David Pouilloux
LA COLÈRE DES DIEUX
LA COLÈRE DES DIEUX
Design de couverture : SKGD-Création Illustration de couverture : Matthieu Martin Direction : Guillaume Arnaud Direction éditoriale : Sarah Malherbe Édition : Estelle Mialon, assistée de Vanessa Canavesi et Morgane Vors Composition : SKGD-Création Crédit pictogramme colonne grecque : ©NEGOVURA/Shutterstock Correction : Catherine Rigal Direction de fabrication : Thierry Dubus Fabrication : Marie Dubourg © Fleurus, Paris, 2020, pour l’ensemble de l’ouvrage. www.fleuruseditions.com ISBN : 978-2-2151-7435-6 MDS : FS74356 Tous droits réservés pour tous pays. « Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011. »
David Pouilloux
LA COLÈRE DES DIEUX
Je dédie ce roman à ma chère maman. Je remercie du fond du cœur mon amie Nadia qui m’a aidé à tenir bon quand les ténèbres étaient là.
Résumé du tome 1
Le Réveil
du monstre
Ulysse Moreau, collégien comme les autres, a vu son destin basculer le soir où son père, archéologue spécialiste de la mythologie grecque, n’est pas rentré à la maison. C’était la terrible Prophétie qui était en train de s’accomplir… Aux côtés de Kenza, demi-déesse égyptienne au caractère bien trempé, Ulysse a découvert qu’il était l’un des trois enfants divins chargés de protéger l’humanité d’un redoutable monstre de l’Antiquité. Pour cela, Ulysse et Kenza devaient retrouver trois Clés, celle du Temps, celle du Savoir et celle du Trésor. Mais le temps pressait : à la fin de l’hiver, le 21 mars, il serait trop tard…
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Et le troisième enfant divin ? Pas de chance pour nos héros, Lucas Ricci, aussi connu sous le nom d’Œil de la Nuit, avait été victime du sortilège d’Apophis, un serpent géant maléfique. Le jeune garçon n’avait désormais qu’un but : réveiller le monstre de la Prophétie et anéantir notre monde. Au passage, il avait enlevé la mère d’Ulysse… Courageux et unis, les deux amis sont partis en quête de la première Clé et de la porte qu’elle ouvrait. En chemin, ils ont libéré le Minotaure, fait la connaissance d’Hécate, déesse grecque de la nouvelle lune, et réussi à vaincre l’Hydre de Lerne, le dragon à sept têtes. Parvenus au pied de la porte du Temps, ils ont découvert une étrange flaque noire… C’était le Sotanaht, un fluide macabre qui permettait de voyager dans le temps. Les voilà donc partis, direction la Grèce antique, pour entendre de la bouche de la Pythie le texte complet de la Prophétie. Nous les retrouvons à présent en plein voyage spatio-temporel…
CHAPITRE 1 Un revenant ! Froid, visqueux, répugnant… et plutôt confortable, en fin de compte ! Voilà plusieurs minutes que je me laissais glisser dans ce liquide mystérieux, bercé par le courant. On n’était pas bien, là, Kenza et moi, à se balader dans les couloirs des ténèbres en se tenant par la main ? La main chaude et rassurante de mon amie Kenza… Douce et solide à la fois… Kenza ! Autour des miens, les doigts de Kenza avaient perdu de leur vigueur. Quelque chose n’allait pas ! La tête de mort à l’entrée de la porte Sombre-Obscure
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nous l’avait fortement déconseillé, mais je n’avais pas le choix : j’ai ouvert les yeux. Les mains osseuses et grises d’une immonde créature enserraient le cou de Kenza. Sa tête, penchée sur le côté, vacillait comme si elle était morte ! En une fraction de seconde, ma main libre a trouvé le minuscule pommeau de l’épée d’Hermès, pas plus longue qu’un cure-dents. J’avais volé cette arme magique au musée du Louvre, quelques jours plus tôt. Une pression sur l’opale qui ornait sa poignée, et elle reprenait sa taille normale. Schlak ! D’un geste vif, j’ai tranché les bras de la créature au niveau des coudes. C’était une espèce de squelette mi-humain mireptile en guenilles grisâtres. Par endroits, il lui restait des morceaux de chair noire purulente. Sa bouche abritait une série de dents pointues et ses orbites, deux pierres noires. Après mon coup d’épée, l’étrangleur s’est éparpillé en un nuage de cendres. Dans la pénombre du Sotanaht est alors apparue une face de lune que j’aurais reconnue entre mille : Lucas Ricci, dit Œil de la Nuit. Notre ennemi juré,
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l’enfant maudit qui avait transformé ma mère en momie et cherchait à s’emparer des trois Clés de la Prophétie pour mettre fin à l’humanité. Je haïssais ce type de toute mon âme ! Lui aussi, vu le regard qu’il m’a lancé. Apparemment, je venais d’éliminer un de ses guerriers. Les yeux brûlants, j’ai brandi sous son nez la pointe de mon épée, celle qui l’avait envoyé dans les couloirs des ténèbres. Prudent, Œil de la Nuit s’est éloigné. Emportés par le courant, Kenza et moi cheminions désormais dans une semi-obscurité jusqu’à ce que j’aperçoive, au loin, une flaque de lumière. Sans doute notre porte de sortie ! À nouveau, des mains noires et squelettiques nous ont attrapés et propulsés en direction du trou de lumière. Notre voyage dans le temps s’est achevé par une lourde chute à genoux sur un chemin de pierre. Aïe ! si je n’avais pas déjà eu les yeux en feu, la lumière aveuglante du soleil aurait pu me les brûler. Finalement, la douleur est passée assez vite et la beauté du paysage m’est enfin apparue. Dans le lointain, je
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distinguais une ville cernée de montagnes plantées d’oliviers. Pas de voitures, pas de bitume, pas d’immeubles. Nous avions atterri en Grèce, à quelques kilomètres de Delphes… en pleine Antiquité. Derrière nous se dressait un portail de métal identique à celui que nous avions franchi quelques instants plus tôt. Ses battants étaient encore ouverts. La flaque sombre de Sotanaht scintillait sous le soleil. Et maintenant ? J’ai d’abord pensé refermer le portail, histoire d’éviter les ennuis. Puis je me suis souvenu de Kenza. J’aurais bien le temps de m’occuper de cette porte tout à l’heure. Elle ne resterait active que sept petites minutes, et mon amie était mal en point : elle avait d’atroces traces sur le cou, elle toussait et semblait avoir de la peine à respirer. Ses yeux étaient rouges, sans doute autant que les miens. Elle m’a regardé avec reconnaissance. – M-merci pour ton aide, Ulysse. Je… je n’ai pas eu le temps de réagir… La créature m’a prise par surprise… – Il faudra se méfier, au retour. La chose qui a tenté de t’étrangler n’était pas seule.
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– Ah bon ? Qui l’accompagnait ? – Son maître, Œil de la Nuit ! Cette ordure a essayé de te tuer. Je vais lui faire la peau, à ce… Des sifflements dans mon dos m’ont interrompu. Le portail ! Une vague noire de cobras franchissait le seuil. Juste après, la silhouette de Lucas Ricci a fait son apparition et mon ennemi a déclaré de sa voix lugubre : – Dommage que tu n’aies pas pensé à refermer la porte du Temps… Merci de l’avoir laissée ouverte pour moi ! J’ai empoigné mon épée. Kenza, qui avait repris du poil de la bête, a revêtu l’apparence de Bastet, la déesse égyptienne à tête de chat. La fourchette argentée qu’elle tenait à la main s’est aussitôt transformée en sceptre d’Anubis – c’était le dieu lui-même qui lui avait offert cette arme au bout brûlant. Cerné de cobras, les épaules grouillant de scarabées, l’enfant maudit nous faisait face, l’air plus puissant que jamais. Son voyage dans les ténèbres du temps et de l’espace aurait-il renforcé son pouvoir ? La haine qui
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brûlait dans ses yeux était indescriptible. Soudain, trois créatures semblables à celle qui avait tenté d’étrangler Kenza ont émergé du liquide noir. – Guerriers d’Outre-Tombe, en place ! a ordonné Œil de la Nuit d’un ton militaire. Les trois créatures se sont déployées derrière lui. – Face de lune ! ai-je lancé d’une voix chancelante. Ça ne t’a pas suffi d’emporter ma mère ? Tu veux en plus tuer Kenza ? – Ha ! ha ! c’est mon job, qu’est-ce que tu crois ? Même devant cette armée des Ombres et des Sables, la courageuse Kenza ne tremblait pas. Elle serrait les poings, prête à en découdre. C’est alors qu’Œil de la Nuit a fait un truc étrange : il s’est avancé et a levé la main, doigts écartés. L’épée d’Hermès s’est mise à vibrer dans ma paume, si fort que j’avais du mal à la retenir. Horreur ! cette pourriture essayait de me l’arracher à distance ! J’avais beau m’y cramponner de toutes mes forces, elle était attirée comme par un aimant. Une lueur rouge a parcouru la lame au moment où elle quittait ma main. Non !!! Lucas l’a attrapée au vol, un éclat de triomphe dans les yeux.
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Désarmé, je ne pouvais que le défier du regard. Brandissant le sceptre d’Anubis, Kenza a ordonné : – Rends-lui son épée, tu ne la mérites pas ! Raté ! Il a fait la même chose avec elle. Avec une force magnétique inouïe, il lui a arraché le sceptre avant de sauter sur elle pour placer l’épée d’Hermès sous sa gorge. – Ta langue s’agite trop ! Je vais te la coup… Soudain, derrière lui, le Sotanaht s’est déformé une nouvelle fois. Une énorme paire de cornes a jailli de la flaque, envoyant valser nos ennemis comme les pièces d’un puzzle. Sous le choc, Œil de la Nuit a lâché le sceptre d’Anubis et Kenza, évitant de justesse un coup de corne, s’est empressée de récupérer son arme. – Bien joué, Mino ! ai-je crié avant de toiser Lucas. Dommage que tu n’aies pas pensé à refermer la porte du Temps, Face de lune… Une grimace s’est dessinée sur ses lèvres violettes. Mais ses yeux méchants venaient de changer de cible, et c’était l’homme à tête de taureau qu’ils visaient désormais. À peine sorti du Sotanaht, le Minotaure a chargé à nouveau. En quelques ruades monumentales, il a
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renvoyé Œil de la Nuit et un des guerriers d’OutreTombe de l’autre côté du portail. Kenza s’est occupée des deux autres en les cramant avec son sceptre. J’avais perdu l’épée d’Hermès dans la bataille, mais nous étions débarrassés de ce démon des Enfers ! Cette fois, pas question de faire la même erreur : j’ai bondi pour refermer les battants d’acier tandis que Kenza glissait son sceptre en travers de leurs poignées. Les cobras et les scarabées ensorcelés de Lucas essayaient toujours de m’attaquer, mais le Minotaure les a écrabouillés de ses énormes sabots. Le Sotanaht disparu, la lumière du jour a filtré à travers les barreaux de la grille d’acier. La porte du Temps était désormais close. – Merci, Minotaure ! lui ai-je dit avec gratitude. Tu nous as sortis d’un sacré mauvais pas. Comment as-tu fait pour arriver jusqu’ici ? – Lorsque vous avez quitté ta cave, je vous ai suivis jusqu’à la porte Sombre-Obscure et je me suis engouffré dedans avant qu’elle se referme. Je comptais l’emprunter pour rejoindre les temps anciens et retrouver
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mon île natale, la Crète. Mais, en chemin, j’ai aperçu votre ennemi, l’enfant maudit de la Prophétie. Il rôdait dans les ténèbres à votre recherche… Et j’avais une dette envers vous. – Si tu étais là tout ce temps, pourquoi ne nous as-tu pas aidés à combattre l’Hydre de Lerne ? s’est indignée Kenza. – C’est à vous, enfants de la Prophétie, de vaincre les monstres qui protègent les portes. Il m’est interdit d’intervenir… mais j’ai le droit de vous donner un petit coup de pouce, a-t-il ajouté avec un clin d’œil. D’ailleurs, si je ne fais rien pour toi, moucheron, les Olympiens seront fâchés contre moi… Il a fouillé dans le sac de toile qui pendait à sa ceinture. – Ah, non merci, je ne veux pas du pied de vigne ! l’ai-je prévenu. Il me fiche trop la trouille. C’est dans la bouche de cette chose que nous avions trouvé la première Clé de notre quête. Aucune envie de me balader avec ce monstre végétal ! – J’ai mieux que ça pour toi, a ricané le géant. Regarde ! Il m’a tendu un anneau.
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– Une… bague ? C’est une blague ? – Ce n’est pas n’importe quelle bague ! a riposté le Minotaure. Je me suis approché tandis qu’il m’en expliquait le mode d’emploi. – Lorsque tu donneras un coup de poing à ton adversaire, elle se transformera. Mets-la à ton doigt. J’ai glissé la bague à mon majeur. – Frappe-moi doucement, m’a prié le Minotaure. Ça peut faire mal. Mon coup de poing dans le ventre de l’hommetaureau n’a produit aucun effet. – Plus fort, nom d’un labyrinthe ! Je ne suis pas un cochon d’Inde ! J’ai frappé plus énergiquement cette fois et, là, il s’est vraiment passé quelque chose. D’abord, un bruit de tonnerre a retenti au moment du choc. Puis le Minotaure a fait un vol plané avant d’aller s’écrouler dans la poussière dix mètres plus loin. – Waouh ! s’est exclamée Kenza. Dans ma main, je n’avais plus une bague, mais un magnifique objet en bronze que j’avais déjà tenu…
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l’Égide, le bouclier de Zeus ! Je l’ai décroché de mon bras et je l’ai retourné pour le contempler. Sa surface était ornée d’une tête de femme à la chevelure de serpents : la Gorgone Méduse. – Comment crois-tu que j’ai transformé tous ces vilains petits curieux en statues de pierre ? a articulé le Minotaure. La foudre a paru jaillir des yeux de Kenza. – Tu nous avais dit que c’étaient des statues ! Sale menteur ! – Il fallait bien vous caresser dans le sens du poil pour obtenir la liberté, chère amie ! Et il n’appartient qu’à vous de les sauver : si vous parvenez à empêcher la Prophétie de se réaliser, vous pourrez aller réveiller ces pauvres gens. Le pouvoir de Méduse n’est plus aussi efficace qu’avant… Kenza a poussé un soupir de soulagement. Il y avait pourtant quelque chose que je ne comprenais pas. – Je viens de regarder la Gorgone dans les yeux, pourquoi ne suis-je pas pétrifié ? – Parce que tu n’as pas fait appel à son pouvoir, Ulysse.
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– Comment fait-on, gros malin ? – Tu parles grec ? m’a interrogé le géant. – Depuis l’âge de quatre ans. J’ai appris le grec ancien et sa version moderne aussi naturellement que tu as appris à manger de la chair humaine. – Tsst, tsst, je suis végétarien, je te rappelle ! a rectifié le Minotaure avec agacement. J’adore le tofu. C’est ton père qui m’a appris à me passer de la viande. Il m’a nourri avec patience et m’a fait oublier le goût du sang dans mon assiette. C’est un brave homme ! – Mon père, Andros Kostas, le plus célèbre archéologue de la Grèce antique, t’a rendu végétarien ? – Parfaitement, cher ami. Mais pourquoi dis-tu que ton père est archéologue ? – C’est son boulot, tête à cornes ! Le Minotaure m’a regardé d’un air peu convaincu, puis il a explosé de rire (un peu trop bruyamment à mon goût). – C’est ça, et moi, je suis le fils d’un dindon et d’une sirène ! Ha ! ha ! ha ! – Je n’aime pas ton rire, Minotaure, ai-je grogné. – Tu sais si peu de choses, Ulysse !
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Sa remarque m’a piqué comme une guêpe. – Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que mon père est autre chose qu’un archéologue ? – Ce n’est pas à moi de te dire qui il est, et encore moins qui tu es. C’est à toi de le découvrir. Nous sommes à Delphes, nom d’une bouse de vache ! – Et alors ? – Et alors ? a-t-il répété de sa grosse voix de buffle. « Connais-toi toi-même », ça te dit quelque chose ? Ce n’est pas « demande au Minotaure qui tu es » qui est gravé sur le fronton du temple d’Apollon, que je sache ! Ah ! bien sûr, « connais-toi toi-même »… Une devise aussi vieille que l’Antiquité ! Je ne me rappelais pas qu’elle était attachée à cette ville. En y repensant, je me suis souvenu que, plus d’une fois, mon père m’avait promis que nous irions en vacances en Grèce et que nous visiterions Delphes. Mais il ne cessait de reporter ce voyage. Voulait-il éviter que j’apprenne trop tôt qui j’étais vraiment… et qui il était lui-même, quoi que ce puisse être ? – Tu devrais t’intéresser aux inscriptions sur les murs de cette cité, a repris le Minotaure d’un air
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mystérieux. Cela pourrait t’aider à comprendre certaines choses, petit dieu. Son ton narquois commençait à me chauffer les oreilles. – J’aurais dû te laisser dans ta cave avec ta chaîne au pied ! – Et moi, j’aurais dû te dévorer au déjeuner comme je le faisais autrefois dans mon labyrinthe. Miam ! L’air menaçant, le Minotaure a gonflé ses gros muscles et m’a reniflé comme si j’étais une saucisse. Kenza est intervenue : – Oh, les gars, on n’est pas là pour se disputer ! On a des forces du mal à combattre. On ferait mieux de se serrer les coudes. – Tu as raison, chatte aux yeux bleus, a dit le Minotaure. Mais il a continué à me défier du regard pendant un moment. Un sacré caractère, cet homme-bovin ! – Bon. Où en étais-je ? a-t-il repris. Pour réveiller Méduse et paralyser tes adversaires, tu dois prononcer cette phrase magique en grec : « Méduse, pétrifie cet ennemi qui te regarde et me menace ! »
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– Et pour qu’il retrouve sa forme de bague, je dis quoi ? – « Retour au calme ! » Miracle ! Le bouclier a instantanément repris son apparence d’anneau en or à mon doigt. Sur la face extérieure était gravé un éclair. – Eh bien, maintenant que l’enfant ingrat à qui j’ai sauvé la vie et offert l’arme merveilleuse de Zeus sait ce qu’il doit savoir, je file me cacher dans les montagnes. – Que vas-tu faire ? lui a demandé Kenza. – À la nuit tombée, j’embarquerai pour la Crète. Au revoir, enfants divins !
Une prophétie mystérieuse. Un destin hors du commun. Une course effrénée contre la fin du monde…
Bienvenue dans le monde d’Ulysse ! Ulysse, issu d’une lignée de dieux grecs, et Kenza, descendante de Bastet, une déesse égyptienne, doivent empêcher la terrible Prophétie des trois Clés de se réaliser. Leur but ultime ? Éviter la fin du monde, rien que ça !
Ulysse et Kenza parviendront-ils à sauver l’humanité et à retrouver leurs parents ?
LE RÉVEIL DU MONSTRE 12,90 � TTC France www.fleuruseditions.com
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Illustration de couverture : Matthieu Martin - Design de couverture : SKGD-Création
Après avoir récupéré la première Clé, Ulysse et Kenza se lancent à la recherche des deux autres. Mais Œil de la Nuit, l’enfant maudit de la Prophétie, ne voit pas les choses de cette manière…