URGENCES Soins de support
HypercalcĂŠmie maligne Diagnostic et prise en charge Q
L’hypercalcÊmie est une des complications mÊtaboliques les plus frÊquentes en cancÊro-
logie. Il est important d’y penser devant des signes cliniques souvent trompeurs, comme les nausÊes, qui l’accompagnent. En effet, l’hypercalcÊmie est une urgence mÊdicale qui nÊcessite une hospitalisation et un traitement reposant sur l’association d’une hyperhydratation et l’administration de bisphosphonates intraveineux. Les prÊconisations du rÊfÊrentiel en Soins de support de l’AFSOS portant sur la prise en charge de l’hypercalcÊmie sont rappelÊes.
UNE COMPLICATION MÉTABOLIQUE FRÉQUENTE ET GRAVE DU CANCER L’hypercalcÊmie est une des complications mÊtaboliques les plus frÊquentes en cancÊrologie. Sa frÊquence varie de 0,5 à 10,9 % (1). On estime qu’elle touche de 20 à 30 % des patients prÊsentant un cancer à un stade avancÊ (2). Classiquement, les principaux cancers pourvoyeurs d’hypercalcÊmie maligne sont les cancers du sein, du poumon et le myÊlome multiple. Mais il est possible de l’observer dans les cancers du rein, les cancers gynÊcologiques, les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH), les cancers ORL, etc. (Tab. 1). L’hypercalcÊmie maligne est une urgence thÊrapeutique car son apparition peut engager le pronostic vital. Elle est, à elle seule, un facteur de risque de mortalitÊ accrue chez le patient atteint de cancer (2).
*Institut Jean-Godinot, Reims
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Pauline Soibinet*, Dr Nicolas Jovenin*
CalcĂŠmie corrigĂŠe = (40 - albuminĂŠmie) x 0,02 + Ca sanguin Figure 1 - Formule de la calcĂŠmie corrigĂŠe.
DÉFINITIONS ET CLASSIFICATION DES HYPERCALCÉMIES MALIGNES L’hypercalcÊmie maligne se dÊfinit par une calcÊmie corrigÊe supÊrieure à 2,6 mmol/L. La calcÊmie donnÊe par le laboratoire d’analyse mÊdicale doit être corrigÊe par un calcul simple (Fig. 1). En effet, le calcium plasmatique mesurÊ dÊpend de l’albumine sÊrique. Une fois ce calcul fait, on pourra alors classer les hypercalcÊmies en trois classes :
Â&#x161; lĂŠgère : < 3 mmol/L ; Â&#x161; modĂŠrĂŠe : 3 Ă 3,5 mmol/L ; Â&#x161; sĂŠvère : > 3,5 mmol/L.
PHYSIOPATHOLOGIE Lâ&#x20AC;&#x2122;hypercalcĂŠmie nĂŠoplasique peut ĂŞtre liĂŠe Ă deux mĂŠcanismes principaux (3) : Â&#x161; destruction osseuse des cellules tumorales par des facteurs protĂŠolytiques locaux tels que le TNF, les interleukines ou les prostaglandines (mĂŠcanisme en rapport avec les mĂŠtastases osseuses) ;
Tableau 1 - FrĂŠquence de lâ&#x20AC;&#x2122;hypercalcĂŠmie en fonction du primitif (1). Primitif MyĂŠlome multiple Cancer du poumon Cancer de lâ&#x20AC;&#x2122;Ĺ&#x201C;sophage Cancer du sein Lymphome non hodgkinien Carcinome rĂŠnal LeucĂŠmie Carcinomes de la tĂŞte et du cou
FrĂŠquence 21,2 - 33,0 % 6,8 - 16,0 % 5,6 - 27,6 % 5,3 - 22,8 % 4,1 - 30,0 % 4,0 - 12,7 % 2,5 - 11,5 % 2,6 - 4,1 %
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