T R AVA I L L E R DA N S U N C I C
Tous deux en premiĂšre ligne LE DISPATCHER Lorsque vous Ă©tiez Ă la zone de police WOKRA (Wezembeek-Oppem/Kraainem), vous avez demandĂ© avec insistance votre transfert pour le CIC. Pourquoi ? Katia AriĂ«n : âJâai toujours eu beaucoup de respect pour le âcentre de communicationâ de lâĂ©poque. Jâai toujours voulu y travailler. Lors du lancement du nouveau CIC, jâai immĂ©diatement pris le train en marche. AprĂšs treize annĂ©es, mon job me procure toujours autant de plaisir ; jâaimerais continuer jusquâĂ ma pension.â Quâest-ce qui vous passionne le plus ? âLe fait dâapporter une aide rĂ©elle aux Ă©quipes, de faire le lien entre le terrain et un service de dĂ©pannage, un serrurier, le parquet, lâhĂ©licoptĂšre de la police, etc. Notre service peut parfois faire la diffĂ©rence. Par exemple, si je constate lors du contrĂŽle dâun numĂ©ro dâimmatriculation que le conducteur a un passif en matiĂšre dâarmes, je peux le communiquer aux collĂšgues afin quâils se tiennent sur leurs gardes.â Une enquĂȘte1 a montrĂ© que le fait dâĂȘtre confrontĂ© Ă des drames et de rester dans
lâincertitude peut aussi gĂ©nĂ©rer beaucoup de stress. Comment gĂ©rer celui-ci ? âNous recevons en effet trĂšs peu de feed-back ; je ne sais jamais, Ă de rares exceptions prĂšs, si une personne a survĂ©cu. Avec les annĂ©es, jâai appris Ă vivre avec. JâapprĂ©cierais dâobtenir un feedback, mais je comprends bien que les collĂšgues ont dĂ©jĂ suffisamment de travail. Mon stress ne mâaccompagne toutefois pas Ă la maison : jâarrive Ă faire la part des choses lorsque je quitte le bureau. Il faut lĂącher prise, on nâa pas le choix. Qui plus est, je ne suis plus loin de la cinquantaine et je rĂ©cupĂšre moins vite.â Quelles sont les qualitĂ©s dâun bon dispatcher ? âIl faut surtout se tenir prĂȘt Ă aider les Ă©quipes, rester calme dans toutes les situations et faire preuve dâune patience dâange. La facilitĂ© dâĂ©locution et la flexibilitĂ© sont dâautres atouts. Il mâarrive parfois de faire des blagues ou de fĂ©liciter les Ă©quipes. MĂȘme si notre travail est Ă©puisant dâun point de vue visuel et auditif, jâessaie toujours de rester aimable et positive. La tĂąche des call-takers est plus
ardue : ils sont en contact direct avec le citoyen.â La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e âDe noodcentraleâ (le central dâappels dâurgence), diffusĂ©e sur la chaĂźne flamande ĂĂ©n, a connu un vif succĂšs. Selon vous, ce programme est-il fidĂšle Ă la rĂ©alitĂ© dâun CIC ? âPartiellement. Il nous arrive en effet de recevoir des appels loufoques de personnes signalant par exemple quâelles se trouvent aux toilettes sans papier WC, quâun moineau est entrĂ© dans leur vĂ©randa ou quâune sĂ©ance dâĂ©changisme ne se dĂ©roule pas comme prĂ©vu ... On nous appelle pour les choses les plus folles. On a lâimpression que les calltakers de la tĂ©lĂ©vision ont le temps de prendre autant de pauses cigarette quâils veulent. La rĂ©alitĂ© est tout autre : on fume uniquement si on en a le temps.â
© Ruben Accou
Vous nâavez pas de boule de cristal pour localiser les gens ? âLes citoyens ne savent pas toujours oĂč ils se trouvent prĂ©cisĂ©ment. Ils doivent apprendre Ă communiquer le nom exact dâune rue, dâune commune, un sens de circulation sur lâautoroute ... Je conseille Ă tout le monde dâinstaller lâapplication 112 BE et de contacter le poste central dâurgence via celle-ci. Cela peut sauver des vies.â Saskia Van Puyvelde 1
En savoir plus sur lâenquĂȘte dans lâInforevue 1/2008.
Lâinspecteur Katia AriĂ«n est dispatcher au CIC de Louvain depuis treize ans. Pour avoir travaillĂ© elle-mĂȘme sur le terrain, elle sait par expĂ©rience Ă quel point il est important dâaider les Ă©quipes au plus vite et le plus correctement possible. Lors de la catastrophe ferroviaire de Buizingen, elle Ă©tait aux premiĂšres loges.
22
18_IR01_Articles_FR.indd 16
19/03/18 17:12