FOOD Magazine 107

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Interview

« Notre mission est d’apporter des contacts, des contenus, des réseaux pour accélérer le développement des entreprises » Adil Karim, Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco

N°107

15 Février - 15 Mars 2018

35 DH

FOCUS

10 ans d’agrégation

Notre enquête RESSOURCES

QUALITE

Drones La technologie au service de l’agriculture

Nutri-Score Maroc Un outil au service du consommateur

SALON

ENTREPRISE DU MOIS

Anuga FoodTec Nestlé El Jadida Un salon « tout en un » pour Une nouvelle unité de café pour le process alimentaire des arômes encore plus intenses !



L’Interview

Adil Karim, Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco

Notre mission est d’apporter des contacts, des contenus, des réseaux pour accélérer le développement des entreprises Avec à son actif des salons renommés comme Pollutec Maroc, Marocotel, Marrakech Hospitality Style, ou encore Maroc Industrie Expo pour ne citer qu’eux, Reed Exhibitions, le premier organisateur mondial de salons, opère dans le Royaume depuis 10 ans. Cette interview est donc l’occasion de revenir sur la décennie écoulée avec le Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco, Adil Karim. Et à quelques semaines de l’ouverture de la 15ème édition de Marocotel, de dévoiler le programme qui attend les visiteurs cette année. FOOD Magazine Tout d’abord, présentez-nous le groupe Reed Exhibitions. Adil Karim Reed Exhibitions est le premier organisateur mondial de salons professionnels et grand publics. Avec plus de 500 salons à travers le monde, un réseau unique de bureaux et de spécialistes dans 43 pays pour accompagner les entreprises dans leur développement économique localement et à l’export, Reed met son savoir-faire, ses équipes multiculturelles et son réseau relationnel au service de chaque événement pour orchestrer des rencontres de qualité entre vendeurs et acheteurs partout dans le monde. Notre mission est d’apporter des contacts, des contenus, des réseaux pour accélérer le développement des entreprises. Reed Exhibitions est un membre de RELX Group. RELX Group (anciennement Reed Elsevier) est leader mondial dans la diffusion d’informations et l’événementiel pour les professionnels. Ses produits - plateformes d’informations, publications

et annuaires, outils de gestion des risques et salons - répondent aux exigences des communautés professionnelles, scientifiques, juridiques et des institutions. La dimension internationale de RELX Group et la richesse de son offre digitale en font le 4ème producteur mondial de contenu en ligne après Google, China mobile et Bloomberg.

Le bureau de Casablanca est l’un des deux seuls bureaux de Reed en Afrique. Rayonnez-vous sur d’autres pays du continent ? Effectivement deux filiales sont ouvertes en Afrique, la première au Maroc et la deuxième en Afrique du Sud. Ceci dit, Reed organise depuis 2007 en Algérie SIEE Pollutec Algérie.

Depuis son installation dans le Royaume, quelles ont été les grandes étapes de la vie de Reed Exhibitions au Maroc ? Reed a commencé à opérer au Maroc en 2008 en organisant, avec un partenaire local, la première édition du salon Pollutec Maroc, qui fêtera cette année sa 10ème édition. En 2010, Reed France ouvre sa succursale au Maroc, qui, en moins d’une année et précisément en 2011, est devenue une filiale 100% autonome. Depuis, la filiale a organisé plus de 16 éditions de salons (Marocotel, Marrakech Hospitality Style, Batimat Maroc, Maroc Commerce Expo, Maroc Industrie Expo et Expoprotection).

Quels sont vos liens et quelles synergies développez-vous avec les autres bureaux de Reed ? Tous les bureaux de Reed Exhibitions à travers le monde sont interconnectés et travaillent tous en parfaite collaboration, que ce soit en matière de partage de savoir-faire et d’expertise ou en matière de promotion exposants et visiteurs. Et le meilleur exemple est l’étroite collaboration entre Marocotel et EquipHotel Paris, et ce depuis la création de la filiale.

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FOCUS

10 ans d’agrégation Notre enquête L’agrégation agricole, cheval de bataille du Plan Maroc Vert (PMV), est un concept novateur d’organisation entre l'amont productif et l'aval commercial et industriel. Considéré comme un modèle gagnant-gagnant, ce mode d’organisation des agriculteurs autour d’acteurs privés ou d’organisations professionnelles permet de développer des filières plus compétitives et performantes, de renforcer l’intégration amont-aval et d’optimiser le lien entre le marché, l'amont productif, et toute la chaine de valeur. Ce modèle d’organisation limite l’intervention d’une multitude d'intermédiaires et une érosion abusive des marges et contribue in fine positivement à la sécurité alimentaire du pays. Qu’en est-il réellement ? Notre enquête.

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RESSOURCES

Drones La technologie au service de l’agriculture L’autorisation de l’utilisation civile des drones sous licence au Maroc a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine agricole. Réel outil de décision, le drone permet, à travers la prise d’images, de détecter des anomalies au niveau d’une culture donnée et d’intervenir suite aux résultats obtenus. Cette technologie, à l’image d’une agriculture moderne, commence à être adoptée par les grands groupes agricoles.

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QUALITE

Nutri-Score Maroc Un outil au service du consommateur Face aux problématiques de santé liées à la sur-consommation de sel, de sucre et de gras, auxquelles le Maroc n’échappe pas, certains pays se sont engagés dans une démarche visant à apposer sur les produits alimentaires un logo permettant de donner une information nutritionnelle claire et lisible aux consommateurs, directement sur la face avant des emballages. Dans cette première partie, des scientifiques marocains et français reviennent sur le contexte de la création du logo Nutri-Score.

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L’ENTREPRISE DU MOIS

Nestlé El Jadida Une nouvelle unité de café pour des arômes encore plus intenses ! À l’occasion de ses 80 ans, la légendaire marque de cafés instantanés, Nescafé Classic, s’est offert une nouvelle unité de production dans le complexe industriel de Nestlé El Jadida. Grâce à une technologie innovante, la nouvelle formule de Nescafé Classic offre désormais une expérience gustative encore plus riche et plus intense.

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N° 107 • 15 Février / 15 Mars 2018

L’INTERVIEW 3 Adil Karim, Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco 5 Editorial

6 Agenda L’ACTU 8

Maroc

16 Séminaire DeutscheBack 19 Monde 21 Tableau de bord 22 Veille réglementaire

SALON 23 Alimentaria 24

Anuga FoodTec

25 SIVAL

PROCESS 44 Nouveautés : Solutions Fournisseurs

MARCHES 48 Lancements Maroc 50 Lancements Monde

56 FOOD Mondain 58 Délices d’initiés 58 Bulletin d'abonnement

Edito Florence CLAIR Rédactrice chef Directeur deenpublication

L’agrégation, bilan d’étape ! En 2008, le concept d’agrégation était lancé au Maroc, dans le cadre du Plan Maroc Vert. Si la stratégie agricole du Royaume avait pour objectif principal d’augmenter la production primaire, elle comptait également mettre de l’huile dans les rouages de l’articulation avec l’aval agro-industriel, afin d’améliorer et mieux partager la valeur ajoutée. Dix ans plus tard, il nous a paru judicieux de dresser un bilan d’étape en réalisant une grande enquête auprès des institutionnels, entreprises et agriculteurs engagés dans cette aventure de l’agrégation. Les premiers résultats, à lire dans le Focus de ce numéro, sont plutôt encourageants, même si l’aspect financier est - comme souvent - à la traîne : si les agriculteurs agrégés ont pu bénéficier assez rapidement des subventions incitatives prévues, les entreprises, elles, attendent toujours l’argent ! Mais du côté des objectifs de l’agrégation, à savoir l’augmentation de la production agricole, son adaptation aux besoins réels des agro-industriels et une valorisation garantie et améliorée, toutes les personnes interrogées, agrégateurs comme agrégés, ont fait part de leur satisfecit. Le prochain défi sera de capitaliser sur ces success-stories pour généraliser davantage ce modèle d’organisation, car aujourd’hui 3 filières (agrumes, lait et céréales) concentrent à elles seules plus de la moitié des projets. Suite à un diagnostic réalisé auprès des professionnels, les nouvelles instructions des pouvoirs publics visent à lever les freins existants. Il y est question notamment de simplifier les procédures d’octroi des subventions et de régionaliser l’approbation des projets… À suivre ! Pour finir, ce dossier n’aurait pas pu voir le jour sans la participation enthousiaste des premiers concernés. Saluons et remercions donc vivement tous les professionnels - et ils sont nombreux - qui ont accepté de répondre à l’enquête de notre journaliste Nargys Es-Sette !

FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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Agenda Directeur Général Directeur de publication Adel AMOR a.amor@foodmagazine.ma Rédacteur en chef Florence CLAIR f.clair@foodmagazine.ma

CFIA Rennes 2018 (Rennes, France) 13 au 15 mars 2018 22ème édition de l’événement majeur de l’Agroalimentaire en France.

Journaliste Ilias MARMOUZI i.marmouzi@foodmagazine.ma Maria MOUHSINE m.mouhsine@foodmagazine.ma Nargys ES-SETTE n.essette@foodmagazine.ma

Ont collaboré à ce numéro Aguenaou, Julia, El Hajjab, Galan, Alla, El Berri, Brahimi, Belkhadir, Heikel, Hercberg Comptabilité Abdelaziz TOUHAM Conception graphique Othman EL MAHFOUDI o.elmahfoudi@foodmagazine.ma Publicité Mostafa BENCHARFA m.bencharfa@foodmagazine.ma Amal LOUDIYI a.loudiyi@foodmagazine.ma Imprimerie Rotaco - Casablanca Distribution Maroc : Sapress

FOOD MAGAZINE Une publication de

Crédit photo de couverture : © M.Dörr & M.Frommherz - Fotolia.com

Assistante de direction Siham AIT SI BELLA assistante@foodmagazine.ma

Les Journées Packaging (Tunis, Tunisie) 14 et 15 mars 2018 Le Centre Technique de l’Emballage et du Conditionnement, PACKTEC, organise sous l’égide du Ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, les Journées Packaging. Marocotel (Casablanca, Maroc) 14 au 17 mars 2018 Salon international de l'hôtellerie et des équipements hôteliers. Festival des Amandiers de Tafraout (Tafraout, Maroc) 14 au 17 mars 2018 8ème édition du festival des amandiers sur le thème : « Terre d’amandier, terroir d’avenir ». Anuga FoodTec (Cologne, Allemagne) 20 au 23 mars 2018 Salon international des fournisseurs de l’industrie

Gulfood 2018 (Dubaï, Emirats Arabes Unis) 18 au 22 février 2018 Suite à une édition record de 2017 qui a accueilli plus de 97.000 visiteurs, Gulfood, le plus grand événement alimentaire annuel au monde, place l'innovation au cœur de sa 23ème édition. Alors que la communauté mondiale des aliments et des boissons se prépare pour cette opportunité afin de trouver les meilleurs produits au meilleur prix, Gulfood fait la promotion d'une vague de nouveaux services et d'innovations pour refléter l'évolution de la demande des consommateurs. Entièrement réservé, cet événement accueillera de nouveau plus de 5.000 exposants présentant des produits dans 8 secteurs primaires du marché.

Foire internationale de l'hôtellerie et de la restauration. Alimentaria (Barcelone, Espagne) 16 au 19 avril 2018 Salon dédié aux professionnels de l'industrie alimentaire, des boissons et du food service. SIAM (Meknès, Maroc) 24 au 28 avril 2018 Salon International de l’Agriculture au Maroc. Seafood Expo (Bruxelles, Belgique) 24 au 26 avril 2018 Salon mondial annuel des professionnels du secteur des produits de la mer. Expo Halal (Madrid, Espagne) 26 et 27 Avril 2018 L’unique salon en Espagne consacré à l'industrie Halal et au marché musulman. Food & Hospitality Africa (Johannesburg, Afrique du Sud) 6 au 8 mai 2018 Salon de l’industrie alimentaire.

© Gulfood

Solaire Expo Maroc (Casablanca, Maroc) 27 février au 1er mars 2018 7ème édition du plus grand événement de l’énergie solaire et de l’efficacité énergétique au Maroc et en Afrique.

agroalimentaire. Djazagro (Alger, Algérie) 9 au 12 avril 2018 Salon international de l'agroalimentaire en Algérie. Hostelco Barcelone (Barcelone, Espagne) 16 au 19 avril 2018

Olivtech (Izmir, Turquie) 9 au 12 mai 2018 Salon de l'olive, de l'huile d'olive et de ses technologies.

• Séminaires

« Maîtriser les processus d’innovation et piloter efficacement votre portefeuille de projets » (Casablanca, Maroc) 28 février 2018 Séminaire organisé par R&D Maroc.

Silvestri Media L'info et + …

Dossier de presse 15/08 Dépôt légal 0046/2008 ISSN : 2028-0335 AVENUE DES F.A.R ,119 Espace Sofia B1 CASABLANCA 20000 Tél. : +212 522 30 62 79 Tél. : +212 522 30 62 80 Fax : +212 522 44 14 05 contact@foodmagazine.ma www.foodmagazine.ma

Nos Annonceurs Alimentaria............................................................................7 Cimbria............................................................................... 13 Dari Couspate................................................................... 60 Djazagro............................................................................ 15 Gulfood.............................................................................. 59 Hit Radio............................................................................ 57 IAV...................................................................................... 31

IM Alliance............................................................................2 Labomag.............................................................................41 Madec.................................................................................51 Marocotel........................................................................... 55 Olivtech.................................................................................9 Qualimag............................................................................11



L’Actu Coca-Cola Nouveau programme d’irrigation dans le Haut-Atlas • Viande russe

Selon le service fédéral russe de surveillance vétérinaire et phytosanitaire, le Maroc ouvrira prochainement son marché aux importations de viande bovine russe et à ses produits dérivés. L’approbation du Maroc fait suite à la visite d’une délégation marocaine en Russie.

• Financement des startups

La Caisse centrale de garantie (CCG) lance un nouveau site web www.ccg.ma/ innovation, dédié au Fonds Innov Invest qui porte sur le financement de l’innovation. Les internautes pourront y consulter toutes les solutions de financement de la CCG destinées aux startups et à l’innovation.

• Croissance agricole

Selon le Haut Commissariat au Plan, la valeur ajoutée du secteur agricole a connu une croissance de 15% en 2017. Ahmed Lhalimi, le Haut Commissaire au Plan, souligne que « le taux de croissance moyen de l’agriculture s’est nettement amélioré au cours des 10 dernières années : de 3% entre 2000 et 2007 à 7,3% entre 2008 et 2017. »

• Phosphates

La conférence internationale Phosphates 2018 se tiendra à Marrakech du 12 au 14 mars prochains. Organisée en partenariat avec l’International Fertilizer Industry Association (IFA), sous l’égide du Groupe OCP, cette 11ème édition attirera plus de 500 décideurs de toute la chaîne d’approvisionnement en phosphates et en engrais.

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Plus de 3 millions de dirhams pour 880 bénéficiaires : c’est le montant que la Fondation Coca-Cola pour l’Afrique investira dans trois projets dans le Haut-Atlas marocain, à Imegdale, Ait M’hamed et Ourika. Ce nouveau programme concerne plus de 30 hectares cultivés et est réalisé dans le cadre de l’initiative RAIN, qui vise à préserver les ressources en eau, qui subissent une forte pression notamment dans cette région. Au total, plus de 4 millions de dirhams seront mobilisés, dont 340.000 US$ (soit plus des trois-quarts) d’investissement direct de la Fondation Coca-Cola. Les deux premiers projets, à Imegdale et Ait M’hamed, ont pour ambition de briser le cercle vicieux de la détérioration des écosystèmes locaux et de former les habitants à de nouveaux usages en matière de préservation de l’eau et de protection de la biodiversité. À travers la construction de bassins de stockage d’eau d’irrigation et la réhabilitation de séguias, l’objectif est de mettre en place des systèmes d’irrigation efficients permettant aux petits exploitants de la région d’améliorer le rendement de leurs parcelles et de générer un revenu additionnel. Sur le terrain, plus d’un kilomètre de canaux d'irrigation seront réhabilités afin de placer 30 hectares de terres dans les deux communes sous un système d’irrigation optimal. Le troisième projet porte sur la création d’un jardin de permaculture au sein de Dar Taliba (maison de l’étudiante) de l’Ourika, qui offre à 150 filles issues des villages reculés de la vallée de l'Ourika l'opportunité de poursuivre leurs

• Parcelle irriguée grâce au nouveau système de goutte à goutte dans la pépinière d’Imegdale.

études au-delà de l'école primaire. L’objectif est ainsi d’imprégner les douars avoisinants des bonnes pratiques en matière de préservation de l’eau et de protection de la biodiversité à travers les jeunes filles de Dar Taliba de l’Ourika. Rappelons que ce projet d’optimisation de l’irrigation dans le Haut-Atlas est le troisième du programme RAIN au Maroc. En effet, la Fondation Coca-Cola pour l’Afrique a déjà mené à bien deux initiatives dans le Royaume. La première, de 2009 à 2011 dans la région du Haouz, a permis à plus d’un millier de personnes d’avoir accès à l’eau et à l’assainissement, et a participé à l’augmentation de la productivité des terres agricoles locales. La deuxième initiative, déployée de 2011 à 2015 dans la région de Tata, a permis de restituer plus de 800 millions de litres d’eau à la nature et de réhabiliter 230 hectares d’oasis.

Logistique Gefco acquière GLT, acteur majeur des liaisons Europe-Maroc Le Groupe Gefco, acteur mondial de la logistique industrielle, vient d’annoncer l'acquisition de l'entreprise espagnole GLT, spécialiste des transports entre l'Europe et le Maroc. Cette acquisition stratégique renforce la présence de Gefco dans la région alors même que le commerce entre l'Europe et le Maroc est en plein essor dans les secteurs de l'automobile, de la grande distribution et de la mode. « Fort d'une industrie dynamique et en pleine croissance, le Maroc offre d'excellentes perspectives à notre entreprise », explique Luc Nadal, Président du Directoire du Groupe Gefco. « Certains de nos gros clients des secteurs Automobile, Aéronautique, Grande distribution et Industrie investissent déjà beaucoup dans ce pays pour augmenter leurs capacités de production. Ils ont donc besoin d'un soutien logistique et de solutions fiables. En mettant à profit le savoir-faire de GLT, nous serons dans une position idéale pour saisir les opportunités que représente pour nous l'essor de ces entreprises. » GLT est l'un des principaux opérateurs des liaisons entre Algésiras et Tanger, assurant plus de 16.000 traversées par an avec ses 75 camions et ses 380 remorques. L'accord entre GLT et Gefco sera effectif une fois toutes les formalités réglementaires accomplies auprès des autorités compétentes.

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Maroc Startup of the Year Africa 2018 Clôture de la seconde édition La cérémonie des prix du concours Startup of the Year Africa 2018 s’est déroulée à Casablanca le 25 janvier 2018. Organisé par Startup.Info, le magazine collaboratif des startups, avec le soutien d’OCP, Engie, Qwante, Finance Innovation, PwC, Labs-NS-Avocats, Holmarcom Group, Royal Air Maroc, Growth Experts, cette seconde édition a vu la participation de 600 startups provenant de 52 pays différents, avec plus de 12.000 votes en ligne d’internautes et 41 millions de personnes atteintes sur les réseaux sociaux. Parmi les prix décernés par le jury, le Prix Spécial OCP Agritech a été attribué à Grace Agricole de Côte d’Ivoire (GRACI). Fondée par Brou Kouame Yves Laurent, GRACI est une startup qui œuvre pour l'amélioration de la production de riz en Côte d'Ivoire en proposant un programme de production, de certification, et de diffusion de semences améliorées certifiées de riz. GRACI a remporté un pack communication d’une valeur de 10.000 € offert par Startup.info, une visibilité sur les réseaux internes OCP et l’intégration dans l’écosystème entrepreneuriat et innovation de OCP Entrepreneurship Network. Quant au vote du public, il a récompensé une initiative marocaine, Ecodôme, spécialisée dans la fabrication de locaux écotouristiques à base de terre naturelle et en forme de dômes.

Foncier Atelier REGFA à l’IAV Hassan II

Du 29 au 30 janvier 2018, l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, en partenariat avec l’Ordre National des Ingénieurs Géomètres Topographes et l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme, a organisé le 1er atelier REGFA au Maroc sur le thème « Formation et recherche au service de la gouvernance foncière ». Le REGFA (Réseau d’Excellence sur la Gouvernance Foncière en Afrique) fait partie des outils mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative de la Politique Foncière, établie entre la Commission de l’Union Africaine, la Banque africaine de Développement (BAD) et la Commission économique pour l’Afrique (CEANU). La GIZ est le bailleur de fond auprès de la Banque Mondiale de cet objectif pour établir des réseaux d’excellence à travers le continent : Afrique de l’Est (Tanzanie), Afrique du Sud (Namibie), Afrique du Nord (Maroc), Afrique Centrale (Cameroun), Afrique de l’Ouest (Ghana). Les objectifs des réseaux REGFA sont notamment d’accompagner les universités et institutions de recherche pour développer les concepts de gouvernance foncière ; de développer des programmes de formation ou encore de faciliter l’échange de connaissances à travers le continent. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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• MEDZ

FISA & CIMR Convention de partenariat pour la retraite des éleveurs avicoles

Une convention a été signée pour la création d’une nouvelle zone franche industrielle de 300 hectares à Agadir.

Dans le cadre des actions d'accompagnement social des opérateurs du secteur avicole, la Fédération Interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA) et la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite (CIMR) ont conçu une offre de retraite destinée aux éleveurs producteurs des viandes de volailles et d’œufs. Cette collaboration a fait l'objet d'une convention de partenariat signée à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de la 20ème édition du Salon Dawajine 2017. La convention vise à proposer aux opérateurs du secteur avicole un produit de retraite adapté à leurs attentes. La signature de cette entente intervient également suite à l’ouverture du régime de la CIMR à l’adhésion individuelle des personnes physiques, notamment les professions libérales et travailleurs indépendants. Une nouveauté introduite à l’issue de l’adoption par la caisse du nouveau statut juridique de Société Mutuelle de Retraite.

Photo BERD

Soutien aux TPE Prêt de la BERD de 110 MDH à la Fondation Albaraka La BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement) a accordé un prêt d’un montant maximum de 110 millions de dirhams à la Fondation Albaraka, l’une des plus importantes institutions de microfinancement du Maroc, qui sera chargée de rétrocéder cet argent à des micro-entreprises locales. Grâce à ce financement, la Fondation Albaraka pourra renforcer ses capacités de prêt aux MPME, participant ainsi que développement de l’entreprenariat et des petites entreprises au Maroc. « Nous sommes très heureux de collaborer avec Albaraka dans le cadre de ce prêt en monnaie locale, véritable aide au développement de ces très petites entreprises qui constituent la colonne vertébrale de l’économie marocaine », s’est félicitée Marie-Alexandra Veilleux, Directrice de la BERD en charge du Maroc. « Ce partenariat nous permettra de poursuivre notre mission en matière d’inclusion financière et de promotion des activités génératrices de revenus au Maroc, en proposant un financement adapté aux besoins spécifiques des micro-entrepreneurs et des petites entreprises », souligne Mouatassim Belghazi, Président fondateur d’Albaraka. Albaraka est la troisième institution de microfinancement du Maroc en termes d’actifs. Elle détient 18 % des parts du marché. Elle propose tous les types de produits de microfinancement classiques et s’appuie sur un réseau de 214 antennes disséminées sur tout le territoire marocain. Cette ONG a été fondée en 1996 à Rabat par l’homme d’affaires marocain Mouatassim Belghazi.

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Campagne agricole Bonnes perspectives suite aux dernières pluies Les importantes précipitations des dernières semaines sur la quasi-totalité du territoire ont permis d’atteindre un cumul moyen national de 132,7 mm au 16 janvier 2018. Le déficit pluviométrique, qui était de 61% au démarrage des semis, est ainsi réduit à 25%. Les barrages affichent un taux de remplissage de 35%. Au niveau des végétaux, l’impact est positif sur les parcours, ainsi que sur les cultures d’automne (ces dernières totalisant 4,68 millions d’hectares) et sucrières (48.300 ha de betterave à sucre et 12.409 ha de canne à sucre). « En cas de confirmation des prévisions pluviométriques annoncées pour les semaines à venir, le niveau des ressources en eau devrait continuer à s’améliorer, permettant un rattrapage du décalage de cycle occasionné par l’arrivée tardive des pluies. Par ailleurs, les cultures en place ont pu bénéficier de la combinaison des pluies avec le phénomène du froid qui les met en situation de faible demande climatique et favorise le développement des racines. Ces conditions sont également très bénéfiques pour les cultures arboricoles et particulièrement les rosacées », déclare le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts. Le Ministère appelle également les agriculteurs à assurer l’entretien des principales cultures en place à travers le désherbage, l’épandage d’engrais et la préparation pour l’installation des cultures de printemps (tournesol, pois chiche, maïs…). Quant à la campagne d’exportation, elle se poursuit dans de bonnes conditions. Les exportations de primeurs, à hauteur de 361.000 T au 16 janvier 2018, sont en hausse de 5% par rapport à la campagne précédente à la même date. Même progression pour la tomate, avec un volume de près de 227.000 T. Par contre, les agrumes affichent les mêmes résultats qu’à mi-janvier 2017, soit 329.000 T.

Club Afrique Développement Lancement d’une prochaine mission multisectorielle en Mauritanie Le Club Afrique Développement (CAD) du groupe Attijariwafa bank, avec Attijari bank Mauritanie, organise le 20 février 2018 à Nouakchott, sa 1ère mission multisectorielle de l’année 2018, à l’occasion du lancement officiel du Club Afrique Développement Mauritanie, autour du thème « Les opportunités d’investissements en Mauritanie », à destination des opérateurs économiques africains et internationaux. Lors de cette rencontre sont prévus des rendez-vous d’affaires entre entrepreneurs en vue de concrétiser des partenariats ainsi qu’un dispositif d’accès aux banques de projets d’investissements du pays. Ce premier événement du Club Afrique Développement en 2018 s’inscrit dans un large programme couvrant d’autres pays du continent, déployé tout au long de l’année. Pour rappel, en 2017, le CAD a pu opérer 6 missions multisectorielles en Côte d’Ivoire, au Mali, au Cameroun, au Sénégal, au Maroc et au Gabon, fédérant plus de 1.300 entreprises de 15 pays du continent, ayant généré plus de 1.000 rendez-vous d’affaires en plus de visites terrains des chantiers de développement les plus emblématiques de ces pays.

© Freeimages.com / Christophe Libert

L’Actu


Maroc Aquaculture Atelier de restitution de la première phase du projet FAO-ANDA

Alimentaria 2018 Une édition plus internationale et plus sectorielle que jamais

L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et l'Agence Nationale pour le Développement de l'Aquaculture (ANDA) ont co-organisé un atelier le 31 janvier dernier, visant l'appréciation de l'action globale des réalisations sectorielles de l'ANDA et l'appui à l'élaboration de sa feuille de route à l'horizon 2030 pour le développement durable de l'aquaculture au Maroc. À cette occasion, Mbarka Bouaida, Secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, chargée de la Pêche Maritime, a reçu le 30 janvier dernier, au siège du Département de la Pêche Maritime, les experts de la FAO spécialisés dans l'aquaculture. Lors de cet entretien, les experts, accompagnés par la Directrice de l'Agence Nationale pour le Développement de l'Aquaculture (ANDA), ont exposé à Mme Bouaida les objectifs, les réalisations ainsi que l'état d'avancement du projet d'assistance technique signé entre cette organisation internationale et l'ANDA, en marge du salon Halieutis 2017. L'atelier du lendemain a permis, avec la participation de l'ensemble des parties prenantes (départements ministériels, organisations professionnelles, secteur privé, chercheurs et experts), d'apprécier l'alignement des plans aquacoles et de l'avant-projet de loi relatif à l'aquaculture élaborés par l'ANDA, aux standards internationaux et prônés par la FAO. Pour sa part, la FAO a précisé que la stratégie Halieutis lancée en 2009 et la création de l'ANDA reflètent la ferme volonté politique pour le développement de l'aquaculture. La FAO a également renouvelé son appui à la stratégie Halieutis et son soutien au développement de l'aquaculture ; en ajoutant qu'à travers le bilan-diagnostic des actions entreprises, le projet actuellement en cours entre la FAO et l'ANDA pourra consolider les acquis et d'élaborer une stratégie qui permettra à l'ANDA de développer et de promouvoir une aquaculture intégrée, durable, compétitive et respectueuse de l'environnement.

Le Maroc prendra part à la 22ème édition du salon mondial Alimentaria, qui se tiendra du 16 au 19 avril à Barcelone. Sur une superficie de plus de 83.410 m2, la manifestation accueillera plus de 3.938 exposants et plus de 140.524 visiteurs. Cet évènement phare de quatre jours vise à rassembler toutes les opportunités de l'industrie grâce à six « shows » spécialisés, à savoir : Multiple Foods (produits de consommation et tendances dans les aliments), Expoconser (conserves et semi-conserves), Intervin (vins, cidre et spiritueux), Intercarn (viande et produits carnés), Interlact (produits laitiers et dérivés) et Restaurama (food service et restauration). D’autre part, l'organisation conjointe avec Hostelco renforcera les synergies avec le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. De nouveaux espaces et contenus ainsi qu’un haut niveau d'innovation sont attendus. Notons au passage qu’en 2016, Alimentaria avait accueilli 69 visiteurs marocains. Quant aux exposants, le pavillon marocain regroupait 23 entreprises sur près de 270m2.

Anouar Invest 4ème minoterie dans l’Oriental Leader sur le marché national, la filiale Fandy du groupe Anouar Invest a signé un contrat d’acquisition de matériel avec des fournisseurs chinois d’équipement de minoteries. « Le projet de la nouvelle minoterie d’Anouar Invest verra le jour dans l’Oriental après un accord de financement avec les Chinois. Le montant dédié à cet investissement avoisine 150 millions de dirhams. La capacité d’écrasement privée annuelle de cette nouvelle unité dépassera les 120.000 tonnes », a appris FOOD Magazine de source bien informée. Selon la même source cette nouvelle minoterie permettra la création de plus de 350 emplois directs et indirects. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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L’Actu Injaz Al-Maghrib Lancement de la 4ème promotion du programme Smart Start

L’Association Injaz Al-Maghrib a organisé la semaine du 22 janvier 2018, en partenariat avec le groupe Attijariwafa bank, le lancement de la 4ème promotion du programme Smart Start au titre de l’année 2017-2018. La cérémonie a été présidée par le Directeur Général Adjoint en charge de la Banque de Financement et d’Investissement Groupe, Youssef Rouissi, et la Présidente de l’Association Injaz Al-Maghrib, Laila Mamou. Porté par

la Banque de Financement et d’Investissement du groupe Attijariwafa bank depuis 2014, le programme Smart Start illustre un partenariat stratégique scellé entre le groupe Attijariwafa bank et l’Association Injaz Al-Maghrib, autour d’un programme riche de valeurs citoyennes et de partage destiné à insuffler l’esprit entrepreneurial et stimuler l’idée de création d’entreprise auprès de jeunes porteurs de projets. Le programme Smart Start, basé sur le mentorat, a pour objectif de préparer les jeunes entrepreneurs à l’incubation et au lancement de leur entreprise. Au terme de leurs 6 mois d’accompagnement, les jeunes bénéficiant d’un mentoring présenteront leur projet de startups à des incubateurs et investisseurs potentiels, pour intégrer un incubateur et recevoir des financements. Tout au long de leur

formation, les entrepreneurs en herbe participent à des ateliers et formations thématiques de renforcement des compétences, notamment en matière juridique, digitale, leadership, etc. Pour cette nouvelle édition,la nouveauté concerne l’extension du périmètre du programme au profit de porteurs de projets au niveau de Marrakech et Agadir, qui seront accompagnés par des cadres du groupe Attijariwafa bank de la région. En effet, une grande partie des projets mentorés cette année proviennent de la région Sud : sur les 57 porteurs de projet, 50% viennent de Marrakech et Agadir. Depuis le lancement du programme Smart Start en 2014, 110 porteurs de projets ont créé 38 startups, dont 21 accompagnées par les mentors de la Banque de Financement et d’Investissement du groupe Attijariwafa bank.

BERD Coopération approfondie avec le Maroc et soutien aux investissements verts Pierre Heilbronn, Vice-président de la BERD (Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement) chargé des Politiques et partenariats, s’est rendu au Maroc du 24 au 29 janvier pour rencontrer des représentants du gouvernement et des entreprises, dont Miriem Bensalah Chaqroun, Présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et parler à la conférence organisée par le Fonds Monétaire International (FMI) à Marrakech sur le thème : « Opportunités pour tous : croissance, emploi et inclusion dans le monde arabe ». À l’occasion de cette visite, M. Heilbronn a notamment signé, avec Mustapha Bakkoury, Président de la région de Casablanca-Settat, un protocole d’accord instaurant un cadre de collaboration pour le développement du secteur privé et l’intégration intra-régionale. Cette collaboration aidera à renforcer l’action auprès des petites et moyennes entreprises (PME), en leur apportant l’assistance technique et les services de conseil de la Banque. De plus, la BERD compte assurer aux entreprises privées de la région un accès direct au financement à travers toute une gamme d’instruments, dont son Programme dédié à l’appui de la chaîne de valeur, visant à développer leurs écosystèmes, mais aussi FINTECC, pour aider les entreprises à mettre en œuvre des technologies innovantes en faveur du climat. Enfin, sa visite a été marquée par la signature avec le Ministère des Finances, représenté par Mohamed Boussaïd, également gouverneur de la BERD, d’un protocole d’accord destiné à stimuler le financement de l’économie verte dans le pays. Conformément à ce mémorandum, le ministère de l’Économie et des Finances du Maroc proposera, par l’intermédiaire du fonds Tamwil géré par la Caisse Centrale de Garantie (CCG), des financements aux micro, petites et moyennes entreprises

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(MPME), aux côtés d’institutions financières marocaines, réduisant ainsi le coût de leurs investissements verts. Ce nouveau produit Tamwil s’appuiera sur la réussite du MORSEFF, une ligne • De g. à dr. : le Vice President de la BERD, de financement pour Pierre Heilbronn, et le Ministre de l’Éconol’énergie durable de mie et des Finances du Maroc, Mohammed Boussaid. la BERD au Maroc, qui, depuis son lancement en 2015, bénéficie d’une assistance technique et de paiements incitatifs de l’Union Européenne. À ce jour, MORSEFF accorde au total 110 millions d’euros par l’intermédiaire de banques partenaires pour rétrocession aux entreprises, afin de développer l’économie verte dans le pays. « Le mémorandum que nous avons signé aujourd’hui avec la BERD s’insère dans le cadre des engagements que nous avons pris en faveur du climat lors de la COP22. Il concrétise une nouvelle approche de coopération avec les bailleurs de fonds qui devra soutenir la mobilisation de nouvelles ressources privées et leur orientation au profit des projets des PME et TPE d’économie verte », a déclaré Mohammed Boussaid. Membre fondateur de la BERD, le Maroc est devenu un pays d’opérations en 2012. À ce jour, la Banque a investi plus de 1,5 milliard d’euros répartis entre 36 projets dans le pays. La Banque a également soutenu près de 400 PME marocaines en leur fournissant des services de conseil aux entreprises.


Maroc Dalia 1er producteur de pâtes longues au Maroc ! Depuis 60 ans, les moulins du groupe Dalia n’ont cessé d’évoluer pour devenir aujourd’hui un groupe agroalimentaire familial entièrement intégré grâce à la vision de jeunes successeurs de la famille Jamaleddine. Le groupe assure, en plus du négoce et du stockage de céréales, la production et la commercialisation de produits alimentaires à base de céréales, notamment les pâtes alimentaires et la semoule de couscous, ainsi que la production d’aliments pour bétail et d’engrais. « Avec la création de Matahines Al Hamd en 2002, Dalia est devenu le seul groupe au Maroc à regrouper l’ensemble de ses entités de production et moulins sur le même site à HadSoualem, permettant ainsi un meilleur contrôle et une plus grande synergie de l’ensemble de ses activités. Notre groupe dispose d’une capacité d’écrasement de 210.000 tonnes/an », souligne Idriss Jamaleddine, Directeur Général de Dalia Corp, lors d’une visite organisée pour la presse le 1er février 2018. Ainsi, dans le cadre de sa stratégie d’extension industrielle, Dalia s’est dotée de nouvelles unités de transformation, notamment la semoulerie industrielle en 2007 et les unités de fabrication de couscous et de pâtes en 2008 et 2009. Avec l’acquisition de l’usine de pâtes longues en 2014, Dalia est devenu le 1er producteur de pâtes longues au Maroc. « Nous sommes les seuls à avoir des technologies italiennes, mondialement reconnue pour être les meilleures, et les seuls à faire des pâtes longues au Maroc », se réjouit Meryem Jamaleddine, DG adjoint, Pôle audit et conformité. Le groupe

Dalia dispose également d’un laboratoire contrôle qualité équipé en matériels de dernière génération. « Nous faisons des contrôles très stricts, de la réception de la matière première au produit fini. Tous les produits subissent des analyses physico-chimiques deux fois par jour, que ce soit pour les produits stockés dans les silos ou emballés. Nous réalisons également des analyses microbiologiques pour répondre aux exigences de la réglementation européenne », explique Meryem Jamaleddine. Et pour garantir un produit de très bonne qualité nutritionnelle, ajoute Yassine Jamaleddine, DG de Dalia Comodex, « Dalia s’approvisionne en blés canadiens, qui figurent parmi les meilleurs, pour la fabrication de toutes nos pâtes. » Par ailleurs, pour répondre aux demandes de ses clients partout au Maroc, Dalia a enrichi sa flotte logistique qui comporte une centaine de véhicules. Aujourd’hui, Dalia réalise 40% de son CA à l’export (Afrique, Moyen-Orient, Asie, Amérique du Nord et Europe) et ne compte pas s’arrêter là. En effet, « nous comptons renforcer les lignes de production, qui vont arriver à saturation dans quelques années, pour répondre au mieux à la demande croissante du marché international, notamment africain », renchérit Idriss Jamaleddine.

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L’Actu Souss – Massa Lancement du plan régional d’accélération industrielle Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, le 28 janvier dernier à Agadir, la cérémonie de lancement de la déclinaison régionale du plan d'accélération industrielle 2014-2020 pour le Souss Massa et de la signature de huit conventions et un Protocole y afférents. Le Plan Régional d'accélération industrielle du Souss Massa, qui vise à créer 24.000 nouveaux emplois, s’inscrit dans la politique royale visant un développement territorial équilibré, intégré et adapté aux spécificités de chaque région, dans le cadre du processus de la régionalisation avancée. Ce Plan Régional s’inscrit aussi dans le Programme de Développement Régional (PDR) Souss Massa validé par le Conseil Régional lors de la sa session ordinaire du mois de mars 2017. Parmi les 8 conventions signées, signalons deux conventions concernant l’agro-industrie : le partenariat relatif à la déclinaison régionale de la stratégie de développement de l'industrie agroalimentaire au niveau de la Région Souss Massa et celui relatif au financement du programme de développement de l'industrie agroalimentaire, qui encourage les investisseurs à investir dans les industries agroalimentaires via des incitations conjointes du Fonds de Développement Industriel (FDI) et du Fonds de Développement Agricole (FDA).

FICOPAM Modernisation de l’outil de veille statistique Dans le cadre de l’amélioration des services rendus aux entreprises adhérentes, la Fédération des Industries de la Conserve des Produits Agricoles du Maroc (FICOPAM) entame un programme de modernisation de son outil d’exploitation des données statistiques, FICOSTAT. Pour mettre en œuvre ce projet ambitieux et assurer son succès dans la durée, la FICOPAM s’est alliée avec le Programme Suisse de Promotion des Importations SIPPO (Swiss Import Promotion Programme). Aussi, durant la première quinzaine de février, des ateliers régionaux ont été organisés par la FICOPAM et son partenaire SIPPO pour présenter le projet, ses objectifs et les moyens qui seront mis en œuvre pour le réaliser. Ces réunions ont permis l’identification et la collecte des besoins en matière d’informations statistiques et de veille commerciale des entreprises exerçant dans la transformation des produits agricoles marocains. Les réunions se sont tenues à Casablanca, Marrakech et Fès. La mise à niveau de FICOSTAT permettra la production de données pertinentes qui apporteront un avantage concurrentiel aux entreprises adhérentes. Pour rappel, l’export de produits agro-industriels s’est élevé en 2016 à 47,8 milliards de Dirhams, soit une augmentation de 2,6 milliards de Dirhams par rapport à 2015. Par ailleurs, la part des exportations de conserves de produits agricoles a représenté en volume 357.540 Tonnes et en valeur 5,6 milliards de Dirhams pendant la même année.

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FISA Le Maroc invité d’honneur au VIV MEA La FISA a participé à VIV MEA, salon international de l'élevage intensif, du 5 au 7 février derniers à Abu Dhabi, à travers une délégation de 65 professionnels composée d'éleveurs de poulets de chair, de dindes et de pondeuses, d'accouveurs, d'abattoirs, de provendiers et de vétérinaires privés ainsi que des représentants de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), de la Direction de Développement des Filières de Production du Ministère de l'Agriculture et du Président de l’Ordre National des Vétérinaires. L’Ambassadeur du Maroc à Abu Dhabi, Mohamed Aït Ouali, a visité le stand de la FISA, où il a rencontré les membres de la délégation marocaine et a salué la contribution de la FISA au développement du secteur avicole, soulignant que l'ambassade mettra à la disposition des professionnels les moyens susceptibles de permettre la prospection des pays du Moyen Orient et de l’Afrique. Ludovic Pouille, Ambassadeur de France, a également visité le stand de la FISA et a souligné l'excellence des relations entre le Maroc et la France.

GPC Agadir Obtention de la certification BRC/Food GPC (Gharb Papier et Carton) a annoncé avoir obtenu la certification BRC/Food Certification – category High Hygien (British Retail Consortium/Institute of Packaging) dans le cadre de son activité de conception et de fabrication de produits d’emballage pour les secteurs agricole et industriel, sur le site d’Agadir. GPC a investi deux millions de dirhams pour respecter le cahier des charges de cette certification. Actuellement réservée au site de production GPC à Agadir, la certification BRC/Food Certification – category High Hygien permettra à l’entreprise de soutenir le développement des exportations vers le marché britannique de fruits et légumes produit au sud du Maroc. La norme sera rapidement étendue aux sept sites de production de l’entreprise, à commencer par les sites GPC à Atlantic Free Zone et Mohammedia. « GPC vend des plateaux agricoles en carton à l'ensemble des stations de conditionnement installées dans la région du SoussMassa-Drâa. C’est sur ces plateaux que sont exportés les fruits et légumes marocains à destination du monde entier. L’obtention de la certification BRC/Food Certification – Category High Hygien récompense ainsi la qualité de notre travail et notre engagement à valoriser et soutenir les producteurs marocains du sud afin qu’ils développent leurs exportations vers des bassins de consommation à très fort potentiel », a déclaré Mounir El Bari, Directeur Général de GPC.


Maroc Semaine Verte Internationale de Berlin 5ème participation marocaine L’Etablissement Autonome de Contrôle et de Coordination des Exportations, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a organisé, pour la 5ème année consécutive, la participation du Maroc à la Semaine Verte Internationale de Berlin, qui s’est déroulée cette année du 19 au 28 janvier derniers. À cette occasion, le Maroc a participé avec plus d’une vingtaine de coopératives et de groupements d’intérêt économique, accompagnés d’une importante délégation, pour exposer la qualité et la diversité de ses produits, notamment les produits de terroir (huile d’argan, huile d’olive, safran, dattes, couscous, câpres, plantes aromatiques et médicinales, produits dérivés de la rose, dérivés du cactus, figues séchées, etc.). Pour l’édition 2018, la participation marocaine a été représentée par 20 exposants, opérant tous dans le secteur des produits du terroir. 18 coopératives et 2 GIE ( Groupement d'Intérêt Economique ) ont pris part à cette manifestation, représentant au total 29 coopératives et 1638 petits agriculteurs (dont 554 femmes soit près de 34%) issus de 10 régions du Royaume. Notons que l’Agence de Développement Agricole a participé à l’accompagnement en amont de ces coopératives pour s’assurer de la réussite de la participation marocaine. Ce salon, qui a regroupé plus de 1.600 exposants représentant une soixantaine de pays, et a drainé près de 400.000 visiteurs, est considéré comme le plus grand salon mondial grand public consacré à l’alimentation, l’agriculture, et l’horticulture.

Marocotel By EquipHôtel Paris 15ème édition en mars Sous l’égide du Ministère du Tourisme, du Transport aérien, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, en partenariat avec les principales fédérations professionnelles du secteur, la 15ème édition de Marocotel By EquipHôtel Paris, le salon international de l’équipement professionnel pour l’hôtellerie, la restauration, les métiers de bouche, le bien-être et les loisirs, ouvrira ses portes à l’Office des Foires et Expositions de Casablanca, du 14 au 17 mars 2018. Marocotel By EquipHôtel 2018 propose, à plus de 20.000 visiteurs professionnels décisionnaires nationaux et internationaux d’envergure dans les métiers de l’hôtellerie, de la restauration, des métiers de bouche, du bien-être et des loisirs, une offre d’équipement complète, diversifiée et de qualité, préparée spécialement pour l’occasion afin d’améliorer la performance de leurs établissements ou d’anticiper leurs démarches de développement. 300 exposants nationaux et internationaux seront présents, sur plus de 20.000 m² d’exposition et d’animation, dont les leaders du marché dans les métiers de la literie, du linge, du textile professionnels, des salles de bains, du bien-être, de la remise en forme, de la piscine, des parcs aquatiques, des spas, des équipements et matériels de cuisine, des concepts de restauration, de la décoration, du mobilier, de l’art de la table, des cafétérias, des bars, des nouvelles technologies, des produits HI-Tech, des produits alimentaires, des blanchisseries, de l’hygiène, du nettoyage et bien d’autres secteurs.


L’Actu DeutscheBack

À la rencontre des industriels de la BVP au Maghreb

© DeutscheBack

Dans le cadre de son 1er séminaire au Maroc et au Maghreb, organisé le 25 janvier dernier à Marrakech, DeutscheBack a rassemblé sur le même espace les professionnels du secteur de la Boulangerie, Viennoiserie, Pâtisserie (BVP) du Maroc, de Tunisie et d’Algérie. À l’ordre du jour : des conférences sur des sujets d’actualité, dont les tendances dans la BVP industrielle et les dernières innovations de cette entreprise allemande spécialisée dans les ingrédients de panification et les ingredients de patisserie industrielle, ainsi que des workshops, où pratique, discussion et échange étaient les maîtres-mots. Retour sur cette journée ! De notre envoyée spéciale à Marrakech, Maria MOUHSINE DeutscheBack propose une large gamme d’amylases, qui permettent de s’opposer à cette évolution par une dégradation enzymatique ciblée, particulièrement de l’amylopectine de l’amidon. « Beaucoup de personnes croient que l’enzyme est un produit chimique qui peut être néfaste pour la santé, alors qu’une enzyme est une protéine qui permet l’activation ou l’accélération de réactions biochimiques naturelles », indique Novrani Bundhoo de la société DeutscheBack.

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• Discussions autour des échantillons

réée en 2004, DeutscheBack, entreprise du Groupe Stern-Wywiol, propose différentes solutions, qui vont des ingrédients simples aux prémixes fonctionnels, en passant par les enzymes, les nappages ainsi que des solutions sur mesure. À l’occasion de ce séminaire placé sous le thème « Tendances et innovations dans la boulangerie industrielle & pâtisserie industrielle », l’entreprise a mis en lumière deux nouvelles solutions : TopBake Fresh et TopSweet Fresh Cake, qui permettent respectivement une meilleure conservation de la fraicheur des produits boulangers et pâtissiers. DeutscheBack a également mis en avant deux nouveaux ingrédients pour remplacer les œufs et l’huile. Des nouveautés qui

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présentent de grandes opportunités pour les industriels, notamment en termes de réduction de coûts, mais aussi de différenciation par rapport à la concurrence, en choisissant de nouvelles allégations nutritionnelles.

Impact des ingrédients sur le moelleux

Le rassissement du pain, qui se manifeste par le durcissement de la mie et une perte du moelleux, est dû à la solidification de l’amidon ayant été gélatinisé sous l’action de la chaleur. Pendant la cuisson, l’amidon crée dans un premier temps la structure qui permet la formation de la mie. Il recristallise pourtant pendant le stockage, ce qui entraîne une déshydratation et une perte d’élasticité du produit. Pour répondre à ce problème,

Impact du processus industriel sur le moelleux

Pour une durée de fraicheur encore plus optimale, des instructions doivent également être prises en compte lors du processus de panification. Ainsi, durant l’étape du façonnage, il faut travailler la pâte de manière répétée et douce. Car de par ses caractéristiques de viscoélasticité, la pâte risque de se déchirer et de perdre éventuellement de l’eau, ou alors ne pas supporter la déformation et prendre ainsi plus d’énergie pour le façonnage. « Nous conseillons ainsi de faire passer la pâte à 3 reprises dans un laminoir, et diminuer approximativement la taille de la pâte de 50 mm à une quinzaine de mm, puis de 15 à 10 mm, et enfin de 10 à 5 ou 4mm », explique Aurélie Gasiglia, Ingénieur Développement Produits chez Mecatherm, qui


Maroc et la fraicheur du produit », explique Mme Gasiglia.

© DeutscheBack

Des alternatives aux œufs et à l’huile ? C’est possible !

• Photo de groupe

intervenait également lors de cette journée. Cette technique de triple laminage permet une répartition plus fine des particules de gaz, qui a un impact sur la finesse de la mie et donc de sa conservation. « Plus nos alvéoles vont être importantes, plus l’eau contenue dans la mie, qui est libre, va avoir tendance à migrer dans ces alvéoles, ce qui va venir assécher la mie et dégrader la caractéristique du moelleux », reprend Aurélie Gasiglia. Pour l’étape de l’étuvage, une atmosphère chaude et humide est préconisée afin de stimuler l’action des levures sur la dégradation des sucres, qui va permettre de dégager les gaz et les arômes. L’humidité doit être couplée avec une ventilation très lente pour éviter la formation d’une croûte. « Car la constitution de la croûte constituera une barrière à la cuisson. L’eau qui reste ainsi dans la mie va migrer vers la croute sèche pour créer un équilibre. Le produit deviendra alors sec et perdra son moelleux », étaye Aurélie Gasiglia. Quant à la cuisson, il s’agit de veiller à adapter la température et la durée de cuisson en fonction de chaque produit. « Selon la manière de cuire, on peut avoir différentes épaisseurs de croûte », reprend-elle. Enfin, à l’étape de refroidissement, l’experte recommande de contrôler la température ambiante de refroidissement du pain. « Tous ces éléments ont un impact sur le moelleux et la conservation. Si on refroidit trop, on va perdre de l’eau et du moelleux. A contrario, si on ne refroidit pas assez, l’eau libre qui s’échappe naturellement du produit va s’évaporer et se retrouver sur l’emballage, ce qui va impacter la conservation

La matière grasse joue un rôle important dans la détermination des saveurs, de la texture du produit, de son moelleux et de sa légèreté. Toutefois, la gestion des espaces de stockage de ces matières, de leurs dates de péremption ainsi que des coûts, nécessite beaucoup de réflexion de la part des industriels. Pour leur faciliter la tâche, DeutscheBack a mis en place des alternatives aux œufs et à l’huile, qui peuvent les remplacer jusqu’à 50%, sans modifier l’aspect général du produit, comme nous l’ont démontré les équipes de DeutscheBack lors des workshops. En effet, la couleur de la croûte et le moelleux étaient nettement améliorés par rapport au produit témoin. De plus, ces remplaçants peuvent être conservés 12 mois et permettent de réduire les coûts des intrants. Par ailleurs, avec les nouvelles exigences des consommateurs pour des produits plus sains, remplacer l’huile peut ouvrir de nouvelles perspectives pour les industriels, en créant de nouvelles allégations sur leurs emballages, comme « Bon pour la santé », ou « Allégé en huile », etc.

État de la BVP au Maroc

Au Maroc, comme dans les autres pays du Maghreb, on note une émergence de quelques grands acteurs mais qui restent tout de même assez petits face à la taille du marché de la BVP artisanale. Le pain commercialisé de manière générale est un pain subventionné par l’État, ce qui limite fortement la marge de manœuvre au niveau du coût de revient et de la qualité. « Il s’agit d’un pain généralement de mauvaise qualité, vu que les boulangers sont surtout intéressés par le rendement. Il n’y a donc pas vraiment de recherche pour améliorer la qualité et l’hygiène », ajoute

Fabien Varagnac de DeutscheBack.

Tendances de consommation

Face à une société de plus en plus mobile, le consommateur va s’orienter davantage vers la restauration hors domicile. « En France, 2,35 milliards de sandwichs ont été consommés en 2016, c’est une augmentation de plus de 4% par rapport à 2015 », fait valoir Nadia Benmansour, Technico-commerciale chez DeutscheBack Maghreb/France. Aujourd’hui, les principales tendances de la boulangerie sont : sain, premium et pratique. « Afin de mettre en avant le côté sain d’un produit, les entreprises tendent vers l’utilisation de céréales, en particulier le blé complet. On note également dans ce sens, la tendance des graines anciennes, comme les graines de chia. En 2010, la graine de chia a été utilisé dans un 1 seul produit de boulangerie, alors qu’en 2016, 100 produits ont été lancés avec cette graine », explique Aurélie Gasiglia. Pour mettre en avant la qualité Premium, les entreprises opèrent un retour vers des produits plus traditionnels, en utilisant des produits haut de gamme comme l’huile d’olive extra vierge. Côté praticité, le snacking, auparavant pris principalement entre les repas, est devenu, avec l’offre actuelle, un substitut de repas. « Entre 2010 et 2014, 2 fois plus de produits sont lancés sur le marché avec le message « On The Go », c’est-à-dire « manger sur le pouce », sans avoir besoin de s’assoir et prendre des couverts », souligne Mme Casiglia.. « Il est très important pour les industriels de maintenir une veille sur ce qui se passe ailleurs, car une tendance qui n’est pas commune dans notre région peut arriver demain », insiste Aurélie Gasiglia. Ainsi, « en boulangerie et en agroalimentaire en général, les Américains sont les premiers dans le lancement de nouvelles tendances. Ensuite, elles arrivent en Europe, au travers du Royaume Uni, puis sont distribuées en Afrique et en Asie. C’est généralement le flux standard des nouvelles tendances en agroalimentaire », reprend-elle. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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L’Actu ONSSA Bilan des contrôles durant l’exercice 2017 Cette année 2017, les contrôles de l’ONSSA des denrées alimentaires sur le marché local se sont traduits par 74.800 visites sur le terrain, dont 28.350 en commissions provinciales et préfectorales. Ces investigations ont abouti au contrôle de 1.261.000 tonnes de produits alimentaires et à la saisie et destruction de 4.730 tonnes de produits impropres à la consommation. Finalement, 2.566 dossiers ont été transmis au parquet pour jugement. Le contrôle des importations a concerné 8.173.000 tonnes de divers produits alimentaires, avec 48.314 certificats d’admission et 2.130 tonnes refoulées. À l’export, 2,66 millions de tonnes de produits alimentaires ont été contrôlés et ont abouti à la délivrance de 105.900 certificats sanitaires et phytosanitaires. L’ONSSA a mené durant l’année 2017 d’autres actions de contrôles qui ont concerné le contrôle phytosanitaire de 496 millions de plants ; le contrôle et la certification de 1.683.600 qx de semences et 75,2 millions de plants. Par ailleurs, 748 nouveaux établissements ont été agréés ou autorisés. Ce programme d’agrément sera poursuivi en 2018 pour couvrir la totalité des établissements agroalimentaires, estimés à 7.500 unités. Ceci permettra à l’ONSSA de mieux réaliser les contrôles des aliments mis sur le marché et rassurer ainsi le consommateur sur la qualité et la sécurité sanitaire des aliments achetés. En outre, l’ONSSA a réalisé 10.379 visites sanitaires de suivi et 3.271 visites d’inspection pour vérifier le respect et le maintien des exigences sanitaires dans les établissements déjà agréés et autorisés par l’ONSSA. L’Office a également délivré 219 certificats d’agrément ATP pour le transport international et 7.205 certificats d’agrément sanitaire pour le transport national des produits périssables. Il a par contre procédé à la suspension des agréments sanitaires de 66 établissements et au retrait d’agrément de 45 établissements pour non-conformité aux exigences réglementaires en vigueur. L’ONSSA invite les consommateurs à s’assurer de l’existence des informations obligatoires sur l’emballage, notamment l’adresse de fabrication, le nom de l’importateur, le numéro d’agrément de l’ONSSA, la date limite de consommation, etc.

Épicerie Verte 1ère marketplace de produits bio et naturels au Maroc

Le premier marché en ligne spécialisé dans les produits bio et naturels au Maroc, fondé par Amine Slimani et Ali El Mouraouah, Épicerie Verte, a annoncé le 23 janvier dernier le lancement de son site www.EpicerieVerte.ma, qui a vu le jour le 1er février 2018. En faisant de la satisfaction client une priorité majeure, Épicerie Verte a mis en place un processus de sélection adapté des fournisseurs, en supprimant l’intervention des intermédiaires. Ce business model innovant permet d’offrir des produits bio de qualité, aux prix les plus bas. Pour ses clients sur Casablanca, Épicerie Verte s’engage à livrer les commandes sous 24h, et sous 48 à 72h dans les autres villes. Par ailleurs, dans un souci de développement durable, Épicerie Verte assurera ses livraisons grâce à des tricycles électriques sur Casablanca, dans un premier temps.

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Maroc Nespresso Deux nouveaux cafés pour un voyage mythique vers les lieux de production Nespresso a lancé en janvier deux cafés en édition limitée, Arabica Ethiopia Harrar et Robusta Uganda, pour découvrir les lieux d'origine du café. Les nouvelles capsules contiennent des cafés en provenance d'Éthiopie, le berceau du café Arabica et d'Ouganda, berceau du Robusta. « Chez Nespresso, nous savons que le parcours du café est aussi important que son goût. Avec ces nouvelles éditions limitées de café, nous avons voulu proposer à nos consommateurs un voyage mythique vers les lieux d'origine du café. Ces histoires liées à des découvertes fascinantes sont essentielles pour le café d'aujourd'hui et nous permettent de partager les saveurs incroyables d'Arabica Ethiopia Harrar et Robusta Uganda, deux cafés qui illustrent réellement les profils sensoriels de leurs régions. » Pour donner vie à ces histoires de café inspirantes et mythiques, Nespresso s'est associé à Mariana Rodrigues, une illustratrice basée à Londres qui a conçu les étuis des capsules. Mariana Rodrigues a expliqué : « j'ai vraiment été inspirée par les nouveaux cafés de Nespresso, en particulier par leurs origines mythiques. Lors de la création des étuis, j'ai voulu dépeindre la vitalité de ces deux cultures et les relier à leurs belles histoires de café et à leurs racines. »

Thé importé L’ONSSA rassure les consommateurs Suite à la publication par certains médias faisant état de présence de thé non conforme sur le marché national, l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) a communiqué des précisions sur le sujet. Contrairement à ce qui a été diffusé, l’ONSSA déclare ne pas avoir diffusé de déclaration de mise en garde sur la présence de substances toxiques dans les thés commercialisés sur le marché national. Dans le cadre de ses missions de surveillance de la qualité des produits alimentaires, l’ONSSA procède à un contrôle systématique à l’importation ; ces contrôles permettent de s’assurer que les thés importés sont conformes aux normes nationales et internationales et présentent les garanties sanitaires nécessaires. Lorsque le contrôle décèle des non-conformités, les produits ne sont pas autorisés à accéder au marché national et sont par conséquent refoulés. « Le contrôle effectué par l’ONSSA sur le thé, à l’instar de tous les produits alimentaires importés, obéit à des procédures et à des méthodes strictes, qui couvrent tous les aspects de la sécurité sanitaire des produits alimentaires et permettent de garantir la conformité et la salubrité des produits mis sur le marché national », souligne l’ONSSA. De ce fait, l’établissement rassure les consommateurs sur la qualité et la sécurité sanitaire du thé importé et distribué par les établissements autorisés.


Monde Industrie de l’emballage Comment développer l'agilité d’une main-d'œuvre vieillissante ?

MacFrut Toutes les nouveautés sur l’irrigation dans un champ de 700 m²

Des dizaines de milliers de professionnels contribuent quotidiennement à l'amélioration continue de l'activité de l'emballage. Comment les organisations s'assurent-elles que les compétences, les connaissances et le savoir-faire des professionnels de l'emballage seront disponibles et à jour? Comment mettent-ils en œuvre une éducation et une formation tout au long de la vie pour favoriser l'agilité de leur main-d'œuvre vieillissante ? Les réponses à ces questions seront données le 15 mars prochain à Paris lors de la 4ème conférence européenne annuelle sur l'avenir de l'enseignement commercial en emballage (Future of Business Education in Packaging, FBEP).

Toutes les innovations de l’irrigation dans un champ démonstratif, un colloque lié au thème de l’eau, la présence des entreprises leaders au niveau mondial dans le secteur des installations : AcquaCampus à MacFrut 2018 sera un événement dans l’événement. Le projet dont s’occupe Cesena Fiera en collaboration avec l’association italienne pour l’assainissement et les irrigations (ANBI) et avec le canal CER (Canale Emiliano Romagnolo) se focalise sur l’utilisation de l’eau en agriculture, car l’eau – il faut le souligner – est un thème de plus en plus important pour le monde entier. AcquaCampus à Macfrut se composera d’une zone d’exposition et d’une zone démonstrative. Cette dernière sera un véritable champ dynamique de 700 m2, où l’on pourra voir le fonctionnement des systèmes d’irrigation les plus avancés du point de vue technologique. En outre, un colloque national sera organisé par ANBI en collaboration avec le CER, où seront illustrés les résultats et les objectifs des recherches en cours dans le secteur des fruits et légumes. « La forte présence des délégations étrangères, provenant surtout du continent africain, rend AcquaCampus l’un des rendez-vous les plus prestigieux du salon », affirme le président de MacFrut, Renzo Piraccini, « l’eau est un thème stratégique au niveau mondial, tout comme la question de la réduction des gaspillages. Je suis sûr que ce projet apportera une contribution importante à MacFrut. »

Arômes Union d’Aromatech et de Brenntag À partir de janvier 2018, le créateur d’arômes Aromatech et le leader mondial de la distribution d’ingrédients alimentaires Brenntag, se sont unis sur le marché français. Créé en 1987 en France, le groupe Aromatech est un acteur incontournable dans l’univers des arômes alimentaires. Le groupe conçoit, produit et commercialise des arômes destinés à l’ensemble des secteurs d’applications de l’industrie agroalimentaire. Il dispose d’unités de production dans 7 pays : France, Tunisie, Turquie, Algérie, Thaïlande, États-Unis, Emirats Arabes Unis et Chine. Son partenaire Brenntag est l’allié historique de l’industrie agro-alimentaire, avec une offre d’ingrédients alimentaires complète et une existence sur plus de 74 pays. En s’alliant, ces deux entreprises joueront sur leurs compétences complémentaires pour offrir un réel support et des solutions complètes et adaptées aux besoins de leurs clients.

Poulehouse Le 1er œuf qui ne tue pas les poules ! L’entreprise française Poulehouse a lancé la première offre commerciale respectueuse des poules : « le premier œuf qui ne tue pas les poules », comme l’indique son slogan, est désormais disponible dans plus de 200 magasins Biocoop, au prix de 6 € la boite de 6. Après un crowdfunding réussi avec KissKissBankBank et des tests concluants dans des magasins bio parisiens, Poulehouse a franchit une nouvelle étape au niveau national en diffusant ses œufs avec Biocoop. « Nous pensons qu'il est possible d'inventer un nouveau mode de production dans le secteur avicole sans tuer de poules pour consommer des œufs », déclare Fabien Sauleman, Président de Poulehouse. « Nous sauvons les poules pondeuses d’une mort prématurée, car à ce jour, dans n’importe quel mode d’élevage, elles sont abattues à l’âge de 18 mois suite à une baisse de leur taux de ponte alors que leur espérance de vie est de 6 ans et plus. Nous travaillons avec des éleveurs bio qui s’engagent à ne pas envoyer leurs poules à l’abattoir, puis nous les rachetons afin de les accueillir dans notre refuge, la Maison des Poules », précise Sébastien Neusch, Directeur Général de Poulehouse.

ISM 2018 L’innovation au rendez vous Organisée par Koelnmesse et le groupe de travail du Salon international de la confiserie (AISM), la 48ème édition d'ISM s’est déroulée du 28 au 31 janvier derniers à Cologne. Katharina C. Hamma, Chief Operating Officer Koelnmesse GmbH a souligné, que « l’ISM a pu montrer une fois de plus son importance primordiale en tant que plateforme d'affaires et de networking. » Le salon a accueilli en tout quelques 37.500 visiteurs professionnels de 144 pays. Comme le montrent les données d'enregistrement à l’ISM, 1.656 exposants de 73 pays y ont participé, et les principaux opérateurs des secteurs du commerce et de la distribution étaient présents à Cologne. Parmi les nouveautés qui ont marqués leur présence au salon, les produits chocolatés, les sucreries, la biscuiterie fine, en plus du segment « New Snacks ». Le café et le thé ont fait l'objet d'une présentation distincte dans le cadre du Coffee Cologne Forum et de la « Kaffeestraße » (rue du café). Cette année l'ISM Award a été décerné à Dylan Lauren, fondatrice et chef d'entreprise du Dylan's Candy Bar aux États-Unis. Les trois innovations les plus remarquables faisant partie de l'exposition spéciale « New Product Showcase » ont été primées cette année également. Les visiteurs ont désigné Fruit Balls de HPW AG à la première place, Brasiliero de GOT7 Nutrition à la deuxième place et Little Love de Lovechock à la troisième place. Par ailleurs, l'ISM Packaging Award a distingué le sachet 100 % biodégradable de myChipsBox. En parallèle, ProSweets Cologne – Salon international des fournisseurs de l'industrie de la confiserie et du snacking –, a accueilli plus de 20.000 visiteurs, un nombre en nette augmentation. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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L’Actu

Monde

Chocolat Ruby Le Kitkat® vire au rose !

Trophées LSA 2017 de l’innovation Double récompense pour Bonduelle

Nestlé Japan vient de lancer une version au chocolat Ruby de sa marque emblématique Kitkat® dans les boutiques Kitkat® Chocolatery® au Japon et en Corée du Sud, ainsi que sur Internet. Kitkat® est la première marque à proposer aux consommateurs cette quatrième variété de chocolat - aux côtés du chocolat noir, au lait et blanc -, cinq mois à peine après son lancement. Le chocolat Ruby a été créé par Barry Callebaut, leader mondial des fabricants de produits à base de chocolat et de cacao de qualité supérieure. «Kitkat® Chocolatory® Sublime® Ruby» est disponible depuis le 19 janvier, à temps pour la Saint-Valentin. Depuis son annonce à Shanghaï, le 5 septembre dernier, le chocolat Ruby a suscité un vif intérêt auprès des connaisseurs partout dans le monde. Aucune baie, aucun arôme de baies, aucun colorant n’est ajouté. Antoine de Saint-Affrique, CEO de Barry Callebaut a déclaré: « je me réjouis que notre innovation révolutionnaire, le chocolat Ruby, ait pris un essor aussi rapide grâce à notre partenariat avec Nestlé et la marque pionnière Kitkat® au Japon. Nestlé a été très rapide à repérer les tendances et à introduire une version chocolat Ruby de Kitkat® qui séduira les consommateurs d’Asie et d’ailleurs. »

À la tête du groupe familial depuis 2001, Christophe Bonduelle, Président du Groupe Bonduelle s’est attaché à poursuivre la diversification des métiers du groupe et ses implantations géographiques, privilégiant ainsi innovation et pérennité. Il a notamment mené avec succès le rachat de l’entreprise américaine Ready Pac Food début 2017. Une acquisition transformante qui permet au groupe Bonduelle d’être désormais leader sur le marché des salades individuelles aux Etats-Unis. La stabilité de l’entreprise, son engagement sociétal et sa politique d’innovation ont convaincu le jury, composé de 40 professionnels de la grande consommation, de décerner à Christophe Bonduelle, le Prix de la « Personnalité de l’année », le 13 décembre dernier, à l’occasion des Trophées LSA 2017 de l’innovation. Dans la catégorie « Produits de grande consommation - Epicerie salée », la nouvelle gamme Légumiô Pasta de Bonduelle a également été récompensée lors de cette soirée. Sous la forme inédite de pâtes et sans gluten, Bonduelle propose 3 nouvelles références composées à 100% de légumes secs et légumes, déclinées en trois formes, trois couleurs et trois saveurs. Une innovation qui se veut une alternative saine et gourmande aux féculents et qui permet de consommer davantage de légumes.

GEA Extension du portefeuille avec la technologie d'extrusion et de meunerie

Tunisie Journées Packaging en mars

Avec l'acquisition finalisée du groupe italien Pavan en fin novembre 2017, la société allemande GEA a acheté un fournisseur leader dans les technologies d'extrusion et de la meunerie, pour le traitement de toutes sortes de pâtes fraîches et sèches, de céréales, etc. Cette acquisition est une étape importante dans la stratégie de croissance et d'expansion des activités de transformation des aliments pour GEA. Le Groupe Pavan est une entreprise forte et solide, opérant dans l'industrie alimentaire en tant que fournisseur mondial de solutions, de la manipulation des matières premières à l'emballage final. Le spécialiste italien offre la plus large gamme de solutions pour la production de tous les types de pâtes : pâtes sèches longues et courtes, pâtes précuites, couscous, ainsi que des équipements pour les pâtes fraîches fourrées, plates et extrudées, les plats cuisinés et les gnocchis. Ils fournissent également les équipements complémentaires à ce segment, comme les systèmes de découpe ou de conditionnement.

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Le Centre Technique de l’Emballage et du Conditionnement, Packtec organise, sous l’égide du Ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, les Journées Packaging les 14 et 15 mars prochains à Tunis, Tunisie. Considéré comme un rendez-vous incontournable pour tous les opérateurs africains, arabes et méditerranéens, les Journées Packaging « Cap Sur Le Développement » offriront aux décideurs du secteur de l’emballage et du conditionnement une occasion d’échanges privilégiés et une vision globale de l’état d’avancement de la recherche et du développement relatifs aux différents matériaux et aux systèmes d’emballage. S’étalant sur deux jours, le programme propose des interventions au cours desquelles seront abordées les problématiques du secteur, notamment la maîtrise des coûts de production, les nouvelles contraintes imposés par les donneurs d’ordres ainsi que les aspects réglementaires. La participation d'experts représentants de groupes, d’entreprises et d’institutions de renommée internationale permettra d’avoir une vision globale sur l’évolution du secteur de l’emballage dans le monde. Plusieurs multinationales seront également présentes pour témoigner de l'importance de l'emballage dans leur stratégie marketing, renforcer les échanges et créer des opportunités de partage d’expérience.


Tableau de Bord

(en Dollars/Tonne)

Zoom sur les ventes de… ŒUFS Ventes (valeur)

Croissance annuelle (valeur)

2014

3.159,50 MDH

4,4% 2013-2014

2015

3.260,30 MDH

3,2% 2014-2015

2016

3.394,70 MDH

4,1% 2015-2016

2017

3.535,80 MDH

4,2% 2016-2017

2018*

3.689,20 MDH

4,3% 2017-2018

2019*

3.873,90 MDH

5,0% 2018-2019

(Source : Les Echos)

Prix internationaux du cacao, du jus d’orange et du café

(Source : Euromonitor International – ventes en distribution moderne et traditionnelle)

Baromètre des exportations

(Source : Les Echos)

Entre le 1er janvier 2017 et fin novembre 2017, les exportations de produits végétaux transformés continuent de progresser sur la même tendance, soit +4% par rapport à fin novembre 2017. Même chose pour les produits de la pêche, en hausse de 5 points. Les exportations atteignent ainsi : • 314.259 T pour les produits végétaux transformés (s +4% par rapport à la même période de l’année 2016) • 637.794 T pour les produits de la pêche (s +5%) Tendances des exportations 2016/2017 (évolution en volume par rapport à fin octobre 2016, cumul au 30 novembre 2017, soit 11 mois de campagne)

Prix internationaux des produits laitiers

Produits végétaux Epices & herbes s +19% Huiles végétales, vins s +10% Surgelés t -3% Conserves d’olives t -4% Par marché Autre Afrique s +54% Union Européenne s +10% Maghreb t -12% ALENA t -29% Produits de la pêche Farine et huile de poisson s +9% Produits congelés s +6% Semi-conserves s +4% Conserves de poisson s +2% Par marché Autre Europe s +74% Amérique du Sud s +30% Autre Afrique s +11% Union Européenne t -4%

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Source : EACCE. NB : changement des dates de la campagne, avec référence à l’année civile)

Prix internationaux du blé, du soja, de l’huile de palme et du sucre

(Source : USDA)

* Estimations

Cours des matières premières

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eille Réglementaire

L’Actu

Veille Réglementaire

Maroc

Décret n°2-17-738 du 16 rabii II 1439 (4 janvier 2018) modifiant le décret n°2-09-204 du 4 moharrem 1431 (21 décembre 2009) – BO 6640 Ce décret porte sur la création des zones franches d’exportation de Laâyoune. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et eaux et forêts n°2973-17 du 14 safar 1439 (3 novembre 2017) complétant l’arrêté du Ministre de l’agriculture et de la réforme agraire n°256-91 du 11 joumada 1411 (25 décembre 1990) – BO 6640 Cet arrêté fixe la liste des laboratoires habilités à procéder aux analyses dans le domaine agricole. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et eaux et forêts n°2974-17 du 18 safar 1439 (7 novembre 2017) abrogeant l’arrêté du Ministre de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes n°2128-05 du 13 kaada 1426 (15 décembre 2005) – BO 6640 Cet arrêté fixe les conditions spécifiques des modes d’élevage avicoles biologiques.

Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et eaux et forêts n°2986-17 du 18 safar 1439 (7 novembre 2017) – BO 6640 Cet arrêté porte homologation et publication du cahier des charges type relatif à la production biologique des animaux d’élevage et des produits apicoles. Arrêté du Ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et eaux et forêts n°3206-17 du 3 rabii 1439 (22 novembre 2017) – BO 6640 Cet arrêté porte homologation et publication du cahier des charges type relatif aux produits alimentaires et aux aliments pour animaux préparés selon le mode de production biologique. Décret n°2-17-94 du 19 rabii I 1439 (8 décembre 2017) – BO 6636 Ce décret institue une rémunération des services rendus par le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts (Département de l’agriculture-Établissements de formation professionnelle agricole). Décret n°2-17-799 du 6 rabii II 1439

(25 décembre 2017) – BO 6636 Ce décret approuve l’accord de prêt n°8815-MA d’un montant de deux cent millions de dollars américains (200.000.000,00 dollars), conclu le 21 décembre 2017 entre le Royaume du Maroc et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, concernant le programme de renforcement des chaines de valeurs agroalimentaires. Arrêté du Ministre de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique n°141017 du 26 safar 1439 (15 novembre 2017) complétant l’arrêté n°1308-94 du 7 kaada 1414 (19 avril 1994) – BO 6636 Cet arrêté fixe la liste des marchandises faisant l’objet de mesures de restrictions quantitatives à l’importation et à l’exportation. Arrêté du Ministre de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique n°331517 du 29 rabiiI 1439 (18 décembre 2017) – BO 6636 Cet arrêté modifie et complète l’arrêté n°1176-13 du 27 joumada I 1434 (8 avril 2013) réglementant la pêche de l’espadon.

Union Européenne

Règlement (UE) 2018/97 de la commission du 22 janvier 2018 Ce règlement modifie l'annexe II du règlement (CE) n°1333/2008 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne l'utilisation d'édulcorants dans les produits de boulangerie fine. Règlement d'exécution (UE) 2018/127 de la commission du 24 janvier 2018 Ce règlement modifie le règlement (CE) n°1484/95 en ce qui concerne la fixation des prix représentatifs dans les secteurs de la viande de volaille et des œufs ainsi que pour l'ovalbumine. Règlement d'exécution (UE) 2018/129 de la commission du 25 janvier 2018

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Ce règlement concerne l'autorisation de la L-arginine produite par Corynebacterium glutamicum KCCM 80099 en tant qu'additif destiné à l'alimentation de toutes les espèces animales.

diphosphates, de triphosphates et de polyphosphates (E 338-452) dans les broches de viandes congelées verticales.

Règlement (UE) 2018/147 du conseil du 29 janvier 2018 Ce règlement modifie le règlement (UE) n°1370/2013 en ce qui concerne la limitation quantitative applicable à l'achat de lait écrémé en poudre.

Règlement (UE) 2018/79 de la commission du 18 janvier 2018 Ce règlement modifie le règlement (UE) n°10/2011 concernant les matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec des denrées alimentaires.

Règlement (UE) 2018/74 de la commission du 17 janvier 2018 Ce règlement modifie l'annexe II du règlement (CE) no 1333/2008 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne l'utilisation d'acide phosphorique, de phosphates, de

Règlement d'exécution (UE) 2018/82 de la commission du 19 janvier 2018 Ce règlement rectifie le règlement (CE) n°891/2009 portant ouverture et mode de gestion de certains contingents tarifaires communautaires dans le secteur du sucre.


Espagne

Alimentaria 2018

Une offre halal étendue et une présence internationale croissante

ALIMENTARIA

Alimentaria 2018, l’un des salons leaders mondiaux pour l’alimentation, les boissons et le secteur de l’hospitalité, abritera à nouveau une exposition dédié aux produits halal, après le succès de son lancement en 2016. L’événement s’adressera ainsi aux besoins d’un marché estimé à 1,7 milliard de personnes, soit environ 25% de la population mondiale. Alimentaria se tiendra à Barcelone, Espagne, du 16 au 19 avril 2018. et comment les entreprises devraient nant, elles jouent un utiliser l’image de marque et le marrôle majeur dans la keting pour renforcer leur impact sur croissance globale les consommateurs musulmans. du marché. L’EsPour ceux que le côté gastronopagne s’est ainsi mique de la cuisine halal intéresse, élevée au rang de deux show cookings lui seront 8ème exportateur dédiés. Ils montreront comment mondial de produits utiliser des ingrédients halal dans les agroalimentaires et cuisines phénicienne et espagnole de 6ème exportateur afin d’ajouter de nouvelles saveurs à de viande halal et des recettes classiques, qui ne sont animaux vivants, pas traditionnellement préparées d’après l’Organisaavec des produits halal. tion de la Coopé• La zone halal a été lancée par Alimentaria en 2016. Alimentaria accueillera également ration Islamique. Plusieurs de ces producteurs leaders des acheteurs intéressés par les es produits halal repréproduits halal dans le cadre de son mondiaux de produits halal seront sentent 16% de la consomprogramme « Hosted buyers » : en présents dans le secteur « Multiple mation mondiale d’aliments provenance des grands marchés Foods » d’Alimentaria 2018. et de boissons. Rien que sur européens comme l’Allemagne, la le marché de l’Union Européenne, France et la Turquie, leur présence Alimentaria offrira leur valeur atteint plus de 40 millions est un must pour tout producteur un éclairage d’experts d’euros, selon les chiffres de SGS halal. Les fabricants de produits halal (Société Générale de Surveillance), Enfin, le salon a prévu des salles de exposeront sur tous les segments entreprise spécialisée dans l’inspecprières spécifiques pour la commud’Alimentaria, en plus de leur section, la vérification, l’analyse et la nauté musulmane. teur spécifique au sein de « Multicertification. ple Foods ». À cela s’ajouteront Les tendances halal plusieurs événesur Alimentaria ments pour les Le marché halal est l’un des marvisiteurs intéreschés mondiaux connaissant la croissés par le marché sance la plus rapide : la population halal. Celui à ne musulmane devrait augmenter de 500 millions d’ici 2030. Son poids sur pas manquer est sans conteste le le marché européen est de plus en Congrès Halal, plus important, 6% de la population qui fournira un européenne étant de confession muéclairage sur sulmane selon le think-tank américette industrie, en cain Pew Research Centre. mettant en avant Cette tendance se reflète en Esles dernières tenpagne, où 350 entreprises sont dances du marché • Deux show cookings halal sont prévus sur Alimentaria 2018. désormais certifiées halal. Mainte-

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Salon

Allemagne

ANUGA FOODTEC

Anuga FoodTec

Un salon « tout en un » pour le process alimentaire

Photos Anuga FoodTec

Salon triennal international des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire et des boissons, Anuga FoodTec tiendra sa prochaine édition du 20 au 23 mars 2018 à Cologne, Allemagne. Quelques 1.700 exposants sont attendus, signant un nouveau record de participation à cet événement. Découvrons l’essentiel de ce qui attendra les visiteurs cette année. Florence CLAIR

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vec 13% d’exposants supplémentaires par rapport à l’édition précédente en 2015, et une surface portée à 140.000 m2 (+ 8%), « Anuga FoodTec écrira un nouveau chapitre de sa success-story », estime Katharina C. Hamma, Chief Operating Officer de Koelnmesse, organisateur de l’événement. Des entreprises de plus de 50 pays présenteront leurs nouveautés sur le salon, dont le degré d’internationalité est très élevé (56% des exposants). L’Egypte, la Lettonie, la Nouvelle-Zélande et la Norvège participeront pour la première fois. Quant aux visiteurs, ils proviennent de plus de 140 pays. Pour rappel, environ 46.000 professionnels avaient fait le déplacement en 2015. Ce caractère international est largement plébiscité par les exposants. « Sur notre stand en 2015, nous avons accueilli de nombreux clients de haut calibre provenant du monde entier. Entre autres facteurs, le nombre élevé, la régularité et l’internationalisation des visiteurs sont la preuve qu’Anuga FoodTec est la

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bonne plateforme pour exposer nos solutions », témoigne Hans-Joachim Boekstegers, PDG de Multivac. « L’internationalité en particulier est indispensable pour une entreprise comme Bizerba, opérant mondialement. Anuga FoodTec offre un excellent support, en termes de quantité et de qualité de visiteurs pour présenter nos compétences clés », corrobore Dieter Conzelmann, Directeur du marché solutions industrielles chez Bizerba.

Tous les aspects du process

Répartie en 5 segments (Food Packaging, Safety & Analytics, Food Processing, Food Ingredients et Services & Solutions), l'offre d'Anuga FoodTec couvre tous les aspects de la production alimentaire, quelle que soit l’application. Pour aider les visiteurs à optimiser le temps passé sur le salon, les organisateurs proposent des visites guidées. Sur inscription préalable, les visiteurs pourront ainsi découvrir des exposants sélectionnés selon la thématique du jour : industrie 4.0, flexibilisation des techniques de remplissage et d'emballage, technologies relatives aux produits carnés et laitiers, ou encore matériaux d'emballage innovants.

Un thème « vert »

L’édition 2018 aura pour thèmatique « L’utilisation efficace des ressources ». Optimiser les procédés de fabrication, réduire les consommations d'eau et d'énergie, limiter les pertes alimentaires, etc. : ce fil conducteur sera mis en avant lors la conférence d'ouverture d'Anuga FoodTec, mais aussi dans le cadre d’un forum dédié, animé par des experts nationaux et internationaux. Deux autres forums spécialisés sont au programme, l’un consacré aux « Thèmes, tendances, technologies ce qui fait avancer le secteur agroalimentaire », et l’autre aux « Food Ingredients ». Enfin, les exposants participeront comme d’habitude à l’animation du salon, que ce soit au travers des Speakers Corners, où ils pourront présenter en 30 minutes leurs innovations, ou directement sur leurs propres stands grâce à des démonstrations. Les professionnels désireux de voir fonctionner certaines machines pourront, peu avant l'ouverture du salon, s'informer en ligne sur les horaires de démonstration « live » correspondants.


France

SIVAL 2018

Évènement incontournable des filières végétales La 32ème édition du SIVAL, qui s’est tenue du 16 au 18 janvier derniers au parc des expositions d’Angers, en France, a été marquée par l’augmentation du nombre d’exposants avec la création d’une surface extérieure couverte de 900 m², dédiée au matériel pour l’horticulture, le maraîchage et les cultures verticales. L’édition a enregistré une fréquentation de 24.000 visiteurs contre 22.800 en 2017. Retour sur ce salon qui s’est imposé au fils des éditions comme vitrine des filières végétales. De notre envoyé spécial Mostafa BENCHARFA, avec Nargys ES-SETTE

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SIVAL

nnovation, développement et international étaient les trois axes de cette édition. Les visiteurs ont pu découvrir une offre plus étoffée avec les 1.500 m² nets supplémentaires qui ont permis d’accueillir de nouvelles entreprises. « Ce développement est impératif, permettant de répondre aux nouvelles demandes d’exposants et d’augmenter ainsi l’offre aux visiteurs », souligne Bruno Dupont, Président du SIVAL. Des exposants généralement très satisfaits de leur participation : « fidèles exposants, nous participons au SIVAL depuis plusieurs années et je suis toujours très satisfait. Notre société est spécialisée dans l’agroalimentaire, la cidriculture, la vinification et l’apiculture. Le SIVAL reste le salon de référence de la filière végétale et nous y rencontrons les clientèles qui nous intéressent », témoigne Sylvain Schneider, Directeur Général de Schneider Technologies. « Nous participons à ce salon depuis 8 ans pour mettre en avant notre société qui est à l'origine des distributeurs à casiers

de produits fermiers en France. Nous avons conçu et installé plus de 350 points de ventes automatiques depuis 2008 », révèle Joel Graz, Responsable régional Grand Est de Filbing Distribution. Le programme de conférences du SIVAL, réunissant plus de 120 conférenciers / intervenants, a également remporté un franc succès avec 1.139 participants sur l’espace Forum (contre 725 en 2017) et 1.500 participants aux conférences. « Ce programme, unique en France et en Europe, fait du SIVAL la vitrine moderne d’une agriculture connectée aux attentes de notre société, avec une volonté farouche d’exposer le progrès au service des producteurs », déclare Bruno Dupont.

Nouvel événement : Fruit 2050

Dédié aux professionnels de la filière fruits en Europe, le nouveau rendez-vous « Fruit 2050 » a abordé les enjeux des productions fruitières de demain. En partenariat avec Interfel (Interprofession des fruits et légumes frais), Végépolys, le GIS (Groupement d’Intérêt Scientifique) Fruit et le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes), cet évènement prospectif de dimension

européenne a été l’un des temps forts du salon. Il a en effet réuni 120 participants lors du Végépolys Symposium GIS FRUIT tandis que 280 participants professionnels et grand public ont répondu présents au débat citoyen autour de la transition écologique des filières fruits et légumes. Enfin, le Fruit Production Forum a réuni 140 professionnels sur l’avenir de la filière fruits et les attentes du marché.

110 entreprises et 21 nationalités

Sur le plan international, un tournant majeur a été pris avec une augmentation significative de la présence du public international. Cette édition a connu la participation de 110 entreprises dont 60 étrangères (21 nationalités) lors de la convention d’affaires VIBE donnant lieu à 230 rendez-vous BtoB. De nombreuses délégations étrangères organisées ou spontanées, en provenance de Chine, du Portugal, d’Algérie, de Roumanie, de Grèce, de Serbie, du Nigéria.… ont également foulé les allées du SIVAL. La présence d’une délégation iranienne de la province du Khorazan-Razavi, réunissant entreprises et institutions, a donné lieu à des échanges fructueux avec les partenaires internationaux du SIVAL. Cette dynamique internationale s’inscrit pleinement dans la volonté du SIVAL de développer des partenariats porteurs pour les filières du végétal. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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L’Interview Avec à son actif des salons renommés comme Pollutec Maroc, Marocotel, Marrakech Hospitality Style, ou encore Maroc Industrie Expo pour ne citer qu’eux, Reed Exhibitions, le premier organisateur mondial de salons, opère dans le Royaume depuis 10 ans. Cette interview est donc l’occasion de revenir sur la décennie écoulée avec le Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco, Adil Karim. Et à quelques semaines de l’ouverture de la 15ème édition de Marocotel, de dévoiler le programme qui attend les visiteurs cette année.

• Le Resto des Chefs by Reda Bouamrani

Pouvez-vous nous dresser un récapitulatif des principales manifestations que vous organisez dans le secteur alimentaire ? Il s’agit de : International Private Label Show (21-22 mars 2018 – Moscow) ; Sandwich & Snack Show (04-05 avril 2018 – Paris) ; Parizza (04-05 avril 2018 – Paris) ; World Travel Catering & Onboard Services Expo (10-12 avril 2018 – Hamburg) ; Bakery China (09-12 mai 2018 – Shanghai) ; Fire and Feast Meat Festival (08-10 juin 2018 – Johannesburg) ; Bar Convent Brooklyn (12-13 juin 2018 – Brooklyn) ; Drink Japan (27-29 juin 2018 – Tokyo) ; Imbibe Live (02-03 juillet 2018 – London) ; Equipotel (17-20 septembre 2018 – Sao Paulo) ; Japan’s Food Export (10-12 Octobre 2018 – Chiba). Quelles seront les nouveautés et animations phares de la 15ème édition de 2018 de Marocotel, qui se tiendra en mars à Casablanca? Je saisis l’occasion pour rappeler que Marocotel fête cette année ses trente ans. Depuis sa création à travers ses 15 éditions à Casablanca et ses trois éditions régionales à Marrakech, Marocotel œuvre à la mise à niveau des établissements du secteur du CHR qui ne cessent

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de monter en gamme d’année en année. Cette édition de Marocotel sera également marquée par plusieurs événements associés, à savoir : - Le Resto des Chefs, qui est un restaurant gastronomique éphémère de 4 jours, où 4 chefs nationaux et internationaux prépareront respectivement des menus gastronomiques pour 150 couverts par jour avec l’assistance de jeunes talents marocains de l’Ecole Hôtelière de Casablanca. Après Hicham Lahlou et Lotfi Sidi Rahal, c’est le talentueux Réda Bouamrani, Architecte d’intérieur et designer reconnu sur la place

par son style original et ses créations teintées d’émotions, qui signera cette année le Resto des Chefs. - Pour la deuxième année consécutive, « Marocotel La Galerie » mettra en valeur les architectes, architectes d’intérieur et designers. Cet espace sera une véritable vitrine pour leurs créations en meubles, en objets de décoration, en réalisation de projet en maquette ou sur planche. Enfin, Marocotel opérera cette année un changement stratégique dans son organisation en mettant l’accent sur la digitalisation des outils de promotion et de diffusion du contenu. D’ailleurs, un important programme de conférences, de tables rondes thématiques et d’animations sera diffusé en streaming sur différents réseaux sociaux. Quels sont vos objectifs pour cette édition, en termes de participation des exposants et des visiteurs ? Notre principal objectif est de servir les intérêts et horizons d’attente de nos exposants et d’offrir à nos visiteurs professionnels une offre innovante et diversifiée répondant à leurs besoins pour gérer au mieux leurs établissements.


Adil Karim, Directeur Général de Reed Exhibitions Morocco

de valeur du secteur agroalimentaire est représentée par des salons professionnels. C’est surtout la disparité entre les événements qui ne nous offre pas une photo d’ensemble. Pour finir, quel message voudriez-vous adresser à nos lecteurs du secteur agroalimentaire ? Leur souhaiter tout d’abord une bonne et heureuse année 2018. Et leur donner rendez-vous du 14 au 17 mars 2018 à l’OFEC, pour la 15ème édition du salon Marocotel. Nous serons honorés par leur présence, qu’ils soient exposants ou visiteurs. N’oubliez pas de retirer votre badge sur www.marocotel.org ! (Code : REM) Notre objectif quantitatif est de dépasser la barre de 20.000 visiteurs professionnels. Il est à noter que Marocotel connaîtra la participation de 300 exposants et 2.400 marques présentes et représentées. Comment arrivez-vous à recruter des exposants et visiteurs qualifiés ? Concernant Marocotel, nous sommes arrivés à vraiment personnaliser notre relation avec nos exposants et visiteurs grâce à un programme de rencontres qui nous permet d’être constamment à l’écoute de ce que nous remonte le marché comme informations. L’information qui est collectée, traitée, et analysée en vue d’alimenter notre plan d’action. Nous bénéficions également des databases que le groupe Reed met à notre disposition. Le Maroc a connu un développement important en matière d’infrastructures. L’accueil d’évé-

nements internationaux a-t-il été impacté positivement par ce développement ? Malheureusement non, car la plupart de ces événements d’envergure ont été organisés sous chapiteaux, ce qui pour moi est une solution provisoire limitée dans le temps, le temps d’un événement. Le secteur de l’événementiel professionnel souffre d’un marasme écrasant en infrastructures pouvant abriter des manifestations et événements d’envergure mondiale. Il est grandement temps, pour accompagner le développement économique croissant du Royaume, de doter les grandes villes en général de sites d’expositions et de conférences à taille humaine, et la capitale économique en particulier d’un grand site d’expositions aux normes internationales (60.000 m2 couverts). Quels sont les secteurs de l’agroalimentaire qui ne sont pas encore couverts aujourd’hui par des salons professionnels ? À ma connaissance, toute la chaine

Propos recueillis par Florence CLAIR et Nargys ES-SETTE

Parcours

Lauréat de l’école Française des Affaires, Major de promo en Management Stratégique option Commerce International (IMM) et diplômé de l’EHTP – X collège Polytechnique (Management des Grands Projets), Adil Karim a débuté sa carrière chez Sochepress, en tant que Responsable du département Livre Etranger. Au bout de 4 ans, il rejoint EADS Maroc Aviation, où il occupe la fonction de Responsable département Achats et Approvisionnement Airbus pendant 5 années. Il intègre ensuite le monde de l’événementiel en passant 6 ans à la CFCIM (Chambre Française du Commerce et de l’Industrie au Maroc), où il dirige le Département Salons et Évènementiel. Puis, il travaille en tant que conseiller de la présidence et Directeur Général de la société Itqane durant une année. Enfin, il est nommé Directeur Business Unit de Reed Exhibitions Morocco en janvier 2010.

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Focus

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© M.Dörr & M.Frommherz - Fotolia.com

AGRÉGATION

• Un modèle d’organisation gagnant-gagnant entre agriculteurs d'une part et industriels ou organisations professionnelles d'autres part • S’inspirant des expériences réussies dans les filières lait et sucre, le concept marocain d’agrégation a réussi à mobiliser de nombreuses entreprises, avec 57 projets en cours • Augmentation de la production, encadrement des agriculteurs, sécurisation de l’approvisionnement des unités de conditionnement ou de transformation : les résultats des premiers projets mis en place sont encourageants • Cependant, la clause contractuelle du prix reste parfois difficile à faire respecter • Et les subventions aux agrégateurs se font encore attendre !

10 ans d’agrégation

Notre enquête Agrégation Des entreprises mobilisées

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Une collaboration win-win… pour doper la production page 33

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Limites et risques À surveiller ! page 36


Focus Agrégation

10 ans d’agrégation

Notre enquête

L’agrégation agricole, cheval de bataille du Plan Maroc Vert (PMV), est un concept novateur d’organisation entre l'amont productif et l'aval commercial et industriel. Considéré comme un modèle gagnantgagnant, ce mode d’organisation des agriculteurs autour d’acteurs privés ou d’organisations professionnelles permet de développer des filières plus compétitives et performantes, de renforcer l’intégration amont-aval et d’optimiser le lien entre le marché, l'amont productif, et toute la chaine de valeur. Ce modèle d’organisation limite l’intervention d’une multitude d'intermédiaires et une érosion abusive des marges et contribue in fine positivement à la sécurité alimentaire du pays. Qu’en est-il réellement ? Notre enquête. Nargys Es-sette

«

L’amélioration de la productivité agricole est confrontée à un déficit chronique d’investissement en raison de l’exiguïté du foncier agricole exacerbée par un très faible niveau d’organisation des agriculteurs. À l’autre bout de la chaîne, les unités agro-industrielles souffrent souvent de l’irrégularité d’approvisionnement en matières premières tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cette situation est due principalement au manque d’intégration avec l’amont agricole. L’agrégation agricole, qui représente l’un des fondements du PMV, est une solution idoine pour contourner ces problématiques », explique Elmahdi Arrifi, Directeur Général de l’Agence de développement agricole (ADA). Et d’ajouter : « le PMV a adopté l’agrégation comme modèle d’organisation privilégié des agriculteurs autour d’acteurs privés, qu’ils soient une personne physique ou morale ou toute organisation professionnelle (coopérative, association ou groupement d’intérêt économique). » En effet, l'agriculteur fait face à des défis multiples et complexes, liés aussi bien à l’accès au marché et à la commercialisation des produits agricoles qu’au financement ou encore au recours à de nouvelles techniques. Face à ces problématiques, les actions individuelles des agriculteurs ne permettent pas de trouver

des solutions durables pour améliorer les processus de productivité et de commercialisation de leurs produits. « L’agriculteur isolé ne pourra jamais faire face aux défis quotidiens qui se posent à lui, que ce soit sur le plan commercial, financier ou technique. La seule chance d’échapper à cette situation et de contourner ces problématiques est de se regrouper avec d’autres producteurs pour constituer une force ; laquelle force va permettre à l’agriculteur d’accéder à tous les avantages que peut offrir une coopérative ou une agrégation. L’agrégation est donc une condition élémentaire pour qu’un agriculteur, dans n’importe quelle filière, puisse s’épanouir, progresser et se développer », souligne Moulay M'hamed Loultiti, Président de Copag.

Agrégation : cheval de bataille du Plan Maroc Vert

Michael George Hage, Responsable du bureau de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à Rabat, souligne que le choix de l’agrégation, adopté par le PMV comme mode privilégié pour l’organisation des agriculteurs, permet d’optimiser le lien entre le marché, l'amont productif - en l’occurrence les agriculteurs agrégés - et toute la chaine de valeur à travers les compétences de l’agrégateur en matière de connaissance des marchés, de capacité d’adaptation FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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une implication poussée dans l’amont agricole (encadrement, prestation de services et préfinancement). Ces sucess stories viennent appuyer la pertinence de ce choix stratégique. C’est le cas de Centrale Danone qui a accumulé • Didier Lamblin, PDG de Centrale Danone (au centre), en présence de ses agrégés plus de 60 ans d’expertise dans ce domaine. « Le de l'offre en fonction des déboumodèle d'agrégation repose sur chés potentiels, sans oublier le lien un format gagnant - gagnant des logistique à coût compétitif entre la deux parties : l'éleveur est assuré production et le marché de destid'écouler sa production, tout en étant nation. Et d’ajouter : « l’agrégation encadré afin de mettre sur le marché devrait avoir un impact positif sur un lait de haute qualité, assurant l’amélioration du revenu des agriculainsi un revenu quotidien à même de teurs à travers une meilleure valosécuriser son activité. De son côté, risation de leur production, l’acquiCentrale Danone garantit son approsition de nouvelles compétences et visionnement en lait auprès d'une de nouvelles technologies, l’accès à filière de collecte tracée et sécurisée, des intrants plus performants, à des en mettant en place les moyens moyens de financement plus adapidoines pour accroître la quantité tés et l’opportunité de reconversion de lait produit et industrialisé, au dans des filières plus valorisantes. bénéfice des familles marocaines », À travers les projets d’agrégation, explique Didier Lamblin, Président les ressources naturelles eau et Directeur Général de Centrale Dasol peuvent également être gérées none. d’une manière durable. Le recours Pour sa part, Meriem Alaoui Rizq, aux produits chimiques tels que les Manager Communication Externe pesticides et les engrais peut être & Corporate de l’industriel laitier, maîtrisé, ce qui confirme que les indique que, de par la nature de son aspects environnementaux sont activité, « Centrale Danone a été toujours une préoccupation dans ces précurseur dans l’implémentation projets d’agrégation. » du concept de l’agrégation, vu ses actions de développement et de Des expériences réussies

par les mastodontes de l’agrobusiness

Questionné sur l’accompagnement des projets d’agrégation agricole par l’ADA, M. Arrifi explique que ce mode d’organisation a été adopté en se basant sur des modèles réussis de l’agrégation agricole tels que : • le modèle de mise en place d’une filière nationale de lait autour de centres de collecte assurant l’intégration avec les unités industrielles de transformation de lait ; • le modèle d’agrégation agricole à grande échelle dans la filière sucrière autour des sucreries avec

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Agrégation financement des intrants (génisses à haut potentiel génétique, aliments du bétail, insémination à haut potentiel pour perpétuer l’héritage génétique du cheptel…) au profit des 120.000 éleveurs partenaires à l’échelle nationale ». Plusieurs projets, récemment mis en place par Centrale Danone, viennent donner un nouvel élan à cette agrégation en touchant les aspects sociaux et environnementaux, à travers le projet Hlib Bladi notamment. « Dans le but de permettre à nos partenaires d’accéder aux incitations préférentielles accordées aux éleveurs agrégés, nous avons procédé à la formalisation de nos actions. Après quoi nous avons décroché nos attestations en tant qu’agrégateur reconnu au niveau des régions du Haouz et Chaouia Ouardigha, respectivement en 2011 et 2015. Nous comptons actuellement 814 agrégés et nous avons un projet national en cours de préparation au profit de 3.031 agrégés », nous révèle Mme Alaoui. Il en est de même pour la coopérative Copag qui est devenue un des opérateurs de référence dans le secteur laitier. « Un bureau d'étude renommé a été mandaté par le Département de l'Agriculture pour diligenter l’étude sur la problématique de l’agriculture. Ce cabinet a fait le tour des principaux opérateurs à travers le Maroc, et notamment à Copag. C’est lors de cette visite qu’il s’est imprégné de notre modèle... L’exemple de Copag a été cité aux Assises de l’Agriculture de Meknès devant Sa Majesté

© Centrale Danone

© Centrale Danone

Focus



© Copag

Focus sants et très L’agrégation agricole repose sur un satisfaisants. partenariat sur la base de contrats Ainsi, au cours définissant clairement les engagedes dix derments des deux parties. « Contrainières années, rement aux contrats de culture, les nous avons contrats d’agrégation sont régis par multiplié la prola loi n° 04-12 relative à l’agrégation ductivité par 2,5 agricole qui vise notamment à sécuet les revenus riser les transactions commerciales des 80.000 des parties contractantes en fixant agriculteurs les clauses obligatoires qui doivent qui opèrent figurer dans les contrats d’agrégation avec nous ont tels que le prix ou les modalités de augmenté en fixation du prix, la nature de l’as• Moulay M'hamed Loultiti, Président de Copag, remettant les clefs d’un moyenne de sistance technique de l’agrégateur tracteur à un agrégé 10% (chaque au profit de l’agrégé, les normes de année, nous avons entre 45.000 et qualité minimales exigées par l’agrécomme modèle d’agrégation », se 50.000 agriculteurs qui contractent gateur et l’obligation de livraison de souvient avec fierté le fondateur de avec le groupe Cosumar) », rapla quantité de production convenue Copag. Et d’ajouter : porte avec fierté Mohammed Fikrat, par les agrégés », note M. Arrifi. « nous avons réussi à intégrer Président-Directeur Général de À titre indicatif, les Conserves de 4 filières agricoles : lait, viandes Cosumar. Meknès avaient établi, depuis 2000, rouges, agrumes et primeurs. des contrats de culture avec les Nous comptons actuellement 7.626 agriculteurs pour approvisionner la Du contrat de culture au agrégés dans la filière lait, 757 en société en tomates industrielles. Un contrat d’agrégation viandes rouges, 231 en agrumes et 99 en primeurs. Cette intégration commence de la ferme jusqu'à la Un cadre juridique et incitatif pour encourager commercialisation du produit fini. La l’agrégation force de Copag réside dans le fait « En vue d’encourager ce mode d’organisation, l’État a mis en place un que les agrégés sont les membres environnement institutionnel, juridique et incitatif favorable au dévelopde la coopérative. Ils sont les pement des projets d’agrégation. Sur le plan juridique, l’État a promulpropriétaires des outils de valorisagué la loi n° 04-12 relative à l’agrégation agricole et ses textes d’applition. Cette organisation permet la cation, qui fixe le régime juridique applicable aux relations contractuelles maitrise de la chaine des valeurs et entre un agrégateur et ses agrégés pour la réalisation de projets d'agrél’intégration de notre activité depuis gation agricole en vue de sécuriser les transactions commerciales entre l’amont jusqu’aux outils de valorisales parties contractantes. En matière d’incitation, les projets d’agrégation. De cette façon, nous arrivons à tion bénéficient, dans le cadre du Fonds de Développement Agricole, de créer une valeur ajoutée qui revient deux types de soutien. D’une part, une subvention d’encouragement à à l’agrégé et l’encourage à progresl’agrégation permettant de contribuer au financement des actions d’enser. » Ce que Corrobore M. Hage : cadrement entreprises par l’agrégateur au profit des agrégés et d’autre « le cas de Copag est un exemple part un soutien aux agrégés avec des subventions à taux préférende réussite de projet d’agrégation. tiels pour l’acquisition du matériel agricole et l’équipement en système Cette coopérative joue un rôle écod’irrigation localisée ou de complément. Sur le plan institutionnel, une nomique très important et représente cellule dédiée à l’agrégation a été créée au niveau de l’Agence pour une locomotive de développement le Développement Agricole qui opère en étroite collaboration avec les humain en créant des emplois et des DRAs et qui veille notamment à la mise en place des conditions cadre richesses dans ses périmètres d’inde l’agrégation, le démarchage des agrégateurs potentiels, le placement tervention et particulièrement dans le de nouveaux projets d’agrégation et l’octroi des attestations d’agrégamilieu rural. » tion aux agrégateurs et aux agrégés », indique Elmahdi Arrifi, Directeur Un autre exemple éloquent est celui Général de Agence de développement agricole. de Cosumar. En effet, Cosumar a Enfin, la loi n° 04-12 permet également de favoriser le règlement des été récompensé par la FAO lors de différends nés à l’occasion de l’exécution des contrats d’agrégation la journée mondiale de l'alimentation en rendant obligatoire le recours à la médiation conventionnelle et en en 2009, comme modèle d'agréinstituant un organe de médiation collégial présidé par la Direction gation dans le cadre du PMV. « Ce Régionale de l’Agriculture et composé des représentants de la Chambre travail collaboratif et de coopération, d’Agriculture, du département de l’Agriculture et de l’interprofession de qui se fait en bonne harmonie et la filière concernée. en bonne synergie, nous a permis d’obtenir des résultats très intéres-

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© Conserves de Meknès, Aicha

Focus Agrégation

• Plantation d’un figuier

concept répandu chez les acteurs du secteur dans le cadre de ce qu’on nommait des contrats de culture. « Concernant la tomate industrielle, nous établissons depuis 2000 des contrats avec les agriculteurs dans la région du Gharb. L’agrégation est venue, en fait, pour organiser ce que nous faisions avant et nous sommes agrégateurs depuis 2013 », indique M’Hammed Messaoud, Directeur Général des Conserves de Meknès - Aïcha.

Des entreprises mobilisées

Pour l’aval industriel, l’amont agricole demeure un maillon incontournable de la chaine de valeur agricole. Dans le but d'accompagner la dynamique dans le secteur primaire et d'assurer une meilleure intégration de l'ensemble de la chaîne de valeur, des industriels se sont mobilisés pour développer la valeur ajoutée et assurer ainsi la sécurité alimentaire. En voici quelques exemples : • Lesieur Cristal : Leader marocain des corps gras, Lesieur Cristal assure ses approvisionnements grâce à ses propres plantations et à celles des agriculteurs agrégés. L’industriel a ainsi pu agréger 900 agriculteurs pour la

filière oléagineuse et plus de 200 agrégés pour la filière oléicole (plus de 350.000 oliviers répartis sur 1.500 hectares). « En ce qui concerne la filière olive, nous sommes des agrégateurs dans plusieurs territoires du Maroc, notamment les régions de Meknès et de El Kelaa des Sraghna. Pour ce qui est de la filière oléagineuse, nous la développons notamment par la mise en œuvre de contrat d'agrégation avec les producteurs de graines oléagineuses à travers le Groupement Industriel des Oléagineux du Maroc (GIOM), regroupant Lesieur Cristal et le Groupe Belhassan », révèle Abdelali Zaz, Directeur Adjoint, Filière Olive, Amont Agricole, chez Lesieur Cristal. • Les Conserves de Meknès : Dans le cadre du PMV, les Conserves de Meknès - Aïcha mènent 3 projets d’agrégation : les tomates industrielles, l’huile d’olive biologique et l’agrégation des figues. « Ces projets s’articulent autour d’un dispositif cadre d'agrégation qui rassemble aujourd’hui une centaine d’agriculteurs agrégés pour la tomate industrielle, une quarantaine pour les olives bio et quelques agriculteurs pour les figues. En ce qui concerne l’agrégation autour de l’huile d’olive biologique, elle relève d’une filiale des Conserves de Meknès, Oléa Food. Les projets d’agrégation sur l’huile d’olive sont en cours et datent de 2017. Nous n’avons pas encore obtenu le certificat d’agrégation, mais nous les encadrons et nous les avons accompagnés pour obtenir la certification Ecocert biologique. Quant au projet figue, nous commençons à peine (septembre dernier) avec le ministère de l’agriculture. Nous avons implanté les premiers hectares de figuiers dans la région de Taounat », révèle M. Messaoud. • Zine céréales : Le Groupe Zine est un agrégateur

qui a la particularité d'intervenir depuis l’amont jusqu’à l’aval de la filière céréalière. Le groupe a réussi à tirer son épingle du jeu en intervenant depuis l’organisation des producteurs jusqu’à la distribution du produit fini, tout en tenant compte des spécificités régionales et des contraintes techniques et pédoclimatiques. « Depuis la mise en place du projet en 2011, les superficies et le nombre d’agriculteurs agrégés ont évolué au cours des campagnes agricoles. Ainsi, nous sommes passés de 2.500 Ha et 133 agrégés au début de la campagne 2011-2012, à 16.597 ha au profit de 558 agrégés pour la campagne 2016-2017. À l’horizon 2020, nous comptons étendre notre projet d’agrégation à une superficie de 25.000 ha au profit de 1.400 agrégés », révèle Yassine Taybi, Directeur Général de Zine Céréales. • Nestlé Maroc : Depuis son implantation à El Jadida en 1993, Nestlé Maroc s’attache à accompagner les agriculteurs de la région de Doukkala-Abda pour améliorer leurs revenus en permettant ainsi de sécuriser leurs débouchés. C’est un système similaire à l’agrégation mais qui nécessite d’être formalisé pour pouvoir bénéficier des aides incitatives et du cadre législatif apportés par l’État. « Nous avons été parmi les premiers opérateurs dans le domaine du lait frais. Notre appui aux producteurs se traduit essentiellement par la formation, l’organisation de journées et d'ateliers de sensibilisation et de démonstration sur les différents thèmes de la conduite technique des élevages, l’équipement des centres de collecte de lait en bacs à lait, etc. Nous travaillons avec 12.154 fermiers dans la région de Doukkala. Tous les jours, ces fermiers envoient le lait frais dans nos 256 centres de collecte », relate Bruno Le Ciclé, Président Directeur Général de Nestlé Maghreb. • Pack Souss : Labellisée RSE par la CGEM pour sa contribution majeure dans les activités sociales, Pack Souss est une société de conditionnement des agrumes et un exemple d’entreprise qui adopte une orientation responsabilité sociale. « L’agrégation est FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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un très bon concept à effet multiplicateur, avec une capitalisation sur l’économie d’échelle. Toutefois, ce concept présente parfois des difficultés empêchant son développement. Dans le cadre du PMV, notre projet d’agrégation a vu le jour autour de la filière des agrumes avec un investissement de l’ordre de 120 millions de dirhams. Nous avons développé une nouvelle unité d’intensification et de valorisation de la production des agrumes. À son démarrage, 20 licenciés ont été formés sur la filière agrumes et sur les techniques de fertilisation. Actuellement nous comptons environ 50 agrégés pour 3.000 ha », déclare Khalid Bounejma, Directeur Général de Pack Souss et Président de l’Association professionnelle des Conditionneurs des Agrumes au Maroc (ASCAM). • Mlah Mechiche Alami : Inaugurée en 1958 par Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V et considérée aujourd’hui comme étant un des professionnels ayant introduit la production du riz dans la région du Gharb, et également un des opérateurs pionnier en usinage, conditionnement et commercialisation du riz, l'entreprise Mlah Mechiche Alami participe au projet d'agrégation dans le cadre du PMV pour la filière céréales de printemps. « Nous sommes reconnus par l'ADA comme agrégateur pour ledit projet depuis 2015 et avons renouvelé notre agrégation en 2017. Dans la région de Rabat Salé-Kénitra, en 2015, nous comptions 169 agrégés pour une superficie de 733 hectares. Aujourd'hui, nous avons atteint les 200 agrégés pour 788 hectares. Ce fonctionnement permet, in fine, la valorisation et la mise en avant de la culture locale du riz dans le Gharb, encore méconnue aujourd'hui », rapporte avec fierté Fahd Mechiche Alami, Directeur Général de Mlah Mechiche Alami. • FIVIAR : Un autre modèle d'organisation est celui des professionnels de la filière viandes rouges. Il s’agit d’assurer aux agrégés la possibilité de bénéficier des techniques modernes d’abattage en respectant les normes d’hygiène prévues par la législation

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en vigueur et de leur faciliter par la suite la commercialisation des viandes issues de ces abattoirs. Dans ce sens, des contrats d’agrégation sont conclus entre les deux parties pour définir les engagements respectifs. À noter que ces projets assurent aussi le service d’abattage au profit d’autres professionnels des régions situées à proximité, pour offrir au consommateur une viande saine de qualité. « Sur les 6 projets prévus dans le cadre du contrat-programme de développement de la filière viandes rouges, 3 ont été réalisés, sont agrées et fonctionnels, à savoir Biobeef à Meknès, Best Viandes à Béni Mellal et Copag à Taroudant ; le 4ème est en phase d’achèvement, à El Jadida », indique M'Hammed Karimine, Président de la Fédération Interprofessionnelle des Viandes Rouges (FIVIAR). Et d’ajouter : « par rapport aux objectifs tracés dans le cadre du contrat-programme en termes d’agrégation, notre taux de réalisation est donc actuellement de 67%. Grâce aux mesures prises par l’État en matière de réglementation et de fermeture des tueries dans les périmètres d’implantation de ces abattoirs, les investissements dans le domaine de l’abattage vont se déclencher pour atteindre les objectifs fixés. »

Une collaboration win-win

Les avantages de l’agrégation sont nombreux, aussi bien pour les agrégateurs que pour les agriculteurs fédérés. À titre d’exemple, le programme d’agrégation de Zine Céréales est concrétisé par un contrat gagnant-gagnant sur cinq ans entre la filiale et les agriculteurs agrégés. Ce contrat est axé autour de 4 piliers. Le 1er concerne l’approvisionnement des agrégés en intrants agricoles au moment opportun, à savoir les semences sélectionnées, les engrais adaptés et les produits phytosanitaires. Le second pilier est celui de l’encadrement des agrégés à travers des réunions mensuelles. Les formations constituent le 3ème pilier de l’agrégation et se font à travers la class-room mobile, un camion qui sillonne toutes les régions du Maroc et assure une formation

© Melah Mechiche Alami

Focus

• Champ de riz

de proximité par groupes de 30 agriculteurs. La commercialisation des céréales constitue le 4ème pilier. À cette étape, l’objectif de l’agriculteur est de garantir l’écoulement de sa production à un meilleur prix par rapport aux commerçants et écarter les intermédiaires. Par ailleurs, l’agrégation garantit à Zine Céréales un approvisionnement régulier en blé tendre local tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Citons un autre exemple, celui de Mlah Mechiche Alami, dont le projet d'agrégation est formalisé par le contrat d'agrégation qui lie les deux parties pendant une durée de 5 ans. Le développement économique est basé sur le financement sans intérêts des agrégés à travers la fourniture des semences de riz paddy et des produits de traitements, les avances financières afin de mener les opérations agricoles et l'accompagnement et l'assistance régulière des agrégés. L'agrégé livre sa récolte de riz paddy sur la base d’un prix contractuel, revu selon des paramètres liés à la qualité de sa récolte. Ce système permet à l'agrégé d'assurer la vente de sa récolte en amont, et à l'agrégateur d'assurer un approvisionnement en matière première. « Ce système contribue fortement à la création de richesses et d'emplois en milieu rural, et au renforcement du tissu d'acteurs dans le secteur agricole. De plus, ce mode de fonctionnement permet aux petits exploitants d'accéder au


© Groupe Zine

Focus Agrégation

• Fonctionnement du projet de Zine Céréales

financement, d'améliorer leur revenu et le niveau de vie de leurs familles, de valoriser la production locale à travers l'amélioration de la qualité et un accès à un marché fiable ; d'acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles technologies et enfin d'accéder à des intrants plus performants », juge M. Mechiche.

Pour doper la production et assurer un meilleur rendement…

Grâce à l’agrégation agricole, l’agrégé pourra jouir entre autres d’une augmentation de sa productivité, d’un accès aux intrants et d’une assistance technique. « L’agrégation conduit à une meilleure productivité et une meilleure qualité. C’est ainsi que nous sommes passés d’une production de l’ordre de 15.000 litres de lait/jour en 1993 à 1,5 million L/jour en 2017. L’encadrement et l’assistance technique permettent d’augmenter la productivité, ce qui permet la création de richesse, l’ouverture d’horizons, le développement de l’agriculture et du milieu rural, l’amélioration du niveau de vie et des revenus des agriculteurs, la stabilité de la population rurale ainsi que la préparation de l’économie rurale face à la mondialisation. L’objectif de l’agrégation est d’accompagner les producteurs agrégés pour améliorer leur productivité et la qualité du produit dans toute filière. Cela se fait par le

conseil, l’encadrement, l’approvisionnement en intrants (engrais, produits

phytosanitaires, matériel agricole, outillage, les bonnes variétés, qualité de semences). La collecte de sa production vers un outil de valorisation (usine de transformation, station de conditionnement ou tout simplement entités de stockage et de commercialisation) permet de lui donner une valeur supplémentaire. Cela lui permet de commercialiser tranquillement, d’assurer la sécurité alimentaire mais également d’exporter les produits qui sont demandés à l’étranger pour participer au développement du pays, via l’entrée de devises et la présence du pays sur la scène internationale. De cette manière, nous arrivons à augmenter le volume de production, créer de l’emploi et de la richesse dans le but de stabiliser la population dans les régions agricoles », assure M.

Groupe Crédit Agricole du Maroc (GCAM) : le bras financier de l’agrégation

Pour permettre l'accompagnement de l’agrégation, le GCAM a adopté une démarche de financement intégrée tenant compte des besoins de chaque filière en accompagnant tous ses maillons : production, transformation, conditionnement et commercialisation. La stratégie du GCAM est basée sur le financement conjoint des agrégés et des agrégateurs. Pour les agrégateurs, la banque finance les besoins d’investissements, de fonctionnement et de commercialisation. Concernant les agrégés, la banque a mis en place des produits dédiés pour le financement des investissements, de la modernisation des outils de production, de la reconversion, de l’Extension… ainsi que des crédits de campagne. Le « Pack Al Fellah – Agrégation » est une offre globale, destinée aux agriculteurs sous contrat d’agrégation avec les agrégateurs agro-industriels ; les composantes de ce pack sont accompagnées des avantages tarifaires et des conditions préférentielles visant le développement de la double relation : professionnelle et personnelle. Le GCAM a signé des accords avec les principaux agrégateurs de chaque filière afin de les accompagner et développer les filières de production aussi bien en amont qu’en aval. Des conventions ont par exemple été établies avec Cosumar, Centrale Danone, Copag, Nestlé et Lesieur Cristal… La banque accompagne également des coopératives, des GIE et des entreprises agro–industrielles agrégeant les petits producteurs et engagées dans le processus de l’agrégation. Aujourd’hui, la banque s’est préparée pour l’accompagnement du nouveau contrat-programme signé entre l’État et les professionnels du secteur de l’agroalimentaire à travers la mise en place de produits adaptés à l’ensemble des activités qui interviennent dans le processus d’industrialisation des produits agricoles. Pour chaque filière agro-industrielle, une offre globale dédiée, qui englobe le financement de toute sa chaîne de valeur avec des conditions spécifiques et préférentielles a été mise en place. Depuis le lancement du PMV, le GCAM a mobilisé plusieurs enveloppes budgétaires dédiées, totalisant à ce jour plus de 50 milliards de DH.

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Focus

© Conserves de Meknès, Aicha

Limites et risques…

• Champs de tomates

Loultiti. Outre la sécurisation des approvisionnements des agrégateurs et l’amélioration des revenus des agriculteurs, les impacts qu’engendrent les projets d’agrégation ne sont pas seulement économiques, mais aussi environnementaux ou encore sociaux. C’est ce qu’affirme le Directeur Général de Zine Céréales : « d’après l’évaluation économique du projet d’agrégation de Zine céréales, les rendements moyens ont évolué de 59%, passant de 27 q/ha à 43 q/ha tout en permettant la diminution du coût de production du quintal. En ce qui concerne les impacts environnementaux, il s’agit de l’utilisation rationnelle des engrais. Quant aux impacts sociaux, il s’agit plus particulièrement de la dynamisation du marché du travail de la zone à travers la création de 316.000 journées de travail par campagne agricole, ainsi que le transfert de techniques modernes de conduite et de gestion dont devraient bénéficier les autres producteurs de la région. » L’agrégation permet au final à l’agrégateur un contrôle plus étroit sur le processus de production. « Quand nous avons commencé les contrats de culture en 2000, nous avions

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Comme tient à le rappeler Dr Aziz Fadlaoui, chercheur agroéconomiste à l’INRA de Meknès, l'agriculture contractuelle présente, comme nous l’avons vu, plusieurs avantages aussi bien pour les agrégateurs que pour les agrégés. Mais elle présente aussi des limites et des risques : pouvoir de négociation et abus de position dominante, perte d'autonomie et dépendance, spécialisation et monoculture, risque de vente parallèle hors contrat, etc. Et d’ajouter : « la clause contractuelle la plus difficile est celle du prix. Cette clause se complique davantage quand on y ajoute la qualité des produits. À travers certaines investigations, nous avons pu remarquer une méconnaissance des acteurs (agrégateurs et agrégés) sur les différentes possibilités offertes pour négocier la clause des prix. Il va falloir accompagner ce processus en informant et en formant les acteurs sur l’agriculture contractuelle. » La fixation des prix est, en effet, une des problématiques qui concerne les projets d’agrégation. Dans la filière oléicole par exemple, de fortes variations sont enregistrées. M. Zaz en témoigne : « ces dernières années, nous assistons à la problématique des fluctuations des prix. L’agriculteur est souvent perdu et notre approvisionnement n’est pas toujours sécurisé. » Il en est de même pour M. Messaoud qui se plaint des grosses variations des prix de ladite filière : « pour l’olivier, on assiste ces dernières années à une grosse variation des prix mais nous nous basons sur le prix à l’international avec une variation de plus ou moins 10 à 15 %. » À cela s’ajoute le

manque d’engagement de quelques agrégés. « Si un autre acheteur propose un prix plus rémunérateur, certains agrégés peuvent facilement céder et c’est vraiment dommage », regrette M. Bounejma. De son côté, M. Mechiche se souvient des premières difficultés qu’il avait rencontrées. « Lorsque nous avons entrepris le projet d’agrégation agricole pour la filière du riz, notre première difficulté a été de convaincre les agriculteurs à s'engager avec nous sur une durée de 5 ans. En dehors de l'agrégation, la durée généralement pratiquée auparavant était de seulement une année et couvrait donc une seule campagne agricole. Nous avons réussi à surmonter cette réticence en mettant en avant les avantages de l'agrégation et le partenariat que cela représente. Pour cela, nous avons organisé des ateliers d'échange, faisant valoir une vision durable qui permet à la fois à l'agrégateur et à l'agrégé d'évoluer, de se développer ensemble et de progresser sur les problématiques de rendement, de maladies pouvant affecter le riz paddy, etc. », rapporte M. Mechiche. Dans le cas de la filière des viandes rouges, certaines difficultés d’application du contrat d’agrégation se font sentir. « L’agrégé considère le veau comme un bien mobilisable à tout moment selon les besoins de trésorerie, tandis que l’agrégateur exige un état d’engraissement du veau et un contrôle des performances chez l’agrégé, son profil sanitaire et les conditions de commercialisation des viandes », souligne le Président de la FIVIAR.

Des subventions étatiques qui tardent à arriver…

Le Directeur Général de l’ADA nous explique que les incitations à l’agré-

57 projets avec attestation d’agrégation

• Nombre d’agrégés à ce jour : 49.000 • Superficie agrégée à ce jour : 151.000 Ha • Effectif cheptel agrégé : 127.000 têtes

Source : ADA

une capacité de transformation de 500 tonnes /jour. Avec les contrats dans le cadre de l’agrégation, nous sommes passés à 2.000 T/jour, ce qui veut dire 90.000 à 100.000 T/an. Cela nous a permis d’assurer non seulement un approvisionnement régulier tant sur le plan qualitatif que quantitatif, mais aussi de fidéliser les agriculteurs tout en évitant les intermédiaires : l’agriculteur bénéficie ainsi directement du prix final », aime à préciser M. Messaoud.


Focus Agrégation gation ont été mises en place pour dynamiser ce mode d’organisation et encourager les agrégateurs et les agrégés à y adhérer en prévoyant les subventions suivantes : - Une subvention à taux préférentiel au profit des agrégés pour les investissements réalisés en matière

d’acquisition du matériel agricole et/ ou d’équipement en système d’irrigation localisée ou de complément. Cette majoration du taux est de 10 à 20% pour l’acquisition du matériel agricole et de 20 % pour les projets d’aménagement hydro-agricoles (un taux de 100% au lieu 80% pour

l’irrigation localisée et 70% au lieu de 50% pour l’irrigation de complément). Les plafonds sont également supérieurs de 25% à ceux du régime universel. Par exemple le plafond à l’irrigation localisée est de 45.000 DH contre 36.000 DH par hectare équipé pour un projet hors agrégation.

Un exemple de success-story à l'international : l’expérience d’agrégation de Olam Questions posées à Julie Greene, Corporate Responsibility & Sustainability Manager, Africa, Olam International 1. Tout d’abord, présentez-nous le groupe Olam Le groupe Olam est une multinationale agricole présente dans 70 pays à travers le monde, approvisionnant 23.000 clients en matières premières agricoles. Notre siège est à Singapour et nous sommes cotés en bourse singapourienne. Nous avons lancé COBE (en anglais: Olam Livelihood Charter / OLC) en 2010 et touchons plus de 300,000 petits agriculteurs à travers 44 initiatives dans 19 pays (dont 9 en Afrique). Ces producteurs cultivent 11 produits: anacarde, cacao, café, coton, noisette, piment, poivre noir, riz, sésame, sucre, et oignon. 2. Quels sont les problèmes que vous avez pu régler grâce à l’agrégation ? L’agrégation permet de proposer plus de services aux producteurs, surtout quand elle existe dans un cadre juridique et une dynamique sociale qui assure le respect des contrats. Dans ces cas, en tant que société, nous pouvons investir plus, quitte à supporter un risque, malgré le manque de garantie des petits producteurs. L’objectif est de favoriser ainsi de meilleurs rendements et revenus pour les producteurs partenaires. Aussi, l'agriculture contractuelle nous permet de mieux évaluer nos prévisions d'achat et de prendre un engagement de vente auprès de nos clients. 3. Quelles difficultés avez-vous rencontré pour vos projets d’agrégation ? Comment les avez-vous surmontées ? Il existe des contextes dans lesquels il n'est pas habituel de

formaliser des partenariats par des contrats, ou dans lesquels les contrats ne sont pas respectés. Dans ces cas, il faut plus de temps et de sensibilisation pour tisser des relations solides permettant le bon déroulement des engagements mutuels. Pour y faire face, dans beaucoup de cas, nous proposons des systèmes de motivation, à moyen et à longue terme, par exemple des « Crédit Étoile » pour les producteurs de coton en Côte d'Ivoire, qui établissent des critères (qualité, fidélité, remboursement) qui permettent aux producteurs d'accéder à des montants de crédits plus élevés. Nous proposons également des récompenses des meilleurs groupement agricoles d'anacarde par exemple à la fin de chaque campagne en Côte d'Ivoire par la construction des magasins et des aires à séchage. Un autre challenge est le suivi des activités (formation délivrées, intrants appliqués, champs exploités) et la traçabilité du produit depuis le producteur jusqu'au client, en passant par l'agrégateur (telle que la coopérative), les magasins et les unités de transformation de la société. Pour y faire face, nous avons créé en interne un logiciel au nom de OFIS (Olam Farmer Information System). 4. À votre avis, quels sont les facteurs de réussite des projets d'agriculture contractuelle entre agrégateur (Olam par exemple) et agrégés ? Pour moi, les facteurs de réussite sont les suivants : - Dans le cas des petits producteurs qui ne disposent pas de garantie, les

relations de confiance entre eux qui permettent de travailler en groupe, le groupe où l'engagement étant la seule garantie qu'ils peuvent offrir à la société en contrepartie des services rendus par la société ; - La stabilité socio-politique et économique, permettant aux différentes parties d’envisager un partenariat à long terme ; - Un contexte juridique et une dynamique sociale favorisant le respect des contrats - Les systèmes de communication (réseau téléphonique), de paiement, et de transport dans des régions souvent très enclavées ; - La disponibilité dans le pays/région d'intrants de qualité (semences améliorées adaptées au climat, engrais, pesticides) et la recherche agricole qui donne accès aux nouvelles variétés et aux recommandations sur les bonnes pratiques agricoles ; - Un système (notamment digital) de suivi et de traçabilité fiable et adaptable.

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© Pack Souss

Focus

- Une subvention forfaitaire d’encouragement à l’agrégation agricole destinée aux agrégateurs pour l’assistance et l’accompagnement technique au profit des agrégés. Ladite subvention varie de 250 à 5.000 Dh/ha pour les filières végétales et de 28 à 900 Dh/tête pour les filières animales. Fait marquant, les avis sont unanimes quant à la lourdeur et la lenteur des procédures. Les professionnels appellent de leurs vœux une approche plus proactive des procédures administratives d’octroi des différentes subventions. Comme tient à le souligner Mme Alaoui, seuls les agrégés ont bénéficié des subventions de ces projets. Mais, en janvier 2016, le Département de l'Agriculture a mis place de nouvelles instructions en amendement de l’ancienne procédure et ce, en vue de verrouiller et de mieux maitriser les dits projets d’agrégation. Les anciens projets doivent se conformer aux nouvelles instructions. Toutefois, cette migration exige une mise en conformité du projet par rapport aux nouvelles dispositions réglementaires pour pouvoir bénéficier des subventions étatiques suscitées. « Ces nouvelles instructions lient d’une manière étroite les projets d’agrégation de la filière lait au système d’identification et traçabilité à l’échelle nationale mis en place, système qui fait encore l’objet d’améliorations en vue de nous permettre de répondre favorablement aux dites instructions »,

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déclare Mme Alaoui. « Tout d’abord, il faut avouer que les subventions sont plus intéressantes pour un agriculteur agrégé que pour un agriculteur hors cadre d’agrégation. Pour les agrégateurs, c’est plus compliqué ! Nous sommes agrégateurs depuis 2013 et, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas encore bénéficié de subventions. Cela est dû aux procédures qui sont longues, quoique dans la nouvelle loi de l’agrégation, beaucoup de choses ont été allégées et centralisées. Un effort a été fait et cela va sûrement aboutir », espère le Directeur Général des Conserves de Meknès. De son côté, le Directeur Général de Pack Souss renchérit : « certes, l’État a encouragé l’agrégation avec des subventions plus élevées. Néanmoins, la subvention pour l’agrégateur reste faible au vu de l’effort que nous fournissons. De plus, la procédure d'octroi de cette subvention reste relativement lourde. » Il en est de même pour M. Zaz qui confirme que les procédures sont lourdes. « Concernant les subventions, jusqu'à maintenant, nous n’en avons pas encore bénéficié. Les procédures sont vraiment très compliquées », rappelle-t-il. C’est le cas également du Président de Copag qui espère la simplification des procédures d’attribution des subventions : « pour certaines filières, comme celle des agrumes, c’est plutôt correct, pour d’autres c’est plus compliqué ! les procédures sont longues. »

À côté de cette lourdeur administrative, la faiblesse de certaines subventions est également un motif de mécontentement. « Les subventions d’investissement restent très insuffisantes sinon négligeables. C’est le cas des constructions des nouvelles unités agroalimentaires comme les abattoirs. Le nôtre nous a couté 250 millions de dirhams alors que le montant octroyé par l’état est de l’ordre de 3,47 millions de dirhams », explique Mohammed Belfqir, Directeur Chargé de mission de Copag. Pour sa part, le Président de la FIVIAR confirme qu’il reste des difficultés à surmonter pour favoriser l’agrégation dans la filière viandes rouges, dont notamment la modestie de la prime à l’investissement pour les projets intégrés et d’agrégation. Quant aux agriculteurs agrégés, la plupart interrogés estiment que la subvention afférente aux systèmes d’irrigation est très satisfaisante alors que celle concernant les matériels agricoles reste en deçà de leurs attentes.

L’agrégation, un vrai parcours du combattant ?

Comme tient à le préciser M. Arrifi, en vue d’insuffler une nouvelle dynamique aux projets d’agrégation agricoles, un diagnostic approfondi a été établi en concertation avec les chambres d’agriculture, la COMADER, les interprofessions, les opérateurs et les agrégateurs. Ces concertations ont abouti à l’adoption de plusieurs dispositions visant à dépasser les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces projets. Ces dispositions, qui ont été introduites dans les textes d’application de la loi sur l’agrégation agricole, s’articulent autour de trois axes : • La régionalisation de la procédure relative à l’approbation des projets ; • L’adaptation des modèles et des normes liées à l’agrégation agricole ; • La simplification des procédures d’octroi des subventions. L’ensemble des dispositions précitées ainsi que les aides importantes accordées aux projets d’agrégation témoignent de la volonté de l’État de développer ce mode d’organisation, qui constitue le moyen le plus adé-


Focus Agrégation

• Class-room mobile de Zine Céréales

quat pour relever le défi de la valorisation et de la commercialisation de la production agricole, maintenant que cette dernière a connu un développement notable. « Je pense que nous venons d’initier un processus. L’agrégation existait avant le PMV. Ce

dernier a cherché à la réglementer et à l’étendre. Cela va prendre du temps pour qu’elle soit adoptée largement. À titre indicatif, les lois sur l’agriculture contractuelle aux États-Unis et en France remontent respectivement aux années 1950 et 1960. Pour certains

secteurs agricoles de ces pays, l’agriculture contractuelle dépasse actuellement 90% (vin, porc, aviculture, etc.) », rappelle M. Fadlaoui. « En tant qu’organisation qui accompagne le Maroc dans le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire, nous pouvons témoigner que des efforts considérables ont été faits dans le domaine d’agrégation. Que ce soit en termes juridiques, notamment la promulgation du dahir 1-12-15 du 27 chaabane 1433 (17 juillet 2012) de la loi n° 04-12 relative à l’agrégation agricole, afin de garantir une relation équitable entre les agrégateurs et les agrégés, ou en termes de développement de modèles de projets d’agrégation par filière et d’aide financière de l’État », conclut M. Hage.

Témoignage des agrégés : • Adil Abou El Kheir, Responsable de la coopérative Printemps et agrégé de Zine céréales Nous sommes une coopérative agricole qui dispose de 800 hectares dans la province de Settat et regroupe 120 agriculteurs. Nous sommes des agrégés de Zine Céréales qui nous encadrent depuis la production jusqu’à la commercialisation. Cet encadrement nous a permis d’obtenir un meilleur rendement : nous sommes ainsi passés de 10 quintaux/ ha à 25 quintaux/ha. Année après année, le rendement devient meilleur. La société nous propose les meilleurs prix du marché et le délai de paiement est très correct. L’agrégation présente beaucoup d’avantages pour les agrégés, surtout pour les petits agriculteurs qui ont des soucis de production et de commercialisation. C’est vraiment une expérience très réussie ! Cependant, certains agriculteurs, qui travaillent des terres appartenant soit aux Habous soit à des héritiers, souffrent de certains problèmes : ils n’ont pas pu réussir le partage légal entre les héritiers. Aussi, ne peuvent-ils jamais bénéficier des subventions accordées aux propriétaires terriens. • Alal Belkissari, agriculteur agrégé des Conserves de Meknès Cela fait plus de 10 ans que je suis contractuel avec la société Aïcha et

cela fait quelques mois depuis l’obtention de mon certificat d’agrégé auprès de l’État. Le contrat me permet de garantir un revenu régulier et je suis vraiment satisfait. • Abdellah Oussalem, agrégé de Copag Je suis un adhérent de Copag depuis sa création. Copag a sensiblement changé la vie des agriculteurs. En s’organisant, ils sont devenus un interlocuteur crédible. Devant cette nouvelle donne, l’État a réagi favorablement en accordant des subventions substantielles quant à l’installation du système de goutte à goutte. Cependant, il reste beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne le matériel agricole généralement très coûteux et qui reste faiblement subventionné. Il est à noter aussi que l’État doit résoudre le problème de la raréfaction de l’eau, ressource indispensable à tout essor agricole. • Bounid Abid, agrégé de Copag Je suis persuadé que la meilleure chose que nous ayons entreprise est de nous regrouper en coopérative : ainsi, chaque membre travaille comme s’il était question de sa propriété privée. Copag n’hésite pas à mettre à notre disposition tout le matériel agricole dont nous avons besoin.

• Mohamed Mousstaghfir, agrégé de Copag Être adhérent à la coopérative Copag présente des avantages innombrables sur le plan professionnel. Nous bénéficions de plusieurs services : un matériel agricole mis à notre disposition, des engrais, des semences, etc. En plus, nous sommes payés en fonction de la qualité du lait et je trouve que c’est une très bonne chose. Cette organisation ne peut qu’être bénéfique à la fois aux agrégés et à l’agrégateur. • Abdellah Mata, agrégé des Conserves de Meknès Je suis un agrégé des Conserves de Meknès après avoir été contractuel avec cette société depuis 2006. Dans l’ensemble, je suis satisfait dans mes rapports avec Aïcha et satisfait aussi des subventions qui nous sont accordés par l’État, dont quelques-unes cependant, concernant le matériel agricole, doivent être revues à la hausse. Le handicap dont je souffre personnellement est que j’exploite la plus grande partie de mes terres en usufruit, sans en avoir la pleine propriété. De ce fait, je ne peux bénéficier des subventions qui naturellement me reviennent.

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Focus

Agrégation

À votre avis, quelles sont les clés de réussite des projets d’agrégation entre agrégateur et agrégés ? Elmahdi Arrifi, Directeur Général, Agence de développement Agricole La clef de réussite de l’agrégation réside dans le respect des engagements de l’agrégateur et de l’agrégé pris au niveau du contrat d’agrégation. L’agrégateur doit notamment assurer un encadrement technique approprié pour permettre aux agrégés de produire selon les normes de qualité exigées par ses clients et aussi déployer les moyens logistiques requis pour acheminer dans de bonnes conditions la production des agrégés vers son unité de valorisation. De son côté, l’agrégé doit surtout respecter l’itinéraire technique exigé par l’agrégateur et livrer la production objet du contrat d’agrégation à l’agrégateur et ce, dans les délais fixés. A ce titre, il y a lieu de rappeler que l’Etat a mis en place les conditions à même d’encourager les projets d’agrégation à travers la mise en place d’un cadre juridique approprié et d’un système incitatif spécifique à l’agrégation agricole.

Yassine Taybi, Directeur Général, Zine Céréales Les facteurs de réussite des projets d’agrégation entre agrégateur et agrégés reposent sur la relation de confiance bâtie et tissée entre les deux parties.

M'Hammed Karimine, Président, FIVIAR À mon avis, la clé de réussite des projets d’agrégation est d’arriver à créer une certaine confiance entre l’agrégateur et les agrégés. Les autres facteurs de réussite reposent sur les conditions de financement, un système incitatif et des normes d’éligibilité, et enfin un système d’assurances pour agrégateur et agrégés.

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Didier Lamblin, Président Directeur Général, Centrale Danone Pour une agrégation réussie, il faut que l’agrégateur dispose d’un capital humain compétent et engagé disposant de capacités techniques, financières et commerciales importantes. Les agrégés engagés sont appelés à être embarqués dans ledit projet. Un plan d’action cohérent avec des objectifs réalistes ainsi qu'un système incitatif adapté à la filière lait sont de mise. Enfin, des procédures administratives assouplies et réalisables doivent être prises en considération… Michael George Hage, Responsable du bureau de la FAO à Rabat La réussite d’une opération d’agrégation est basée sur une bonne identification du projet. Celle-ci doit se faire en concertation entre l’agrégateur et les services concernés du Ministère de l’Agriculture. Mais il reste encore à trouver des solutions pour créer et développer une certaine confiance entre les agrégateurs et les agrégés. Aussi, faut-il cibler des projets assurant la durabilité des ressources naturelles et garantissant l’employabilité. Khalid Bounejma, Directeur Général, Pack Souss et Président de l’Association professionnelle des Conditionneurs des Agrumes au Maroc (ASCAM) . La réussite des projets d’agrégation repose d’une part sur la confiance entre l’agrégateur et les agrégés, et d’autre part, sur la facilitation des procédures d’octroi de la subvention et du règlement des conflits par l’intermédiation Dr Aziz Fadlaoui, chercheur agroéconomiste, INRA Meknès Aussi bien les agrégateurs que les agrégés sont des agents économiques qui cherchent à réaliser des bénéfices. Je pense que les deux facteurs déterminants pour la réussite des projets d’agrégation sont : 1) la confiance, et 2) le bénéfice additionnel à générer à travers l’agrégation, qui doit être assez incitatif pour les deux partenaires. En vue de renforcer la position des agrégés dans le processus de négociation des contrats, il va falloir travailler l’aspect organisationnel des agrégés.

Moulay M’hamed Loultiti, Président, Copag Il faut établir la confiance entre l’agrégateur et les agrégés. Cette confiance a besoin de temps et nécessite une conduite exemplaire, surtout de la part de l’agrégateur, et aussi des agrégés pour que cette collaboration puisse donner ces fruits. Cette confiance s’établit par la transparence, par la définition des règles du jeu dès le départ et aussi par le partage équitable de la valeur ajoutée créée. Il ne faut pas que l’agrégateur accapare de la valeur ajoutée, mais que l’agrégé sente qu’il a bénéficié d’une meilleure valeur ajoutée que celle qu’il a l’habitude de réaliser seul, sur le marché normal. Bruno Le Ciclé, Président Directeur Général, Région Maghreb, Nestlé Cela nécessite la formation et l’éducation des gens. Il est très important de pouvoir gagner la confiance des agrégés. Ce travail de proximité se construit petit à petit… M’Hammed Messaoud, Directeur Général, Les conserves de Meknès, Aïcha L’intérêt et la confiance doivent être mutuels entre les agrégateurs et les agrégés. Les deux parties doivent être demandeuses. Fahd Mechiche Alami, Directeur Général, Mlah Mechiche Alami Le projet d'agrégation agricole se veut un partenariat gagnant-gagnant entre l'agrégateur et l’agrégé. À notre sens, l'écoute entre les deux parties est le fondement de cette relation durable. La communication réciproque permet à l'agrégateur de comprendre les besoins et les contraintes de l'agrégé ; et à l’agrégé, à son tour, de mieux appréhender le fonctionnement et les obligations de l'agrégateur en tant qu'entreprise. Bien évidemment, la réussite du projet d'agrégation repose également sur une relation de confiance partagée.



Ressources

Drones La technologie au service de l’agriculture L’autorisation de l’utilisation civile des drones sous licence au Maroc a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine agricole. Réel outil de décision, le drone permet, à travers la prise d’images, de détecter des anomalies au niveau d’une culture donnée et d’intervenir suite aux résultats obtenus. Cette technologie, à l’image d’une agriculture moderne, commence à être adoptée par les grands groupes agricoles. Maria MOUHSINE

L

’utilisation des drones permet d’avoir toutes les informations nécessaires au bout des doigts, sans avoir à prélever d'échantillons sur le terrain. Équipé de capteurs permettant l’acquisition d’images de grande précision (avec une résolution de quelques centimètres), un drone offre la possibilité de suivre le développement des cultures, d’identifier des problèmes de levée, de croissance, de maladies et de détecter un stress hydrique, entre autres. Toutefois, certaines limites existent, à savoir l’exploitation des données d’imagerie pour en tirer les actions concrètes à déployer. FOOD Magazine a interviewé Hamza Rkha Chaham, Directeur du Développement International chez Airinov, leader du drone agricole au Maroc, pour en apprendre plus sur les enjeux de son application et ses avantages.

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Quels avantages offre un drone ?

Les drones permettent à l’agriculteur de mieux connaître sa parcelle, de mieux piloter sa fertilisation et d’inspecter facilement sa parcelle pour y repérer des anomalies. Il faut d’abord comprendre que les drones sont principalement utilisés pour véhiculer un capteur qui permet de prendre des images qui seront interprétées par la suite. Par exemple, en véhiculant un capteur multispectral, nous pouvons obtenir un indicateur qui révèle le taux d’occupation du

Les Domaines Agricoles : référence de l’agriculture moderne au Maroc

En 2017, Les Domaines Agricoles ont commencé à travailler avec des drones de dernière génération pour réaliser des cartes de parcelle. Les premières applications ont concerné la fertilisation azotée sur céréales et sur colza. L’analyse de ces cartes permet d’optimiser l’usage de l’engrais et de protéger les sols en épandant la bonne dose au bon endroit.

© Airinov

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sol par la végétation. Une carte de qualité et de densité de la végétation peut être fournie à l’agriculteur, lui permettant d’orienter sa visite terrain et d’inspecter sa parcelle. Pour les céréales, des algorithmes permettent d’aller encore plus loin en fournissant à l’agriculteur un conseil pour piloter sa fertilisation (dose d’engrais à apporter et répartition en fonction du potentiel des différentes zones de la parcelle).


Agriculture ment avec ETAFAT qui est notre distributeur exclusif, chargé de déployer le service. Nous travaillons aussi avec des entreprises de production comme Les Domaines Agricoles et nous intervenons sur les sujets d’agriculture de précision aux côtés de l’OCP.

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Quels sont vos projets ?

Pour une inspection, on peut prévoir des vols à n’importe quel moment tant qu’il y a de la végétation. L’objectif est de produire des cartes permettant de repérer des anomalies ou d’estimer les dégâts. Pour un conseil de fertilisation au Maroc, il faut voler à des stades précis : épi 1cm et pleine montaison pour les céréales. Pour le colza, il faut voler pendant la levée. Ces vols permettent de produire du conseil pour les applications d’engrais correspondants à ces stades.

Qui assure l’analyse et l’interprétation des images prises par les drones ? Et donc détermine les actions à mener ?

À Airinov, nous disposons des algorithmes permettant de produire les cartographies de fertilisation pour les céréales et le colza. Ces algorithmes ont été developpés en partenariat avec des instituts de recherche comme l’Institut National de Recherche Agronomique pour les céréales (INRA Avignon) ou Terres Innovia pour le colza. Notre distributeur ETAFAT peut se charger des produire des cartes d’inspection (densité de la végétation, topographie…) et d’orienter des actions sur le terrain.

Faites-vous des formations pour les agriculteurs ?

Nous déployons nos services via un réseau de distributeurs aptes à réaliser les vols. L’agriculteur n’a pas besoin de piloter un drone, il a seulement besoin de commander le service pour recevoir un conseil directement applicable.

Le drone est-il acheté ou est-ce vous qui assurez le travail sur le terrain ?

Nous sommes une entreprise de services, nous assurons via nos partenaires l’ensemble de la prestation. Il y a de rares situations où le drone est acquis par l’entreprise de production, comme c’est le cas des Domaines Agricoles au Maroc.

Qui sont vos partenaires au Maroc ?

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Concrètement, quelles sont les périodes d’utilisation du drone durant une culture donnée ? Pour contrôler quels paramètres ?

Nous avons des projets visant à développer des algorithmes adaptés pour les cultures au Maroc mais ceux-ci sont confidentiels. Notre objectif est de produire des méthodologies qui prennent en compte l’itinéraire technique et les contraintes marocaines. Pour cela, nous disposons de partenariats forts et d’une équipe d’agronomes rodée à la télédétection, à l’agriculture et à l’agronomie.

Nous travaillons principale-

MAMDA : lancement d’un projet pilote d’évaluation des sinistres sur les parcelles au moyen de drones

Un projet pilote d’évaluation des sinistres sur les parcelles au moyen de drones a été lancé, dans le cadre du 12ème Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM), par la Mutuelle agricole marocaine d'assurance (MAMDA). L’objectif de cette technologie est de repérer les zones agricoles sinistrées par les événements climatiques et de disposer d’une vue d’ensemble des parcelles pour une évaluation des dégâts et indemnisation des agriculteurs dans des délais considérablement plus réduits.

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Process

Solutions Fournisseurs • PROCESS

• CONDITIONNEMENT

Sidel. Une solution aseptique polyvalente pour boissons plates et gazeuses

RS Components. Nouvelle étiqueteuse sans fil

Sidel présente le Combi Predis aseptique polyvalent, une nouvelle solution qui conditionne les boissons plates et carbonatées en bouteilles PET dans des conditions aseptiques. Ses atouts majeurs : un niveau élevé de flexibilité et de productivité, asso• Grande flexibilité cié à une réduction des coûts et un impact • Conception modulaire limité sur l’environnement. Cette solution • 1 seule vanne pour toutes les peut en effet conditionner efficacement un boissons sensibles grand éventail de produits avec une flexibilité, une fiabilité et une intégrité du produit renforcées. Compatible avec des boissons sensibles à haute ou faible acidité (ex.: thés, jus, lait blanc UHT, lait de soja, etc.) en bouteilles PET aux formats 200 ml à 2 L, cette solution renforce la flexibilité de la production aseptique pour traiter aussi bien des produits plats que des boissons gazeuses non alcoolisées (CSD), avec ou sans pulpe, à base de recettes plus naturelles et sans conservateurs. La conception modulaire du Combi Predis aseptique répond aux besoins des producteurs de boissons actuels tout en leur offrant la possibilité d’introduire n’importe quel nouveau produit et ainsi de s’adapter facilement et rapidement aux tendances de moins en moins prévisibles du marché.

Le distributeur RS Components propose désormais pour la région EMEA la nouvelle étiqueteuse LabelWriter Wireless de Dymo, intégrant le Wi-Fi pour l’impression sans fil d’étiquettes. Même si l’imprimante est adaptée à des applications générales de bureau, de suivi de produits, d’inventaire, d’envoi, de transport et de vente au détail, en particulier grâce à la possibilité d’imprimer des codes-barres, elle est également parfaite pour l’industrie, notamment pour la signalétique de rayons, l’entreposage, le stockage chimique, les marqueurs de sol et les équipements d’inventaire. La LabelWriter Wireless est capable d’imprimer sur une grande variété de rubans d’étiquetage déjà utilisés par la gamme d’imprimantes LabelWriter de Dymp. Pour l’industrie en particulier, l’imprimante peut utiliser les étiquettes à longue durée de vie LW Durable de Dymo, qui assurent une forte adhérence sur de nombreuses surfaces industrielles difficiles comme le PVC texturé ou le verre par exemple. Ces étiquettes sont également équipées d’une couche superficielle protectrice contre l’humidité, les solvants, les huiles et nettoyants industriels. En plus de résister aux rayons UV, ces étiquettes peuvent endurer des conditions jusqu’à 85 % d’humidité et supporter des écarts de température allant de -18°C à +50°C.

• QUALITÉ Krohne. Nouveautés dans la gamme d’analyse Avec le MAC 300 et les sondes Optisens TSS 3000 et 7000, Krohne ajoute à sa gamme d'analyse deux nouvelles sondes optiques de détection de la teneur en matières en suspension totales (TSS) et un convertisseur. Si l'Optisens TSS 3000 est destiné aux applications d'eaux usées dans diverses industries, l'Optisens TSS 7000 est une sonde optique pour la mesure du taux • Sonde destinée aux applications hygiéniques de matières en suspension totales des• 4 faisceaux pour plus de précision tinée aux applications hygiéniques avec • Convertisseur connectant jusqu’à 3 sondes raccord process Tri-Clamp ou Varivent différentes de GEA, par exemple pour les process de séparation du lait, la transformation de fruits et d'autres applications alimentaires. Elle convient aussi à la mesure de concentration hygiénique d'autres industries de process (par exemple pour la surveillance des circuits de vapeur ou d'eau de refroidissement). Ces sondes optiques sans verre sont dotées de multiples longueurs de faisceau pour diverses plages de concentration. Elles utilisent une technologie de lumière alternante à 4 faisceaux pour une plus grande fiabilité des mesures par rapport aux technologies classiques à 2 faisceaux. Ces deux sondes peuvent être connectées au convertisseur d'analyse MAC 300. On peut y connecter jusqu'à trois sondes d'analyse différentes. Il envoie alors leurs signaux jusqu'au système de contrôle commande.

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• Impression Wi-Fi • Adaptée à l’utilisation en milieu industriel • Résiste aux fortes humidités et aux écarts de température


Nouveautés • INGRÉDIENTS Ulrick & Short. Une alternative aux phosphates dans les produits carnés Pour répondre à la tendance croissante de l’industrie vers le clean label, le spécialiste britannique des amidons, Ulrick & Short, vient de dévoiler son alternative aux phosphates dans les viandes : la gamme ezimoistTM, qui améliore la succulence, le rendement et la texture tout en simplifiant l’étiquetage et en allégeant la liste des ingrédients. À base de tapioca, blé et maïs, ezimoistTM • Amélioration de la texture et du rendement s’adresse à tous les produits à base de • Résistant au cisaillement et à la chaleur viande ou de poisson, qu’il s’agisse de • Déclaration en tant qu’amidon sur la liste des ingrédients muscle entier ou de viande transformée voire reconstituée. Résistant au cisaillement et à la chaleur, versatile, cet ingrédient est facile à utiliser quel que soit le process (malaxage, injection ou marinade). Sans gluten, il se déclare simplement comme « amidon ». Danielle Schroeter, Responsable R&D de Ulrick & Short, explique : « le remplacement des phosphates n’est pas chose facile. Ce sont des ingrédients fonctionnels aux propriétés sophistiquées qui sont difficiles à reproduire. (…) Ezimoist permet aux fabricants de conserver tous les bénéfices qu’ils obtiennent des phosphates en mimant ses propriétés, mais sans aucun des inconvénients liés à l’utilisation d’ingrédients artificiels ou modifiés chimiquement. Ce faisant, les produits peuvent être associés avec la naturalité, c’est gagnant-gagnant ! »

© foodstockbox.com

Beneo. Gamme d’amidons de riz élargie Depuis le lancement de Remypure S51 en 2016, son premier amidon de riz « clean label », Beneo aide les fabricants à répondre de manière performante à la demande croissante des consommateurs en matière de produits « propres » et naturels. Dans le cadre du prochain Carrefour des Fournisseurs de l'Industrie Agroalimentaire (CFIA) à Rennes, Beneo présentera son deuxième amidon de riz fonctionnel natif : Remypure S52. La nouvelle technologie utilisée par Beneo renforce les granules • Propriétés fonctionnelles d’amidon natif par inhibition thermique et améliore améliorées ainsi les propriétés fonctionnelles de l’amidon sans • Excellente stabilité dans des conditions de process produits chimiques. La performance de Remypure difficiles S52 est comparable, voire supérieure, à celle des • Amidon clean label amidons alimentaires chimiquement modifiés. La difficulté dans l’utilisation des amidons est de maintenir une fonctionnalité optimale dans diverses conditions de transformation, allant de la pasteurisation douce aux méthodes de stérilisation plus lourdes, que ce soit pour les matrices alimentaires acides ou neutres. En associant les propriétés de l’amidon de riz à cette nouvelle technologie, Remypure S52 permettra aux fabricants alimentaires d’obtenir des textures uniques ainsi qu’une excellente stabilité dans des conditions de transformation difficiles (pH faible, fortes températures ou cisaillement élevé), et cela uniquement avec de l’amidon de riz « clean label », c’est-à-dire sans avoir recours à des ingrédients fonctionnels qui excluent cette labellisation « propre » (les additifs comme les amidons modifiés et les gommes par exemple).

Sensient Flavors. Nouvelles collections d’arômes naturels Les collections « All Natural Flavour » de Sensient Flavors capturent les tendances de consommation pour aider les fabricants • 5 domaines botaniques à répondre • Arômes naturels aux évolutions • Applications sucrées ou futures du salées marché. Les dernières recherches de Sensient viennent soutenir cette nouvelle gamme divisée en 5 domaines botaniques clés : fleurs, herbes, épices, thé et gingembre. « Les arômes botaniques font leur retour dans le monde des aliments et des boissons », commente Barbara Lezzer, Directrice marketing Europe - Boissons et produits sucrés chez Sensient Flavors. La collection « Floral » offre des arômes épicés, herbacés ou sucrés et délicats pour une multitude d’applications, des cocktails à la confiserie et aux produits laitiers. Quelques exemples : jasmin, géranium, hibiscus, chrysanthème, fleur de sureau, rose, lavande… La collection « Spice » ajoute de la complexité et une touche de sophistication dans les boissons (poivre noir, baie rose, anis étoilé, girofle, safran) ou une note chaude dans les produits boulangers et laitiers (cannelle, piment, cardamome, réglisse). Quant au genièvre, il convient parfaitement aux produits à base de viande, ou encore à la bière. La collection « Herb » s’adresse aux fromages, snacks, boissons et cocktails. « Tea » offre des profils riches et complexes pour tous types de produits, des crèmes glacées au chocolat et aux boissons alcoolisées. Enfin, la collection « Ginger » regroupe 6 profils différents : Classic Ginger Beer, Ginger Ale, Ginger Root, Spicy Ginger, Nigerian Ginger et Chinese Ginger. Ses applications : boissons, confiserie, produits boulangers, desserts laitiers. FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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Qualité

Nutri-Score Maroc Un outil au service du consommateur 1 partie ère

Aguenaou H.1, 6 , Julia C.2, 3, El Hajjab A.4, Face aux problématiques de santé liées à la sur-consommation de sel, de sucre et Galan P.2, Alla A.5, El de gras, auxquelles le Maroc n’échappe pas, certains pays se sont engagés dans Berri H.5, 6, Brahimi M.6, une démarche visant à apposer sur les produits alimentaires un logo permettant Belkhadir J.6, Heikel J.6, Hercberg S.2,3 de donner une information nutritionnelle claire et lisible aux consommateurs, directement sur la face avant des emballages. Dans cette première partie, des scientifiques marocains et français reviennent sur le contexte de la création du logo Nutri-Score.

D

epuis plusieurs années, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), comme de nombreux Comités d’Experts nationaux et internationaux, recommandent aux États d’intégrer, dans le cadre de leur politique nutritionnelle de santé publique, la mise en place, sur la face avant des emballages des aliments, d’un logo nutritionnel renseignant les consommateurs de façon simple et compréhensible sur la qualité nutritionnelle des aliments. Cette signalétique à finalité de santé publique vient en complément de l’étiquetage nutritionnel qui fournit de façon factuelle, au travers de tableaux de chiffres difficilement interprétables, les informations de composition nutritionnelle complète du produit. La justification de cette mesure repose sur la volonté de lutter contre le développement des maladies chroniques, notamment l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et de nombreux cancers. Parmi les facteurs de risque intervenant dans le déterminisme de ces maladies chroniques, les facteurs nutritionnels font partie de ceux sur lesquels il est possible d’agir en termes de prévention. Ceci implique de mettre en place des mesures fortes permettant d’orienter les choix des consommateurs, notamment les populations les plus vulnérables, vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, tout en incitant les producteurs et transformateurs à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments qu’ils mettent à la disposition des consommateurs,

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via des reformulations des produits existants et/ou des innovations.

Un plan d’action au Maroc

Le Maroc, comme l’ensemble des pays du Maghreb, est confronté à des problématiques nutritionnelles majeures en termes de santé publique ayant un coût humain, social et économique considérable. L’OMS estimait en 2017 que les MNT (maladies non transmissibles) au Maroc sont responsables de 78% du total des décès (1). En 2014, elle estimait que 55,1% de la population marocaine était en surpoids et 21,7% obèse (2). Toujours selon l’OMS, des données datant de 2008 considéraient que presque 41% des Marocains souffraient d’hypertension (3). Selon le Ministère de la Santé en 2016, environ 2 millions de Marocains âgés de plus de 20 ans sont diabétiques (4) et l’enquête prospective réalisée en 2000 par ce Ministère a retrouvé une prévalence globale de cholestérol élevée, de 29% chez la population de plus de 20 ans (5). La quantité de sel, de sucre et ou de gras consommée au Maroc est considérée au moins 45% supérieure à celle recommandée par l’OMS (6). Or, la consommation importante de ces éléments constitue des facteurs de risque vis-à-vis de l’ensemble des maladies chroniques. C’est pourquoi le Ministère marocain de la Santé s’est engagé en faveur

• Figure 1 : Les 5 niveaux du NutriScore

d’une réduction de la consommation du sel, du sucre et du gras par la population marocaine (7). Le Plan d’action National pour la réduction de la consommation du sel, du sucre et du gras (saturé et trans) 2017-2021 (PANSSG-2017-2021) vise à réduire graduellement, en collaboration avec l’industrie alimentaire, la teneur en sel, sucre et gras (saturé et trans) des produits transformés et à sensibiliser la population sur les dangers sur la santé de l’excès de leurs consommations de sel, de sucre et de graisses. Le PANSSG-2017-2021 s’articule autour de cinq domaines d’interventions complémentaires regroupant 10 actions, 24 mesures et 46 activités. Dans le cadre du Domaine d’intervention 2 (Création d’un environnement propice à la consommation d’aliments et de boissons sains), la mesure 10 fait état de l’instauration d’une perception positive des aliments transformés de bonne valeur nutritive. Aussi, l’activité 17 traite de la création d’un label ou logo attestant le respect des normes relatives à la teneur maximale de sel, de sucre et de graisses (7). La mise en place au Maroc d’un logo nutritionnel sur la face avant des emballages des aliments peut donc contribuer à l’objectif de sensibilisation des consommateurs sur la qualité nutritionnelle globale des aliments (intégrant leurs teneurs en sucre, gras, sel et densité calorique), tout en incitant


QHS les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits en réduisant la teneur en ces nutriments pour bénéficier d’un positionnement plus favorable sur le logo nutritionnel. C’est d’ailleurs sur les mêmes bases de santé publique qu’en France, les Ministres de la Santé et des Solidarités, de l’Agriculture et l’Alimentation et de l’Economie et des Finances ont signé le 31 octobre 2017, un arrêté officialisant le logo Nutri-Score comme la signalétique nutritionnelle officielle pour être mise en face avant des emballages des aliments en France.

Qu’est-ce que le logo nutritionnel Nutri-Score ?

Le logo nutritionnel NutriScore (initialement appelé 5C) est un logo coloriel couplé à des lettres (cf. Figure 1) décrivant 5 classes de qualité nutritionnelle, allant du vert (associé à la lettre A) à l’orange foncé/rouge (associé à la lettre E) et s’appuyant sur le calcul d’un algorithme défini sur des bases de santé publique et validé scientifiquement. L’algorithme sous-tendant le Nutri Score repose sur un système développé en Grande-Bretagne afin de réglementer la publicité destinée aux enfants et validé par la Food Standards Agency (FSA). Le score repose sur l’attribution de points en fonction de la composition nutritionnelle du produit pour 100g. Sont pris en compte les éléments considérés comme « défavorables » sur le plan nutritionnel (sucres simples, acides gras saturés, sodium et calories). Pour chacun de ces éléments, sont attribués de 0 à 10 points selon leur niveau de composition . Pour les éléments considérés comme « favorables’ » (protéines, fibres et pourcentage de fruits, légumes, légumineuses et fruits oléagineux), sont attribués de 0 à 5 points selon leur teneur. Une première somme est calculée sur les points des nutriments « défavorables » (points A). En fonction du niveau de ces points A et du pourcentage de fruits, légumes, légumineuses et fruits oléagineux, ce sont soit l’ensemble des points « favorables », soit uniquement les points des fibres et fruits, légumes, légumineuses et fruits oléagineux, qui sont retranchés (les protéines ne sont plus prises en compte).

Grâce à 4 seuils prédéfinis, les aliments sont distribués en 5 classes exprimées sous la forme d’une chaîne de 5 pastilles de couleur différentes, allant du vert au rouge - du plus favorable… au moins favorable nutritionnellement. Les pastilles sont couplées à des lettres (A/B/C/D/E) pour lui assurer une plus grande lisibilité. La taille de la pastille de couleur et de la lettre correspondant au score atteint par l’aliment est « grossie ». L’algorithme et ses éléments de calculs sont les mêmes pour l’ensemble des aliments. Certaines adaptations au score initial ont été réalisées pour trois groupes alimentaires (les matières grasses, les fromages et les boissons) afin de garantir une meilleure cohérence avec les recommandations nutritionnelles de santé

publique. Ces adaptations du score FSA ont été réalisées en France par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), qui a été chargé en 2015 d’établir les éléments de calcul, les seuils et les adaptations de l’algorithme aboutissant au score définitif FSAm/HCSP (cf. Figure 2). 1 Unité Mixte de Recherche en Nutrition et Alimentation URAC39, Centre Régional Désigné de Nutrition associé à l’AFRA/IAEA, Université Ibn Tofaïl-CNESTEN, Kénitra-Rabat, Maroc 2 Équipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle, CRESS U1153 Inserm/Inra/Cnam/ UP13, COMUE Sorbonne Paris Cité, Bobigny, France 3 Département de Santé Publique, Hôpital Avicenne (AP-HP), Bobigny, France 4 Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires, Maroc 5 Direction de l’Épidémiologie et de Lutte contre les Maladies, Ministère de la Santé, Maroc 6 Moroccan Obesity Task force

Bibliographie

1. Non communicable Diseases Progress Monitor 2017 (WHO, 2017) http://www.who.int/nmh/publications/ncd-progress-monitor-2017/en/ 2. http://www.emro.who.int/fr/mor/morocco-news/journee-mondiale-de-la-sante-ensemble-contre-le-diabete.html 3. http://www.sante.gov.ma/Pages/SanteNews.aspx?IDSnews=21 4. Le ministre de la Santé Houssaine Louardi lors de la célébration de la Journée mondiale du diabète, le 7 avril 2016. 5. http://www.sante.gov.ma/Pages/SanteNews.aspx?IDSnews=21 6. Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages 2013/2014 (HCP) 7. Aguenaou H, Barkat A, Derouiche A. Plan d’Action National pour la Réduction de la Consommation du Sucre, de Sel et du Gras (graisses saturées et acides gras trans) 2017-2021(SSG 2017-2021)

• Figure 2 : Calcul de l’algorithme du NutriScore, le score FRSm/HCSP

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Maroc

Marchés Casino Biscuits à la Figue Biscuits à la figue. Fabricant : Valeo Foods Importateur : Marjane Holding - Farine de blé (farine de blé, carbonates de calcium, fer, niacin, thiamine), figue 25%, sirop de glucose, sucre, huile de palme, sel, poudre à lever: carbonates de sodium, acidifiant : acide citrique. - Poids : 165 g - Prix : 18 DH

Jessy’s Wakame Algues séchées Wakame. Fabricant : fabriqué en Chine pour Jessy’s Importateur et distributeur : Jessy Diffusion - Feuilles d’algues séchées. - Poids : 25 g - Prix : 11,75 DH

Casino Ailladou 6 portions de préparation fromagère à l’ail et aux fines herbes. Fabricant : Casino Importateur : Marjane Holding - Lait écrémé pasteurisé, crème pasteurisée, ail et fines herbes (persil, ciboulette) 1,4%, sel, babeurre désydraté, protéines de lait, poivre, arôme naturel, ferments lactiques (contient du lait). - Poids : 100 g - Prix : 14,95 DH

Maroc

Invite Choco Cage Cake enrobé de cacao avec de la crème de lait. Fabricant : Simsek Biskuvi Importateur et distributeur : Agro Juice Processing - Cake au cacao 40% [œuf, farine de blé, sucre, sirop de glucose, huile végétale (palme), humectant (glycérine E422, sorbitol E420, propylène glycol E1520, sirop de fructose, poudre de cacao 3%, émulsifiant végétal (mono et di-glycérides d'acides gras E471, esters polyglycériques d'acides gras E475, lécithine de soja E322), dextrose, amidon modifié, colorant (caramel E150d), poudre de lait écrémé 0,3%, amidon de blé, régulateur d’acidité (acide acétique E260, acide citrique E330), conservateur (sorbate de potassium E202), arômes identiques naturels (chocolat, noisettes), lactosérum en poudre 0,2%, agents levants (pyrophosphate acide de sodium E450, bicarbonate de sodium E500), sel, épaississants (gomme de xanthane E415, cellulose carboxymethyl E466)], crème de lait 20% [huile végétale hydrogénée, sucre, sirop de glucose... - Poids : 45 g - Prix : 2,95 DH

Saida Tungo Chocolat Au Lait Biscuits enrobés goût chocolat au lait. Fabricant : Saida Importateur : Tenerif - Farine de blé, sucre, graisses végétales (palme, palmiste), lait en poudre, cacao en poudre, lactosérum en poudre, sirop de glucose, levure (bicarbonate de sodium, bicarbonate d'ammonium), sel, extrait de malt, arôme naturel (vanille), émulsifiant ( lécithine de soja E322), régulateur d'acidité (acide citrique). - Poids : 120 g - Prix : 4,95 DH

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Ülker Krispi Crackers au fromage. Fabricant : Ülker biskuvi - Farine de blé, huile végétale (palme), poudre de fromage (de lait), sucre, sirop de glucose, sel, poudre de lactosérum (de lait), arômes (de fromage), agents levants (bicarbonate d’ammonium, bicarbonate de sodium), émulsifiant (lécithine de soja). - Poids : 40 g - Prix : 2,95 DH

Donnez de la visibilité à vos produits Vous souhaitez faire connaître un de vos nouveaux produits, cette rubrique « Espace Nouveautés » vous est

gracieusement

réservée. Il vous suffit de nous faire parvenir une photo, accompagnée des informations requises. E-mail :

m.mouhsine@foodmagazine.ma

Cette sélection de nouveaux produits du Maroc est une veille marketing de FOOD Magazine.


Lancements Charles & Alice Pommes Pruneaux Purée de fruits à base de pommes et de pruneaux, sans sucres ajoutés. Fabricant : Charles & Alice SAS Importateur : Marjane Holding - Purée de pommes 82,6%, purée de pruneaux 15% (pruneaux 7,5%, eau), antioxydant : acide ascorbique. - Poids : 4x100 g - Prix : 19,95 DH

Casino Barres de Céréales Figues 6 barres de céréales avec des figues, sans huile de palme. Fabricant : Casino Importateur : Marjane Holding - Sirop de glucose, figue séchée 16%, blé complet 16%, flocons d’avoine 15%, farine de blé 7,5%, huile de tournesol, farine de riz 3,2%, dextrose, stabilisant : sorbitols, sucre, arôme, extrait de malt d’orge, sel, antioxydant : extrait riche en tocophérols, caramel aromatique (sirop de glucose, sucre, eau), émulsifiant : lécithines de soja. - Poids : 125 g - Prix : 18 DH

Casino Bio Chocolat au Lait Dégustation Chocolat au lait avec du pur beurre de cacao. Fabricant : Casino Importateur : Marjane Holding - Sucre de canne (biologique), poudre de lait entier (biologique), beurre de cacao (biologique), pâte de cacao (biologique), émulsifiant : lécithines de tournesol, extrait de vanille (biologique). - Poids : 100 g - Prix : 18,50 DH

Cafe Liégeois Magnifico Conçu et torréfié à l’italienne, le Magnifico est un mélange corsé sud américain à majorité colombien caractérisé par ses notes fumées et épicées avec de légères pointes acidulés. 10 capsules compatibles avec les machines Nespresso. Fabricant : Cafe Liégeois - Prix : 49 DH. - Poids : 52 g.

Matinales Super Hero 7 œufs pondus de poules nourries aux céréales naturelles. Fabricant : Ovodis - Œufs. - Poids : N.C - Prix : 12,50 DH

Codan Mini Muffins Strawberry Filled 12 mini muffins fourrés à la fraise. Fabricant : Codan Importateur et distributeur : Jessy Diffusion - Farine de blé, sucre, huile végétale (tournesol, soja) en proportion variable, confiture de fraises (min. 15%) (sucre, pulpe de fraise (min.25%), sirop de glucose et fructose, épaississant (pectine), acidifiant (acide citrique), conservateur (E-202) et colorant (E-163), œuf, sirop de glucose et fructose, poudre à lever (carbone acide de sodium, E-450i), amidon, arômes, sel et conservateur (E-200). - Poids : 325 g - Prix : 16 DH

Connétable Filet de Sardines à l’Huile d’Olive Vierge Extra Filets de sardines à l'huile d'olive vierge extra. Fabricant : Connétable Importateur : Foods&Goods - Filets de sardines fraîches extra (80%), huile d'olive vierge extra, sel. - Références : Filets de sardines à l'huile d'olive vierge extra, Filets de sardines marinés au citron et au basilic - Poids : 100 g - Prix : 12,50 DH

Lindt Hello A Tiny Little Something Just For You 10 morceaux de chocolat au lait sous forme de cœur. Fabricant : Lindt & Sprüngli Importateur : Foods & Goods - Sucre, beurre de cacao, poudre de lait entier, masse de cacao, lactose (lait), poudre de lait écrémé, matière grasse de lait anhydre, émulsifiant (lécithine de soja), extrait de malt d'orge, arôme artificiel (vanilline). - Poids : 45 g - Prix : 65,50 DH FOOD MAGAZINE N° 107 15 Février - 15 Mars 2018

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Monde

Marchés

ALLEMAGNE Lindt Hello Sundae Choco Chocolat au lait entier, garni à la crème et une sauce de chocolat. Fabricant : Lindt And Sprungli - Sucre, beurre de cacao, lait entier en poudre, pâte de cacao, graisse de beurre pur, sirop de glucose, sucre inverti, lait écrémé en poudre, crème en poudre, amandes (1%), émulsifiant (lécithine de soja), humectant, arôme, extrait de vanille. - Poids : 100 g - Prix : 1,79 €

Monde

ÉMIRATS ARABES UNIS Freshco Dates Milkshake Milk-shake aromatisé aux dattes. Fabricant : Gulf And Safa Dairies - Lait de vache recombiné, sucre, sirop de dattes naturelles. - Volume : 200 ml - Prix : 0,58 €

ESPAGNE Salsas Asturianas Salsa De Queso Azul Sauce au fromage bleu. Fabricant : Salsas Asturianas - Eau, crème, fromage bleu (9,19%), beurre, sel, épaississant : gomme de xanthane. - Poids : 190 g - Prix : 1,99 €

EGYPTE Chiclets Chewing Gum with Strawberry Flavor 100 chewing-gums à la saveur de fraise dans une boîte en carton. Fabricant : Mondelez - Sucre, base de gomme (avec antioxydant E321), sirop de glucose (contient des sulfites), amidon, arômes artificiels (0,3g/100) (fraise, citron), huile végétale (huile de maïs), épaississant (gomme arabique), colorant (E163, E171), agent d'enrobage (E902), acide (E330). - Poids : 290 g - Prix : 1,88 €

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Lancements

TUNISIE St Michel La Madeleine aux Amandes Madeleine aux amandes. Fabricant : Société Biscuiterie Méditerranéenne - Farine de blé (23%), œufs, sucre, huile de tournesol, additifs alimentaires : stabilisants (glycérine E422, sorbitol E420i), poudre d'amande (6,7%), sirop de glucose, agents levants (diphosphate disodique E450i, bicarbonate de sodium E500ii), sel (sorbate de potassium E202), arôme artificiel (amande), émulsifiant (lécithine de soja E322). - Poids : 210 g - Prix : 1,25 €

FRANCE Knorr Cup A Soup Asie Soupe Thaï Poule Citronelle Soupe Thaï déshydratée instantanée. Fabricant : Unilever - Amidon de pomme de terre, sel, pâtes : 10% (semoule de blé dur, sel), bandes de crêpes (farine de blé, œuf, fécule de pomme de terre, sel, lait écrémé, lactosérum (lait), arôme), sucre, légumes (oignon 5,4%, poivron rouge 1,3%), extrait de levure, sirop de glucose, graisse de poule, viande de volaille 2,3%, champignon noir 2,2%, épices et aromates (citronnelle 1,1%, ail, curcuma, poivre de Cayenne), huile de palme, citron jus, arôme de crevette, antioxydant : extraits de romarin, E307 et E304. - Poids : 36 g - Prix : 1,18 €

BELGIQUE Fit Food Quinoa Steak With Spinach 2 steaks de quinoa aux épinards. Fabricant : Linck - Épinards (45%), quinoa (15%), eau, huile de canola, amidon (blé, maïs, tapioca), poudre blanche, huile de coco, arômes naturels, dextrose, épices, sel de mer, extrait de levure, épaississant (gomme de guar, carraghénane), protéine de pois, antioxydant (acide citrique). - Poids : 150 g - Prix : 2,59 € Cette sélection de nouveaux produits du monde est issue de la base de données INNOVA.



L’Entreprise du mois 1

Nestlé El Jadida

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Une nouvelle unité de café pour des arômes encore plus intenses ! À l’occasion de ses 80 ans, la légendaire marque de cafés instantanés, Nescafé Classic, s’est offert une nouvelle unité de production dans le complexe industriel de Nestlé El Jadida. Grâce à une technologie innovante, la nouvelle formule de Nescafé Classic offre désormais une expérience gustative encore plus riche et plus intense. Maria MOUHSINE

P

our le lancement de cette nouvelle formule, l’usine d’El Jadida a connu l’année dernière des travaux d’extension de 1.000 m² pour accueillir sa nouvelle unité de production de café instantané. « Une cure de jouvence qui a coûté pas moins de 100 millions de DH », apprend-on de la direction de Nestlé Maroc lors de l’inauguration de cette nouvelle unité le 9 janvier dernier. Pour accompagner cette reformulation, un nouveau packaging tout en rondeur et unique sur le marché a été mis en place. « Le prix des huit formats

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dans lesquels seront déclinés le nouveau Nescafé Classic ne variera pas », a rassuré Nestlé Maroc.

Nestlé El jadida, un hub régional !

Le complexe industriel Nestlé d’El Jadida, dans lequel sera produit Nescafé Classic dans sa nouvelle formule, est opérationnel depuis 25 ans. Au niveau de ce site, la capacité de production du café instantané peut atteindre jusqu’à 4.000 T par an. Le café produit Ici peut être exporté vers différents marchés, comme le Maghreb, mais aussi

d’autres pays d’Afrique, notamment en Afrique de l’Ouest, d’Europe de l’Est, ainsi que la Lybie et l’Egypte. L’implantation de cette unité a marqué un tournant dans l’histoire de Nestlé au Maroc. « Cette usine constitue en effet un hub continental de 1er rang. En ce sens, nos investissements, ainsi que notre production, contribuent de manière efficace au développement socio-économique de la Province mais aussi du Royaume », souligne Bruno Le Ciclé, Président Directeur Général de Nestlé Maghreb. « Est produit également dans l’usine d’El


Nestlé El Jadida 3

1 - Vue externe de l’usine de Nestlé El Jadida 2 & 3 - Acheminement des bocaux de verre vers l’inspection visuelle pour éliminer les dangers physiques et les bocaux

défectueux

Jadida, le lait Nido en poudre, sur base de lait frais marocain », fait valoir M. Le Ciclé.

Au plus près du consommateur…

Partant d’un constat relevé par Nestlé Maroc auprès de ses consommateurs, stipulant que le café soluble contenait moins d’arômes que le café en grain, Nestlé a mis en place, grâce à ses équipes de recherche, une nouvelle technologie qui permet de capter l’arôme du café, qui avait tendance à se volatiliser au cours du processus de transformation, et de le réinjecter dans le produit fini. « Le café fabriqué garde ainsi toute sa saveur et son goût authentique de café », explique Hamid Ghamraoui, Directeur de l’usine Nestlé El Jadida. « En plaçant la qualité au cœur de toutes les étapes de production, nous continuons d’innover tout en nous inspirant des goûts des consommateurs. Nous sommes toujours à l’écoute pour offrir un

café de qualité et accessible à tous. La preuve, après 80 ans, Nescafé revient en ce début d’année avec une nouvelle formule », souligne M. Le Ciclé. Pour le lancement de cette nouvelle formule, Nescafé Classic aura pour cœur de cible la tranche des 25-45 ans.

Comment préserver le bon goût du café dans sa forme soluble ?

Le secret réside, en partie, dans le captage de l’arôme de café emporté par la vapeur d’eau. Revenons au début du processus de transformation. À l’entrée dans la chaine de production de l’unité industrielle de Nestlé d’El Jadida, les grains de café vert importés du Vietnam sont nettoyés, torréfiés puis moulus. La mouture de café est ensuite acheminée dans un mixer où est ajoutée de l’eau chaude. On obtient ainsi deux formes d’arômes : une liquide et l’autre gazeuse. Afin de préserver l’arôme capté dans la vapeur

d’eau et d’éviter sa déperdition, on procède à la condensation de cette vapeur pour restituer l’arôme de café, qui est ensuite stocké sous atmosphère modifiée, et conservé dans un premier temps. Pour la partie liquide, après clarification, on procède par évaporation pour obtenir un jus de café concentré, qui passera dans une sorte de séchoir, où sera injectée la 1ère partie de l’arôme qui a été stocké. Ce mélange est ensuite atomisé

Nestlé Maroc en chiffres :

Capacité de production : 4.000 T/an Part de marché de Nescafé Classic : 80% sur le marché du café soluble Investissement à Nestlé El Jadida : 100 millions de DH Superficie ajoutée : 1.000 m² Nombre de formats de Nescafé Classic : 8

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L’Entreprise du mois 4

Nestlé El Jadida

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4 - Acheminement des bocaux remplis de café vers l’étape de l’étiquetage 5 - Etiquetage

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6 - Elimination des emballages qui présentent des défauts 7 - Nouvelle forme de Nescafé Classic

pour obtenir une poudre de café fine aromatisée. Survient ensuite la phase de l’agglomération. Une émulsion, composée de l’huile de café et de la 2ème partie de l’arôme liquide sera pulvérisée sur la poudre agglomérée, qui sera en fin de ligne conditionnée dans les différents emballages, qui seront étiquetés, puis mis en barquettes et palettisés, pour être stockés et chargés. « Cette technique permet de garantir une explosion d’arômes lors de l’ouverture du Nescafé Classic et offre ainsi au consommateur une expérience inégalable lors de la dégustation de notre café instantané », souligne le directeur d’usine.

La qualité de bout en bout

Pour garantir un niveau de qualité irréprochable sur différents plans, l’usine Nestlé d’El Jadida est certifiée selon plusieurs référentiels, à savoir : - l’ISO14001, qui permet de définir les règles d’intégration des préoccupations environnementales dans les activités de l’organisme afin de maîtriser les impacts sur l’environnement. Notons dans ce sens que Nestlé s’est engagé à atteindre le zéro impact environnemental ; - l’OHSAS 18000, qui indique la méthode de mise en place d'un

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management de la santé et de la sécurité au travail ; - la FSSC 22000 pour la sécurité des aliments ; - et enfin la certification Halal. De plus, précise Hamid Ghamraoui, « nous ne travaillons qu’avec du café, depuis le début de la transformation jusqu’à l’obtention du

produit final. Aucune autre matière n’est incorporée. » L’usine d’El Jadida dispose également de son propre laboratoire interne et peut s’appuyer sur un centre de Recherche et Développement en Suisse.

Petit aperçu sur le Groupe Nestlé

Nestlé est la plus grande entreprise agroalimentaire de la planète. Avec des marques aux gammes étendues qui vont d’icônes mondiales à des produits locaux très appréciés, la multinationale suisse, fondée en 1866 par Henri Nestlé, est présente dans 86 pays dans le monde, à travers 418 usines. La force de Nestlé réside dans son expertise en matière de nutrition, santé et bien-être et un investissement en R&D d'environ 2 milliard de CHF par an. Le Groupe fournit ainsi à ses consommateurs des produits innovants apportant des bénéfices nutrition, santé et bien-être prouvés et appuyés par des tests cliniques. La qualité unique de Nestlé veille à ce que chaque marque soit produite selon les normes les plus élevées et conforme à toutes les réglementations locales et gouvernementales. Aussi, tous les produits de la région Maghreb sont produits pour répondre aux directives Halal. Soucieux de son environnement, le Groupe cherche à développer de manière solide et prospère les conditions de vie des sociétés qui l’entourent, comme il soutient la protection des ressources pour les générations futures, pour un développement sain et durable. Ainsi, Nestlé Maghreb est déterminé à investir dans l'emploi local et la formation, et le siège régional à Casablanca permet à l'entreprise d'étendre sa participation avec les consommateurs et les partenaires locaux, et de se concentrer sur la recherche et le développement de produits spécifiquement formulés pour répondre aux besoins des collectivités locales.



FOOD Mondain Participation de la FISA (Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole au Maroc) au salon VIV MEA, du 5 au 7 février 2018 à Abu Dhabi

Le Président de la FISA, Youssef Alaoui, et l’Ambassadeur du Maroc à Abou Dhabi, Mohamed Aït Ouali, lors de la visite par ce dernier du stand de la FISA.

Youssef Alaoui (2ème en partant de la droite) et Ludovic Pouille, Ambassadeur de France aux Émirats Arabes Unis (3ème en partant de la droite), en compagnie d’une partie de la délégation de 65 professionnels marocains.

Célébration de la tenue du 1er séminaire organisé par DeutscheBack au Maghreb sous le thème « Tendances et innovations dans la boulangerie industrielle & pâtisserie industrielle », le 25 janvier dernier à Marrakech

Les professionnels de DeutscheBack venus pour ce premier séminaire au Maroc.

Lancement du premier marché en ligne spécialisé dans les produits bio et naturels au Maroc, Épicerie Verte, le 23 janvier 2018 à Casablanca De g. à dr. : Amine Slimani et Ali El Mouraouah, les fondateurs d’Épicerie Verte.

Inauguration du pavillon marocain au salon Fruit Logistica, le 7 février 2018 à Berlin, Allemagne Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Marimitime, des Eaux et Forêts, en visite sur le pavillon marocain.

Soirée de lancement par NABC de la boisson énergisante Munster Energy au Palmeraie Golf Palace à Marrakech, le 9 février 2018

M. Fayçal Zitouni, Directeur général NABC.

Journée de sensibilisation contre la cochenille sauvage de cactus, le 23 janvier 2018 à Chtouka Ait-Baha Les participants à cette journée.

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Délices d’initiés Islamica 500 Des industriels marocains parmi les 500 personnalités les plus influentes du monde islamique La pré-édition 2018 du guide annuel « Islamica 500 - The 500 who make the Islamic economy » vient de paraître. Cette publication recense les leaders, dirigeants, professionnels et entrepreneurs du monde entier, actifs dans l’économie islamique et l’industrie halal et qui ont contribué à son développement. Huit dirigeants marocains figurent dans cette édition, dont deux agro-industriels : Tahar Bimezzagh, PDG de Koutoubia, et Philippe Karim Charot, Directeur Général d’Agro-Food Industrie. « Ma sélection dans ce guide est une très belle reconnaissance de mon engagement et de l’engagement de toute l’entreprise Agro-Food Industrie pour le développement de l’alimentation halal pour nos bébés, depuis plus de 10 ans », a déclaré M. Charot.

Avenir Formation Nouveau site internet Avenir Formation, organisme de formation dans le domaine du transport et de la logistique, vient d’annoncer l’ouverture de son nouveau site internet : www.avenirformation. ma. « Après plusieurs semaines de développement, nous sommes heureux de pouvoir vous présenter la vitrine de notre centre de formation et d'expertise sur la toile. Ce site a été pensé pour nos clients, mais aussi pour nos partenaires. Il permettra d'accompagner notre essor commun et faciliter vos démarches », déclare Driss Herrati, Directeur Général d’Avenir Formation. L’entreprise en a également profité pour dévoiler son catalogue 2018, qui propose des formations dans 6 domaines : manutention, engins du BTP, transport, logistique, sécurité et performance.

ONCA Nouvelle identité visuelle L’Office National du Conseil Agricole (ONCA) change de logo. Un look plus moderne et un visuel mettant en valeur le travail et la collaboration des hommes au service de la production agricole.

Les managers qui bougent EACCE

Suite à la nomination, le 21 décembre dernier, d’Abdellah Janati au poste de Directeur Général de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), le Conseil de gouvernement vient d’approuver, le 1er février, la nomination de son successeur. Il s’agit d’Abir Lemseffer,

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qui était auparavant Chef de cabinet au Ministère de l’Agriculture.

CGEM

Qui sera le (la) prochain(e) président(e) de la CGEM ? En effet, Miriem Bensalah Chaqroun arrivera dans quelques mois au terme de son 2ème et dernier mandat. Elle fut la

première femme élue à ce poste. Le bureau, le conseil d’administration et la présidence seront donc renouvelés lors de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 22 mai prochain. Les candidatures pourront être déposées entre le 12 mars et le 13 avril. Après validation, la campagne débutera le 19 avril.




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