FOOD Magazine 115

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Interview « Plutôt que parler de concurrence entre le Maroc et la France, je dirais que nous évoluons aujourd’hui vers une relation gagnant-gagnant » Bruno Dupont, Président de l’Interfel et du Sival

N°115

15 Novembre - 15 Décembre 2018

35 DH

Filière avicole

Le secteur moderne y laisse encore des plumes !

SALON

PROCESS

MARCHES

ENTREPRISE DU MOIS

SIAL Paris 2018 Un flux record de plus de 300.000 professionnels

Pasteurisation à froid par haute pression

Innovation Les Grands Prix du SIAL Paris 2018

Société Indoka Premier sel régime au Maroc !



L’Interview

Bruno Dupont, Président de l’Interfel et du Sival

Plutôt que parler de concurrence entre le Maroc et la France, je dirais que nous évoluons aujourd’hui vers une relation gagnant-gagnant Président du SIVAL (salon international professionnel des productions végétales : fruits et légumes, arboriculture, viticulture, horticulture, plantes aromatiques et médicinales…), Bruno Dupont est également arboriculteur et préside l’Interfel (interprofession française des fruits et légumes) depuis 2012. C’est aussi un fin connaisseur du Maroc. Pour FOOD Magazine, il évoque les ambitions de la prochaine édition du SIVAL, les difficultés et les enjeux du secteur des fruits et légumes en France, ainsi que les relations entre les deux pays. FOOD Magazine La 33ème édition du SIVAL, salon des productions végétales, se tiendra en janvier 2019 à Angers, France. Vous en êtes le président : quel est le bilan de l’édition 2018 et quelles seront les nouveautés de l’édition 2019 ? Bruno Dupont L’édition 2018 a accueilli 24.000 visiteurs (de 42 nationalités différentes). Le bilan est donc très positif puisque le nombre de visiteurs augmente chaque année. Le nombre d’exposants est également en plein essor et le SIVAL accueillera plus de 650 exposants en janvier prochain (dont 15% d’étrangers). Dans cette perspective de développement et pour répondre à cette forte demande, le SIVAL continue de s’agrandir en 2019 avec une surface totale brute de 32.000m² et une surface nette de stands de de 17.300 m2. Concernant les nouveautés cette année, le SIVAL proposera un pôle dédié à l’innovation. En effet, depuis sa création, le salon est tourné vers les techniques de production qui feront

l’agriculture de demain. Pour 2019, l’innovation sera une nouvelle fois bien présente au cœur de ce nouvel espace mais aussi grâce aux nombreux événements tels que le Concours SIVAL Innovation et le Concours AGreen Startup. Autre nouveauté cette année, une application SIVAL permettra aux visiteurs de préparer leur visite du SIVAL en sélectionnant des conférences à ne pas manquer mais aussi les exposants à rencontrer. Enfin, pour 2019, le SIVAL a décidé de mettre un pays à l’honneur : les Pays-Bas. Quelles sont vos ambitions pour le SIVAL 2019 et au-delà ? L’ambition du SIVAL est bien sûr de grandir mais en conservant sa dimension humaine et conviviale, qui contribue à son succès. C’est une chose essentielle. C’est aussi, et cela depuis sa création, être porteur d’une agriculture innovante qui répond aux enjeux à venir : explosion démographique, attentes environnementales et socié-

tales, pérennité économique de nos exploitations… Les défis sont nombreux et bien présents. Le SIVAL a à cœur d’ouvrir le champ des possibles en apportant des réponses réalisables aux agriculteurs et aux acteurs du secteur. Le SIVAL expose de nombreuses solutions innovantes. Les conférences sont aussi là pour pousser la réflexion et donner un nouveau regard sur des méthodes de production alternatives. Recevez-vous des visiteurs et/ou exposants du Maroc ? Comment évolue cette participation et que viennent-ils chercher au SIVAL ? Bien sûr ! Le SIVAL accueille des visiteurs du Maroc. Une délégation marocaine sera d’ailleurs présente en 2019. C’est avant tout un échange qui s’opère sur nos méthodes de production respectives mais aussi sur l’avenir de notre profession. L’idée n’est pas de faire chacun de son côté mais bien de trouver des synergies, des alliances.

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FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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FOCUS

Filière avicole Le secteur moderne y laisse encore des plumes !

Acteur clé de l’économie marocaine avec un chiffre d’affaires de 28 milliards de dirhams, la filière avicole affiche un dynamisme remarquable et a su tirer profit des contrats-programmes établi entre l’État et la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc (FISA). Le secteur avicole est dominé par deux secteurs : l’un est traditionnel, fermier, et l’autre moderne intensif. Certes, le second a connu un essor remarquable, mais des efforts restent cependant à consentir pour le premier, notamment en ce qui concerne la modernisation des tueries traditionnelles.

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SALON

SIAL Paris 2018 Un flux record de plus de 300.000 professionnels En l'espace de seulement 5 jours, le SIAL Paris 2018 a accueilli, du 21 au 25 octobre derniers, plus de 300.000 acteurs de la filière, sur une surface équivalente à plus de 100 supermarchés mis bout à bout, proposant en rayon plus de 400.000 produits ! Un événement international qui n’a mis en avant que du positif : du business, de l’innovation, du dynamisme et du challenge !

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MARCHES

Innovation Les Grands Prix du SIAL Paris 2018

L’innovation est bel et bien la marque de fabrique du SIAL Paris. Cette année, ce salon international de l’agroalimentaire, dont la dernière édition s’est tenue du 21 au 25 octobre 2018, a connu une hausse de 10% du nombre de nouveaux produits présentés à la sélection « SIAL Innovation ». Parmi eux, 15 ont été distingués lors des Grands Prix SIAL Innovation 2018 Découvrons-les ensemble !

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L’ENTREPRISE DU MOIS

Société Indoka Premier sel régime au Maroc ! Située dans la zone industrielle de Sidi Slimane Moulkifane à Meknès, sur une superficie de 2.500 m², Indoka est une entreprise marocaine de fabrication de produits agroalimentaires, comme le sel et les vinaigres de fruits, mais aussi de compléments alimentaires et de produits cosmétiques, élaborés à partir de matières premières soigneusement cueillies dans ses propres champs : PAM d’Or.

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Edito

N° 115 • 15 Novembre / 15 Décembre 2018

L’INTERVIEW

Florence CLAIR

3 Bruno Dupont, Président de l’Interfel et du Sival 5 Editorial

6 Agenda L’ACTU 8 20 22 23

Maroc Monde Tableau de bord Veille réglementaire

SALON

27 SIDATTES

RESSOURCES

38 L’offre céréalière française

PROCESS

40 Équipements : Pasteurisation à froid 42 Nouveautés : Solutions Fournisseurs

Qualité

44 Détection des pesticides

MARCHES

48 Lancements Maroc 50 Lancements Monde

56 FOOD Mondain 58 Délices d’initiés

Rédactrice chef Directeur deenpublication

Filière avicole, un problème insoluble ? À la veille du salon Dawajine, ce sont des chiffres tout simplement édifiants que le Président de l’ANAVI (Association Nationale des Abattoirs Avicoles) révèle dans notre dossier consacré à la filière avicole : le nombre de « riachates », ces tueries informelles présentes dans tous les souks du Maroc, est passé de 8.000 à 13.900 selon le dernier recensement du Ministère de l’intérieur, soit une augmentation de 74% ! À l’inverse, plusieurs abattoirs modernes ont dû mettre la clé sous la porte. Pourtant, depuis des années, les professionnels réclament une action concrète du Ministère de l’intérieur pour d’une part cesser de donner de nouvelles autorisations aux riachates, et d’autre part lancer un programme de modernisation de ces points de vente afin de les mettre aux normes. Las, leurs doléances restent pour l’instant lettre morte… Et l’abattage des poulets demeure le maillon faible d’une filière qui a, pour le reste, su tirer bénéfice du Plan Maroc Vert et des contrats-programmes avicoles successifs pour se moderniser et développer la production. Ce mois de novembre est également l’occasion de revenir sur le riche programme de ces dernières semaines avec de nombreux événements couverts par notre équipe et que vous retrouverez en détail dans nos rubriques Actus, Salons et Ressources : filière dattes, céréales, formation, investissement… les thèmes sont variés ! L’incontournable SIAL Paris 2018 est bien sûr à l’honneur pour vous faire partager l’ambiance du pavillon marocain et vous faire découvrir toutes les innovations récompensées par des Grands Prix. Bonne lecture !

57 Bulletin d'abonnement

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Agenda Salon Agrofood & Plastprintpack West Africa (Abidjan, Côte d’Ivoire) 20 au 22 novembre 2018 5ème édition du salon qui s’adresse aux agriculteurs, éleveurs, fabricants de produits alimentaires et de boissons, commerçants alimentaires et professionnels de la restauration et de l‘hôtellerie. Et aussi à l'industrie de la plasturgie, de l'impression et de l'emballage.

Directeur Général Directeur de publication Adel AMOR a.amor@foodmagazine.ma Rédacteur en chef Florence CLAIR f.clair@foodmagazine.ma Journalistes Maria MOUHSINE m.mouhsine@foodmagazine.ma Nargys ES-SETTE n.essette@foodmagazine.ma

Festival de Gastronomie Péruvienne (Casablanca, Maroc) 27 novembre 2018 4ème édition du festival pour la promotion de la richesse culinaire et de la diversité culturelle et touristique du Pérou en Afrique du Nord

Assistante de direction Siham AIT SI BELLA assistante@foodmagazine.ma Comptabilité Abdelaziz TOUHAM Conception graphique Othman EL MAHFOUDI o.elmahfoudi@foodmagazine.ma

Amal LOUDIYI a.loudiyi@foodmagazine.ma Imprimerie Rotaco - Casablanca Distribution Maroc : Sapress

FOOD MAGAZINE Une publication de

Silvestri Media L'info et + …

Dossier de presse 15/08 Dépôt légal 0046/2008 ISSN : 2028-0335 AVENUE DES F.A.R ,119 Espace Sofia B1 CASABLANCA 20000 Tél. : +212 522 30 62 79/80 Fax : +212 522 44 14 05 contact@foodmagazine.ma www.foodmagazine.ma

Crédit photo de couverture : © kokotewan

Publicité Mostafa BENCHARFA m.bencharfa@foodmagazine.ma

OIC Halal Expo (Istanbul, Turquie) 29 novembre au 2 décembre 2018 Foire international de l’alimentation et des cosmétiques halal. Morocco Food Expo 2018 (Casablanca, Maroc) 1 au 3 décembre 2018 Salon international de l'alimentation et de l'agriculture au Maroc. Dawajine 2018 (Casablanca, Maroc) 4 au 6 décembre 2018 21ème édition du salon avicole sous le thème : « l’aviculture, levier de la sécurité alimentaire en Afrique ».

All4Pack (Paris, France) 26 au 29 novembre 2018 La nouvelle édition du salon de l’emballage, All4Pack Paris, rassemblera cette année 87.000 professionnels pour 4 jours d’échanges, de démonstrations et d’innovation. Ce salon international s’adresse aux décideurs issus des secteurs de l’agroalimentaire, des boissons et liquides, de la cosmétique/ beauté/hygiène, de la santé/ pharmacie, de la distribution, du e-commerce, des biens de consommation et des biens industriels.

SIRHA (Lyon, France) 26 au 30 janvier 2019 Rendez-vous mondial de la restauration et de l'hôtellerie. ISM (Cologne, Allemagne) 27 au 30 janvier 2019 Salon international le plus grand du monde pour la confiserie et les snacks. Europain (Paris, France) 3 au 6 février 2019 Salon phare de la boulangerie, pâtisserie, glacerie, chocolaterie et confiserie. Fruit Logistica (Berlin, Allemagne) 6 au 8 février 2019 Premier salon du commerce international des fruits. Biofach (Nuremberg, Allemagne) 13 au 16 février 2019 Salon leader international des produits biologiques.

Plast Pack in Pack Expo (Casablanca, Maroc) 12 au 15 décembre 2018 3ème édition du salon International du packaging et des solutions d'emballage SIVAL (Angers, France) 15 au 17 janvier 2019 Salon interprofessionnel des techniques vitivinicoles, horticoles, arboricoles et légumières. Sigep (Rimini, Italie) 19 au 23 janvier 2019 Salon international des glaces, de la pâtisserie et de la boulangerie artisanales.

Salon International de l’Agriculture (Paris, France) 23 février au 3 mars 2019 Le salon est organisé autour de 4 univers : élevages & ses filières, la gastronomie d'ici et d'ailleurs, les cultures et filières végétales, les métiers et services de l'agriculture. Djazagro (Alger, Algérie) 25 au 28 février 2018 Salon professionnel de la production agroalimentaire. M.A.D.E (Paris, France) 19 et 20 mars 2019 Salon international des marques de distributeurs alimentaires.

Nos Annonceurs All4Pack............................................................................. 19 Cimbria..................................................................................9 Foods & Goods....................................................................7 Hit Radio............................................................................ 55 Intersicop............................................................................17 Kool Food........................................................................... 25 Madec.................................................................................51

Partners & Partners.............................................................2 Plast Pack.......................................................................... 60 Qualimag........................................................................... 33 Silvestri Media................................................................... 58 Steriflow..............................................................................11 VCR.................................................................................... 59



L’Actu Ebertec Deux nouveaux points de vente innovants • Impayés

Coface vient de publier son « Baromètre risques pays & sectoriels » pour le 3ème trimestre 2018, ainsi que la carte mondiale des risques d’impayés par pays. Le tout est disponible en ligne.

• Zone industrielle

À l’occasion du Forum d’affaires Maroc-France, deux conventions de partenariat ont été signées pour le développement, la commercialisation et la gestion du parc industriel et logistique d’El Marsa, dans les environs de Laâyoune. Ce projet contribuera à renforcer les capacités industrielles et d’exportation de la région, notamment dans le secteur des produits de la mer.

• Solaire et agriculture

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a visité un projet pilote d’énergie solaire à Tamassint (région d’Errachidia). Sur 260 hectares, 42 jeunes d’Errachidia bénéficieront d’une plantation de 3 ha de palmiers chacun.

En septembre, le distributeur de boissons Ebertec a dévoilé deux nouveaux concepts de magasins dédiés aux vins et spiritueux à Casablanca, proposant des expériences d’achat inédites : L’Art du Vin (quartier Oasis) et Les Comptoirs du Vin (ouverture prévue d’ici la fin de l’année). L’ouverture de ces deux concept stores s’accompagne d’un élargissement de l’offre à des produits d’exception, fruit d’accords de représentation exclusifs avec de grandes maisons telles que le groupe Witradis (leader des réseaux de cavistes en franchise en France) et La maison du whisky (importateur officiel et distributeur exclusif de plus de 2.500 références de whiskies et spiritueux du monde). Au programme de ces deux points de vente : un large éventail de références organisées par univers, un service attentif, des conseils personnalisés et des prix au plus juste. L’Art du Vin, espace convivial de 200 m2 pensé pour offrir un véritable voyage initiatique, satisfera l’amateur en recherche de produits d’exception et de conseils personnalisés. Il est doté d’un espace épicerie fine. Les Comptoirs du Vin, conçus comme des points de vente de proximité sur environ 80 m2 avec un espace snacking, permettront de satisfaire aisément

StartUp Maroc Roadshow Oujda 2018 Deux projets agroalimentaires en tête

• Oléiculture

Une production record d’olives est attendue cette année au Maroc. Avec une superficie cultivée de 957.000 ha, elle devrait atteindre 2 millions de tonnes, soit 22,3% de plus que lors de la campagne précédente.

• Agrumiculture

Même chose pour les agrumes, qui devraient atteindre le chiffre record de 2,62 millions de tonnes pour une superficie de 117.004 ha, soit une hausse de 17% par rapport à la précédente campagne agricole.

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et rapidement une clientèle plus pressée. Ces deux concept stores très différents poursuivent la même finalité : faciliter l’accès aux consommateurs à des produits de qualité dans un environnement adéquat et socialement responsable. Une dizaine de magasins L’Art du Vin et une trentaine de points de vente Les Comptoirs du Vin devraient ouvrir sur les dix prochaines années au Maroc. Ces ouvertures se traduiront par la création de quelque 300 à 400 emplois permanents directs et induits en amont dans les plateformes logistiques, les unités agricoles et industrielles ainsi que les services administratifs.

Du 2 au 4 novembre 2018, StartUp Maroc a organisé, en partenariat avec le programme « Minajliki » de l’APEFE (coopération belge) et Molengeek (espace dédié aux startups à Molenbeek), la 2ème édition du beMor(e) startup camp à Oujda. Cette 38ème édition de StartUp Maroc Roadshow avait pour objectif de connecter l’écosystème startup marocain et belge et rassembler des entrepreneurs et mentors du Maroc et de la Belgique afin de favoriser la création d’entreprises et accompagner les startups.

FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

Cette 2ème édition de beMor(e) startup camp a rencontré un grand succès : 260 présents à la cérémonie d’ouverture dont 24 entrepreneurs de Belgique, 150 participants tout au long du week-end, en provenance de la région d’Oujda mais également de Bruxelles et des différentes régions du Maroc, 36 idées présentées et 17 équipes formées. 17 mentors de différents profils ont accompagné les équipes durant les 54 heures afin de concrétiser leur projet de startup et deux mentors techniques les ont assistés pour créer leurs prototypes. Les deux premiers prix ont été remportés par des projets dans le secteur agroalimentaire. BBS, startup spécialisée dans la biotechnologie alimentaire pour le traitement et la conservation des olives, s'est hissée à la 1ère place de la compétition, tandis que le 2ème prix a été décerné à Oujda cake, startup spécialisée dans la fabrication des tartes avec un design professionnel à partir d'une application mobile.


Maroc CFCIM Inauguration des locaux hébergeant les startups finalistes du Kluster La Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) a officiellement inauguré le 18 octobre dernier les locaux qu’elle met gracieusement à la disposition des cinq startups finalistes (ExVivo, Bassite IT, Luxonik, Kitimimi et Cuimer) de sa première édition du Kluster CFCIM. Ces porteurs de projets innovants disposent depuis juillet 2018 d’espaces de travail entièrement équipés au sein même du siège de l’Institution. Dans la continuité de la politique RSE de la CFCIM, qui œuvre quotidiennement au développement du tissu entrepreneurial marocain, les organisateurs du Kluster CFCIM se sont fortement mobilisés pour permettre à ces jeunes pousses d’évoluer dans un environnement propice à la réalisation de leurs ambitions, pour qu’elles puissent se concentrer exclusivement sur leurs objectifs professionnels dans des conditions optimales. Des entreprises de premier plan engagées pour l’entrepreneuriat des jeunes se sont également associées à cet élan et ont souhaité apporter leur contribution : c’est ainsi que la généreuse participation financière de BMCI a permis la concrétisation du projet et qu’Orange a gracieusement équipé les locaux (connexion wifi et lignes téléphoniques) et offert à chacun des candidats sélectionnés trois forfaits mobiles et des smartphones. Foods & Goods a de la même façon toujours répondu présent : le distributeur, qui a sponsorisé l’ensemble des évènements dès le lancement de l’aventure Kluster CFCIM, a remis à chaque invité un assortiment de ses produits alimentaires et de ses boissons de marques internationales. Outre l’hébergement de leur activité par la CFCIM pour une durée de 18 mois, les startups bénéficient d’une adhésion gratuite aux services de la Chambre pour une période allant jusqu’à deux années, d’un mentoring par un dirigeant d’entreprise de renom, de la mise à disposition d’un réseau d’experts dans différents domaines et aussi de cycles de formation dispensés conjointement par la CFCIM et le cabinet Officium Maroc. Parallèlement, l’organisation par la CFCIM d’évènements spécifiquement destinés aux startups a pour objectif d’élargir leur cercle et d’attirer de nouveaux talents.

CFCIM 3ème édition du Trophée de Golf Le 6 octobre dernier, la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) a organisé la 3ème édition de son Trophée de Golf sur le prestigieux parcours du Pullman Royal Golf d’El Jadida. Cette journée orientée loisir et networking a réuni plus de 70 dirigeants d’entreprise passionnés par le golf. Lors de cette manifestation sportive organisée autour de la formule de jeu « scramble à 4 », 18 équipes se sont affrontées et ont défendu les couleurs de leur entreprise sponsor. Cette 3ème édition du Trophée de Golf était sponsorisée par Orange, Foods & Goods, San Pellegrino, Volubilia, Tectra, Quadran Maroc et AccorHotels.

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L’Actu Kowork Ouverture à Casablanca d’un 1er espace de coworking • IDE

Selon un rapport d’Ernst & Young, le Maroc et l’Afrique du Sud se partagent la 1ère place en termes de destination des investissements directs de l’étranger (IDE) en Afrique, avec 96 projets chacun.

• Conseil agricole

Le Maroc et l’Allemagne ont signé une convention pour renforcer l’action du Centre de Conseil Agricole maroco-allemand (CECAMA). L’objectif est de renforcer et valoriser les acquis réalisés par le CECAMA et de lui donner plus d’autonomie.

Kowork, nouvel acteur dans le secteur de la mise à disposition d’espaces de travail, a ouvert à Casablanca son premier espace de bureaux et coworking, proposant des services de bureaux équipés, de salles de réunion, d’espaces de coworking, de bureaux virtuels, de bureaux de secours et de domiciliation. Kowork propose des solutions innovantes pour entreprises et individus permettant d’avoir des environnements de travail prêts à l’emploi, sans frais d’aménagement et avec une flexibilité totale de la durée d’engagement. Reda Layt, fondateur de Kowork et précédemment Directeur Général de Groupon, explique que « les habitudes de travail et les besoins des entreprises ont changé, et l’offre immobilière doit s’adapter. L’approche traditionnelle, consistant à signer un bail de 3 ans, aménager l’espace et gérer en direct les prestataires de sécurité ou de propreté, est inadaptée pour beaucoup d’entreprises qui préfèrent consacrer leurs ressources en temps et en argent à leur cœur de métier. » Kowork propose aussi ses services aux propriétaires de biens immobiliers et de plateaux de bureaux : grâce à des modèles de « revenue share » ou de « management », courants dans des industries telles que l’hôtellerie, ces propriétaires peuvent valoriser leurs actifs. Kowork, qui s’inspire de certains leaders du secteur à l’échelle internationale, a comme objectif affiché de devenir un acteur de premier plan à l’échelle africaine. « Nous avons choisi le Maroc pour démarrer notre implantation en Afrique car son potentiel est intéressant. Notre objectif est de développer rapidement notre présence sur les principaux marchés du pays et de continuer notre expansion en Afrique », conclut Reda Layt.

Coopération sud-sud Formation en parasitologie animale en faveur de 12 pays africains

ONSSA Bilan du contrôle sanitaire durant le 3ème trimestre 2018

L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) et l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) ont piloté cette année une série de formations dans le domaine de la parasitologie animale et tout particulièrement l’helminthologie. La dernière action en date a été organisée par l’Unité de Parasitologie de l’IAV Hassan II, dans le cadre du fonds d’Appui à la Promotion de la Coopération Triangulaire entre le Maroc, la Belgique et les autres pays africains. Il est important de noter que le parasitisme pèse lourdement sur les différentes productions animales en Afrique Subsaharienne, où l’élevage est caractérisé par son mode de conduite quasi extensif. Ce système d’élevage rend les animaux exposés en permanence à de nombreuses infestations parasitaires graves sur le plan sanitaire et économique. Douze ressortissants de 12 pays (Ethiopie, Gambie, Ghana, Liberia, Malawi, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Sud Soudan, Swaziland, Tanzanie et Zambie) ont pris part à cette formation, qui a eu lieu entre le 24 septembre et le 10 octobre 2018. Cette formation a visé le renforcement des capacités des ressortissants de ces pays en matière de maitrise des outils de lutte contre les infestations helminthiques, et la définition d’une stratégie de lutte organisée et intégrée contre ces maladies parasitaires à impact économique majeur. Ceci par le transfert des technologies pour le diagnostic, la gestion stratégique du polyparasitisme et les recommandations de solutions alternatives à la chimiorésistance.

Les contrôles des produits alimentaires effectués par les services de l’ONSSA au cours du 3ème trimestre de l’année 2018 ont concerné 2.882.385 tonnes de divers produits. Au niveau du marché local, les inspecteurs de l’ONSSA ont réalisé 15.506 visites de contrôle sur le terrain, dont 3.707 en commissions provinciales et préfectorales. Les investigations au niveau du marché local ont abouti au contrôle de 380.061 tonnes de produits alimentaires ; à la saisie et à la destruction de 1.849 tonnes de produits alimentaires impropres à la consommation ; à la transmission au parquet de 393 dossiers pour jugement. À l’importation, 1.947.103 de tonnes de produits alimentaires ont été contrôlées. À l’issue de ces contrôles, 5.909 certificats d’admission ont été délivrés et 1.010 tonnes de produits ont été refoulées pour non-conformité aux normes réglementaires en vigueur. À l’exportation, 555.220 tonnes de produits alimentaires ont été contrôlées et ont abouti à la délivrance de 14.634 certificats sanitaires et phytosanitaires. Par ailleurs, dans le cadre de ses missions et de son programme préventif, conformément aux dispositions de la loi 28.07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires, les services de l’ONSSA ont délivré au cours de ce trimestre 228 agréments et autorisations sanitaires aux établissements et entreprises alimentaires ; réalisé 611 visites de suivi pour vérifier le respect et le maintien des exigences sanitaires ; effectué 553 visites d’inspections lors des opérations de certification ou d’enquêtes sanitaires ; procédé à la suspension de l’agrément ou autorisation sanitaire de 12 établissements ; procédé au retrait de l’agrément ou autorisation sanitaire à 17 établissements.

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Maroc Journée Mondiale de l’Alimentation « Agir pour l'avenir, la Faim Zéro en 2030, c'est possible » À l’instar des pays membres de la FAO, le Royaume du Maroc célèbre le 16 octobre de chaque année la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA) et ce, conformément à l’appel de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), de sensibiliser et mobiliser davantage les populations sur les questions alimentaires, nutritionnelles et de préservation des ressources naturelles. Il s’agit également d’attirer un maximum d'attention sur la problématique de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté dans le monde. Dans ce cadre, le Secrétaire Général du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (MAPMDREF), Mohammed Sadiki, accompagné de Florence Marie Rolle, représentante de la FAO au Maroc, a présidé le 26 octobre dernier à Rabat, l’ouverture du séminaire national sous le thème « Agir pour l'avenir, la Faim Zéro en 2030, c'est possible ». Cette édition, marquée par le 73ème anniversaire de la création de la FAO, a mis l’accent sur l’éradication de la faim et a interpellé sur les enjeux de fonds que posent le développement de l’agriculture et de l’alimentation à l’échelle mondiale. M. Sadiki a précisé dans son allocution d’ouverture que le Maroc a, sous les orientations de Sa Majesté le Roi, lancé des chantiers solides pour surmonter les entraves au bon fonctionnement des secteurs productifs et créateurs de richesse dont l’agriculture. Il a ajouté que la mise en œuvre du Plan Maroc

Vert et du plan Halieutis, en cohérence avec les autres grands chantiers socio-économiques structurants, est la parfaite illustration des engagements durables pris par le Royaume depuis plus d’une décennie. M. Sadiki a également souligné que la reconnaissance par la FAO du Plan Maroc Vert comme modèle en matière de développement du secteur agricole conforte le Royaume dans son approche de transfert d’expertise et de coopération rapprochée avec ses partenaires africains dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Lors de la journée, les interventions ont porté sur les efforts qui restent à déployer pour parvenir à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des conditions de vie des populations, à travers la lutte contre la faim, la pauvreté et la vulnérabilité.

OCP « Act4Farmers », un programme en faveur des agriculteurs Le groupe OCP a lancé le 10 octobre dernier dans la commune rurale de Kasbat Al Troch à Oued Zem (région Beni Mellal-Khénifra), une nouvelle initiative de volontariat d'entreprise au profit des agriculteurs de son programme « Act4Farmers ». Rappelons que le programme « Act4Community », lancé en juillet 2017, est une initiative encourageant les collaborateurs du groupe OCP à s'engager dans des projets à vocation citoyenne au profit des communautés. Pour la campagne agricole 20182019, ce dispositif de proximité prévoit des actions ciblées dans près de 28 provinces permettant de proposer un accompagnement diversifié aux agriculteurs. Centré sur l'agriculteur comme réel acteur du changement, il s'appuie sur la démarche scientifique comme levier clé pour une agriculture prospère et durable. Les membres de cette équipe proposent un accompagnement personnalisé aux agriculteurs des régions dans lesquels ils sont présents, articulé autour de l'offre produits qui est disponible au Maroc à travers les partenaires fabricants-distributeurs du groupe OCP. FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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L’Actu McDonald’s Big Mac fête ses 50 ans ! McDonald’s a célébré, le 22 octobre dernier au Maroc, le 50ème anniversaire du Big Mac. Imaginé et créé par Jim Delegatti, franchisé McDonald’s à Pittsburg en 1967, le Big Mac rencontra un tel succès que Ray Kroc, fondateur de McDonald’s, décida de le généraliser à tous les restaurants de l’enseigne. « Depuis son lancement dans une entreprise familiale McDonald’s il y a 50 ans, le Big Mac a parcouru le monde et est apprécié dans des villes allant de Marrakech à Chicago, offrant des moments délicieux et agréables aux gens partout dans le monde », a déclaré Steve Easterbrook, Président et PDG de McDonald’s. Le succès est tel dans le monde entier, que le célèbre magazine The Economist a même utilisé son nom pour créer l’indice Big Mac en 1986, un outil économique qui compare le pouvoir d’achat des différentes devises internationales année après année. Le Big Mac est devenu ainsi le seul burger au monde à donner son nom à un indice économique qui permet de comparer le coût de la vie dans différents pays et de savoir si une monnaie est surévaluée ou sous-évaluée, par rapport au dollar américain. À l’occasion de cet anniversaire, McDonald’s s’est d’ailleurs inspiré de cet indice pour créer le MacCoin, une monnaie mondiale en édition limitée, soutenue par l’image internationale du Big Mac. Plus de 6,2 millions de MacCoins seront distribués dans plus de 50 pays jusqu’à épuisement des stocks. Ces pièces commémoratives comportent cinq dessins uniques, chacun

représentant une décennie du Big Mac. La face avant du MacCoin célèbre elle le 50ème anniversaire du Big Mac. Cette monnaie, que les fans marocains ont pu se procurer dès le 23 octobre dernier, peut être partagée, collectée et échangée contre un Big Mac gratuit dans tous les restaurants McDonald’s. 10.000 MacCoins sont ainsi remis dans tous les restaurants au Maroc à l’achat des 10.000 premiers menus Big Mac ou Grand Big Mac. Chaque MacCoin pourra alors être échangé contre un sandwich gratuit dans les restaurants McDonald’s au Maroc et dans de nombreux pays, et ce, jusqu’au 31 décembre 2018.

IAV Hassan II 1ère édition du concours d'idées innovantes

IMANOR 4ème édition du Forum National de Normalisation

Dans le cadre de la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMAFAO) qui s'est tenue le 16 octobre dernier à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, le Secrétaire Général du MAPMDREF, Mohammed Sadiki, la Représentante de la FAO, Florence Marie Rolle, le Directeur de l'IAV, Ali Hammani, et le Directeur de la DEFR, Bilal Hajjouji, ont procédé à la remise des prix au titre de la 1ère édition du concours d’idées innovantes. Ce concours a pour objectif de stimuler les idées novatrices de la part des futurs lauréats issus des établissements du consortium IAV-ENA-ENFI et de les sensibiliser sur le rôle primordial qu’ils tiennent dans la réalisation des objectifs de développement. Le premier prix a été décerné à l'équipe PALMERA (Ikram Kchimet, Hajar Adouani et Laurent Dognon de Brindisi Afjiou) de l'IAV Hassan II, pour leur projet de valorisation des sous-produits de palmier.

En marge de la journée mondiale de normalisation célébrée le 14 octobre de chaque année, l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) a organisé le 17 octobre dernier à Casablanca, en collaboration avec l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO), la 4ème édition du Forum National de Normalisation sous le thème « Les normes : Pour une meilleure transparence dans les affaires ». L’objectif de cet événement était de favoriser l’échange d’informations, d’idées et d’expériences entre les différents opérateurs économiques marocains sur le rôle des normes dans le renforcement des conditions de transparence et d’éthique dans le monde des affaires, aussi bien dans le cadre des achats publics que dans les relations interindustrielles et commerciales en général. Lors de ce Forum, un expert international a présenté les exigences de la nouvelle norme internationale ISO 37001 relative aux systèmes de management anti-corruption et qui vise la mise en œuvre de moyens de contrôle appropriés, permettant de détecter et de prévenir la corruption, et d’en déduire d’emblée l’impact. À cette occasion, des organismes nationaux ont présenté également leur expérience dans la mise en place de ce référentiel. Cet événement a permis également de mettre l’accent sur l’importance des normes internationales relatives au développement durable des villes et collectivités, y compris celles établissant des indicateurs permettant d’orienter et de mesurer les performances des services urbains et de qualité de vie.

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Maroc

Filière du palmier dattier

Journée de rencontres commerciales À l’occasion de la journée internationale de l'alimentation, l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Ouarzazate (ORMVAO) a organisé, le 16 octobre dernier à Casablanca, en partenariat avec l’Agence belge de développement (Enabel) et l’Office National du Conseil Agricole (ONCA), une journée de rencontres commerciales et d’information sous le thème : « La promotion des dattes marocaines, un levier de développement durable des oasis ». Nargys ES-SETTE palement un lien avec les modes de production traditionnels.

Contrat-programme 20102020 : réalisations positives

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inancé conjointement par la coopération belge et l’État marocain, le Programme de Développement des Filières du Safran et du Palmier Dattier dans les régions de Souss-Massa et Drâa-Tafilalet (PDFSD) vise l’autonomisation et le renforcement du développement économique et social durable des petits producteurs et productrices de safran et de dattes dans la zone d’action de l'ORMVAO. L’organisation de cet évènement s’inscrit dans le cadre du PDFSD qui relève du Pilier II du Plan Maroc Vert. L’objectif de cette journée commerciale est de renforcer et capitaliser sur le programme de dialogue entre les professionnels de la production et de la commercialisation des dattes, en-

tamé par le Ministère de l’Agriculture et la Direction Régionale d’Agriculture de Drâa-Tafilalet (DRA DT), en collaboration avec le PDFSD et le Projet d’Appui aux Groupements d’Intérêt Economique (PAGIE). En aval de la filière, les acheteurs professionnels ont reçu lors de cette journée des informations précises sur la qualité des différentes variétés de dattes marocaines, et, en amont de la filière, les groupements de coopératives ont pu mettre en avant les points forts de leurs entreprises et être à l’écoute des exigences des acheteurs. Les organisateurs de la journée ont programmé la présentation de multiples informations et acquis scientifiques sur les qualités nutritionnelles des dattes marocaines ayant princi-

Rappelons que la filière du palmier dattier a bénéficié de plusieurs soutiens dans le cadre du Plan Maroc Vert, à travers la mise en place d’un contrat-programme (CP) entre le gouvernement et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Dattes (FIMADATTES) pour la période 2010-2020. Depuis le lancement du CP, le bilan des réalisations est très positif. Citons par exemple la signature de conventions avec la grande distribution pour la commercialisation des dattes, ou l’établissement d’une convention entre le Crédit agricole du Maroc et le Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts (MAPMDREF) pour l’appui financier et l’accompagnement des groupements de coopératives pour la mise à niveau et l’agrément des unités. À l’issue de cette rencontre, les responsables achat des grandes et moyennes surfaces, les dirigeants des entreprises CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants), les sociétés agroalimentaires ainsi que les commerçants de dattes ont été convaincus par la qualité des variétés de dattes marocaines proposées par les GIE et leur capacité à répondre à leurs demandes dans une optique de déclencher des contrats ou promesses de ventes.

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L’Actu Aswak Chaouia Un projet mixte intégré de 200 MDH Filiale du groupe Ynna Holding spécialisée dans la grande distribution, Aswak Assalam annonce le lancement des travaux de construction de son projet Aswak • Mama Tajmouati, Présidente de Ynna Holding, FouChaouia, zi Chaabi, Vice-président de Ynna Holding, et Khatib en partenaEl Hebil, Gouverneur de Settat. riat avec la ville de Settat, pour un investissement de 200 millions de dirhams. Le coup d’envoi des travaux de construction du programme a été donné le 7 novembre dernier, à l’occasion d’une cérémonie officielle qui a réuni le gouverneur de Settat, les autorités locales et Mama Tajmouati, Présidente du groupe Ynna Holding. Sur une superficie de 7 hectares, Aswak Chaouia permettra de créer 500 emplois pendant la durée des travaux, estimée à 30 mois, et 500 emplois directs et 300 emplois indirects durant la période d’exploitation. Le projet comprend un centre commercial avec un hypermarché de 5.000 m2 de l’enseigne Aswak Assalam, un appart’hôtel avec une salle de conférences et un parc de loisirs. Outre

l’hypermarché Aswak Assalam, le centre commercial proposera, sur une surface de 10.500 m², une galerie commerciale d’une vingtaine de boutiques, un parking de 200 places, un food court, ainsi qu’une place aménagée pour le public et destinée à recevoir des manifestations commerciales et culturelles. Un appart’hôtel en R+2 doté de 90 unités sera également construit. Il abritera une salle polyvalente de près de 800 m2 et bénéficiera d’une vue directe sur un parc de plus de 18.000 m². Ce dernier s’installera dans la petite forêt existante. Il offrira une gamme complète en loisirs pour les habitants, avec des espaces multi-activités, des manèges, des aires de jeux pour les enfants, des pistes aménagées pour les activités pédestres et des terrains de sports collectifs. La berge de l’oued Boumoussa qui longera le parc sera réhabilitée et aménagée à cet effet pour permettre à chacun de profiter du lac. Un showroom de 1.300 m², conçu pour les activités commerciales de marques automobiles ou autres et une station-service de 1.500 m² complèteront le programme. Commentant le lancement des travaux d’Aswak Chaouia, Abdelkrim Tassine, Directeur Général de Aswak Assalam, a déclaré : « les habitants de Settat et sa région vont bénéficier de nouvelles infrastructures avec une offre retail et hôtelière complète, ainsi qu’un parc destiné aux loisirs de toutes les familles. Il s’agit d’un véritable projet intégré qui traduit la volonté de notre groupe de contribuer activement au développement économique et social des villes où nous opérons. »

ONSSA/OIE Marrakech accueille la 2ème conférence mondiale sur la santé animale Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a abrité, du 29 au 31 octobre derniers à Marrakech, les travaux de la 2ème Conférence mondiale de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE) sur la résistance aux antimicrobiens et l’utilisation prudente des agents antimicrobiens chez les animaux, organisée en étroite collaboration avec l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA). Dans son discours d’ouverture, Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a rappelé les engagements du Maroc « à intensifier les actions entreprises pour surveiller la résistance aux antimicrobiens et promouvoir leur bon usage, en particulier les antibiotiques », et a salué cette initiative, portée par les organisations internationales : l’OMS, la FAO et l’OIE, « qui œuvrent de concert, depuis plusieurs années, pour combattre la menace de la résistance aux antimicrobiens chez l’homme, l’animal et l’environnement. » L’objectif de cette conférence était d’accroître la compréhension de la situation globale de l’antibiorésistance chez les animaux et de développer des recommandations en vue d’un contrôle durable de la résistance antimicrobienne dans le futur, tout en maintenant la santé et le bien-être animal, la

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santé publique et la sécurité alimentaire. Les participants ont eu l’occasion de débattre du rôle essentiel que jouent les antibiotiques pour le traitement des infections bactériennes, qu’elles soient en santé animale, humaine ou dans le domaine phytosanitaire, ainsi que de la problématique de leur utilisation irrationnelle ou non appropriée, qui peut entrainer l’apparition de bactéries résistantes compromettant ainsi leur action. Ce phénomène s’appelle antibiorésistance ou résistance aux antimicrobiens, et constitue actuellement une préoccupation majeure de la communauté internationale pour préserver la santé animale et humaine. Ont pris part à cette manifestation plus de 500 participants venant de 136 pays membres de l’OIE, représentés par les délégués nationaux de l’OIE, les Points focaux nationaux OIE pour les produits vétérinaires, ainsi que des experts, des professionnels, des organisations internationales et les décideurs politiques. Plusieurs ministres de différents pays ont répondu présents à cette Conférence, témoignant de la volonté et l’engagement fort du niveau politique pour s’associer aux efforts de la communauté internationale afin de réduire l’impact de l’antibiorésistance.


Maroc

Dans le but de promouvoir la culture du quinoa et présenter ses vertus agronomiques et nutritionnelles, l’Université Mohamed VI Polytechnique (UM6P), en collaboration avec le Centre International de l’Agriculture Biosaline (ICBA), organise, le 14 novembre à Ben Guerir, le premier atelier national pour la promotion du quinoa au Maroc. Différents acteurs liés à la chaine de valeur du quinoa prendront part à cet évènement, notamment les agriculteurs, les coopératives féminines, les sociétés agroalimentaires privées, les restaurants, médias, institutions gouvernementales, etc. Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre du projet de développement de la chaîne de valeur du quinoa et financé par le Centre de Recherche et Développement International (CRDI-CANADA), vise à améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les communautés rurales de Rhamna, à améliorer la nutrition et le revenu des petites agricultures dans les zones marginales et à les rendre moins vulnérables aux changements climatiques. Il est à noter que le quinoa a été introduit au Maroc dans les années 2000, mais que sa production a été limitée par manque d'accès aux cultivars bien adaptés avec des rendements satisfaisants, des pratiques culturales inappropriées, une chaîne de valeur faible avec une demande limitée du marché. Le projet proposé est mis en œuvre dans la province de Rhamna en collaboration avec les autorités locales et les services régionaux du ministère de l’agriculture, où un nombre important

d'agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté. Le projet analysera la chaîne de valeur existante du quinoa et développera un modèle économique favorable aux petits agriculteurs. Il s’agira aussi d’introduire et disséminer des cultivars de quinoa ayant une tolérance élevée aux stress abiotiques, une productivité élevée et une stabilité des rendements, ainsi que de vulgariser les bonnes pratiques de production et de valorisation. Le projet permettra de générer et augmenter la demande de produits à base de quinoa en sensibilisant les différents acteurs à ses vertus nutritionnelles et agronomiques, grâce à des campagnes publicitaires et des sessions de formations axées principalement sur l’implication de la femme. Le projet mettra fortement l'accent sur l'autonomisation des femmes, qui seront activement impliquées dans la planification et la mise en œuvre du projet ainsi que dans les différentes étapes de la chaîne de valeur. Il se focalisera également sur la création d’un environnement politique pour l'intensification de la production, valorisation et commercialisation du quinoa grâce à un engagement de toutes les parties prenantes et les acteurs clés au Maroc. Le projet devrait bénéficier à plus de 1.000 agriculteurs. Il sera implémenté en deux phases : une phase pilote qui consistera à développer un modèle économique et une phase de mise à l’échelle du modèle développé au niveau régional.

Source : ICBA

Quinoa 1er atelier national de promotion

Attijariwafa bank Lancement d’un nouveau programme « Hub de l’Entrepreneuriat » Attijariwafa bank poursuit son accompagnement novateur en faveur de Très Petites Entreprises (TPE) clientes et non clientes, et inaugure deux nouveaux centres spécialisés Dar Al Moukawil. En effet, après Aït Melloul, Tanger, El Jadida, Marrakech et Fès, ce sont les villes de Rabat et Meknès qui ont accueilli à leur tour, les derniers nés de ce concept qui se développe progressivement dans toutes les régions du Royaume, et ce le 18 octobre à Rabat et le 19 octobre 2018 à Meknès. Pour rappel, le dispositif Dar Al Moukawil est porté par une vision sociale en vue de contribuer au soutien et à l’accompagnement des jeunes, des TPE et des porteurs de projets dans toutes les régions du Maroc. Ce concept exclusif est disponible en plateforme web et en centres physiques et offre gratuitement aux TPE la possibilité de bénéficier de plusieurs services d’accompagnement : des informations liées à l’entrepreneuriat, des conseillers dédiés, des séances de formation quotidiennes, ainsi que des services de mise en relation. Le bilan de l’initiative Dar Al Moukawil s’avère positif et affiche des résultats en progression continue, dont, entre autres, plus de 790 formations gratuites organisées en faveur de 11.700 TPE. Pour accompagner efficacement les TPE, le dispositif Dar Al Moukawil ne cesse de s’enrichir de nouveaux services à destination des entrepreneurs et des porteurs de projets. En effet, en matière de mise en relation, Attijariwafa bank a lancé deux services à forte valeur ajoutée : d’une part, les « ren-

contres BtoB sectorielles » entre TPE en vue d’échanger les expériences et identifier des opportunités d’affaires et d’autre part, les « rencontres marchés » qui consistent à • Karim Idrissi Kaitouni, Directeur Exécutif en donner aux Charge du Marché de l’Entreprise chez Attijariwafa participants la bank. possibilité de soumissionner à des marchés de grands donneurs d’ordres partenaires de la banque. Et l’innovation continue avec le lancement aujourd’hui d’un nouveau programme exclusif de promotion de l’entrepreneuriat, baptisé le « Hub de l’Entrepreneuriat » et dont l’objectif est d’inciter les jeunes à intégrer le monde de l’entrepreneuriat et de les outiller pour y parvenir. Ce nouveau programme a démarré en pilote au centre Dar Al Moukawil de Rabat et sa première promotion est constituée de 14 lauréats de l’OFPPT. Il sera généralisé prochainement sur l’ensemble des centres afin de mettre ce service au bénéfice du plus grand nombre. FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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L’Actu BERD / FAO

Pour un nouveau virage stratégique Avec le soutien de l’Union Européenne, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont organisé le 23 octobre dernier à Marrakech un forum mondial sous le thème « Investissements responsables du secteur privé dans l’alimentation et l’agriculture ». L’évènement a réuni plus de 200 investisseurs, dirigeants d'entreprises, représentants de diverses institutions multilatérales de développement, décideurs politiques et membres de gouvernements issus d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Amériques. Nargys ES-SETTE

• Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts

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’exprimant à propos de ce forum, Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a déclaré que « le secteur agricole marocain a pris le parti de mettre l’investissement au centre de l’équation ; et a toujours considéré que l’investissement privé est un levier indispensable du développement du secteur agricole. » Et d’ajouter : « la stratégie agricole marocaine a positionné la promotion de l’investissement en tant que pivot de développement avec un rôle important réservé au secteur privé. » En effet, à eux seuls, les financements publics ne sont pas suffisants pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) et les institutions internationales spécialisées dans le développement et le financement doivent collaborer de manière plus stratégique afin de mieux exploiter les investissements privés.

265 milliards de dollars/an nécessaires d’ici 2030 « Alors que la date limite fixée à 2030 pour les ODD approche à

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grands pas, les institutions internationales spécialisées dans le développement et le financement doivent travailler ensemble aux côtés du secteur privé en vue de trouver des solutions durables face aux principaux défis liés au développement, tels que la pauvreté, le changement climatique et les migrations. Cela implique de créer un environnement propice, où l'innovation est encouragée et où les investisseurs privés ont les moyens de contribuer à une croissance économique inclusive et à la durabilité environnementale », a déclaré Sir Suma Chakrabarti, Président de la BERD. En effet, selon la FAO, il sera nécessaire de mobiliser 265 milliards de dollars de ressources supplémentaires chaque année afin de mettre un terme à la pauvreté et à la faim d'ici 2030, soit une hausse de 0,3 % par rapport au montant projeté pour cette période. Les systèmes alimentaires et agricoles font face à des défis de taille, du fait d'avoir à produire plus avec moins, à celui de devoir nourrir une population en hausse, en passant par la nécessité de réduire l'empreinte carbone du secteur et de créer des opportunités d'emplois décentes, en particulier pour les jeunes dans les pays en développement. Dans son allocution d'ouverture, Daniel Gustafson, Directeur général adjoint de la FAO, a déclaré que « la FAO est gardienne des 21 indicateurs des ODD et peut jouer un rôle important en aidant le secteur privé à façonner et à surveiller sa contribu-

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tion aux ODD. Nous nous sommes également engagés à promouvoir des environnements plus propices aux investissements privés au sein de systèmes agroalimentaires durables, tout en s'assurant que ces financements parviennent jusqu'à ceux qui en ont le plus besoin. » Pour sa part, M. Gustafson a ajouté que « l'une des tendances encourageantes - et déjà visible dans le secteur agricole - est l'investissement d'impact ; les investisseurs privés investissent dans des initiatives qui génèrent des profits et ont également des répercussions sociales et environnementales. » Selon une étude du Réseau mondial d'investissement d'impact, les principaux investisseurs d'impact à travers le monde ont réussi à générer plus de 228 milliards de dollars d'impacts sur des actifs, soit plus que l'aide publique au développement disponible pour l'année 2017.

La nécessité d'investir davantage dans l'innovation

Les participants au Forum ont également insisté sur la nécessité d'investir davantage dans l'innovation. Les technologies numériques transforment chaque secteur de l'économie mondiale, y compris l'agriculture. C’est ainsi que les nouvelles technologies contribuent à la stimulation de la productivité agricole, concourant également à réduire les émissions de carbone et à faire meilleur usage des ressources naturelles de notre planète. Ces nouvelles technologies permettent aussi de rendre l'infor-


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mation plus accessible aux petits producteurs à travers le monde. Alors que le secteur privé favorise grandement le développement de telles technologies, le secteur public peut aider à faciliter leur adoption et garder un œil sur les technologies capables d'avoir des retombées positives, en particulier pour les petits exploitants agricoles et les petites et moyennes entreprises. Cela implique de comprendre les différentes technologies et obstacles freinant leur adoption - en particulier chez les petits producteurs - et d'identifier les politiques, réglementations, cadres incitatifs qui seront nécessaires, ainsi que le développement des capacités envisagé dans cette optique.

D'autres discussions lors du Forum se sont focalisées sur les projets du secteur privé d'investir dans des marchés émergents et de gérer les risques au niveau du financement de la chaîne de valeur, ainsi que de l'importance de rendre les systèmes agroalimentaires plus écologiques et plus inclusifs, en y intégrant notamment les femmes et les jeunes.

Une nouvelle stratégie pour les agro-industries

Dès 2019, la BERD lancera une nouvelle stratégie dédiée à l’agro-industrie, qui se poursuivra jusqu’en 2023. « Elle constitue un élément de notre réponse à de nombreux défis, notamment l’accroissement démographique ou encore la progression croissante de la demande de produits alimentaires », souligne Suma Chakrabarti. Cette nouvelle stratégie tient compte de la nécessité d’adopter, pour la future production alimentaire, une

approche responsable, innovante et durable et souligne l’équilibre indispensable à trouver pour satisfaire trois exigences conflictuelles. M. Chakrabarti énumère ces trois exigences : la 1ère concerne la réduction du déficit alimentaire pour que chacun puisse s’alimenter selon ses besoins et de le faire efficacement. La seconde est relative à la préservation des ressources naturelles. Et la troisième est d’œuvrer pour améliorer l’impact environnemental et social du secteur. « Nous sommes le principal fournisseur de financements du secteur des agro-industries dans la région où nous exerçons nos activités », tient à préciser M. Chakrabarti. Et d’ajouter : « Et en six ans de présence, ici au Maroc, dans le cadre de nos opérations, nous avons signé huit projets liés aux agro-industries, toutes dans le secteur privé. Jusqu’à présent, nos investissements dans les agro-industries ont largement dépassé 11 milliards d’euros. »

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L’Actu ANAPEC-GIAC-CSF

Pour la promotion de la formation en cours d’emploi Dans le cadre des actions mises en place pour atteindre les objectifs du contrat-programme 20172021 entre le gouvernement et les opérateurs privés relatif au développement des industries agroalimentaires, le GIAC Agroalimentaire a organisé, le 25 octobre dernier à Casablanca, en collaboration avec l’ANAPEC, un séminaire sous le thème « ANAPEC-GIAC-CSF : le mécanisme d'accompagnement des entreprises à l'identification des besoins en compétence et au financement des formations pré-embauche et en cours d’emploi ». Nargys ES-SETTE Le programme Taehil

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estiné aux cadres administratifs chargés de la gestion des ressources humaines, ce séminaire avait pour objet de : - Présenter les grandes lignes du contrat programme, notamment le volet formation ; - Présenter les mécanismes de l’ANAPEC pour l’accompagnement des entreprises pour le recrutement et la formation pré-embauche des salariés avant leur intégration dans l’entreprise ; - Présenter les mécanismes de financement de la formation en cours d’emploi GIAC-CSF (contrats spéciaux de formation).

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Lancé par le gouvernement lors des initiatives de l’emploi, Taehil est un programme national qui vise l’amélioration de l’employabilité des chercheurs d’emploi. « L’objectif est de répondre par une formation complémentaire ou reconversion, à la carte, aux besoins en adaptation poste/profil des nouvelles recrues de secteurs porteurs ou encore de constituer un vivier de compétences pour des secteurs à fort potentiel d’emplois », explique Hind Boubia, Chef du service formation à la carte à l’ANAPEC. En effet, l’ANAPEC contribue financièrement aux frais des formations pré-embauches, conformément aux besoins et aux choix

Contrat-programme de l’industrie agroalimentaire

Le contrat-programme relatif au développement des industries agroalimentaires au Maroc a été signé en 2017, conjointement entre les responsables des filières concernées, le Ministère de l’Économie et des finances, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts et le Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Économie Numérique, en marge de la neuvième édition des Assises de l’agriculture organisée à Meknès. D’une enveloppe de 12 MMDH, dont 4 MMDH financés par l’État, ce contrat couvre la période 2017-2021 et concernera particulièrement les filières des fruits et légumes, avicole, agrumicole, des viandes rouges, du lait, de l’olive, de la minoterie et celle de la conserve des produits agricoles. « Cette feuille de route permettra, à terme, la création de 38.000 emplois, 13 MMDH de valeur ajoutée et 42 MMDH de chiffre d’affaires, dont 13 MMDH à l’export », souligne Sadek Chérif, Directeur Général de la Fédération nationale de l’industrie agroalimentaire (Fenagri).


Maroc La formation en cours d’emploi

Pour développer et faire émerger la demande des entreprises en formation en cours d’emploi, des Groupements Interprofessionnels d’Aide au Conseil (GIAC) ont été créés. Ces groupements sont des associations constituées par les organisations professionnelles des entreprises. Aujourd’hui, neuf GIAC sont opérationnels et couvrent la • Dr Mustapha Mabkhout, Directeur du GIAC Agro majorité des des professionnels. Il secteurs économiques. convient de préciser « Géré de façon tripartite que la contribution à la (État, Employeurs et Salaformation contractualisée riés) et financé par la Taxe pour l’emploi est fixée de Formation Professionà 40 DH au maximum nelle (TFP), le système par heure et par partides Contrats Spéciaux cipant. « La formation de Formation (CSF) a doit être réalisée dans pour objectif d’amener un délai d’une année au l’entreprise à intégrer la maximum, sachant que formation dans son plan la contribution maximale de développement, en lui à cette formation est de accordant une assistance 10.000 DH par bénéfifinancière pour élaborer ciaire. Cette contribution et réaliser ses plans de maximale peut être supé- formation », indique Dr rieure à 10.000 DH sans Mustapha Mabkhout, toutefois dépasser le plaDirecteur du GIAC Agro. fond de 24.000 DH par D’autre part, « les entrecandidat dans les cas prises peuvent se faire suivants : une entreprise rembourser par l’OFPPT nouvellement créée, jusqu’à 100% des frais enune entreprise qui opère gagés dans le cadre des dans l’un des nouveaux CSF. Ce remboursement métiers (Emergence, TIC, concerne aussi bien les …) ou une entreprise formations planifiées, les nationale ou étrangère qui formations non planifiées lance un projet d’investisque les formations pour sement » , précise Mme l’alphabétisation », ajouteBoubia. t-il.


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L’Actu Clean label Ce que veulent les consommateurs…

Gebo Cermex Meilleure solution robotique innovante

Une nouvelle étude, commandée par le fabricant d’ingrédients fonctionnels Beneo, montre que les consommateurs s’intéressent davantage à la composition des produits qu’à la description ou à la marque. Cette conclusion souligne la volonté de choisir des aliments plus sains et, par conséquent, la nécessité pour les fabricants de développer des gammes de produits « propres ». L’enquête quantitative de Beneo menée en ligne auprès de 3.000 consommateurs situés en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni donne des insights sur les choix de produits et les ingrédients clean label les plus populaires. Analyser les ingrédients des produits plutôt que de se fier exclusivement à la marque semble être une habitude largement plus présente chez les femmes. Cependant, les résultats montrent que, pour les hommes, la marque est également moins importante que le produit lui-même. La volonté de s’alimenter sainement est donc commune aux deux sexes. « Depuis quelques années, les consommateurs s’intéressent largement au clean label », commente Myriam Snaet, Head of Market Intelligence and Consumer Insights chez Beneo. « Nos résultats de recherche montrent que la liste d’ingrédients est une très forte motivation d’achat pour les consommateurs, parfois plus importante que la marque elle-même. Cet intérêt pour les ingrédients pourrait les pousser à se tourner vers des produits concurrents si les fabricants ne prennent pas au sérieux la nécessité de modifier leurs recettes. Notre recherche montre également que les consommateurs associent naturel et bon pour la santé. Par conséquent, les fabricants d’aliments et de boissons doivent s’assurer que les ingrédients listés sur l’emballage ont une connotation positive pour les consommateurs. »

Leader mondial en solutions de manutention de matériaux et en ingénierie de ligne, Gebo Cermex a remporté le prix très convoité de la meilleure solution robotique innovante pour sa technologie CoboAccess™_Pal lors des PPMA Industry Awards 2018 le 25 septembre dernier. Ce prix était ouvert aux fabricants de robots et d'automates, aux intégrateurs systèmes, ainsi qu'aux fabricants ou utilisateurs finaux qui ont conçu ou adopté une solution robotique innovante ayant entraîné une amélioration sensible de la productivité ou une baisse des coûts. Dans la catégorie de la meilleure solution robotique innovante, les juges ont prêté tout spécialement attention à la créativité des solutions et à l'utilisation intelligente de la robotique et des logiciels pour augmenter la productivité, réduire les coûts et renforcer la sécurité. Marc Daniel, VP Global Sales Equipment & Services de Gebo Cermex, commente : « nous sommes ravis de recevoir ce prix prestigieux pour notre CoboAccess_Pal. Particulièrement adapté aux applications à faible cadence, ce solide palettiseur robotique est la preuve que notre entreprise veut aider les producteurs à saisir les opportunités offertes par l'Industrie 4.0. »

Greiner Packaging Honoré à deux reprises aux Turkish Packaging Awards Deux fois honoré par l’Association Turque des fabricants d’emballages, aux Turkish Packaging Awards, Greiner Packaging, un des producteurs leaders d’emballages en plastique, a reçu à Istanbul le prix « Perfection Award », dans la catégorie Food, pour son gobelet de yaourt innovant et le prix « Bronze Award », également dans la catégorie Food, pour sa solution de couvercle innovante. Le gobelet en polypropylène blanc a été conçu pour une société alimentaire africaine, Ghandour Foods Congo. Le pot de 250 g se caractérise par son fond de tasse en forme d’arceau qui le rend facile à manipuler et parfait pour l’empilement. Le couvercle constitué de polypropylène, comporte une cuillère et est fabriqué selon la technique de thermoformage, ce qui permet de faire des économies en coûts et en temps.

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Promess Ambient Drinking Yogurt Un produit innovant conçu pour l’export Le Groupe Lact’Union, entreprise française basée dans le nord de la France, présente « Promess Ambient Drinking Yogurt » et devient ainsi l’un des premiers producteurs laitiers français à se lancer sur le segment prometteur des desserts lactés ambiants à l’export. Ce nouveau produit de la gamme Promess est un dessert lacté ambiant, réalisé à partir de lait frais. L’emballage Tetra Prisma® Aseptic 200ml permet une durée de conservation de dix mois sans ajout de conservateur. Le Groupe Lact’Union a ainsi décidé d’axer sa stratégie vers le marché de l’export pour identifier et adresser de nouveaux relais de croissance. Cette démarche a conduit à un changement en profondeur de la politique de la société afin de mieux répondre aux exigences du marché de l’export. Certifié halal, ce dessert lacté, en complément de la gamme Promess, a été lancé en novembre dans plus de 30 pays en Asie, en Afrique et au Moyen Orient. « Les perspectives sont prometteuses et notre ambition est de continuer à développer notre activité sur le marché de l’export, considéré comme un véritable relais de croissance sur le secteur du lait », souligne Alexandre Zeitlin, Directeur Export de Lactinov


Monde Scaling Up Nutrition Pitch Competition en Afrique Une entreprise nigériane primée pour sa lutte contre les pertes après récolte ! Une entreprise nigériane vient de remporter un concours auquel ont participé quelques-unes des entreprises les plus prometteuses du continent, liées à l’amélioration de l’accès à des aliments nutritifs. Kennie-O Cold Chain Logistics du Nigeria est ainsi le lauréat de la 1ère édition en Afrique du concours Scaling Up Nutrition Pitch Competition qui s’est déroulé lors du Forum des investisseurs en Afrique pour la nutrition à Nairobi, au Kenya, les 16 et 17 octobre derniers. Créée en 2014, la société Kennie-O Cold Chain Logistics propose des solutions fiables de chaîne du froid pour l’industrie alimentaire nigériane, réduisant ainsi les pertes après récoltes. Lors de la remise du trophée, son fondateur, Ope Olanrewaju, a précisé : « je suis très heureux que nous ayons remporté le concours ! Il est formidable que des entreprises qui travaillent pour réduire les pertes après récolte soient reconnues. Ce concours a été une excellente expérience ; la formation m’a permis d’améliorer mes activités. » Organisé par le Scaling Up Nutrition Business Network (SBN), le concours est une initiative de GAIN (l’alliance mondiale pour l’amélioration de la nutrition), une fondation suisse, du Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU, et de partenaires locaux. Sur plus de 450 entreprises ayant participé, 21 PME ont été sélectionnées lors de concours nationaux organisés au Ni-

geria, en Tanzanie, au Mozambique, au Malawi, en Éthiopie, au Kenya et en Zambie. Parallèlement à ce • Ope Olanrewaju, proconcours, des rencontres investispriétaire de Kennie-O Cold seurs-entreprises ont été organisées Chain Logistics. par le magazine African Business et Asoko Insights dans le but de mobiliser des investissements. Fokko Wientjes, vice-président de la Nutrition dans les marchés émergents à Royal DSM, une société scientifique internationale spécialisée dans la nutrition, qui a participé à l’initiative, a déclaré : « avec 130 discussions impliquant 20 investisseurs et plus de 20 entreprises, nous pouvons dire que le premier Forum des investisseurs en Afrique pour la nutrition est un succès ! » Toutes les sociétés qui ont participé au concours ainsi qu’aux rencontres avec les investisseurs font partie d’une liste d’entreprises visant à améliorer l’accès à des aliments nutritifs et sélectionnées par GAIN. GAIN suivra ces opportunités d’investissement prometteuses dans le cadre de son nouveau Programme de financement des aliments nutritifs. Lors de la cérémonie de clôture, Saul Morris, directeur des Programmes de GAIN, a affirmé : « nous pouvons prendre des mesures concrètes pour améliorer l’accès aux aliments nutritifs en Afrique ; et il y a des personnes et des petites et moyennes entreprises fantastiques qui le font ! ».

Africa Agri Forum La 5ème édition se tiendra au Gabon

Laiterie Malo 70 ans et en pleine forme !

Depuis la déclaration de Malabo, le secteur agricole s’est fixé de nouveaux objectifs qui lui permettraient d’accélérer sa transformation et d’assurer son rôle de créateur de richesses et générateur d’emplois. Aujourd’hui et malgré des réalisations notables, un long chemin reste à parcourir pour débloquer le plein potentiel d’un secteur hautement stratégique pour le développement du continent. Analystes et experts s’accordent à dire qu’une transformation réussie passe par un nombre de pré-requis institutionnels, structurels et organisationnels qui favoriseront une meilleure synergie entre l’ensemble des acteurs publics et privés et qui peuvent enclencher une réelle dynamique de développement. À cet effet, l’Africa Agri Forum a été depuis sa création une plateforme d’échanges et de débats œuvrant pour un secteur agricole solide et durable, capable d’opérer sa transformation, assurer la sécurité alimentaire et réduire ainsi la pauvreté. Après quatre éditions réussies à Abidjan, l’édition 2018 s’invite pour la première fois au Gabon, pays de grandes potentialités agricoles, confirmant ainsi la vocation régionale du Forum en s’ouvrant sur l’Afrique Centrale. Africa Agri Forum verra échanger une communauté de plus de 350 acteurs clés représentant les secteurs publics et privés pour débattre à travers des conférences plénières, des keynotes speechs et des innovations sessions autours des défis de la transformation de l’agriculture africaine, avec un focus particulier sur les enjeux de l’investissement, du financement et des partenariats publics privés. Un appel est donc lancé à l’ensemble des parties prenantes pour prendre part à cette édition et participer activement aux grands débats visant à accélérer le rythme de la transformation de l’agriculture africaine. Rendez-vous à Libreville les 10 et 11 décembre 2018 !

Fondée en 1948 par Raymond Gizard, auvergnat et ingénieur en agroalimentaire, la Centrale Laitière Malouine à Saint-Malo avait pour objectif d’approvisionner la ville en lait pasteurisé, comme l’exige alors l’État pour les villes de plus de 30.000 habitants. L’entreprise fabrique aussi du beurre et de nombreux autres produits laitiers qui n’auront de cesse de marquer les générations, comme l’emblématique Petit suisse. Aujourd’hui encore, fabriqués selon le même procédé et enroulé dans leur papier bien connu, les Petits suisses Malo sont les seuls à être encore commercialisés en boîte carton. Le logo, représentant les remparts de la ville de Saint-Malo en forme de bateau, est le premier signe de l’attachement de l’entreprise à son ancrage maritime, à l’histoire et au patrimoine qui l’environnent. Cette fidélité aux racines se traduit également dans l’attention apportée depuis toujours à l’élaboration des produits. Cette constance dans le savoir-faire a permis à la Laiterie de Saint-Malo de faire partie des entreprises à haute authenticité du Groupe Sill. Son acquisition en 2008 a confirmé la stratégie de déploiement du Groupe dans le secteur laitier et, en 10 ans, le chiffre d’affaires de la marque Malo a quasiment doublé. L’acquisition par le Groupe Sill a également permis d’adopter un rythme d’investissement continu de près de 2,5 millions € par an en moyenne. Une montée en puissance est prévue sur la période 2018/2019 dans de nouveaux équipements de process et notamment un concentrateur. En 2019-2020, l’entreprise innovera dans de nouveaux formats de yaourts pour étendre encore la gamme de produits, en conventionnel et biologique. FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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L’Actu (en Dollars/Tonne)

Zoom sur les ventes de… FROMAGES Ventes (valeur)

Croissance annuelle (valeur)

2014

4.563,50 MDH

4,7% 2013-2014

2015

4.747,50 MDH

4,0% 2014-2015

2016

4.922,00 MDH

3,7% 2015-2016

2017

5.125,00 MDH

4,1% 2016-2017

2018*

5.417,70 MDH

5,7% 2017-2018

2019*

5.759,40 MDH

6,3% 2018-2019

(Source : Les Echos)

Prix internationaux du cacao, du jus d’orange et du café

(Source : Euromonitor International – ventes en distribution moderne et traditionnelle)

Baromètre des exportations

(Source : Les Echos)

À fin août 2018, soit après 8 mois de campagne, les exportations de produits végétaux transformés se stabilisent à -0,3%par rapport à la même période de la campagne précédente (contre -3% à fin juillet 2018). De leur côté, les exportations de produits de la pêche continuent de baisser, à -6 points. Les exportations atteignent ainsi : · 257.908 T pour les produits végétaux transformés (t -0,3% par rapport à fin août 2017) · 427.707 T pour les produits de la pêche (t -6%) Tendances des exportations 2018 (évolution en volume par rapport à fin août 2017, cumul au 31 août 2018, soit 8 mois de campagne)

Prix internationaux des produits laitiers

Produits végétaux Fruits et légumes surgelés s +18% Conserves d’olives s +4% Epices & herbes t -11% Huiles végétales, vins t -14% Par marché ALENA s +23% Union Européenne t -0,2% Maghreb t -22% Autre Afrique t -38% Produits de la pêche Conserves de poisson t -4% Produits congelés t -7% Farine et huile de poisson t -8% Semi-conserves t -8%

(Source : USDA)

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Par marché Amérique du Sud s +17% Autre Afrique s +5% Autre Europe t -10% Union Européenne t -13%

Source : EACCE. NB : changement des dates de la campagne, avec référence à l’année civile)

Prix internationaux du blé, du soja, de l’huile de palme et du sucre

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* Estimations

Cours des matières premières

Tableau de Bord


Veille Réglementaire

Maroc

Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 3308-17 du 21 rabii I kaaada 1439 (10 décembre 2017) – BO6700 Cet arrêté est relatif aux mesures complémentaires et spéciales pour lutter contre la maladie de Newcastle. Arrêté conjoint du Ministre de l’intérieur, du Ministre de l’économie et des finances et du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 1675-18 du 16 ramadan 1439 (1er juin 2018) – BO6700 Cet arrêté fixe les conditions d’achat du blé tendre destiné à la fabrication des farines subventionnées, ainsi que les conditions de fabrication, de conditionnement et de mise en vente desdites farines. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime,

du développement rural et des eaux et forêts n° 3205-17 du 03 rabii I 1439 (22 novembre 2017) – BO6706 Cet arrêté porte homologation et publication du cahier des charges type relatif à la production biologique des produits d’aquaculture. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 141-18 du 22 rabii II 1439 (10 janvier 2018) – BO6706 Cet arrêté fixe les méthodes et techniques de contrôle et de conformité des produits primaires, des produits alimentaires et des aliments pour animaux à l’importation. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 1806-18 du 26 ramadan II 1439 (11 juin 2018) – BO6706 Cet arrêté fixe la liste des genres

Union Européenne

Décision d'exécution (UE) 2018/1283 de la Commission du 24 août 2018 Cette décision concerne les règles relatives au format et aux calendriers à respecter pour la présentation des rapports annuels relatifs à la collecte des données dans les secteurs de la pêche et de l'aquaculture (notifiée sous le numéro C(2018) 5270). Règlement d'exécution (UE) 2018/1293 de la Commission du 26 septembre 2018 Ce règlement modifie le règlement d'exécution (UE) 2017/2470 en ce qui concerne les conditions d'utilisation du nouvel aliment « lactitol ». Décision d'exécution (UE) 2018/1297 de la Commission du 25 septembre 2018

Cette décision est relative à une dérogation à la reconnaissance mutuelle de l'autorisation de produits biocides contenant de la créosote proposée par la France, conformément à l'article 37 du règlement (UE) n° 528/2012 du Parlement européen et du Conseil [notifiée sous le numéro C(2018) 5412].

Arrêté du Ministre de l’industrie n° 1347-18 du 18 chaoual 1439 (2 juillet 2018) – BO6706 Cet arrêté fixe la liste des marchandises faisant l’objet de mesures de restrictions quantitatives à l’importation et à l’exportation. Arrêté du Ministre de l’intérieur, du Ministre de l’économie et des finances et du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts n° 2408-18 du 11 kaada 1439 (25 juillet 2018) – BO6706 Cet arrêté est relatif à l’interdiction temporaire de la pêche et de ramassage du « pied de biche » (Mitella pollicipes) dans les zones maritimes marocaines.

concerne les certificats d'importation de produits laitiers originaires de Norvège et dérogeant audit règlement.

Règlement d'exécution (UE) 2018/1299 de la Commission du 26 septembre 2018 Ce règlement fixe des prix représentatifs dans les secteurs de la viande de volaille et des œufs ainsi que pour l'ovalbumine. Règlement d'exécution (UE) 2018/1300 de la Commission du 27 septembre 2018 Ce règlement modifie le règlement (CE) n° 2535/2001 en ce qui

et espèces des variétés protégeables, les éléments sur lesquels porte le droit de l’obtenteur pour chaque genre et espèce ainsi que la durée de protection pour chaque espèce.

Règlement (UE) 2018/1308 du Conseil du 28 septembre 2018 Ce règlement modifie le règlement (UE) 2018/120 en ce qui concerne certaines possibilités de pêche pour le bar européen. Règlement (UE) 2018/1461 de la Commission du 28 septembre 2018 Ce règlement modifie l'annexe II du règlement (CE) n° 1333/2008 du Parlement européen et du Conseil et l'annexe du règlement (UE) n° 231/2012 de la Commission en ce qui concerne l'utilisation de l'hydroxypropylcellulose faiblement substituée (L-HPC) dans les compléments alimentaires.

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Salon

France

SIAL Paris 2018

Un flux record de plus de 300.000 professionnels

SIAL PARIS

En l'espace de seulement 5 jours, le SIAL Paris 2018 a accueilli, du 21 au 25 octobre derniers, plus de 300.000 acteurs de la filière, sur une surface équivalente à plus de 100 supermarchés mis bout à bout, proposant en rayon plus de 400.000 produits ! Un événement international qui n’a mis en avant que du positif : du business, de l’innovation, du dynamisme et du challenge ! Nargys ES-SETTE

«

C’est véritablement Le think tank mondial de l’alimentation, le laboratoire mondial de l’innovation alimentaire dans toutes ses composantes », a souligné dès l’ouverture Nicolas Trentesaux, Directeur Général du réseau SIAL. Cette édition a connu la participation de plus de 7.200 exposants, dont 87% d’internationaux et une fréquentation record avec plus de 300.000 visiteurs professionnels. « SIAL Paris, c’est un brassage à la fois unique et complet d’expériences dans le domaine alimentaire ! Les secteurs qui comptent déjà aujourd’hui, et ceux qui naissent à peine, les jeunes pousses qui feront l’actualité demain en France, en Inde, au Canada, au Brésil ou ailleurs. Il y avait une fenêtre de visibilité pour tout le monde », explique Nicolas Trentesaux. Durant ces 5 jours, la

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cuisine a également offert un vrai cocktail d’animations culinaires, avec notamment des cours de cuisine live et un parcours innovation dédié à la restauration et concocté par le parrain du SIAL 2018 en personne, le chef étoilé Yannick Alléno !

Plus de 80 entreprises marocaines

Le pavillon marocain a rassemblé plus de 80 entreprises marocaines qui ont mis en valeur toute la diversité et le dynamisme du secteur agroalimentaire national. Pour les entreprises présentes, le marché européen représente une réelle opportunité de développement. Mhammed Alouani, B2B et Export manager du Groupe Belhassan, témoigne : « le salon a été très prometteur en termes d’affluence et d’intérêt pour nos produits. Nous participons depuis bien

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longtemps à ce genre d’évènement, non seulement pour rencontrer nos partenaires mais aussi pour garder ce lien à l’international et présenter nos produits et innovations. En effet, l’export est le seul moyen aujourd’hui pour apporter une valeur ajoutée et consolider notre croissance, que ce soit au niveau national ou international. D’ailleurs nous ne représentons pas uniquement les Huileries du Souss Belhassan, mais aussi les produits marocains et le Maroc. » Pour Lhou Sabouri, Directeur Général de Sicopa, le SIAL répond à la variété des attentes particulières de chaque type de visitorat. « Nous exportons pratiquement 100% de nos produits vers plus d’une trentaine de pays dans le monde, surtout vers les marchés exigeants en termes

Exportations marocaines agroalimentaires : 53,3 milliard de dirhams en 2017

Durant les dernières années, la croissance était au rendez-vous pour les exportations agroalimentaires marocaines, qui sont passées de 29,3 milliards de dirhams en 2010 à 53,5 milliards de dirhams en 2017, soit une augmentation de l’ordre de 83%. La valeur des exportations des produits agricoles a enregistré une croissance de l’ordre de 95% entre 2010 et 2017, tandis que celle des produits de la mer a progressé de 67% durant la même période.



Salon

France de startups présentes sur le stand, qui n'aurait pas les moyens de se mettre en avant individuellement », a déclaré Xavier Boidevézi, Secrétaire National du réseau thématique FoodTech AgTech.

SIAL PARIS

de qualité et de certification. Nous sommes là à chaque édition depuis de nombreuses années. Le SIAL est un point de rencontre de la majorité de notre clientèle et nous permet de découvrir les nouvelles tendances du marché, notamment dans le domaine des emballages. » Des fédérations professionnelles, à l’instar de la Fédération des industries de la conserve de produits agricoles (Ficopam), étaient présentes à ce rendez-vous international de l’alimentation. La Présidente de la Ficopam, Heuda Farah Guessous, nous fait part de sa satisfaction : « je suis très contente de la participation des membres de notre fédération à ce grand évènement international. C’est ma 5ème participation mais certains sont venus plus de 10 fois au SIAL Paris. L’objectif, pour la plupart, est de rencontrer leurs clients existants, prospecter le marché et connaitre les nouvelles tendances. Si vous faites le tour, vous trouverez de belles offres destinées au monde entier ! »

visiteurs du Japon, de la Russie, du Canada, des États-Unis, d’Europe, du Venezuela... Les visiteurs ont pu déguster de l’ail noir, du fromage vegan, des tasses à croquer, des épices imbattables, du granola 100% bio, des snacks à base d’insectes, du chorizo allégé et de nombreux autres produits. Ils ont également découvert de nouveaux services : analyse sensorielle, assistant culinaire, application anti-gaspi, gestion des points de vente, diagnostic des composés aromatiques, etc. « Les visiteurs du SIAL sont des contacts pertinents et qualifiés pour nous. Le SIAL est une vraie belle visibilité pour La FoodTech en général, et tout particulièrement pour la vingtaine

• FOOD Magazine et CHR Magazine étaient distribués au Village presse internationale.

Chiffres clés :

- Plus de 300.000 visiteurs professionnels dont 75% d’internationaux (près de 200 pays) - 7.200 exposants de 119 pays, 87% d’internationaux - 2.355 innovations candidates aux grands prix SIAL Innovation - 135 délégations officielles - 250 évènements - 650 start-ups - Plus de la moitié des exposants ont déjà réservé leur participation pour 2020

Espace FoodTech : Plus de 3.000 visiteurs du monde entier

Dans un espace dédié, la FoodTech, conçue en partenariat avec l’INRA, le Groupement des Mousquetaires, le Groupe Seb et Orange, a accueilli 29 startups. Nouveaux produits, nouveaux services et nouvelles technologies étaient les grandes lignes de l’espace FoodTech du SIAL. Durant 5 jours, des visiteurs du monde entier sont venus découvrir les startups présentes : en tout plus de 300.000

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• De g. à dr. : Amine et Hassan Khalil, respectivement Directeur de développement et Directeur Général de Dari Couspate, Mehdi Alj, President de Sanam Agro et Directeur Général de VCR-Sodalmu, Mohamed Khalil, Président de Dari Couspate, Mehdi Dhaloomal, Directeur Général adjoint de Midav, Mehdi Lamrabet, Directeur Général de Ojo Industries, et Hassan Sefrioui, Directeur de Sopexa Maroc.

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Maroc

Sidattes

Filière phœnicicole : la production et la qualité en hausse ! Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et sous l’égide du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, le Salon International des Dattes au Maroc (Sidattes) a ouvert ses portes à Erfoud à l’occasion d’une 9ème édition qui s’est tenue du 25 au 28 octobre 2018. Maria MOUHSINE Bilan de la filière phœnicicole

C

ette année, le Sidattes avait choisi comme thème : « Logistique et développement de la filière des dattes ». Il a permis de mettre en avant les rôles et enjeux de la collecte et du transport des dattes aux coopératives qui soutiennent l’économie des oasis et appuient le projet d’une agriculture marocaine équitable et durable. Pour rappel, le secteur phœnicicole joue un rôle économique moteur au Maroc, en contribuant à la préservation de plus de 12.000 emplois et garantissant la moitié des revenus agricoles pour plus de deux millions de citoyens.

Le salon bat son plein !

Occupant une place de choix dans le Plan Maroc Vert, la filière dattes a bénéficié de plusieurs programmes de restauration et de restructuration des palmeraies, portant sur la plantation de 3 millions de palmiers à l’horizon 2020. Véritable plate-forme de rencontre, d'échange et de com-

merce, le Sidattes permet à chaque édition la promotion de la datte marocaine. Plus de 80.000 visiteurs ont fait le déplacement en 2017 et près de 225 exposants venus de 15 pays ont participé cette année. Sur un espace de 40.000 m², cette nouvelle édition s’est articulée autour de huit pôles représentant chacun une facette du secteur. Par ailleurs, le salon a proposé un programme riche d’activités pédagogiques et ludiques, avec des animations folkloriques, un carnaval, des soirées musicales, des circuits touristiques, des dégustations, des concours et une cérémonie de remise de prix. Cette édition a également été marquée par la mise en place d’un stand thématique pour les « jeunes dans les oasis » et l’organisation de rencontres scientifiques dédiées au marché des dattes au Maroc et à la commercialisation, auxquelles ont pris part des experts nationaux et internationaux et des représentants des différents secteurs concernés.

Le contrat-programme pour le développement de la filière phœnicicole, signé entre le gouvernement et les professionnels de la filière des dattes en 2010, a permis le développement de la production et l'amélioration de la qualité, a indiqué, le 26 octobre dernier à Erfoud, Mohamed Mhamdi, représentant de la Direction de développement des filières de production, relevant du Ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Dans son intervention lors du 7ème Forum de l'investissement dans la filière phœnicicole, tenu en marge du Sidattes 2018, sous le thème « Accompagnement du développement de la filière phœnicicole : Bilan et perspectives », M. Mhamdi a relevé que ce contrat-programme 2010-2020, mobilisant une enveloppe budgétaire de 7,6 milliards de dirhams, a atteint 92% de son objectif fixé en terme de superficie plantée et 73% en terme de production. Il a également contribué à mobiliser une assiette foncière de 22.000 hectares de terres arables pour la culture du palmier et à fournir plus de 450.000 vitro-plants aux investisseurs sur la période 2010-2017. Grâce à ce contrat-programme, a t-il ajouté, les palmeraies modernes ont fait objet d'une série de nouvelles mesures, visant à faire face à la demande croissante des investisseurs sur la variété « Mejhoul » et à garantir la diversification des variétés, conformément aux exigences de productivité, de qualité et de coût de production.

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L’Interview

Le SIVAL s’ouvre-t-il vers d’autres pays hors Europe ? Pourquoi ? Depuis quelques années, le SIVAL s’ouvre en effet à de nouveaux pays. C’est le cas de la Chine avec laquelle nous entretenons des liens étroits. Sur le SIVAL, nous proposons avec notre partenaire historique Vegepolys une Convention d’affaires, le Vegepolys International Business Event (VIBE), qui connait également un véritable succès. En 3 éditions, cette convention a accueilli plus de 350 participants, 800 rendez-vous BtoB et une cinquantaine de nationalités. Cet événement contribue à l’échange entre les visiteurs, les membres du pôle de compétitivité Vegepolys et les exposants du SIVAL. Cela contribue à faire rayonner le savoir-faire de notre territoire auprès du public international. En parallèle de cette convention d’affaires, nous accueillons des délégations étrangères de pays européens, africains et asiatiques avec un programme sur mesure. Bien que le retour au local soit une réelle tendance, nous avons besoin d’échanger avec le reste du monde ne serait-ce que pour se nourrir de nouvelles idées, apprendre d’autres cultures pour mieux connaitre les marchés et être en capacité d’apporter des réponses. Nous avons aussi des solutions à apporter et le SIVAL est un véritable modèle en la matière que nous tenons à faire connaître.

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C’est un salon entièrement organisé par des professionnels : qu’estce que cela apporte par rapport aux autres salons ? En effet, il ne s’agit pas d’un salon grand public mais bien d’un salon professionnel, organisé et porté par les acteurs du secteur. Cela en fait un véritable outil de précision, à haute valeur ajoutée ! Les professionnels de la filière du végétal spécialisé sont très actifs et très novateurs dans de nombreux domaines. Ils donnent une autre dimension et surtout un autre regard sur l’agriculture. Loin des images d’Épinal, c’est une agriculture moderne, qui évolue avec son temps que nous retrouvons dans les allées du salon. Nous parlons aujourd’hui de révolution numérique en agriculture. Le mouvement AGtech nous montre à quel point il est vital de s’adapter. Le SIVAL met en lumière toutes ces nouveautés et c’est bien en cela qu’il est différent des autres salons. De plus, le SIVAL est attaché à un territoire où le végétal a une histoire forte, notamment grâce à la présence du pôle Vegepolys. Cette histoire nous confère une véritable reconnaissance. Vous avez lancé cette année l’événement européen « Fruit 2050 ». Quels étaient les objectifs de ce nouveau rendez-vous ? Fruit 2050 a en effet été lancé lors de l’édition 2018 du SIVAL. Nous voulions créer un événement en marge du SIVAL qui soit destiné à un public plus large pour faire connaître notre métier, nos contraintes et surtout les solutions que nous sommes capables d’apporter pour l’agriculture de demain. Cet événement a réuni les acteurs de la filière au sens large pour réfléchir à l’évolution de notre modèle en termes de productions mais aussi de vente. Le temps fort de Fruit 2050 était le Débat citoyen, ouvert au grand public, qui a permis d’aborder des sujets sociétaux forts, tels que les attentes du consommateur sur l’alimentation et la production des produits qu’il consomme. Mais aussi, comment nous, professionnels, pouvons-nous répondre à ces attentes alimentaires. Fruit 2050 sera reconduit en 2020.

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Vous êtes également arboriculteur et Président de l’Interfel, interprofession française des fruits et légumes depuis 2012. Parlez-nous de cette interprofession et des principales actions que vous avez mises en place lors de vos deux mandats. Ces deux mandats ont été très riches ! Mon objectif lorsque je suis arrivé à la présidence, c’était que notre interprofession parle d’une seule voix ! Nous sommes passés de 8 à 14 secteurs représentés. Au niveau de l’aval, la restauration hors-domicile (collective et commerciale) nous a rejoints, puis les importateurs en 2017. Notre challenge, c’est de conclure des accords qui correspondent à l’ensemble de la filière. Nous avons également pris en charge le financement du Centre technique interprofessionnel des fruits légumes, qui mène de nombreux travaux d’expérimentation. Je pense donc avoir réussi le pari de l’unification : la « Maison des fruits et légumes », que nous inaugurerons le 26 novembre prochain, est la concrétisation de tout ce travail ! Interfel a également renforcé sa collaboration avec ses homologues européens : en Espagne, en Italie, en Hollande et en Roumanie. Il faut poursuivre ce dialogue ! Dans l’idéal, il faudrait que les producteurs de tous les pays européens s’organisent sur les volumes et qu’ils travaillent sur un calendrier commercial. Je suis un européen convaincu ! En termes de communication « Frutti & Veggi », nos deux mascottes Fruits et légumes, sont désormais bien connues de nos têtes blondes. Au travers de notre grand rendez-vous au Salon international de l’Agriculture, mais aussi grâce à des actions pédagogiques, événementielles et d’animations auprès du grand public, nous avons largement renforcé notre visibilité. Quelles sont aujourd’hui les difficultés de la filière française des fruits et légumes ? Notre filière fait moins parler d’elle que les filières animales, et pourtant, elle connaît des difficultés ! Entre


Bruno Dupont, Président de l’Interfel et du Sival

en Asie et Amérique latine.

ciétales et aux différentes demandes des consommateurs.

Où en est-on avec l’embargo russe ? Concrètement, quelles en sont les conséquences ? La situation est compliquée… mais pas désespérée ! Depuis 2014, l’équilibre macro-economique est en effet fortement déstabilisé : nous avons perdu des marchés, dans un contexte toujours plus concurrentiel. Heureusement, nous parvenons à tirer notre épingle du jeu grâce une offre de qualité, reconnue par les marchés internationaux, notamment

Quels sont les enjeux de demain pour la filière ? Assurer la compétitivité et la durabilité de la filière me semble être l’enjeu primordial de demain. Car on ne peut pas dissocier nos objectifs d’augmentation de la consommation de fruits et légumes en France du développement de notre place sur les marchés internationaux. C’est cette compétitivité qui nous permettra d’investir dans la filière afin de répondre au mieux aux attentes so-

© Laurent Theeten-Pixel image

2005 et 2015, la France a perdu 6% de ses terres agricoles. En maraîchage, ce sont 19% des surfaces cultivées qui ont disparu. Nous avons également des problématiques liées à l’emploi et à l’environnement. En maraîchage et en arboriculture, le coût de la maind’œuvre représente 40 à 60 % du coût de revient. Nous comptons sur la complémentarité entre les actions collectives et individuelles des opérateurs, car l’enjeu aujourd’hui est d’encourager la consommation de fruits et légumes tout en assurant la compétitivité et la durabilité de la filière.

La célèbre campagne « manger 5 fruits et légumes par jour » a été lancée en France en 2007. Onze ans plus tard, quel est son bilan ? Cette phrase est parvenue à marquer les esprits. Et pourtant, qui sait seulement aujourd’hui ce que signifie « manger 5 portions de fruits et légumes par jour » ? Onze ans plus tard, les recommandations de consommation ne sont toujours pas entendues par la population ! Environ 60% des adultes se situent en dessous de la fameuse barre des 5 fruits et légumes par jour, selon l'Institut de veille sanitaire. Toutes nos actions pédagogiques, événementielles et d’animations auprès du grand public sont tournées en ce sens, car le véritable enjeu de santé publique, c’est bien d’encourager la consommation de fruits et légumes !

Vous vous rendez régulièrement au Maroc, notamment pour visiter le SIAM à Meknès. Quelle est votre analyse de la filière marocaine des fruits et légumes ? Au-delà de l’attachement que j’ai pour le Maroc depuis de nombreuses années, j’ai suivi dès le début la progression du Plan « Maroc Vert ». Le challenge lors du dernier symposium à Agadir était de favoriser la création de volume en quantité et en qualité. Le deuxième temps fort va se jouer autour de la mise en place d’une organisation économique au Maroc, pour assurer un bon positionnement au pays sur les marchés internationaux. La concurrence entre nos deux pays sur le terrain des primeurs ne cache-t-elle pas des synergies possibles ? Plutôt que parler de concurrence, je dirais que nous évoluons aujourd’hui vers une relation gagnant-gagnant ; et dans le contexte international actuel, c’est dans l’intérêt de tous ! Avez-vous des projets au Maroc ? À titre personnel, et au travers de mon expérience et des relations de confiance que nous avons entretenues, je reste au service du développement et du rapprochement de nos deux pays.

Propos recueillis par Florence CLAIR

Parcours

Bruno Dupont a été élu Président d’Interfel (l’Interprofession des fruits et légumes frais, qui regroupe les organisations professionnelles de la production et de la distribution de ces produits en France) le 23 mai 2012. Exploitant agricole en Maine-et-Loire, dans l’Ouest de la France (210 hectares, dont 70 ha de pommiers et 60 ha de maraîchage de plein champ), il est également président de la Fédération régionale des producteurs de fruits du Val de Loire. Bruno Dupont est par ailleurs Président d’honneur de la FNPF (Fédération nationale des producteurs de fruits), dont il a été le Président de février 2007 à mai 2012. Il est Président du SIVAL, le salon des productions végétales d’Angers, et Président d’honneur du pôle de compétitivité VEGEPOLYS. Il a été décoré des titres de Chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur et Chevalier du Mérite Agricole.

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Focus

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Filière avicole

Le secteur moderne y laisse encore des plumes ! © kokotewan

FILIÈRE AVICOLE

• Les objectifs du premier contrat-programme ayant été atteints avant l’échéance, la filière bénéficie d’un second contrat-programme • Le chiffre d’affaires de plus de 28 milliards de dirhams en fait une filière clé de l’économie marocaine • L’export reste timide et peu diversifié • Bien que le contrat-programme ait été bénéfique dans son ensemble, le défaut d’application des lois au niveau des riachates pénalise fortement les abattoirs modernes et nuit à l’image de la filière • Les professionnels lancent un appel au ministère de l’intérieur pour prendre enfin les mesures qui s’imposent et convertir les abattoirs informels en points de vente salubres et conformes

État des lieux

Export

Abattoirs

Un chiffre d’affaires de 28 milliards DH

Les œufs largement en tête

À l’agonie face aux riachates

page 31

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Focus Filière avicole

Filière avicole

Le secteur moderne y laisse encore des plumes ! Acteur clé de l’économie marocaine avec un chiffre d’affaires de 28 milliards de dirhams, la filière avicole affiche un dynamisme remarquable et a su tirer profit des contrats-programmes établi entre l’État et la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc (FISA). Le secteur avicole est dominé par deux secteurs : l’un est traditionnel, fermier, et l’autre moderne intensif. Certes, le second a connu un essor remarquable, mais des efforts restent cependant à consentir pour le premier, notamment en ce qui concerne la modernisation des tueries traditionnelles. La rédaction

S

Grève des transporteurs

igné en 2008 entre le Gouvernement et la FISA, le contrat-programme 20092013 a atteint et même dépassé ses objectifs. Dès 2011, un second contrat-programme a donc été signé en vue d’œuvrer à la mise à niveau et à l’essor du secteur avicole dans sa globalité à l'horizon 2020. Les ambitions sont ainsi de produire 900.000 tonnes de viandes de volaille et 7,2 milliards d’œufs de consommation, atteindre 25 kg/hab/ an de consommation de viandes, créer 500.000 emplois et générer un chiffre d’affaires de plus de 38 milliards de dirhams (voir tableau page suivante). Pour ce qui est des axes de ce contrat-programme, « il s’agit notamment d’améliorer les conditions cadre du secteur, de renforcer l’aviculture moderne, de développer les modèles d’agrégation et d’intégration ainsi que la valorisation des produits avicoles », souligne Youssef Alaoui, Président de la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc.

La cerise sur le gateau !

Un chiffre d'affaires de 28,5 milliards de dirhams

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D’ores et déjà, le contrat-programme a atteint un niveau de réalisation im-

portant, tout particulièrement pour la production des viandes de volailles et des œufs de consommation qui ont rempli respectivement 77 % et 88% de l’objectif 2020. Avec une production de plus de 690.000 tonnes de viandes de poulet de chair, le secteur avicole a généré en 2017 un chiffre d’affaires de 28,5 milliards de dirhams. Selon, Youssef Alaoui, « le secteur compte un nombre important d’unités autorisées ou agréées par l’Office National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires –ONSSA. Il s’agit particulièrement de 27 abattoirs industriels avicoles, 40 usines de fabrication d’aliments composés, 7.627 élevages de poulets de chair, 252 élevages de poules pondeuses, 900 élevages de dindes, 54 couvoirs de poussins de type chair, 3 couvoirs de poussins de type ponte, 3 couvoirs de dindonneaux, 5 centres de conditionnement d’œufs de consommation et 3 unités de transformation d’œufs. » Pour Ahmed Daoudi, Directeur Recherche & Développement et Conseiller scientifique du Groupe Koutoubia, l’impact du contrat-programme est positif. « En tant que groupe intégré de l'œuf à la restauration, nous avons nos propres laboratoires, couvoirs, élevages, unités

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Focus

© FISA

Filière avicole

de transformation et nos propres plates formes logistiques. Ainsi, nous respectons tout ce qui a été dicté par le contrat programme. » Ce que confirme Mohsine Berrada, Directeur Général de Promali : « en dehors des « riachates » les impacts du contrat-programme ont été très positifs et l'aviculture a connu de beaux jours grâce à ce projet qui est venu booster le secteur avicole. » Il enchaine : « la filière avicole en elle-même est composée de plusieurs maillons et le Plan Maroc Vert a accordé beaucoup d’importance à ces différents maillons. Cependant, le seul qui reste le parent pauvre de cette activité est l’abattage. Tous les autres maillons, en particulier, le poussin, l’œuf de consommation, l’aliment et l’élevage, affichent une production intéressante et importante, voire une surproduction. » Le contrat programme de la filière avicole, à l’instar des autres filières, fait appel à l’agrégation. « En plus de nos unités d’élevage, nous établissons des contrats commerciaux avec d’autres aviculteurs, dont la production est destinée directement au groupe », explique M. Daoudi.

Export : les œufs largement en tête Avant 2010, l’export de produits avicoles marocains était très faible (395.000 DH en 2000, 146.000 DH en 2005). En 2017, il a dépassé pour la première fois la barre des

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100 millions de DH, à plus de 102 MDH hors aliments du bétail (voir graphique page 34). L’année 2018 semble bien partie pour confirmer cette tendance puisque les exportations atteignaient déjà 56 MDH à fin juin selon les données de l’Office des Changes. Rappelons que l’objectif du contrat-programme avicole est d’atteindre un apport en devises de 172 MDH en 2020. L’essentiel des exportations se compose d’œufs à couver (76% des exports en valeur en 2017), qui sont destinés aux marchés d’Afrique sub-saharienne. Les produits transformés à plus haute valeur ajoutée, comme la charcuterie, restent relativement peu exportés (7% en valeur en 2017) et sont vendus pour la plupart dans des pays du

Moyen-Orient. Bref, les exportations de viandes et produits transformées sont encore très faibles et peu diversifiées. « Nous ne sommes pas compétitifs par rapport aux grands pays exportateurs que sont le Brésil, les États-Unis, la Turquie maintenant... qui bénéficient de coûts des intrants bien plus faibles ou de subventions conséquentes », constate Omar Benayachi, Président de l’ANAVI (Association Nationale des Abattoirs Avicoles). Pour appuyer l’effort des opérateurs vers l’export, la FISA et l’EACCE ont organisé en septembre dernier une mission de prospection au Bénin, au Ghana et au Togo. La délégation marocaine, composée notamment de 25 professionnels du secteur, a pu rencontrer ses homologues à l’occasion de rencontres BtoB et échanger sur les moyens de renforcer la coopération bilatérale, que ce soit par le biais d’investissements ou de transfert de savoir-faire. Pour les industriels marocains, cette mission pourrait bien servir de déclencheur. « Pour l’instant nous n’exportons pas mais nous sommes vraiment sur le point de le faire : notre Fédération est partie plusieurs fois en Afrique et a noté un potentiel très important dans des pays et un besoin qui nous interpelle, en tant que producteur, pour exporter nos produits », souligne Mohsine Berrada, Directeur Général de Promali. De son côté, Koutoubia, qui exporte déjà depuis 2005 vers l’Afrique et le Moyen-Orient, envisage, pour

Situation 2017 par rapport aux objectifs 2020 du contrat-programme avicole Objectifs 2020

Situation 2017

Taux de réalisation

900 000

690 000

76,6 %

Production d’œufs de consommation (Milliards unités)

7,2

6,3

87,5 %

Consommation de viandes (kg/hab./an)

25

19,7

78,8 %

Consommation œufs/hab./an

200

180

90,0 %

Investissements cumulés (Milliards DH)

13,8

12

86,9 %

Chiffre d’affaires (Milliards DH)

38,0

28,5

75 %

500 000

475 000

95,0 %

4 400

1100

25,0 %

Indicateurs Production viandes de volailles (T)

Création d’emplois Exportation de poussins, d’œufs à couver et d’œufs de consommation (T)

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(Source : FISA)



développer l’export, « d’ouvrir nos propres points de vente gérés par nos propres commerciaux », déclare Ahmed Daoudi. Une autre façon de capitaliser sur une marque forte !

Marché européen : toujours en attente du verdict !

La possibilité d’exporter sur le marché commun pourrait ouvrir de nouveaux débouchés pour les industriels avicoles marocains. En 2017, suite à la demande du Maroc, l’Union Européenne a donc conduit un audit en 3 phases (santé animale ; résidus ; hygiène et salubrité), dont le rapport final devrait être publié prochainement. Chaque audit a aboutit à des recommandations, auxquelles les autorités marocaines avaient 25 jours pour répondre avec un plan d’action adéquat. Le premier audit, qui s’est déroulé en mars, avait pour mission d’évaluer les contrôles de santé animale relatifs aux produits à base de viande de volaille. Si les experts de l’UE ont noté que « l’organisation de l’autorité sanitaire compétente et l’encadrement des élevages commerciaux de volaille sont à même de fournir un cadre général effectif pour la surveillance des maladies des volailles dans ces élevages », certains points ont fait l’objet de recommandations, notamment la nécessité de compléter la définition de l’influenza aviaire, et de s’assurer de la bonne tenue des registres d’élevage et des contrôles officiels. En septembre, le second audit a porté sur le contrôle des résidus et contaminants sur les animaux

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vivants et les produits d’origine animale. Sa conclusion est globalement positive : « le système de contrôle actuel des résidus présents dans les denrées alimentaires d’origine animale au Maroc garantit globalement que les produits exportés ne contiennent pas de résidus dépassant les limites fixées par l’Union. Néanmoins, l’audit a mis en évidence des lacunes dans la planification et la mise en œuvre du plan de surveillance des résidus, notamment l’utilisation de certaines méthodes d’analyse qui ne sont pas validées, le caractère limité des analyses réalisées, qui ne rendent pas bien compte de l’utilisation de certaines substances dans les secteurs de la volaille et de l’aquaculture, et des pratiques de manipulation des échantillons qui affaiblissent la validité juridique et analytique des échantillons et des résultats obtenus. En dépit de ces lacunes, la mise en

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œuvre d’un système de prescription de médicaments vétérinaires et le fonctionnement efficace des contrôles officiels portant sur la distribution et l’utilisation de médicaments vétérinaires limitent le risque de dépassement des limites de résidus dans les produits pouvant être exportés vers l’Union. » Enfin, le dernier audit, qui s’est déroulé en décembre 2017, a évalué le système de contrôle de la production de viande de volaille et ses produits dérivés destinés à l’exportation vers l’UE. Si, globalement, les contrôles officiels mis en place ont été considérés comme satisfaisants, le rapport révèle des lacunes mineures, facilement corrigibles. Par contre, des lacunes graves ont été constatées dans deux des abattoirs visités. « Les autorités compétentes n’ont pas veillé à ce que tous les abattoirs agréés disposent de chaînes d’abattage (lorsqu’elles sont utilisées) conçues de façon à permettre le déroulement continu du processus d’abattage et à éviter une contamination croisée entre les différentes parties de la chaîne d’abattage, aucune ligne de démarcation claire ne séparant les secteurs propres et souillés. En général, les contrôles officiels ne permettent pas de garan-

Évolution des exportations marocaines de produits avicoles (en DH)

(Source : Office des Changes)

© Koutoubia

Focus


© Koutoubia

Filière avicole

tir que les dispositions européennes relatives au bien-être des animaux sont respectées pour les volailles introduites dans la chaîne de production de l’UE », notent les experts européens. Après ces audits - « aux conclusions globalement positives », selon un communiqué du Service européen pour l’action extérieure - et une fois les actions correctives appliquées, c’est la Commission Européenne qui décidera de l'inscription ou non du Maroc sur la liste des pays autorisés à exporter des produits à base de volaille traités thermiquement vers l'Union Européenne. « La liste des établissements agréés pour l'exportation sera ensuite proposée par les autorités marocaines et mise à jour régulièrement », indique l’UE. À suivre donc !

le plus faible du pourtour méditerranéen, ce qui est complètement anormal. Il était prévu qu'à horizon 2020 l'abattage contrôlé soit à un niveau de 50% pour l’ensemble des volailles alors que nous ne dépassons toujours pas les 20%. » Et de poursuivre : « pire, les tueries non agréées sont passées de moins de 8.000 à 13.900, selon le dernier recensement du ministère de l’intérieur. Ce dernier aurait dû au moins arrêter toute nouvelle autorisation, face à la difficulté de formaliser ces unités clandestines. » L’ONSSA de son côté n’a aucun arsenal juridique pour agir de manière efficace. « Par exemple, lorsque les inspecteurs de l’ONSSA trouvent que des restaurateurs et des hôtels s’approvisionnent auprès de ces tueries de quartier, ils ne peuvent que saisir la marchandise, mais ne peuvent pas décider de la fermeture du magasin ou de l’appli-

cation d’une sanction, sachant que le risque sanitaire est extrêmement élevé », reprend M. Benayachi. Devant cette situation, les abattoirs agréés ont vu leur compétitivité s’affaiblir, jusqu’à disparaitre : 3 nouveaux abattoirs agréés à Béni Mellal, Taza et Marrakech ont dû fermer. Au total, sur les 15 dernières années, plus d’une dizaine d’abattoirs ont cessé leur activité. Face à cette situation, les opérateurs du secteur tirent la sonnette d’alarme. « Si nous ne prenons pas les choses au sérieux, nous aurons de sérieux problèmes », confirme Mohsine Berrada, avant de reprendre : « il faut que le ministère de l’intérieur se mobilise pour ne plus délivrer d’autorisations aux tueries artisanales. À l’instar de la viande rouge, pour acheter ou vendre du poulet, il faut que cette volaille provienne des établissements agréés. Il faut aussi que les communes jouent le jeu et ne délivrent plus ces autorisations. » D’ailleurs, dès la fin de l’année 2015, avec le concours d’un cabinet d’études, l’ANAVI, en coopération avec la FISA, avait proposé un projet de transition pour relever le niveau de traçabilité et de salubrité de la volaille, tout en présentant une

Évolution des importations marocaines de produits avicoles (en DH)

Les abattoirs modernes à l’agonie face à l’évolution exponentielle des riachates

(Source : Office des Changes)

Depuis le lancement du Plan Maroc Vert en 2008, le Maroc a pu réaliser des avancées considérables sur le plan réglementaire, essentiellement au niveau de l’amont, grâce notamment aux lois 49/99 et 28/07. Cependant, l’aval connait toujours une faible application de ces dispositifs, car interviennent d’autres parties prenantes, notamment le ministère de l’intérieur. Aucun changement significatif n’a été opéré au niveau de l’abattage et de la distribution. De nos jours, souligne Omar Benayachi, « à peine 8% des poulets (soit le même niveau qu’en 2007) passe par l’abattage moderne, soit le taux FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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© FISA

Focus

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promis une subvention entre 30.000 et 50.000 DH. C’est très jouable ! » De plus, cette modernisation aura un impact plus large sur tout le secteur : « cette mise à niveau, intimement liée au respect de la loi 49/99, favorisera, comme l’avait fait ressortir notre étude, tout un écosystème autour de l’émergence d’une industrie du froid, du développement du transport et des plateformes de frais, de l’industrie du traitement et de la valorisation des déchets, de la modernisation de nos marchés de proximité et surtout de la garantie de la salubrité des viandes blanches et de la protection du consommateur. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un plan de mise à niveau ambitieux pour maintenir les 10.000 emplois directs que nous arrivons encore tant bien que mal à sauvegarder, mais aussi pour mettre notre pays à l’abri des importations par manque de compétitivité avec tous ses effets sur la filière », revendique M. Benayachi. Or, « sans volonté politique, ce problème demeurera en l’état », regrette-t-il avant de conclure : « aujourd’hui, la balle est dans le camp du ministère de l’intérieur. »

Pour un produit avicole sain et reconnu Pour surmonter cette compétitivité déloyale, les opérateurs misent évidemment sur la qualité. Pour M.

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© FISA

alternative aux tueries, notamment par leur transformation et intégration dans le secteur formel. Cette même étude a relevé qu’en dépit des multiples efforts de sensibilisation fournis par l’association des producteurs de la volaille, les risques sanitaires encourus, suite à l’approvisionnement auprès de l’abattage informel, ne sont pas pris au sérieux par les consommateurs marocains. Pire, les produits avicoles issus de ce canal de distribution sont perçus comme de meilleure qualité en termes de fraicheur ! Du côté des professionnels aussi, une grande part des opérateurs de la restauration collective continue à s’approvisionner dans ce circuit informel. Concrètement, le projet de transition proposé par l’interprofession aura pour impact de moderniser les unités d’abattage de proximité et de les adapter aux standards internationaux de qualité, permettant ainsi de protéger la santé des citoyens. En effet, confirme le président de la FISA, « nous n’avons pas pour ambition d’exclure ces structures clandestines, mais plutôt de les faire évoluer en des unités d’abattage de proximité agréées, suivant les instructions de certaines conditions d’hygiène. » Et cela pour un coût maitrisé, comme le rappelle M. Berrada : « pour la transformation de ces tueries en magasins spécialisés dans la vente de produits avicoles, le ministère du commerce et de l’industrie nous a

Berrada, « cette qualité passe par la maitrise de la chaine de froid ainsi que le respect de l'application des normes de traçabilité et d'hygiène. » Les opérateurs modernes travaillent en partenariat avec l’ONSSA et appliquent « la loi 49-99 concernant la biosécurité au niveau des élevages. Au niveau des unités de transformation, nous appliquons la loi 28-07 », indique M. Daoudi, qui résume la philosophie du groupe Koutoubia : « la finalité est de développer un produit avicole bon, halal, salubre et qui est à la portée du consommateur marocain, adapté aux conditions socio-économiques locales. » Une fois cette qualité garantie, communication et transparence sont nécessaires pour gagner la confiance d’un consommateur traditionnellement acquis aux riachates. Ainsi, Koutoubia n’hésite pas à ouvrir ses portes aux consommateurs pour qu’ils s’assurent de la qualité de ses produits, mais aussi pour faire face aux multiples rumeurs qui circulent via les réseaux sociaux. « Chaque mercredi, nous recevons de tout le Maroc des étudiants, des écoliers, des universitaires, des étudiants de l'IAV Hassan II, qui viennent voir comment nous tra-


© FISA

Filière avicole

vaillons. Nous recevons même des visiteurs de l’étranger, comme par exemple des étudiants de la faculté de Barcelone l’année dernière. En matière de recherche & développement, nous anticipons, nous créons et nous innovons. Nous avons une structure et une académie, d’un espace de 800 m², dédiée au développement et à l’innovation. Enfin, nos points de vente sont notre vitrine », détaille Ahmed Daoudi.

Grève des transporteurs : la cerise sur le gâteau !

Alors que le secteur avicole est mis à mal à cause de la prédominance du secteur informel, la récente grève des transporteurs est venue empirer la situation. En effet, les livraisons de viandes de volailles et de produits de charcuterie n’ont plus été possibles à cause du blocage imposé par les grévistes. Des blocages parfois sauvages, voire des agressions physiques contre les chauffeurs, des détériorations du matériel roulant

et, dans certains cas, du racket au niveau des barrages, créant des situations de pertes irrémédiables pour les aviculteurs. « La situation est tellement grave que les abattoirs industriels avicoles sont dans l’incapacité d’assurer la régularité de leurs livraisons de produits finis, de même que leurs réceptions de volailles dans les délais contractuellement convenus avec leurs partenaires », faisait valoir la FISA début novembre. Résultat, la quasi totalité des abattoirs industriels avicoles ont dû être mis à l’arrêt par manque d’approvisionnement en volailles en provenance des élevages avicoles, avec toutes les conséquences qu’une telle situation pouvait leur occasionner en matière de coûts additionnels aggravant leurs difficultés financières. La rupture des stocks d’aliments composés au niveau des élevages avicoles est une autre conséquence qu’a fait peser la grève des transporteurs sur le secteur avicole. La situation était tellement critique que

la survie du cheptel avicole s’en est trouvée sérieusement menacée du fait que les éleveurs ne disposaient plus de quoi nourrir leurs volailles. À cela se sont ajoutées les difficultés d’acheminement des volailles et des œufs au consommateur, sachant bien que les aviculteurs ne peuvent pas stocker leurs productions pour une période prolongée, avec toutes les charges additionnelles et les pertes d’exploitation que cela induit. De même, la non livraison des poussins le jour même de l’éclosion correspondait à des pertes irréversibles et considérables ; la hausse considérable du coût de transport atteignant, dans certains cas, le double sur des quantités minimes des intrants que les aviculteurs réussissent à recevoir avec beaucoup de difficulté. Enfin, les prix de vente des volailles et des œufs ont subi une hausse artificielle. Devant cette situation, l’interprofession n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à ses répercussions désastreuses. « Ces risques combinés, s'ils ne sont pas maîtrisés, auront des conséquences désastreuses sur le secteur, sachant que les aviculteurs sont déjà affaiblis par les pertes successives induites par les difficultés structurelles et conjoncturelles dont souffre le secteur avicole dans son ensemble », soulignait la fédération dans son communiqué officiel. Face à la passivité des autorités par rapport aux multiples appels de la FISA pour intervenir de toute urgence afin de sauver la filière de l’effondrement, l’interprofession, conformément à la loi 03-12 et dûment habilitée à cet effet, s'est réservée le droit de porter plainte contre le Chef du Gouvernement pour non protection des biens d’autrui et des personnes. Affaire à suivre…

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2013

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2015

2016

2017

2018*

2019*

Œufs

316,40 kT 3 052,50 MDH

305,60 kT 2 975,60 MDH -2,5%

306,70 kT 3 025,00 MDH +1,7%

314,3 kT 3 159,5 MDH +4,4%

323,1 kT 3 260,2 MDH +3,2%

331,5 kT 3 394,7 MDH +4,1%

340,7 kT 3 774 MDH +11,2%

353,2 kT 3 972,4 MDH +5,3%

365,8 kT 4 197,3 MDH +5,7%

Viandes et préparations de volailles

527,3 kT 17 006,1 MDH

500,7 kT 16 369,7 MDH -3,7%

519,1 kT 17 113,8 MDH +4,5%

546,7 kT 18 269,8 MDH +6,8%

571,6 kT 19 122,3 MDH +4,7%

592,8 kT 20 076,9 MDH +5%

615 kT 20 205,7 MDH +0,6%

637,1 kT 21 458,3 MDH +6,2%

656,3 kT 22 846,2 MDH +6,5%

* Estimations

Ventes de produits avicoles au Maroc en volume (milliers T), valeur (millions DH) et croissance annuelle en valeur

(Source : Euromonitor International, ventes en distribution moderne et traditionnelle)

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Ressources

L’offre céréalière française Quantité et qualité sont au rendez-vous Sous le parrainage de Son Excellence Monsieur Jean-François Girault, Ambassadeur de France au Maroc, France Export Céréales a organisé, le 9 octobre dernier à Casablanca, les Rencontres 2018 franco-marocaines des céréales. Ce rendez-vous annuel des deux filières céréalières a rassemblé plus de 300 participants et a permis de faire le point sur les tendances et perspectives du marché céréalier français et mondial. Nargys ES-SETTE souligne Benoit Meleard, Responsable Pôle Qualité, Arvalis- Institut du Végétal.

Blé tendre : 34,6 Mt récolté en 2018

• Signature d'une nouvelle convention-cadre de coopération technique entre la Fédération Nationale de la Minoterie et France Export Céréales.

«

Sur le marché mondial, le bilan est tendu en ce début de campagne 2018/19 en raison des conditions climatiques défavorables dans plusieurs bassins de production des céréales », déclare Philippe Heusele, Président de France Export Céréales. Sur ce marché, la demande est cette année supérieure à l’offre et les prix sont donc hauts, et les stocks devraient être relativement estropiés. « C’est ainsi que le stock mondial en blé tendre par exemple (hors Chine) baisse de -24 Mt et que le déficit mondial s’établit toujours autours de 10 Mt », précise Thierry de Boussac, du Syndicat National du Commerce Extérieur des grains.

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France : 5ème producteur mondial de blé meunier

5ème producteur mondial et 4ème exportateur de blé meunier, « la France saura répondre aux demandes exigeantes de ses clients et partenaires internationaux », assure Philippe Heusele. Rappelons que la moitié des céréales produites en France est exportée vers l’Union Européenne et les pays tiers : pays du Maghreb, Afrique Sub-saharienne de l’Ouest, Proche et Moyen Orient et la Chine. D’autre part et malgré les conditions climatiques capricieuses de la campagne, « la production française a su prouver, en 2018, sa résilience avec une récolte forte de 34,6 millions de tonnes (Mt) de blé meunier, 1,8 Mt de blé dur et 11,5 Mt d’orge »,

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97% des surfaces françaises sont cultivées avec des blés de variétés panifiables. Sur les cinq dernières campagnes, la collecte s’est maintenue à un niveau relativement élevé. La moitié nord de la France représente la principale zone de collecte, les régions Hauts-de-France, Centre, Grand-Est et Normandie représentant environ 60% de la collecte totale. « À l’automne 2017, les agriculteurs francais avaient semé 97% de variétés à potentiel panifiable », note Benoit Meleard. En 2018, la production française de blé tendre s’élève à 34,6 Mt, dont 28,9 Mt sont répartis dans les classes « supérieur » et « premium » de bonne qualité meunière. Cette récolte permettra à la France de maintenir sa position de fournisseur de blé meunier de qualité et de répondre aux attentes du marché pour un ensemble de paramètres comme la teneur en protéine et la force boulangère. « Tant sur le plan technologique que sanitaire, le millésime 2018 de blé meunier est excellent. C’est ainsi que près de 83% des blés sont répartis dans les classes « supérieur » et « premium », avec un taux de protéines supérieur à 11% et un poids spécifique supérieur à 76 kg/hl », affirme Benoit Meleard.


Agriculture Importations de blé tendre marocaines en milliers de tonnes

D’autre part, et vu les conditions généralement sèches au moment de la récolte, la teneur en eau est basse cette année et permettra une bonne conservation des grains. Thierry de Boussac pense « qu’avec la bonne qualité 2018, les exports français devraient retrouver majoritairement des débouchés dans les pays tiers traditionnels. »

Blé dur : 1,8 Mt en 2018

Les conditions météorologiques capricieuses et variables semblent avoir des conséquences sur les volumes et la qualité des blés durs français. La production de blé dur s’établit ainsi à 1,8 Mt, soit une baisse de 13,4% par rapport à 2017. Benoit Meleard en explique les raisons : « les fortes pluies au moment de la floraison et en fin de cycle ont grandement altéré les rendements dans le sud du pays. » Et d’ajouter : « dans les bassins Ouest-Océan et Centre, les conditions climatiques ont été moins impactantes. Ils gardent ainsi des rendements proches de la moyenne quinquennale. En effet, les poids spécifiques sont bons dans le bassin OuestOcéan (78 kg/hl) et très bons dans le Centre (80 kg/hl). » Quant à la teneur en protéines, elle est très élevée, avec des moyennes supérieures à 14% pour les 4 bassins de production. Rappelons que le blé dur français est produit dans quatre bassins : Centre,

Ouest-océan, Sud-ouest et Sudest. « Cette année est marquée par une variabilité au sein et entre les différentes zones de production. Un gradient croissant de qualité est ainsi observé du sud-ouest au nord-est », poursuit M. Meleard.

Le Maroc et la France : une convention cadre de coopération technique

4ème exportateur mondial de blé meunier, la France entretient des relations exemplaires avec le Maroc, tant sur le plan politique qu’économique. « Au-delà de ces aspects d’organisation de filière et de marché, ces rencontres sont l'occasion de renforcer nos relations avec nos partenaires marocains, particulièrement dans la coopération technique », précise le président Heusele. Le Maroc a moissonné une belle campagne 2018 avec des volumes céréaliers conséquents, qui soulignent les progrès réalisés depuis la mise en place du Plan Maroc Vert. Le Royaume reste néanmoins un importateur structurel de céréales et devra cette année encore importer une large partie de ses besoins. Notons au passage que pour la campagne agricole 2017-2018, la récolte de blé dur, blé tendre et orge au Maroc a culminé à 103 millions de quintaux, soit un record de rendement de 22,9 quintaux/hectare. Lors des Rencontres 2018 franco-marocaines des céréales, Cha-

kib Alj, Président de la Fédération Nationale de Minoterie, a signé avec Philippe Heusele, Président de France Export Céréales, une nouvelle convention cadre de coopération technique. Les actions prévues à ce stade des discussions sont : formations en management de laboratoire d’analyses, accueil de techniciens en France pour des formations de formateur, ou encore don d’ouvrages pédagogiques pour les étudiants de l’IFIM. « Le contenu de cet accord porte surtout sur la formation au niveau de la meunerie, mais également au niveau de la fabrication du pain. En vue de progresser au niveau boulangerie, pâtisserie et meunerie marocaines, nous avons prévu un volet laboratoire et analyses », explique M. Heusele De son côté, Yann Lebeau, Chef de mission Maghreb-Afrique au sein de France Export Céréales, souligne que « cette coopération technique ne se limite pas aux échanges France-Maroc, puisque l’IFIM a récemment accueilli des techniciens de moulins d’Afrique sub-saharienne ayant bénéficié d'une formation à la meunerie, financée par France Export Céréales. Ces 12 personnes, issues de 10 pays d'Afrique sub-saharienne, ont pu assister à ces Rencontres 2018 franco-marocaines des céréales et alléguer de la coopération Sud-Sud entre la France, le Maroc et l’Afrique Sub-saharienne. »

Chiffre clés

- Union Européenne : 40% des exportations françaises de blé mais tonnage en baisse tendancielle depuis le début des années 2000 - Maghreb : 17 Mt de blés consommés chaque année (blé meunier + blé dur). - Maghreb et Afrique Sub-Saharienne : 60% des besoins en blés sont importés - Chine : 1er producteur et 1er consommateur du blé au monde - Egypte : plus de 10 Mt de blé importées chaque année

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Process

Pasteurisation à froid par haute pression Pour une DLC encore plus longue

© Hiperbaric

Parfaitement adaptée aux produits frais et aux produits sensibles à la chaleur, la pasteurisation à froid par haute pression offre de nouvelles perspectives pour l’industrie agroalimentaire. Cette technique permet en effet de prolonger la DLC, en arrêtant le développement des micro-organismes pathogènes, comme la listeria ou la salmonelle, sans pour autant altérer la qualité organoleptique et la valeur nutritionnelle du produit. Maria MOUHSINE

L

a pasteurisation à froid par haute pression (HPP) est la technologie de traitement non thermique à la croissance la plus rapide. Elle peut prolonger la durée de conservation des produits alimentaires jusqu'à trois mois, en fonction de l'Aw (activité de l’eau dans un aliment), du pH, des ingrédients, de la température de stockage… tout en conservant la meilleure qualité sensorielle et nutritionnelle du produit frais.

Intérêt de la pasteurisation à froid en agroalimentaire

Ne faisant pas appel aux produits chimiques, la pasteurisation à froid sous haute pression est considérée comme une technique de conservation naturelle, contrairement à d’autres techniques de conservation qui nécessitent l’utilisation d’agents de conservation, dont le sodium. Dans l’industrie agroalimentaire, la haute pression est utilisée pour deux fins différentes, nous explique Ignacio Arranz, Technical sales manager Maroc pour Hiperbaric, premier fabricant

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mondial de machines industrielles de traitement haute pression : « dans le 1er cas, l’application d’une pression d’environ 3.000 bars pendant 90 secondes sert à dénaturer les protéines du muscle adducteur qui fixe le mollusque à la coque de certains fruits de mer, dont notamment les moules, les huîtres ou les palourdes, simplifiant ainsi l’extraction de la chair, ce qui augmente le rendement du process. » Cette application permet également d'éviter le risque de contamination puisque l’on réduit la manutention manuelle des mollusques. Le même principe

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s’applique aux crustacés et permet de séparer la chair de la carapace sans la cuire, tout en maintenant la fraicheur du produit et en élargissant sa durée de conservation. « Le second principe consiste à appliquer des pressions plus élevées sur le produit pour améliorer sa durée de vie. La pression appliquée peut aller de 4.000 bars à 6.000 bars », reprend M. Arranz. Dans ce cas, différents produits peuvent être sujets à ce type de traitement, dont : les jus, le café, les laits de noix, les fruits frais, les produits à base d’avocat, les fruits de mer, le poisson frais, les plats pré-cuisinés et soupes, les sauces, les aliments pour animaux, etc.

Impact de la haute pression sur la conservation

La pasteurisation à froid repose sur le principe de la pascalisation, qui consiste à appliquer de hautes pressions et qui existe depuis la

Elimination des éléments pathogènes… à quelle pression ?

Les hautes pressions permettent de détruire les pathogènes responsables de la dégradation des aliments, comme la listeria, la salmonelle et Escherichia coli. Ainsi, explique Ignacio Arranz, « les levures et les moisissures sont éliminées à 3.000 bars, les virus à 4.000 bars et la plupart des bactéries entre 3.000 et 6.000 bars, comme Salmonella sp., Listeria monocytogenes, E. coli, Vibrio sp ou certaines bactéries lactiques. » Toutefois, la pasteurisation à froid ne permet pas d’inactiver certaines spores. Le traitement par la chaleur est le seul moyen pour les éliminer.


© Hiperbaric

Equipements

ver l’aliment plus longtemps, de garder le produit frais. « Comme la pression n'affecte pas les liaisons covalentes, la teneur en micronutriments (tels que les vitamines), ou encore les composés aromatiques, la valeur nutritive ainsi que le goût sont conservés. Certaines enzymes sont également partiellement inactivées. À titre d’exemple, pour l'avocat tout comme le guacamole frais, une fois la polyphénol-oxydase inactivée, le produit peut avoir une autonomie prolongée pouvant aller jusqu'à 45 jours », explique M. Arranz. Les produits qui ne pouvaient pas être traités par la chaleur, peuvent

© Freeimages.com-pat herman / Franci Strümpfer

fin du 19ème siècle. C’est à partir du 20ème siècle, et grâce aux avancées technologiques, que cette technique a pris plus d’ampleur. Le premier produit concerné par cette technique est le guacamole frais, une préparation à base d’avocats. La durée de vie de ce produit est ainsi passée à plus de 45 jours, tout en gardant le même goût. Concrètement, « l’effet de la pasteurisation à froid sur la durée de vie d’un aliment se fait par un changement de la structure des constituants cellulaires, à savoir les protéines et les membranes cellulaires. Ainsi, en appliquant une pression isostatique élevée aux aliments, les interactions faibles, telles que les liaisons hydrogène, les interactions électrostatiques, les ponts disulfures ou les interactions de Van der Waals, sont perturbées », détaille M. Arranz. Les protéines de la membrane bactérienne sont ainsi dénaturées (ce qui se traduit par une défaillance de la transmission du signal à l’intérieur de la cellule), tout comme le ribosome et les protéines dans le noyau, permettant ainsi de conserver le produit plus longtemps.

aujourd’hui être pasteurisés sans altérer leurs qualités organoleptiques. Ce procédé permet également de rajouter des labels au produit, comme « naturel », « sans additifs »… puisqu’il permet de réduire ou d’éviter complètement l’utilisation de conservateurs. Par ailleurs, comme le produit pasteurisé est déjà emballé, il n'y a aucun risque de contamination. De plus, la technologie est très polyvalente. Ainsi, il est possible de traiter, dans la même machine, différents types de produits, comme les produits carnés, les jus, les poissons, les produits à base d’avocat, les sauces… Quelques inconvénients existent cependant pour certains produits. « Dans le cas de la viande crue par exemple, la pression peut avoir un effet sur la myoglobine, modifiant ainsi sa structure tridimensionnelle pendant le traitement et changeant ainsi la couleur de la viande. Sinon, si la viande a déjà été cuite, fumée ou séchée, il n’y a pas de changement », souligne M. Arranz. Toutefois, un industriel qui souhaite utiliser cette technique ne peut pas la considérer comme une fin en soi. Il s’agit d’une étape du processus, qu’il faut tester. Il est également primordial de bien caractériser son produit au préalable, car selon ses spécificités (cuit, frais, avec sauce…), les modalités de la pression à appliquer changent.

Avantages et inconvénients

Ainsi donc, la pasteurisation à froid permet, en plus de conser-

• Fruits de mer et produits à base d’avocat font partie des applications concernées par les bénéfices de la pasteurisation par haute pression.

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Process

Solutions Fournisseurs • PROCESS GEA. Solutions complètes pour les thés RTD Avec sa nouvelle solution, GEA cible les producteurs de boissons qui sont constamment en train de faire évoluer leur gamme de thés RTD (Ready To Drink - prêts à boire), surfant sur la tendance des boissons santé et premium. Place désormais aux thés préparés à base de feuilles de thé entières et d’ingrédients naturels. GEA propose ainsi des solu• Solutions globales, y compris brassage des feuilles de thé tions pour la totalité du process • Unité pilote pour tester les recettes du thé, avec deux priorités : le process de brassage et le traitement et la manipulation des matériaux utilisés. GEA a également installé une unité pilote en Allemagne, où ses clients peuvent effectuer des essais et ainsi affiner leurs recettes et leurs procédés de fabrication, afin de disposer d’une solution sur-mesure conçue par GEA.

Ishida. Pesage sans casse pour les sticks La peseuse associative multitête CCW-RV216W-1S-20-SS-STK1 a été imaginée par Ishida à l’intention des fabricants de sticks pour apéritif, que leurs produits soient salés, plats, à graines ou fourrés. Il s’agit d’un marché en pleine croissance, non seulement en France mais aussi dans de nombreux autres pays comme l’Allemagne, la Turquie, le Moyen-Orient. Pour ces produits qui dégagent de la poussière, réputés fragiles, le constructeur est parvenu à maîtriser le conditionnement à la vitesse de 120 sachets/minute. Ainsi, pour un traitement en douceur et un écoulement facilité, la peseuse adopte des pentes douces et des angles réduits. La table de dispersion, de forme convexe, et la • Spécialement conçue pour le trémie d’entrée ont fait l’objet d’études particupesage des sticks apéritifs lières pour minimiser le risque de casse. Toutes • Conditionnement sans casse les pièces de contact sont polies et anti-électros• Compatible avec divers types de conditionnement (sachets, tatiques. La machine est fournie avec des inserts barquettes…) de trémie spéciaux afin de rendre possible des conditionnements variant de 35 à 250 g. Ils permettent l’alignement des sticks en position verticale. Dès la pesée exécutée, chaque lot de sticks est maintenu dans une trémie à obturateur annulaire situé au centre de la goulotte de déchargement. Le juste poids est ensuite transféré via une goulotte d’évacuation qui fonctionne à grande vitesse et comprend un insert de guidage interne pour maintenir l’alignement jusqu’à la section suivante. Enfin, un dispositif de coupe ôte la partie supérieure des sticks afin de conserver une taille identique à l’ensemble du lot.

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Krones. Système de remplissage flexible pour produits à haute viscosité Les huiles, les assaisonnements ainsi que les épices et les sauces peuvent désormais être mis en bouteille de manière encore plus précise, grâce à une nouvelle génération de vannes de remplissage Krones. Ces dernières sont également adaptées à une plage de performance élevée, allant jusqu'à 48.000 bouteilles par heure. Krones a équipé la remplisseuse du Modulfill NWJ pour les produits à haute viscosité. Sa particularité : avec l'aide de cellules de pesage, la remplisseuse détermine la quantité exacte de remplissage, quelles que soient les propriétés du produit. En outre, elle dispose d'une vanne de remplissage spécialement conçue pour les sauces, qui traite de manière flexible une grande variété de produits. Les produits visqueux peuvent ainsi être mis en bouteille à froid de manière sûre, propre et hygiénique.

• Vanne au réglage précis, adaptée aux produits visqueux • Géométrie de vanne conçue pour un remplissage propre • Conception hygiénique


Nouveautés • INGRÉDIENTS Arla Food Ingredients. Solution pour augmenter le rendement de production du labneh Le labneh, ce fromage crémeux et doux traditionnel du Moyen-Orient, est connu • 100% de rendement contre 30% pour son faible rendement • Produit fini conservant ses de production puisque seucaractéristiques lement 30% du lait utilisé se • Gain économique retrouve dans le produit fini, le reste étant considéré comme un déchet (lactosérum acide). Avec Nutrilac®, sa nouvelle solution à base de protéine de lactosérum, lancée ce mois à l’occasion du Gulfood Manufacturing, Arla Foods Ingrédients change cette situation. Ainsi, le rendement du process atteint 100% du lait utilisé, tout en aboutissant à un produit fini offrant les mêmes caractéristiques qu’un labneh produit de façon traditionnelle : texture crémeuse et tartinable, goût de lait frais et stabilité optimale. De plus, le recours à un équipement d’ultrafiltration onéreux pour séparer le caillé du lactosérum n’est plus nécessaire. Enfin, il est désormais possible de produire du labneh sur une ligne existante de yaourts, ce qui permet aux industriels de se diversifier avec un minimum d’investissements supplémentaires.

Limagrain Céréales Ingrédients. Conservateur 100% naturel pour produits de boulangerie Cereclean est la nouvelle solution de Limagrain Céréales Ingrédients. Ce conservateur clean label (farine de blé fermentée) offre les mêmes résultats que des conservateurs • Farine de blé fermentée naturelle • Mêmes résultats que des conservateurs chimiques tels que chimiques le propionate de • Etiquetage clean label calcium (E282), le sorbate de potassium (E202) ou l’alcool. Cereclean revisite les procédés ancestraux qui consistaient à effectuer une longue fermentation, produisant naturellement les acides organiques permettant de conserver le produit. En effet, Cereclean est une farine de blé fermentée selon un procédé contrôlé afin de produire de façon ciblée des acides organiques. Simple à utiliser, se déclarant comme « farine de blé fermentée », Cereclean assure une longue conservation des pains, brioches et pâtisseries, sans impact organoleptique ou sur la texture du produit fini.

Epi Ingrédients. Solution laitière adaptée aux contraintes du Moyen-Orient Depuis plusieurs années, Epi Ingrédients travaille au développement de solutions qui répondent aux attentes des consommateurs tout en étant adaptées à des marchés tels que le Moyen-Orient, où l’approvisionnement en lait frais est limité et où sa conservation peut poser problème. Cette • Yaourt hyper-protéiné • Fabrication sans lait frais année, au Gulfood • À base de concentré de protéines de Manufacturing, EPI In- lait grédients a donc présenté son dernier concept de produit fini, SoBenefik, un yaourt hyper-protéiné fabriqué exclusivement à partir d’eau, de poudres laitières ultra-filtrées de qualité et de ferments actifs. Contenant 8% de protéines, des cultures vivantes et une texture riche et crémeuse bien qu’allégé en matières grasses, SoBenefik a pu être fabriqué grâce à l’utilisation d’EPIPROT 60 UL, concentré de protéines de lait produit directement à partir de lait frais grâce à un procédé unique à très basse température et qui permet d’obtenir un ingrédient très peu dénaturé, aux propriétés fonctionnelles et nutritionnelles optimales.

Ulrick & Short. Nouveau substitut de matière grasse pour pâtisseries Face à l’ambition du gouvernement britannique de réduire le sucre et les calories de 20% d’ici 2020, Ulrick & Short, spécialiste des ingrédients clean label, a répondu en développant delyte 10, un nouvel ingrédient dédié aux pâtisseries, secteur cible en matière d’amélioration nutritionnelle. Avec delyte 10, les fabricants peuvent réduire • Réduction jusqu’à 25% de la jusqu’à 25% la teneur en matière grasse dans les pâtismatière grasse tout en main- series tenant la couleur, la texture, • Clean label • Coût de formulation stabilisé la mâche et la saveur du produit. Delyte 10 se déclare comme simple « farine de blé » et permet donc un étiquetage propre. Il est également sans OGM, sans ingrédients laitiers et vegan. Il s’incorpore facilement aux autres ingrédients secs et ne nécessite par conséquent pas de changement du process. Enfin, il aide les industriels à préserver un coût de formulation stable, en réduisant l’impact des fluctuations de prix du beurre et des produits laitiers. FOOD MAGAZINE N° 115 15 Novembre - 15 Décembre 2018

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Qualité

Pesticides Appel à une utilisation rationnelle Insectes, nématodes, mauvaises herbes et affections fongiques sont les ennemis naturels des cultures agricoles. Ils sont souvent à l’origine de baisses de productivité. Afin de préserver l’état sanitaire des surfaces cultivées et assurer des niveaux de rendement satisfaisants, les agriculteurs ont recours à l’utilisation de pesticides. Cependant, les risques des pesticides sur la santé et l’environnement nécessitent une gestion rationnelle de ces molécules. Quels sont les enjeux ? À découvrir dans cet article.

© Labomag

Nargys ES-SETTE

«

Depuis plusieurs décennies, le développement de l’agriculture a permis d’offrir une consommation alimentaire variée composée de fruits et légumes. Pour assurer les quantités nécessaires à la consommation mondiale et un large choix de produits, les agriculteurs utilisent des pesticides », souligne Dr. Amjad Sellami, Directeur Recherche & Développement de Labomag.

370 matières actives

surveillance de l’impact de certains pesticides sur la sécurité sanitaire et de travaux d’essais toxicologiques. Ainsi, les limites maximales de résidus (LMR) ont été fixées à des niveaux bien en deçà des quantités qui représentent un risque pour la santé humaine ou animale.

Maraichage, fruits rouges, herbes aromatiques : les aliments les plus concernés

Dr Sellami explique que les cultures les plus contaminées par les pesticides sont les cultures maraîchères (tomate, poivron, haricot, concombre, pomme de terre et laitue), les fruits rouges (fraise, framboise) ainsi que les fines herbes et la menthe. Selon l’ONSSA, la quantité

Selon l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), plus de 1.200 préparations commerciales de produits pesticides à usage agricole sont homologuées actuellement, à base de plus de 370 matières actives. Les produits les plus utilisés sont les insecticides (54%), les fongicides (30%) et les herbicides (14%). Selon Dr Sellami, les pesticides autorisés figurent dans une liste élaborée au niveau international. Cette liste est le fruit de travaux de

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de pesticides utilisés sur une culture donnée dépend principalement de l’état phytosanitaire de cette culture. « Les cultures qui reçoivent le plus de pesticides varient d’une année à une autre selon la pression des ravageurs, des maladies et des mauvaises herbes et aussi des conditions climatiques », explique l’Office.

Bien ou mal utilisés ?

La toxicité d’un pesticide repose sur le type de molécule chimique et la dose. « Certains pesticides sont efficaces contre les organismes nuisibles et inoffensifs sur la santé humaine et animale. Ces mêmes pesticides deviennent un risque majeur menaçant la santé publique (incluant la santé animale) s’ils sont mal utilisés ou appliqués à outrance », explique Dr Sellami. Et d’ajouter : « le danger réside dans la molécule chimique ou matière active composant le pesticide, la quantité à laquelle une personne est exposée, la durée et la fréquence de l’exposition. » Afin de réduire tout risque éventuel de maladies neuro-dégénératives ou d’at-

Appui de la FAO pour la gestion des pesticides

La FAO recommande à ses pays membres de prendre en considération le Système Général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH) et la classification de l’Organisation Mondiale de la Santé des pesticides en fonction de leur dangerosité, de les utiliser comme base pour leur réglementation et d’attribuer un symbole bien identifiable à chaque classe de risque. Il est à noter également que le conseil de la FAO a recommandé que le Code International de conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides soit considéré comme élément important du processus de l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (SAICAM).


QHS

© Labomag

alimentaires ; - l’arrêté conjoint du Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime et du Ministre de la santé n°1643-16 du 30 mai 2016 fixant les limites maximales autorisées des contaminants dans les produits primaires et les produits alimentaires.

teinte au développement fœtal, « il faut que les agriculteurs respectent les bonnes pratiques agricoles afin que les résidus ne dépassent pas les limites maximales autorisées pour les pesticides utilisés », recommande l’ONSSA. Pour homologuer un produit pesticide à usage agricole, l’ONSSA procède à l’évaluation du risque de ce produit sur la santé humaine et animale, et sur l’environnement : « cette évaluation permet de fixer les conditions à respecter pour un emploi sécuritaire du produit, ainsi que les précautions à prendre lors de la détention, la manipulation et l’utilisation de ce produit. Ces conditions et précautions sont inscrites sur la décision d’homologation et elles doivent être obligatoirement reprises sur les étiquettes du produit homologué. Les produits dont le risque est jugé inacceptable pour la santé humaine, animale et sur l’environnement ne sont pas homologués. Cette homologation peut être retirée à tout moment lorsqu’à la suite d’un fait nouveau ou en raison de son utilisation, un produit ne satisfait plus aux conditions d’efficacité et d’innocuité à l’égard de l’homme, des animaux ou de leur environnement. » Le contrôle analytique, aussi bien au niveau de l’importation qu’au niveau du marché local, se fait, entre autres, en conformité avec les dispositions de : - l’arrêté conjoint du Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime et du Ministre de la santé n°156-14 du 17 janvier 2014 fixant les limites maximales autorisées des résidus des produits phytosanitaires dans ou sur les produits primaires et les produits

Comment détecter les pesticides ?

L'analyse des résidus de pesticides dans les aliments permet de détecter et quantifier les molécules présentes. « Nous avons pu développer une méthode interne pour l’analyse des pesticides dans les agrumes par exemple. Cette méthode, basée sur la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC/MS), permet de détecter et d’identifier la majorité des pesticides qui pourraient être utilisés dans la culture ou la conservation des agrumes. Aussi, nous utilisons les techniques basées sur la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie

de masse tandem (LC/MS/MS) et la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse tandem (GC/MS/MS). Ces deux techniques de détection sont complexes à maitriser et nécessitent un personnel hautement qualifié. Elles permettent une détection fiable, rapide et précise par rapport aux autres techniques de détection. De plus, elles ont un faible seuil de détection à 10 ppb (particules par milliard) », souligne Dr Sellami. Labomag est d’ailleurs accrédité selon la norme NF EN 15662, pour la détection de 70% d’une liste de 450 matières actives parmi les plus recherchées dans le monde entier. Le laboratoire s’appuie dans son protocole d’extraction des pesticides sur la technique QuEChERS (Quick, Easy, Cheap, Efficient, Rugged and Safe). « Cette approche tire son nom des avantages qu’elle offre, à savoir rapide, facile, abordable, efficace, robuste et sécuritaire. Elle permet de limiter les erreurs et d’améliorer la précision grâce à un rendement élevé d’extraction dans la plupart des matrices alimentaires », explique Dr Sellami.

Un cadre législatif qui évolue

L’homologation des produits pesticides à usage agricole est régie par la loi 42-95 relative au contrôle et à l’organisation du commerce des produits pesticides à usage agricole et ses textes d’application, notamment le décret n°2-99-105 du 5 mai 1999 relatif à l’homologation des produits pesticides à usage agricole, le décret n°2-99-106 du 5 mai 1999 relatif à l’exercice des activités d’importation, de fabrication et de commercialisation de produits pesticides à usage agricole et le décret n°2-01-1343 du 17 septembre 2001 instituant la commission des pesticides à usage agricole. En ce qui concerne les limites maximales des résidus des pesticides, elles sont régies par l’arrêté conjoint du Ministre de l’agriculture et de la pêche maritime et du Ministre de la santé n°156-14 du 17 janvier 2014 fixant les limites maximales autorisées des résidus des produits phytosanitaires dans ou sur les produits primaires et les produits alimentaires. Actuellement, un projet de loi relatif aux produits phytopharmaceutiques a été élaboré et mis dans le circuit d’approbation. Ce projet de loi vise à abroger et remplacer la loi 42-95 et ses textes d’application afin de mettre en place une nouvelle approche pour l’homologation des produits pesticides à usage agricole, des nouvelles conditions pour exercer le commerce de ces produits et de mettre en place un système de contrôle plus performant. D’autre part, l’arrêté sur les limites maximales des résidus fait l’objet de révisions dans la perspective d’actualiser ses valeurs.

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Marchés Innovation

Les Grands Prix du SIAL Paris 2018 L’innovation est bel et bien la marque de fabrique du SIAL Paris. Cette année, ce salon international de l’agroalimentaire, dont la dernière édition s’est tenue du 21 au 25 octobre 2018, a connu une hausse de 10% du nombre de nouveaux produits présentés à la sélection « SIAL Innovation ». Parmi eux, 15 ont été distingués lors des Grands Prix SIAL Innovation 2018 Découvrons-les ensemble ! Florence CLAIR

L

e jury, composé de professionnels (acheteurs, experts en marketing, chefs…), a opéré sa sélection parmi 801 produits finalistes, eux-mêmes sélectionnés parmi 2.355 produits candidats du monde entier, présentés par 1.193 entreprises. Pour les organisateurs, cette édition est synonyme de grand retour du goût,

« ou plutôt des goûts, nouveaux et puissants pour de nouvelles “expériences plaisir“ apportées au consommateur. Et aussi et surtout des goûts naturels. Des produits vrais, qui se veulent transparents pour rassurer un consommateur toujours plus conscient des risques alimentaires. Une innovation porteuse de sens, pour soi, les autres,

Grand Prix Alter’Native Food, Grand Prix Distribution et Grand Prix Or

Namaste Water Kefir Fabricant : Kefir Namaste (Grèce) Un kéfir aux fruits vegan, sans gluten ni produits laitiers, 100% naturel. Variétés : kéfir d’eau arôme gingembre, kéfir d’eau arôme menthe poivrée. Sélectionné pour : la nouvelle proposition de kéfir d'eau et fruits.

Grand Prix Produits de la mer

El Capricho Esturgeon Fabricant : Santander Fine Food (Espagne) Premier esturgeon en conserve avec de l'huile d'olive extra vierge. Sélectionné pour : la nouvelle offre de filets d'esturgeon dans l'huile d'olive extra vierge.

Grand Prix Restauration

Ail Noir du Nord Fabricant : Comité de Promotion NPDC (France) Ail noir cultivé dans le Nord de la France. 100 % origine naturelle. Sélectionné pour : la proposition d'ail noir d'origine française.

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la planète ! » Voici donc les 15 prix décernés dans les 3 catégories (Produits ; Cibles d’acheteurs - distribution ou restauration ; PAI & Équipements/ Technologies). Trois d’entre eux forment le podium avec les Grands Prix Or, Argent et Bronze. Enfin, un « Hopefuls Award » a également été remis.

Grand Prix Surgelés et Grand Prix Argent Paren - Pesticide free frozen vegetables in paper-based bag Fabricant : Rolli (Italie) Légumes surgelés issus de filières éco-responsables dans un sachet biodégradable en papier. Sans résidus de pesticides. Pratiques agricoles avec faible impact environnemental sur l’air, la terre et l'eau. Variétés : pois, haricots verts, minestrone, courgettes, chou-fleur, feuilles d’épinards, brocoli, mélange de légumes grillés, cœurs d’artichauts, épinards, aubergine. Sélectionné pour : le caractère éco-responsable de la production et l'emballage.

Grand Prix Fruits & Légumes et Grand Prix Bronze

BeKIDS Fabricant : Betters International (USA) Fruit lyophilisé en bâtonnet nomade pour enfant. Sans sucre ajouté. Dans un sachet au design ludique. Variétés : pastèque, mangue, ananas, banane. Sélectionné pour : l'offre pratique de fruit lyophilisé pour enfant.


Produit - Distribution - Design - Lancements - Nutrition

Produit Grand Prix Boissons alcoolisées

Taggiasco Extravirgin Fabricant : Olio Roi (Italie) Gin italien distillé avec du genièvre et des olives Taggiasca. Distillé sous vide à basse température. 44 % d'alcool par volume. Sélectionné pour : le nouveau goût apporté grâce à la recette originale à base d'olive.

Grand Prix Produits traiteurs Allioli à l’ail noir Fabricant : Comptoir France-Espagne (France) Sauce aïoli à l'ail noir. Produit frais, sans gluten, sans colorant. Sélectionné pour : le caractère original de l'utilisation de l'ail noir.

Grand Prix Produits carnés

de la filière.

Les Éleveurs Responsables Fabricant : Loeul et Piriot (France) Découpes de lapin issu d'élevages responsables. Lapin de France, élevé en large enclos, nourri sans OGM. Issu de la filière Bleu-Blanc-Cœur. Sélectionné pour : la qualité du produit et le caractère éthique et responsable

Grand Prix PAI & Ingrédients

Elayo Olive Seed Flour Fabricant : Elayo (Espagne) Farine de graines d’olives. Riche en protéines, en fibres et en oméga 3. Sélectionné pour : nouvelle farine naturellement riche en protéines, fibres et oméga 3 et pour la valorisation de co-produits d'huilerie.

Grand Prix Équipments & Technologies

Super Dali Fabricant : Steriflow (France) Le Super Dali est un appareil dont la charge dans l'autoclave sera secouée environ 45 fois par minute. C'est un appareil situé entre le Dali standard (10-15 cpm) et le Shaka (150 cpm). Il assure un mélange du produit emballé, et est particulièrement adapté aux produits liquides (produits laitiers) et semi-visqueux. Sélectionné pour : le transfert thermique plus rapide, qui permet une meilleure qualité du produit final, et évite les surcuissons de surface.

Grand Prix Produits laitiers Burrotta Fabricant : Mo’Bufala (Italie) Burrata avec un cœur de ricotta. Au lait de bufflonne des Pouilles. Sélectionné pour : la recette de burrata de bufflonne avec cœur de ricotta.

Grand Prix Épicerie sucrée

Ligaro Jam Fabricant : Miwami (Corée) Confiture aux ingrédients fermentés. Variétés : kimchi, pâte de soja. Sélectionné pour : la recette de confiture de kimchi et de confiture de pâte de soja.

Grand Prix Boissons non alcoolisées So Natural Shot Fabricant : GL SA (Portugal) Boisson fonctionnelle en shot. Variétés : charbon actif, gingembre, curcuma et cayenne. Sélectionné pour : le conditionnement en shot et la fonctionnalité associée aux ingrédients (charbon actif, gingembre et curcuma).

Grand Prix Épicerie salée

More Than Rice Fabricant : Pedon (Italie) Légumineuses en forme de grains de riz. Riche en protéines, vegan, sans gluten. Prêt en 9 minutes. Variétés : riz de lentilles, pois-chiches et pois/riz de pois et lentilles/riz de pois-chiches et lentilles. Sélectionné pour : la proposition de légumineuses sous forme de grains de riz.

Hopefuls Award

Cocasse Fabricant : Cocasse (France) Aide culinaire biologique aux légumes et beurre de cacao en tablette. Vegan, sans sel ajouté. Reprend la forme d’une tablette de chocolat. Les carrés peuvent s’utiliser en sauce, râpés ou intégrés à une préparation pour aromatiser et colorer les plats. Variétés : tomate, carotte, betterave. Sélectionné pour : la présentation originale et pratique de légumes à destination des aides culinaires.

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Marchés Hollywood Parfum Menthol Chewing-gum au parfum menthol. Fabricant : Mondelez France Importateur : Foods Brands - Sucre, gomme base, sirop de glucose, arômes, stabilisant E420, humectant E422, émulsifiant (lécithine de tournesol), antioxydant E321. - Poids : 31 g - Prix : 7,95 DH

Maroc

Aiguebelle Sweeties Choco Dragées colorées de chocolat au lait. Fabricant : Compagnie Chérifienne de Chocolaterie - Sucre, beurre de cacao, pâte de cacao, lait en poudre, lactosérum en poudre, amidon, glucose, gomme arabique E414, émulsifiant : lécithine de soja E322, vanilline, colorants alimentaires (E104, E1120, E112, E124, E132, E133, E171 ? E172), cire carnauba E903. - Poids : 45 g - Prix : 4,50 DH

Mandul Tarta De Chocolate Tarte chocolat. Fabricant : Mandul Importateur : Marjane Holding - Farine de blé, huile de tournesol, œuf entier pasteurisé, sucre, humectant (E422, E420), sirop de glucose et fructose, poudre à lever (E450i, E50ii), conservateur E200, acidifiant E270, sel, arôme. Crème de chocolat et noisettes 20%, sirop de glucose et fructose, eau, glycérine, amidon modifié E1442, matière grasse végétale (palme), poudre de cacao dégraissé, pâte de noisette, sucre, pâte de cacao, épaississants (E460, E466), beurre de cacao, arômes, acidifiant E344, conservateur E202, colorant E171, émulsifiant (E322, E476). - Poids : 300 g - Prix : 35,95 DH

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Maroc Nouvelle gamme Pikarome Pikarome se refait une beauté : nouvelle identité visuelle, logo relifté, recettes revisitées, ingrédients de qualité et nouvel emballage pour une meilleure préservation des produits. Les sauces Pikarome sont à base de 100% d’huile de colza, excellente pour la santé. Fabricant : VCR Sodalmu Pikarome Mayonnaise - Huile de colza, eau, vinaigre de table, jaune d'œuf, sel, épaississant : gomme de xanthane, arômes naturels et conservateur : sorbate de potassium. - Volume : 240 ml - Prix : N.C.

Pikarome Ketchup - Eau, concentré de tomates, sucre, vinaigre de table, amidon transformé, sel, conservateur : sorbate de potassium et arômes naturels (contient du céleri). - Volume : 240 ml - Prix : N.C.

Pikarome Moutarde - Eau, graines de moutarde, vinaigre de table, sel, huile de colza, épaississant : gomme de xanthane, acidifiant : acide citrique et conservateur : disulfite de potassium. - Volume : 240 ml - Prix : N.C.

Laïko Pulp’Orange Boisson gazeuse à la pulpe d’orange. Fabricant : OJO Industries - Eau gazeifiée, jus d’orange et autres jus d’agrumes (minimum 12%), sucre, acidifiant E330, extraits d’agrumes, arômes naturels, antioxydant E300, conservateurs E211 et E202. - Référence : Pulp’Orange - Volume : 1,5 L - Prix : 7,90 DH

Donnez de la visibilité à vos produits Vous souhaitez faire connaître un de vos nouveaux produits, cette rubrique « Espace Nouveautés » vous est

gracieusement

réservée. Il vous suffit de nous faire parvenir une photo, accompagnée des informations requises. E-mail :

m.mouhsine@foodmagazine.ma

Cette sélection de nouveaux produits du Maroc est une veille marketing de FOOD Magazine.


Lancements Casino Caviar D’Aubergines Caviar d’aubergines. Fabricant : Clas Italie - Aubergines 65,5%, huile de tournesol, jus de citron à base de concentré (conservateur : disulfite de potassium), huile d’olive vierge extra, sel, extrait de levure, acidifiant : acide lactique, ail, persil, poivre noir, sarriette. - Poids : 90 g - Prix : 25,95 DH

Haribo Twin-Snakes Les « Twin-Snakes », sont le duo parfait pour les amoureux de Haribo qui aiment la diversité : un côté acide, et un côté doux. Fabricant : Haribo Importateur : Foods & Goods - Sirop de glucose, sucre, gélatine, acide citrique, acide tartrique, acide malique, arômes artificiels et naturels, huile de palmiste, cire de Carnauba, cire d'abeille. - Poids : 80g - Prix : 12 DH

Zakia Margarine Pâtissière Nouvelle margarine pâtissière spéciale pour la ménagère, riche en Oméga 3 et 100% végétale. Fabricant : Etablissement Oubaha et fils - Émulsion d'huiles végétales et corps gras alimentaires raffinées, eau, sel, amidon, monoglycéride, lécithine de soja, sorbate de potassium et acidifiant. - Poids : 250 g - Prix : 15,30 DH

Cartier Premium Câpres Câpres capucines au vinaigre. Fabricant : Cartier-Saada - Câpres, eau, sel, vinaigre. - Poids : 360 g - Prix : N.C.

Nawhal’s Sauce Poivre Suprême Sauce au poivre. Fabricant : Heliadis Belgium Importateur : Makla Distribution - Huile de colza 50%, eau, vinaigre, jaune d’œuf 4,4%, sirop de glucose-fructose, moutarde 3,5%, (eau, vinaigre, graines de moutarde, acidifiant : acide citrique, épices), amidon modifié, sel, poivre noir 1,3%, extrait d’épices, épices, colorants : caramel, sauce worchester (eau, sucre, vinaigre, mélasse, purée d’oignons, sel, tamarin, clou de girofle, extrait de gingembre, extrait d’ail), acidifiant : acide citrique, épaississant : gomme xanthane, arôme. - Poids : 340 g - Prix : 28 DH

Cartier Premium Olives Vertes Ail et Fines Herbes Olives vertes entières à l’ail et fines herbes. Fabricant : Cartier-Saada - Olives vertes, eau, sel, ail, fines herbes, acide citrique. - Poids : 190 g (P.N.E) - Prix : N.C.

Jibal Brassé Grenade Edition Spéciale Yaourt brassé au goût de grenade. Fabricant : Safilait - Lait entier, sucre, grenade, épaississant : amidon, protéines de lait, poudre de lait, ferments lactiques. - Poids : 110 g - Prix : 2 DH

Fayz Thon Entier à l’huile végétale Thon entier à l’huile végétale, naturellement riche en Oméga 3. Fabricant : Silver Food - Thon, huile végétale, sel. - Poids : 3 x 80 g - Prix : 18,95 DH

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Monde

Marchés

Monde

FRANCE Michel et Augustin Petite Vache à boire Vanille de Madagascar Yaourt à boire sans additifs, à base de lait entier français et sucrée à la vanille et au sirop d’érable. Fabricant : Michel Et Augustin - Yaourt au lait entier (lait entier français, ferments lactiques), sucre 7%, infusion de vanille malgache, sirop d'érable 0,5%, amidon, jus de citron concentré, gousses de vanille. - Volume : 94 ml x 4 - Prix : 2,49 €

ITALIE Frutto D’Autore Pesche Allo Sciroppo Pêches au sirop. Fabricant : Sama - Pêches, eau, sucre, régulateur d’acidité (acide citrique), antioxydant (acide ascorbique). - Poids : 560 g - Prix : 1,39 €

ESPAGNE Black Allium Allioli Une sauce aïoli différente et unique. Le seul fabriqué à partir de l'ail noir authentique de Las Pedroneras, avec toute la valeur d'un produit avec indication géographique protégée. Fabricant : Jr Suarez Monedero - Huile de tournesol, crème à l'ail noir (crème à l'ail noir à base d'ail noir de Las Pedroneras) 15%, eau, œuf déshydraté, jaune déshydraté, huile d'olive, sel, jus de citron, ail frais de Las Pedroneras 0,7 %, colorant : E153, aromatisant, antioxydants naturels : E-304 et E306, stabilisants : gomme xanthane, fécule de pomme de terre modifiée. - Poids : 135 g - Prix : 2,48 €

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Lancements

ALLEMAGNE Kruger Kokos Blaubeere Mermaid Latte Poudre pour la préparation d’une boisson au lait à la couleur bleue et au parfum de myrtille et de noix de coco. Pour la décoration, des bonbons en sucre sous différentes couleurs et formes sont emballés indépendamment dans un sachet. Fabricant : Krueger - Lait écrémé en poudre (25,9%), sucre, maltodextrine, lactosérum en poudre (14,6%), huile de noix de coco, sirop de glucose, stabilisant : bicarbonate de sodium, arômes naturels, épaississant : gomme xanthane, stabilisant : phosphate de potassium, sel de table, stabilisant : phosphate de sodium, colorant indigo carmin, saupoudres de sucre (garniture en sachet), sucre, farine de riz, beurre de cacao, épaississant tragacanthe, colorant alimentaire (concentré de patate douce, pomme, radis, cerise, régulateur d’acidité, acide citrique), colorant anthocyanines. - Poids : 300 g - Prix : 3,99 €

EMIRATS ARABES UNIS Ferrer Homemade Chicken Broth Bouillon de poulet fait maison. Fabricant : Conserves Ferrer - Eau, poulet (14%), pomme de terre, pois chiches, oignon, sel, bouillon de légumes (concentré de légumes (carottes, oignons, poireaux), maltodextrine, eau, sel, sirop de glucose, huile de tournesol, arômes de carotte et d'oignon), amidon de tapioca, poivre noir, feuille de laurier. - Volume : 975 g - Prix : 4,77 €

BAHREÏN John West Salmon with Lemon and Cracked Pepper Saumon au citron et au poivre concassé. Fabricant : John West - Saumon (61%), eau, huile de tournesol, jus de citron (4%), sel, citron vert, acide alimentaire (acide citrique), épices, colorant naturel (paprika). - Poids : 95 g - Prix : 2,60 €



L’Entreprise du mois 1

Société Indoka

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Premier sel régime au Maroc ! Située dans la zone industrielle de Sidi Slimane Moulkifane à Meknès, sur une superficie de 2.500 m², Indoka est une entreprise marocaine de fabrication de produits agroalimentaires, comme le sel et les vinaigres de fruits, mais aussi de compléments alimentaires et de produits cosmétiques, élaborés à partir de matières premières soigneusement cueillies dans ses propres champs : PAM d’Or.

A

vec en ligne de mire la création de valeur ajoutée, Indoka ne cesse de mettre sur le marché de nouveaux produits innovants, comme le tout dernier né de la famille : le sel régime 0% sodium. Un sel sans sodium, au goût salé et parfaitement adapté au régime des personnes atteintes d’hypertension. Le sel régime a déjà été primé Prix d’Or International de la Qualité au BID à Paris en 2015, comme il a été agréé par le ministère marocain de la santé.

Tour d’horizon de l’entreprise

La société Indoka a été créée

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Maria MOUHSINE en 2001 par son fondateur Dr. Fouad Kamel, pour la production de produits agroalimentaires, de compléments alimentaires et de produits cosmétiques. Indoka est connue par sa marque La Colombe, qui couvre les produits de sels iodés présents dans tout le Maroc. Récemment, l’entreprise a lancé le sel régime 0% sodium, entièrement développé par Dr. Kamel dans ses laboratoires et qui dispose aujourd’hui d’un brevet d’invention. La société est également active dans tout ce qui est complément alimentaire et extraits de plantes médicinales et aromatiques. « Nous disposons dans ce

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sens de cultures de plantes aromatiques et médicinales biologiques, dans notre domaine agricole PAM D’Or, qui s’étalent sur 40 Ha dans la province d’El Hajeb, cultivées et cueillies par nos propres soins », explique Dr. Kamel. Ces extraits sont utilisés dans les produits cosmétiques bios et aussi pour la médecine douce. Rappelons qu’avec plus de 4.000 espèces de plantes, le Maroc est classé 1er en termes de diversité écologique en Afrique et 2ème mondial après la Turquie. Ces plantes offrent donc un potentiel très élevé qu’il convient d’exploiter comme levier économique national et international. « À titre d’exemple,


Indoka 3

1 - Vue externe de l'entreprise 2 - Kamal Fouad, Directeur Général d'Indoka 3 - Laboratoire de l'entreprise

l’aloe vera à elle seule génère aux États-Unis 42 milliards de dollars, sachant que le budget annuel du Maroc est de 38 milliards. Nous pouvons donc faire la différence avec une seule variété », reprend le fondateur d’Indoka. C’est pour cela que la société a été attirée par ce secteur de développement, à travers la création de valeur dans le domaine cosmétique et médical. Dans cette même logique, et dans un souci de valorisation de la production agricole nationale, Indoka produit plusieurs variantes de vinaigres biologiques, à savoir le vinaigre de pomme, de pomme aromatisé, de figues de barbarie et de raisins.

Importance du sel régime

Au Maroc, la consommation du sel dépasse les 15 g/jour, sachant que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation journalière de seulement 5 g de sodium. Au Maroc, « 33% de la population souffre d’hypertension et est amenée à limiter sa consom-

mation de sel », souligne Dr. Kamel. L’hypertension est en effet une maladie mortelle mais silencieuse, qui fait plus de 2,5 millions de décès chaque année. L’OMS a ainsi déclenché la sonnette d’alarme pour que la consommation du sel soit réduite. Soucieux du bien-être de ses consommateurs, Indoka a développé un substitut de sel qui assure le goût salé, mais sans les effets néfastes du sodium. « Il ne faut surtout pas négliger l’aspect psychologique chez les personnes atteintes d’hypertension. En effet, éliminer le sodium une fois pour toute de sa cuisine peut être frustrant et peut donc constituer un facteur de stress pour ces personnes, d’où l’importance d'un substitut qui puisse donner ce goût salé », explique Dr. Kamel. Rappelons dans ce sens que le sel régime d’Indoka est recommandé par le ministère de la santé et par la ligue des cardiologues au Maroc. Par ailleurs, ce produit ouvre de grandes

perspectives pour les industriels agroalimentaires marocains, qui sont de grands utilisateurs de sel, en leur offrant l’occasion de créer de nouvelles variantes, allégées en sel par exemple, pour mieux répondre aux différents besoins de leurs clients.

Sel iodé Vs sel régime

Concernant les sels iodés, il existe 2 types de sel : le sel marin et le sel gemme. Pour la fabrication de ses sels iodés, Indoka utilise des sels en provenance des gisements de Boujdour, dans le Sahara marocain, qui constituent des bassins naturels non pollués, riches en minéraux. À noter que l’entreprise a été pionnière dans l’introduction de séchoirs qui permettent de réduire jusqu’à 5% l’humidité dans le sel, et figure donc parmi les premiers producteurs de sel de table séché au Maroc, contrairement aux autres sels qui restent relativement humides. La matière première est achemi-

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L’Entreprise du mois 4

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Indoka 6

4 - Conditionnement du sel zéro en sachet de 2 g 5 - Machine de conditionnement du sel iodé 750 g 6 - Broyeur, séchoir, pompe d'iode, tamiseur, pesage 7 - Sel Régime Zéro sans sodium

née dans des camions vers l’unité de production Indoka à Meknès, où s’effectue l’étape du broyage. Vient ensuite l’étape du séchage, puis le rajout de l’iode, à une valeur recommandée de 30 mg/kg de sel. Dernière étape : le sel passe par un tamisage selon différents calibrages, pour être ensuite conditionné dans les différents packagings. La capacité de production de sel iodé de l’usine est de 10 T/j. Quant au sel régime, il s’agit d’un sel entièrement développé dans les laboratoires Indoka, composé principalement de chlorure de potassium, d’acide glutamique et de carbonate de magnésium. La capacité de production atteint les 10 T/mois. Le sel régime est commercialisé au Maroc dans les magasins paramédicaux et pharmacies et dans les grandes surfaces comme Carrefour et Aswak Assalam. « Nous commercialisons également du sel light avec moins de sodium, et qui se décline en 2 variantes - le 50% (2 fois moins de sel) et le 3 fois moins de sel - idéales pour les personnes

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qui souhaitent limiter leur consommation de sel », explique le directeur. Pour ses différentes analyses quotidiennes, l’entreprise dispose de son propre laboratoire, tout comme elle fait appel aux laboratoires officiels, puisque la société est agréée par l’ONSSA et par l’EACCE, mais aussi par le ministère de la santé. Dans ce cadre, Dr. Kamel fait valoir : « il faut travailler en partenariat avec les institutions de l’État et non pas selon la culture du gendarme, pour encourager le Made In Morocco et œuvrer ainsi pour l’intérêt du pays. »

L’informel, une entrave majeure

Le secteur du sel au Maroc souffre principalement de l’anarchie et de l’informel. En effet, « bon nombre de producteurs de sel commercialisent leurs produits de manière non conforme, sans agrément de l’ONSSA, ce qui constitue un risque pour le consommateur », étaye Dr. Kamel. Il fallait donc

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structurer ce secteur au niveau de l’association des producteurs de sel, qui a édité le livre blanc des bonnes pratiques. « Malheureusement, on trouve de nos jours des industriels agroalimentaires qui s’approvisionnent en sel en vrac, fournis par des producteurs de sel qui ne respectent pas les normes et qui ne sont pas agréés par l’ONSSA, tout cela pour une question de prix », déplore-t-il. L’association a déjà fait du lobbying pour réduire la production informelle, mais la tâche s’avère difficile compte-tenu de l’aspect social complexe qui marque ce secteur.

Les Laboratoires Indoka en chiffres

- Date de création : 2001 - Superficie : 2.500 m² - Capacité de production de sel iodé : 10 T/jour - Capacité de production de sel régime : 10 T/mois



FOOD Mondain Célébration du cinquantenaire du Big Mac au Maroc, le 22 octobre 2018 à Casablanca

Au micro, Ouassila El Bakkali, Corporate communication manager de McDonald’s Maroc, à la tête de l’équipe de McDonald’s Maroc pour célébrer les 50 ans du Big Mac au Maroc.

Participation des opérateurs marocains au SIAL 2018, du 21 au 25 octobre 2018 à Paris

De g. à dr. : Amine Khalil, Directeur Développement de Dari Couspate, Georges-Emmanuel Benhaïm, PDG de Foods & Goods, et Adel Amor, Directeur de publication de FOOD Magazine.

De g. à dr. : Zakarya Ziat et Adnane Badioui, Directeurs associés de Partners & Partners.

De g. à dr. : Corinne Bennis, Directrice Générale de Promosalons Maroc, Abir Lemseffer, Directrice Générale de l’EACCE, et Aicha Berkia, Directrice promotion et du développement à l’EACCE.

De g. à dr. : Hamid Raji, PDG de la société Marocaine des Thés et Infusions, Amine Berrada, PDG d’Aiguebelle, et Tarik Bennouna, Secrétaire Général de Sanam Agro.

De g. à dr. : Heuda Farah Guessous, Présidente de la Ficopam et Directrice commercial et marketing de Sicopa, et Abdelmounaim El Eulj, Vice-président de la Ficopam et Directeur Général de Margafrique.

De g. à dr. : Lhou Sabouri, Directeur Général de Sicopa, et Chakib Benmoussa, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France.

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Délices d’initiés Cluster Menara Les PAM sous la loupe Cluster Menara, association marocaine spécialisée dans l’industrie agroalimentaire et la cosmétique de luxe, organise un congrès international le 25 et le 26 janvier prochains, sous le thème « Plantes aromatiques et médicinales : marché mondial et ressources locales ». L’événement se tiendra au musée de la civilisation à Marrakech. Plus d’informations dans notre prochain numéro !

Les managers qui bougent OMPIC

Depuis la nomination en août dernier, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, d’Adil El Maliki au poste de gouverneur de la Province d’Essaouira, la Direction de l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale) était vacante. C’est Larbi Benrazzouk qui vient d’être nommé Directeur général de cet Office. Auparavant et depuis 2014, M. Benrazzouk occupait le poste de directeur de Maroc PME (ex-ANPME - Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise). Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs et d’un DESS en Gestion patrimoniale et financière de l’Université Montpellier I.

Stokvis Afrique du Nord

Suite à la démission de Saïd Alj, Mehdi Alj, son fils, assurera les fonctions de Président.de Stokvis Afrique du Nord. Mehdi Alj a déjà occupé différents postes au sein

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du groupe Sanam, présidant notamment Sanam Agro, le pôle agroalimentaire de la Holding. Rappelons que Stokvis NordAfrique est spécialisée dans l’importation et la distribution de matériel technique (entre autres matériel agricole, de manutention, de nettoyage et de rayonnage).

FONASBA

La Fédération des Associations Nationales des Courtiers d'Affrètements et des Agents Maritimes (FONASBA) a tenu, le 19 octobre 2018 à Cancún au Mexique, son Assemblée Générale Annuelle. À l’issue de cette rencontre, Aziz Mantrach a été élu à la présidence de la

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fédération pour les trois prochaines années. Cette nouvelle nomination s’ajoute aux différentes fonctions occupées par M. Mantrach dans plusieurs associations professionnelles marocaines. Au sein de l’Asmex, il est Vice-président et préside la commission logistique de l’Association. Il est également Président de l’Association Professionnelle des Agents Maritimes, Consignataires de Navires et Courtiers d’Affrètement du Maroc (APRAM). Pour rappel, la FONASBA regroupe 56 pays, représentés par une cinquantaine d’associations à travers le monde. Elle œuvre depuis 1969 à l’encadrement de la profession et la défense des intérêts des agents maritimes internationaux. Elle jouit également d'un statut consultatif auprès de l'Organisation Maritime Internationale (OMI), de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et de l'Organisation Mondiale des Douanes (OMD).




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