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• Deux jours après les attentats du 22 mars 2016, la Police Fédérale, et plus spécifiquement la Direction de l’appui canin (DACH), a été chargée d’entraîner les chiens ‘explosifs’ des sociétés privées de gardiennage à détecter le TATP. Une première européenne. • À la Police Fédérale, 11 nouveaux teams canins ‘explosifs’ en formation seront bientôt opérationnels dans les aéroports belges. • DACH n’est plus uniquement un service d’appui (canin) policier mais devient un véritable centre d’expertise et de certification. TEXTE Stefan Debroux PHOTOGRAPHIE Jos Balcaen
Stéphane Wellemans
ZAVENTEM – Quelque 80 teams canins ‘explosifs’ appartenant à des sociétés privées de gardiennage sont déployés dans les aéroports belges pour contrôler le fret. Le flair de ces chiens est mis à contribution entre les containers, dans des hangars et sur le tarmac. Après les terribles attentats du 22 mars, le ministre de l’Intérieur a décidé de lancer au plus vite une formation des chiens ‘explosifs’ à la reconnaissance olfactive du TATP, alors que la substance ne figurait jusqu’alors pas sur la liste des explosifs détectables. Cette mission a été confiée à la Direction de l’appui canin de la Police Fédérale. “Tout a dû aller très vite”, explique Ellen Vankrunkelsven. Ellen a travaillé pendant des années pour une ONG active dans le domaine du déminage en Angola, en Tanzanie, au Cambodge, etc. Cette expérience lui est encore profitable dans sa fonction de formatrice de chiens ‘explosifs’. “Le TATP est une substance très instable et peu odorante, comme par ailleurs la plupart des explosifs. Nous avons pu faire appel aux experts de la Défense. Ils nous ont fabriqué un gramme de TATP, ce qui est suffisant pour la formation
des chiens. Le défi consistait surtout à présenter la substance à 90 chiens de manière ‘pure’, c’est-à-dire sans que leur bave ne souille l’échantillon. De plus, nous avons dû mettre en place un dispositif de test réaliste dans notre centre de formation de Neerhespen. Cela m’a coûté plusieurs nuits d’insomnie mais le 30 mars, huit jours après les attentats, nous avons entamé la formation TATP de 80 chiens appartenant à des sociétés privées de gardiennage.”
OPTIMALISATION
“Même s’il s’agissait d’une mission urgente inspirée par des circonstances exceptionnelles, elle correspondait à ce que l’on est en droit d’attendre de la part de l’appui canin fédéral”, déclare le commissaire divisionnaire Rony Vandaele, directeur de l’appui canin. “Dans
Chien ou machine ?
“Les exigences de sécurité dans les aéroports dépendent de la réglementation nationale, et surtout internationale. L’Europe fixe, ainsi, des normes de qualité pour les teams canins ‘explosifs’. Nous exerçons un contrôle de ces exigences de qualité, par exemple pour vérifier que les teams canins ‘explosifs’ sont en ordre de certification. Même s’il est parfois plus facile de faire confiance à un chien qu’à une machine, le chien n’est pas la solution miracle pour garantir la sécurité. C’est un maillon de la chaîne. Il n’y a pas si longtemps, de nombreuses fouilles étaient encore effectuées manuellement. Nous disposons à présent de scanners à rayons X et d’autres outils. Plus les technologies innovantes s’affinent, plus on peut automatiser de choses. Mais la sécurité sera toujours l’affaire d’une combinaison entre l’humain (et l’animal) et la technologie.” • Aviation Security Inspector • SPF Mobilité et Transports
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