Crash Test
Texte Mathieu Rosan
ALPINE A110S
EXCELLENCE À LA FRANÇAISE Il paraît qu’une légende ne meurt jamais. Fort de cet adage, l’Alpine A110s nous promettait une immersion dans l’histoire d’une marque mythique pour tout amoureux d’automobile qui se respecte. Cinquante années après les exploits de sa grande sœur en courses automobiles la petite dernière est-elle à la hauteur de son pédigrée ?
La passion pour l’automobile est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Ainsi, nous grandissons avec des images plein la tête de voitures mythiques ou de marques qui ont marqué notre enfance. Trop jeune pour voir les exploits d’Alpine, mon père m’a en assez parlé pour que je la place au sein de mythes de l’histoire de l’automobile. Fruit de l'imagination de Jean Rédélé, un jeune concessionnaire Renault situé à Dieppe, Alpine est créée en 1955, en hommage à ses victoires en compétitions sur les routes sinueuses des Alpes à bord d'une Renault 4 CV. L’histoire est alors en marche.
LA NAISSANCE D'UN MYTHE Après s’être brillement illustré en rallye durant plusieurs courses, Jean Rédélé et son ami Louis Pons sont frustrés par les limites techniques de la célèbre 4 CV qui ne parvient pas à dépasser les 145 km/h. Une limitation causée notamment par des carences au niveau de l’aérodynamisme. Ils imaginent alors un petit coupé profilé et performant, qu’ils font dessiner par l’Italien Michelotti avant de lancer la fabrication chez Allemano en Italie. Baptisée « Rédélé Spécial », elle sillonne avec succès les rallyes et dès 1955 et la marque produit une petite série de sa toute première voiture, l’Alpine A106. Évolution de l'A108, le modèle A110 est quant à lui présenté au salon de Paris en 1962. Avec son allure résolument plus sportive, ce coupé est alors surnommé « Berlinette ». La carrosserie est entièrement en polyester ce qui lui garantit un poids plume d’environ 625 kilos. Avec son moteur situé à l’arrière et ses optiques avant en forme d’amande, la Berlinette fera rapidement l’unanimité.
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Après une première victoire aux 24 Heures du Mans en 1964, la marque s'associe à Renault et la production est alors commercialisée par le géant français. Sur asphalte, sur terre ou encore sur neige, elle surclasse toutes ses opposantes. Il suffit de regarder son palmarès pour se rendre compte du phénomène : entre 1963 et 1979, elle rafle quasiment tous les rallyes et toutes les courses de côtes. Entre 1970 et 1976, l’A110 est sur 31 podiums.
L’ÉLÉGANCE DE SON AÎNÉE Vous l’aurez compris, difficile d’évoquer la Berlinette sans faire un focus sur ses exploits et prendre conscience que lorsque l’on monte dans une Alpine, on touche quelque part à un petit morceau de l’histoire automobile. En 2017, plus de soixante années après sa création, l’Alpine A110 a donc fait son retour après que le célèbre bolide bleu a fait rêver des millions de passionnés. Esthétiquement, on doit bien avouer que c’est un sans-faute. La voiture reprend l’allure globale de son aînée. Les quatre phares, la moulure latérale, la lunette arrière débordante sur les côtés, l’arrière plat avec les feux étirés, le logo « A » stylisé sur les flancs sont autant de clins d’œil parfaitement remis au goût du jour. Sur la version S, que nous avons essayée, on retrouve, comme pour les autres versions, le châssis et la carrosserie en aluminium, doté d’un fond plat intégral et d’un diffuseur arrière avec une spécificité pour le châssis qui est ici décliné en mode sport. Inutile de vous dire que vous ne pourrez pas passer inaperçu avec cette Alpine tant sa ligne attire l’œil et la curiosité des passants. Nous avons d’ailleurs eu le droit à des félicitations sur la beauté de notre bolide à plusieurs reprises.