

2016 - Bac S,SI avec mention.
Février 2024, Diplôme d’état d’architecte à l’école nationnal supérieure d’archietcture de Versailles
Langues logiciel.
Anglais équivalent C1 2019
Espagnol basique
Rhino 3D (+++)
Autocad (++)
Suite Adobe (PS, IND, ILL) (+++)
Blender (+++)
Unreal (+)
Vray rhino (bases +)
Sketchup, (+)
Davinci resolve (++)
2 rue du pont au roy 28260 oulins, France.
@ : felixllg.joubert@outlook.fr
tel : 07 75 75 29 98
insta : @felix.lgj
Photographie, infographie, dessin, bricolage, et maquette sont autant de passions que je mets à profit dans ma pratique de l’architecture. À l’aise dans le travail d’équipe, j’affectionne autant le travail en solitaire que la stimulation et la découverte de nouvelles techniques du travail en groupe. Fraichement diplômé en tant qu’architecte dîplomé d’état à l’École Nationnal Supérieure de Versailles, je suis à la recherche de toutes offres d’emploi ou de missions.
Projectiles
09 2022 - 02 2023, stage de 5eme année.
Participation à la conception et au développement de plusieurs projets en phase de concours et répondant à plusieurs spectres de l’architecture en France en Arabie Saoudite et en Algerie, allant de la rénovation à la création en passant par la scénographie.
Développement des projets, création de pers et de documents de rendu. Assemblage et écriture de dossiers de concours sous la supervision du chef de projet.
Habiter Le Déjà-Là
04 2022, Workshop.
Création d’un jalon numérique en VR ayant pour but de renforcer le lien entre une oeuvre et le site sur lequel elle est installée. Expérimentation de nôtre rapport à un espace distordu, extrapolé, et dans une discontinuité de nos sens.
Phytocan Switzerland
06 2020 - 08 2020, CDD assistant résponsable technique.
Intervention sur l’entretient et l’extension des infrastructures de la société.
Biecher architecture
07 2018, stage licence / 08 2018 - 10 2018, CDD architecte junior.
Aide à la constitution et la réalisation d’un DCE pour un projet de concours à Ordoner-Poissoniers à Paris ; assistance sur un suivi de chantier d’un Chai à Saint Ménard ; participation à l’élaboration des documents de concours pour l’Hôtel Dieu à Paris.
PROJET LES MAISON MONDES.
ANNÉE : 2018
Projet de licence 2
EQUIPE : Tristan Bardon, Gaspard Basnier, Alizée Bearzi, Floriane Bossoreil, Tom Catteau, Faustine Colombero, Florian Cossard, Auriane Costes, Anouk Duclos, Telmo EscapilInchauspe, Sébastien Eblé, Laetitia Genin, Géromine Guedes, Chloé Gillespie, Michèle Jarre, Félix Joubert, Pierre-Louis Mabire, Chloé Magnono, Flora Manneheut, Guilhem Solere, Charly Repussard, Inès Ribeiro, Céleste Richard, Ingrid Virta, Gaspard Wenner.
ENCADRANT : Nicolas Simon, Thomas Raynaud.
CONCEPTION D’UN ÉQUIPEMENT PUBLIC DE PROXIMITÉ.
ANNÉE : 2019
Projet de licence 3
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Carl Fredrik Svenstedt.
STAIN 2040.
ANNÉE : 2020
Projet licence 3
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Guillaume Ramillien
Master Projet de fin d’étude
PLANIFICATION SAISONNIÈRE.
ANNÉE : 2021
Projet Master 2
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Jeremy Lecomte, Thomas Raynaud.
LA MÉCANIQUE DES ÎLES : LES MURS EMMURÉS.
ANNÉE : 2023
Projet Master 2
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Reza Azard, Jérome Boutterin, Sina Abedi.
ENTRE CIMES ET RÊVERIES.
ANNÉE : 2024
Projet de fin d’étude
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Reza Azard
Ce portfolio s’ouvre sur une exploration de mes projets d’atelier, véritables laboratoires où la théorie et la pratique architecturale s’entrelacent. À travers cette première partie, je vous invite à découvrir l’évolution de ma vision architecturale et de mes compétences techniques, depuis le cycle licence jusqu’au cycle master. Chaque projet présenté ici reflète non seulement mes apprentissages académiques, mais aussi mes réflexions personnelles et ma capacité à aborder des problématiques variées avec créativité et rigueur.
Au cours de mon cycle licence, j’ai appris à manier les concepts de base de l’architecture, à expérimenter avec différents matériaux et techniques, et à affiner mon propre langage architectural. Ces projets initiaux ont constitué les fondations de ma formation, marquant mon passage de l’apprentissage théorique à l’application pratique dans des contextes variés et stimulants.
Le cycle master a représenté une période de consolidation et d’approfondissement de mes compétences. Un moment particulièrement marquant a été la soutenance de mon mémoire, où j’ai compris à quel point chaque architecte développe une perception unique de l’architecture. Un projet influent durant cette période a été «La Ville Sans Cesse», encadré par Jeremy Lecomte et Thomas Raynaud. Leur approche holistique et l’ampleur de l’enquête de contexte et de terrain m’ont permis de remettre en perspective la toute-puissance accordée parfois à la pratique architecturale. Ce projet a également clarifié mes centres d’intérêt dans ce vaste domaine.
Dans tous ces projets, j’ai cherché à transcender les frontières entre réalité et fiction, en m’appuyant sur des éléments tangibles de notre environnement tout en laissant libre cours à mon imagination. J’ai toujours essayé d’intégrer les préoccupations environnementales et sociales non pas comme des contraintes, mais comme des points de départ fondamentaux. Pour moi, tradition et innovation sont des éléments complémentaires qui enrichissent l’architecture. Cette première partie de mon portfolio est donc une illustration de mon parcours académique, de mes inspirations et de mon engagement envers une architecture réfléchie et durable.
ANNÉE : 2018
Projet de licence 2
EQUIPE : Tristan Bardon, Gaspard Basnier, Alizée Bearzi, Floriane Bossoreil, Tom Catteau, Faustine Colombero, Florian Cossard, Auriane Costes, Anouk Duclos, Telmo EscapilInchauspe, Sébastien Eblé, Laetitia Genin, Géromine Guedes, Chloé Gillespie, Michèle Jarre, Félix Joubert, Pierre-Louis Mabire, Chloé Magnono, Flora Manneheut, Guilhem Solere, Charly Repussard, Inès Ribeiro, Céleste Richard, Ingrid Virta, Gaspard Wenner.
ENCADRANT : Nicolas Simon, Thomas Raynaud.
L’architecture se manifeste de manière permanente par un acte de séparation. Un acte relativement simple mais suffisamment puissant pour organiser le monde ou se représenter un monde. Accepter cet axiome nécessite de l’appliquer avec intention, de mesurer, voire de démontrer comment le pratiquer ici et maintenant.
Pour aborder la question d’habiter nous interrogeons le paradigme de Leon Battista Alberti, « la maison est une petite ville, la ville est une grande maison», à travers l’élaboration de deux projets : le premier individuel, le second collaboratif.
Sébastien Eblé, 2018, sans titre.
ANNÉE : 2019
Projet de licence 3
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Carl Fredrik Svenstedt.
Clichy Montfermeil en face de la gare de métro de Benedetta Tagliabue, zone urbaine décrite comme une ancienne citée dortoir et connue pour ses émeutes en 2005 est un territoire sensible aux enjeux sociaux important. C’est dans ce contexte que l’on se prête imaginer le théâtre de demain. S’il est prétentieux de vouloir reproduire le Palais Garnier en espérant suscité le même engouement, il est je pense du devoir de l’architecte de trouver comment susciter cette même réaction avec de nouveaux outils et en s’adressant à un public bien différent
C’est dans ce but que naît l’idée d’un « bâtiment signal » avec une esthétique forte qu’elle plaise ou non. Basée sur une méga structure assez «simple», les deux salles sont surélevées et dominent d’un coté la gare et de l’autre la place et le parc. Cette action de soulever le bâtiment permet la création d’un espace publique abrité sans pour autant casser la dynamique existante de la place. De plus un jeu d’excavation et de surélévation viens créer une scène publique indépendantes du théâtre ayant pour objectif d’être de facilité l’intégration de ce bâtiment nouveau dans le quotidien des habitants.
Félix Joubert, 2019, Axonométrie programmatique
Félix Joubert, 2019, composition structurelle.
ANNÉE : 2020
Projet licence 3
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Guillaume Ramillien
Alors que le réchauffement climatique pousse l’humanité à revoir ses priorités, la majorité des fonds alloués à la recherche par le gouvernement sont désormais utilisés pour réduire notre impact environnemental à toutes les échelles. Cependant, il existe un domaine où des solutions existent depuis longtemps, mais sont encore sous-exploitées : la gestion de l’eau. Avant même les changements climatiques, cette ressource vitale était déjà en danger à cause de l’utilisation abusive qu’en faisaient les grandes puissances. C’est pourquoi la ville de Stains a décidé que la nouvelle opération de logement doit optimiser son utilisation de l’eau potable et claire, tout en développant un système permettant de convertir les eaux grises et noires en une ressource pour le territoire local.
Traditionnellement, nous avons pompé notre eau dans les nappes souterraines avant de rejeter l’eau épurée dans les rivières, créant ainsi un cycle où l’eau n’est utilisée qu’une seule fois avant d’être considérée comme un déchet. Le défi de ce nouveau projet est de diversifier les sources d’eau pour les usages qui le permettent et de multiplier les utilisations de cette eau une fois intégrée dans le circuit urbain. Cependant, cet objectif doit être atteint sans augmenter la consommation énergétique du bâtiment ni multiplier les coûts d’entretien et de construction, car malgré les changements profonds de la société, l’argent reste un facteur crucial dans la conception d’un projet.
C’est dans ce contexte que s’inscrit la nouvelle opération de 60 logements semi-collectifs à Stains. Située à la lisière entre le parc et la ville, cette opération bénéficiera des réseaux existants de la ville tout en les enrichissant, et profitera du microclimat apporté par le parc, assurant ainsi un apport d’eau et de nutriments pour la faune et la flore.
Un réseau auxiliaire d’eau de pluie est intégré au réseau d’eau potable pour les utilisations appropriées (douche, toilettes, laverie, arrosage...), et des réservoirs à débordement permettent le stockage de l’eau grise pour les chasses d’eau. Enfin, une station de phytoépuration épurera les eaux usées pour les réutiliser dans la ville et le parc. Le réseau d’eau est conçu pour maximiser l’utilisation de la force centrifuge et minimiser le recours aux pompes.
longitudinale.
ANNÉE : 2021
Projet Master 2
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Jeremy Lecomte, Thomas Raynaud.
20 millions de chiffre d’affaires en 2019 pour 200 salariés, dont 76% sont générés sur une période d’un à deux mois en hiver : ces chiffres semblent traduire une entreprise touristique en pleine forme. Les conséquences de cette attractivité touristique saisonnière sont cependant plus contestées. Entre les 1 714 habitants que compte la commune de La Clusaz, et sa capacité de 23 000 lits touristiques, le rapport de force entre la vie saisonnière de la station et la vie quotidienne du village est de plus en déséquilibré. Si la station est de plus en plus attractive, le village connaît depuis 20 ans une baisse significative de sa démographie. Face à une prise de conscience mondiale sur le changement climatique se traduisant par une augmentation des mouvements contestataires et d’une volonté de stopper cette envie de croissance quoi qu’il en coûte, la politique de La Clusaz elle aussi commence à changer, évoquant par exemple la possibilité de développer les infrastructures existantes plutôt que d’en créer de nouvelles pour pouvoir préserver l’aspect traditionnel de la station. « Authentique, sportive, familiale et un brin décalé, notre station a tout pour plaire et ce n’est pas un hasard si elle se classe aujourd’hui parmi les 20 les plus attractives
de France. Elle doit néanmoins réussir à trouver un équilibre pour conserver sa population et son attractivité ». Si les élus en place se remettent en question et prennent conscience du déséquilibre qui règne entre l’entreprise touristique et la vie au village, ils ne semblent pas avoir de véritable solution à proposer. C’est semble-t-il l’une des raisons principales qui, aux dernières municipales, a mené un groupe d’habitants à s’organiser, et à présenter une liste d’opposition aux élections. Tout en considérant et comprenant la difficulté de faire changer les mentalités d’une population vieillissante qui s’est construite et enrichie grâce au « tout-ski », ADN, emmenée par Alexandre Hamelin, natif de La Clusaz, défendait notamment l’idée d’un modèle de développement plus polyvalent, tant au niveau de sa saisonnalité qu’au public visé.
L’embourgeoisement et l’attractivité de plus en plus importante de la station a pour effet de faire monter les prix du marché immobilier, rendant la possibilité de s’installer sur place pour les nouvelles générations de plus en plus difficile. Si les logements destinés à la location sont un vecteur important de cet accroissement des prix, la prolifération de résidences secondaires parait avoir un impact encore plus important sur les prix du foncier. La condition géographique rendant toute opération de rénovation ou de construction très coûteuse, les « lits froids » de gens fortunés tendent à remplacer ceux qui pourraient accueillir des habitants de manière pérenne. Même si dans le même temps, cette gentrification est aussi une des conditions actuelles permettant à la municipalité de mener une politique de préservation du patrimoine bâti traditionnel. Cette dynamique d’une activité enrichissant la commune tout en forçant une partie des générations futures à quitter la municipalité a mené aujourd’hui La Clusaz à un taux de 20% de résidence principale seulement.
Ce paradoxe d’un développement unilatéral, s’appuyant sur le ruissellement économique de l’aspect touristique du village, entraine dans le PLU des directives ambiguës. Par exemple la définition d’un quartier du centre village comme zone prioritaire dans le développement de l’industrie touristique et hôtelière alors même que ce quartier ne possède plus de parcelle constructible et qu’il compte déjà un nombre important d’hôtels et d’infrastructures publicotouristiques. Face à des discours proclamant une économie plus locale et au service du village côtoyant des directives visant à aider au développement touristique, certains natifs finissent par ne plus se retrouver dans leur village hors-saison. De ce point de vue, La Clusaz est faite de dynamiques contradictoires : une politique territoriale soumise à une ressource économique saisonnière, une prise de conscience inégale au sein de la hiérarchie dirigeante, et un déséquilibre entre rentabilité du village et plaisir ou possibilité d’y vivre. Cependant cette situation n’est pas nouvelle ni même exceptionnelle. De cette difficulté à articuler deux fronts politiques renversés résulte un « objet urbain » particulier, fait de contradictions qui le font exister. De plus en plus attractif pour les touristes et, générant un flux financier de plus en plus important, cette même dynamique semble faire fuir les locaux et rendre de plus en plus difficile la possibilité d’acquérir de nouveaux habitants, quand bien même ceux-ci continuent de vivre principalement du travail que ce modèle de développement leur fourni, directement ou indirectement. À l’heure où le réchauffement climatique fait peser une menace de plus en plus tangible et urgente non seulement sur la montagne mais aussi sur le modèle des sports d’hiver qui la structure encore largement aujourd’hui, l’ensemble des acteurs du territoire affichent des propos nuancés, vantant soit un objectif commun soit une multitude d’objectifs individuels, se basant sur un même constat de nécessité de changer face à un futur de plus en plus incertain, tout en étant pris dans une sorte de miroitement contraire entre développement touristique et habitat.
ANNÉE : 2023
Projet Master 2
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Reza Azard, Jérome Boutterin, Sina Abedi.
S’il était des murs dont on ne connaissait pas la fin ni l’origine.
S’il était possible d’entreprendre de marcher le long de ce dernier, l’on mourrait de vieillesse avant d’en apercevoir le bout.
Si l’immensité de ces murs les rendait inéluctables, s’ils s’imposaient à nous comme les montagnes ou les océans le font.
Telle une frontière qui délimite là où l’on est et de là où l’on ne peut tout simplement pas aller.
Une limite entre ce que l’on connaît et ce que personne n’a jamais vu.
Ces murs seraient alors certainement le point de départ d’une multitude d’histoires et sûrement la fin d’autant d’entre elles.
Certainement que ceux qui habitent à ses pieds auraient commencé à se l’approprier, construisant, s’accrochant, s’appuyant, se servant de lui pour tout type de construction.
La ville à ses pieds passerait de l’horizontalité à la verticalité.
Mais ces remparts ne sont ni immenses, ni infinis, ni même inéluctables à notre regard. De fait, ils sont même plutôt petits, tantôt discrets dans le paysage, et souvent maladroitement bordés de voies de circulation piétonnes ou automobiles qui semblent ne pas tellement leur faire honneur. S’il n’est plus question aujourd’hui de se protéger d’une quelconque armée voisine, si la nécessité de taxer les marchandises à l’entrée de la ville et si les frontières mêmes de la ville ne justifient plus les remparts, leurs valeurs patrimoniales retraçant près de huit siècles d’histoire, ainsi que leur appartenance à la trinité du palais des papes, du pont et des remparts d’Avignon en font bien un monument historique. La question est en fait quelle partie de l’histoire choisir? Celle de la rénovation des ponts et chaussées, de la rénovation d’E. Viollet-Le-Duc, de celle de l’époque des douves et des toits au-dessus des rondes de garde ?
Les remparts sont multiples de par leur état, leur histoire, leur utilité réelle aujourd’hui mais aussi de leur influence sur le tissu de la ville.
C’est pourquoi le projet des murs emmurés vise à redonner aux remparts une certaine prestance, une certaine monumentalité qui viendrait faire taire les questions incessantes que l’on se pose, qui viendrait asseoir les remparts dans une temporalité nouvelle (la nôtre) tout en laissant une trace de leurs origines.
L’idée est de fluidifier en augmentant la densité visuelle, ou plutôt de donner à comprendre pourquoi on ralentit, à donner envie de ralentir.
Tel un mur de scène, le bâtiment se veut monumental mais garde une certaine transparence comme un geste de politesse envers le voisinage, une invitation à regarder de loin se dérouler la grande pièce de théâtre qu’est la vie de ce bâtiment..
ANNÉE : 2024
Projet de fin d’étude
EQUIPE : Félix Joubert.
ENCADRANT : Reza Azard
Dans le cadre de mon projet de fin d’étude, J’ai effectué des recherches exhaustives à travers diverses époques et échelles territoriales. Aussi, une présentation linéaire pour ce travail me semble inadéquate. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de mon cursus de master. En conséquence, j’ai choisi une approche fragmentée se déclinant en trois typologies distinctes :
Journaux Thématiques : Ces trois volumes examinent l’évolution de la perception des territoires montagneux dans nos sociétés contemporaines et scrutent leur progressive colonisation par des entités urbaines. Pages 37 à 53
Cartographies Diachroniques : Deux cartes offrent une perspective historique, retraçant l’évolution du site concerné par le projet depuis les années 1960. Elles servent également à identifier les points de départ essentiels pour les changements envisagés. Pages 57 à 59
Une intention de projet qui visent à redonner au site sont potentiel urbain passé et futur. À partir de la page 60
Notre conception actuelle de la montagne, bien que romantisée à plus d’un titre, est l’héritière d’une culture et d’une fascination d’un temps que les plus jeunes ne peuvent pas connaître.
« Ils quittent un à un le pays
Pour s’en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n’était pas original
Quand ils s’essuyaient machinal
D’un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on S’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ?
Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu’au sommet de la colline
Qu’importent les jours les années
Ils avaient tous l’âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C’était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus savoir en faire
S’il ne vous tournait pas la tête
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on S’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ?
Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l’autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n’y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s’en faire
Que l’heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l’on aime
Et rentrer dans son H.L.M
Manger du poulet aux hormones
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on S’imaginer
En voyant un vol d’hirondelles
Que l’automne vient d’arriver ? »
Jean Ferrat, 1965
Cette chanson, évoque déjà un changement dans la relation entre l’homme et la nature, un renouvellement des mœurs porté par le temps qui passe. J. Ferrat débute la chanson par l’action de « quitter » et la conclut par une action opposée, « arriver ». Au-delà de l’opposition de ces deux mots, ils induisent un mouvement, une transformation, ici celle de l’exode rural français des années 1950. Et si ce mouvement des populations est un marqueur important de notre modernité et de l’évolution de notre société, J. Ferrat semble aborder cet événement avec une nostalgie certaine, celle qui bouleversa les modes de vie ancestraux de ses contrées et métamorphosa le paysage. Le texte semble opposer deux mondes : la nature, représentée par la montagne, ici l’Ardèche, et la ville. L’un se caractérise par la vieillesse et les traditions, tandis que l’autre par la jeunesse et la modernité. Si Ferrat chante les louanges d’un mode de vie révolu, il en dresse un portrait sans concession. Il dépeint un mode de vie précaire, fait de labeur et de privation, mais authentique. Il reproche à la modernité son obsession du temps qui passe et cette nécessité d’aller toujours plus vite. Il regrette une certaine lenteur, nécessaire selon lui pour une meilleure compréhension de notre environnement, mais également pour une adaptabilité plus souple aux aléas naturels.
Si Jean Ferrat exalte donc la montagne et la nature, et critique vivement la modernité, il reconnaît néanmoins l’inéluctabilité du changement, tout en appelant à la liberté de choisir son mode de vie et surtout à bien le faire : « Il n’y a rien de plus normal que de vouloir vivre sa vie », « Il faut savoir ce que l’on aime. » Ce constat d’une modernité en opposition avec le mode de vie traditionnel montagnard et la nostalgie éprouvée vis-à-vis de certains aspects de cette tradition trouvent écho dans certaines préoccupations actuelles concernant le devenir de nos stations de ski et notre rapport au tourisme en montagne.
La relation entre l’homme et les montagnes a traversé des siècles de profondes transformations. Jadis considérées comme des frontières naturelles infranchissables et des lieux de craintes et de légendes, les montagnes sont devenues des destinations de choix pour le loisir, la détente et l’aventure. Cette métamorphose ne s’est pas produite isolément mais reflète un changement global dans la perception de la nature par la société, notamment par les citadins. Le présent article se divise en deux parties complémentaires. La première partie explore l’évolution du tourisme alpin, traçant son développement historique et son impact socioéconomique. La seconde partie se concentre sur l’influence des citadins dans la transformation des montagnes, examinant comment ces espaces naturels ont été réinterprétés et remodelés pour répondre aux désirs et aspirations urbains.
La transformation des montagnes, de territoires autrefois redoutés en destinations prisées, est un phénomène fascinant qui s’étend sur trois siècles. À l’origine, ces espaces naturels étaient perçus comme inaccessibles et dangereux. Cependant, au fil du temps, ils ont été progressivement réévalués, passant d’une utilisation estivale limitée à une fréquentation hivernale croissante, particulièrement notable depuis les années 1950. De nos jours, les montagnes attirent les touristes tout au long de l’année, alternant entre saisons de haute activité et périodes plus tranquilles.
L’histoire du tourisme en montagne remonte à 1787, avec l’ascension emblématique du Mont Blanc par Horace Bénédict de Saussure et Jacques Balmat. Cet événement, souvent considéré comme le début de l’alpinisme moderne, a établi la montagne comme un lieu de conquête et de découverte, et a marqué le début d’une relation dynamique entre les guides de montagne locaux et leurs clients citadins. Cette période a vu la montagne se transformer en symbole de prestige et d’aventure.
Cette vision simplifiée de l’origine du tourisme alpin néglige cependant les explorations antérieures. Des ascensions significatives avaient déjà eu lieu dans les Alpes suisses dès le XVIe siècle, et le Mont-Aiguille en Isère avait été gravi en 1492. Ces expéditions pionnières, bien qu’importantes, se sont heurtées à une perception négative des montagnes, considérées
comme inhospitalières. L’émergence des Lumières, valorisant le progrès et la modernité, a permis de redécouvrir les montagnes comme des lieux d’exploration scientifique et de beauté naturelle.
Le tourisme moderne, d’abord réservé à l’élite, s’est progressivement démocratisé. Le Grand Tour du XIXe siècle, voyage initiatique pour les jeunes aristocrates et bourgeois européens, incluait les Alpes comme une destination essentielle. Ce phénomène a coïncidé avec l’industrialisation et l’urbanisation, entraînant un changement démographique avec un exode rural vers les villes. Les montagnes sont alors devenues des lieux de loisirs, de bien-être et d’évasion, encouragées par le développement du thermalisme, de l’excursionnisme et de l’alpinisme.
Le ski et les sports d’hiver, apparus plus tard, ont révolutionné le tourisme en montagne. Inspiré des pratiques nordiques, le ski s’est imposé dans les Alpes, notamment après les Jeux Olympiques d’hiver de Chamonix en 1924. Dans les années 1960, ces activités hivernales ont commencé à dominer le paysage touristique montagnard, entraînant une transformation économique, culturelle et environnementale. L’émergence de stations de ski modernes a redéfini le paysage et l’économie des régions alpines, offrant une gamme variée d’activités allant du ski de piste au snowboard, en passant par le ski de randonnée et le patinage.
Alors que l’évolution historique du tourisme en montagne
révèle un changement profond dans notre relation avec la nature, un autre aspect fascinant de cette transformation est l’influence des citadins sur ces espaces naturels. Cette influence se manifeste non seulement dans l’architecture et l’urbanisation des montagnes, mais aussi dans la manière dont les citadins ont redéfini et approprié ces paysages autrefois sauvages.
La montagne, souvent représentée et entretenue comme un espace de «pleine nature», est en réalité un territoire que les citadins ont colonisé, semant ici et là, de manière plus ou moins organisée, des structures, des architectures, des zones urbaines. Conçues par les citadins et pour les citadins, ces installations se font parfois au détriment des populations locales et tantôt en collaboration avec elles. Connaissant désormais l’évolution du tourisme alpin, son origine, et commençant aujourd’hui à en dessiner les traits futurs, une question se pose : qu’est-ce qui justifie que ce territoire autrefois hostile soit devenu le centre des préoccupations hivernales des citadins, en quête de «partir à la neige»?
Au début du XIXe siècle, c’est l’expérience du sublime, l’utopie d’une nature sauvage, et l’environnement guérisseur pour le corps qui attirent les foules. Puis, dans les années 1920, l’ivresse de la vitesse et du mouvement prend le dessus. Plus récemment,
depuis les années 1960, une certaine nécessité d’aller plus vite, plus haut, plus loin émerge. Cette nécessité pousse les domaines skiables à offrir une expérience de domination de l’homme sur la nature.
Dans «Sublimes Visions, Architectures dans les Alpes», Susanne Statcher défend que le sublime est, si ce n’est l’élément central, soutenu par l’ensemble de la production architecturale, artistique et philosophique sur les Alpes. Ce constat d’une fascination territoriale pour les paysages singuliers des Alpes se retrouve effectivement au centre de la réflexion des projets architecturaux faits par et pour les citadins, de préférence extérieurs à ce territoire. Notre conception de la montagne est passée d’une «nature sauvage» et «effroyable» à «sublime». Ce changement de paradigme, survenu pendant les Lumières, a non seulement ouvert la voie au tourisme alpin, mais a également rendu plausible l’utopie d’un morceau de ville extrait de la modernité, parachuté au milieu de la «pleine nature». Nos contemporains, non contents d’explorer et de contempler la montagne, se mettent à la gravir, la traverser, la transpercer, et à la descendre à toute vitesse. Le sublime des Alpes, combiné à l’ivresse de la vitesse des sports d’hiver, forme rapidement un couple tout puissant. Ce couple justifie et justifie que l’on terraforme, détourne, défriche, perce, arrase, et remblaie la montagne et ses paysages autrefois inatteignables et reclus, en marge de notre société moderne, dans le seul but de donner aux citadins la possibilité de faire l’expérience du sublime et de ressentir le frisson de la glisse en «pleine nature.»
Conclusion
L’histoire du tourisme en montagne et l’influence des citadins sur ces espaces naturels témoignent de la complexité et de la dynamique de notre relation avec l’environnement. D’un côté, les montagnes représentent l’évasion de la vie urbaine, offrant une expérience du sublime, un contact avec une nature sauvage et une occasion de défier ses propres limites. De l’autre, elles deviennent des extensions des villes, remodelées pour satisfaire les besoins de confort, de loisirs et d’expériences contrôlées. Cette dualité révèle non seulement notre désir constant de connecter avec la nature, mais aussi notre tendance à la domestiquer et à la façonner selon nos idéaux et commodités. Les montagnes, dans leur splendeur sublime, continuent de se tenir à la croisée des chemins entre l’authenticité sauvage et la conception humanisée de l’espace naturel.
Les grandes villes
Flux permanents
Flux saisonniers / Touristiques
Romantisation / idéalisation de la montagne
PROBABILITÉ DE PRÉSENCE D’UN PROFIL TYPE (PAR OPACITÉ DE TRAIT)
La montagne touristique continue de supplanter la montagne pastorale, tout en perpétuant l’idéalisation et la romantisation de ce territoire par les citadins. Elle représente une addition d’infrastructures dédiées aux loisirs, traduisant l’ambiguïté de ces territoires au service de notre quête d’authenticité.
Planification saisonnière : Entre gentrification et touristification, quel avenir pour les habitants ?
20 millions de chiffre d’affaires en 2019 pour 200 salariés, dont 76% sont générés sur une période d’un à deux mois en hiver : ces chiffres semblent traduire une entreprise touristique en pleine forme. Les conséquences de cette attractivité touristique saisonnière sont cependant plus contestées. Entre les 1 714 habitants que compte la commune de La Clusaz, et sa capacité de 23 000 lits touristiques, le rapport de force entre la vie saisonnière de la station et la vie quotidienne du village est de plus en déséquilibré. Si la station est de plus en plus attractive, le village connaît depuis 20 ans une baisse significative de sa démographie.
Face à une prise de conscience mondiale sur le changement climatique se traduisant par une augmentation des mouvements contestataires et d’une volonté de stopper cette envie de croissance quoi qu’il en coûte, la politique de La Clusaz elle aussi commence à changer, évoquant par exemple la possibilité de développer les infrastructures existantes plutôt que d’en créer de nouvelles pour pouvoir préserver l’aspect traditionnel de la station. « Authentique, sportive, familiale et un brin décalé, notre station a tout pour plaire et ce n’est pas un hasard si elle se classe aujourd’hui parmi les 20 les plus attractives de France. Elle doit néanmoins réussir à trouver un équilibre pour conserver sa population et son attractivité ».1 Si les élus en place se remettent en question et prennent conscience du déséquilibre qui règne entre l’entreprise touristique et la vie au village, ils ne semblent pas avoir de véritable solution à proposer. C’est semble-t-il l’une des raisons principales qui, aux dernières municipales, a mené un groupe d’habitants à s’organiser, et à présenter une liste d’opposition aux élections. Tout en considérant et comprenant la difficulté de faire changer les mentalités d’une population vieillissante qui s’est construite et enrichie grâce au « tout-ski », ADN, emmenée par Alexandre Hamelin, natif de La Clusaz, défendait notamment l’idée d’un modèle de développement plus polyvalent, tant au niveau de sa saisonnalité qu’au public visé.
L’embourgeoisement et l’attractivité de plus en plus importante de la station a pour effet de faire monter les prix du marché immobilier, rendant la possibilité de s’installer sur place pour les nouvelles générations de plus en plus difficile. Si les logements destinés à la location sont un vecteur important de cet accroissement des prix, la prolifération de résidences secondaires parait avoir un impact encore plus important sur les prix du foncier. La condition géographique rendant toute opération de rénovation ou de construction très couteuse, les « lits froids » de gens fortunés tendent à remplacer ceux qui pourraient accueillir des habitants de manière pérenne. Même si dans le même temps, cette gentrification est aussi une des conditions actuelles permettant à la municipalité de mener une politique de préservation du patrimoine bâti traditionnel. Cette dynamique d’une activité enrichissant la commune tout en forçant une partie des générations futures à quitter la municipalité a mené aujourd’hui La Clusaz à un taux de 20% de résidence principale seulement. Ce paradoxe d’un développement unilatéral, s’appuyant sur le ruissèlement économique de l’aspect touristique du village, entraine dans le PLU des directives ambiguës. Par exemple la définition d’un quartier du centre village comme zone prioritaire dans le développement de l’industrie touristique et hôtelière alors même que ce quartier ne possède plus de parcelle constructible et qu’il compte déjà un nombre important
d’hôtels et d’infrastructures publicotouristiques. Face à des discours proclamant une économie plus locale et au service du village côtoyant des directives visant à aider au développement touristique, certains natifs finissent par ne plus se retrouver dans leur village hors-saison.
De ce point de vue, La Clusaz est faite de dynamiques contradictoires : une politique territoriale soumise à une ressource économique saisonnière, une prise de conscience inégale au sein de la hiérarchie dirigeante, et un déséquilibre entre rentabilité du village et plaisir ou possibilité d’y vivre. Cependant cette situation n’est pas nouvelle ni même exceptionnelle. De cette difficulté à articuler deux fronts politiques renversés résulte un « objet urbain » particulier, fait de contradictions qui le font exister. De plus en plus attractif pour les touristes et, générant un flux financier de plus en plus important, cette même dynamique semble faire fuir les locaux et rendre de plus en plus difficile la possibilité d’acquérir de nouveaux habitants, quand bien même ceux-ci continuent de vivre principalement du travail que ce modèle de développement leur fourni, directement ou indirectement. À l’heure où le réchauffement climatique fait peser une menace de plus en plus tangible et urgente non seulement sur la montagne mais aussi sur le modèle des sports d’hiver qui la structure encore largement aujourd’hui, l’ensemble des acteurs du territoire affichent des propos nuancés, vantant soit un objectif commun soit une multitude d’objectifs individuels, se basant sur un même constat de nécessité de changer face à un futur de plus en plus incertain, tout en étant pris dans une sorte de miroitement contraire entre développement touristique et habitat.
DIAGNOSTIC DES STATIONS DE MONTAGNE : ENJEUX ET MUTATIONS
MUTATION DE LA DEMANDE ET DE L’OFFRE TOURISTIQUE
LA MUTATION DE LA DEMANDE TOURISTIQUE EN MILIEU MONTAGNARD REFLÈTE DES CHANGEMENTS SOCIOCULTURELS PROFONDS.
Si, traditionnellement, les stations de montagne attirent des visiteurs à la recherche d’activités de ski et de loisirs hivernaux, de nouveaux segments de marché émergent aujourd’hui. Les touristes recherchent désormais une expérience plus holistique, incluant bien-être, nature et découverte culturelle. Les vacanciers veulent des séjours qui combinent aventure et détente, dans des environnements préservés et authentiques. Les fluctuations météorologiques et les saisons de neige moins fiables ont rendu le tourisme de ski moins prévisible, poussant les stations à repenser leur modèle économique. Cela a induit un investissement accru dans la neige de
culture, mais aussi une réflexion sur des alternatives aux sports d’hiver. Les activités «quatre saisons» deviennent un levier de développement pour contrer la saisonnalité et atténuer les risques économiques liés au changement climatique. Face à ces défis, les stations se sont diversifiées pour offrir des activités variées : randonnées, parcs aventure, VTT, festivals, et bien d’autres événements culturels et sportifs. L’offre d’été se développe, marquée par un tourisme vert et des activités de pleine nature, en réponse à une demande croissante pour des vacances actives et respectueuses de l’environnement. En parallèle, les stations de montagne ont entamé une montée en gamme des services proposés. On assiste à une amélioration de l’offre d’hébergement, avec la création de résidences de tourisme haut de gamme, et à une augmentation de la qualité des services, y compris gastronomiques et de bienêtre, pour attirer une clientèle internationale plus exigeante. Les questions d’éco-responsabilité et de développement durable prennent de l’ampleur. Les touristes sont de plus attentifs à leur impact environnemental, ce qui pousse les stations à adopter des pratiques plus durables : gestion des déchets, économie d’énergie, protection de la biodiversité, etc. Cet engagement pour le développement durable devient un atout marketing et un critère de choix pour les visiteurs. Cette mutation de la demande et de l’offre touristique est indicatrice de la nécessité d’une requalification urbaine et territoriale des stations de montagne. Il s’agit non seulement d’adapter l’infrastructure et les services, mais aussi de repenser
l’aménagement spatial pour répondre aux nouvelles attentes des visiteurs, tout en préservant l’environnement montagnard. Cette transition naturelle introduit la prochaine partie de l’étude qui s’intéressera aux enjeux spécifiques de la requalification urbaine des stations de montagne.
REQUALIFICATION URBAINE DES STATIONS DE MONTAGNE
EXPLORATION DES ENJEUX DE REQUALIFICATION
La requalification urbaine des stations de montagne s’impose comme une réponse stratégique aux mutations identifiées précédemment. Ce processus de transformation est essentiel pour adapter les infrastructures et services existants aux nouvelles exigences du marché et aux enjeux environnementaux. La requalification va au-delà de la rénovation ; elle envisage une reconversion et une réinvention des espaces pour une meilleure intégration dans le contexte actuel et futur. Les objectifs de la requalification sont multiples : renforcer l’attractivité et la compétitivité des stations, améliorer la qualité de vie des résidents et des visiteurs, et assurer la durabilité des développements. Cela implique d’intégrer des principes de développement durable dans les projets d’urbanisme, de valoriser le patrimoine naturel et culturel et de renforcer les liens sociaux
et économiques au sein des communautés locales. Sur le plan économique, les stations doivent diversifier leurs activités pour réduire la dépendance au tourisme de ski et attirer de nouveaux publics. L’accent est mis sur la création d’une économie de montagne plus robuste et moins vulnérable aux aléas climatiques, pouvant s’étendre tout au long de l’année avec des offres touristiques saisonnièrement équilibrées. Socialement, la requalification vise à améliorer les conditions de vie des habitants permanents. Cela passe par la création de logements abordables, le développement de services de proximité et la mise en place de programmes culturels et éducatifs qui profitent à tous, et pas seulement aux touristes. Les préoccupations environnementales sont au cœur de la requalification urbaine. Les stations de montagne se doivent d’être exemplaires dans la gestion des ressources naturelles, la réduction de l’empreinte écologique et la préservation des paysages et écosystèmes montagnards. L’adaptation au changement climatique est également un défi majeur, nécessitant une planification à long terme. La requalification urbaine est donc une démarche complexe qui doit concilier développement économique, cohésion sociale et responsabilité environnementale. Elle appelle à une réflexion stratégique et créative pour restructurer les espaces publics et privés, et pour réinventer l’expérience en montagne. La prochaine section examinera les stratégies concrètes et les exemples de restructuration des espaces publics et microterritoriaux au sein des stations de montagne.
RESTRUCTURATION DES ESPACES PUBLICS ET MICROTERRITORIAUX
Tirer parti des Ressources Locales La restructuration des espaces publics doit être guidée par la valorisation et la préservation du patrimoine culturel et architectural existant, en rénovant avec soin les éléments historiques et en offrant des espaces de convivialité qui favorisent le lien social et la vie communautaire. L’approche micro-territoriale se concentre sur l’exploitation intelligente des ressources immédiates qu’offre le site : l’eau de source pour des bains thermaux, les pistes agricoles pour des sentiers de randonnée, les produits locaux pour une gastronomie authentique. Cette exploitation doit être pensée pour être durable et en harmonie avec l’environnement, sans nécessiter d’importations extensives ou de constructions lourdes qui pourraient altérer l’équilibre naturel et social. La modification des espaces publics devrait se faire avec un profond respect pour l’environnement, en choisissant des alternatives qui s’alignent avec la topographie naturelle et qui mettent en valeur la biodiversité locale sans la perturber. L’amélioration de l’accessibilité des espaces doit se faire de manière réfléchie, en évitant les solutions disruptives et en choisissant des interventions qui s’intègrent délicatement dans le paysage, améliorant l’expérience sans dénaturer l’esthétique ou la fonctionnalité originelles. Lorsque la technologie est utilisée, elle doit améliorer l’expérience sans supplanter les ressources locales. Les solutions numériques doivent servir d’outils pour mettre en valeur l’histoire et les traditions, et non devenir des fins en soi. La restructuration des espaces publics et microterritoriaux doit chercher une symbiose entre la valorisation du passé et les nécessités du présent. Il est impératif de construire un avenir pour les stations de montagne qui s’enracine dans leur riche histoire et leurs traditions, tout en répondant aux impératifs actuels de durabilité, d’accessibilité et d’inclusivité. Les stations de montagne peuvent ainsi devenir des modèles de développement qui respectent et célèbrent leur héritage, tout en évoluant vers un avenir prospère et respectueux de l’environnement.
Les aravis, un territoire singulier.
Niché au cœur des Alpes françaises, le pays des Aravis représente une symbiose délicate entre l’activité humaine et la nature, offrant une fenêtre sur les défis environnementaux et socio-économiques rencontrés dans les régions montagneuses. Ce territoire, marqué par une histoire riche et des paysages à couper le souffle, se trouve aujourd’hui à l’intersection de forces contradictoires : le développement économique, principalement via le tourisme, et la conservation de l’environnement. L’essor des stations de ski, telles que La Clusaz, témoigne de l’impact du tourisme sur les communautés et les écosystèmes locaux. Ces stations, autrefois symboles de prospérité économique, sont désormais confrontées aux réalités changeantes du climat. Le manque de neige naturelle, comme observé au Grand Bornand, a conduit à une dépendance accrue envers la neige artificielle, posant des questions sur la viabilité à long terme de cette industrie face au réchauffement climatique. Cette région est également le théâtre d’une transformation significative due à l’activité industrielle, comme l’illustre la centrale hydroélectrique de Vallières. Cette infrastructure, en altérant le cours naturel des rivières, soulève des problématiques environnementales, énergétiques et sociales. Elle met en évidence la complexité des interactions entre les besoins humains en matière de développement et la préservation des écosystèmes. La conservation de la biodiversité et du paysage naturel est un autre enjeu majeur. Les zones protégées, telles que celles sous le statut Natura 2000, sont essentielles pour sauvegarder la faune et la flore locales. Cependant, ces zones se trouvent souvent en tension avec les projets de développement touristique et industriel. L’exemple du Col de Balme démontre cette dynamique, où les intérêts économiques et les impératifs de conservation s’affrontent. Face à ces défis, des solutions innovantes et durables émergent. Le camping de l’Escale au Grand Bornand, avec ses mobile homes écologiques, représente une approche respectueuse de l’environnement pour l’hébergement touristique. Ces structures, conçues pour minimiser l’impact sur la nature tout en offrant confort et accessibilité, symbolisent une nouvelle tendance dans l’architecture et l’aménagement en montagne. L’accessibilité des Alpes pose également problème, comme l’illustrent les embouteillages massifs et la pollution générée par les véhicules. Cette dépendance au transport automobile et son impact sur l’environnement et le paysage des stations soulèvent des questions sur la nécessité de trouver des alternatives de transport plus durables. En conclusion, le pays des Aravis est un microcosme des défis et des opportunités présents dans les zones de montagne. Ce territoire, où coexistent développement humain et beauté naturelle, est confronté à la nécessité de trouver un équilibre entre la croissance économique, le tourisme, et la préservation de l’environnement. Les Aravis illustrent ainsi la complexité des interactions entre l’homme et la montagne, un équilibre fragile nécessitant une gestion réfléchie et durable pour assurer la coexistence harmonieuse de l’homme et de la nature.
Flux permanents
Flux saisonniers / Touristiques
Romantisation / idéalisation de la montagne
PROBABILITÉ DE PRÉSENCE D’UN PROFIL TYPE (PAR OPACITÉ DE TRAIT)
La montagne de demain continuera de satisfaire notre désir de contempler le sublime d’une nature incertaine, mais il ne s’agira plus d’évoluer dans un paradigme où les montagnes touristiques, idéalistes et agropastorales se tournent le dos, mais plutôt dans un contexte où elles se regardent et se soutiennent mutuellement.
Titre : Équilibre Fragile : Développement Touristique et Défis Environnementaux au Col de la Croix Fry
Le Col de la Croix Fry à Manigod représente un cas exemplaire du défi complexe auquel font face les stations de montagne aujourd’hui. C’est un lieu où modernisation et écologie se confrontent, illustrant parfaitement l’ambiguïté et les enjeux des politiques de développement touristique en montagne.
Modernisation et Expansion Touristique
D’un côté, le projet du «Hameau de l’Ours», lancé en avril 2022, symbolise une poussée vers la modernisation. Cette résidence de tourisme 5 étoiles, avec ses 48 appartements luxueux, est un exemple frappant d’efforts pour augmenter l’attractivité et la capacité d’accueil de la station. Ces installations, offrant sauna, hammam, et piscine couverte, répondent à une demande croissante pour un tourisme de luxe et de bienêtre. Ce développement visait à placer le Col de la Croix Fry sur la carte des destinations haut de gamme, s’alignant sur les tendances du marché touristique qui, pour la saison 20182019, affichait environ 1,713 million de journées skieurs dans les stations des Aravis, représentant 14 % de l’activité skieuse de la Haute-Savoie.
Prise de Conscience Écologique et Responsabilité
En parallèle, la décision de rejeter le projet de liaison par la Tête du Danay, pour des raisons écologiques, marque un tournant. Ce refus illustre une prise de conscience croissante de l’importance de préserver les écosystèmes montagnards et de minimiser l’impact écologique des grands projets d’infrastructure. Cette décision reflète une tendance plus large vers une approche plus responsable et durable du développement en montagne.
Le Cas de la Retenue Collinaire à La Clusaz
Le projet de retenue collinaire à La Clusaz, quant à lui, a été un sujet de controverse majeur. Conçu pour assurer un approvisionnement régulier en neige pour les pistes de ski, ce projet a soulevé des inquiétudes quant à son impact sur l’écosystème local et la gestion des ressources en eau. La tension entre le développement touristique, vital pour l’économie locale, et la préservation de l’environnement, crucial pour la durabilité à long terme, est ici manifeste.
Un Équilibre entre Tourisme et Durabilité
La situation au Col de la Croix Fry est donc représentative d’un équilibre fragile entre le besoin de développement touristique et la prise de conscience écologique. Cette dynamique est encore compliquée par la réalité du changement climatique, qui réduit la saison de ski et oblige les stations à repenser leurs offres et activités. La station, autrefois principalement concentrée sur les sports d’hiver, doit désormais s’adapter pour devenir un lieu de vie et d’activité toute l’année.
Vers une Vision Holistique du Développement
L’enjeu pour le Col de la Croix Fry, et pour d’autres stations similaires, est de développer une vision plus holistique. Il s’agit de reconnaître et d’intégrer les besoins des communautés locales, des touristes, et de l’environnement. Cela implique de repenser les stratégies de développement pour qu’elles ne soient pas seulement axées sur le tourisme, mais qu’elles prennent en compte la durabilité, l’intégration environnementale, et le respect des écosystèmes.
Conclusion : Un Avenir à Redéfinir
En conclusion, le Col de la Croix Fry se trouve à un carrefour crucial. La station doit naviguer entre
les pressions de la modernisation et les impératifs écologiques. La réussite de cette navigation dépendra de la capacité à équilibrer les besoins économiques immédiats avec une vision à long terme de la durabilité et de la responsabilité environnementale. C’est un défi qui nécessite une réflexion profonde et innovante, non seulement pour le Col de la Croix Fry, mais pour toutes les stations de montagne confrontées à des enjeux similaires.
Nous sommes en 2030 et préparons 2050, et le Col de Merdassier incarne une transformation emblématique face aux changements climatiques. Dans les vallées suffocantes, surchauffées et surindustrialisées, l’été devient une période redoutée, tandis qu’en altitude, le Col offre une atmosphère plus tempérée, un air purifié et une tranquillité de plus en plus recherchée. Si les saisons de ski sont réduites à quelques semaines par an, l’équilibre entre les attraits hivernaux et estivaux se trouve en pleine redéfinition. Les habitants des vallées, en quête de fraîcheur et de sérénité, migrent vers les hauteurs, là où de nouvelles lignes de transport par câble facilitent la mobilité et allègent le trafic routier. Certains habitants transforment même leurs résidences saisonnières en domiciles permanents, réinventant ainsi leur mode de vie.
Dans ce contexte, le Col de Merdassier s’est transformé en un laboratoire d’innovation, où urbanistes et architectes ont pris le relais des promoteurs et commerçants. L’objectif est de transformer l’attrait de la station, le détachant de la seule offre touristique pour se concentrer sur la qualité de vie. Cette vision repensée place le bien-être des résidents, temporaires ou permanents, ainsi que des touristes, au cœur de son développement. Des infrastructures et Des espaces publics ont été crées pour favoriser une intégration harmonieuse avec l’environnement naturel et facilité la projection des visiteur dans le site. L’intégration harmonieuse des infrastructures avec l’environnement naturel est au cœur de ce projet, envisageant le site non seulement comme un lieu de passage, mais comme un espace de vie à part entière.
Le Col de Merdassier, qui se concentrait autrefois principalement sur les sports d’hiver, s’oriente désormais vers un objectif plus vaste, s’adapter et répondre à l’imaginaire et aux songes de chacun de ses visiteurs.. Il ne s’agit plus d’un simple morceau de ville transplanté en montagne, ni d’une réserve naturelle isolée, mais du juste milieu de ce qu’il prétendait être, un lieu ou plusieurs monde coexiste, se tolère en s’entrelient, nature et urbanité, tourisme et résidentiel, temporaire et définitif.
Cet équilibre nouvellement trouvé attire une diversité de personnes : des touristes en quête de nature, des résidents temporaires cherchant un havre de paix, et des habitants permanents désireux d’une vie au plus près de la nature, tout en bénéficiant d’un cadre de vie moderne et durable. Le Col de Merdassier, loin de n’être qu’une station de ski, devient un lieu de vie et de rencontre, un exemple de cohabitation entre des homme et son environnement.
le slogan de la station autrefois “Espace de liberté” est désormais “Entre Cimes et Rêveries”
Ce projet s’ancre à la frontière entre nôtre réalité et la fiction. Il puise dans des éléments réels de nos sociétés tout en se déployant dans un univers où l’histoire et l’imagination s’entrelacent. J’ai vite compris que mon analyse ne saurait se restreindre à la pure fiction ou à la stricte réalité. Fréquentant la ville de Manigod depuis presque trois ans, j’ai, pour la première fois cette année, vu le col couvert de neige. L’absence relative d’activité humaine ne m’avait jamais vraiment frappé auparavant. Cette vision d’une station de ski enneigée, pourtant si vide, m’a donné l’impression de voyager non pas dans l’espace, mais dans le temps. Les constructions des années 70, encore intactes, ajoutent à cette sensation. L’absence de places publiques résonne comme un écho au vide humain. La disposition du site et l’immensité des montagnes alentour m’ont immédiatement donné l’impression d’être au bout du monde, alors que Manigod n’est qu’à une heure d’Annecy et proche de grandes villes comme La Clusaz ou Sallanches. Cette station de ski, culminant à 1800 mètres et faisant partie du vaste domaine des Fiers Aravis, est liée à aux stations du Grand-Bornand de La Clusaz ainsi qu’à Saint Jean de Sixt. Alors que les plus grandes stations sont moins affectées par le réchauffement climatique, St Jean de Sixt et Manigod, plus modeste et à une altitude inférieure, sont déjà en danger. La mise en place d’un plan pour le tourisme toutes saisons avait été évoquée, mais n’a apparemment jamais été pleinement développée. Pourtant, la région ne manque pas d’attractions : des sentiers de randonnée, des pistes de vélo, des restaurants de renom et des hôtels ouverts en été. Une exposition et un ensoleillement frôlant la perfection, ainsi qu’une quiétude des plus agréable. Cependant, en saison, le site, bien que magique, semble peu engageant. Les bâtiments interrompent l’immersion dans la nature et l’absence de trottoirs, d’espaces publics clairement définis, ou encore une organisation territoriale compréhensible, donne l’impression d’être indésirable. Malgré toutes ses infrastructures, ce site semble plus équipé que le petit village où j’habite, à moins de 40 minutes de Paris. Nous sommes donc confrontés à une énigme : sommes nous vraiment au bout du monde, ou simplement à la frontière de notre propre de l’urbanisme de nos société, venue se réapproprié les territoires quelle à autrefois vidée de ses habitant leur promettant une vie meilleurs ? Tiraillé entre le désir des citadins de transposer un fragment de ville au sommet des montagnes et leur quête de nature préservée, ce lieu semble hésiter sur sa véritable identité, balançant entre un charme touchant, une fascination certaine et parfois une certaine répulsion. Comme une mise en lumière ambiguë de nôtre quête de l’authentique, ce lieu ou les bâtiments n’ont aucune réel attache historique local à l’exception des trois fermes qui étaient là avant tout cela sont aujourd’hui un marqueur dans l’histoire plus général de la conquêtes des sommets par les citadins, et de l’histoire du ski. La réappropriation des mœurs architecturales et urbanistiques des régions de montagnes sont devenus un part intégrante de l’histoire de notre société. Une histoire que ne prends vie que quelques semaines dans l’année avant de se rendormir jusqu’à la saison prochaine.
Diversité des Usagers au Col de Merdassier : Un Kaléidoscope de Profils et d’Attentes
Les montagnes, et en particulier les destinations touristiques comme le Col de Merdassier, attirent une myriade de visiteurs aux profils variés, chacun avec des attentes et des besoins spécifiques. Une enquête anonyme révèle la diversité des usages de cette montagne, témoignant de sa polyvalence et de son attractivité.
L’amateur de Nature et de Randonnée (Usage Estival)
Pierre, 35 ans, résidant en région AuvergneRhône-Alpes et appartenant à la classe moyenne, est un passionné de randonnée et de photographie. Il fréquente le Col de Merdassier principalement en été, attiré par les sentiers de randonnée pittoresques et l’opportunité de capturer la splendeur des paysages alpins. Pour lui, la montagne représente un havre de paix et d’isolement, loin de l’agitation quotidienne.
Le Skieur Passionné (Usage Hivernal)
Pétunia, 28 ans, originaire de l’Île-de-France et appartenant à la classe moyenne supérieure, est une skieuse assidue. Chaque hiver, elle se rend au Col de Merdassier pour profiter de ses pistes de ski de qualité. Elle apprécie l’atmosphère hivernale unique du lieu, bien qu’elle note une affluence accrue durant les périodes de vacances scolaires.
Le Résident Permanent (Usage Toute l’Année) Raymond, 60 ans, retraité et résident permanent du Col de Merdassier, est un natif de la HauteSavoie. Il trouve dans ce lieu un mélange parfait entre tranquillité, beauté naturelle et racines culturelles. Pour Jean, le Col est à la fois un vestige de l’ère agricole et un espace de retraite serein, témoignant de la reconquête des espaces urbanisés.
L’artiste Connectée (Résidente à l’Année) Anne-Frank, 43 ans, artiste peintre et photographe, vit également toute l’année au Col de Merdassier. Originaire de la région Nouvelle Aquitaine et appartenant à la classe moyenne, elle trouve dans le Col non seulement un refuge de calme et de beauté, mais aussi un point stratégique pour ses voyages. La proximité des aéroports de Genève, Lyon, et Chambéry facilite ses déplacements pour des expositions et projets à travers l’Europe.
Le Travailleur Nomade (Usage Saisonnier) Lucas, 40 ans, travailleur indépendant en télétravail et membre de la classe moyenne supérieure, choisit le Col de Merdassier comme lieu de retraite saisonnier. Il y trouve un équilibre entre travail et détente, en particulier au printemps et à l’automne. Cependant, il reste conscient des défis liés à la connectivité internet et l’accès aux services urbains.
Ces profils variés illustrent la richesse et la complexité du Col de Merdassier en tant que destination. Chacun y trouve un écho à ses attentes, que ce soit pour le loisir, le travail ou la vie quotidienne, faisant du Col un lieu de convergence unique pour des expériences diversifiées.
Flux permanents
Flux saisonniers / Touristiques
Romantisation / idéalisation de la montagne
PROBABILITÉ DE PRÉSENCE D’UN PROFIL TYPE (PAR OPACITÉ DE TRAIT)
En 1960, le col de Merdassier, situé dans les montagnes françaises, se distingue comme un lieu reculé mais exceptionnel. Grâce à l’orientation remarquable du site et à l’abondance de pâturages, les quelques familles installées ici n’ont pas besoin de redescendre leurs bêtes en hiver. En effet, l’ensemble du site produit suffisamment de pâturages pour nourrir les animaux en été et permet de constituer des réserves conséquentes de foin pour les mois hors saison.
Si les bovins dominent la population animale observable dans cette région, on note également la présence de chèvres, de moutons et de quelques ânes. Cette diversité contribue à la richesse agricole et à la stabilité économique des familles vivant au col de Merdassier. Les familles peuvent ainsi maintenir une activité agricole durable tout au long de l’année, profitant pleinement des ressources naturelles offertes par ce territoire unique.
En 2020, le col de Merdassier, situé dans les montagnes françaises, continue de se distinguer par son équilibre harmonieux entre tradition agricole et modernité. À seulement 40 minutes d’Annecy et moins d’une heure de Genève, le col est devenu une destination prisée, combinant activités agricoles traditionnelles et attraits touristiques modernes.
L’orientation favorable du site et l’abondance de pâturages demeurent des atouts majeurs pour les familles locales et le tourisme. Le col de Merdassier est en effet devenu un centre important pour les activités de plein air, avec une réputation de station familiale où la qualité du site rivalise avec celle d’autres stations plus « industrielles ». Les visiteurs peuvent profiter de 130 km de pistes de ski en hiver, avec des descentes adaptées à tous les niveaux, y compris des pistes techniques pour les skieurs expérimentés. En été, le col se transforme en un paradis pour les randonneurs et les cyclistes, avec des sentiers balisés et des activités encadrées, telles que le VTT et la marche nordique. Les infrastructures modernes, telles que les remontées mécaniques pour piétons et cyclistes, facilitent l’accès aux différentes parties de la station.
En 2035, la commune de Manigod, confrontée à la diminution régulière des chutes de neige et à la raréfaction des longues périodes d’enneigement, a pris une décision audacieuse : au lieu de rétrocéder les terres de la station à la nature, elle a choisi de compléter le potentiel urbain existant par de nouvelles infrastructures publiques. Cette initiative vise à offrir un territoire capable de se suffire à lui-même, à quelques exceptions près. Avec des premiers soins et des commerces de première nécessité déjà présents, et des alternatives industrielles accessibles en moins de 20 minutes en vélo, Manigod se prépare à un avenir résilient.
La création de passerelles permettant de circuler horizontalement dans la station sans recours à la voiture est l’un des premiers éléments de ce projet. Reliant les différents pôles du site et unissant les trames vertes et bleues, ces passerelles se distinguent par leur longueur impressionnante. Toutefois, la finesse de leur assemblage leur permet de s’intégrer discrètement dans le paysage, sans accaparer l’attention des usagers du col.
Un amphithéâtre en béton blanchi offre un espace de représentation et d’expression. Par son orientation, il rompt avec la dynamique actuelle de la station, mettant en scène la vie du site même en l’absence d’événements. Chacun est libre de s’asseoir et de profiter du spectacle urbain de la station.
Enfin, un ensemble de pavillons, issus d’un abécédaire des usages de la montagne, ponctue les passerelles. Ces structures offrent aux usagers des points de rassemblement et de contemplation, des abris collectifs, ou encore des points d’observation solitaire. Certains pavillons cadrent sur la nature, tandis que d’autres, situés en retrait de la station, cadrent sur celle-ci, offrant ainsi aux usagers une échappatoire temporaire à l’urbanité incessante de nos sociétés, qui s’est étendue jusqu’aux sommets de nos montagnes.
Ce projet s’ancre à la frontière entre nôtre réalité et la fiction. Il puise dans des éléments réels de nos sociétés tout en se déployant dans un univers où l’histoire et l’imagination s’entrelacent. J’ai vite compris que mon analyse ne saurait se restreindre à la pure fiction ou à la stricte réalité.
Fréquentant la ville de Manigod depuis presque trois ans, j’ai, pour la première fois cette année, vu le col couvert de neige. L’absence relative d’activité humaine ne m’avait jamais vraiment frappé auparavant. Cette vision d’une station de ski enneigée, pourtant si vide, m’a donné l’impression de voyager non pas dans l’espace, mais dans le temps. Les constructions des années 70, encore intactes, ajoutent à cette sensation. L’absence de places publiques résonne comme un écho au vide humain. La disposition du site et l’immensité des montagnes alentour m’ont immédiatement donné l’impression d’être au bout du monde, alors que Manigod n’est qu’à une heure d’Annecy et proche de grandes villes comme La Clusaz ou Sallanches. Cette station de ski, culminant à 1800 mètres et faisant partie du vaste domaine des Fiers Aravis, est liée à aux stations du Grand-Bornand de La Clusaz ainsi qu’à Saint Jean de Sixt. Alors que les plus grandes stations sont moins affectées par le réchauffement climatique, St Jean de Sixt et Manigod, plus modeste et à une altitude inférieure, sont déjà en danger. La mise en place d’un plan pour le tourisme toutes saisons avait été évoquée, mais n’a apparemment jamais été pleinement développée. Pourtant, la région ne manque pas d’attractions : des sentiers de randonnée, des pistes de vélo, des restaurants de renom et des hôtels ouverts en été. Une exposition et un ensoleillement frôlant la perfection, ainsi qu’une quiétude des plus agréable. Cependant, en saison, le site, bien que magique, semble peu engageant. Les bâtiments interrompent l’immersion dans la nature et l’absence de trottoirs, d’espaces publics clairement définis, ou encore une organisation territoriale compréhensible, donne l’impression d’être indésirable. Malgré toutes ses infrastructures, ce site semble plus équipé que le petit village où j’habite, à moins de 40 minutes de Paris.
Nous sommes donc confrontés à une énigme : sommes nous vraiment au bout du monde, ou simplement à la frontière de notre propre de l’urbanisme de nos société, venue se réapproprié les territoires quelle à autrefois vidée de ses habitant leur promettant une vie meilleurs ? Tiraillé entre le désir des citadins de transposer un fragment de ville au sommet des montagnes et leur quête de nature préservée, ce lieu semble hésiter sur sa véritable identité, balançant entre un charme touchant, une fascination certaine et parfois une certaine répulsion. Comme une quête d’identité
Observer la montagne
Observer et se retrouver
Se retrouver pour observer
Se retrouver
Se retirer pour observer
Observer en se retirant
Se retrouver en se retirant
Se retirer ensemble