse par endroits 4 000 mètres d’épaisseur ! Sous la glace se cachent des montagnes, dont seuls quelques sommets dépassent, des volcans éteints ou endormis et tout un réseau de lacs et de rivières d’eau douce.
Dans les régions polaires, la glace est souveraine. De gigantesques blocs de glace (les icebergs) se détachent du front des glaciers, en perpétuel mouvement, et dérivent au gré des courants. Certains sont percés d’arches spectaculaires. Un iceberg peut dépasser la surface de l’eau de plus de 100 mètres ! Pourtant, il ne s’agit que de sa partie visible, l’essentiel de sa masse étant dissimulée sous l’eau !
La banquise est une couche de glace qui recouvre les mers polaires. Son étendue grandit en hiver et diminue en été.
Le climat de l’Antarctique est le plus froid, le plus sec et le plus venteux qui existe sur Terre. Des vents violents, dits catabatiques, dévalent du sommet de la calotte glaciaire jusqu’à la mer à une vitesse pouvant atteindre 300 km/h ! Au cœur du continent, des températures records de -98 °C ont été relevées (températures moyennes en hiver : -70 °C). Dans l’Arctique, le froid est moins extrêmemais le thermomètre peut chuter à -50 °C durant la saison froide.
Avec l’augmentation des températures à la surface de la planète, les pôles se réchauffent. La banquise connaît un dégel précoce qui menace la survie de l'ours blanc en Arctique. Aux pôles, comme ailleurs dans le monde, les glaciers fondent et le niveau des océans s'élève.
Avant/après de la mer de Glace (glacier à Chamonix) entre le début du XXe siècle et 2011
LES DÉSERTS 2 SURVIVRE DANS LE DÉSERT 4 LES RÉGIONS POLAIRES 6 LES ANIMAUX DES PÔLES 10 LES GROTTES 12
© 2023, FLEURUS ÉDITIONS 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19 www.fleuruseditions.com
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Direction éditoriale : Sarah Malherbe
Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche Édition : Sélène Chateau
Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création de Élisabeth Hébert Couverture et page de titre : Hélène Léonard Mise en page : Studio BDAG
Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Morgane Lajeunesse
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : janvier 2023 2ème édition – N° d’édition : J23032 ISBN : 978-2-2151-8515-4 • MDS : 661187N1
Achevé d’imprimer en décembre 2022 en Europe (par Rotolito en Roumanie)
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Couverture : Sahara © Shutterstock.
Vignettes (de gauche à droite) : Cactus saguaro © Shutterstock - Manchot empereur et son bébé © Shutterstock - Rover Persévérance © Shutterstock - Edelweiss © Shutterstock - Baudroie abyssale © Paulo de Oliveira/Biosphoto.
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