La police et les animaux

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Les victimes de demain : la pollution ennemie des hommes et des bêtes

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vant même que les braconniers ne fassent leur office, les espèces sauvages disparaissent sous le coup de la diminution de leur espace vital, la pollution et la surexploitation des ressources dont ils ont besoin. L’ours blanc, par exemple, ne fait pas l’objet du même trafic que le tigre, mais il manque de disparaître car il a besoin d’un territoire de chasse immense qui s’évanouit sous le coup du réchauffement climatique. Cette pollution ne touche bien sûr pas que les animaux. Elle tue des hommes, en plus grand nombre que les accidents de la route, selon l’OMS. Lui aussi souffre des bouleversements climatiques liés au réchauffement ou au recul des forêts tropicales ( poumons de la terre ). La différence ? Il est lui-même à l’origine de ces changements. C’est lui qui, dans les années 2000, abat environ 13 millions d’hectares de forêt chaque année, lui qui surpêche le poisson jusqu’à sa disparition, ...

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Bien entendu, il est conscient de ses actes, du moins depuis quelques années, et tâche de mettre en place des mécanismes pour réparer les dégâts. La police contribue pour une petite part à ce travail de géant ; une contribution tant au niveau de la prévention que de répression si nécessaire. Une interLes de laview d’un garde champêtre en 1991 dans Le Soir Illustré nous apprend que celui-ci est surnommé « l’écolo » car il la emmène les enfants pour des cours de sensibilisation à la nature et aux des animaux. Les policiers d’avant cette époque, tout aussi qualifiés pour enseigner le respect du milieu naturel, et des n’avaient pas besoin de faire la même chose car la population n’était pas encore devenue analphabète en matière d’environnement ; ceux d’aujourd’hui laissent parler le spécialiste environnement de leur zone ou le service ad hoc de la police fédérale.

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La police et les déchets : l’emprise des mafias Le rôle de la police en matière de pollution commence avec les déchets domestiques. Ceux-ci ont une histoire ancienne, liée à l’affirmation des villes. Dès la Renaissance, les citadins sont tenus d’installer une fosse dans leur maison ; à la fin du XIXe siècle, ils doivent utiliser pour leurs ordures ménagères un récipient muni d’un couvercle portant le nom du fonctionnaire français qui l’a inventé, le préfet Poubelle. A l’heure actuelle, en Belgique, chaque habitant produit près d’une demi tonne de déchets par an. Il lui appartient de respecter la réglementation en vigueur, et notamment le tri sélectif. La police peut intervenir en cas d’infraction, par exemple en cas d’abandon de liquides ( huiles de friture, engrais ) ou d’appareils électriques. Mais la police privilégie surtout la lutte contre les infractions conscientes à grande échelle, ce qu’on appelle la criminalité environnementale lourde. Car depuis les années 2000, la pollution, en particulier industrielle ( amiante, produits chimiques) est devenue un terrain d’action privilégié du grand banditisme. La preuve la plus frappante est l’implication de la mafia, dont

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