Échos des congrès
Congrès de la Société francophone du Diabète 2014 Le top 5 des sessions n Du 11 au 14 mars s’est déroulé à Paris le congrès annuel de la Société francophone du Diabète. Le Dr Charlotte Vaurs a accepté de sélectionner et de résumer pour Diabète & Obésité les sessions qui l’ont le plus marquée. Mercredi 12 mars – 16h15
Symposium SFD Paramédical
Place des soignants comme tuteurs de résilience Intervenant : G. Ribes (Lyon)
Pourquoi parler de résilience dans un contexte de soins ? • Pour penser la maladie comme un élément du développement du patient. • Pour penser le lien patient/soignant. • Pour penser la position soignante. • Car cela interroge la question du traumatisme. Il existe une relation dissymétrique entre le soignant “sachant” et le soigné “souffrant” : entendre pour construire ensemble quelque chose (exemple : 90 % des femmes qui ont eu un cancer du sein sont capables d’en dire la cause, moins de 20 % des praticiens interrogent sur ces représentations profanes). Gérard Ribes rappelle qu’être malade c’est être patient. La relation est non pas en équilibre mais de partenariat. On ne se décrète pas tuteur de résilience. Le tuteur se caractérise par une présence humaine et sensible mais non prescrite. Le tuteur va reconnaître et valoriser le sujet qui pourra faire appel à ses compétences à (se) construire. Mais il ne faut pas oublier que les microcultures familiales et environne62
mentales constituent des contextes favorisant ou non le processus de résilience. La résilience est une manière d’être plutôt qu’une manière de faire (regard, échange, réciprocité, compétence, confiance).
Les bases de la relation
• Le regard : changer le regard sur les individus, travailler sur les potentiels. Le regard que l’on porte sur les sujets blessés passe aussi par le regard que l’on porte sur soi. • La créativité patients/soignants : une des clés de la résilience. Créativité de la relation plus que de l’action. L’action est le support d’échanges relationnels dans un contexte déterminé par la relation de soin. • L’échange : le soignant ne se considère pas comme le tuteur de résilience mais est alors comme un décrypteur de possibilités et accompagne, s’implique avec la personne dans son projet à titre égal. • Les compétences : les compétences ne sont pas des connaissances (disponibilité à l’autre), mais au niveau de l’institution de soins cela
nécessite une mise en évidence et un renforcement des compétences des soignants pour renforcer les compétences des patients. • La réciprocité : noyau de sécurité et de confiance ? C’est la croyance à l’autre qui étaye la confiance. Un soignant en sécurité, en confiance, qui croit en celui qui l’accompagne, est un tuteur de résilience.
Et les mauvais patients ? Les comportements difficiles peuvent se lire comme : • une tentative pour préserver son intégrité ? ; • une gestion ingérable ? ; • une réponse à ses peurs ? ; • une incompréhension ? Il faut donc accepter de ne pas tout contrôler/savoir, accepter les limites proposées par l’autre, accepter d’être une présence attentive.
Conclusion La résilience parle d’une autre posture des praticiens qui regardent plus du côté des compétences et aptitudes du sujet. Le regard de l’autre est important. n
Diabète & Obésité • Mars 2014 • vol. 9 • numéro 77