9782215151241 la guerre de troie

12 chapitres pour découvrir les secrets des plus célèbres d’entre eux : à chacun sa fiche d’identité et son récit légendaire magnifiquement illustré, pour mêler savoir et merveilleux ! tExTes : fAbIen cLaVel • iLlUstRaTioNS : sArA qUoD

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MON CARNET DE MYTHES ET LÉGENDES

Que d’aventures extraordinaires vivent les héros de la Guerre de Troie !

Ulysse, Cassandre, Achille… Ils franchissent les mers déchaînées, affrontent de terribles combattants, subissent la colère des dieux… et sont victimes de leur funeste destin.

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© Fleurus Éditions, 2017 Dépôt légal : mai 2017 ISBN : 9782215151241 Code MDS : 592408 Numéro d’édition : J17061 Textes : Fabien Clavel Illustrations : Sara Quod Carte : Michel Sinier Édition : Sarah Hamon Direction artistique : Armelle Riva et Sylvaine Beck Mise en page : Elfried Werner Fabrication : Sabine Marioni et Thierry Dubus Achevé d’imprimer en février 2017 par Toppan Leefung (Chine) Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse

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Introduction Les Grecs et leur mythologie La civilisation grecque naît sur le pourtour de la mer Méditerranée vers le deuxième millénaire et atteint son apogée aux Ve et IVe siècles avant notre ère. Pendant tout ce temps, et même après, les Grecs ne cesseront d’écrire leur mythologie.

On appelle mythologie » un ensemble de mythes, c’està-dire des histoires qui donnent des explications sur l’origine du monde, des dieux ou encore des hommes. Outre ses nombreuses divinités1, la mythologie grecque regorge de héros, ces hommes ou femmes nés d’un dieu et d’une mortelle ou d’une déesse et d’un mortel.

On situe l’époque des héros aux premiers temps de l’humanité selon les Grecs, période dont la fin est marquée par la guerre de Troie. Ce conflit légendaire a nourri pendant des siècles les récits des aèdes ; ces artistes grecs, dont le plus célèbre est sans doute Homère, chantaient des poèmes en public, tout en s’accompagnant d’un instrument de musique.

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dans la même collection, collection Dieux de la mythologie grecque.

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La première guerre de Troie La légende est assez complexe, car il existe dans la mythologie grecque deux guerres de Troie.

La première commence avec Héraclès. Ce célèbre héros, revenant de la quête de la Toison d’or menée par Jason2, arrive dans la cité de Troie en deuil. En effet, le roi Laomédon a refusé de payer leur salaire à Apollon et Poséidon, qui lui ont bâti ses murailles. En représailles, les deux dieux ont envoyé une épidémie et un monstre sur la ville. Laomédon doit sacrifier sa fille Hésione pour espérer sauver les habitants. Heureusement, Héraclès arrive et tue le monstre, sauvant ainsi la princesse.

Mais Laomédon, toujours aussi avare, refuse de le récompenser.

Héraclès promet de se venger. Il recrute une troupe de volontaires, parmi lesquels se trouvent les frères Pélée et Télamon, qui donneront plus tard naissance aux héros grecs Achille et Ajax.

Il prend la ville, puis abat Laomédon et ses fils de ses flèches.

Le héros repart en laissant sur le trône l’unique enfant survivant de Laomédon, un certain Priam…

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dans la même collection, collection Héros de la mythologie grecque.

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La seconde guerre de Troie La seconde guerre de Troie, la plus connue, débute avec un mariage. Le Grec Pélée épouse Thétis, une déesse. Tous les dieux sont invités aux noces, sauf Éris, déesse de la discorde.

Vexée, elle prend sa revanche en se présentant quand même à la cérémonie et en lançant la fameuse pomme de discorde » au milieu des convives. Il s’agit d’une pomme d’or sur laquelle est gravé À la plus belle ».

Trois déesses se disputent alors le prix et demandent son avis à Pâris, prince de Troie. En choisissant Aphrodite, il y gagne la plus belle femme du monde, Hélène, qu’il doit enlever à son mari, le roi de Sparte.

Une guerre entre Troie et les Grecs, aussi appelés Achéens, se déclenche donc de nouveau. Elle consiste en une première expédition grecque qui arrive au mauvais endroit, en Mysie, au nord de Troie. Après huit années de repos, la seconde expédition parvient enfin en Troade. Les guerriers grecs s’installent sur la plage. Le siège dure dix ans supplémentaires.

Il prend fin avec la célèbre ruse du cheval de Troie. La cité est envahie par les Grecs, pillée et brûlée.

Commence alors la dernière partie de la légende : le retour des guerriers grecs chez eux. Les plus connus de ces récits sont le voyage d’Ulysse, raconté par Homère dans L’Odyssée, et le funeste sort d’Agamemnon, qui a inspiré de nombreuses pièces de théâtre grecques.

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Le Cycle troyen L’histoire complète de la seconde guerre de Troie forme ce qu’on appelle le Cycle troyen. Si on connaît surtout Homère et ses poèmes de L’Iliade et L’Odyssée, écrits au VIIe siècle avant notre ère, il faut savoir qu’il n’y raconte qu’une partie des événements. De nombreux autres poètes des VIIe et VIe siècles avant notre ère ont aussi narré le cycle en tout ou en partie.

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L’un des rares textes racontant les événements complets est la traduction latine d’un original grec perdu : l’Éphéméride de la guerre de Troie, écrite au IIe siècle de notre ère. Elle va de l’enlèvement d’Hélène à la mort d’Ulysse.

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La (re)découverte de Troie Pendant des siècles, des millénaires, on perd toute trace physique de la cité de Troie. Jusqu’à l’arrivée d’un homme : Heinrich Schliemann (1822-1890). Cet aventurier et commerçant allemand, passionné par les histoires d’Homère depuis sa plus tendre enfance, est persuadé que la guerre de Troie a réellement eu lieu. Il se lance donc dans des fouilles sur la colline d’Hissarlik, en Turquie, où les historiens de l’époque situaient l’antique Troie. Il découvre les ruines d’une ville ancienne et de nombreux objets d’art ! Il poursuit son travail à Mycènes, une des villes d’origine des guerriers grecs, toujours en suivant les indications d’Homère : ses recherches sont fructueuses, et il est convaincu d’avoir trouvé le masque d’or d’Agamemnon ou le bouclier d’Ajax.

Cependant, il est en butte à de nombreux problèmes. Peu scrupuleux, il est accusé de vol par les autorités turques.

En outre, des savants lui reprochent, avec raison, de s’être trompé dans la datation des objets trouvés.

Néanmoins, d’autres fouilles sont reprises après sa mort et montrent que le site d’Hissarlik est constitué de plusieurs villes construites les unes par-dessus les autres au fil des siècles. La septième de ces villes a été brûlée vers -1200, soit au moment de la guerre de Troie, si l’on en croit l’historien grec Hérodote.

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La guerre de Troie a-t-elle eu lieu ?

On considère aujourd’hui que la fameuse guerre de Troie appartient à la mythologie et non à l’histoire. Les historiens grecs antiques, comme Thucydide, même s’ils ne doutaient pas de la réalité de cette guerre, remettaient déjà en question la version des poètes, qui auraient grandement exagéré les événements. L’idée de faire une guerre aussi longue pour une princesse paraissait invraisemblable à Hérodote. Quant à Pausanias, un autre historien grec, il pensait que le cheval de Troie était en réalité une machine de guerre conçue pour briser les murailles.

Tous ne sont pas d’accord non plus sur la date des événements, qu’ils placent entre le XIVe et le XIIe siècle avant notre ère.

Aujourd’hui, les historiens ont pour la plupart renoncé à prouver l’existence du conflit. On pense, un peu à la manière de Thucydide, qu’un ou plusieurs affrontements mineurs sont à l’origine du mythe de la guerre de Troie.

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Un mythe qui traverse les siècles La passion pour la guerre de Troie ne s’est pourtant pas éteinte. Déjà à l’époque romaine, le poète Virgile avait imaginé une suite à ce récit en prenant comme héros le prince troyen Énée, dont il fait le conquérant du Latium, région de la future Rome : c’est le poème L’Énéide, écrit au Ier siècle avant notre ère.

Plus tard, de nombreux auteurs, imitant Virgile, ont imaginé que leur nation avait été fondée par des survivants de Troie.

Ainsi, dans l’Histoire des rois de Bretagne, Geoffroy de Monmouth fait de Brutus de Bretagne le petit-fils d’Énée et le premier roi de Grande-Bretagne : il serait l’ancêtre du roi Arthur !

Même les Français auraient une origine troyenne, à en croire le poète Ronsard, dans sa Franciade. Les rois de France descendraient ainsi d’un prince nommé Francion, rescapé de Troie et réfugié auprès du Rhin. Inutile de dire que tout cela est très fantaisiste… Étrangement, malgré son succès, le cycle de Troie n’a pas été énormément adapté sur les écrans, même si on a pu voir assez récemment le film Troie, de Wolfgang Petersen, ou la série télévisée Odysseus. L’une des adaptations les plus originales reste la série animée Ulysse 31, qui transpose L’Odyssée dans un univers de science-fiction.

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Généalogie Les Achéens Tantale roi de Lydie

Minos roi de Crète

Pélops

Catrée roi de Crète

Thyeste

Atrée roi de Mycènes

Aéropé

Clytemnestre Égisthe Agamemnon Anaxibie sœur d'Hélène roi de Mycènes

Iphigénie

Oreste

Électre

Clymène

Nauplios roi d'Eubée

Palamède

Ménélas roi de Sparte

Hermione

Pylade

Les Troyens

Éétion

Andromaque

Hector

Pâris

Astyanax

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Gorgophoné

Tyndare roi de Sparte

Égine nymphe

Icarios

Zeus dieu du ciel

Éaque Hélène Pénélope sœur de Clytemnestre

Ulysse roi d'Ithaque

Télamon

Télémaque

Pélée roi de Thessalie

Ajax

Thétis nymphe

Achille

Néoptolème Tros

Assaracos Ilos fondateur de Troie

Hécube

Déiphobe

Laomédon

Capys

Priam roi de Troie

Anchise

Cassandre

Creüse

Aphrodite déesse de l'amour

Énée

Ascagne

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Agamemnon Agamemnon est le plus grand roi grec de la guerre de Troie.

Il fait cependant partie de la famille des Atrides, une lignée de souverains maudits par les dieux depuis que leur ancêtre, Tantale, leur a donné son propre fils à manger.

Titre : roi de Mycènes Surnoms : Atride (fils d’Atrée), « pasteur des peuples » Père : Atrée, roi de Mycènes Mère : Aéropé, fille du roi de Crète Ancêtre célèbre : Pélops, créateur des jeux Olympiques Frère et sœur : Ménélas et Anaxibie Épouse : Clytemnestre, fille du roi de Sparte Enfants : Iphigénie, Oreste et Électre Camp : Achéens

tue i se détestent. Un jour, Atrée qu res frè ux de t son ste ye Atrée et Th met à bouillir , les coupe en morceaux, les ste ye Th de ls fi s de s ur e fois sie plu re au cours d’un banquet. Un pè r leu à t ser les et n dro dans un chau et lui révèle la tête de ses trois enfants e ntr mo lui rée At é, ng ma que Thyeste a bien . ce qui a composé son menu

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Le serment des prétendants À l’appel de Tyndare, souverain de Sparte, tous les plus grands héros de la Grèce étaient venus demander la main d’Hélène, sa fille.

Agamemnon, roi de Mycènes, était là, lui aussi. Il venait représenter son frère Ménélas. Tandis que tous avaient les yeux fixés sur la promise, la plus belle femme du monde, Agamemnon observait ses concurrents.

Il en compta trente-six.

Parmi eux, il reconnut Diomède, Ajax, Philoctète, Patrocle, Ménesthée et même Ulysse, le roi de la minuscule île d’Ithaque.

Alors que chacun était arrivé les bras chargés de cadeaux somptueux, ce dernier se présentait les mains vides. Il n’avait aucune chance de l’emporter, mais Agamemnon redoutait ce concurrent, qu’on disait fort rusé.

Quand les prétendants furent réunis dans le palais, Tyndare prit la parole : — Afin de ne susciter aucune dispute, je ne renvoie aucun d’entre vous, mais je ne puis accepter aucun cadeau non plus.

Le roi de Mycènes sourit de la prudence excessive de Tyndare, qui ne voulait pas se mettre à dos les meilleurs guerriers de Grèce.

Agamemnon s’avança : — Achéens, je souhaite, moi aussi, éviter toute querelle.

Le choix de l’époux d’Hélène devrait se porter sur mon frère Ménélas.

Il a de quoi plaire à la fille et au père. Ainsi, Hélène aura le plus beau des maris. Ainsi, Tyndare aura le plus riche des gendres.

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Il avait parlé plaisamment, et certains rirent de son discours.

D’autres semblaient contrariés, tel Ajax. Il demanda à Tyndare : — Vas-tu réellement donner Hélène à un autre fils d’Atrée ?

Alors qu’Agamemnon a déjà épousé ta fille Clytemnestre après avoir égorgé son premier mari et son fils ?

— Nous nous sommes réconciliés, répliqua Agamemnon, mécontent qu’on rappelât ses deux meurtres.

Il poursuivit, plus doucement : — Il serait mieux qu’Hélène et Clytemnestre, deux sœurs, épousent deux frères, Ménélas et moi.

— Il me semble que les frères d’Hélène, les Dioscures, souhaitaient que leur sœur épouse plutôt Ménesthée, souligna Diomède.

Ainsi, l’alliance entre Athènes et Sparte serait forte.

— Je vous rappelle que les Dioscures sont morts, trancha Agamemnon. Ils ne peuvent plus s’exprimer.

Patrocle intervint à son tour : — Il faut se décider rapidement. Hélène a déjà été enlevée par Thésée. Il faut qu’elle se marie pour éviter que ce problème ne se reproduise.

— Alors, ne la donnez pas à Agamemnon, reprit Ajax. Il a l’habitude d’enlever les futures épouses…

Le roi de Mycènes se dressa de toute sa hauteur, mais il paraissait presque petit devant l’immense Ajax.

— Attention à ce que tu dis, fils de Télamon.

— Tout le monde sait que ton mariage avec Clytemnestre est maudit, parce qu’il a commencé par un crime ! Veux-tu la même chose pour sa sœur ?

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Tyndare ne semblait pas trouver d’idée pour calmer l’assemblée.

Le ton montait. Agamemnon, fâché, se trouvait face à une résistance inattendue.

Ce fut alors qu’Ulysse, qui n’avait pas parlé depuis le début de la réunion, se redressa, les mains levées en signe d’apaisement.

— Mes amis, dit-il, ce mariage devrait nous unir et non nous diviser. Je pense avoir une solution pour que chacun y trouve son compte…

— Quelle est cette solution ? demanda Tyndare, plein d’espoir.

Ulysse se frotta la barbe, faisant mine d’hésiter.

— Tu auras remarqué que je suis venu ici sans présent, dit-il au roi de Sparte. Je ne suis ni aussi beau ni aussi riche que Ménélas.

Je ne prétends même pas à la main d’Hélène. En fait, j’aimerais épouser ta nièce, la charmante Pénélope. Pourrais-tu convaincre ton frère de me la donner en mariage ?

— Bien évidemment, Ulysse ! fit Tyndare avec soulagement.

Dis-moi donc quelle est ton idée.

Tout le monde tendit l’oreille.

— D’abord, tu dois sacrifier un cheval.

On fit donc venir un bel animal, qu’on égorgea. Ulysse demanda à ce qu’il fût découpé en morceaux. Agamemnon était sur des charbons ardents : il avait assuré à Ménélas qu’il lui ramènerait Hélène coûte que coûte. Faudrait-il qu’il enlève une seconde femme ?

— À présent, placez-vous sur les morceaux sanglants du cheval et répétez les paroles du serment, ordonna le roi d’Ithaque aux autres hommes.

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Les prétendants obéirent. Ulysse glissa ensuite quelques mots à l’oreille de Tyndare, qui déclara d’une voix forte : — Jurez d’accepter et de défendre le mari qui sera choisi contre tous ceux qui chercheraient à lui ravir son épouse.

Agamemnon hésita. S’il prêtait serment, mais qu’un autre était choisi, il aurait les mains liées : l’honneur lui interdirait d’enlever la fille de Tyndare à son époux. Déjà, ses rivaux prononçaient les paroles. Il jeta alors un dernier coup d’œil à la belle Hélène, qui avait assisté à tous ces marchandages en silence. Elle semblait l’encourager du regard. Alors, il se joignit au chœur des prétendants.

Une fois qu’ils en eurent terminé et que les restes du cheval eurent été enterrés, Tyndare se tourna vers sa fille et lui tendit une couronne de fleurs.

— À toi, maintenant, Hélène, de choisir celui que tu épouseras.

La jeune femme descendit, superbe, au milieu des héros grecs.

Elle passa devant Ulysse, devant Ajax, devant Patrocle et finit par s’arrêter en face d’Agamemnon.

— Ton frère est-il si beau qu’on le dit ? demanda-t-elle en baissant les yeux, le rouge aux joues.

Le roi de Mycènes opina.

Il n’eut pas besoin qu’Hélène dépose sur sa tête la couronne fleurie pour savoir qu’il avait gagné.

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Élevé comme un simple berger, Pâris ne découvre son ascendance royale que tardivement. Il est à l’origine de la guerre de Troie pour avoir enlevé Hélène, reine de Sparte.

Titre : prince de Troie Surnoms : Alexandre, « aux formes divines » Père : Priam, roi de Troie Mère : Hécube, fille du roi de Phrygie Ancêtre célèbre : Laomédon, roi de Troie connu pour sa fourberie Frères et sœurs : une cinquantaine, dont Hector, Cassandre et Déiphobe Épouse : Hélène de Sparte Camp : Troie

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Le jugement de Pâris A lexandre songeait à sa maîtresse Œnone. Il sourit avec orgueil : elle, la nymphe des fontaines, la fille du fleuve Cébren, l’avait choisi, lui, le simple berger. Certes, il était bien plus beau, bien plus fort et plus intelligent que les bouviers de la région, mais il était fier d’avoir pour amante une telle femme.

Il observa les vaches qu’il devait surveiller. Tout était calme sur le mont Gargaros, le sommet le plus élevé de l’Ida. Alexandre soupira. L’ennui lui faisait presque regretter de ne pas avoir une bande de voleurs de troupeaux à mettre en fuite.

Soudain, un homme apparut dans une nuée. Alexandre sursauta, surpris. Il saisit son bâton et se tint prêt à se défendre. Puis il reconnut le chapeau de voyage, le caducée, les sandales ailées, et tomba à genoux : il avait face à lui Hermès, le messager des dieux.

— Relève-toi, Pâris, dit ce dernier.

— Pourquoi m’appeler ainsi ? Mon nom est Alexandre.

— Es-tu bien le berger qui organise des combats entre ses taureaux et ceux de ses voisins ? Celui qui a offert une couronne d’or à quiconque parviendrait à vaincre son animal ? Celui qui a finalement été vaincu par un superbe taureau ?

Alexandre opina à chaque question. Il avait récemment déposé une couronne dorée sur les cornes d’une magnifique bête.

— C’est contre le dieu de la guerre, Arès en personne, métamorphosé, que tu as lutté, expliqua Hermès avec un sourire amusé.

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Les dieux de l’Olympe ont été très impressionnés de te voir tenir parole. C’est pourquoi nous t’avons choisi.

— Choisi ?

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— Oui, reprit Hermès. Nous, immortels, nous trouvions aux noces de Thétis et de Pélée quand Éris la Discorde a surgi, alors qu’elle n’était pas invitée, et a lancé au milieu de la foule une pomme d’or sur laquelle étaient inscrits ces mots : « À la plus belle ! » Trois déesses ont revendiqué ce titre.

Alexandre commençait à entrevoir le problème.

— Tu es venu me demander de désigner la plus belle d’entre elles… Mais pourquoi devrais-je trancher, moi, simple berger ?

Il n’y a qu’à couper la pomme en trois !

— Ne fuis pas tes responsabilités, ni la volonté de Zeus, Pâris.

Car si je te nomme ainsi, c’est que tu es non pas un simple berger, mais un prince troyen, fils du roi Priam et de la reine Hécube.

Pâris, puisque c’était son véritable nom, avait toujours eu la conscience trouble de sa supériorité sur ses amis bergers. Cependant, il n’eut guère le temps de songer à cette révélation : trois autres divinités émergeaient de nuées.

— Je te présente Héra, Athéna et Aphrodite, murmura Hermès.

Et le dieu alla se placer un peu plus loin, non sans avoir déposé une pomme d’or dans la main de Pâris. Le berger fut suffoqué par la beauté des trois déesses. Ses yeux ne savaient où se poser tant il se délectait de leurs cheveux, de leur gorge, de leur cou, de leurs bras, de leurs yeux.

Voyant qu’il demeurait muet et qu’il semblait incapable de se décider, Héra, déesse du mariage, prit la parole.

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— Si tu me choisis, dit-elle avec un air souverain, je ferai de toi le seigneur de toute l’Asie.

Pâris ne fut pas bouleversé par la proposition. Il venait d’apprendre qu’il était prince de Troie et cela lui suffisait pour l’instant.

Ce fut au tour d’Athéna, maîtresse de la raison et de la guerre, d’avancer d’un pas.

— Si tu me choisis, dit-elle d’un ton ferme, tu obtiendras sagesse et victoire dans toutes les batailles.

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Pâris était déjà plus intéressé. Cependant, il ne se sentait pas l’âme d’un grand guerrier. Il décida d’attendre la proposition d’Aphrodite, déesse de la beauté.

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— Si tu me choisis, déclara cette dernière d’une voix enjôleuse, tu auras l’amour d’Hélène de Sparte.

— Qui est-ce ? demanda Pâris, le cœur battant.

— La plus belle femme du monde, répondit simplement Aphrodite.

Alors, sans hésiter, Pâris s’approcha de la déesse et lui remit la pomme d’or. Elle l’accueillit avec un sourire éclatant. Héra et Athéna cachèrent mal leur déception et leur mécontentement. Elles partirent sans un mot, s’évanouissant dans une nuée.

— Tu auras Hélène, répéta Aphrodite avant de disparaître à son tour.

Pâris demeura seul avec Hermès.

— Fais attention à Héra et Athéna, le prévint-il. Elles ne laisseront pas un tel affront impuni. Quant à Hélène, sache qu’elle est déjà l’épouse du roi Ménélas.

Mais Pâris ne l’écoutait pas. Il avait oublié jusqu’à l’existence du messager des dieux, et même celle de la nymphe Œnone.

Les yeux dans le vague, il imaginait déjà la peau claire, les cheveux blonds de la belle Hélène.

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Glossaire AMBASSADE : groupe de personnes chargées de porter un message important.

AUTEL : table de pierre, située devant le temple, sur laquelle on sacrifie des animaux.

CADUCÉE : baguette de bois surmontée de deux ailes et entourée de deux serpents entrelacés. C’est un attribut d’Hermès, dieu des commerçants, des voyageurs et des voleurs, et a pour fonction de soigner les morsures de serpent.

GYNÉCÉE : appartement réservé aux femmes dans les maisons grecques.

Les femmes nobles en sortaient rarement.

HÉRAUT : personne chargée d’annoncer la venue de quelqu’un d’important.

LIBATION : action de répandre un liquide (vin, lait, huile…) en offrande à une divinité.

NYMPHES : créatures divines qui ressemblent à de jeunes femmes et peuplent la campagne, les bois, les eaux.

ORACLE : réponse donnée par un dieu, le plus souvent par l’intermédiaire d’un prêtre, quand on lui pose une question dans les lieux sacrés, en particulier les temples.

SACRIFICE : cérémonie religieuse au cours de laquelle on tue un animal domestique (cochon, bœuf, mouton…) pour offrir aux dieux une partie de la bête.

SUPPLICATION : demande faite avec soumission, où celui qui supplie s’abaisse devant celui qu’il supplie, tout en lui touchant le genou ou le menton. Le suppliant est alors protégé de toute violence.

TEMPLE : bâtiment sacré où l’on rend un culte à une ou plusieurs divinités.

L’intérieur du temple contient une statue de la divinité en question.

VICTIME : nom donné à l’animal domestique tué au cours d’un sacrifice.

OFFRANDE : don effectué par un fidèle à un dieu pour l’honorer. Cela peut être un objet, un sacrifice, une libation ou les premiers fruits d’une récolte.

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12 chapitres pour découvrir les secrets des plus célèbres d’entre eux : à chacun sa fiche d’identité et son récit légendaire magnifiquement illustré, pour mêler savoir et merveilleux ! tExTes : fAbIen cLaVel • iLlUstRaTioNS : sArA qUoD

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MON CARNET DE MYTHES ET LÉGENDES

Que d’aventures extraordinaires vivent les héros de la Guerre de Troie !

Ulysse, Cassandre, Achille… Ils franchissent les mers déchaînées, affrontent de terribles combattants, subissent la colère des dieux… et sont victimes de leur funeste destin.

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À ParTiR dE 8 Ans

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