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Conseils pour limiter LE TEMPS PASSÉ DEVANT LES ÉCRANS

Smartphones, tablettes et autres ordinateurs se consomment avec modération. Les enfants et les ados passent de plus en plus de temps devant leurs écrans, ce qui n’est pas sans impacter leur santé physique et mentale. En cas d’abus, les parents doivent intervenir pour en limiter l’usage. Voici quelques conseils pour les aider à y parvenir en sachant que la priorité est souvent de changer leurs propres habitudes.

TEXTE : FABRICE BARBIAN

Obésité, motricité amoindrie, fatigue oculaire, maux de tête, perturbations en ce qui concerne le bon développement du cerveau, habiletés sociales plus faibles, difficultés dans la gestion des émotions, mauvais sommeil… Ce sont quelques-uns des maux et problèmes qui touchent les enfants qui passent beaucoup de temps devant des écrans de toutes sortes : tablette, smartphone, ordinateur, jeux vidéo ou télévision. Précisons-le bien.

Ces outils ne sont nullement néfastes en eux-mêmes - ils ont même des atouts à faire valoir en matière d’apprentissage -, ce qui est nuisible c’est la «surconsommation» qui s’avère d’autant plus vive que les écrans sont addictifs.

PAS D’ÉCRAN AVANT 2/3 ANS

D’où la nécessité, pour les parents concernés, de prendre des dispositions pour limiter et restreindre l’accès à ces différents appareils, compte tenu de l’âge des enfants puisque c’est un facteur très important. Avant 2 ou 3 ans, les spécialistes de la petite enfance indiquent que les enfants ne devraient pas être exposés à la télévision ou à tout autre écran. Jusqu’à 6 ans, les enfants ne devraient pas être exposés à des écrans - peu importe l’appareil -, au-delà d’une heure quotidienne. En ce qui concerne l’accès à internet, l’idéal serait d’attendre que l’enfant atteigne une dizaine d’années et deux ou trois ans de plus avant d’accéder aux réseaux sociaux. Et tout cela avec modération ! Et c’est là que cela se complique un peu, car il ne suffit généralement pas de le dire gentiment pour qu’un enfant réduise le temps passé devant ses écrans, s’il en abuse. Mais il n’en reste pas moins nécessaire d’agir.

46,9 % des parents reconnaissent que les écrans leur sont utiles afin d’occuper leurs enfants

DIALOGUER

La première des choses à faire est d’en discuter avec lui, bien entendu, afin de lui expliquer pourquoi il est important pour lui et sa santé de limiter les jeux, les réseaux sociaux et les vidéos. Pour avoir de solides arguments, la première des démarches consiste à faire le point sur sa « consommation » quotidienne d’écrans avant de déterminer la stratégie ou les solutions à déployer. S’il est d’accord pour faire des efforts, parfait, mais dans le cas contraire, disons qu’il va falloir se montrer compréhensif et patient.

DONNER L’EXEMPLE

Arrêter de lire ses e-mails pendant les repas, cesser la distribution des likes sur Facebook pendant les devoirs ou éviter de s’éclipser pour se plonger dans sa série à la moindre occasion… C’est certainement la première des choses à faire en tant que parent. Multiplier les recommandations et les interdictions alors que soi-même, on est incapable de se passer de son mobile plus d’un quart d’heure n’est pas très productif. Commencer par désactiver ses notifications, cela peut s’avérer utile. Ou s’acheter une montre pour savoir l’heure.

IMPOSER DES RÈGLES

Cela signifie très clairement définir quand et pour combien de temps, il peut regarder la télévision, jouer sur son smartphone

ou regarder des vidéos. En veillant tout particulièrement à interdire les écrans pendant les repas, le matin avant d’aller à l’école, mais également le soir avant d’aller se coucher - 2 heures avant dans l’idéal - pour ne pas perturber le sommeil. C’est un peu radical, mais interdire le smartphone - voire tous les écrans - dans les chambres peut être la solution.

UTILISER LES OUTILS DISPONIBLES

Une autre façon de contrôler le temps d’écran de ses enfants est d’utiliser le contrôle parental dont sont équipés presque tous les appareils. Grâce à cet outil, il est facile de sélectionner ou de limiter les appareils électroniques et les contenus auxquels ils peuvent accéder, à partir de différents critères.

SE LIBÉRER DU TEMPS

S’attacher à ce que ses enfants ne deviennent pas accrocs aux écrans, c’est bien. Tout comme il n’est pas inutile qu’ils apprennent à s’occuper autrement. Cela dit, il faut leur offrir des alternatives. Cela veut dire les inscrire au club de sport ou à la médiathèque et les y emmener. Se procurer des jeux de société et y jouer avec eux. Leur offrir des livres et raconter les histoires…

Des histoires justement, il faudrait peutêtre aussi cesser de s’en raconter. Si autant d’enfants passent des heures devant les écrans, c’est aussi car ça arrange bon nombre de parents. L’étude française CovidEcransEnFamille (1er rapport final de l’étude Covid-Ecrans en famille, daté de 2021) révèle que 46,9 % des parents reconnaissent que les écrans leur sont utiles afin d’occuper leurs enfants. 32,2 % leur trouvent aussi un rôle de baby-sitter quand ils sont occupés. Or nul doute que la meilleure manière de protéger ses enfants des écrans est de faire en sorte qu’ils ne ressentent jamais le besoin de s’y attarder, car occupés à autre chose. ●

ÇA COMMENCE QUAND L’EXCÈS D’ÉCRAN ?

Le pédopsychiatre Stéphane Clerget, qui a consacré de nombreux livres à l’enfance, recommande une formule simple : une heure par année d'âge, par semaine. Autrement dit, dans l’idéal, un enfant de 7 ans ne devrait pas passer plus de 7 heures par semaine, devant un écran. Pour un ado de 14 ans, ce sera 14 heures…

Spontanément, on se dit alors que cela fait déjà beaucoup. Ce n’est pas faux, mais de très nombreuses études confirment que les enfants de 4 à 6 ans y consacrent beaucoup plus de temps que cela. Certaines avancent entre 3 et 4 heures par jour, en moyenne, pour cette tranche d’âge. Une étude Ipsos, réalisée pour l'Union nationale des associations familiales (Unaf), parue en février dernier, révèle même que 43 % des 0-2 ans utiliseraient déjà Internet.

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