inforevue 022014
NUANCE… Il ne faut pas confondre ‘comparaison d’écritures’ et ‘analyse graphologique’.
L’analyse graphologique consiste à dresser un tableau psychologique d’un individu en étudiant son écriture. La comparaison d’écritures, elle, permet de vérifier l’authenticité d’un document en démasquant les écrits déguisés ou imités.
En deuxième lieu, il faut se procurer des spécimens de comparaison. Les personnes doivent écrire dans des conditions similaires à celles du document original. Si ce dernier est un contrat de prêt à tempérament, il leur sera demandé d’écrire sur un document ressemblant. Les personnes sont amenées à répéter ce geste une dizaine de fois. Si elles essaient de déguiser leur écriture, à force d’écrire, l’automatisme de l’écriture reprendra le dessus et les trahira. Pour compléter ces spécimens, il faudra parfois se procurer des écrits étrangers aux faits, des lettres, des listes de courses ou des signatures sur des documents bancaires, par exemple.
Tous ces éléments vont alors être comparés avec ceux provenant des spécimens.
La loupe et, parfois, le macroscope sont les principaux outils utilisés par le commissaire. Mais il dispose aussi d’appareils plus pointus pour l’examen physique des documents comme le Visual Spectral Comparator. “Cet appareil permet d’observer ce que l’œil humain ne sait pas voir, dans le rayonnement ultraviolet et infrarouge ”, explique Pierre Hanson. “Je l’utilise quand je veux discerner la couleur de l’encre de l’instrument d’écriture utilisé ou lire des mentions manuscrites effacées chimiquement.” L’examen comparatif effectué, le commissaire peut rédiger son procès-verbal. Pour illustrer celui-ci, il va scanner RIGUEUR ET SUBJECTIVITÉ les pièces. Une fois ses conclusions tirées, le procès-verbal Une fois le document original et les spécimens en sa possession, Pierre va pouvoir commencer son analyse propre- sera envoyé au parquet et rejoindra le dossier de l’affaire. “Avec ce genre d’analyse, il est difficile d’avoir des certiment dite. Il va, tout d’abord, observer les caractéristiques générales, tudes”, conclut-il. “C’est pourquoi je laisse souvent une cercomme la manière de placer le texte sur la feuille, la direc- taine probabilité dans ma conclusion. Les autres analyses réalisées par la police technique et scientifique se basent tion de la ligne de base, la dimension entre les lignes ou entre les mots, la hauteur des différentes lettres … Ensuite, beaucoup sur des calculs mathématiques, mais ce n’est pas le cas de la comparaison d’écritures. C’est beaucoup il va relever les caractéristiques particulières c’est-à-dire la forme de chaque lettre. Celles-ci peuvent être très spéci- plus subjectif et ça nécessite une grande expérience.” fiques et sont d’ailleurs appelées ‘idiotismes’…
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