Femmes magazine 132

Page 86

86 | BUSINESS

tion de pouvoir obtenir un investissement ou non ne se pose donc pas vraiment pour ces entreprises. La question serait plutôt davantage de savoir si elles vont prendre le risque d’investir dans des temps incertains et difficiles», estime Tom Wirion.

Comparer avant d’emprunter Reste qu’il n’est pas toujours simple, pour ceux qui ont des projets et des idées d’obtenir les financements nécessaires. «Nous nous occupons de beaucoup de dossiers concernant des PME», explique Jérôme Laval, expert comptable chez ASC Benelux. «Au niveau des financements, les échos que j’ai sont que, dans certaines banques, ils refusent toutes demandes. En ce moment, tout dépend donc de l’établissement bancaire. Pour prendre un exemple concret, avant la crise, un établissement bancaire avait accepté de passer un prêt de 2 millions d’euros sur 15 ans pour un bâtiment qui en vaut davantage. Il n’y avait donc normalement aucun risque pour la banque qui avait assuré également que, si nécessaire, on pouvait augmenter la durée de l’emprunt à 18 ou 20 ans en fonction du cash-flow de la société. Aujourd’hui, cette possibilité de prolonger son emprunt aurait été très utile pour cette société, pour ne pas devoir injecter de l’argent sur fonds propres alors que sa trésorerie était dans le rouge. Mais cette banque a directement refusé. Le client a donc frappé à la porte d’un autre établissement et a pu obtenir un emprunt complémentaire sans aucune difficulté. Ils ont ainsi pu renflouer leurs caisses pour revenir à un cash-f low positif. Les discussions portent désormais sur le rachat de l’emprunt par la deuxième banque, qui autoriserait alors d’augmenter sa durée.» La clé du succès pour celui qui cherche à financer son projet entrepreneurial serait donc de frapper à plusieurs portes, de comparer les offres des uns et des autres et, surtout, d’être prêt à défendre ses idées, sur base d’un dossier très complet. «Le

témoignage Marie-Laurence Lefébure 9bulles.com

Comment avez-vous financé votre projet? Le lancement du site e-commerce a été financé sur fonds propres. Avant d’être indépendante, j’ai été employée pendant 14 ans avec des fonctions à responsabilités, ce qui m’a permis d’épargner. Pour l’ouverture de la 1ère boutique, j’ai dû emprunter.

Quels souvenirs gardez-vous de vos contacts avec les banques? Très bons. J’ai comparé les offres de 3 établissements. Au départ, elles demandaient que mon mari signe «juste un petit papier». Si je ne remboursais pas mes mensualités, elles seraient prélevées de son salaire. Inconcevable pour moi. Au final, l’une des banques a accepté de supprimer cette condition. Les banques sont frileuses pour prêter de l’argent en cette période de crise. Mais si l’on présente un bon projet, avec une étude de marché sérieuse qui prouve son potentiel, les banques seront bien plus ouvertes. L’une de mes recettes: se différencier en innovant!

banquier aime savoir ce que la personne qui se présente à lui veut faire. Il veut voir, au vu du dossier, que les choses peuvent fonctionner. Il faut donc se présenter à lui avec des chiffres bien préparés et avoir une vision claire de son entreprise et de son développement. Il est nécessaire de lui montrer qu’on sait où on va et qu’on est la bonne personne pour porter le projet», conclut Tom Wirion. Il faut plus que jamais prouver qu’il y a du sérieux et de la réflexion dans ce qu’on désire entreprendre et mettre l’accent sur la formation continue tout au long de la vie.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.