FOOD Magazine N°45- Juin 2012

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Interview « Sofiprotéol , un appui très fort pour la relance des graines oléagineuses au Maroc » Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général de Lesieur Cristal

FOCUS

N°45

15 Juin - 15 Juillet 2012

30 DH

Produits light

Le marché prend du poids

RESSOURCES

PROCESS

MARCHES

ENTREPRISE DU MOIS

Marchés de gros

La pectine

Fiche marché

Kool Food

Rôles et dysfonctionnements

Un liant naturel

La cerise

Une jeune entreprise à la hauteur de ses ambitions



L’Interview

Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général de Lesieur Cristal

Sofiprotéol , un appui très fort pour la relance des graines oléagineuses au Maroc Première filiale de l’ex-ONA cédée dans le cadre du désengagement de la SNI, Lesieur Cristal s’est dotée d’un nouveau système de gouvernance et compte bien utiliser les synergies avec son nouvel actionnaire, Sofiprotéol, pour accélérer son développement. Un développement qui passe notamment par un soutien fort et ambitieux à l’amont agricole, que ce soit dans l’olive ou dans les graines oléagineuses. Le point avec Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général. FOOD Magazine Quel est le bilan de l’opération de cession de Lesieur Cristal à Sofiprotéol ? Samir Oudghiri Drissi L’opération de cession s’est faite en deux temps. La Société Nationale d’Investissement (SNI) a cédé 41% du capital de Lesieur Cristal à Oléosud, filiale de Sofiprotéol. Dans le même temps, des institutionnels – caisses de retraite et assurances - sont rentrés dans le capital. Aujourd’hui, la CIMR, la MAMDA-MCMA, la Wafa Assurance et la CMR détiennent chacune 5,5% du capital, soit 22% au total, alors que les 15% restants constituent le flottant en bourse. Il est prévu par ailleurs que les 22% du capital encore détenus par le Holding SNI soient cédés via une OPV courant 2012, conformément à son engagement initial. Quels sont les changements (effectués ou attendus) en termes de fonctionnement, de positionnement, etc. ? Le premier changement effectué est le mode de gouvernance. Nous sommes passés d’une organisation avec un Président Directeur Général à un fonctionnement avec un Président de

Conseil d’administration, qui veille aux intérêts des différents actionnaires et porteurs, et un Directeur Général, qui est chargé de la gestion exécutive. La Présidence du Conseil d’administration de Lesieur Cristal a été confiée à M. Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR, et la Direction Générale m’a été confiée. Sofiprotéol a en outre souhaité maintenir la continuité en reconduisant l’ensemble de l’équipe dirigeante actuelle. Quelles sont les synergies attendues avec le groupe Sofiprotéol ? Il y en a plusieurs, certaines à très court terme, notamment pour la synergie sur les achats de matières premières et de consommables, qui est immédiate et fondamentale, et d’autres à moyen terme. En effet, le groupe Sofiprotéol est un très grand acheteur d’huile de soja brute, pour sa filière biodiesel. Nous pourrons ainsi prendre des positions communes et échanger les informations sur les marchés, qui sont extrêmement volatils. Parmi les autres synergies intéressantes : le benchmarking des performances industrielles et l’amélioration de la productivité. L’innovation et le développement, s’appuyant sur la R&D du groupe, permettra une plus grande

diversification. Nous prévoyons aussi de mettre en commun nos plateformes d’exportation. Enfin, l’amont agricole est un sujet à lui tout seul. Nous attendons de Sofiprotéol, et de son expertise dans le monde agricole, un appui très fort pour la relance des graines oléagineuses au Maroc. C’est une culture qui, malheureusement, est passée d’années fastes avec la production de 180.000 T de graines de tournesol dans les années 90 à seulement 25 - 30.000 T aujourd’hui. Cette culture a été complètement abandonnée en 20 ans. Le Maroc consomme quelques 400.000 T d’huile, à 98% importée. Seuls 2% sont issus de la culture locale. Avec une production de 200.000 T de graines, donnant 100.000 T d’huile, le pays assurerait 25% de la consommation. Ce ratio est l’objectif que nous nous sommes fixés avec le Ministère de l’Agriculture, dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ceci permettra de limiter la volatilité des prix, d’améliorer les revenus des agriculteurs marocains, de limiter la dépendance du pays pour un produit de première nécessité et enfin de soulager la balance commerciale et les besoins en devises.

Suite pages 22-23 FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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FOCUS

Produits light Le marché prend du poids « Zéro calorie », « allégé en matière grasse », « light », « 0% »… autant d’appellations qui fleurissent sur les rayons des commerces marocains. En quelques années, la gamme des produits allégés s’est étoffée et rares sont les catégories qui ne disposent pas d’une offre light. Mais malgré des perspectives de croissance, ce marché reste une niche. Tour d’horizon dans ce dossier.

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RESSOURCES

Marchés de gros Rôles et dysfonctionnements Les filières agricoles, de par leurs spécificités (périssabilité de la production, volatilité des prix, dépendance aux aléas climatiques…), sont très difficiles à analyser. Leurs circuits de distribution respectifs le sont encore plus. En effet, caractérisés par une fonction de distribution dominée par le circuit « marché de gros », les systèmes d’approvisionnement en production agricole sont marqués par un ensemble d’anomalies et de dysfonctionnements plus ou moins importants. Surabondance des intervenants, déficit et non accès à l’information, système de taxation disproportionné… sont autant d’éléments de réponse qui renseignent sur l’état déplorable de cette structure.

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PROCESS

La pectine Un liant naturel Substance naturelle d’origine végétale, la pectine, communément appelée E440 dans l’industrie alimentaire, est un additif alimentaire réputé pour ses diverses propriétés… mais aussi pour sa naturalité.

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L’ENTREPRISE DU MOIS

Kool Food Située à Casablanca, Kool Food est née depuis seulement 18 mois. Fruit d’un partenariat avec une société turque, l’entreprise ambitionne de détenir une position pertinente sur son marché. Au cœur de ce site exceptionnel, le savoir-faire de la confiserie-chocolaterie Kool Food s’est transmis et bonifié.

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Edito

N° 45 • 15 juin / 15 Juillet 2012

L’INTERVIEW

3 Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général de Lesieur Cristal

La rédaction

5 Editorial

6 Agenda L’ACTU 8 16 18 20 21

Maroc Monde Tableau de bord Veille R&D Veille réglementaire

SALON

24 SIAL Paris 26 CFIA Maroc

PROCESS

42 Equipements : Décongélation 44 Achats : Performance Achat 46 Nouveautés : Solutions Fournisseurs

QUALITE 48

QHS : Analyse par infrarouge

MARCHES 50 53 54 55 56 58

Economie : Maroc / Turquie Produit : Fiche marché Lancements Maroc Lancements Monde Lancements : Les tendances décryptées Nutrition

64 FOOD Mondain 66 Délices d’initiés 63 Bulletin d’abonnement

Publicité pour l’alcool : des enjeux économiques et sociaux majeurs ! Les professionnels du tourisme (par le biais de leurs fédérations FNT, FNIH, FNAVM et FNR) et les producteurs de raisin (ASPRAM) ont été les premiers à réagir publiquement suite à la proposition de loi déposée par 14 députés du Parti de la Justice et du Développement et visant l’interdiction de la publicité pour les produits alcoolisés. En écrivant un courrier au Président du Parlement, ces opérateurs courageux ont mis le doigt sur la nécessité d’un débat parlementaire et d’une évaluation de l’impact d’une telle mesure, non seulement sur la filière viticole, mais aussi sur le commerce, l’hôtellerie, la restauration, sans oublier le monde de la communication et du marketing. Car c’est tout un monde économique et social qui serait remis en question par une telle loi. Quelques chiffres à l’appui : aujourd’hui, le chiffre d’affaires annuel des boissons alcoolisées se monte à environ 14 milliards de Dirhams (dont une partie est reversée à l’Etat sous forme de taxes diverses). L’ensemble de la chaîne représente quelques 100.000 emplois. Les exportations de vins marocains, encore timides mais en progression régulière ces dernières années, ont atteint 71 millions de Dirhams sur la campagne 2010/2011. Le secteur viti-vinicole marocain, après être passé par des hauts et des bas, a fourni ces dernières années un effort considérable en termes d’investissements humains et matériels pour rehausser la qualité des vins produits, défendre des appellations d’origine et porter haut les couleurs du terroir sur les marchés internationaux et les plus grandes tables. Il serait regrettable de mettre un coup d’arrêt à un si bel élan ! Enfin, le secteur de la presse est également concerné au premier plan. Pour les journaux et magazines marocains, c’est une source de revenus publicitaires importante. Et quid des revues étrangères, généralement bien pourvues en publicités pour boissons alcoolisées ? Seront-elles toutes interdites de séjour ?


Agenda • Salons Salon International de l’Entreprise - Fès (SIEF) (Fès, Maroc) 13 au 17 juin 2012 5ème édition sous le thème : « L’entreprise vecteur de développement durable de la région ».

Directeur Directeurde de publication publication Adel Adel AMOR a.amor@foodmagazine.ma a.amor@foodmagazine.ma Rédacteuradministratif en chef Responsable CLAIR ZohraFlorence BENMESSAOUD Direct :: +212 +212 522 54 47 47 20 Direct 22 54 22 f.clair@foodmagazine.ma z.benmessaoud@foodmagazine.ma Journalistes

Responsable la rédaction Sihamde HAMDI Abdelaziz MEFTAH Direct : +212 522 54 47 21 Direct : +212 22 54 47 21 s.hamdi@foodmagazine.ma a.meftah@foodmagazine.ma Sarah OUSAID

Profood (Nantes, France) 19 et 20 juin 2012 Convention d’affaires des procédés industriels et services destinés à l’ensemble des acteurs du secteur agro-alimentaire.

Direct : +212 522 54 47 29 Rédacteur en chef adjoint s.ousaid@foodmagazine.ma Florence CLAIR Meriem EL HASSOUNI Direct : +212 22 20 Direct : +212 52254 54 47 47 22 f.clair@foodmagazine.ma m.elhassouni@foodmagazine.ma

Ont participé ce numéro Attachée deà direction Salima BOUHLAL AKHSASS Yasser Direct : +212 522 54 47 27 Salah CHAKOR contact@foodmagazine.ma Catherine CORNE AMRANI Nabila LAHLOU Ont collaboré à ce numéro Driss MeriemTERRAB BENNIS Marcel NabilaZARDONI LAHLOU

Fancy Food Show (Washington, USA) 17 au 19 juin 2012 58ème édition du salon des aliments de spécialité en Amérique du Nord.

Mehdi OUZINE

Publicité Comptabilité Morad ZLOURHI Abdelaziz TOUHAM Direct : +212 22 54 47 23 m.zlourhi@foodmagazine.ma

Sial Brazil 2012 (Sao Paulo, Brésil) 25 au 28 Juin 2012 Salon international pour les secteurs de vins et spiritueux, produits gourmets et épicerie, produits congelés…

Conception graphique Othman EL MAHFOUDI Mostafa BEN522 CHARFA Direct : +212 54 47 26 Direct : +212 22 54 47 24 o.elmahfoudi@foodmagazine.ma

Publicité Stagiaire Mostafa BEN CHARFA SABIR DirectKawtar : +212 522 54 47 24 m.bencharfa@foodmagazine.ma Comptabilité Ahmed SEKKAT Abdelaziz Direct : +212 TOUHAM 522 54 47 28 a.sekkat@foodmagazine.ma Conception graphique Jean-Marie NAOUR Yassine LE NASSIF Gsm : +212 661 49 97 79 Samir AHCHOUCH jm.lenaour@foodmagazine.ma Direct : +212 22 54 47 26 Amal ZINIA BERRADA s.ahchouch@foodmagazine.ma Direct : +212 522 54 47 23 a.berrada@foodmagazine.ma Imprimerie

IMPRIMAHD Casablanca Imprimerie Rotaco - Casablanca

FOOD MAGAZINE Distribution Maroc : Sapress Une publication de

FOOD MAGAZINE Une publication de Dossier de presse 15/08 Silvestri Media Dépôt légal 0046/2008

L'info et + … .AVENUE DES F.A.R ,119 Dossier de presse Espace Sofia B115/08 Dépôt légal 0046/2008 CASABLANCA 20 000 ISSN : 2028-0335 Tél. : +212. 22 54 47 ,119 27 AVENUE DES F.A.R Fax :Espace +212 .22 44 B1 14 05 Sofia contact@foodmagazine.ma CASABLANCA 20 000 Tél. : +212 522 54 47 27 www.foodmagazine.ma Fax : +212 522 44 14 05 Ce numéro a été tiré à contact@foodmagazine.ma 10.000 exemplaires www.foodmagazine.ma

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m.bencharfa@foodmagazine.ma

Salon des viandes rouges au Maroc (Casablanca, Maroc) 6 au 8 juillet 2012 Sous l’impulsion de la FIVIAR, Casablanca s’apprête à accueillir la 1ère édition du salon national dédié aux viandes rouges et aux métiers de la viande sur un espace de 2500 m². Lancé sous le thème « Viandes Rouges : une productivité optimisée et une qualité assurée au service du consommateur », cet évènement a pour objectif d’identifier les projets de développement, de susciter et d’orienter l’investissement et de veiller à la mise à niveau et à la complémentarité entre les différents maillons du secteur, de l’amont à l’aval en passant par les institutionnels.

Eurasia Packaging 2012

Plast alger (Alger, Algérie) 24 au 27 septembre 2012 2ème salon International du plastique, caoutchouc et composites en Algérie. CFIA Maroc 2012 (Casablanca, Maroc) 25 au 27 septembre 2012 4ème édition du carrefour international des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire. Macfrut 2012 (Cesena, Italie) 26 au 28 septembre 2012 29ème édition du salon international des fruits et légumes.

• Colloques et séminaires Food Factory (Laval, France) 4 au 6 juillet 2012 6ème conférence internationale sur l’usine alimentaire du futur.

• Formations Formations proposées par Eurofins Certification (Paris, France) 14 et 15 juin 2012 ISO 22000 : mise à jour des connaissances, clés de compréhension et éléments-clefs pour l’optimisation.

IBA 2012 (Munich, Allemagne) 16 au 21 septembre 2012 22ème édition du salon mondial de la boulangerie pâtisserie. Fine Food India 2012 (New Delhi, Inde) 17 au 19 septembre 2012 2ème édition de l’industrie des produits alimentaires et des boissons.

20 au 23 septembre 2012 7ème édition du salon international des technologies agroalimentaires.

(Istanbul, Turquie) 20 au 23 septembre 2012 18ème édition de la foire internationale de l’emballage. Istanbul Food Tech 2012 (Istanbul, Turquie)

26 juin 2012 Nouvelle version IFS v6 : s’adapter aux exigences des distributeurs - Perfectionnement / changements par rapport à la version 5.

Nos Annonceurs ALSC.................................................................................. 59 BMCE Bank..........................................................................2 Brasseries du Maroc........................................................ 65 BWT Permo....................................................................... 35 Casapacking......................................................................17 CFIA Maroc..........................................................................7 CHR Magazine................................................................. 65 Comaner......................................................................51, 68 Comexposium.............................................................35, 47 Ebertec............................................................................... 67 EHC.................................................................................... 57 Fromageries Bel............................................................... 31 IBA...................................................................................... 27

Isolab.................................................................................. 49 Jil Emballages................................................................... 33 Lesieur Cristal................................................................... 19 Permo................................................................................. 33 Qualimag............................................................................11 Rahal Event....................................................................... 13 Scandimar......................................................................... 15 Schneider Electric................................................................9 SEHI....................................................................................41 Silvestri Media...................................................... 25, 39, 63 Steriflow............................................................................. 21 WAM................................................................................... 37



L’Actu Lloyd’s Register Quality Assurance Nouvel acteur de la certification sur le marché marocain

Rencontre à Milan Le Maroc à l’honneur

Casablanca accueille une nouvelle entité de Lloyd’s Register Quality Assurance (LRQA) : Lloyd’s Register Inspection Limited Succursale, qui intervient sur l’ensemble des domaines d’expertise : qualité, environnement, santé-sécurité et sécurité alimentaire. « Nous désirons nous rapprocher des opérateurs économiques marocains en les soutenant dans l’amélioration de leur performance », souligne Jean-Maurice Crozet, Directeur Général Délégué de LRQA France. LRQA propose une gamme de services allant de l’audit à la certification et d’autres prestations associées, s’adressant à l’ensemble des acteurs économiques, tant aux entreprises qu’aux services publics, voulant améliorer leur efficacité opérationnelle, maîtriser leurs risques et renforcer leur positionnement à l’international. « Nous souhaitons apporter à nos clients un service de proximité fondé sur l’écoute et la réactivité en fonction de leur besoins », précise Nadia Boussaid, Responsable du développement commercial de LRQA Maroc.

SMAC Journée portes ouvertes Une journée portes ouvertes a été organisé le 17 mai par le groupe SMAC, sous le thème « SMAC : la solution logistique ». Premier équipementier à proposer des packages intégrés, SMAC propose ce premier né de la gamme, une offre qui répond à certain nombre des besoins des entreprises de transport et logistique en particulier, mais aussi de toute entreprise ayant une fonction logistique. L’offre s’adresse à des professionnels, soucieux de qualité et de productivité durant les différentes étapes des process logistiques. Elle a aussi pour but de faciliter la tâche aux investissements en concentrant une partie importante de tout projet logistique sur un seul et unique interlocuteur. Ainsi, la journée fait suite à une première annonce de la « Solution Logistique » lors du salon Logismed et avait pour objectif de permettre aux clients et prospects de mieux comprendre cette nouvelle offre et d’apprécier la qualité du matériel proposé.

Sous le thème « Union Européenne - Maroc : stabilité et développement de la zone euro-méditerranéenne », une rencontre s’est tenue le 31 mai à Milan. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts consentis pour le renforcement des relations entre le Nord et le Sud de la Méditerranée, à travers un rapprochement des perceptions sur les questions d’intérêt commun. La rencontre a été l’occasion de revenir sur les réformes engagées par le Maroc, mais également sur les questions d’ordre économique et social et les objectifs de construction d’une économie forte, avec la volonté d’une intégration dans l’économie mondiale dans le cadre de partenariats privilégiés. Rappelons que l’Union Européenne est le premier partenaire du Maroc dans les domaines de l’agriculture et de la pêche maritime, et constitue donc pour le Maroc un partenaire stratégique. Le Maroc exporte 1 milliard d’Euros de produits de la pêche vers l’UE et 5 milliards de Dirhams de produits agricoles.

Laagrima et Eurofins Zoom sur la sécurité des aliments Organisé par Laagrima et Eurofins, un séminaire sur la sécurité des aliments s’est tenu le 31 mai à Casablanca et le 1er juin à Marrakech. « Le but de ce séminaire vient suite au changement radical qu’a connu le Maroc au niveau du secteur agroalimentaire », indique Saïd Benchekroun, Directeur Général de Laagrima. Lors de sa présentation, Lhoussaine Saad, Chef de Division du contrôle des produits végétaux à l’ONSSA, a mis l’accent sur la nécessité de la maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments. « Le consommateur ne doit pas avoir à sa disposition un aliment qui présente un risque. Il faut donc fournir un effort entre le producteur et l’ONSSA ». « Le producteur doit mettre en place un système d’autocontrôle avec une traçabilité, et le rôle de l’ONSSA est d’approuver le système mis en place », poursuit-il. Une deuxième présentation sur les analyses nutritionnelles et les règles d’étiquetage des produits alimentaires a été effectuée par Marie Jaillais, Directrice du Laboratoire Nutritionnel, Eurofins Analytics France, suivie d’un exposé sur la détection des contaminants dans les denrées alimentaires par Jérôme Ginet, Directeur du Laboratoire Contaminants d’Eurofins Analytics France. Enfin, la journée a été clôturée par l’intervention de Faycal Bellatif, Directeur d’Eurofins Certification, sur les nouvelles versions des référentiels de certification IFS et BRC, enjeux pour l’industrie. La conférence a été marquée par la présence de l’industrie agroalimentaire et de laboratoires d’analyses, prouvant ainsi leur engagement dans une démarche qualité en matière de la sécurité alimentaire.

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FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012


Maroc Mars Company Opération d’échantillonnage d’un nouveau produit Du 1er avril au 10 mai, une opération d’échantillonnage a été menée à Rabat et Casablanca par Mars Company pour son chocolat Galaxy. L’échantillonnage a ciblé des endroits à fortes fréquentation des deux villes. L’opération avait pour but de permettre au consommateur de déguster le nouveau produit. Rappelons que le chocolat Galaxy a été lancé en novembre dernier. « Ce lancement s’inscrit dans la stratégie de croissance de Mars dans la région, et a pour principal objectif de développer le marché du chocolat au Maroc dont la consommation ne dépasse pas aujourd’hui une moyenne annuelle de 400 g/ habitant » , a précisé Loubna Bennis, Country Manager de Mars pour le Maroc. « Il est encore un peu tôt pour évaluer l’impact de l’échantillonnage avec exactitude, mais le succès du produit est bien présent, dans le sens où nous avons atteint une part de marché d’environ 6% six mois après le lancement », a ajouté Loubna Bennis.

Nutrition Un nouveau Master L’école Sup’ Santé vient d’ouvrir les inscriptions pour le Master « Nutrition & Santé », qui démarrera en octobre 2012, au profit des professionnels de la santé, de l’industrie pharmaceutique et agroalimentaire, et aux licenciés en biologie. Ce master a pour objectif de doter les participants d’une formation technique et théorique en nutrition, en focalisant sur la composition des nutriments et leurs fonctions métaboliques, ainsi que sur les effets de la nutrition sur la santé, la prévention et le traitement des pathologies. En plus de cet aspect de nutrition clinique, le master permettra également de doter les participants d’une expertise en nutrition et technologie des aliments dans le domaine de l’industrie, aussi bien agroalimentaire que pharmaceutique.

Erratum Suite à une erreur, la fiche marché sur la ricotta, annoncée en couverture du n°44, n’a pas été publiée. Nous vous prions de nous en excuser. Vous la retrouverez dans le prochain numéro.

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L’Actu Kraft Foods Changement de nom entériné • Céréales Selon les derniers chiffres de l’Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL), la collecte cumulée des céréales atteint 22,5 millions de quintaux au 15 mai 2012, soit 22% de plus que l’année précédente. • Transport Suite à l’augmentation du prix du litre de gasoil de 1 Dirham, la Fédération du Transport de la CGEM a annoncé une répercussion sur le prix du transport routier des marchandises pour compte d’autrui. La hausse se monte ainsi à 10% à compter du 2 juin. • Aquaculture Un accord de partenariat vient d’être signé entre l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture et le Centre Technologique d’Aquaculture de l’Andalousie. Cette coopération maroco-andalouse permettra un suivi de la mise en œuvre et de l’efficacité de la stratégie nationale aquacole, via notamment un transfert de technologie et de formation du personnel en faveur de l’agence marocaine.

Nous vous l’annoncions dans notre n°43, c’est désormais officiel : les actionnaires de Kraft Foods ont approuvé à plus de 90% Mondelēz International, Inc. comme nouveau nom pour la société mondiale des snacks. Ce changement interviendra au moment de la séparation juridique avec la société nord-américaine d’épicerie. « Mondelēz international deviendra le nouveau nom de la société, et non pas une marque grand public. Mondelēz servira comme un parapluie pour les nombreuses marques et produits emblématiques de l’entreprise », précise toutefois la Présidente Irene Rosenfeld. Kraft Foods Maroc, qui opère dans les snacks, devriendra donc Mondelēz Maroc. « Mondelēz Maroc continuera sa stratégie de développement pour l’ensemble de ses marques et produits commercialisés et/ou fabriqués au Maroc, dont Samar, Carte Noire, Tang, Trident, Halls… », déclare Ali Benhayoun, Administrateur Directeur Général de Kraft Foods Maroc.

Caisse Centrale de Garantie Nouveau produit pour les Très Petites Entreprises Une cérémonie de lancement du produit « Damane Express », destiné à faciliter l’accès au crédit en faveur des Très Petites Entreprises (TPE), a eu lieu le 23 mai à Casablanca. La gestion a été confiée par l’Etat à la Caisse Centrale de Garantie (CCG), en présence notamment du Président Directeur Général du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et des Directeurs des Banques. Ce nouveau mécanisme réduit de 70% le risque pris par les banques au titre des crédits, aussi bien d’investissement que d’exploitation. Fruit d’un partenariat public-privé, ce produit intégré à l’offre du « Fonds de garantie PME » vise à faire de la TPE un vecteur de la croissance économique, de l’inclusion sociale et de la promotion de l’emploi. La garantie des crédits de fonctionnement dans le cadre du produit « Damane Express » peut être renouvelée 5 fois.

ONSSA Maroc : Obtention d’un statut sanitaire pour la première fois Lors de la 80ème session générale de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), tenue à Paris du 20 au 25 mai, le Maroc, représenté par l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), a obtenu le certificat de pays ayant un programme officiel de contrôle de la fièvre aphteuse validé par l’OIE. Une telle reconnaissance témoigne de l’effort consenti par les services vétérinaires pour maîtriser la fièvre aphteuse. En fait, l’obtention du certificat constitue une première étape pour disposer par la suite d’un statut sanitaire de pays officiellement indemne de fièvre aphteuse, et partant une grande opportunité pour les opérateurs marocains afin d’accéder aux marchés internationaux d’animaux vivants et de produits d’origine animale.

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FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

Mohamed El Gharous Désigné par IPNI

Le 23 mai dernier en Géorgie (Etats-Unis), l’International Plant Nutrition Institute (IPNI) a nommé Mohamed El Gharous en tant que Directeur Consultant de son programme régional nouvellement installé en Afrique du Nord. Un travail de collaboration sera alors établi entre l’IPNI et l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique), au niveau de projets et d’activités d’intérêt mutuel. Diplômé en horticulture de l’IAV Hassan II en 1980, M. El Gharous est également titulaire d’un MSc en agronomie et d’un PhD en sciences du sol. Il s’installera, pour sa nouvelle fonction, dans la ville de Settat.

Tourisme et art culinaire Un forum à Tanger Ville riche en histoire et en culture, Tanger souffre toutefois d’un déficit en produits touristiques pour valoriser pleinement son potentiel. Afin de promouvoir les interactions entre les opérateurs touristiques de la ville et d’échanger avec les professionnels de la région méditerranéenne, un Forum « Culture et Tourisme » sera organisé les 27 et 28 juin prochains par la Délégation du Tourisme et l’Institut Supérieur International du Tourisme. Exposition et conférences sur le tourisme, la culture, la gastronomie… seront proposées aux participants.


Maroc Schneider Electric Lancement de « Energy University™ » au Maroc Schneider, spécialiste de la gestion de l’énergie, a lancé « Energy University », une communauté communicative en ligne qui fournit les bases nécessaires pour une mise en œuvre des solutions énergétiques. Les cours sont conçus pour fournir à toute personne impliquée dans la prise de décision, la gestion, la planification, la conception ou la construction d’un espace affecté par l’énergie, un niveau d’expertise pour aborder les questions d’efficacité et appliquer des mesures sûres et fiables. « Schneider Electric croit qu’il y a une réelle opportunité pour réaliser des économies continues d’énergie qui ne sont pas cernées par l’industrie et les consommateurs d’aujourd’hui. A travers Energy University™, nous visons à permettre à chacun de mieux comprendre et agir sur ces possibilités, afin qu’ils puissent faire plus avec moins », déclare Jean-Charles Vanier, Directeur Général de Schneider Electric Maroc. Les cours se concentrent sur des concepts essentiels pour atteindre un niveau élevé de gestion de l’énergie. Actuellement, 18 cours fondamentaux sont offerts. Chaque cours peut être achevé en moins d’une heure et la grande aisance d’une plate-forme en ligne rend l’apprentissage pratique et accessible depuis n’importe quel ordinateur connecté à Internet. Cette expérience unique d’auto-formation est renforcée par un quiz pour mesurer la réussite et la préparation à l’examen de certification. La certification atteste que l’utilisateur a une compréhension globale de la gestion de l’énergie et qu’il est capable de gérer indépendamment les situations liées à la sensibilisation à l’utilisation efficace de l’énergie, la résolution des problèmes et la conception des solutions. Ces cours sont disponibles en plusieurs langues telles que : le français, l’anglais, l’allemand, l’espagnol et l’italien.

Coca-Cola Soutien aux étudiants The Coca-Cola Company et le Département d’Etat Américain accorderont cette année 100 bourses à des étudiants de la région MENA, leur permettant de suivre un programme d’été à la Kelley School of Business de l’Université d’Indiana. L’objectif de cette formation est de développer les talents du monde arabe et de les encourager à devenir des entrepreneurs. Pour le Maroc, 11 étudiants bénéficieront de ce programme. « Nous sommes honorés de pouvoir soutenir des candidats marocains talentueux et leur donner les moyens de saisir cette opportunité unique qui leur ouvrira les portes sur le monde des affaires. Cette initiative rentre dans le cadre de la plateforme Live Positively de Coca-Cola. Leur immersion pendant un mois dans la culture entrepreneuriale américaine développera incontestablement le savoir de ces étudiants, tant sur le plan personnel que professionnel, ce qui leur servira de tremplin pour leur carrière et leur permettra de devenir les moteurs de développement à travers la région », a déclaré Samia Bouchareb, Directeur Général de Coca-Cola Maroc et Afrique Equatoriale. Les étudiants suivront un programme accéléré de quatre semaines, basé sur les éléments fondamentaux du programme de premier cycle de la Kelley School of Business, l’un des meilleurs aux Etats-Unis, classé numéro un pour la formation entrepreneuriale.

Imtiaz et Moussanada Réunion d’information Le 5 juin dernier, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) a organisé une réunion d’information animée par Larbi Benrazzouk, Chef du Pôle Appui et Animation à l’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME). Cette rencontre, à laquelle ont participé les représentants de différents secteurs, a été l’occasion de présenter les programmes Imtiaz et Moussanada, de mettre l’accent sur leurs différents axes, notamment les conditions d’accès, les procédures et les recommandations, et de dresser les résultats enregistrés lors des différentes éditions ainsi que des exemples concrets de réussite de projets de développement de PME. Rappelons que Imtiaz représente une prime à l’investissement matériel et immatériel des PME correspondant à 20% du montant total du projet avec un plafond 5 millions de Dh, tandis que Moussanada est un programme d’accompagnement des PME permettant une prise en charge de 60% du coût et un montant global d’appui pouvant atteindre 1 million de DH. FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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L’Actu OMPIC Double célébration • Réforme de la caisse de compensation Le 20 juin prochain à Casablanca, la Chambre de Commerce Britannique organise une conférence avec Najib Benamour, Directeur de la Caisse de Compensation, sur le thème « Réforme de la Caisse de Compensation : quel impact sur l’économie marocaine ? ». Un sujet d’actualité qui devrait intéresser les chefs d’entreprise ! • Blé tendre Les Ministères de l’Agriculture et de l’Economie et des Finances ont fixé le prix référentiel pour le blé tendre (rendu moulin) à 290 Dh/quintal, avec une subvention forfaitaire de 30 Dh/q. L’objectif est de valoriser la production nationale et d’assurer sa bonne commercialisation. La prime de magasinage de 2 Dh par quintal et par quinzaine pour les achats de blé tendre issu de la récolte nationale et effectués avant le 1er septembre est également maintenue. Quant aux importations, afin de limiter la concurrence, les droits de douane sont remis à 17,5% sur le blé tendre dès le 1er juin 2012.

Le 23 mai dernier, l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC) a accueilli la 6ème réunion de coordination régionale des offices de propriété industrielle des pays arabes, inaugurée par Abdelkader Amara, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, Geoffrey Onyeama, Vice DG du secteur de développement au sein de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et Maha Bkheet Mohamed Zaki, Chef de l’Unité de la propriété intellectuelle de la Ligue des Etats Arabes (LAS). Cet évènement avait pour objectif de présenter les stratégies nationales, d’échanger l’expertise autour de la propriété industrielle et d’examiner les infrastructures technologiques en matière d’information et de communication de ces offices. Parallèlement à cette réunion, la journée a été marquée par l’inauguration de l’Académie Marocaine de la Propriété Intellectuelle et Commerciale (AMAPIC). Créée à l’initiative de l’OMPIC en collaboration avec ses partenaires, cette académie a pour but d’améliorer les connaissances et de développer les compétences des acteurs de la recherche et de l’innovation, des entreprises et des praticiens dans le domaine de la propriété intellectuelle et commerciale (PIC). En mode présentiel et e-learning, l’offre de formation de l’AMAPIC comporte des modules liés aux aspects stratégiques, économiques, managériaux, juridiques et procéduraux de la propriété intellectuelle. Elle propose également des cycles de conférences et séminaires relatifs aux thèmes d’actualité de la PIC.

Plan Maroc Vert Visite à Berkane Accompagné d’une équipe de responsables du Département de l’Agriculture, ainsi que du gouverneur de Berkane, Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, a effectué les 21 et 22 mai des visites de terrain au niveau de la province de Berkane. La visite avait pour but de suivre l’état d’avancement des projets de développement lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Le premier projet se rapporte à la reconversion des céréales en oliviers sur une superficie de 1.000 ha appartenant à quatre communes rurales. pour un montant de 6,15 MDH sur une année. Le deuxième projet consiste, outre la plantation d’oliviers sur une superficie de 1.347 ha, en l’assistance technique engagée par l’Agence du Partenariat pour le Progrès, l’aménagement hydro-agricole et la mise en place d’une unité de valorisation de la production oléicole. D’un montant de 21,5 MDH, ce projet concerne 3 communes rurales et a bénéficié à quelques 1.100 agriculteurs. Le troisième chantier concerne le lancement des travaux de construction de l’agropole de Madagh qui accueillera, sur 104 ha, des industries agroalimentaires, des activités de transformation, une zone logistique, un espace recherche et formation, ainsi qu’une zone réservée aux activités tertiaires. Le projet permettra la création à terme de 5.000 emplois directs.

Grande-Bretagne Mission commerciale des agro-industriels marocains

Lutte contre les nuisibles Organisation d’une rencontre scientifique

Du 5 au 7 juin 2012, la Chambre de Commerce Britannique pour le Maroc a organisé une mission commerciale en GrandeBretagne. Cette opération, dédiée au secteur agroalimentaire, a permis à plusieurs grandes entreprises marocaines de rencontrer des acheteurs de Asda, la plus grande centrale d’achat britannique, filiale du n°1 mondial de la distribution, l’américain Wal-Mart. « L’objectif de cette mission est de promouvoir les exportations des sociétés marocaines vers la Grande Bretagne et d’identifier de nouvelles opportunités de partenariat entre les entreprises marocaines et les acheteurs du groupe Asda », indique l’organisateur.

Dans le cadre de la gestion des risques des impacts que peut causer le sanglier sur les pratiques culturales, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime et le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, ont organisé le 5 juin à Tiznit, une rencontre scientifique sur le sujet. Animée par un panel de scientifiques, de chasseurs, de gestionnaires et de chercheurs, la manifestation avait pour objectif d’évaluer la stratégie du Maroc sur la régulation des populations de sanglier et des mesures prises.

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Maroc Conduite des agrumes Impactée par la chaleur

D’après le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, la campagne agrumicole 2012/2013 s’est déroulée dans de bonnes conditions. Par ailleurs, un retard de la floraison a été enregistré dans la région du Souss à cause du froid, auquel s’ajoute une augmentation de la chute physiologique des fruits (période consistant à la réduction naturelle de la charge de l’arbre en fruits afin de permettre la formation de fruits de bon calibre) variant entre 60 et 80%, due à la chaleur qu’a connue le pays lors des vingt premiers jours de mai. Ceci pourrait donc provoquer une baisse de la production des arbres de 20 à 30% par rapport à la campagne 2011/2012.

Caisse Centrale de Garantie Examen de l’activité de la caisse Sous la présidence du Ministre de l’Economie et des Finances, le conseil d’administration de la CCG s’est tenu le 1er juin à Rabat. La réunion a commencé par une brève allocution prononcée par le Ministre, dans laquelle il a indiqué que le nouveau dispositif de garantie adopté par la Caisse Centrale de Garantie et consacré par le plan de développement 2009-2012 a permis de réaliser des résultats encourageants durant ces trois dernières années, aussi bien en faveur des entreprises qu’en matière d’accession au logement. Selon Hicham Zanati Serghini, Directeur de la Caisse Centrale de Garantie (CCG), l’activité globale de la CCG a totalisé en 2010 un engagement de 4,8 milliards de Dirhams, avec une augmentation de 9% par rapport à 2009. Ainsi, l’activité en faveur des entreprises a permis de mobiliser un volume global d’engagements de garantie de 1,2 milliard de Dirhams. Pour l’exercice 2011, Hicham Zanati a souligné que les engagements agréés à cette année en faveur des entreprises et des particuliers ont atteint 5,29 milliards de Dirhams, soit une progression de près de 10% par rapport aux réalisations de l’exercice précédent. Enfin, pour l’année 2012, les objectifs de production attendus sont fixés à 6,1 milliards de Dirhams en progression de plus de 16% par rapport aux réalisations de l’exercice 2011, dont près de 1,9 milliards de Dirhams en faveur des entreprises.

Prix National de la Qualité et de la Sécurité Lancement de la 15ème édition Le 14 juin dernier à Casablanca a été présentée la nouvelle édition du Prix National de la Qualité et de la Sécurité, dont la cérémonie est prévue pour janvier 2013. Dans le secteur agroalimentaire figurent notamment Lesieur (2005), Les Conserves de Meknès (2006), Centrale Laitière (2007) et Nouvelle Aveiro Maroc (2011) parmi les lauréats du PNQ, tandis que les Fromageries de Doukkala, Suta et Sunabel font partie des gagnants du PNS en 2010. Nous y reviendrons avec plus de détails dans le prochain numéro.

Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime Visite à Nador Accompagné d’une équipe de responsables du Ministère, Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, a effectué une visite le 21 mai à Nador, pour le suivi de l’état d’avancement des projets inaugurés en 2011. Le premier projet consiste en la reconversion des céréales en oliviers sur une superficie de 2.000 ha, situés sur la commune rurale de Beni Sidel Louta, pour un coût de 22,6 millions Dh sur 3 ans (20112013) et qui bénéficiera à plus de 1.400 agriculteurs. Il s’inscrit dans le cadre du pilier II qui vise la modernisation solidaire de la petite agriculture. Le deuxième projet porte sur l’agrégation de 380 producteurs de céréales de la plaine du Garet, et englobe une superficie de 2.200 ha pour un investissement global de 26,2 millions Dh sur 5 ans. Ce projet s’inscrit dans le cadre du pilier I qui vise le développement d’une agriculture moderne à forte valeur ajoutée. FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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L’Actu Morocco Awards 2012 Sous le signe de l’innovation « Morocco Awards 2012 : Les Marques mettent le cap sur l’innovation ». C’est ainsi que s’intitule la 4ème édition des Morocco Awards, présentée lors d’une conférence de presse le 31 mai par Mounia Boucetta, Secrétaire Générale du Ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, et Adil El Maliki, Directeur Général de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC). Outre les catégories des marques récompensées l’an dernier (fabrique, service, commerce et distribution, marques émergentes, marque marocaine qui se développe à l’international et terroir), un nouveau trophée est créé cette année : celui de la « Marque Innovante ». La compétition est ouverte, et les entreprises marocaines peuvent, dès le 11 juin, s’inscrire sur le site de l’évènement www.morocco-awards.com, et ce jusqu’au 15 octobre 2012. La cérémonie de remise des Trophées aura lieu le 7 décembre 2012 et se déroulera cette année au Morocco Mall. Mais avant, rappelons que l’annonce des membres du jury sera faite début septembre, tandis que la liste des candidats sera dévoilée début novembre. Enfin, M. El Maliki a également annoncé la création très prochaine du Club des Marques au Maroc, dont le plan d’action serait fixé en marge de l’annonce des membres du jury.

HCFC Lancement d’un plan d’élimination au Maroc Les industriels et les professionnels du froid, entre autres secteurs, se sont donné rendez-vous le 6 juin dernier à Marrakech pour la participation à l’atelier autour de l’élimination des hydrochlorofluorocarbures (HCFC), organisé par le Ministère Marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), et présenté par le Centre Marocain de Production Propre (CMPP). Le plan d’élimination des HCFC vise principalement les fluides frigorigènes, notamment le R22 utilisé dans le secteur de la réfrigération et de la climatisation, et les agents gonflants comme le R141b qui entre dans la production de mousse. Le Maroc, qui s’inscrit dans le Protocole de Montréal, devra réduire l’utilisation de ces HCFC qui appauvrissent la couche d’ozone de 20% à l’horizon 2017, avec une première phase entamée en 2013, avant une élimination complète prévue en 2039.

2èmes assises de la certification Agro-Food Industrie distinguée Un an après la tenue des 1ères assises de la certification, l’Association des Certificateurs du Maroc (ACM) a organisé, le 7 juin dernier à Casablanca, la 2ème édition de cet évènement, inauguré par Abdelaâdim Guerrouj, Ministre Délégué Chargé de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, et marquée par une première : la remise des Trophées • Philipe Karim Charot recevant le TroACM. Initiés pour récompenser les organismes engagés dans phée ACM PME des mains de Saloua Karkri Belkziz, DG de GFI Maroc. la promotion de la qualité, ces trophées ont été décernés à trois catégories différentes : Etablissement public, ONG et PME. Dans cette dernière catégorie, le prix est revenu à Philipe Karim Charot, Gérant de l’entreprise Agro-Food Industrie, spécialisée dans la production de petits pots Halal pour bébés, destinés au marché local et à l’export. Pour M. Charot, la certification constitue en effet « la clé d’entrée pour pouvoir pénétrer les pays ». Les deux autres Trophées ACM ont été attribués à l’association AFAK et à l’Office National Des Aéroports (ONDA).

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Co-branding VMM lance une première au Maroc La marque phare de VMM, Star, vient de signer un contrat exclusif avec la Warner Bros, l’une des plus grandes sociétés de production et de distribution pour le cinéma et la télévision. Par cette opération, Star inaugure une nouvelle ère sur le marché publicitaire marocain en associant pour la première fois une marque marocaine aux célèbres personnages de dessins animés Tom & Jerry, connus par toutes les générations. VMM renforce ainsi sa gamme dédiée aux enfants. « L’idée du co-branding a vu le jour juste après le lancement de la gamme des sauces et condiments «Star Kids». Il était tout naturellement impératif d’accompagner cette mise sur le marché, originale en soi car ciblant une tranche d’âge souvent négligée pour ce genre de produits, par une campagne tout aussi originale », souligne Ilias El Eulj, Directeur Général de VMM. Outre les personnages, ces sauces présentent également un emballage adapté, avec bouchon antigouttes et sleeve garantissant l’étanchéité du produit.

Energies renouvelables Un syndicat marocain Le 14 juin 2012 a été créé le Syndicat Marocain des Energies Renouvelables (SMER), à l’issue des travaux de la 1ère édition des Assises régionales des énergies renouvelables. Le SMER aura pour vocation de promouvoir les intérêts du secteur, de l’animer et de le structurer, notamment via sa présence dans les instances de l’environnement, du tourisme, de l’agriculture, de l’habitat…


Maroc CMPP Table ronde sur l’eau Dans le cadre du Projet « Partenariats pour l’Avancement de la Production Propre », le Centre Marocain de Production Propre (CMPP) a organisé à Marrakech le 6 juin dernier, une 2ème table ronde, portant sur la thématique de l’eau et intitulée : « L’eau dans l’industrie : économie et gestion ». Après le lancement d’un appel invitant les entreprises à utiliser les multiples services que la CGEM Tensift met à leur disposition en matière de production propre, l’après-midi a débuté par une présentation du Programme National de Prévention et de lutte contre la Pollution Industrielle. La non application des outils juridiques, l’absence de retombées de la loi sur les études d’impact sur l’environnement (EIE) et d’actions préventives constituent les principales défaillances diagnostiquées. Aussi, un plan d’action décliné à l’échelle nationale et régionale a été élaboré, avec comme actions le contrôle de l’efficacité du traitement des stations de traitement des eaux polluées (STEP) (Coca Cola, Les Brasseries du Maroc, Lesieur Cristal), et la prévention et le traitement des eaux polluées dans les unités de fabrication de jus de fruits. Ensuite, un état des lieux des ressources en eau dans le Tensift a mis en exergue le déficit à combler dans les années à venir, évalué à 394 m3/an. Ainsi, à l’horizon 2030, les nouvelles ressources ainsi que les apports extérieurs permettront de réduire le manque à moins de 25 m3/an. Concernant le financement de la dépollution industrielle, rappelons que le Fodep dispose d’un investissement de 24 millions de Dhs accordé par le gouvernement allemand. A ce jour, ce sont 111 projets qui ont été financés, dont 37 en industrie agroalimentaire : laiterie à Taroudant, abattoir à Had Soualem, CBGS Marrakech... Pour ce qui est de la station de traitement des eaux usées de la Ville de Marrakech, une présentation de la RADEEMA a porté sur le traitement et la réutilisation des eaux polluées ainsi que sa stratégie de dépollution industrielle. Enfin, avec une consommation s’élevant à 23 millions de m3 par an, le secteur agroalimentaire absorbe à lui seul 2,1% de la consommation globale annuelle en eau au Maroc. Par conséquent, l’amélioration de la rationalisation de l’eau, les bonnes pratiques et leur impact économique sur un ensemble d’entreprises et la notion d’« Empreinte d’Eau » ont fait l’objet de la dernière intervention lors de cette table ronde.

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L’Actu Huile d’olive Une huile enrichie au coenzyme Q10 récompensée

Contrex Nouvelle bouteille, nouvelle égérie

A l’occasion du salon Vitafoods en mai dernier, la société Kaneka Pharma Europe a remporté le NBT (Nutraceutical Business & Technology) Award dans la catégorie « Développement de produit stratégique le plus efficace » pour son huile d’olive enrichie en coenzyme Q10, conçue en partenariat avec le fabricant italien Costa d’Oro. Commercialisée sous la marque « Olisana Age Performance », cette huile se positionne dans une nouvelle branche d’aliments fonctionnels et offre un moyen plus facile d’incorporer cette coenzyme dans la vie quotidienne, sans recourir à des compléments alimentaires. Le coenzyme Q10 est reconnu pour ses propriétés de régénération cellulaire et antioxydantes.

Le Marine Stewardship Council (MSC), écolabel spécialisé dans la pêche durable, a élaboré deux nouvelles solutions technologiques. D’une part, le « Marketing toolkit », une solution clé en main permettant aux entreprises labellisées de disposer d’outils et de supports de communication en téléchargement et librement adaptables pour des opérations de promotions de leurs produits certifiés. Des exemples de campagnes marketing sont également proposés sur le site, une véritable source d’inspiration ! Le deuxième outil est une application mobile Androïd permettant au consommateur d’effectuer une recherche de produits de la mer durable par pays, voire par distributeur, marque, espèce de poisson ou type de produit. Plus de 10.000 produits vendus en magasin dans le monde sont ainsi répertoriés.

Seppic Lancement d’une division nutrition Filiale d’Air Liquide Santé présente dans plus de 80 pays via ses filiales ou ses distributeurs (et notamment au Maroc), Seppic vient d’annoncer la création de sa division nutrition. Pour ce spécialiste des ingrédients et actifs nutritionnels et fonctionnels, cette division sera dédiée aux acteurs de la nutraceutique et des aliments fonctionnels. L’objectif est d’élargir l’offre avec des produits innovants répondant aux besoins croissants des consommateurs en matière de santé et de bien-être. La nouvelle division bénéficiera d’une équipe commerciale et de ressources R&D dédiées. Les 5 domaines de recherche ciblés sont la nutricosmétique, le cardiovasculaire, le sport et la vitalité, le « bien vieillir » et enfin la minceur.

Mars 90.000 T de cacao certifié achetés en 2012

© MSC

Ecolabel MSC Des solutions pour la promotion des produits

N°2 des eaux plates premium en France, Contrex relooke ses bouteilles dès la fin juin avec une nouvelle égérie, baptisée Clémentine. Succédant à Camille, égérie 2011, ce personnage prend vie à travers des scénettes du quotidien. Ainsi, 28 nouvelles étiquettes seront dévoilées sur les bouteilles de 50 cl, sur lesquelles une Clémentine dynamique, maladroite et coquette vit des histoires simples et drôles dans lesquelles les femmes peuvent se reconnaître : l’interminable recherche des clefs dans le fond de son sac à main, une lessive ratée qui décolore la chemise de son homme, une soirée partagée entre copines, etc. Célèbre « partenaire minceur », Contrex réaffirme ainsi sa proximité avec sa cible féminine.

Clin d’oeil Une solution pour bien vider les bouteilles de ketchup Le ketchup qui s’écoule très lentement de sa bouteille en verre (0,045 km/h selon Heinz) et ces dernières gouttes qui ne veulent pas sortir seraient bientôt de l’histoire ancienne ! En effet, un étudiant et une équipe d’ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology, Etats-Unis) auraient trouvé la solution : le « LiquiGlide », un agent glissant solide, qui peut recouvrir l’intérieur de tous types d’emballages, permettant au contenu - sauce tomate, mayonnaise… - de glisser sans effort, en laissant très peu de résidus.

L’un des leaders mondiaux de la confiserie de chocolat, le groupe Mars Incorporated, s’est fixé comme objectif d’utiliser au moins 20% de cacao issu de sources durables pour ses approvisionnements 2012, soit le double du taux atteint en 2011. Ce sont ainsi près de 90.000 T de matière première qui seront achetées cette année, faisant de Mars le plus gros utilisateur mondial de cacao certifié. Le groupe avait pris l’engagement en 2009 de n’utiliser que du cacao issu de sources certifiées et durables d’ici 2020. En effet, Mars estime qu’à cette époque, la demande mondiale en cacao sera supérieure d’un million de tonnes par rapport à l’offre, et a développé une stratégie globale pour faire face à ce défi avec, pour fil conducteur, la volonté de donner la priorité aux petits producteurs de cacao. Les approvisionnements sont certifiés par des organismes indépendants. Aujourd’hui, six produits de chocolat Mars dans le monde portent le label Rainforest Alliance et UTZ Certified.

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Monde Fraise Parution d’une étude Le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (France) vient de publier une étude sur le marché de la fraise, intitulée « Analyse du marché, perception de la distribution et du détail ». Ses objectifs : connaître la perception et les attentes des distributeurs, les moyens à mettre en œuvre pour inciter l’aval à privilégier encore plus la production nationale, sur un marché où les importations sont incontournables. L’étude présente le marché mondial, européen et français de la fraise et sa segmentation (notamment via le « barquetage »).

Emballage 40ème édition ! Créé en 1947, le salon Emballage fête cette année sa 40ème édition. Organisé par Comexposium à Paris du 19 au 22 novembre prochain, il rassemblera 1.300 exposants, parmi lesquels plus de 400 spécialisés dans les machines et les emballages pour l’industrie agroalimentaire, premier secteur visiteur du salon. La quasi-totalité des entreprises ont déjà confirmé leur participation, avec notamment des progressions significatives des exposants turcs et chinois. Quelques 89.000 visiteurs sont attendus.

© CC Chocovision

Filière cacao Première édition de Chocovision A l’initiative de Barry Callebaut, la première édition de la conférence Chocovision a réuni 200 dirigeants d’entreprise du monde entier ainsi que des représentants des industries du cacao, du chocolat et de la distribution, du 5 au 7 juin à Davos, en Suisse. Placée sous le thème « équilibrer les enjeux, du cacao au chocolat – stratégie, durabilité et succès », cette conférence avait pour objectif de discuter des sujets touchant l’industrie du cacao. Lors de la clôture, Juergen Steinemann, PDG de Barry Callebaut, a déclaré : « nous sommes certes conscients du travail que nous avons encore à accomplir, mais nous savons qu’aucun de nous ne peut le faire seul. La chaîne est devenue trop complexe. Toutes les parties prenantes doivent donc travailler ensemble afin d’assurer à long terme l’approvisionnement en cacao durable. » La création d’un Conseil des leaders WCF (Fondation Mondiale pour le Cacao) a été annoncée. Cette plateforme mondiale aura pour but de donner aux parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement des impulsions stratégiques pour des solutions conduisant à une production de cacao économiquement viable, socialement équitable et solide sur le plan environnemental. Prochaine édition de Chocovision : 2014.


L’Actu Cours des matières premières (en Dollars/Tonne) Prix internationaux du cacao, du jus d’orange et du café

Prix internationaux du blé, du soja, de l’huile de palme et du sucre

Tableau de Bord

Baromètre des exportations A fin février 2012, les exportations accusent toujours un certain retard en volume par rapport à la campagne dernière. Les produits végétaux transformés sont ainsi à -20% par rapport à la même période de la campagne 2010/2011. Les exportations de produits de la mer, même si elles restent inférieures aux niveaux de l’année dernière, continuent de redresser la barre, passant de -37% à fin novembre à -25% à fin février. Les exportations au 29 février 2012 ont ainsi atteint : • 135.722 T pour les produits végétaux transformés (t -20% par rapport à la même période de la campagne précédente) • 260.691 T pour les produits de la pêche (t -25%) Tendances des exportations 2011/2012 de produits végétaux transformés (évolution en volume par rapport à la campagne 2010/2011, cumul au 29 février 2012, soit 8 mois de campagne) Par produit Conserves de fruits s +33% Conserves d’olives s +2% Huiles végétales t -30% Surgelés t -20%

Prix internationaux des produits laitiers

Par marché Autre Asie s +11% Maghreb t -1% ALENA t -9% Union Européenne t -19% Tendances des exportations 2010/2011 de produits de la pêche (évolution en volume par rapport à la campagne 2010/2011, cumul au 29 février 2012, soit 8 mois de campagne)

(Source : USDA)

Par produit Semi-conserves s +10% Conserves de sardines t -21% Poissons congelés t -21% Farine et huile de poisson t -43%

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Par marché PECO s +28% Autre Afrique t -19% Union Européenne t -23% Amérique du Sud t -46% (Source : EACCE)

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L’Actu

En industrie laitière, la chromatographie est classiquement utilisée pour l’extraction d’ingrédients à haute valeur ajoutée. Particulièrement bien adaptés à l’obtention de fractions protéiques très pures et fonctionnelles, ces procédés demeurent par ailleurs relativement coûteux. Dans le cadre du projet ANR ECOPROM, conduit par les chercheurs du laboratoire « Science et Technologie du Lait et de l’œuf » de l’INRA de Rennes en partenariat avec des acteurs académiques et privés, les potentialités des procédés membranaires pour l’extraction des deux protéines α-lactalbumine et β-lactoglobuline ont été explorées, en comparaison aux procédés chromatographiques. Dans les conditions optimales, les deux procédés permettent d’obtenir des fractions protéiques ayant une pureté supérieure à 70% pour l’α-lactalbumine et à 95% pour la β-lactoglobuline, avec des rendements légèrement supérieurs pour le procédé chromatographique. Toutefois, les procédés membranaires respectent l’intégrité de la structure des protéines. Des Analyses de Cycles de Vie (ACV) ont fait ressortir l’importance de la charge environnementale liée au procédé chromatographique, supérieure d’environ 33% à celle du procédé membranaire et des pistes d’optimisation environnementale des procédés membranaires ont pu être dégagées. En cours de rédaction, un guide de recommandation pour l’éco-conception des procédés de séparation membranaires des constituants du lait passera en revue les grandes lignes d’une Analyse du Cycle de Vie, applicables aux procédés de l’industrie laitière.

© wikipédia

Huile de colza Optimisation pour préserver la santé Les graines oléagineuses sont naturellement riches en micronutriments (phytostérols, polyphénols, tocophérols, coenzyme Q10/Q9) bénéfiques pour la santé, puisqu’ils participent à la protection cardiovasculaire des consommateurs. Cependant, la majorité de ces micronutriments est dégradée pendant la production de l’huile, lors de l’étape de raffinage notamment. Ainsi, les 14 partenaires de Optim’Oils, dont deux industriels producteurs d’huiles et de margarines au Maroc et en Tunisie, ont collaboré durant plus de 3 ans afin de mettre au point une huile enrichie en micronutriments pouvant contribuer à la prévention nutritionnelle du risque cardiovasculaire. Objectif : optimiser les procédés d’extraction et de raffinage pour limiter la perte de micronutriments d’intérêt et évaluer les propriétés cardioprotectrices de cette huile « optimisée ». En effet, comparée à une huile standard, l’huile « optimisée » présente des teneurs significativement supérieures en phytostérols (+22%), polyphénols (x11), tocophérols (+131%) et coenzymes Q10/Q9 (+165%). Une étude clinique pour évaluer l’effet santé de la consommation quotidienne d’une huile de colza « optimisée » a été menée par des chercheurs de l’Unité de Nutrition Humaine et du Centre de Recherche en Nutrition Humaine (CRNH) Auvergne. Ses résultats mettent en évidence un effet positif sur la cholestérolémie (augmentation du « bon cholestérol » ou HDL-Cholestérol) et sur le stress oxydant (réduction du niveau d’oxydation des lipoprotéines LDL).

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© FIT sas 2010

Fractionnement du lait Procédés membranaires vs chromatographie


eille Réglementaire

Veille Réglementaire

Maroc

Décision du Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies n°1570-12 du 13 joumada I 1433 (5 avril 2012) portant homologation de normes marocaines (BO n°6044 du 3/5/2012). Sont homologuées des normes marocaines, dont : - NM 08.5.016 : 2012 : Corps gras d’origines animale et végétale – Dosage des faibles teneurs en cholestérol ; - NM ISO 664 : 2012 : Graines oléagineuses – Réduction de l’échantillon pour laboratoire en échantillon pour essai (IC 08.5.041) ; - NM ISO 659 : 2012 : Graines oléagineuses – Détermination de la teneur en huile (Méthode de référence) (IC 08.5.097) ; - NM ISO 12871 : 2012 : Huiles d’olive et huiles de grignons d’olive – Détermination de la teneur en alcools aliphatiques par chromatographie en phase gazeuse sur colonne capillaire (IC 08.5.327) ; - NM ISO 12872 : 2012 : Huiles d’olive et huiles de grignons d’olive – Détermination de la teneur en 2-glycéryl monopalmitate (IC 08.5.328) ; - NM ISO 12873 : 2012 : Huiles d’olive et huiles de grignons d’olive – Détermination de la teneur en cires par chromatographie en phase gazeuse sur colonne capillaire (IC 08.5.329) ; - NM ISO 27608 : 2012 : Corps gras d’origines animale et végétale – Détermination de la couleur Lovibond – Méthode automatique (IC 08.5.331) ; - NM ISO 10519 : 2012 : Graines de colza – Détermination de la teneur en chloro-

phylle – Méthode spectrométrique (IC 08.5.363) ; - NM ISO 17059 : 2012 : Graines oléagineuses – Extraction de l’huile et préparation des esters méthyliques d’acides gras de triglycérides pour analyse par chromatographie en phase gazeuse (Méthode rapide) (IC 08.5.364) ; - NM 08.5.365 : 2012 : Graines oléagineuses – Détermination de la teneur en huile – Méthode alternative ; - NM 08.5.366 : 2012 : Produits dérivés du soja – Evaluation du degré de cuisson – Essai au rouge de crésol. Signature d’un arrêté conjoint du Ministre de l’Economie et des Finances et du Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime relatif à la sécurisation de l’approvisionnement en semences (29/05/2012). Dans le cadre des efforts menés par le Gouvernement en vue de sécuriser l’approvisionnement en semences pour la campagne agricole 2012-2013, l’Etat prendra en charge le différentiel du prix des semences certifiées R1 et R2 à l’importation par rapport aux prix national, soit 350 Dh/Ql, et accordera son soutien aux semences de catégorie génération ultérieure à la R2 « GUR2 », à raison de 170 DH/ql pour les semences de blé tendre, 180 DH/ql pour les semences de blé dur

et 160 DH/ql pour les semences d’orge. Il y a lieu de rappeler que les prévisions de la production nationale de semences certifiées oscillerait autour de 830.000 qx contre un objectif commercial fixé pour la campagne 2012-2013 à 1,2 million de qx. En tenant compte du stock détenu par les sociétés semencières de 150.000 Qx, le déficit à combler serait de l’ordre de 220.000 Qx. Modification du droit de douane à l’importation du blé tendre A compter du 1er juin 2012, le droit d’importation au taux de 17,5% est appliqué au blé tendre relevant de la position tarifaire 1001.90.90. En ce qui concerne la répercussion de cette mesure sur le droit d’importation préférentiel du blé tendre, prévu par l’Accord d’Association MarocUE, le Département de l’Agriculture informe que le nouveau droit d’importation préférentiel à appliquer au dit produit est de 5,2% pour la tranche de valeur inférieure ou égale à 1.000 DH/Tonne, alors que la tranche supérieure à cette valeur est soumise à un droit d’importation de 2,5%.

Union Européenne

Règlement (UE) n° 432/2012 de la Commission du 16 mai 2012 établissant une liste des allégations de santé autorisées portant sur les denrées alimentaires, autres que celles faisant référence à la réduction du risque de maladie ainsi qu’au développement et à la santé infantiles. La liste des allégations de santé qui peuvent porter sur les denrées alimentaires, visée à l’article 13, paragraphe 3, du règlement (CE) no 1924/2006, figure à l’annexe du présent règlement. Ces allégations de santé peuvent porter sur des denrées alimentaires dans le respect des conditions énoncées en annexe. Règlement d’exécution (UE) n°357/2012 de la Commission du 24 avril 2012 modifiant le règlement d’exécution (UE) n°29/2012 relatif aux normes de com-

mercialisation de l’huile d’olive. A l’article 12 du règlement d’exécution (UE) n°29/2012, le paragraphe 2 est remplacé par le texte suivant : « 2. Les produits ayant été fabriqués et étiquetés dans l’Union ou importés dans l’Union et mis en libre pratique en conformité avec le règlement (CE) n°1019/2002 avant le 1er janvier 2013 peuvent être commercialisés jusqu’à l’épuisement des stocks. » FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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L’Interview

Suite de la page 3

Première filiale de l’ex-ONA cédée dans le cadre du désengagement de la SNI, Lesieur Cristal s’est dotée d’un nouveau système de gouvernance et compte bien utiliser les synergies avec son nouvel actionnaire, Sofiprotéol, pour accélérer son développement. Un développement qui passe notamment par un soutien fort et ambitieux à l’amont agricole, que ce soit dans l’olive ou dans les graines oléagineuses. Le point avec Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général.

Un contrat-programme est-il prévu ? Des discussions sont en cours avec les équipes de Monsieur le Ministre Akhannouch, il reste quelques ajustements à faire. La culture du tournesol et du colza allie trois parties : l’agriculteur, les fabricants d’huiles de table et les fabricants d’aliments de bétail. Il faut faire converger les intérêts des uns et des autres, ce qui n’est pas forcément difficile à partir du moment où tous poursuivent un objectif commun. Concrètement, comment allezvous relancer l’amont oléagineux ? Nous fonctionnerons suivant un système d’agrégation pour atteindre notre objectif de 200.000 T de graines de tournesol ou de colza

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d’origine locale. Sofiprotéol apportera le savoir-faire d’un leader mondial dans la culture des oléagineuses. Nous aiderons les agriculteurs partenaires pour l’obtention des financements (crédits, subventions, etc.), le choix des semences, la bonne conduite de la plantation et les bons traitements qui sont nécessaires pour l’amélioration du rendement à l’hectare, afin d’atteindre 20-25 qx/ha (aujourd’hui, ils sont inférieurs à 7 quintaux). Nous agirons également sur l’incitation et la sensibilisation des agriculteurs à l’importance des têtes de rotation (cultures oléagineuses) pour assurer une productivité constante. Il est important aussi de raccourcir le circuit entre l’agriculteur et l’industriel, pour garantir un prix en début de campagne incitant les agriculteurs à faire le choix du tournesol. Enfin, grâce à notre unité de trituration, nous assurerons un débouché à la production marocaine. L’intervention des autorités publiques permettra de garantir l’équilibre entre les différents intervenants en assurant des graines compétitives par rapport au marché international, équilibrant le cas échéant l’équation. C’est ce qui se fait d’ailleurs pour le blé et d’autres cultures. Ceci se pratique aussi dans d’autres pays. Qu’en est-il de l’amont oléicole ? Pour l’olive nous sommes bien avancés, avec une première ferme de 630 ha dans la province de Kelâat Sraghna, et une deuxième ferme de 425 ha dans la région de Meknès. La première entrera en production cette année. Nous avons été les premiers agrégateurs dans l’huile d’olive autour de cette ferme. L’objectif est d’agréger quelques 2.000 hectares, soit environ 500 agriculteurs. Nous accompagnons actuellement 150 agrégés, qui ont commencé à bénéficier d’un savoir-

faire sur la taille, la cueillette... La montée en puissance devrait se faire au cours de cette année et de l’année prochaine autour de notre unité de trituration dont la finalisation est prévue en fin d’année. Jusqu’à ces dernières années, la production nationale a été essentiellement de l’huile courante. A l’instar des nouvelles plantations qui démarrent au Maroc, grâce au Plan Maroc Vert, notre objectif est de produire de l’huile d’olive extra vierge, que ce soit dans nos propres fermes ou dans les fermes avoisinantes agrégées. Cela suppose une certaine conduite de la culture, de la cueillette et de la trituration ellemême. Il ne s’agit pas de replanter, mais d’apporter des techniques culturales et ainsi une valeur ajoutée supplémentaire économique et sociale à l’agriculteur. Il est certain que les investissements pour la production d’huile d’olive vont bon train. Mais n’êtes-vous pas inquiet justement sur les débouchés à trouver ? Comment le Maroc peut-il trouver sa place sur un marché mondial dominé par des concurrents féroces ? C’est vrai que l’Espagne, qui produit 1,5 million de tonnes, et l’Italie, sont des concurrents majeurs. Dans le cadre du Plan Maroc Vert, il est prévu que le Royaume produise 200.000 T d’huile d’olive. 100.000 T sont aujourd’hui produites annuellement, essentiellement sous forme d’huile courante. Les 100.000 T supplémentaires viendront des nouvelles plantations, qui produiront de l’huile extra vierge. Effectivement cette année, nous avons du mal à exporter. Un travail doit être fait en commun entre les pouvoirs publics et les acteurs locaux, pour trouver des débouchés à l’international et faire en sorte que le label marocain soit reconnu. Cela


Samir Oudghiri Drissi, Directeur Général de Lesieur Cristal

passe également par un changement des habitudes de consommation nationales. Vous ne pouvez pas être un leader « qualité » avec une consommation locale d’huile courante, complètement en porte-àfaux avec cette image. Bref, sur la partie commercialisation, le Maroc est en retard. C’est le prochain défi. Il est temps aujourd’hui de travailler sur les débouchés, surtout de la bouteille conditionnée. Vendre uniquement du vrac à d’autres sociétés qui vont embouteiller n’est pas une fin en soi et reste selon moi extrêmement fragile, car nous serons toujours jugés uniquement sur le prix. Développer la consommation d’huile d’olive au Maroc ne se fait-il pas au détriment de l’huile de table, ce qui serait une position un peu schizophrène pour vous ? Je pense que les deux peuvent aller de pair. L’huile d’olive n’a pas vocation à remplacer l’huile de table. Les applications ne sont pas interchangeables et de plus nous ne sommes pas dans la même fourchette de prix. Pour qu’elle soit rentable pour la chaîne de production, l’huile d’olive doit se situer au-delà de 25 Dh/litre, en bouteille ; l’huile de table est plutôt autour de 15 Dh. Les 200.000 T d’huile d’olive prévues par le Plan Maroc Vert à horizon de 2020 ont pour objectif de faire de notre pays un acteur majeur mondial de l’huile d’olive, en exportant plus de la moitié de cette

quantité. Comment se porte le marché des huiles de table au Maroc ? Le marché de l’huile de table est un marché mature avec des croissances faibles. Avec la forte volatilité de la matière première et la répercussion sur les prix, c’est un marché tendu et concurrentiel, mais nous arrivons à maintenir nos parts de marché dans ce contexte. Quelles sont les solutions pour développer ce marché ? Etant donné que le marché est mature avec une pénétration de 100%, nous ne visons pas un développement important en volume. L’augmentation du niveau de vie de la population fera que nous consommerons des huiles de plus en plus variées, avec des vertus supplémentaires, des innovations... C’est le créneau de Lesieur Cristal. Nous sommes d’ailleurs déjà positionnés dans le segment haut du marché, avec des produits riches en omega3, en omega6, enrichis en vitamines, ou encore avec des produits spécifiques, comme le lancement en 2010 de Lesieur Friture. Notre programme d’innovation se poursuit. Pour cela, nous nous appuierons sur notre R&D et celle du groupe Sofiprotéol. Avez-vous des projets d’implantation sur d’autres marchés maghrébins ou africains ? Le groupe vient de racheter une société au Sénégal dans le marché

des huiles de table, avec de belles perspectives. Des réflexions de croissance externe, notamment en Afrique, sont en cours. Comment se porte votre filiale Cristal Tunisie, créée en 2006 ? Dans cette société, nous sommes trois partenaires : Lesieur Cristal, majoritaire, Lesieur « France » (groupe Sofiprotéol), et un partenaire tunisien. Le marché tunisien est particulier, par la coexistence de deux marchés : un marché libre et un marché subventionné, avec une grande différence de prix de vente (un rapport de 2,5). Le marché global est important, avec à peu près 200.000 T d’huile, mais seules 25.000 T sont libéralisées. Cristal Tunisie se positionne sur ce deuxième segment. Nous nous sommes implantés en Tunisie parce que nous pensons que le marché finirait par être entièrement libéralisé, comme ce qui s’est passé au Maroc dans les années 2000. Cependant, le printemps arabe a reporté cette réforme. En attendant, nous avons bien travaillé puisque, bien qu’étant parmi les derniers arrivés, nous représentons aujourd’hui un peu plus de 15% de parts de marché. Nous sommes donc prêts dans une perspective d’ouverture du marché.

Propos recueillis par Florence CLAIR

Parcours

Marié, père de trois enfants, Samir Oudghiri Drissi est titulaire d’un Diplôme d’ingénieur de l’Ecole des Arts et Métiers Paris Tech en 1984, doublé d’un Diplôme d’Etudes Approfondies en énergétique. Il est également Ingénieur diplômé de l’École Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs de l’Institut français du pétrole à Paris en 1985. Pendant les 3 années suivantes, il travaille au sein du groupe sidérurgique Sacilor en France. De retour au Maroc, il rejoint Dar El Berrad, industriel spécialisé dans l’article de ménage, pendant 8 ans. Il intègre ensuite Air Liquide où il restera aussi 8 ans, et occupera notamment le poste de Directeur Général Adjoint chargé du Commercial et du Marketing. En 2004, il rejoint Lesieur Cristal en tant que Directeur Commercial, puis Directeur Général Délégué en 2010. Avec l’entrée du groupe français Sofiprotéol dans le capital de Lesieur Cristal, M. Oudghiri est nommé en février 2012 au poste de Directeur Général par le Conseil d’administration.

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Salon SIAL Paris 2012

Place à l’innovation

SIAL Paris 2012

Lieu incontournable de rencontres et d’affaires, le SIAL a su développer une expertise dans le monde entier. Cette année à Paris, les innovations seront au cœur de ce salon multidimensionnel qui se tiendra du 21 au 25 octobre. Siham HAMDI

R

endez-vous professionnel biennal, le SIAL Paris se décline en une plateforme active et interactive de par la diversité de son dispositif d’informations et de solutions. Cette année,

SIAL Innovation et SIAL d’Or

Dans le but de valoriser les innovations des exposants, le SIAL met en avant un double dispositif de promotion et de découverte. SIAL Innovation et SIAL d’Or récompensent les innovations devenues des succès commerciaux sur le marché national des pays représentés. Pour la première fois, ces deux prix seront réunis afin d’offrir un point de vue plus complet sur l’innovation. Autre nouveauté : des produits SIAL Innovation 2012 seront choisis par une grande enseigne pour leur diffusion dans un millier de magasins en France pendant toute la durée du salon.

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140.000 visiteurs qui sont attendus.

Un concept « Food Connections »

le salon affiche aussi le changement en choisissant une nouvelle implantation et en renforçant son accessibilité. De plus, l’agencement des halls est réinitialisé afin d’optimiser l’espace d’exposition et les visites. Lors de cette prochaine édition, ce sont près de 6.000 exposants et quelques

« Le concept de ‘‘Food Connections’’ n’est pas seulement un slogan, c’est la réalité d’un salon global et connecté aux marchés », souligne Olivia Milan-Grobois, Directrice du SIAL Group. En effet, le SIAL se veut une manifestation internationale fédérant et liant les professionnels des différentes filières de l’agroalimentaire. Outre le secteur industriel, le SIAL Paris sera également fréquenté par les professionnels de la restauration et de la distribution. Rappelons qu’en 2010, ce dernier secteur a représenté 49% des filières présentes au salon, tandis que l’industrie agroalimentaire, la restauration et les services détenaient respectivement 28%, 17% et 6%. Cette année, le SIAL Paris 2012 se veut un salon plus convivial et plus


France festif. « Nous souhaitons que le SIAL 2012 soit bien plus qu’un salon, qu’il soit un véritable espace d’échanges et de découvertes, de plaisir et de business », renchérit Olivia MilanGrobois.

Innovations et tendances

Etant aussi un salon d’anticipation, le SIAL permet de découvrir les innovations, véritable miroir des tendances des marchés, apportant de la valeur ajoutée et stimulant la consommation. Ainsi, pour la prochaine édition, SIAL Paris propose quatre tendances pressenties cette année, qui seront les reflets des innovations de

demain : • Du discount à valeur ajoutée : pour allier « juste prix », qualité irréprochable et attractivité gustative, esthétique et éthique,… • Le consommateur est « un chef » : pour proposer des produits facilitateurs aux consommateurs qui tendent de plus en plus vers la cuisine et la gastronomie • Mieux comprendre, bien informer : pour offrir plus de clarté et de transparence sur le produit (origine, composition, process de transformation…) • Des générations de consommateurs : pour inciter les industriels

à intégrer des notions de praticité, de manipulations plus simples des emballages, de santé et de bien-être, etc., pour les différentes classes d’âge. Autre attraction : la Cuisine by SIAL, point d’accueil central des professionnels de la restauration pour y découvrir démonstrations culinaires, produits spécifiques à la restauration et produits gourmets, librairie, et pour la première fois, un restaurant moderne et expérimental où les produits innovants du salon seront mis en scène.

Salons conjoints : de l’amont à l’aval

En complément du SIAL, les salons IPA et In-Food déclineront à leur tour une offre complète en matière d’équipements, produits, services pour les industriels de l’agroalimentaire, ainsi que la gamme des PAI (produits alimentaires intermédiaires) et des ingrédients. Une façon de corréler l’amont et l’aval de la filière agroalimentaire et de fédérer l’ensemble de ses métiers. Le salon IPA, qui confirme sa mondialisation édition après édition, présentera cette année les dernières innovations en matière de process pour l’industrie alimentaire, mais aussi à la restauration. Par ailleurs, un cycle de conférences destinées aux professionnels de l’industrie alimentaire est programmé au sein de l’espace d’échanges In-Food Centre.

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Salon

Maroc

CFIA Maroc 2012

Un avant-goût de l’évènement… L’édition 2012 du Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire (CFIA) au Maroc approche à grands pas. Très attendu par la profession, c’est de loin le salon national des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire par excellence. Rendez-vous en septembre à Casablanca ! Sarah OUSAID

D

CFIA Maroc

u 25 au 27 septembre prochain, le Centre International de Conférences et d’Expositions de Casablanca ouvre grand ses portes pour abriter le CFIA Maroc dans sa 4ème édition. Ce salon professionnel résulte de la collaboration entre la Chambre Française de Commerce

se doivent de relever, que ce soit sur le plan technique, technologique, sanitaire, réglementaire ou humain. Evènement biennal des technologies et techniques de l’industrie agroalimentaire, le CFIA Maroc 2012 promet une fois de plus de réunir une palette attrayante de professionnels organisés sous trois grandes

et d’Industrie du Maroc et la société GL Events, dont l’expérience n’est plus à prouver puisqu’elle organise dans l’hexagone le CFIA Rennes et le CFIA Metz depuis une quinzaine d’années.

catégories : Ingrédients & Produits Alimentaires Intermédiaires (PAI), Equipements & Procédés, Emballages & Conditionnements.

CFIA Maroc, compagnon du secteur agroalimentaire

Véritable plate-forme d’échange pour le secteur agroalimentaire, le CFIA Maroc offrira à ses exposants l’opportunité de rencontrer des milliers de visiteurs professionnels. De même, ces derniers pourront trouver réponse à leurs attentes en raison de l’expertise des entreprises exposantes ainsi que leur diversité, qu’elles soient marocaines, françaises ou internationales. Jusqu’à ce jour, ce ne sont pas moins de 111 exposants

Considéré comme le 1er secteur manufacturier du Royaume, l’industrie agroalimentaire représente une mine d’opportunités de développement pour les entrepreneurs marocains et étrangers. Partant de ce constat, l’ensemble des intervenants du secteur sont amenés à trouver, voire même « exiger » une réponse adaptée à la panoplie de défis qu’ils

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FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

Le plein de l’échange et de l’information

qui ont confirmé leur participation au CFIA 2012. Partenaire officiel de cette édition, la société Comaner, spécialisée dans les ingrédients et les additifs pour l’agroindustrie, participe depuis 8 années à des salons professionnels renommés, au Maroc comme à l’étranger. « Mis en place avec la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, ce partenariat se justifie par la qualité des exposants que le CFIA Maroc parvient à fédérer, et pour sa forte notoriété établie en Europe. Il traduit également notre participation active à réunir les opérateurs industriels et à accompagner le secteur de l’industrie agroalimentaire marocain dans ses voies de développement », nous confie Samir Lahlou, Directeur Commercial de Comaner. « Nous prévoyons d’organiser des ateliers de réflexion en présence de nos différents partenaires, fournisseurs et clients, leur permettant de se rencontrer et d’échanger de manière directe et transparente », ajoute ce dernier. De plus, et en vue de mieux cerner les enjeux actuels du secteur, un programme de conférences au cœur de l’actualité des industries agroalimentaires complétera cet événement industriel majeur de 2012. Enfin, des opportunités de rencontres BtoB avec les exposants étrangers seront proposées aux industriels marocains.

CFIA Maroc 2010 en bref • 180 exposants dont 102 sociétés françaises, • 3.600 visiteurs professionnels, • 3.700 m² d’espace d’exposition.



Focus • Deux marchés clés : les boissons gazeuses et les produits laitiers • 5% des produits laitiers sont allégés, avec une croissance à deux chiffres • Des gammes spécifiques et des produits innovants • Une cible féminine et urbaine

Produits light

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Produits light

Le marché prend du poids

Les produits laitier

Perspectives

Ingrédients

Fer de lance

Image de marque et croissance

Formulation des produits light

FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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Produits Focus light

Produits light

Le marché prend du poids « Zéro calorie », « allégé en matière grasse », « light », « 0% »… autant d’appellations qui fleurissent sur les rayons des commerces marocains. En quelques années, la gamme des produits allégés s’est étoffée et rares sont les catégories qui ne disposent pas d’une offre light. Mais malgré des perspectives de croissance, ce marché reste une niche. Tour d’horizon dans ce dossier. La rédaction

L

’histoire des produits light débute en France dans les années 60 avec quelques produits laitiers comme le lait écrémé, le fromage blanc et les yaourts nature à 0% SA (sucre ajouté). Assez récente au Maroc, la tendance de consommation des produits light a débuté vers la fin des années 90, notamment avec les boissons gazeuses et les produits laitiers. « La tendance light a démarré progressivement avec la prise de conscience du bénéfice d’une alimentation équilibrée et peu riche en sucre et en matières grasses sur la santé et le bien-être, et surtout par l’apparition de produits innovateurs qui, tout en restant light, gardent les qualités organoleptiques d’un produit standard », affirme Taoufik Kadri, Directeur de Développement de Copag. A moyenne vitesse d’abord, cette tendance connaîtra un pic dans les années 2000, aussi bien dans notre pays qu’au niveau mondial. Derrière cette hausse, des raisons de santé ou diététique, mais pas seulement : « dans une vision ‘‘product to market’’, on peut dire que c’est un produit tendance, accompagné par une nouvelle culture de vie », déclare Miguel Guerreiro, Directeur Général de Banchereau Maroc. Outre les produits laitiers et les boissons gazeuses, le light a gagné du terrain avec d’autres produits. « Ce n’est qu’en 2004 que cette tendance a commen-

cé à toucher des catégories telles que l’huile et la confiture », ajoute Chrystèle Ronceray Adawi, Directrice Générale Adjointe en charge du Marketing et Développement chez Label’Vie. On trouve aussi du light dans les jus, les biscuits ou encore la confiserie et les chocolats. Ces produits light côtoient leur version normale ou entière sur les rayons, en réponse aux attentes d’une certaine catégorie de consommateurs.

Light, allégé ou diététique ?

La notion de « produit light » peut présenter certaines nuances. Certains attestent que « light » signifie allégé en matières grasses ou en sucre, donc contenant moins de calories. Par ailleurs, d’autres professionnels présentent une autre définition. « Au niveau des produits laitiers, le terme ‘‘light’’ signifie, selon l’usage, la réduction totale soit de la matière grasse, soit du sucre ajouté, soit des deux. Le terme ‘‘allégé’’ est utilisé lorsque l’un des deux composants est partiellement réduit », explique Taoufik Kadri. Selon le Codex Alimentarius, un produit, pour être qualifié d’« allégé », doit avoir une teneur en nutriments ou en calories inférieure d’au moins 25% par rapport à un produit « normal ». Un produit dit « allégé » doit répondre à certains critères, dont la mention des termes « allégé en sucre » ou « allégé en matières FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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Focus

grasses » sur l’étiquette du produit avec la proportion d’allègement et la valeur énergétique globale, et ceci sans que sa nature fondamentale ne soit changée. Par ailleurs, le qualificatif « diététique » ne peut être utilisé que si le produit en question a une composition différente de celle des aliments de consommation courante (produit sans gluten par exemple), et s’il est destiné à une utilisation particulière (comme les aliments pour nourrissons). D’autre part, selon l’Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique (IMIST), un produit « sans matières grasses » contient au maximum 0,5 g de matières grasses pour 100 g ou 100 ml, tandis que s’il est de « faible teneur en matières grasses », il doit contenir moins de 3 g de matières grasses pour 100 g ou 1,5 g pour 100 ml. Par ailleurs, un produit « allégé en sucre », dit également « light » ou « à teneur réduite en sucre », doit contenir au minimum 25% de sucre en moins par rapport au produit classique, alors qu’un produit « sans sucre » ne contient pas plus de 0,5 g de sucre par 100 g ou 100 ml. Un produit « à faible teneur en sucre » contient quant à lui, pour 100 g de produit, moins de 5 g de sucre, tandis qu’un produit « sans sucre

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ajouté » désigne le fait qu’aucune substance sucrante (saccharose par exemple) n’a été rajoutée dans le produit, sachant néanmoins qu’un produit peut être naturellement sucré (ex : sucre du fruit). L’allégement d’un produit en sucre peut se faire par diminution de la quantité de sucre ajoutée au produit fini, ou par la substitution du sucre par des édulcorants artificiels (aspartame, acésulfame de potassium, maltitol… ) ou naturels (stévia). Outre ces qualificatifs, la dénomination « light » n’est pas réglementée. Au niveau marocain, l’étiquetage nutritionnel est par ailleurs régi par le décret n° 2-01-1016 du 4 juin 2002 portant sur les conditions d’étiquetage et de présentation des denrées alimentaires. Selon l’avis de certains professionnels, il n’existe pas aujourd’hui de législation spécifique au light, hormis pour certains produits, la margarine à titre d’exemple. « Selon la réglementation, on parle de margarine light lorsque la teneur

de matière grasse est comprise entre 39% et 41% », explique Othman Belhoucine Drissi, Directeur Général d’Indusalim, sachant que la margarine de table standard doit avoir un taux de matière grasse supérieur à 80% et inférieur à 90%. Entre les deux, « il s’agit d’un produit avec la dénomination ‘‘matière grasse à tartiner’’ », ajoute-t-il.

Les produits laitiers, fer de lance

« La tendance light sur le marché marocain concerne deux marchés clés : les boissons fraîches (sodas) et la crémerie (fromages, yaourts) », indique Chrystèle Ronceray Adawi. La catégorie des produits laitiers présente d’ailleurs le plus d’innovations, du classique lait UHT à 0% de matière grasse au yaourt édulcoré à l’aspartame et désormais à la stévia, en passant par la margarine et les fromages allégés. Précurseur en la matière, Copag a lancé en 2000 son premier produit light : le lait UHT 0%

Une tendance qui ne faiblit pas au niveau mondial

Plus de 50 ans après leur première apparition, les produits allégés restent une tendance majeure du panorama mondial de l’agroalimentaire. Selon Innova Market Insights, qui inventorie les lancements de nouveaux produits à l’échelle globale, « le concept zéro calorie ne montre aucun signe de ralentissement pour les boissons gazeuses ». Ainsi, sur le second semestre 2011, 13% des lancements de boissons gazeuses avaient un positionnement « basse calorie », 7,4% « sans sucre », 5,5% « à faible teneur en sel » et 3,2% « sans sucre ajouté ». Les opérateurs ont notamment travaillé sur l’amélioration du goût, afin de se rapprocher le plus possible de la saveur du produit original. De plus, l’arrivée de la stévia, qui semble désormais bien établie, ouvre la voie à d’autres développements à base d’édulcorants naturels. Les marchés en voie de développement ne sont pas en reste, Innova Market Insights jugeant que « les positionnements santé comme le sans sucre, la faible teneur en calories… sont communs sur le marché africain. » Sur les autres marchés, la tendance est la même. Ainsi, l’allégation « faible teneur en matière grasse » se classe n°1 des positionnements mis en avant lors des lancements de nouveaux produits, que ce soit pour les beurres et margarines (16,2% des nouveautés enregistrées entre juillet et décembre 2011 par Innova Market Insights), les snacks salés (7,6% sur la même période), les fromages (14% sur l’année 2011) ou encore les yaourts, qui battent des records, avec 41% sur le 1er semestre 2011.

Photos : Innova Market Insights

• Les jus light dans un Carrefour Market.

Produits Focus light



Focus 2007

2008

2009

2010

2011

Colas allégés

49,8

52,7

55,9

56,7

59,5

62,3

25%

5%

Total des colas

289,7

301,5

314,7

324,7

338,2

352,3

22%

4%

Part du light

17%

17%

18%

17%

18%

18%

-

-

Colas allégés

54,5

57,9

61,9

63,4

65,3

67,9

25%

4%

Total des colas

260,8

274,5

290,3

303

317,8

332,9

28%

5%

21%

21%

21%

21%

21%

20%

-

-

Part du light

MG en 2000, suivi en 2005 d’une gamme spécifique, ‘‘Linéa’’ à 0% de matière grasse et 0% de sucre ajouté. « La gamme Linéa est un concept novateur par son double 0% et une qualité organoleptique ne présentant pas de différence par rapport aux gammes standards. Le code couleur rouge constitue une spécificité d’identification de ces produits », annonce Taoufik Kadri. Selon ce dernier, les produits light représentent aujourd’hui environ 5% du marché des produits laitiers dérivés. D’autres entreprises se sont

lancées dans la création des produits light. En 2005, Fromital a commencé à répondre à l’intérêt du consommateur pour les produits allégés en lançant le premier fromage frais sans matière grasse, sans sel ni sucre. En 2008, l’entreprise a lancé son Raib Beldi à 0% sucre. Du coté des margarines, Margafrique a lancé La Prairie Light en 2007 et Indusalim a lancé Florèle avec un positionnement allégé il y a trois ans. Selon un opérateur, les produits light ont un poids encore faible dans le total des produits laitiers, mais c’est une catégorie qui connaît néanmoins une croissance à 2 chiffres. Consciente du fort potentiel de ce segment, la société Fromageries Bel Maroc a lancé La Vache qui Rit Light

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Variation Variation 2006/2011 2010/2011

2006

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en 2003, première offre de fromage light au Maroc. « La portion light ne représente aujourd’hui que 2% des ventes de fromage fondu en portion triangulaire », révèle Narjiss El fadi, Chef de groupe Vache qui Rit, chez Fromageries Bel Maroc.

Les jus misent sur le « sans sucre ajouté »

Les jus ne font pas exception. Avec sa marque Marrakech, Citruma a été la première au Maroc à fabriquer du nectar d’orange light. « Nous avons été les premiers à nous lancer au Maroc en 2009, suite à des études consommateurs révélant une demande pour ce segment de produit et une forte attente, surtout de la part des diabétiques qui veulent des nectars sans sucre ajouté, ou de personnes soucieuses de consom-

mer moins de calories », indique Farah Hida, Responsable Marketing. « Le light représente environ 10 à 12% des volumes du nectar orange normal », ajoute-t-elle. Autre jus light que l’on peut découvrir en rayonnage, Valencia light orange à 0% de sucre a été introduit sur le marché en 2011. « Dans notre secteur d’activité, la part de marché du light est de 3 à 5% », indique Salmane Belayachi, Directeur Stratégie et Développement chez Agro Juice Processing.

Chocolats et autres sucreries, encore embryonnaires

« On obtient du chocolat light par remplacement du saccharose par des édulcorants de synthèse ou naturels. Dans nos produits allégés, on utilise le maltitol et l’acésulfame K »,

Part de marché en valeur par catégorie sur le marché light (source : Nielsen)

Les yaourts représentent 46% du marché light en commerce moderne, toutes catégories confondues, tandis que les boissons gazeuses dominent sur l’ensemble des circuits, avec 55% du marché.

(Source : Label’Vie)

Volume (millions L) Valeur (millions $)

(Source : Euromonitor International)

Répartition du marché des sodas de type cola


Produits Focus light poursuivre dans la voie de l’innovation », affirme Leila Dziri, Responsable Marketing & Innovation chez Sucrunion. L’un des grands projets de cette entreprise est également de développer la culture et l’extraction de la stévia au Maroc. « Cette culture nécessite une certaine expertise et un certain professionnalisme de l’amont agricole que Sucrunion trouvera au sein de son groupe Cosumar », ajou-

te-t-elle. Enfin citons également le cas de la charcuterie, où l’on trouve des produits allégés en matière grasse. « C’est une tendance accompagnée par une nouvelle culture de vie », annonce Miguel Guerreiro. C’est pour répondre à cette tendance que la société a introduit sur le marché de la mortadelle extra light en 2011.

Part en valeur de la confiserie sans sucre dans le commerce de détail 2006

2011

(Source : Euromonitor International)

révèle Soumia Amajid, Responsable Qualité chez Aiguebelle. En 2005, la société Aiguebelle a introduit du chocolat noir et du chocolat au lait light, sans sucre ajouté, dans le but d’élargir sa gamme de chocolat et d’inciter les Marocains à consommer du chocolat sans sucre. La société a également développé des bonbons sans sucre, mais le marché ne s’est pas avéré très porteur. Au Maroc, contrairement à d’autres pays comme l’Europe, où le marché des chocolats light se développe, la part de marché reste restreinte, et peu représentative. « C’est un marché presque stagnant pour le chocolat », confirme Soumia Amajid. Même le sucre, traditionnellement banni des produits light, se retrouve aujourd’hui dans ce segment avec un sucre allégé. « Bien que SucreLight -50% de calorie soit un produit nouveau pour le consommateur marocain, les premiers résultats sont très satisfaisants et très encourageants à la fois. Ce succès nous a conforté et surtout nous a incité à

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Focus Un positionnement prix variable et discuté

Des cibles bien précises

Tous les opérateurs sont unanimes sur le profil type du consommateur de produits allégés : une femme, en milieu urbain et de CSP A et B. « Le cœur de cible de La Vache qui Rit Light est la femme urbaine, âgée de 25 à 45 ans, moderne, active, à la recherche d’équilibre et de bienêtre, soucieuse de sa ligne et aimant prendre soin d’elle et se faire du bien tout en se faisant plaisir », explique ainsi Narjiss El Fadi. Quant aux raisons qui poussent à l’acte d’achat de tels produits, elles sont également bien connues : des raisons médicales (diabète, maladies cardiovasculaires…) qui poussent le consommateur à rechercher des produits sans sucre et/ou matière grasse et/ou sel, ou tout simplement pour « garder la ligne », dans le cadre d’une alimentation équilibrée voire d’un régime. Bref, « des personnes soucieuses de leur santé, à la recherche de produits fonctionnels mais sans sacrifier le goût », résume un industriel des produits laitiers. Une cible restreinte donc, mais qui pourrait « rapidement s’élargir au fur et à mesure que la gamme se diversifie et que le goût culinaire des produits mis sur le marché s’affine », estime pour sa part Salmane Belayachi.

Le light : aussi une question de goût En effet, le goût d’une part, parfois différent de l’original voire trop

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marqué, tout comme l’utilisation d’additifs certes autorisés mais régulièrement soumis à polémique, comme l’aspartame, d’autre part, peuvent représenter un frein pour les consommateurs. « Des freins à la consommation sont de plus en plus notés chez le consommateur marocain, notamment une réticence vis-àvis des ingrédients utilisés dans les dits produits, tels que l’aspartame ou autres édulcorants artificiels », note Chrystèle Ronceray Adawi. Côté saveur, les opérateurs n’hésitent pas à améliorer leur formulation, voire à segmenter encore plus leur offre. L’exemple le plus emblématique est sans doute celui de CocaCola Zero, lancé afin de proposer une boisson au goût très proche du Coca-Cola classique et visant une clientèle plus masculine que la version « light ». Quant à l’orientation vers des additifs naturels, le lancement de produits contenant de la stévia plutôt qu’un édulcorant de synthèse s’inscrit dans cette optique. La gamme Finesse de Chergui a ainsi été relancée en juin 2011 avec une nouvelle formulation à base de stévia, affichant clairement que les yaourts ne contenaient pas d’aspartame. Chez Sucrunion, c’est à cette même période qu’a été commercialisé le premier sucre allégé à la stévia, « conçu pour offrir le même goût mais avec une teneur de -50% en calories », indique Leila Dziri.

Image de marque et croissance au rendez-vous ! Pour une marque, proposer une gamme light fait partie intégrante de son image et valorise cette dernière.

Quelques exemples de différentiel de prix

Différence de prix moyenne entre un produit light et son équivalent standard : - Beurre 1er prix : +11% - Beurre premium : + 16% - Crème fraîche : +9% - Yaourts : +23% - Confiture : +39% - Confiserie : +26% - Colas : +10%

(Source : Label’Vie)

• Les yaourts 0% dans un Carrefour Market.

Autre frein possible pour le consommateur : le prix. Procédé de fabrication différent, utilisation d’ingrédients supplémentaires, coût de distribution (faibles volumes, produits plus fragiles)… et surtout positionnement marketing : la règle générale veut que le produit light soit vendu significativement plus cher que le produit standard (cf. encadré ci-dessous). Mais comme pour toute règle, il existe des exceptions. Ainsi, chez Copag, « les yaourts et fromages frais Linéa sont au même prix que les produits standards, malgré la spécificité des procédés utilisés pour leur fabrication et la présence de fruits dans les yaourts, ceci dans un souci de les rendre accessibles à l’ensemble des CSP », souligne Taoufik Kadri. Du côté du rayon charcuterie, Miguel Guerreiro évoque « une très légère différence. » D’ailleurs, pour un opérateur du secteur des produits tartinables, les faibles volumes ne justifient pas l’augmentation de prix et, de plus, « les produits allégés, comme leur nom l’indique, contiennent moins de matière grasse, de sucre, c’est-à-dire ce qui coûte le plus cher dans la formulation. Aujourd’hui, tout le monde joue sur l’aspect santé pour vendre ces produits plus chers. Est-ce qu’un jour quelqu’un osera vendre un produit light moins cher ? Ce serait une attitude de rupture ! », s’exclame-t-il.


Produits Focus light « Aujourd’hui, il est impossible de trouver un rayon en GMS qui ne compte pas de produit allégé », affirme un opérateur des produits laitiers. « Les industriels locaux ont jusque-là fait preuve de prudence, mais ils sont conscients du potentiel de croissance de la niche. Même si elle n’est pas encore rentable, ils se positionnent les uns après les autres. Ce n’est pas par hasard si au cours des cinq dernières années, l’offre s’est étoffée lentement en fonction des nouvelles exigences du consommateur. Sans jamais vraiment la brusquer », explique Salmane Belayachi. Pour autant, les parts de marché restent relativement faibles et essentiellement concentrées sur les GMS, du moins pour les produits frais. Selon Othman Belhoucine Drissi, « le marché n’a pas connu l’évolution que nous attendions, en raison d’un consommateur insuffisamment et/ou incorrectement informé, d’un marché très orienté bas prix, d’une distribution dominée

par le circuit traditionnel et de la réglementation : définition des produits light et respect de son application par les opérateurs. » Toutefois, le marché de l’allégé connaît en général une croissance à deux chiffres. « Aujourd’hui, le light connait une croissance modérée de 14% en 2011/2012 (source Nielsen) et le circuit moderne représente 37% des ventes du marché », indique Chrystèle Ronceray Adawi. Certains rayons se portent très bien. Ainsi, « nous assistons aujourd’hui à une explosion du marché du fromage light [...]. En effet, en 2 ans (entre 2009 et 2011), le marché du fromage light en portion a crû de 40%(source panel

Nielsen 2011). Ceci conforte notre vision et nos ambitions pour la référence », déclare Narjiss El Fadi. Et ce n’est pas fini. « 10% des Marocains sont diabétiques ! C’est énorme et il y a un potentiel de croissance très important pour tout ce qui est allégé », estime Farah Hida. « Aujourd’hui plus de 6 millions de Marocains sont en surpoids ou obèses et constituent donc un

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Focus Ingrédients et additifs : formulation des produits light En général, les produits allégés peuvent être classés en deux principales catégories : les allégés en sucre et les allégés en matière grasse.

© sucre-stevia - 2010

Pour ce qui est de l’allègement en sucre, les industriels ont recours à des techniques courantes telles que la diminution de la quantité de sucre ajouté au produit fini ou la substitution du sucre par des édulcorants. Parmi ces derniers, on distingue les édulcorants de masse dont le pouvoir sucrant est inférieur à celui du sucre (sorbitol, maltitol, xylitol…) Ils sont utilisés essentiellement en confiserie, et les édulcorants intenses de synthèse (aspartame, acésulfame K...) que l’on rencontre communément dans les boissons et les produits laitiers. « Pour notre gamme de nectars light, le sucre est remplacé par de l’aspartame conformément à la législation », atteste Farah Hida, Marketing Manager à Citruma. Lumière sur 3 édulcorants des plus répandus. • Acésulfame K : cet édulcorant est doté d’un pouvoir édulcorant 130 à 200 fois supérieur à celui du sucre. Sans effet nocif, l’acésulfame K est utilisé en remplacement du sucre, dans toutes les applications où l’usage d’édulcorant est possible : boissons, produits laitiers, confiserie… Sur le plan industriel, cet additif non calorique présente plusieurs avantages, notamment une bonne durée de conservation, une bonne résistance à la chaleur et dans certains cas un rôle d’exhausteur de goût. • Aspartame : il s’agit d’un édulcorant très puissant dont le pouvoir sucrant est environ 200 fois supérieur à celui du sucre. Son utilisation en tant qu’additif alimentaire est autorisée pour la majorité des filières agroalimentaires : boissons, desserts, confiserie, yaourts… « De nombreuses rumeurs ont circulé ces dernières années faisant état d’éventuels risques encourus par la consommation d’aspartame. Selon la législation européenne, l’aspartame est classé comme additif alimentaire déclaré sans danger pour le grand public, y compris pour les diabétiques et les femmes enceintes », assure Salmane Belayachi, Directeur Stratégie et Développement de AJP. • Stévia : depuis peu, l’utilisation de l’extrait de stévia est autorisée en tant qu’additif alimentaire. Au Maroc, elle est en voie de développement. « Les édulcorants chimiques sont en train de céder de la place à l’extrait de stévia. Les 4 dernières années ont assisté à une montée en flèche de cet additif naturel qui a envahi le marché des édulcorants chimiques partout dans le monde », indique Samir Lahlou, Directeur Commercial de Comaner. Doté d’un pouvoir sucrant 300 à 400 fois supérieur que le saccharose, son emploi dans l’industrie de même que son adoption par le consommateur est une question d’ordre organoleptique, en raison de son off-note. En fait, le facteur principal qui influence le goût est la matrice de référence. Exemple : les boissons et les bonbons sans-sucres sont plus faciles à formuler avec des extraits de stévia. Les produits laitiers quant à eux demandent un peu plus de travail. Ainsi, l’ajout d’une autre source sucrante à faible dose, d’un composant légèrement amer, d’arômes ou d’une très faible quantité de sel (100 à 200 mg/kg) réussit souvent à masquer l’arrière goût. En définitive, plus le produit est texturé, plus il est facile de dissimuler les fausses-notes. En ce qui concerne l’allègement en matière grasse, le souci majeur des opérateurs industriels consiste à préserver le goût, la rondeur en bouche, le volume et la texture du produit allégé. Parmi les techniques utilisées dans ce sens, citons à titre d’exemple l’augmentation du pourcentage de viande par rapport à celui du gras dans la formulation de produits carnés. Il est également de coutume de remplacer une partie de la matière grasse, ou plus précisément les fonctions du gras du point de vue texturant, par des amidons de pomme de terre, des fibres, des gélifiants, des sucres ou des protéines , végétales ou laitières fonctionnalisées. « Ces dernières ont l’avantage, si elles sont incorporées dans des matrices laitières par exemple, d’être en harmonie avec le goût ‘‘lait’’ », souligne S. Lahlou. C’est notamment le cas des yaourts, desserts, mayonnaise, plats cuisinés… Le foisonnement est aussi employé dans le cas des crèmes glacées, des mousses, du beurre, et de la margarine. En conférant des propriétés texturantes importantes au produit, il rend possible une réduction de matière grasse sans pour autant porter atteinte à sa structure. Multiples et variées, ces pratiques peuvent également être combinées pour un résultat optimal.

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Produits Focus light marché cible pour les produits light. L’objectif de Agro Juice Processing est de consacrer 10% de nos ventes à cette population », renchérit Salmane Belayachi. Entre les personnes souffrant de diabète et celles en surpoids ou dont le cholestérol dépasse le taux normal, les perspectives sont donc très intéressantes, surtout lorsque l’on regarde ce qui s’est passé dans d’autres régions du monde. « Ce marché, bien qu’étant une niche au Maroc a un fort potentiel de développement. En effet, dans des pays comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, où l’obésité est un fléau national, la Vache qui Rit Light est la seule référence commercialisée de la marque », précise Narjiss El Fadi. Face à cet avenir prometteur, nombre d’industriels, même s’ils ne prévoient pas un décollage brutal, réfléchissent déjà à des extensions de gamme. « L’innovation n’a pas de limite. Avec des formulations et des procédés adéquats, tous les produits qui existent sur le marché peuvent

avoir leur équivalent en produits light », déclare Taoufik Kadri. Chez Fromital, cette extension visera essentiellement les produits frais. Pour un autre opérateur du secteur laitier, les projets se concentrent sur les produits « 0% », qui semblent plus s’attirer la faveur et la confiance des consommateurs. Le rayon crémerie semble donc porteur d’avenir, « dans la mesure où dans la famille des produits laitiers frais, de nombreux produits ne sont pas encore concernés par le light », renchérit un industriel. Quant aux produits carnés, Charcuterie Miami s’apprête à commercialiser fin juin une gamme « nature et santé », sans colorant, sans sel et sans matière grasse. Une autre évolution possible serait que toutes les marques revoient leur formulation pour diminuer les teneurs en sucre, matière grasse, sel… dans un souci de santé du consommateur mais sans forcément formaliser cette démarche par un étiquetage « light ». C’est d’ailleurs ce qui se passe au niveau mondial sur le marché des

biscuits. Enfin, la stévia n’a pas fini de faire parler d’elle. Le secteur de la confiserie-chocolaterie s’y intéresse. De son côté, Sucrunion s’apprête à étoffer sa gamme, d’abord avec une version en sucre roux de son « SucreLight » et une autre en sucre cristallisé, puis avec une déclinaison d’édulcorants à base de stévia et 0 calorie, présentés en morceaux, en poudre ou en pastilles et qui seront commercialisés prochainement sous la marque « Sucrévia ». Deux gammes que Sucrunion présentera au concours Trophée de l’innovation de la World Stevia Organisation. Qui a dit que l’industrie agroalimentaire marocaine n’innovait pas ?

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Ressources

La fonction de distribution dans les filières agricoles Rôles et dysfonctionnements de la structure « marché de gros » Les filières agricoles, de par leurs spécificités (périssabilité de la production, volatilité des prix, dépendance aux aléas climatiques…), sont très difficiles à analyser. Leurs circuits de distribution respectifs le sont encore plus. En effet, caractérisés par une fonction de distribution dominée par le circuit « marché de gros », les systèmes d’approvisionnement en production agricole sont marqués par un ensemble d’anomalies et de dysfonctionnements plus ou moins importants. Surabondance des intervenants, déficit et non accès à l’information, système de taxation disproportionné… sont autant d’éléments de réponse qui renseignent sur l’état déplorable de cette structure. Mehdi OUZINE Ingénieur Agroéconomiste Economie et Management des Entreprises Agroalimentaires ouzine.mehdi@gmail.com

agricoles devient opaque et les coûts de transaction fortement atteints.

Des circuits de distribution parallèles pour les produits de niche

O

utre l’échange physique des différents produits (fonction première d’un marché de gros), cette structure devrait en théorie en assurer d’autres. Ainsi, la formation des prix d’équilibre et la gestion du transfert de risque entres les différents opérateurs des filières en jeu sont quasiment absentes. D’autant plus que la gestion de ces structures est basée principalement sur l’intervention des mandataires, qui sont censés fluidifier les transactions,

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Il arrive que pour certaines filières (niche de marché, produits de terroirs…), des canaux de distribution parallèles soient mis en place. Le modèle de l’approvisionnement direct (producteur – client final) est d’ailleurs le plus répandu en la matière. Néanmoins, il serait judicieux de noter que ce genre de modèle de commercialisation accentue le risque et ses différents coûts référents pour un unique opérateur, le producteur. chose qu’ils ne font guère. Un chiffre clé est révélateur : seulement 30 à 50% des fruits et légumes destinés à la consommation transitent par ces structures d’accueil. Ce qui nous renvoie vers un autre phénomène tout aussi pesant sur cette fonction de distribution, à savoir la prolifération des marchés informels. D’autres facteurs accentuent ces différents dysfonctionnements. Ainsi, la saisonnalité de certains produits, le jeu de spéculation et la taxation élevée… font qu’au final, la formation des prix


Matières premières

Les opportunités économiques sont donc au rendez-vous et les marges plus grandes ; en revanche, le risque l’est davantage. Pour ces segments agricoles, l’apparition de la grande distribution et des circuits de distribution moderne a accentué le phénomène. La GMS a su mettre en valeur ce genre de production, souvent prisée pour ses attraits médicaux, curatifs ou tout simplement gustatifs, et l’a

agricole.

rendue accessible au grand public. Notons néanmoins que l’accès à ces circuits dits « structurés » est dans l’ensemble assez difficile pour l’agriculteur lambda. Les conditions de référencement, marge arrière, marge avant et différentes ristournes… font qu’un minimum d’organisation est requis au niveau de l’amont

La mise en place de plates-formes logistiques de collecte et de conditionnement des marchandises et l’institution d’un cadre réglementaire et normatif pour sécuriser la qualité et la salubrité des aliments le sont encore plus. On pourra également penser à l’optimisation de ces structures, à travers des mécanismes tel que la mise en place d’outils de veille stratégique. Ce genre de structure aura pour principal rôle de centraliser l’information, ce qui au final permettrait de réduire considérablement les dissymétries d’information et par la même occasion la formation opaque des prix de vente.

Pour une libéralisation des marchés de gros

Le fonctionnement des marchés de gros est régi par un système qui a été mis en place vers les années 1960. Largement dépassé et vétuste, la libéralisation progressive de l’exploitation de ces structures est une réelle nécessité à l’heure actuelle.

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Process

La pectine Un liant naturel Substance naturelle d’origine végétale, la pectine, communément appelée E440 dans l’industrie alimentaire, est un additif alimentaire réputé pour ses diverses propriétés… mais aussi pour sa naturalité. Siham HAMDI naise, la confiserie, les produits destinés à la pâtisserie, les puddings en poudre, les boissons à faible pH, mais aussi dans certains yaourts et produits laitiers auxquels elle confère un aspect crémeux.

© Danisco

Types de pectine

H

ydrocolloïde naturel, la pectine est présente dans de nombreux végétaux où elle joue un rôle important dans leur structure, en formant la paroi de leurs cellules. Elle se retrouve essentiellement dans les écorces et les peaux des fruits, notamment les citrus (citron, orange, etc.), la pomme ou encore la pulpe de betterave sucrière. D’autres sources potentielles feraient également l’objet de nombreux travaux de recherche, comme le potiron, la peau de mangue ou de banane ou encore l’écore de cabosses de cacao. La pectine se présente sous forme d’une fine poudre de couleur blanche ou crème, inodore, insipide et soluble.

Utilisation industrielle

Si la pectine était utilisée autrefois

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L’extraction de la pectine à partir des fruits suit un procédé à chaud. « Les pectines sont obtenues par une extraction acide, suivie d’une filtration, d’une précipitation et d’une purification », explique Stéphane Airiaud, North Africa Area Manager chez Dupont Health & Nutrition - Danisco. D’un point de vue chimique, les pectines sont des chaînes d’acide galacturonique partiellement estérifiées par des groupements méthyl. Selon le nombre de ces groupes méthyl et le degré d’estérification, les pectines peuvent être classées en deux catégories : • La pectine standard HM (high methoxyl ou hautement méthylée) ou HE (High Ester), avec un degré d’estérification de 50% à plus de 75%. Le gel se forme par des liaisons

par la ménagère pour la préparation de confitures et de gelées faites maison, ce composant est également utilisé aujourd’hui dans l’industrie alimentaire, en tant qu’additif ayant des propriétés gélifiantes, épaississantes ou encore stabilisantes dans de nombreux aliments et boissons. En effet, on retrouve du E440 dans de nombreux produits comme les confitures et gelées industrielles, la mayon• La pommes et le citron, principales sources de pectine.


Ingrédients

hydrophobes entre les zones méthylées. Ce type de pectine est spécifiquement utilisé dans les systèmes aqueux où il forme un gel en milieux sucrés à pH acide, tels les confitures, les bonbons gélifiés, etc. La pectine HM permet aussi d’assurer la stabilisation et la viscosité des jus de fruits et des boissons protéinées, comme les boissons laitières et les yaourts à boire. • La pectine LM (low methoxyl ou faiblement méthylée) ou bassement estérifiée conventionnelle dite LE (low ester), avec un degré d’estérification variant de 30% à 50%, et issue d’une modification chimique de la pectine HM. « Cela donne des propriétés différentes à la pectine. Elle est plus réactive au calcium et capable de gélifier pour des extraits secs plus bas », explique Vincent Dutaut, Responsable laboratoire et R&D chez Caragum International SAS. « Ce type de pectine permet d’apporter de la texture ou de former un gel par liaisons de calcium intermoléculaires, notamment dans les confitures, les glaces, les fourrages pâtissiers, etc. », ajoute Stéphane Airiaud. Il existe également des pectines amidées dites LMA (low methoxyl amidated) ou LA (low ester amidated). Dans ce type de pectine, les groupements amidés remplacent les groupements méthyl, ce qui permet d’obtenir des gels thermoréversibles

qui peuvent se reformer par action thermique, par action de liaisons calcium intermoléculaires entre les zones non méthylées et liaisons hydrophobes entre les zones amidées. Ce type de pectine peut être utilisé notamment dans diverses applications telles les confitures, les préparations de fruits, les glaces, les masses blanches fermentées (boissons laitières par exemple), etc.

Pectine et consommation

Fibre diététique à la connotation « naturelle », la pectine est un composant bien accepté par le consommateur qui recherche aujourd’hui des produits sains et naturels. Ceci explique la tendance des industriels à recourir à cet ingrédient pour de nombreuses applications. D’autre part, la pectine a également reçu un avis positif de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) pour bénéficier d’une autorisation d’étiquetage « Bénéfice Santé ». Cette allégation repose sur des données scientifiques. A titre d’exemple, la réduction de la glycémie post-pandriale à partir de 10 g de pectine par repas, et le maintien du taux normal de cholestérol dans le sang à partir de 6 g de pectine par jour. Aujourd’hui, « dans un contexte alimentaire global marqué par les tendances de naturalité et de santé, la pectine constitue une solution idéale », assure Stéphane Airiaud.


Process

Décongélation Plus rapide, plus saine, plus économique L’utilisation de matières premières congelées (produits de la mer ou carnés, fruits, légumes, fromages…) est de plus en plus répandue. Leur décongélation est une étape déterminante du procédé de fabrication. Si la décongélation statique en chambre froide reste la technique la plus courante, les équipementiers proposent des solutions permettant de gagner en rapidité, en flexibilité, en hygiène et en productivité, et donc plus adaptées aux contraintes d’une industrie moderne.

• Cellule de décongélation.

P

our faire passer l’eau contenue dans un produit congelé de l’état solide à l’état liquide, les méthodes de décongélation font généralement appel à un fluide caloporteur : l’air ou l’eau. Différentes techniques sont utilisées au sein de ces deux grandes familles.

Décongélation à l’air ou à la vapeur

Applicable à tout type de produit et ne nécessitant pas d’équipement spécifique, la décongélation statique en chambre froide est relativement simple – sous réserve bien sûr du respect des conditions de température et d’hygiène du local – et respecte bien l’intégrité du produit, mais se déroule sur un temps très long au regard des cadences industrielles. « En chambre froide, la décongélation peut prendre 3 à 4 jours, voire plus ! De plus, les produits perdent

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de l’eau, et donc du poids », souligne Philippe Thomas, Technico-Commercial chez Arcos, constructeur notamment de cellules et chambres de décongélation. Le recours à un système de ventilation d’air (en chambre, cellule ou tunnel) permet de gagner du temps. Arcos a ainsi développé un procédé de ventilation puissante et uniforme d’air chauffé et saturé en humidité, en cellule ou en chambre. « Adapté à tout produit en blocs homogènes jusqu’à une vingtaine de kilos, il permet de décongeler en 8 à 16h, soit de la veille pour le lendemain », indique Philippe Thomas. L’ajustement des paramètres température (par sonde à cœur et sonde de surface), ventilation et humidité permet une conduction de chaleur optimale et une réduction des pertes d’eau, le produit n’étant pas déshydraté. Le système fonctionne par paliers : le premier se fait avec de l’air à 20°C. Dès que la température de surface des produits à décongeler atteint 6°C (valeur de consigne la plus courante, au-dessus de laquelle le développement bactérien serait favorisé), la température ambiante est baissée. Le produit étant très froid à l’intérieur, la température de surface chute. Dès qu’elle tend à nouveau vers 6°C, un nouveau palier est enclenché, et ainsi de suite, jusqu’à atteindre un produit à une température d’environ 0°C. La décongélation statique en cellule

est ainsi idéale pour les produits fragiles (par exemple poulets entiers, blocs de filets de poisson…). Pour les produits qui supportent les contraintes mécaniques ou pour lesquels le maintien de la structure n’est pas primordial (blocs de filets de poulet, blocs d’anneaux de calamars…), la décongélation en malaxeur est possible. Lutetia, constructeur d’équipements pour l’industrie agroalimentaire, propose ainsi un système breveté de décongélation dynamique sous vide-vapeur en malaxeur. De la vapeur basse pression est injectée sous vide, directement dans le malaxeur. La condensation de la vapeur fournit l’énergie nécessaire à la décongélation tandis que la rotation permet d’homogénéiser les températures et de disloquer les blocs. « La décongélation en malaxeur apporte de l’humidité aux produits. Il faut bien en tenir compte. Si pour des raisons techniques ou réglementaires, on veut limiter l’humidité, on utilise le malaxage avec double enveloppe pour baisser l’ap-

Photo Lutetia

Photo Arcos

Florence CLAIR

• Décongélation de filets de poulet en malaxeur.


Photo Le Lez

port de vapeur. Pour supprimer tout apport d’eau, on bascule sur une technologie en cellule », précise François Deumier, Responsable du Département Technologie Alimentaire chez Lutetia. La température est suivie en continu grâce à des sondes à transmission radio ou infrarouge. Le temps de décongélation dépend de la dimension des produits. Ainsi, 10 heures seront nécessaires pour décongeler en malaxeur des blocs de 15 kg de filets de poulet : 2 heures pour des petits morceaux de dinde IQF (Individually Quick Frozen) pour plats cuisinés. Lutetia propose d’ailleurs d’associer le malaxeur à un décompacteur de blocs pour gagner du temps (30 à 50%) et obtenir une meilleure homogénéité de température dans le lot. Outre la rapidité, le malaxeur permet de réaliser plusieurs opérations dans le même équipement : décongélation, salage, cuisson, refroidissement. Les produits ne perdent pas d’eau, voire en absorbent, ce qui augmente la rentabilité. Enfin, la sécurité sanitaire est garantie grâce au vide et à la faible durée de la procédure.

Décongélation à l’eau

Les techniques utilisant l’eau comme fluide caloporteur, généralement destinées aux produits de la mer, permettent des durées de décongélation encore plus courtes. On distingue la décongélation par immersion et la décongélation par aspersion. Dans le premier cas, les produits sont immergés dans un bain d’eau. Il faut entre 1 et 4 heures pour décongeler des blocs, 2 à 4 minutes pour des produits IQF. Dans le deuxième cas, les blocs ou les produits IQF passent sur un tapis et sont aspergés d’eau chaude. La décongélation dure de 20 à 40 minutes pour les blocs et seulement quelques minutes pour les produits IGF. La consommation d’eau est également réduite par rapport à l’immersion. Les deux techniques conviennent bien aux poissons entiers. L’aspersion est recommandée pour les crustacés et aux crevettes non décortiqués tandis que l’immer-

sion s’adresse plutôt aux crevettes décortiquées et aux coquillages. Côté innovation, la société Le Lez Process vient de mettre au point un nouveau procédé breveté de décongélation par ruissellement, après 2 ans de tests industriels. Il s’intègre aux décongélateurs Polywash existants et permet une amélioration du rendement et de la qualité de la matière première. En effet, « lorsqu’il y a pléthore de ressource, on n’est pas regardant sur les rendements. Lorsque la matière première est rare, elle devient chère et il ne faut plus en perdre », remarque Jean Le Lez, fondateur de la société du même nom. Or, lors de la 1ère étape du process qu’est la décongélation, les rendements varient, suivant les procédés, de quelques % à 10% ou plus. Des temps trop longs, une température trop élevée de l’eau de décongélation ou encore les turbulences, qui permettent une remise en température rapide mais

Equipements

dégradent le produit, sont autant de facteurs à prendre en compte. Avec ce nouveau procédé, qui fonctionne par ruissellement d’eau sur des blocs immergés placés sur un tapis ajouré, Le Lez Process affirme réunir l’efficacité du bain sans les inconvénients pour les produits fragiles, tout en améliorant les rendements de 5 à 20% suivant les applications : « le temps de décongélation peut être augmenté de 10 à 15% par rapport au Polywash pour les produits fragiles, la température de l’eau de décongélation est abaissée entre 6 et 10°C au lieu de 15 à 25°C, ce qui garantit une température finale plus homogène, et enfin le produit est décongelé en statique, donc sans chocs dégradants », précise M. Le Lez. De plus, les écailles et autres particules en suspension sont évacuées. Pour finir, rappelons que la qualité de la décongélation dépend également de celle de la congélation. Un produit congelé très lentement aura des cellules éclatées et donc perdra de l’eau en se réchauffant. A l’inverse, un produit surgelé rapidement présentera beaucoup moins de pertes.

Les micro-ondes pour décongeler à échelle industrielle

Les technologies micro-ondes ou hautes fréquences (le choix de l’une ou l’autre dépendant de l’application) permettent d’atteindre des records en termes de durée de décongélation. Ainsi, « il faut 5 à 6 minutes pour décongeler un bloc de 20-25 kg de viande », indique Jean-Paul Bernard, Directeur Général de Sairem, société spécialisée en la matière. Cependant, outre l’investissement important qu’elle représente, cette technologie ne permet pas de dépasser une température de 0°C : « au-delà, il y a un risque d’emballement thermique », prévient M. Bernard. Outre la rapidité, les avantages sont pourtant nombreux : absence d’exsudats (gain de matière de 5 à 10%) et d’oxydation des produits, flexibilité adaptée aux besoins de la production, aucun développement bactériologique, conservation des qualités organoleptiques... Les machines fonctionnent en batch ou en continu et permettent un retour sur investissement rapide grâce aux économies de matière et d’espace. « Il est possible de combiner un four micro-ondes avec une autre technique complémentaire, malaxeur ou tapis d’immersion. Par exemple, on passe le produit quelques minutes au micro-ondes, puis au malaxeur – mais 3 fois moins longtemps. On divise ainsi le temps total par 3, ce qui permet d’acheter moins de malaxeurs pour faire le même travail. De plus, le produit est amené à 4°C avec cette combinaison », ajoute M. Bernard.

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Process

Performance achat Comment pouvez-vous améliorer votre performance achat ? Comment identifier des zones d’opportunité ? 2ème partie

Meriem BENNIS,

Manager Performance Grant Thornton Conseil m.bennis@fidarocgt.ma

Dans l’article du mois dernier, nous avons évoqué l’intérêt de professionnaliser la fonction achat afin que vous ayez une performance optimale continue. Deux étapes principales contribuent à la mise en œuvre de cette démarche. Nous aborderons dans cet article la première, liée à la réalisation d’un état des lieux de vos achats. Le principe consiste à faire un diagnostic double : portefeuille puis l’aspect organisationnel et structurel de la fonction. des familles d’achat et un positionnement sur une matrice multi-dimensionnelle. Cette dernière permet de situer l’ensemble des familles d’achat en fonction de la criticité interne et externe. En effet, 4 catégories en découlent (voir graphique).

Comment diagnostiquer la fonction achat dans son aspect structurel ?

Comment scanner le portefeuille achat ?

Dans le premier lot d’étude relatif au portefeuille, sont traitées les données quantitatives liées à la base des achats par famille : le nombre de références, le nombre de fournisseurs par famille selon le principe pareto en termes de chiffres d’affaires. Est adossée à l’analyse statistique l’analyse de données qualitatives relatives à la typologie des cahiers de charge (descriptive ou fonctionnelle), la couverture contractuelle (taux d’achat par consultation ou cernés par un contrat ou convention), aux termes

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convenus (prix, délai de livraison, délai et mode de paiement, mbtf, niveau de service requis, pénalités éventuelles, propriété intellectuelle...) recueillies. Le diagnostic de l’existant dans le portefeuille achat de l’entreprise est basé également sur l’analyse du niveau de contraintes externes et internes. Les premières sont liées au marché en termes de tendances, poids chez le fournisseur, législation, typologie et acteurs clés. Les internes quant à elles touchent à la technicité du produit, la facilité de remplacement et substitution. La résultante est une segmentation

Par ailleurs, un diagnostic de la fonction est fait en s’attardant sur l’aspect organisationnel de la cellule achat. En effet, le secteur présente souvent des postes mixtes où l’approvisionnement est mêlé aux achats, à la logistique, voire au commercial. Or, les achats représentent un métier avec un savoirfaire spécifique. Il s’agit d’analyser les flux du process, les manuels de procédures, les types de poste mis en place, l’adéquation entre les profils, les fiches de poste et leurs contenus. L’étude du niveau de chargeabilité par poste peut définir avec détail le niveau de production par profil. Le principe du diagnostic reste l’identification des dysfonctionnements et leur causalité donnant lieu à des recommandations. A ce titre, plusieurs leviers peuvent être utilisés.


Achats Sur la base de la nouvelle segmentation, chaque famille achats sera repositionnée sur la matrice ‘‘criticité / complexité’’

Quels leviers activer ?

Des leviers sont identifiés en fonction de la catégorie à laquelle appartient la famille de produits et services. Ils seront priorisés selon la facilité d’implémentation et le niveau d’impact sur le chiffre d’affaires global. Quatre leviers principaux peuvent être adoptés. - Plus tôt l’intervention des achats peut être envisagée dans le processus, plus les gains sont importants. En effet, l’optimisation des spécifications est le premier levier qui consiste à rationaliser et simplifier les caractéristiques en amont. Le re-design to cost peut être établi a posteriori

quand le volume le justifie. - L’optimisation des coûts d’achats est le second levier, basé sur la restructuration des relations fournisseurs en construisant des partenariats voire des intégrations, activant du sourcing dans les zones « low cost », massifiant et consolidant les volumes afin de réduire les prix. - La réduction des consommations par la normalisation des achats en les alignant sur les meilleures pratiques du domaine, l’application des contrats convenus ainsi que le pilotage des niveaux d’utilisation et leur évolution. - L’amélioration de la productivité in-

terne peut être obtenue par la simplification de la gestion administrative, en rationalisant les factures et comptes fournisseurs, ainsi que l’automatisation des process, circuits et flux en vue d’une réduction de la consommation papier. Dans un second temps, il s’agit d’administrer le scénario cible retenu selon un plan d’action pré-défini.

Dans le prochain numéro : nous aborderons la démarche de mise en place du programme établi.

La revue de la performance achat s’articule autour de 7 modules

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Process

Solutions Fournisseurs • Conditionnement

• Process

Ishida. Operculeuse QX-775

Witt. Nouvel analyseur d’éthylène

L’operculeuse QX-775 d’Ishida répond à la demande des industriels agroalimentaires en termes de rapidité (jusqu’à 15 cycles/ minute) et de changement d’outil et de film, et leur permet une large utilisation au niveau des barquettes (plats préparés, viandes, volailles, poissons, salades) sous atmosphère modifiée et à partir de différents types de films (pelliplacage, rétractable, skinpack, shrink…). Grâce à son système de commande intelligent, elle permet de surveiller et d’autorégler le codage du film dont l’alimentation est asservie, le mélange des gaz et son analyse à chaque cycle. De plus, elle est dotée d’un convoyeur intelligent qui alerte en cas de mauvais positionnement des barquettes ou si celles-ci ne correspondent pas aux données programmées. Sans moteur ni câbles apparents, cette operculeuse se caractérise aussi par son faible encombrement, ses surfaces autodrainantes, et permet un nettoyage complet en un temps bref grâce à la facilité de démontage/montage des tapis et des convoyeurs. De plus, elle s’intègre au concept Flex Line d’ISHIDA, qui est une ligne complète comprenant dépileurs de barquettes, peseuses associatives, remplisseuses, systèmes d’inspection par rayons X, etc.

Cermex. Packs quinconcés Cermex a développé une nouvelle solution d’emballage consistant à créer des packs quinconcés avec de multiples formes possibles et attractives. Ce nouveau regroupement des bouteilles présente des avantages en termes de stabilité, d’originalité, de design, de gains économiques et écologiques et de mécanisation de l’emballage. Les packs quinconcés peuvent s’adapter à tous les types de produits cylindriques de 0.25 à 1.5 L qui nécessitent un regroupement en grand nombre (eau, soft drinks, jus, certains produits agroalimentaires). Grâce à leur rigidité, le support carton n’est pas nécessaire. Faciles à recycler, ils contribuent à la protection de l’environnement et à la réduction des déchets. De plus, il est possible de traiter les packs classiques et quinconcés sur la même machine. Cermex a développé également une solution de mécanisation brevetée afin d’équiper aussi bien ses gammes de fardeleuses actuelles et futures (TS comme VersaFilm), et ce pour les deux formes de packs quinconcés les plus intéressantes en termes économique et de stabilité. - Cadence : de 30 à 100 packs/min - Temps de changement de format : 15 minutes - Optimisation palette : jusqu’à 20% de bouteilles supplémentaires par couche selon groupage et configuration

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Fabriqué par Witt, société allemande spécialisée dans la fabrication de mélangeurs, de régulateurs et d’appareils de contrôle, ainsi que d’analyseurs et de dispositifs de sécurité pour tous les gaz communs, le nouvel appareil analyseur d’éthylène MFA 9000 permet le contrôle de la maturation des fruits. Il comporte des fonctions d’alarme et reconnaît les erreurs de mesures. En outre, le système peut envoyer ses mesures à un PC à l’aide d’une interface RS232, par laquelle le dispositif peut aussi être entièrement contrôlé et même calibré. La mesure s’effectue selon le principe de la conductivité thermique. Le premier résultat est disponible en moins d’une seconde. L’étalonnage est effectué avec les 2 points habituels d’étalonnage ou sous une forme simplifiée avec un gaz.

PCM. Nouvelle pompe à cavité progressive en inox La nouvelle pompe EcoMoineau™C, fabriquée par PCM permet un démontage facile et plus rapide. Dédiée aux industries agroalimentaires, la pompe est constituée d’un rotor hélicoïdal tournant à l’intérieur. Le rotor en acier inoxydable est usiné avec une grande précision et le stator est moulé dans un élastomère résilient. La pompe nécessite peu d’espace d’installation, sa fabrication, son transport et son exploitation requièrent moins d’énergie. Enfin, elle possède une multitude de caractéristiques qui améliorent son fonctionnement tout en facilitant son installation et sa maintenance.


Nouveautés • Logistique

• Automatisation

BT France. Nouvelle radio-navette BT

Kuka. Un robot extrêmement rapide

Le système radio-navette BT se compose d’un mobile autonome électriquement, transportant les marchandises sur palettes, le long de profonds tunnels dans des rayonnages spéciaux. La palette est prise ou déposée à l’extrémité du tunnel par un cariste à l’aide d’un chariot conventionnel. Ce système apporte une gestion optimale de l’espace de stockage, enjeu financier significatif pour les entreprises. Jusqu’à 85% de l’espace de stockage d’un entrepôt est ainsi rentabilisé. La radio-navette BT représente un avantage économique non négligeable, par exemple pour les entrepôts à température contrôlée jusqu’à –30°C. La rentabilité de l’espace de stockage n’est pas le seul atout économique de la radio-navette : les divers mouvements de palettes étant répartis entre plusieurs navettes contrôlées par un seul cariste, la tâche de ce dernier consiste uniquement à entrer et à sortir les palettes des tunnels. Pendant que les navettes transportent les charges, le cariste réalise d’autres tâches. 50 % du travail est assuré par la navette. Autre bénéfice, les dommages matériels sont limités grâce à l’automatisation du déplacement des palettes.

Kuka Roboter GmbH présente sa nouvelle famille de petits robots : la série Kr Agilus. Compacts, précis, agiles et rapides, les robots sont les nouveaux champions de la vitesse. Lorsqu’il s’agit de tâches de manutention, ils offrent des résultats impressionnants, combinés à des temps de cycle réduits. De plus, la famille de petits robots fonctionne avec une grande précision, permettant ainsi une production de haute qualité. Sa vitesse et sa précision donnent au Kr Agilus des performances uniques dans sa catégorie de charge. Le Kr Agilus est destiné à des applications dans l’industrie générale, où l’automatisation avec faibles charges est nécessaire, comme dans les secteurs de l’électronique ou de l’emballage. Le robot fonctionne avec la fonction Safe/ Operation qui simplifie et améliore grandement la coopération homme-robot. Le système d’alimentation en énergie du Kr Agilus est intégré dans le robot pour économiser de l’espace. Il comprend un câble Ethernet de 100 Mbit, trois électrovannes (air comprimé), un tuyau d’air direct, 6 entrées numériques et 2 sorties digitales. Sa portée maximale est de 901 mm. Ce n’est pas seulement sa combinaison idéale taille-maniabilité-portée qui lui permet de s’adapter à des espaces réduits, mais aussi le fait qu’il peut être implanté aussi bien au sol, au plafond que sur un mur.

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Qualité

Analyse par infrarouge Une optimisation ubiquiste ! Apparue dans les années 70, l’analyse physico-chimique par infrarouge (IR) dans le secteur agroalimentaire a aujourd’hui fait ses preuves auprès des opérateurs de l’amont à l’aval. Répondant aux contrôles qualité qui ne cessent de proliférer, cette technologie aurait décrypté LA formule : réduire le temps et le coût en augmentant la précision. Sarah OUSAID

D

’abord la rapidité. Les appareils qui intègrent cette technologie permettent en effet d’effectuer des contrôles à tout moment, avec peu ou pas de préparation d’échantillons, et de réagir immédiatement sur la conduite à mener. Comparée aux méthodes d’analyse officielle, ils garantissent une meilleure précision en raison de l’absence du facteur humain. De plus, ne faisant pas appel à l’utilisation de réactifs, les analyses par infrarouge sont peu coûteuses et assurent un niveau de sécurité de travail élevé pour le personnel qui manipule. D’ailleurs, pas besoin de compétence spécifique ! La simplicité d’utilisation de ses solutions fait que n’importe quel opérateur peut effectuer l’analyse. Ceci, sans compter les points forts propres aux appareils de chaque fournisseur. « Nos solutions sont pré-calibrées avec des calibrations en réseaux de neurones (ANN). Cela réduit considérablement le temps et les coûts de mise en service en évitant de développer des calibrations spécifiques pour chaque produit. Un simple

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réglage (pente/ biais) sur un faible nombre d’échantillons suffit pour la plupart des produits », explique Nabil Guennouni, Directeur Général de Isolab Maroc. Des cas de figures ? En voici.

puis retourner au laboratoire pour effectuer l’analyse.» Si la méthode officielle d’analyse d’humidité repose sur un séchage à l’étuve qui dure près de 2 heures, l’humidimètre infrarouge classique délivre un résultat en 10 minutes. Par ailleurs, la nouvelle génération d’appareils offre une plus grande précision de résultats en moins de cinq minutes.

Quel impact économique pour les céréaliers ?

L’IR rayonne sur la qualité de l’huile d’olive

L’optimisation de la récolte et la production d’une huile de qualité meilleure passe par la maîtrise de certains paramètres déterminés au niveau du laboratoire : ce sont entre autres le taux de matière grasse et la teneur en eau. « Ces deux paramètres permettent d’évaluer le rendement industriel. Leur précision est donc d’une grande importance pour le producteur d’huile », atteste Amine Zirar, Responsable Production au sein de Castel. Pour connaître le taux de matière grasse, la méthode traditionnelle utilisée est celle de Soxhlet. Elle est effectuée au niveau du laboratoire et les résultats sont obtenus au bout de 12 heures. Néanmoins, elle est jugée relativement coûteuse et exige des laborantins spécialisés. De même, certains

Il faut savoir que la connaissance de la teneur en protéines pour le producteur de céréales permet d’une part, de réaliser un classement immédiat en fonction des caractéristiques de la moisson. Pour l’importateur, il a la possibilité de vérifier l’adéquation entre ce qui est livré au silo et ce qui est stocké chez l’agriculteur. D’autre part, évaluer la teneur en eau des céréales donne une indication pour démarrer la récolte. C’est pourquoi, à la période des moissons, les opérateurs doivent être en mesure de disposer d’une méthode d’analyse rapide, précise et pourquoi pas, à portée de main ! Le Responsable de Production d’une minoterie, qui a préféré témoigner sous le voile de l’anonymat, explique : « Nous devons vérifier que les céréales importées correspondent aux certificats d’analyse délivrés par le fournisseur. Ainsi, nous sommes contraints de nous déplacer au port pour prélever des échantillons, • Résonance Magnétique Nucléaire


QHS

industriels soutraitent en externe, dans les laboratoires de l’INRA par exemple, qui font appel à la méthode de Résonance Magnétique Nucléaire (RMN). Cependant, les résultats sont obtenus dans les 48 heures qui suivent. Pour sa part, le test d’humidité est habituellement effectué suivant une méthode d’étuvage, qui aboutit au bout de 8 à 10 heures. « Nous effectuons des analyses d’humidité, de pH, de taux de sel et d’acidité. Normalement nous devrions

moins d’une minute.

aussi contrôler le taux de matière grasse, mais on ne le fait pas. C’est une méthode longue et lourde », avoue Mohammed Bouchaffar, Responsable Laboratoire au sein de Sicopa. Par ailleurs, l’appareil infrarouge délivre des résultats en

Viandes : à la recherche d’une production plus rentable « Sur le marché des appareils infra-

rouges, il existe pour les producteurs de viande, des solutions destinées à mesurer une panoplie de paramètres physico-chimiques à partir d’un seul échantillon, et d’autres spécifiques à la teneur en matière grasse », atteste N. Guennouni. C’est dire l’éminence de la quantification de ce composant dans l’industrie de la viande, qu’il s’agisse de viande crue ou transformée. De manière générale, la méthode officielle impose un temps d’analyse de 8 heures, l’usage de produits chimiques et bien entendu, la présence d’un laborantin spécialisé. En revanche, l’analyse infrarouge permet aux opérateurs de manipuler eux-mêmes au sein même de l’atelier de production. Les réglages à effectuer sur le process et les ajustements requis pour les mélanges peuvent être effectués sur le champ. En définitive, la précision dans la connaissance de la composition des matières premières, intermédiaires et finies se solde par des gains : de temps, de qualité et de bénéfices. Optez juste !

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Marchés

Produit - Distribution - Design - Lancements - Nutrition

Maroc / Turquie

De la concurrence, mais aussi des synergies A l’heure où une renégociation de l’accord de libre échange avec la Turquie se profile à l’horizon, saisissons l’occasion pour faire le point sur les relations commerciales entre les deux pays dans le secteur alimentaire. Si les produits turcs s’avèrent de redoutables concurrents pour les industriels marocains, des opportunités de partenariat existent. La preuve à travers quelques exemples. Florence CLAIR

L

e rapprochement économique du Maroc et de la Turquie a débuté dans les années 1980. Le premier accord commercial (1982) a été suivi de différents accords de partenariat et enfin de la signature d’un accord de libre échange (ALE) en avril 2004. Entré en vigueur en janvier 2006, cet ALE a permis un accès immédiat au marché turc pour les produits industriels marocains, tandis que les droits

de douane sur les produits turcs faisaient l’objet d’un démantèlement sur 10 ans. Outre l’amélioration des échanges au niveau méditerranéen, l’un des objectifs de cet accord était de développer les exportations marocaines vers l’Union Européenne via la Turquie. Quel en est le bilan aujourd’hui ? Certes, le volume des échanges commerciaux a augmenté, passant de 600 millions de Dirhams en 1993

Evolution en valeur des exportations alimentaires marocaines vers la Turquie (en Dollars) 2010 Farine et huile de poisson

(Source : Service économique de l’Ambassade de Turquie au Maroc)

Produits de la mer congelés, réfrigérés ou vivants Conserves de légumes Epices et herbes Agar-agar et épaississants Légumes secs Plantes aromatiques et médicinales Graines, fruits et spores à ensemencer Huiles végétales Chocolat et autres préparations contenant du cacao Eaux Autres produits Total

50

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2011

Variation

13 911 842

4 602 888

-67%

4 712 937

2 884 503

-39%

512 293

1 339 670

162%

1 690 085

1 133 674

-33%

191 603

529 299

176%

0

323 219

-

363 830

256 332

-30%

63 558

173 731

173%

206

31 603 15 241%

0

2 272

-

77 157

0

4 175

5 451

31%

21 527 686

11 282 642

-48%

-100%

à plus de 9 milliards de Dirhams en 2010, faisant de la Turquie le 11ème fournisseur du Maroc et son 12ème client. Cependant, sur cette même période, nous sommes passés d’un excédent commercial en faveur du Maroc à un déficit, les importations en provenance de Turquie ayant augmenté à une vitesse beaucoup plus rapide que nos exportations.

Des produits finis turcs à meilleure valeur ajoutée

Au niveau des produits alimentaires, le constat est sensiblement le même. Le volume des échanges, autour de 30 millions de Dollars en 2010 et 2011, se solde généralement par un déficit (voir graphique). Autre constat : les produits turcs importés au Maroc sont beaucoup plus diversifiés et plus élaborés que les produits marocains exportés en Turquie (voir tableaux). Rappelons que du côté turc, l’industrie agroalimentaire est bien développée et bénéficie de soutiens, aussi bien au niveau de la production que des exportations : leurs produits sont donc plus compétitifs que leurs homologues marocains. De plus, « c’est un marché qui se protège à l’import bien qu’il soit très ouvert à l’export », note Amine Berrada, Président de la Fenagri. A titre d’exemple, le secteur national de la biscuiterie, confiserie, chocolaterie a été l’un des premiers à souffrir de la concurrence des produits turcs. « Le rapport qualité/prix des produits turcs est meilleur : ils offrent une meilleure qualité que les


© Point Confise

Produit

produits chinois tout en étant moins chers que les européens », affirme Tunc Arikok, PDG de Yatsan Maroc. Un avantage renforcé par une forte orientation vers l’exportation « en Turquie, si le marché a besoin de 100 voitures, l’industriel va en fabriquer 150, pour en exporter 50 », poursuit-il.

Des partenariats marocoturcs dans la confiserie…

De nombreuses sociétés turques s’intéressent au marché marocain, que ce soit pour exporter via des grossistes ou distributeurs, voire pour nouer des partenariats plus poussés. Dans le secteur de la biscuiterie – chocolaterie – confiserie, la société Point Confise importe notamment des confiseries et chocolats de plusieurs sociétés turques, notamment de la multinationale Ülker. « Ces marques nous ont choisi pour notre

circuit de distribution avec 300 véhicules », indique Marouane Atik, Import & Sales Manager. L’entreprise a commencé également à investir dans le marketing, avec de l’habillage de véhicules et de magasins. Une campagne de communication est prévue pour 2013. Pour M. Atik, les avantages des produits turcs résident dans leur qualité, leur emballage attractif et leur diversité. « Le consommateur a toujours envie de nouveaux produits », explique-t-il. De plus, bien qu’ils ne soient pas totalement exonérés de droits de douane, les confiseries et chocolateries restent accessibles au consommateur marocain, tout en s’inscrivant dans la montée en gamme du secteur. D’ailleurs, Point Confise ne mise pas sur les produits d’entrée de gamme à 1 Dh, ce segment étant par trop concurrentiel : « nous ne nous positionnons pas en concurrence directe de la production locale. Au contraire, nous travaillons avec certains industriels comme Henry’s ou Bipan en tant que partenaire, afin de compléter leur gamme : plutôt que d’importer des produits similaires, nous faisons venir des produits complémentaires », souligne M. Atik. Autre exemple, toujours dans la biscuiterie-confiserie, celui de Kool

Echanges commerciaux bilatéraux des produits agricoles (chapitres 1-24), en Dollars

(Source : Ministère de l’économie de la République de Turquie)


Marchés

… et même dans les ingrédients

En amont de la production, du côté des ingrédients, la société Comaner a récemment ajouté à son portefeuille la carte Maysa. Cette entreprise turque fondée en 1992, leader sur son marché national ainsi qu’au Moyen-Orient, est spécialisée dans la production d’ingrédients alimentaires, en particulier pour le secteur laitier : présures animales, coagulants microbiens, ferments lactiques pour yaourts et fromages, mixes de stabilisants pour diverses applications, etc. « Mis à part son catalogue de produits très diversifié et parfaitement adapté aux besoins du marché marocain, le choix de la société Maysa a pris en compte les liens culturels, historiques et religieux qui lient le Maroc et la Turquie depuis des siècles, ainsi que les divers partenariats économiques qui ont été signés récemment, particulièrement l’accord de libreéchange. Aussi, la Turquie, par sa proximité avec l’Europe, possède une grande culture fromagère et laitière qui se traduit par une diversité remarquable des produits laitiers présentés sur les étals des GMS turques et par la renommée et la reconnaissance internationale du savoir-faire des spécialistes turcs », explique Samir Lahlou, Directeur Commercial de Comaner. Dans un premier temps, ce partenariat vise à implanter essentiellement les ferments et présures sur le marché marocain, puis les mix de stabilisants et d’émulsifiants

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sur les marchés très porteurs que sont les glaces. Un élargissement du catalogue pourra également être envisagé par la suite. Quant à l’aval, rappelons que le distributeur turc BIM a choisi le Maroc pour implanter son concept de hard-discount pour la première fois à l’étranger. Avec près de 80 magasins actuellement, son réseau devrait en compter rapidement 50 supplémentaires et ainsi renforcer sa présence et son pouvoir de négociation auprès des fournisseurs. Du côté des perspectives d’avenir, une renégociation de l’accord de libre échange est annoncée : « bien que le contenu des concessions accordées soit limité, les deux pays, en tenant compte des évolutions

des échanges des produits agricoles et des résultats des négociations commerciales multilatérales, ont convenu d’examiner les possibilités des concessions plus avancées au sein du comité mixte dans le cadre de l’ALE », indique Hilal Ağacıkoğlu, Conseillère commerciale au Service Economique de l’Ambassade de Turquie au Maroc. « Aujourd’hui, l’agroalimentaire est exclu de l’accord. Une libéralisation aurait des conséquences catastrophiques sur le tissu industriel marocain et sur la balance commerciale », prévient toutefois Amine Berrada. Du côté du Ministère de l’Agriculture, une étude de l’impact de l’ALE est prévue avant toute négociation. A suivre…

Evolution en valeur des importations de produits alimentaires turques (en Dollars) Fruits secs

2010

2011

Variation

2 244 616

4 556 199

103%

462 961

3 612 133

680%

Chocolat et autres préparations contenant du cacao

1 995 577

1 970 301

-1%

Produits de la boulangerie, pâtisserie, biscuiterie

1 577 299

1 561 334

-1%

91 798

1 143 726

1 146%

285 337

539 700

89%

Huiles et graisses

30 964

169 501

447%

Pâtes alimentaires

74 801

165 386

121%

Confitures

137 095

161 296

18%

Préparations pour soupes et bouillons

135 442

140 260

4%

64 611

134 303

108%

124 039

115 639

-7%

Produits à base de céréales obtenus par soufflage ou grillage

67 754

106 646

57%

Sauces et condiments

37 126

102 572

176%

Plantes aromatiques et médicinales

77 177

99 702

29%

Jus de fruits

82 721

92 517

12%

Eaux

28 458

72 328

154%

Conserves de fruits et légumes

47 456

69 466

46%

Café, thé

10 683

56 450

428%

Fromages

53 242

36 129

-32%

Autres produits

1 392 003

4 207 398

202%

Total

9 021 160

19 112 986

112%

Tabac

Sucres et sirops de sucre Confiseries sans cacao

Glaces Bières de malt

(Source : Service économique de l’Ambassade de Turquie au Maroc)

Food. Cet importateur marocain a investi dans une usine à Casablanca avec un partenaire turc, Mis Bis, opérateur majeur du secteur. Une seconde unité est d’ores et déjà en cours d’installation, pour produire de la confiserie chocolatée. Quelle sont les raisons qui ont poussé la société turque à investir et apporter son savoir-faire au Maroc ? « Le Maroc offre beaucoup d’atouts par rapport à la Turquie, notamment grâce à son emplacement géographique, qui lui permet d’être mieux placé pour servir les pays voisins, ou encore grâce à sa main d’œuvre qualifiée », répond Anas Lahlou, Président de Kool Food.


Produit - Distribution - Design - Lancements - Nutrition

Produit

Fiche marché

La cerise

Les cerises font partie de la famille des Rosacées. On en compte plus de 600 variétés, regroupées en trois catégories : cerises acides, surtout destinées à la fabrication de l’eau de vie, cerises anglaises, destinées aux conserves, confitures et liqueurs, et cerises douces, destinées à la consommation directe. La saison de ce premier fruit de l’été commence fin mai et s’étend jusqu’à fin juillet. contient essentiellement du glucose et du fructose, qui lui confèrent la quasi-totalité de sa valeur énergétique. La teneur en fibres de la cerise est modérée : 1,7 %. Sa particularité réside dans une haute teneur en potassium, environ 245 mg/100g. La cerise apporte aussi une quantité appréciable de vitamine C (4 à 17 mg / 100g) et de bêta-carotène (70 à 400 µg / 100g).

Les cerises produites au Maroc sont des bigarreaux, dont la chair est ferme et sucrée, des guignes, qui ont une chair molle et sucrée, et des griottes, à chair molle et acidulée. Les cerisiers sont localisés essentiellement dans les régions d’Ifrane (38%), Chefchaouen (12%), Asni (6,5%), Khénifra (5,6%), Khemisset (3%) et Boulmane (1,5%). « En 2011, la culture du cerisier a couvert 1.500 Ha et a donné une production de 7.500 Tonnes », déclare Ahmed Oukabli de l’INRA de Meknes. Les principales variétés cultivées et commercialisées dans le pays sont : Bigarreaux Burlat et Van dénommées respectivement « Bigaro » et « Hajjari ».

Conservation

Pour éviter leur pourriture, « les cerises doivent être stockées en réserve fraîche et aérée (3 à 7 jours). Elles se conserveront entre 2 à 4 jours à température ambiante », précise la Responsable Qualité d’Arbor. Durée de vie en rayon : moins de 2 jours.

Valeur nutritive

© Arbor®

Production au Maroc

Aliment glucidique par excellence (environ 15 g/100 g), la cerise

Répartition de surfaces plantées en Rosacées (2009-2010) Espèce

Surface (Ha)

Production (Tonnes)

Rendement moyen (Tonnes/Hectare)

Cerises

1.600

14.100

8,81

Source : Fédération du Développement des Arbres Fruitiers au Maroc

Quantités de cerises importées Année

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Quantité en Kg

820

4.443

207

5.305

952

2.805

2.805

5.166

Source : douane.gov.ma FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012

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Maroc

Marchés

Casillero Del Diablo Pinot Noir Pinot Noir de corps moyen bien structuré en bouche avec une longue persistance finale, aux arômes de fraise et de framboise avec des touches de chêne français grillé. Pour accompagner poulet, viandes, plats végétariens et poisson. Extension de la gamme. Distributeur : Foods & Goods - Références : Pinot Noir, Shiraz, Cabernet Sauvignon, Chardonnay. - Boissons. - Volume : 75 cl.

La Petite Ferme A.O.G Zaër Rouge Vin rouge fin et soyeux de grande intensité aromatique. Contient 13% d’alcool en volume. Fabricant : La Ferme Rouge - Cépages : Merlot, Marcellan et Grenache. - Références : rouge, rosé. - Boissons. - Volume : 75 cl.

Maroc

Star Mayonnaise Tom & Jerry Mayonnaise en bouteille squeeze, en co-branding Tom & Jerry. Fabricant : VMM - Eau, huile de soja, vinaigre, amidon modifié, moutarde, jaune d’œuf, sucre, sel, concentré de citron, conservateur E202, gomme de guar, acide lactique, betacarotène. - Références : Mayonnaise, ketchup, tomato ketchup. - Epicerie. - Volume : 270 ml. - Prix : 16,50 DH

7 Days Bake Rolls Tranches de pain cuites au four au goût pizza. Fabricant : Chipita International Importateur : Distributeur and Marketing Morocco - Farine de blé, huiles végétales, assaisonnement de pizza 2% (tomate séchée en poudre, oignon séché en poudre, lactose, céleri, origan en poudre, fromage en poudre, épices, extrait d’épices, herbes déshydratées, colorants, huile de colza, acide citrique, exhausteurs de goût, sel, sucre, levure, farine de soja, émulsifiant (lécithine de soja). - Références : Pizza, Original, Fromage. - Boulangerie. - Poids : 90 g. - Prix : 14 DH. Oreo Caramel Cream 4 biscuits au cacao fourrés à une crème au caramel - Sucre, farine de blé, huiles végétales partiellement hydrogénées, poudre de cacao réduite en gras, sirop de glucose, agents levants (bicarbonates de sodium et d’ammonium), poudre de lait écrémé, arômes identiques au naturel (caramel, vanilline) sel, émulsifiants (lécithine de soja), colorant (caramel ammoniaque E150c). - Références : caramel, chocolat. - Biscuiterie. - Poids : 44 g. - Prix : 4,95 DH

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Autruches du Maroc Viande d’autruche fumée conditionnée sous-vide. Très faible teneur en cholestérol. Fabricant : Domaine Naama - Viande d’autruche. - Boucherie. - Poids : 240 g. - Prix : 57,12 DH

Marrakech Boisson à la Mangue Boisson au jus de mangue au goût gourmand et velouté. Teneur minimale en fruits : 25%. Fabricant : Cirtuma - Purée de mangue, jus de mangue à base de concentré, eau, sucre, arôme naturel, épaississant. Boissons. - Volume : 1 l. - Prix : 12,95 DHs Star Mayonnaise Mayonnaise en emballage doy pack. Fabricant : VMM - Eau, huile de soja, amidon modifié, jaune d’œuf, vinaigre, moutarde, sel, épaississant E412, conservateur E224. - Références : mayonnaise, ketchup. - Epicerie. - Poids : 230 g. - Prix : 11 DH

Les Plaisirs de Chergui Ananas Coco Yaourt à la cuillère sur lit d’ananas et coco. Nouvelle référence après fraise et abricot. Fabricant : Les Domaines Agricoles - Lait entier, sucre, crème, amidon, poudre de lait écrémé, fruits, ferments lactiques - Références : abricot, fraise, ananas/coco. - Crémerie. - Poids : 125 g. - Prix : 6 DH.

Valencia 100% Premium Pomme Jus de pomme 100% pur, sans conservateurs ni colorants. Fabricant : Agro Juice Processing - Jus de pomme (à base de concentré de jus), eau. - Références : pomme, orange, ananas. - Boissons. - Volume : 1 l. - Prix : 13,90 DH

Donnez de la visibilité à vos produits Envoyez vos nouveautés à s.ousaid@foodmagazine.ma Cette sélection de nouveaux produits du Maroc est une veille marketing de FOOD Magazine.


Monde

INDONESIE F&N Season Winter Melon Tea Thé glacé au goût de melon d’hiver en canette recyclable. Fabricant : Aneka Jaya - Eau, extrait de melon d’hiver, sucre, arômes, colorants. - Boissons. - Volume : 30 cl. - Prix : 0,32 €.

BELGIQUE Plein Sud A+C+E Drink : Orange, Lemon, Acerola and Carrot Juice Drink Boisson au jus d’orange, de citron, d’acérola et de carotte à partir de concentrés. Fabricant : Lidl - Eau, jus d’orange 19%, sucre, jus de carotte à partir de concentré 7%, jus de citron 5%, jus d’acérola, arôme naturel, stabilisants : pectine, gomme de caroube, vitamine E. - Boissons. - Volume : 1,5 l. - Prix : 1.89 €.

Soy Soya Party Chili Graines de soja toastées épicées, contenant 2 fois moins de matières grasses que les cacahuètes. Soja bio, non OGM et 100% français. Fabricant : Soy. - Soja entier 90,9%, huile de tournesol désodorisée, épices et aromates en poudre 1,6% (paprika, cumin, coriandre, gingembre, ail, origan, piment de Cayenne), sel, betterave rouge en poudre. - Références : chili, amandes et raisins secs, finement salées. - Epicerie. - Poids : 70 g. - Prix : 1, 60 €. Société La sauce au Roquefort Sauce au Roquefort pour une utilisation à chaud pour tout type de cuisson. Fabricant : Société - Crémerie. - Poids : 230 g. - Prix : 2,50 €.

Philadelphia avec Milka Pâte à tartiner avec 52% de spécialité fromagère et 20% de chocolat au lait Milka. Première pâte à tartiner chocolatée au rayon frais. Fabricant : Kraft Foods France

Monde

FRANCE Béghin Say Ligne au Sucre & aux extraits de Stévia Sucre aux extraits de Stévia en poudre dans un emballage DoyPack, doté d’un pouvoir sucrant équivalent à 1 kg de sucre. Fabricant : Tereos - Sucre (99,7%), glycosides de stéviol (0,3%), arôme naturel. - Références : boite de 250 g, 96 morceaux de sucre blanc ou sucre roux. - Epicerie. - Poids : 500 g. - Prix : 4,50 €.

Lancements

EGYPTE Ozmo Milk Chocolate Egg with Toy Deux œufs au chocolat au lait renfermant un jouet. Fabricant : Solen - Sucre, beurre de cacao, poudre de lactosérum, poudre de lait entier, masse de cacao, émulsifiant (lécithine de soja), arôme (vanilline). - Confiserie. - Poids : 40 g.

- Crémerie. - Prix : 2,09 €. - Poids : 150 g. THAILANDE Foremost Creamed Cottage Cheese Petit fromage crémeux riche en calcium. Fabricant : T D Dairy - Petit fromage caillé 85%, crème 15%. - Crémerie. - Poids : 150 g. - Prix : 0.97 €. Cette sélection de nouveaux produits du monde est issue de la base de données INNOVA.

TUNISIE Thai Heritage Minced Ginger Gingembre finement découpé pour la préparation de tout type de plats. Sans conservateurs ni colorants artificiels. Fabricant : Homhual - Gingembre, vinaigre, huile de graine de soja, sucre, sel, acide citrique (E330), acide ascorbique (E300). - Epicerie. - Poids : 105 g.

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Marchés Monde

Lancements www.innovadatabase.com

Les tendances décryptées Plaisir et santé polarisent le marché des biscuits

Fonctionnalité et nutrition : moteurs des applications pour les protéines de soja

Sur le marché mondial des biscuits sucrés, deux forces opposées sont au travail. L’image « plaisir » des biscuits pousse vers l’avant le segment premium, tandis que les problématiques santé croissantes ont révélé un intérêt pour des produits plus sains. Les biscuits au chocolat figurent parmi les principaux bénéficiaires de la tendance « plaisir » et le marché a continué à croître dans la plupart des pays, malgré la poursuite des problèmes financiers et de santé. Selon Lu Ann Williams, Directeur Recherche pour Innova Market Insights, ceci est probablement dû à la demande continue pour des plaisirs quotidiens, ainsi qu’à la tendance persistante à la négociation : choisir surtout des produits bons pour la santé, mais prendre de temps en temps un produit « plaisir » comme récompense. « Les biscuits contenant du chocolat ont représenté 48% des lancements mondiaux de biscuits enregistrés par Innova Market Insights en 2011. Un résultat significatif, en baisse cependant de plus de 60% par rapport à 2006, reflétant peut-être un plus grand choix aujourd’hui en termes de variétés et de saveurs de biscuits », note-t-elle. Tandis que le plaisir garde le marché des biscuits chocolatés très actif, la santé est toujours un facteur dans les décisions d’achat, mais dans une moindre mesure par rapport à d’autres types de produits. Dans bien des cas, les entreprises ont tenté d’améliorer le profil nutritionnel de leurs produits standard et ceci peut avoir inhibé la croissance du marché des biscuits spécifiques « santé ». Quasiment 30% des lancements de biscuits globaux en 2011 étaient positionnés sur une plate-forme de santé. Ce chiffre se monte à plus de 40 % pour les biscuits salés et tombe à un peu plus de 25% pour les biscuits sucrés. Les allégations santé les plus populaires, et de loin, sont celles relatives à la naturalité et à l’absence d’additifs et/ou de conservateurs, révélant des niveaux d’intérêt croissants dans l’étiquetage « clean label ». Plus de 30% des lancements « santé » utilisaient ce positionnement, soit 12% de l’ensemble des lancements du marché des biscuits.

Utilisé depuis longtemps dans l’alimentation humaine en Asie, le soja a bénéficié ces dernières années de percées technologiques permettant l’utilisation d’ingrédients dérivés dans de nouvelles applications, afin de créer des produits familiers pour le consommateur, mais dans lesquels sont incorporés des composants issus du soja, notamment des protéines, dans un objectif fonctionnel et/ou nutritionnel. Cette large utilisation dans l’industrie peut être mesurée par le fait que presque un quart des lancements relevés par Innova Market Insights d’avril 2011 à mars 2012 contenaient un ingrédient issu du soja. Innova Market Insights a notamment remarqué que sur cette période, plus d’un tiers des lancements mondiaux portant une allégation « enrichi en protéine » contenaient du soja, avec en tête les boissons et les barres céréalières, mais aussi les plats préparés, les céréales pour petit-déjeuner, les biscuits salés, les produits pour sportifs… Ces dernières années, les boissons protéinées sont passées du secteur sportif spécialisé au marché de masse avec le développement de produits prêts à boire, loin des formats traditionnels en poudre pour bodybuilders. Ces boissons ciblent désormais des consommateurs à la recherche de nutriments (protéines, fibres) pour la gestion de leur poids et/ou le maintien d’une bonne santé. L’usage de protéines de soja a été une clé de ce marché. Ce dernier est toujours sous-développé, mais présente une activité importante, particulièrement aux Etats-Unis, avec notamment Bolthouse Farm, ou encore la filiale de Coca-Cola Odwalla, qui a élargit sa gamme de « Super Protein Shake » avec des variétés mangue et citrouille.

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Marchés

Produit - Distribution - Design - Lancements - Nutrition

Nutrition

Santé

Les bienfaits des fruits et légumes Les fruits et légumes sont importants pour notre santé. Ils contiennent d’importants nutriments tels que les vitamines, les minéraux, les fibres et un large éventail de composés phytochimiques responsables de la couleur et des propriétés organoleptiques et bénéfiques pour la santé.

L

es vitamines, minéraux et fibres étaient considérés comme les seuls responsables des propriétés bénéfiques des fruits et légumes pour la prévention des maladies chroniques, notamment le cancer. Cependant, un certain nombre de résultats obtenus au cours des dernières années ont remis en question cette notion et il semble de plus en plus certain que la protection offerte par les fruits et légumes contre le cancer serait reliée à leur contenu en composés phytochimiques tels que l’acide ascorbique, les caroténoïdes et les composés phénoliques qui agissent comme antioxydants.

conscience de l’importance de l’alimentation. De nombreux articles de recherche montrent que les fruits et légumes sont essentiels pour la santé. Ce sont des aliments riches en fibres et en certains micronutriments essentiels. Plus récemment, ils ont été reconnus comme des sources importantes de composés phytochimiques qui, individuellement ou en combinaison, peuvent avoir des implications importantes pour la santé. Il est même conféré le statut d’« aliments fonctionnels » aux fruits et légumes en raison de la présence de bon nombre de composés phytochimiques.

Des « aliments fonctionnels »

Importance de la consommation diversifiée sur certaines pathologies

L’augmentation de l’incidence des maladies chroniques telles que le cancer et les maladies cardiovasculaires (MCV) ont fait prendre

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• Prévention du surpoids La densité énergétique des fruits et

Pr Nabila LAHLOU

Directrice pédagogique Filière Diététique-Nutrition Sup’Santé

légumes est faible : en moyenne 15 à 25 kcal pour 100 g de légumes, et 40 à 60 kcal pour les fruits. Ainsi, ils sont peu caloriques, et leur richesse en fibres les rend rassasiants. L’obésité est présente presque partout dans le monde et les fruits et les légumes permettent de contrôler la prise alimentaire et de mieux équilibrer l’alimentation en diminuant la part des sucres et des graisses. • Prévention des MCV L’influence de l’alimentation sur les MCV est bien établie avec le régime méditerranéen, riche en fruits et légumes et pauvre en graisses saturées. Grâce à leur richesse en antioxydants et en certaines fibres, les fruits et les légumes préviennent l’oxydation du cholestérol et diminuent le risque de développer une maladie cardiovasculaire. • Prévention du cancer Depuis 40 ans, de nombreuses études se sont penchées sur la relation fruits et légumes et cancers. La majorité conclut à un effet protecteur, surtout chez les fumeurs et en particulier pour les cancers des voies aérodigestives. Cet effet bénéfique s’explique par la présence d’un ensemble de composants protecteurs: fibres, vitamines, minéraux, polyphénols et autres micro-nutriments qui agissent en synergie. • Fortification des os Les fruits et les légumes constituent une source non négligeable de calcium et de potassium. Ils luttent ainsi contre la déminéralisation osseuse et sont un atout de poids dans la prévention de l’ostéoporose.



L’Entreprise du mois 1

2

Kool Food

Une jeune entreprise à la hauteur de ses ambitions Située à Casablanca, Kool Food est née depuis seulement 18 mois. Fruit d’un partenariat avec une société turque, l’entreprise ambitionne de détenir une position pertinente sur son marché. Au cœur de ce site exceptionnel, le savoir-faire de la confiserie-chocolaterie Kool Food s’est transmis et bonifié.

N

ée d’un partenariat stratégique et fort, Kool Food est une affaire maroco-turque fructueuse. L’entreprise ambitionne aujourd’hui de devenir une référence dans la production de chocolaterie-confiserie. Fruit d’un commun accord entre Anas Lahlou et Halil Ölcücüer, Kool Food est créée en 2010. Halil Ölcücüer est doté alors de 25 ans d’expérience dans le domaine de confiserie en Turquie, acquise dans la société MisBis, l’un des principaux fabricants turcs de confiserie, et dont il est toujours associé.

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Meriem EL HASSOUNI Aujourd’hui, c’est lui le Vice-Président et le Directeur de Production de Kool Food. « Les choses sont venues naturellement. Pendant que nous étions en train de discuter, nous avons décidé de créer un partenariat », se rappelle Anas Lahlou, Président de Kool Food. « Nous avons pris le concept turc et nous l’avons appliqué au Maroc. Aujourd’hui, notre activité se comporte bien, au niveau local et international. Notre partenaire est doté d’une riche et solide expérience, ce qui nous donne un coup de pouce très important », révèle Anas

Lahlou. « Au lancement de l’entreprise, la capacité de production était de 10 Tonnes/ jours. Les capacités actuelles dépassent les 50 Tonnes, et d’ici la fin d’année nous prévoyons d’augmenter la capacité à 85 Tonnes », indique-t-il. Pour accroître sa productivité et satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, Kool Food a introduit des équipements modernes et perfectionnés dans son usine.

Des produits qui séduisent… ! Les activités de Kool Food tournent autour de cinq pôles : les chocolats


Kool Food 3

1- Ligne de production du chocolat fourré. 2- Salle de remplissage de la pâte à tartiner en pot. 3- Démoulage des tablettes.

avec une gamme diversifiée (tablette, barre, fourré…), les dragées, les pâtes à tartiner, les snacks et les jus instantanés en poudre. En somme, une gamme de produits variée pour tous les goûts. L’usine est dotée de six lignes de production du chocolat d’une capacité de production de 1.100 Kg/ heure chacune, de deux lignes de production de pâte à tartiner, et d’une ligne de dragées au cacao d’une capacité de 350 Kg/heure chacune. Les barres chocolatées représentent 49% de la production de produits finis, les dragées 15%, les pâtes à tartiner 5% et les snacks salés fabriqués à base de maïs soufflé 10%. Sur un marché au goût en constante évolution et pour être toujours en phase avec la demande de ses clients, l’entreprise s’oriente vers la recherche de nouvelles gammes de produits pour continuer sa croissance. De nouveaux projets se dévoilent. Ainsi, « une nouvelle usine destinée à la fabrication du chocolat au cacao est déjà construite et prête à démarrer prochainement.

Nous attendons juste l’arrivée des machines », révèle Housna El Andaloussi, Directrice Export, Recherche et Développement. La nouvelle usine s’étale sur une superficie de 6.000 m². Aussi, l’entreprise sera bientôt dotée d’un laboratoire d’analyses internes dédié aux analyses de ses produits depuis la matière première jusqu’au produit fini.

Tout un processus

L’usine est équipée d’un parc de machines modernes et sophistiquées. Chaque unité de production a sa ligne de conditionnement. Visite guidée par Halil Ölcücüer, qui nous explique le procédé de fabrication. « La fabrication des dragées se fait selon un procédé minutieux et lent », annonce t-il. Elles sont produites dans des turbines en acier inoxydable. Les comprimés chocolatés passent dans un tunnel de réfrigération pendant 12 h. Une fois refroidis, ils sont mis en turbine pour l’étape de dragéification. Ainsi, sous l’effet de la rotation de la turbine, se

forme un voile de sucre blanc protecteur. La turbine tourne pendant presque 3h sans arrêt, jusqu’à l’obtention de l’épaisseur désirée. Pendant ce temps, un sirop de gommage est utilisé pour mouiller les noyaux chocolatés, et réparti de manière uniforme pour que la surface soit parfaitement recouverte d’une pellicule de sirop. Les noyaux chocolatés sont ensuite placés dans des caisses aérées et isolés dans une chambre de refroidissement pendant 12 h, entre 22 et 25°C. Enfin, vient l’étape du tri, avant de passer au conditionnement. « Dernière étape qui assure la qualité visuelle du produit fini », explique Halil Ölcücüer. Ces dragées sont commercialisées sous deux marques : Flopito et Dobido.

Dates clés :

Juillet 2010 : création de la société Kool Food Octobre 2010 : démarrage de son activité

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L’Entreprise du mois 4

Kool Food

5

6 5- Turbines de dragéfication. 6- De g. à dr. : Halil Ölcücüer, Vice-Président et Directeur de Production, Housna El Andaloussi, Directrice Export, Recherche et Développement, et Anas Lahlou, Président de Kool Food.

4- Salle de conditionnement des pâtes à tartiner

Pour le chocolat, en général, le processus de fabrication est moins long que celui des dragées. Véhiculée à travers des machines spécifiques, la pâte initiale de chocolat est cuite pendant 3 h à 40°C, puis versée en lamelles identiques dans des moules. Les moules sont réchauffés pendant 6 min à 26°C, puis refroidis dans un tunnel de réfrigération pendant 20 min à 8°C, une étape ultime, suivie du démoulage des tablettes. En plus de ses produits habituels, l’entreprise s’est lancée dans la production de jus et s’est dotée d’une chaîne de fabrication de jus instantanés en poudre avec différents arômes : orange, citron, pêche, cocktail, mangue, fraise et ananas. Conforme aux strictes normes de sécurité, l’accès à la salle de production est limité aux personnes qui y travaillent. « Les jus en poudre sont sensibles à plusieurs paramètres comme l’humidité, la température, et donc le respect des normes de fabrication de ce produit sont respectées », lance Housna El Andaloussi. Kool Food commercialise ses produits dans un circuit de ditribution de proximité auprès des épiceries du quartier et se positionne sur le marché d’entrée de gamme. Afin d’assurer une meilleure présence géographique nationale, l’entreprise est en train d’étendre sa couverture commerciale. « On est en train de réfléchir à diversifier notre mode de distribution pour certains produits Kool, où le mode d’achat peut se faire aussi

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bien en traditional et modern trade », annonce Salma Lahlou, Responsable Marketing à Kool Food.

Déjà un pas vers l’internationalisation !

Kool Food est une entreprise qui grandit, un succès qu’elle puise dans sa capacité à diversifier ses produits et à innover. Elle dispose d’une large gamme de produits commercialisés sous des marques propres à l’entreprise, répondant aux attentes du marché local et international. La société écoule déjà environ 30% de ses produits à l’étranger, dont l’Algérie, la Tunisie, la Jordanie, la Palestine, le Venezuela. « Les produits Kool Food ne sont pas destinés seulement au marché marocain. L’ouverture aux marchés étrangers est l’une de nos priorités », déclare Housna El Andaloussi. La société dispose déjà des compétences clés en interne afin d’affronter le marché d’export. « Il n’y a pas vraiment beaucoup de difficultés sur ces marchés, mais j’avoue que le gouvernement marocain est en train de mettre en place des facilités pour encourager la production nationale et les flux commerciaux », renchérit Anas Lahlou. Conclusion : « il suffit de bosser et de se lever tôt », déclare-t-il.

Pour mieux servir ses clients

Kool Food a récemment créé un département marketing. « Partant d’une logique -le marketing est la différence- et opérant dans un marché

très concurentiel, les responsables de Kool Food comptent dès à présent retravailler leur stratégie de marque, afin de créer un «brand equity» qui s’inscrit dans le temps et une prise en considération ultime du ‘‘consumer behaviour’’ », révèle Salma Lahlou. Pour entreprendre une communication efficace, et donner une image tout à fait claire sur ses produits et atteindre d’autres clients, Kool Food compte donc lancer une campagne de communication en 2013. « Notre prochaine étape est de nous faire connaître. Et avec cette nouvelle optique marketing, il est prévu dans les mois à venir de lancer une campagne de communication afin que nous puissions aussi adopter une stratégie ‘‘pull’’ dans notre domaine d’activité », conclut, Salma Lahlou.

Chiffres clés :

Superficie initiale de l’usine : 4.500 m² Superficie de l’usine actuelle : 6.500 m² Superficie de la seconde usine : 6.000 m² Investissement : 50 millions de Dirhams Capacité de production des lignes de : - chocolats : 1.100 Kg/ heure - dragées : 350 Kg/heure - pâte à tartiner : 350 Kg/heure - jus en poudre : 250 Kg/ heure 350 salariés Nombre de références : 100



FOOD Mondain

Finale du Concours Aiguebelle de chocolaterie, le 16 mai 2012 à Casablanca Amine Berrada, Directeur Général d’Aiguebelle, remet son prix à la gagnante du concours étudiants, Rehab Lazrak, de l’ISHR Polo.

Lancement par Coca-Cola Maroc et le Département d’Etat Américain d’un programme de bourses d’études

Brian Shukan (à g.), Consul Général et représentant du Département d’Etat Américain, et Omar Bennis (à dr.), Directeur des Affaires Publiques et de la Communication de Coca-Cola Maroc, encadrent les jeunes étudiants qui suivront le programme d’entreprenariat à la Kelley School of Business de l’Université d’Indiana.

7ème édition du Concours National Macao-Pastor

Jamal Eddine Med Idrissi, Directeur de la Direction des Ressources et de la Formation au Département du Tourisme – Rabat, entouré des participants.

Atelier sur les HCFC, le 6 juin 2012 à Marrakech

Photo de famille réunissant les représentants du MCINET, du CMPP et de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel), et les membres de l’Association Marocaine des Professionnels du Froid (AMPF) et de l’APAPHAM (Association Professionnelle des Armateurs de la Pêche Hauturière au Maroc).

2èmes Assises de la Certification, le 7 juin 2012 à Casablanca Photo de famille avec les lauréats des Trophées ACM.

3ème Trophée du Golf du Transport et de la Logistique

On reconnaît Younes Filali (à dr.), nouveau Directeur de Branoma, à côté de Pierre Dedieu, DG de Forges de Bazas.

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Délices d’initiés Barbecue Fest 2ème édition à Saidia La seconde édition du Festival International des Arts du Méchoui et de la Grillade, « Barbecue Fest », qui devait initialement se tenir en 2011, se déroulera finalement les 7 et 8 juillet prochains à Saidia. Organisé par l’Association Marocaine du Barbecue, cet événement intervient en préambule à l’organisation des 12èmes Championnats du Monde du Barbecue, qui se tiendront en septembre 2013 au Maroc, toujours à Saidia. Rappelons que Younes Foudil, Président de l’Association Marocaine du Barbecue, est Secrétaire Général de la World Barbecue Association. Selon les organisateurs, cette manifestation répond à un double objectif : « il s’agit dans un premier lieu de sauvegarder et promouvoir le Méchoui comme l’un des arts festifs les plus raffinés de la gastronomie marocaine, notamment dans ses variantes régionales. En second lieu, il s’agit d’assurer les moyens d’innovation adéquats pour cet aspect du patrimoine gastronomique national et d’encourager la pratique du barbecue parmi le grand public marocain dans la perspective de l’organisation du Championnat du Monde en 2013. » Quelques 20.000 festivaliers sont attendus. La 1ère édition du Barbecue Fest, en 2010, en avait accueilli 4.000.

Stévia Sucrunion mise sur la stévia

Aiguebelle Un projet au Cameroun

Les agro-industriels marocains semblent confiants dans le potentiel de la stévia, cet édulcorant naturel de plus en plus plébiscité au niveau mondial. Ainsi, après avoir innové en juin 2011 avec le premier sucre allégé à la stévia, commercialisé sous la marque « SucreLight », et le lancement en cours de sa version en sucre roux, la société Sucrunion prépare une gamme de produits 100% stévia et 0 calorie. En morceaux, en pastilles et en poudre, cette nouvelle offre sera donc complète et lancée prochainement sous la marque « Sucrévia ».

La Compagnie Chérifienne de Chocolaterie a bel et bien un projet d’implantation au Cameroun. Selon la Direction Générale d’Aiguebelle, il s’agira d’une unité de fabrication et d’une plate-forme logistique. Une façon de sécuriser et maîtriser son approvisionnement en cacao ?

Citruma Extension de gamme

Sodalmu Certification en cours

Stockpralim Des biscuits en route !

Pour cette saison estivale, Citruma relance sa gamme de pur jus et nectars de sa marque phare « Marrakech » avec un nouveau packaging et une nouvelle segmentation « Marrakech Premium » et « Marrakech Plaisir ». L’entreprise ne s’arrêtera pas là puisque de nouveaux parfums seront lancés ensuite en juillet.

Filiale du groupe Unimer, Sodalmu, société de production de boissons, est aujourd’hui en cours de certification ISO 9001 et ISO 22000 pour ses lignes de fabrication de soft drinks et d’eau de table.

La société Stockpralim, opérant dans la distribution et la fabrication de produits alimentaires, a récemment entrepris une extension au niveau de son unité de fabrication. Outre l’accroissement des cadences, l’entreprise prévoit de lancer très prochainement une nouvelle gamme de biscuits. A suivre …

La bouteille végétale de Sidi Ali Premiers pas vers le consommateur ? Les Eaux Minérales d’Oulmès seraient en train de préparer la mise sur le marché marocain de leur dernière innovation : la bouteille Sidi Ali 100% végétale. En effet, ce ne sont pas moins de 100.000 bouteilles qui ont quitté le site de production en direction des dépôts. Le prix de vente au public n’étant pas encore fixé, la commercialisation du produit se fait attendre. A suivre …

Les managers qui bougent AFEM

Laila Miyara, Directeur Général d’Arcane Edition, succède à Soraya Badraoui Drissi à la présidence de l’Association des Femmes Chefs d’Entreprise.

Brasseries du Maroc

Younes Filali a été nommé fin avril en tant que Directeur des Brasseries du Nord Marocain (Branoma) et région nord-orientale. M. Filali était auparavant au poste de Directeur Commercial CHR et revendeur pour l’activité vins et la chaîne de cavistes Nicolas.

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FOOD MAGAZINE N° 45 15 Juin - 15 Juillet 2012




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