Terre de rugby n°8

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Les Amazones de Sassenage, des filles au Top Les Amazones de Sassenage jouent au meilleur niveau national depuis 4 ans. Elles se battent pour rester dans ce groupe en dépit d’un effectif décimé par les blessures. Retour sur le parcours exemplaire d’un club qui évolue dans un sport où la première division est rarement professionnelle.

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lles sont unanimes : leur plus beau souvenir de joueuses, c’est bien sûr la montée en Division 1A aussi appelée Top 10, à l’issue de la saison 20072008. Et le Top 10 en rugby féminin, ce n’est pas moins que l’équivalent du Top 14 chez ces messieurs…. Elles sont à ce titre le seul club du Comité des Alpes à jouer au plus haut niveau national. Il a fallu 20 ans aux Amazones pour accéder à l’élite. Elles se battent ardemment pour rester dans ce groupe. “Monter à ces niveaux-là est très difficile. Mais mérité. Le club s’est structuré seul et a progressé au travers des opportunités et des rencontres. Mais c’est un sport peu reconnu“, plaide Mylène Mounier, la capitaine par intérim du collectif senior. L’équipe est constituée d’une quarantaine de jeunes femmes, âgées de 18 à 32 ans. Enseignantes, ingénieurs, étudiantes, cadres, fonctionnaires : elles mènent toutes une carrière professionnelle parallèlement à leur carrière sportive. “Dans le Top 10, seules quelques rares équipes comme Toulouse et Montpellier ont des fonctionnements proches du professionnalisme“, explique

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Mylène Mounier. Les challengers les plus proches des Amazones sont les Violettes Bressanes ou Montpellier. Autant dire que les déplacements se comptent en centaines de kilomètres, le tout en amateur et avec la nécessité de répondre présentes au boulot le lundi matin. La semaine se poursuit avec deux ou trois entraînements et des préparations physiques durant l’été. “Le groupe puise sa

force de ce défi relevé jour après jour. On fait des sacrifices. Certaines filles viennent de loin pour jouer. On n’est peut-être pas les meilleures techniquement sur le terrain, mais toutes les équipes nous envient la force de notre groupe“, affirme Mylène. Notoriété Jean-Jacques Vartanian, le président depuis 6 ans, reconnaît qu’à ce niveau, la question de l’encadrement et de la structure est déterminante. “C’est un club Elite avec des moyens d’amateurs. Le club a besoins de bénévoles, d’entraineurs, de nouvelles joueuses“, insiste-t-il. Aussi se réjouit-il lorsque le FCG propose de donner un coup

de main et participe à la promotion du rugby féminin. “Nous avons toujours été accueillis

les bras ouverts lorsque nous avons fait quelque chose avec le FCG“, s’enthousiasme le président. Avec le succès, le club gagne en notoriété. “Il y a 10 ans, c’est à peine s’il y avait 10 personnes autour du terrain pendant les matchs. Aujourd’hui, toute la tribune de Sassenage est remplie“, souligne Mylène Mounier. Sportives et combattantes avant tout, les Amazones jouent le même rugby que les hommes “peut-être avec un peu plus d’élégance“, note le président. Leur saison 2010-2011 a été entachée par de nombreuses blessures : 10 joueuses au tapis, ce n’est pas rien. Du coup, les performances en ont aussi souffert et pour la première fois depuis 4

Terre de Rugby n°8 - Juin 2011


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