Les civilisations disparues - Grande Imagerie

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CIVILISATIONS DISPARUES

LES

CIVILISATIONS DISPARUES

LES

TEXTES ÉLISABETH DUMONT-LE CORNEC

Vers 1750 avant J.-C., Hammurabi, roi de Babylone, rédige le « Code Hammurabi » qui comprend 300 articles de loi pour encadrer l’agriculture, le commerce, la propriété, la famille.

La plus ancienne forme d’écriture voit le jour vers 3300 avant J.-C. dans la cité d’Uruk. Ce sont des dessins (pictogrammes) de personnages, d’animaux ou d’objets, utilisés pour établir des listes de marchandises ou de bétail. Mille ans plus tard, à Sumer, les dessins deviennent des signes qui représentent un mot (logogramme) ou une idée (idéogramme) puis un son (phonétique) : c’est l’écriture cunéiforme. Elle devient un outil essentiel, mais elle nécessite de longues années d’études et seuls les scribes savent lire et écrire.

Ces signes sont tracés sur des tablettes d’argile à l’aide d’un calame, une tige de roseau taillée en triangle.

cunéiformeL’écriture

LES CIVILISATIONS DE MÉSOPOTAMIE

On parle de civilisation pour désigner tout ce qui caractérise une société humaine sur le plan politique, culturel, artistique, religieux, scientifique et technique.

La Mésopotamie se situe au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique. Elle est considérée comme le berceau de la civilisation. En effet, dans cette région, il y a 6 000 ans, les hommes sont devenus sédentaires. Ils ont développé l’agriculture, bâti les premières villes, commencé à écrire, élaboré une religion. Ces évolutions ont permis l’émergence des civilisations sumérienne, akkadienne, babylonienne et assyrienne qui se sont succédées entre 3500 et 1000 avant J.-C. Cette période marque le début de l’Antiquité.

La situation de la Mésopotamie favorise les échanges culturels et techniques. En même temps que l’écriture, on voit apparaître le calcul et les mathématiques, puis la géométrie. De nombreuses innovations ont lieu : grâce à la roue et à la domestication de l’âne (vers le IVe millénaire avant J.-C.), le réseau routier et le commerce se développent.

desNaissancepremiers États

Une agriculture d’irrigation

C’est le plus ancien récit littéraire du monde, mis par écrit en langue akkadienne au IIe millénaire avant J.-C. On en a retrouvé une version rédigée en écriture cunéiforme sur onze tablettes d’argile. Ce texte raconte la légende de Gilgamesh, roi d’Uruk. Cette épopée a influencé plusieurs récits mythologiques.

Le desdéveloppementsciencesettechniques

Dès le IVe millénaire avant J.-C., la population augmente et les villages deviennent des villes. La plus ancienne est Uruk, les plus célèbres sont Ur, Ninive, Suse ou Babylone. Chaque ville et le territoire qui l’entoure constituent un État. À sa tête, le roi est à la fois le représentant des dieux, le chef de l’armée et de la justice. L’économie est organisée autour des « maisonnées ». Ces grands domaines agricoles appartiennent au roi et aux nobles. Ils sont cultivés par des travailleurs payés en rations de nourriture. Une partie des récoltes revient au palais et aux temples.

Statue d’albâtre d’Ebih-Il, intendant à la cour du royaume de Mari, en Mésopotamie, vers 2400 avant J.-C.

L’étendard d’Ur montre des chars à quatre et deux roues, apparus vers 2500 avant J.-C., qui ont permis de faire la guerre autrement.

deL’épopéeGilgamesh

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Malgré sa position avantageuse, entre les deux grands fleuves du Tigre et de l’Euphrate, la Mésopotamie est une région aride. Pour la cultiver, les paysans irriguent les champs en creusant des canaux, et stockent l’eau en construisant des barrages et des puits. Ils cultivent l’orge et le blé, la vigne et l’olivier. Ils élèvent des moutons, des vaches et des ânes utilisés pour se déplacer. Ils plantent des palmiers-dattiers et des légumes dans le limon, une terre noire et fertile déposée sur le sol par les crues. En produisant plus, ils peuvent commercer avec leurs peuples voisins.

Aujourd’hui encore, en Irak, les paysans creusent des rigoles qui relient les cours d’eau aux champs afin d’irriguer leurs cultures.

À partir du Ve millénaire avant J.-C., la vallée du Nil accueille des populations sédentaires vivant de l’agriculture et de l’élevage au nord, de la chasse et de l’artisanat au sud.

Les Égyptiens pêchent des poissons dans le Nil, et chassent des gazelles et des oiseaux sur ses rives.

Le pharaon

La civilisation égyptienne est née dans la vallée verdoyante formée par le Nil au milieu du désert du Sahara. Chaque année, de juillet à octobre, le fleuve déborde : l’eau recouvre les champs et y dépose du limon fertile. Les paysans y font pousser des céréales, des lentilles, des fèves, des fruits, des palmiers-dattiers, des vignes. Ils élèvent des moutons, des vaches et des cochons. Les Égyptiens attendent la crue avec impatience ! Sans elle, c’est la famine.

Le Nil, source de nourriture

Dans ce puissant État naît une brillante civilisation qui rayonne pendant 3 000 ans. Mais, en 30 avant J.-C., au temps de la reine Cléopâtre, l’Égypte est conquise par l’Empire romain dont elle devient une province.

En 3032 avant J.-C., l’Égypte devient un royaume unifié, gouverné par un pharaon.

Les plus hautes pyramides sont celles de Khéops, Khéphren et Mykérinos, à Guizeh. Elles étaient considérées comme un escalier montant vers le ciel que le pharaon escaladerait après sa mort pour devenir un dieu.

Le roi d’Égypte porte le nom de « pharaon ». Il est considéré comme le fils du dieu Soleil. Le pharaon possède toutes les terres et les ressources du pays qu’il partage avec les nobles et les prêtres. À la fois chef politique, militaire et religieux, il gouverne avec l’aide d’un vizir entouré de conseillers. Quand il apparaît en public, le pharaon porte une coiffe rayée, un cobra sur le front et une fausse barbe, symboles de sa divinité et de sa puissance. Pendant 3 000 ans, trente dynasties (familles) de pharaons se succèdent sur le trône d’Égypte.

Le pharaon est représenté avec une fausse barbe et, sur la tête, le pschent qui est une double couronne : pour la Basse-Égypte, au nord, et la Haute-Égypte, au sud.

LA CIVILISATION DE L’ÉGYPTE ANTIQUE

Des commepyramidestombeaux royaux

Les Égyptiens écrivent avec des hiéroglyphes. Ces dessins représentant des objets, des plantes, des animaux ou des personnages simplifiés se lisent comme un rébus. Mais chaque signe peut avoir plusieurs significations ce qui rend les textes difficiles à déchiffrer. Selon leur orientation, il faut les lire de gauche à droite ou de droite à gauche. Ainsi, seuls les scribes, qui ont passé de longues années à étudier, savent lire et écrire. Ils jouent un rôle essentiel dans les affaires de l’État.

Le scribe écrivait, assis en tailleur, avec un stylet taillé dans un roseau, sur une tablette d’argile. Ensuite, il pouvait effacer ses dessins et réutiliser sa tablette. Il faisait le compte des récoltes et des troupeaux du pharaon. les

Ces chantiers gigantesques durent souvent plusieurs années. Les pyramides ont servi de tombeaux à différents pharaons de l’Ancien Empire (2707-2216 avant J.-C.).

D’innombrables divinités

Dans la religion égyptienne, on compte plus d’une centaine de dieux et déesses ! Le plus souvent, ils sont représentés avec un corps humain et une tête d’animal. Ils sont associés à la nature, aux saisons, aux étapes de la vie. Les Égyptiens prient dans des temples dirigés par des prêtres et font des offrandes aux dieux pour s’attirer leur protection. À leur mort, ils sont embaumés (momifiés) et enterrés avec des aliments et des objets du quotidien. Selon leurs croyances, ces biens leur serviront dans leur nouvelle vie, après leur mort.

Chaque année, les paysans travaillent plusieurs semaines pour le pharaon. Ils participent à la construction de grands monuments, temples ou pyramides par exemple.

Dans le temple du dieu Sobek, à Kom Ombo, se trouvait un crocodile vivant considéré comme sacré. Des prêtres le nourrissaient et prenaient soin de lui. À sa mort, il était transformé en momie et un autre crocodile prenait sa place.

À cette époque, l’Égypte ne connaît pas encore la roue, alors empiler des blocs de pierre de plusieurs tonnes chacun s’avère être un véritable exploit !

Une écriture sacrée

LES CELTES

Le travail des métaux

Les Celtes sont d’excellents métallurgistes, capables d’extraire et de travailler tous les métaux : le fer, l’or, l’étain, le bronze, le cuivre. Grâce à des outils et des procédés techniques avancés, ils transforment le fer en un acier très résistant. Ainsi, ils forgent des armes solides et décorent les fourreaux des épées et les pièces de harnachement des chevaux de motifs d’une grande finesse. Ils créent aussi de beaux bijoux ornés de figures géométriques, de fleurs, de feuillages et de silhouettes, et des torques, ces colliers ronds portés par les hommes et les femmes.

Chez les Celtes, les princes et les guerriers détiennent le pouvoir politique, les druides le pouvoir religieux, les producteurs et artisans le pouvoir économique. Beaucoup d’aristocrates sont des chefs de guerre qui respectent les dieux et le code d’honneur. Ils doivent se montrer généreux avec les guerriers, et leur offrir des banquets et des parts de butin. Sur le champ de bataille, les Celtes font peur car ils sont bruyants, violents, et décapitent les vaincus. Mais ils ont une excellente réputation et l’armée romaine recrute souvent des mercenaires parmi eux.

La civilisation celtique se déploie à partir du VII e siècle avant J.-C. de l’Europe centrale jusqu’à la côte atlantique. Il s’agit d’une société composée de nombreux peuples parlant des langues différentes. Pour écrire, ils utilisent les alphabets grec, étrusque ou latin, mais l’histoire, la religion et les lois se transmettaient oralement. Après une période d’apogée, du V e au I er siècle avant J.- C., la civilisation celtique est peu à peu absorbée par l’Empire romain et par le christianisme. Elle disparaît définitivement au Ve siècle.

Une société de guerriers

Sur ce chaudron gravé, Cernunnos, dieu de la fécondité, est représenté avec des bois de cerfs.

Les traditions funéraires

Une religion organisée

Les Celtes ne redoutent pas la mort. Pour eux, l’âme des défunts survit dans un monde de paix, et les héros tués au combat festoient avec les divinités. C’est pourquoi le mort est enterré avec ses biens : mobilier, char, bijoux et objets destinés au banquet funéraire. Les tombeaux comportent plusieurs pièces dissimulées sous un tumulus de terre. À l’automne, une cérémonie en l’honneur des morts donne lieu à des sacrifices, des banquets et des jeux.

La religion des Celtes est dirigée par les druides. Ils jouent un rôle essentiel dans la société celtique : ils sont à la fois prêtres, juges et diplomates. Ils veillent au respect des rites et de la mythologie. Les druides ont des notions d’astronomie et fixent le calendrier des fêtes religieuses. Aux côtés des druides, les bardes apprennent les textes par cœur et les récitent lors des cérémonies. Enfin, les devins se chargent des sacrifices et interprètent les signes sacrés.

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Le torque est un collier rigide porté comme une marque d’honneur, en particulier par les guerriers celtes.

Gravé sur des tablettes de bronze découvertes à Coligny, en France, dans le département de l’Ain, ce calendrier lunaire et solaire fixe les cérémonies religieuses sur une période de 5 ans (un « lustre »).

Aphrodite

LA MYTHOLOGIE GRECQUE

Héphaïstos

LA CIVILISATIONGRECQUE

Avec ses montagnes, ses côtes découpées et ses nombreuses îles, la Grèce antique est un pays morcelé, sans unité politique. Chaque ville forme un état indépendant. Chacune possède son territoire, son gouvernement, son armée, sa flotte, sa monnaie. Mais toutes partagent la même culture autour de leur langue (le grec) et de leur religion mythologique. Les villes les plus puissantes, Athènes, Sparte, Corinthe et Mycènes fondent des colonies autour de la Méditerranée. Rivales et souvent en guerre, elles s’unissent malgré tout contre leur voisin, l’immense empire perse, au Ve siècle avant J.-C. Leur victoire est celle de la civilisation grecque.

Apollon et Artémis

Son brillant héritage influence la civilisation romaine.

Ruines de la ville de Mycènes, en Grèce

Des cités-États

Apparue en Grèce et sur les îles de la mer Égée au VIIIe siècle avant J.-C., la civilisation grecque antique se propage rapidement autour de la Méditerranée. Très novatrice, elle développe les sciences et la philosophie, invente le théâtre, crée la démocratie. Elle connaît son apogée entre 480-338 avant J.-C. Puis, avec les conquêtes d’Alexandre le Grand, elle se diffuse jusqu’en Asie et s’enrichit de nouvelles influences : c’est la période hellénistique (323-31 avant J.-C.).

Les Grecs croient en des dizaines de dieux et de héros dont l’histoire est racontée dans la mythologie. Ils forment une grande famille sous l’autorité de Zeus. Les dieux sont immortels mais ils ont l’apparence des humains. Ils sont étroitement associés à la vie de la cité et tous les événements publics leur sont dédiés. Pour obtenir leur protection, les Grecs leur font des offrandes et leur sacrifient des animaux.

C’est à Athènes que naît la démocratie, au Ve siècle avant J.-C. Chaque année, une assemblée composée de citoyens libres élit les magistrats et les stratèges qui gouvernent. Elle vote les lois proposées par 500 de ses membres tirés au sort. Les citoyens sont des hommes de plus de 18 ans, fils et petit-fils d’Athéniens, ayant fini leur service militaire. En 430 avant J.-C., sur 250 000 habitants, ils ne sont pas plus de 40 000 citoyens libres. En effet, cette catégorie n’inclut ni les femmes, ni les étrangers, ni les esclaves.

deNaissanceladémocratie

Les sportifs sont toujours nus et s’enduisent le corps d’huile. Après l’effort, ils enlèvent la poussière avec un racloir avant de se laver à l’eau.

Athènes est bâtie autour de l’acropole, centre de la vie politique et religieuse, et de l’agora, la place qui accueille le marché.

Les olympiquesJeux

À Athènes, le Parthénon est un temple dédié à Athéna, déesse de la sagesse et de la guerre, protectrice de la ville. Œuvre du sculpteur et architecte Phidias, il est inauguré en 432 avant J.-C. Comme tous les temples grecs, il possède un vestibule, une pièce centrale (naos) qui abrite la statue d’Athéna et un fronton sculpté. Il est entouré de hautes colonnes surmontées d’une frise décorée de 400 personnages et de 200 animaux peints de couleurs vives.

Les Grecs, sportifs et guerriers

La pratique régulière du sport fait partie de l’éducation physique et morale des Grecs et développe leur sens de la compétition. À 12 ans, les garçons vont à la palestre, un gymnase à ciel ouvert où ils apprennent la discipline et l’endurance en pratiquant la lutte, la boxe, le saut en longueur, le lancer de disque et de javelot. À Sparte, les filles y sont admises aussi. Le sport permet aux Grecs de se maintenir en forme afin de pouvoir remplir leurs obligations de soldats. Dès 18 ans, les futurs citoyens font leur service militaire. Souvent, les métèques partagent le même entraînement sportif que les citoyens car ils sont associés au combat.

Dans la Grèce antique, l’art est un moyen d’honorer les dieux, d’impressionner le monde et de fournir du travail à des milliers d’artisans pendant des années.

En Grèce, le sport et la religion sont étroitement mêlés. Les meilleurs athlètes de chaque cité s’affrontent lors de compétitions organisées en l’honneur des dieux. Elles ont lieu dans des sanctuaires comme Delphes ou Olympie. Les plus célèbres sont les Jeux olympiques, créés en 776 avant J.-C. et dédiés à Zeus. Ils ont lieu tous les quatre ans et durent sept jours. Tous les hommes ainsi que les jeunes filles et les esclaves peuvent y assister. Les vainqueurs remportent une couronne d’olivier et sont célébrés comme des héros bénis des dieux dans toute la Grèce.

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Le Parthénon, un temple dédié à Athéna

LES VIKINGS 12

LA CIVILISATION DE L’ÉGYPTE ANTIQUE 4

LES INCAS 22

TABLE DES MATIÈRES

LA CIVILISATION ROMAINE 10

LA CIVILISATION GRECQUE 8

LES CIVILISATIONS PRÉCOLOMBIENNES 20

Direction artistique : Bleuenn Auffret Graphisme : Julien Di Giorgio

Mise en page : Graph’M

Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la Loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.

Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Juliette Darrière

Dépôt légal : mai 2022 1re édition – N° d’édition : J22158 ISBN : 978-2-2151-7963-4 • MDS : FS79634

Ce livre est imprimé avec des encres végétales et est composé de matériaux issus de forêts bien gérées, certifiées PEFC™ et d’autres sources contrôlées.

LA CIVILISATION BYZANTINE 16

Directionwww.fleuruseditions.comDirection:GuillaumePôéditoriale:SarahMalherbe

LES CELTES 6

LES CIVILISATIONS DE MÉSOPOTAMIE 2

LA CIVILISATION KHMÈRE D’ANGKOR 18

© 2022, FLEURUS ÉDITIONS, Paris 57, rue Gaston Tessier, CS 50061, 75166 Paris Cedex 19

Conception graphique : Éric Laurin sous la direction de création d’Élisabeth Hébert

Achevé d’imprimer en avril 2022 par Rotolito en Roumanie

LES SCYTHES 14

Conception de la collection : Émilie Beaumont et Jack Delaroche Édition : Sélène Chateau, assistée d’Emma Gibaux

FS79634:MDSCode prix : IM6

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