EXTERY Catalogue 2022 français

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Birk RohelendJanKausJanarAla Il était une fois dehors

Travailler ensemble pour enrichir l’environnement urbain: L’équipe EXTERY.

Avant-propos

Le travail que nous faisons chez Extery est visiblement clairement tracé : nous fabriquons du mobilier urbain de haute qualité, durable et accrocheur. Aucun doute à ce sujet. Lors de la planification et de la conception de nos produits, nous pensons toujours à ce qu’ils apporteront à notre espace commun, à ces événements et activités qu’ils faciliteront et soutiendront, voire qu’ils susciteront. Mais en même temps, nous nous rappelons que les choses que nous fabriquons servent de toile de fond au paysage urbain, le salon partagé qui façonne notre quotidien, dans lequel des histoires et des événements naissent et s’entremêlent. Nous traversons cet espace tous les jours. Nous y célébrons des occasions spéciales. C’est un endroit où nous faisons l’expérience de la routine et du prévu, mais c’est aussi un endroit où nous sommes ouverts aux événements inattendus et aux rencontres aléatoires. Des histoires sont racontées et des vies se rencontrent dans cet espace. Le mobilier Extery est un accessoire sur cette scène. Nous lui apportons la touche finale, mais sa véritable signification et son importance ne sont révélées dans l’espace urbain qu’il habite qu’une fois qu’il fait partie des histoires uniques des gens. Ces histoires sont très importantes pour nous. Dans cet album, des écrivains estoniens partagent avec nous leurs histories qui mettent en lumière la dimension invisible de ce que nous créons – offrant ainsi un aperçu de nos produits qui n’est pas reflété dans les images de marketing ou les faits et chiffres. Bonne lecture !

Table des matières Un restaurant aux baies vitrées du sol au plafond La peau rugueuse *Ce n’est pas une vraie ville… Travaille/ne travaille pas *Hier, à un anniversaire, une femme… Elles arrivent *Au début ça paraissait incroyable… « Tu veux ? » *’Ça s’était passé par une nuit... Bonjour-bonjour-bonjour Janar Ala Birk Rohelend Jan JanarJanBirkJanBirkJanJanarKausAlaKausRohelendKausRohelendKausAla 8778686050433324179TextesMobilier Linn 4 Sume 8 Jada 14 Trio 20 Tahu 22 Tiide 26 Look@3 34 Look 35 Klaar Wood 36 Klaar Steel 42 Prima 44 Nove 46 Reidi 48 Tava 52 Kaar 56 Piip 57 Nippon Duo 61 Vandal 75 62 Nippon 64 Nippon Ebe 66 Nippon Ebe Duo 67 Net 69 Banc circulaire 70 Twist 72 Solo 74 Vee 76 Dog Station M4 79 Veer 80 Voog transat 84 Voog 86

6 Linn Conçu par : Pent Talvet

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8 Linn Conçu par : Pent Talvet

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Sume Conçu par : Kaspar Torn

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Janar

Un restaurant aux baies vitrées du sol au plafond / l’artiste du jeûne, inversé Près de chez moi, il y a un restaurant avec des baies vitrées qui vont du sol au plafond. Un genre d’aquarium, permettant au passant qui le désire d’observer et d’étudier les convives. Aux heures creuses, comme ce matin par exemple, on baisse l’éclairage, et l’ambiance évoque un tableau d’Edward Hopper. Mais je me demande : si des pauvres passent devant ce restaurant et, par hasard, s’arrêtent et se mettent à observer, et si, leur curiosité grandissant, ils s’approchent lentement de la vitre, d’instinct, jusqu’à s’appuyer contre elle et s’y frotter, au point que les mangeurs en oublient leur repas, interrompent leurs regards de mangeurs, leurs conversations de mangeurs, leurs silences de mangeurs, pour s’écrier : regardez, chers clients du restaurant, à quelle situation terrible nous sommes arrivés ! Ma question porte sur cette membrane : à quel moment, en pareille circonstance, peut-on appeler la police ? Tout de suite, ou faut-il attendre que la glace ait été brisée ? Ala

12 Sume Conçu par : Kaspar Torn

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14 Sume Conçu par : Kaspar Torn

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16 Jada Conçu par : Pent Talvet

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Jada Conçu par : Pent Talvet

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Birk Rohelend

De l’extrémité d’un doigt il suit une veine du bois, puis s’arrête soudain lorsqu’il remarque une tache plus foncée. Un nœud, pense-t-il. C’est ainsi qu’il s’est perçu lui-même toute sa vie, comme une tache sombre et isolée. Les courants l’ont contourné, se heurtant toujours à cette résistance obstinée ; lui n’a pas bougé, il a gardé le même froncement invariable des sourcils, entre tous ces champions de l’évitement ou du tortillement, les talons solidement plantés dans le sol, les mains sur son outil. C’est le travail qui lui a fait les mains rugueuses, qui a renforcé sans relâche sa noirceur et son obstination, couche après couche, année après année.

La peau rugueuse caresse la surface lisse du bois Celle-ci a une structure : des sinuosités, des veines, qui serpentent de-ci, de-là. Pour une raison quelconque, l’homme – appelons-le Pierre – se met à penser à sa vie. Dans cette dernière aussi, il y a eu des détours, et des courants. Quand il réfléchit à ses trois mariages, il pense que c’est précisément ça, un courant – enfin un drôle de courant, plutôt le même fossé dans lequel ils se sont tout jetés. Au début c’était bien. Puis ça a été chaud. Aujourd’hui, ces mariages sont plutôt comme des pots de confiture oubliés sur quelque étagère poussiéreuse du grenier de sa mémoire, dans lesquels une épaisse couche de moisissure empêche d’apercevoir le contenu réel. Ses enfants doivent se promener quelque part dans le monde, déjà grands, ayant oublié leur père depuis longtemps. C’est un homme simple, disent certaines personnes.

Cette vie peut bien tourner, moi je ne bouge pas d’ici.

Pierre est un beau nom, on y sent du poids, de la densité. De l’âge aussi, sans doute ; peut-être même une certaine dignité. Mais ce n’est pas son nom, heureusement.

20 Jada Conçu par : Pent Talvet

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22 Trio Conçu par : Sven Sõrmus

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24 Tahu Conçu par : Martin Pärn

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Jan Kaus

Ce n’est pas une vraie ville qu’une ville où l’on ne rencontre pas de filles hardies. De filles qui ne font pas de différence entre périls et attentes, qui t’entraînent avec elles, au cœur de la nuit. Ici, sur ce banc, le visage tourné vers l’Université technologique, il s’en rappelle une. Ils s’étaient rencontrés intramuros, dans une fête, ils avaient dansé, quelque chose était passé entre eux, ils avaient décidé de ne pas se séparer comme ça. Dans la rue, elle avait dit qu’elle n’était pas fatiguée, elle avait dit marchons. C’était les années quatre-vingt-dix, encore, un vendredi moite peuplé de hyènes urbaines – trois kilomètres sur la route de La Tiliaie, va savoir ce qui pouvait arriver. Et puis elle avait sauté dans la fontaine au carrefour de la route des Sablières et s’était mise à danser ; quelqu’un avait oublié de couper l’eau pour la nuit, elle avait dit qu’il ne fallait pas laisser passer une occasion pareille. Elle avait vite eu peur de se faire surprendre par la police. Maintenant, il y a un petit talus artificiel flanqué d’une attraction nautique, quelque chose de beaucoup plus chic que le bassin rectangulaire d’alors – c’est comme si l’on avait enseveli l’ancienne fontaine et que l’eau s’écoulait sur le côté. Il aime venir s’asseoir ici en pensant à cette fille, c’est leur banc. Il ne connaît même pas son nom, dès cette nuit-là elle avait échappé à son étreinte et disparu de sa vie. Sans trop savoir pourquoi, il est convaincu que tout va bien pour elle. Une fois, en regardant ce tertre, il a imaginé toutes les eaux du passé, accumulées là-dessous, qui pourraient bien, un jour, percer la surface et jaillir pour célébrer les souvenirs recouverts et ensevelis. Si jamais cela arrive, il restera assis là et se laissera asperger.

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27Tahu Conçu par : Martin Pärn

28 Tiide Conçu par : Pent Talvet

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30 Tiide Conçu par : Pent Talvet

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32 Tiide Conçu par : Pent Talvet

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Tiide Conçu par : Pent Talvet

Travaille/ne travaille pas Il travaille : Par hasard, j’ai vu un petit robot Starship, blanc, qui essayait de monter sur le trottoir. Le bord du trottoir le contrariait, comme un signe du destin particulièrement bien ciblé. Il a failli s’étaler de tout son long. Aussi craquant, sur le chou-mètre, que de contempler la maladresse obstinée d’un enfant ou d’un animal se mesurant au principe d’action et de réaction de l’existence.

Janar Ala

Il ne travaille pas : Il est plaisant, aussi, de voir quelqu’un dont on sait qu’« il ne fait rien ». Son pas traîne agréablement, il a le sourire aux lèvres. Où le mène son chemin, il n’en sait encore rien. Tout, en ce jour ensoleillé, obtient son approbation, l’auto qui passe, la mère qui pousse un landau ou même ce vieux soleil de fin d’octobre, qui brille dans le ciel.

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36 Look@3 Conçu par : Tarmo luisk

37Look Conçu par : Tarmo Luisk

38 Klaar Wood Conçu par : Martin Pärn

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40 Klaar Wood Conçu par : Martin Pärn

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42 Klaar Wood Conçu par : Martin Pärn

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Klaar Steel Conçu par : Martin Pärn

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Hier, à un anniversaire, une femme a soutenu que les animaux ont des sentiments, que les animaux pensent, et cela m’a rappelé cette histoire récente. Je faisais mon habituelle promenade du soir et je m’étais assis sur un banc pour me reposer un peu quand une mouette s’est posée à côté de moi, une grosse. Juste là, sur le même banc que moi. Elle était vraiment tout près, perchée sur le dossier. Elle s’était posée si soudainement que je n’avais même pas eu le réflexe de la chasser, et j’étais resté à la regarder. La mouette me regardait, elle aussi. Mais ce n’est pas tout : subitement, je me suis mis à penser à mon père. Au jogging qu’on faisait ensemble tous les matins. De la maison au stade des concerts en plein air, parfois même jusqu’à Sainte-Marie. Et presque chaque fois, on passait devant la statue de Georges Périan. S’il n’avait pas attrapé un rhumatisme, mon père aurait sûrement fait les Jeux olympiques. Là aussi il y avait une mouette, posée sur l’épaule de Périan, une mouette de bronze et de granit. Plusieurs, même, parce qu’on les volait toujours, jusqu’au jour où le monument tout entier a été déplacé ailleurs. Et quand cet oiseau en chair et en os s’est mis à m’observer, à un mètre de distance, j’ai imaginé tout d’un coup que c’était peut-être celui qui avait servi de modèle pour la statue de Périan. Il me regardait, moi je pensais à mon père, et subitement j’ai cru lire comme un reproche dans son regard. Elle avait l’air de me demander je ne sais quoi. En fait, mon père n’aimait pas les mouettes, il les traitait de charognes. Pourtant, j’avais l’impression que celle-ci voulait me dire quelque chose. Le lendemain, pour la première fois depuis des années, je suis allé au cimetière des Tilleuls, j’ai donné un coup de râteau, désherbé un peu, et j’ai allumé une bougie pour mon père.

Jan Kaus

46 Prima Conçu par : Sven Sõrmus

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48 Nove Conçu par : Sven Sõrmus

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50 Reidi Conçu par : Kersti Lootus et Anto Savi

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Elles arrivent

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Le sol résonne presque sous leurs pas, même les marches de pierre tremblent. Les feuilles gelées craquent et se brisent en mille morceaux. Il y a de la décision dans leur regard ; dans les plis des commissures de leurs lèvres, l’expérience de la vie, de l’espoir, de la conviction.

On peut le faire ; on va y arriver. Il est tôt ; le ciel rosissant s’orne des promesses d’un jour qui commence.

Joggings et leggings, jambières, baskets, gants et moufles, brillent, s’élèvent et redescendent, s’écartent et reviennent, avancent et reculent ; les colonnes vertébrales se courbent et s’étirent vers le ciel ; les muscles des jambes, ici même, en ce moment même, forcissent, tremblant sous l’effort.

Mais elles s’entraînent. Pour elles-mêmes, pour les sensations, pour le souffle. Elles sont mères et filles, sœurs et amies, amoureuses, Ellescréatrices.nevont pas mourir – pas aujourd’hui, c’est sûr. Elles ne sont pas des noms gravés dans la pierre, elles sont une force vivante et respirante.

Birk Rohelend

L’haleine chaude se projette en nuages dans le matin glacé.

Des bancs de nuages clairsemés errent sans but dans le ciel et regardent en s’étonnant ces petites taches vives et animées, ces poussières posées sur le plancher ciré du cosmos, ces amibes perdues dans un espace-temps insondable, indéfini, courbe.

Reidi Conçu par : Kersti Lootus et Anto Savi

54 Tava Conçu par : Sven Sõrmus

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56 Tava Conçu par : Sven Sõrmus

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58 Kaar Conçu par : iseasi

59Piip Conçu par : iseasi

60 Piip Conçu par : iseasi

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Peut-être cherchions-nous inconsciemment à l’impressionner, à réagir, en quelque sorte, au fait que lui-même nous impressionnait ? Il n’en savait rien, mais ça lui plaisait d’imaginer que le banc avait été placé là précisément à cause du chêne.

Au début ça paraissait incroyable – est-ce qu’il y a vraiment des gens qui choisissent des appartements donnant sur une rue très passante ?

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Puis il a vu ce chêne. Un arbre gigantesque, touffu, à quelques pas de l’extrémité de la rue de la Rade. Les arbres sont vraiment des créatures étonnantes, pensa-t-il, et tous les végétaux, de façon générale.

Ils vivent à moitié sous terre, un chêne comme celui-là a peut-être un système racinaire aussi impressionnant que sa ramure, et de même envergure. La moitié de l’organisme dans l’obscurité, l’autre au grand jour. Dernièrement, en voiture avec l’un de ses amis, il avait écouté une émission de radio dans laquelle un biologiste parlait de la faculté de communication des arbres, et de leurs nombreux organes des sens.

Est-ce que ce chêne sentait les bancs autour de lui, le bois dont ils étaient faits ? Et si c’était le cas, comment les voyait-il ? Un peu comme les gens considèrent les robots, peut-être ? En tout cas, quand il rentrait chez lui à pied, il aimait s’arrêter là sur un banc pour souffler, le dos tourné à la mer, et regarder le chêne. Curieusement, des luminaires avaient été suspendus dans l’arbre. Est-ce que ce chêne appréciait ces ornements, ou est-ce que la lumière l’empêchait de dormir ?

Jan Kaus

Nippon Duo Conçu par : Kersti Lootus

64 Vandal 75 Conçu par : Margus Triibmann

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66 Nippon Conçu par : Kersti Lootus

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68 Nippon Ebe Conçu par : Sven Sõrmus

69Nippon Ebe Duo Conçu par : Sven Sõrmus

Le bouquet fend l’air, projeté dans la corbeille placée à côté du banc, et son propriétaire irascible s’éloigne à grands pas. Lise regarde autour d’elle, stupéfaite. Personne n’a rien vu, se rassure-t-elle. Les mouettes tournent en criaillant et se détachent, dans les hauteurs, sur le ciel sombre. Les gens vont et viennent, vont et viennent ; il n’y a que le bus porteur du numéro voulu qui se fasse péniblement attendre.

Quelques secondes avant l’arrivée du bus, d’un geste décidé, Lise rejette la fleur avec les autres Birk Rohelend

Lise plonge son regard dans les yeux sombres, dont les cils clignent nerveusement, et qui l’observent, abrités derrière une masse jaune, rose et rouge, vaporeuse. Elle ressent le bouquet comme une agression ; elle s’immobilise, recule même d’un pas. L’homme qui vient de lui poser cette question lui lance un regard inquisiteur, malveillant, comme si Lise était coupable de quelque chose.

70 « Tu veux ? »

Pfffft !

Furtivement, presque en se cachant, Lise tourne la tête, lorgne du coin de l’œil vers la corbeille. Une rose très foncée accroche son regard. C’est une fleur magnifique, énorme, d’un rouge resplendissant – superbe et solitaire, à l’écart des autres, incomprise dans son exubérante splendeur. En tirant, Lise arrive à extraire la rose. Elle se tient immobile, la fleur à la main, un discret sourire aux lèvres. Je n’aurai qu’à dire qu’on me l’a offerte – personne ne sait où je l’ai trouvée. Dans le lointain, un dix-huit lumineux s’approche. Le regard de Lise s’arrête de nouveau sur la corbeille. Il y a là au moins vingt, non, trente fleurs. Des excuses repoussées. Un boyfriend dont on ne veut plus entendre parler. Les fleurs d’un perdant.

Net Conçu par : Margus Triibmann

72 Ringpink Conçu par : Pent Talvet

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74 Twist Conçu par : Margus Triibmann

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76 Solo Conçu par : Sven Sõrmus

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78 Vee Conçu par : Pent Talvet

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80 Ça s’était passé par une nuit de blizzard, la plus violente, peut-être, dont il eût le souvenir. À s’étonner qu’il lui en fût demeuré le moindre souvenir. La fête de la première s’était bien passée, c’était le premier spectacle pour lequel il assurait la conception musicale, et la joie qu’il en éprouvait avait engendré, au fil de la soirée, toute une suite d’excès. Il ne se rappelait pas comment il avait quitté le théâtre, pourquoi il n’en était sorti qu’à cette heure peu chrétienne, pourquoi il n’avait pas pris un taxi. En atteignant le parc, il s’était arrêté un moment, incapable de s’orienter. Dans sa propre ville. Puis ça lui était revenu, bien sûr, la rue Laffargue était sur sa droite. Malgré tout, il s’était assis. Le blizzard avait sculpté sur les bancs de hautes congères poudreuses, mi-oreillers, mi-nuages. C’est alors qu’il avait vu Marcel Mare. Il s’était dit que c’était curieux que les statues aient toujours la tête un peu penchée. Comme pour écouter, l’oreille aux aguets, une tache de neige sur le nez. Elle l’avait peut-être entendu arriver. Il avait promené lentement son regard sur le parc. Oh, pensait-il, comme cet endroit dégagé, ce simulacre de ville, me porte sur les nerfs, et combien, pourtant, il me serait impossible de vivre dans n’importe quelle autre ville, même débordante de gens, d’événements, de vie ! Il avait enfoncé plus profondément les mains dans ses poches ; il lui semblait avoir à la fois chaud et froid.

Jan Kaus

Dog Station M4

82 Veer Conçu par : Pent Talvet et Sven Sõrmus

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84 Veer Conçu par : Pent Talvet et Sven Sõrmus

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86 Voog transat Conçu par : Kersti Lootus

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Voog Conçu par : Kersti Lootus

À mon avis, il a souri.

Bonjour-bonjour-bonjour On entend toutes sortes de choses par la fenêtre. Essentiellement des fragments. Ça va devenir intéressant, une intrigue commence à se dégager – mais déjà, les parleurs ont disparu. Quelques paroles flottent encore dans l’air, puis elles-mêmes s’évanouissent, comme la buée sur le carreau, comme une paire de chaussettes (une de plus !) dans un coin de la pièce, comme un ancien amour dans les tréfonds de la mémoire.

Une vieille dame – alors peut-être sans chien, elle – parlant elle aussi, comme on parle souvent à un chien, avec cette petite voix enfantine, et serrant manifestement la patte du chien dans sa main :

Janar Ala

Etbonjour-bonjour-bonjour-bonjourlechien,commenta-t-ilréagi?

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Les personnages : des gens, et un chien. Devant la boulangerie qui se trouve juste sous ma fenêtre. Un froissement. Un homme âgé, son chien en laisse, peut-être – d’après ce que j’entends je dirais en laisse –, un peu agité, amusé, étonné par le chien : regardez-moi ça, il voulait entrer dans la boutique !

Kaido PentEnterpriseTimoOlevEppMärtTõnuKaupoHaagenKaldaTunnelLillesiimVoolmaMihkelmaaViljakainenEstoniaTalvet(Conseil en design Iseasi) Imprimé2022 en Estonie Couvertures : Keaykolour Matcha Tea 300 g/m2 Intérieur : Olin Design Regular 120 g/m2 Photos Remerciements: particuliers à :

www.extery.com Extery OÜ Sinilille tee 6/1 75312 Peetri, info@extery.comEstonie

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