FRAGMENTS - FEMMES DE JAZZ - DOSSIER PÉDAGOGIQUE VF

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

LE JAZZ, C’EST QUOI ?

REPÈRES THÉORIQUES ET HISTORIQUES

PRÉAMBULE

L’exposition “Femmes de Jazz, une autre histoire du Jazz” a été co-créée par Sandrine Le Maléfant, responsable du développement de projets artistiques et socio-culturels en région Occitanie, Lou Prigent, responsable de production et de l’action culturelle de Jazz à Junas et Elsa Viguier, programmatrice du club de jazz 38Riv à Paris En 2019, fortes de leurs engagements au sein de Mouvement HF, elles s’interrogent sur les références féminines dans le jazz et constatent qu’elles n’en ont quasiment aucune dans l’histoire de cette musique.

Le projet naît alors d’un constat : l’invisibilisation des femmes dans notre héritage culturel a de graves répercussions aujourd’hui Dans l’étude publiée par AJC (Association Jazzé Croisé) en 2022, “La représentation femmes/hommes dans le jazz et les musiques improvisées” , les chiffres révèlent des inégalités persistantes : 70% de musiciens contre 30 % de musiciennes, 49% d’hommes contre 16% de femmes en direction artistique des formations musicales, 49% contre 21 % dans les directions de structures de diffusion, 75% d’étudiants contre 25% d’étudiantes dans les conservatoires Les personnes rencontrées invoquent l’absence de modèles féminins comme une des causes principales de ces inégalités L’étude montre aussi que les musicien ne s de jazz ne se recrutent pas parmi les mêmes instruments : la voix reste presque exclusivement l’apanage des femmes Marie Buscatto, chercheuse et sociologue, avait estimé en 2008 dans son ouvrage ”Femmes de jazz” - CNRS Editions, que les femmes représentaient 8% des instrumentistes et 65% des chanteuses du monde du jazz

Dans ce contexte, comment encourager nos filles à jouer d’un instrument, à étudier la musique et à envisager une carrière dans ce domaine si elles et leurs parents n’ont pas de modèles à suivre ? Comment parvenir à dégenrer les instruments ? L’idée de réhabiliter les femmes dans l’histoire du jazz et de participer à la prise de conscience collective sur les questions d’inégalités encourage Sandrine Le Maléfant, Lou Prigent et Elsa Viguier à créer ce projet Femmes de jazz

Ainsi, l’exposition ”Femmes de jazz, une autre histoire du jazz” ainsi que plusieurs modules de médiation à l’attention du tout public, du jeune public ou des scolaires sont présentés à trois reprises en région Occitanie en 2022 : au Discopathe à Montpellier (34) dans le cadre du mois du 8 mars, au Festival Jazz à Junas (30) et de la saison de Millau en Jazz à la Maison de ma Région (12)

Chaque présentation reçoit un accueil positif de la part des institutions, professionnel·les, médias et publics Au-delà de ce retour, c’est aussi et surtout un encouragement à poursuivre En 2024, les trois co-créatrices créent l’association FRAGMENTS Elle a pour objet de développer l’exposition, de nouveaux modules de médiation notamment auprès des publics empêchés ou porteurs de handicap, de soutenir la création artistique féminine autant du revers de la musique que des arts visuels, de créer des parcours de mentorat féminin.

L'exposition est évidemment une grande partie qui sera développée sur deux revers, un grand format après l’aboutissement des recherches et des collaborations, en parallèle, un format plus réduit permettant de la faire vivre en itinérance en France et en Europe

Ce projet étant en constante évolution, ce dossier pédagogique l’est également. Conçu pour tous les âges, il explore les grands axes de l’exposition en permettant à chacun·e d’y puiser des savoirs selon ses intérêts et besoins. Vos retours sont les bienvenus !

Merci à vous de venir ou d’être venu découvrir notre exposition pour vous-même ou avec vos élèves

Lou, Sandrine et Elsa Pour Fragments

VOLET MUSIQUE

LE JAZZ, C’EST QUOI ?

REPÈRES THÉORIQUES ET HISTORIQUES

— THÉORIE

Le jazz est un genre musical né en Louisiane, à la Nouvelle-Orléans, au Sud des Etats-Unis, à la fin du XIXe siècle Issu du croisement du blues, du ragtime et de la musique européenne, il est considéré comme la première forme musicale afro-américaine. Tout au long du XXème siècle, il a acquis une large popularité au-delà des frontières des États-Unis

JAZZ (j se prononce dj) n m XXème siècle Emprunté de l’anglais des Etats-Unis, jazz, qui désigne une danse ou un genre musical Genre musical qui trouve son origine dans la musique profane et religieuse des Noirs d’Amérique du Nord, caractérisé par l’importance du rythme et la large part laissée à l’improvisation Dictionnaire de l’Académie Française

— HISTOIRE

Le jazz : fruit d’un long processus de métissage entre les cultures africaines et européennes

Tout commence au XIXe siècle dans les champs de coton du sud des États-Unis, où les esclaves africain es, soumis es à des conditions de vie extrêmement dures et inhumaines, inventent des chants de travail (work songs) et des chants religieux (gospel et negro spiritual), imprégnés des rythmes et des mélodies de leur terre d’origine, l’Afrique. De là naît le blues, qui se développe dans le Delta du Mississippi au début du XXe siècle et se diffuse largement à partir de 1920, avec l’arrivée massive, dans les grandes villes industrielles (New York, Chicago), des Noirs du Sud en quête de meilleures conditions de vie À Chicago émerge alors une nouvelle forme de blues, au rythme dédoublé : le boogie-woogie

Parallèlement, le ragtime apparaît, incarné au piano par Scott Joplin et par May Aufderheide : c’est une musique syncopée et rapide, influencée par la musique classique européenne

Mais c’est à la Nouvelle-Orléans que le jazz naît véritablement, avec les orchestres de brass band, qui jouent des marches militaires revisitées par les noir·es américain·es et les créoles. Ces formations comptèrent de grands solistes comme Sidney Bechet, Louis Armstrong et Lil Hardin

Les années 1930 sont considérées comme l’âge d’or du jazz, avec l’apparition du swing qui se démarque par un orchestre de plus grande taille privilégiant les solistes au détriment de l’improvisation collective C’est l’ère des big bands de Duke Ellington, Count Basie, Glenn Miller, avec un répertoire marqué par les compositions de George Gershwin et Cole Porter. Les grands solistes de cette époque sont Coleman Hawkins, Roy Eldridge, Benny Carter, Art Tatum, Lester Young, Viola Smith, ainsi que des musiciennes comme Mary Lou Williams, pianiste, compositrice et arrangeuse de renom, qui a influencé de nombreux artistes de cette période

Au début des années 1940 naît le be-bop, en réaction au jazz classique. Tempos ultra rapides, petites formations, virtuosité époustouflante, innovations harmoniques et rythmiques : la rupture, brutale, est emmenée par Melba Liston, Charlie Parker, Terry Pollard, Dizzy Gillespie, Dorothy Donegan, Thelonious Monk et Beryl Booker

A partir des années 1950, de nombreuses évolutions, portant chacune une appellation (cool jazz, West coast, hard bop ), tirent le jazz en tous sens, portant à leurs limites les structures harmoniques et l’improvisation Les instruments électriques font leur apparition, comme le Fender Rhodes et les synthétiseurs A la fin de la décennie, John Coltrane et Carla Bley font presque disparaître la grille harmonique, la pulsation, et même le thème, au profit d’improvisations collectives, où prédominent l’énergie et l’exploration de sons inédits. C’est la naissance du free jazz ; les réactions des critiques sont féroces, et le public beaucoup moins nombreux à suivre cette nouvelle vague

Dès les années 1960 et surtout 1970, s’amorcent des mouvements de fusion entre le jazz et d’autres courants musicaux, notamment la musique latine et le rock Les grandes figures du jazzrock sont Miles Davis, Frank Zappa ou encore le groupe Weather Report. Au même moment, sous l’impulsion du label ECM à Munich se diffuse un jazz plus « européen », aux sonorités plus feutrées et subtiles, inspiré par la musique classique, la musique contemporaine et les musiques du monde Carla Bley, Louis Sclavis, Barbara Thompson, Kenny Wheeler, Geri Allen, en sont quelques représentant es

À partir des années 80, bien que le jazz ait connu un recul de popularité face à l’essor de la pop, du rock et du hip-hop, il a continué à évoluer et à se diversifier Les musicien·nes de jazz ont alors exploré plusieurs voies : certains ont choisi de revenir aux racines du genre, tandis que d'autres ont fusionné le jazz avec des influences variées telles que le funk, le rock, le hip-hop, la musique contemporaine et les musiques du monde. Cette époque a donné naissance à des métissages créatifs, permettant au jazz de se réinventer et de toucher de nouveaux publics, tout en restant un terrain fertile pour l'expérimentation sonore

FRISE CHRONOLOGIQUE

1619

Les premier·es Noir·es venu·es d’Afrique foulent le sol américain, débarqué·es d’un navire hollandais, pour travailler dans les plantations du Sud (Virginie) aux côtés de serviteur·rices venu·es d’Europe

WORKSONGS | Les esclaves chantent pour se donner du courage, dans les champs de coton (puis les fermesprisons) ou sur les chantiers de chemins de fer.

GOSPEL | Les esclaves sont pour la plupart croyant es, et forment leurs Églises. C’est dans ce contexte qu’une des bases du jazz va émerger : le negrospiritual. C’est un chant d’espoir qui se transformera en Gospel

1870

URBAN BLUES | A partir de 1870, en raison des crises économiques, les ouvrier·es noir·es sont contraint·es de rejoindre les grandes villes industrielles, dont Chicago, pour trouver du travail. Après la crise de 1929, le Blues s’électrifie. On parle de Chicago Blues ou Urban Blues.

1840-1880

RAGTIME | Le ragtime n’est pas destiné au réconfort de la communauté, mais composé par des musicien nes professionnel·les, plus travaillé à l’écrit et avec des instruments comme le piano Iels utilisent des éléments rythmiques et mélodiques d’Afrique et d’Europe

1850-1870

BLUES RURAL | Directement inspiré par les Chants de Travail et le Gospel, le Blues chanté et accompagné d’une guitare acoustique ou d’un harmonica est appelé Blues rural ou Country Blues

1865

Abolition de l’esclavage

1910-1930

JAZZ NEW ORLEANS | C’est à la Nouvelle Orléans que le jazz prend sa source Le banjo va s’imposer, puis autour des rythmes africains, des mélodies du ragtime, de l’improvisation du Blues, vont se former des ensembles d’instruments (banjo, piano, batterie, instruments à vent, contrebasse). 1917

On dit que le premier album de jazz a été enregistré en 1917, il y a plus de 100 ans. Le jazz va gagner l’ensemble du pays, c’est l’époque du jazz “classique”.

1930-1940

SWING | Entre 1930 et 1940, le jazz est de plus en plus populaire. De plus en plus de musicien nes se mettent au jazz et le public suit. Les premiers Big Bands apparaissent

1940-1945

BEBOP | La jeune génération revendique un jazz moins lisse, plus rebelle Car le racisme est encore très présent, et ce sont les blancs qui ont tiré le meilleur parti de cette musique Le be-bop naît à New York Les musicien·nes viennent y faire le “bœuf” Leur musique est plus loin de la danse, et dérange certaines oreilles C’est une rupture dans le jazz

1960-1970

FREE JAZZ | Forme de jazz rompant les conventions et revendiquant l’improvisation libre

1950-1960

COOL JAZZ | Le “cool” jazz est porté par le trompettiste Miles Davis et la pianiste Marian McPartland La musique est plus fluide, plus mélodique et trouve écho auprès des musicien·nes blanches de la côte Ouest

1850-1870

1970

HARD BOP | Le hard bop prend source dans un mouvement de reconnaissance par les noir·es américain·es de leurs origines, appelé Black is beautiful (“Le Noir est beau”) : un retour aux sources de la musique et une réaction au cool jazz surtout dominé par les blanc·hes

PETIT LEXIQUE

After Beat

Temps faible ou contretemps

En jazz, le deuxième et le quatrième temps sont accentués.

Big Band

Grand orchestre de jazz dont l’effectif est variable (entre 12 et 18 musicien·nes) constitué de 3 sections instrumentales (saxophones, trombones et trompettes) et d’une section rythmique

Improvisation

Mode d’expression libre Les musicien·nes improvisent des variations mélodiques sur un thème donné et sur une trame harmonique

Scat

Intervention vocale où des onomatopées remplacent les paroles d’une chanson

Bœuf

Équivalent français de l’américain Jam session : réunion de musicien·nes au cours de laquelle chacun joue et improvise de façon spontanée

Swing

Pulsation rythmique propre à la musique jazz

Tempo

Standard

Morceau issu du répertoire populaire et qui est devenu un classique à force d’être joué

Vitesse d’exécution.

LES INSTRUMENTS DE L’EXPOSITION

On dit que les instruments sont classés par « famille ». Il existe 3 grandes familles d'instruments.

LES INSTRUMENTS À PERCUSSIONS

(membranophones et idiophones)

C’est un instrument de musique dont le son provient de la frappe (ou du grattage) d’une membrane ou d’un matériau résonant. Il existe 2 grands types de percussions : les membranophones et les idiophones.

La famille d’instruments des membranophones désigne les instruments dont les sons sont produits par la vibration d’une membrane, matériau souple en peau d’animal ou en plastique tendu sur un cadre. On a par exemple dans cette famille : la caisse claire, la grosse caisse, le tambourin, la timbale, le bongo, la cuica, la darbouka et le djembé.

La famille des idiophones rassemble les instruments produisant un son avec le matériau de l’instrument lui-même, lors d’un impact provoqué On a par exemple dans cette famille le carillon, le célesta, la cloche, la couronne de cymbalettes, le glockenspiel, le marimba, le triangle, le vibraphone, le cajón, la castagnette, les claves, la clochette, la crécelle, le tam-tam, le woodblock, et le xylophone

LE VIBRAPHONE | De la famille des percussions, il est plus précisément de la branche des claviers Souvent confondu avec le xylophone, le vibraphone est constitué de métal et non de bois Il est fait d’un cadre surmonté de lames de métal horizontales, sous lesquelles se trouvent des caisses de résonance appelées “résonateurs”

Manon Saillard lien cliquable

LA BATTERIE | Ensemble de percussions (tambours de différentes tailles, grosse caisse ) utilisés dans la plupart des genres musicaux actuels pour marquer le rythme

Anne Paceo lien cliquable

LES INSTRUMENTS À CORDES

(frottées, pincées ou frappées)

La famille des cordes frottées est un ensemble d’instruments utilisant un objet pour venir frotter perpendiculairement les cordes. En général, cet objet est un archet, constitué de crin tendu sur une baguette de bois arquée. Dans cette famille, on a le violon, l’alto, le violoncelle et la contrebasse, qui sont couramment utilisés dans les orchestres occidentaux. Mais on a aussi par exemple la vielle à roue, la viole de gambe, le violon d’amour ou le violon à pavillon.

La famille d’instruments à cordes pincées contient un ensemble d’instruments où les cordes sont tirées puis relâchées immédiatement. On les tire soit avec les doigts, soit avec un médiator (qu’on peut aussi appeler “plectre”) Dans cette famille, on a par exemple la basse, la guitare, la harpe, le banjo, la balalaïka, le clavecin, la cithare, la mandoline, le luth, la lyre, le oud, le théorbe, ou encore le ukulélé

LE VIOLON | Constitué de 71 pièces de bois (érable, buis, ébène, etc ) collées ou assemblées les unes aux autres Le violon possède quatre cordes que le violoniste frotte avec un archet ou pince avec l'index ou le pouce (en pizzicato)

Fiona Monbet lien cliquable

LA CONTREBASSE | L’instrument le plus grave de la famille des violons Avant l'octobasse, la contrebasse est le plus grand (entre 1,60 m et 2,05 m) et l'un des plus graves instruments de cette famille Dans les ensembles de jazz, elle est jouée sans archet (cordes pincées) et assure la basse

Marion Ruault lien cliquable

LA GUITARE | Acoustique ou électrique, la guitare est un instrument populaire dans le jazz C’est notamment un instrument phare du jazz manouche

Tatiana Paris lien cliquable

LA HARPE | De forme le plus souvent triangulaire, muni de cordes tendues de longueurs variables dont les plus courtes donnent les notes les plus aiguës. C'est un instrument asymétrique. Instrument connu plutôt pour le classique, il fait pourtant des merveilles dans le jazz.

Isabelle Olivier lien cliquable

LE PIANO | L’un des instruments les plus utilisés dans la musique classique occidentale, le piano joue un rôle important dans le jazz.

Laufey lien cliquable

L’ORGUE HAMMOND | L'orgue Hammond est un instrument électromécanique à clavier inventé dans les années 1930 par Laurens Hammond S'inspirant de l'orgue traditionnel, il était initialement destiné à équiper des églises n 'ayant pas la place ou les moyens financiers pour disposer d'un orgue à tuyaux

Rhoda Scott lien cliquable

LES INSTRUMENTS À VENT

(cuivres et bois)

La famille des cuivres regroupe les instruments à vent où le son est produit par vibration des lèvres dans une embouchure (pièce en métal en forme d’entonnoir) mettant en vibration l’air contenu dans un tube Plus le tube est grand, plus le son est grave On compte par exemple dans cette famille le trombone, la trompette à pistons, le tuba, le baryton, le didgeridoo, l’hélicon, le clairon ou encore le cor d’harmonie

La famille des bois caractérise les instruments qui émettent un son : soit à l’aide d’un biseau Le biseau est une paroi (en bois ou en métal) sur laquelle le souffle du musicien se fend en deux, ce qui a pour effet de le mettre en vibration et d’interagir avec la colonne d’air située dans un tuyau.

soit à l’aide d’une anche simple, lamelle de roseau posée sur un bec où le musicien pose sa lèvre inférieure

soit à l’aide d’un anche double, pièce composée de deux lamelles jointes en roseau et qui est pincée par les lèvres de l’instrumentiste.

Parmi les bois, on connaît bien le saxophone, la clarinette, le basson, la flûte à bec, l’orgue, la flûte traversière ou le piccolo.

LA TROMPETTE | 1,50 m de cuivre enroulé en tuyau, la trompette a traversé les siècles de l’histoire de la musique, avec un son clair et vif d’une grande virtuosité

Airelle Besson lien cliquable

LE TROMBONE | Instrument à embouchure de la famille des cuivres Le terme désigne implicitement le trombone à coulisse caractérisé par l'utilisation d'une coulisse télescopique, mais il existe également le trombone à pistons. Le trombone à coulisse est l'un des rares instruments à vent dont la maîtrise ne nécessite pas l'utilisation individuelle des doigts.

Rozann Bézier lien cliquable

LE SAXOPHONE | Instrument emblématique du jazz, inventé en 1846 par Adolphe Sax, en Belgique. Le son est produit en soufflant dans un bec muni d’une anche (petit morceau de vois de roseau). Aussi, le saxophone fait partie de la famille des bois et non des cuivres.

Jeanne Michard lien cliquable

LA VOIX | La voix est utilisée comme instrument de musique Elle est considérée comme étant l'un des plus anciens et fait partie de la catégorie des instruments à vent La tessiture, c 'est-à-dire l'échelle des sons qui peuvent être émis par une voix sans difficulté, dépend de la longueur et de l'épaisseur des cordes vocales Les chanteurs et chanteuses de jazz héritent d’une tradition de Gospel mais peuvent aussi imiter les instruments et improviser des mélodies

Camille Bertault lien cliquable

LES MÉTIERS DE LA MUSIQUE

L’exposition met principalement en lumière des musiciennes Toutefois, nous consacrons une section aux productrices, directrices artistiques de clubs et mécènes, qui ont joué un rôle essentiel auprès de nombreuses musiciennes et musiciens. Le secteur musical regroupe une grande variété de métiers, tous indispensables et faisant partie intégrante d’une chaîne. À partir des œuvres créées par les compositeur·rices et auteur·rices, c 'est tout un écosystème économique, avec de nombreux métiers, qui prend forme et se développe En voici les grandes familles :

Enseignement et formation

Ecoles de musique

Conservatoires

Centres de formation

Universités

Professeur·es de musique

Fabrication d’instruments et matériel Hi-Fi

Luthier ères

Instruments électroniques

Facteur ices

d’instruments

Chaînes hi-fi et matériel de diffusion du son

Distribution

Plateformes de téléchargement

Interprètes

Musicien·nes Orchestres

Production de musique enregistrée

Maison de disques

Producteur ices phonographiques

Studios d’enregistrements

Attaché es de presse

Responsables de la communication

Distribution

Label Éditeuri·ces

Production de spectacles

Tourneur·euses et diffuseur·euses

Technicien·nes et

Roadies

Salles de spectacles

Festivals

Billetteries

Sites internet de commerce en ligne

Disquaires, espaces culturels

Magasins de partitions

Diffusion

Radio et TV

Streaming sur internet

Discothèques et clubs

Magasins et lieux publics sonorisés

Autres professionnel·les

Managers

Copistes

Juristes, avocat·es

Ministère de la Culture, DRAC

Société de collecte et de répartition des droits (SACEM, ADAMI, SPEDIDAM )

Syndicats et réseaux professionnels

Agences régionales pour le spectacle

La musique en France représente 10 milliards d’euros de valeur économique et plus de 257 000 d’emplois, ce qui en fait la deuxième filière culturelle la plus riche en emplois !

De la création à l’exploitation

Le premier maillon de la chaîne, le/la compositeur·rice créée une œuvre musicale

L’éditeur ou l’éditrice est le partenaire des auteur rices et compositeur rices Son rôle est de commercialiser les œuvres et de veiller à leur “carrière”, par exemple en trouvant des interprètes pour les jouer, en les proposant pour qu’elles figurent dans des films ou des publicités, en proposant des reprises

Les éditeurs gèrent aussi les droits liés aux partitions des œuvres

L’œuvre musicale peut ensuite être enregistrée On dit alors qu’elle est “fixée sur un support”

L’enregistrement de l’œuvre est une étape importante car ensuite, la musique pourra être diffusée sur Internet, à la radio, vendue en magasin

CRÉATION

ÉDITIONS & PRODUCTIONS

DIFFUSION & EXPLOITATION

PUBLICS

LES PLAYLISTS DE L'EXPOSITION

Jazz Ladies 1924-1962 Pianists, Trumpets, Trombones, Saxes, Organs… All Girls Bands

Direction artistique : Jean-Paul Ricard et Jean Buzelin

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale : 3 heures 46 minutes

Sieste musicale autour de l’exposition

Direction artistique : Association FRAGMENTS

Durée totale : 1 heures 06 minutes

LE MATRIMOINE, C’EST QUOI ?

Le Matrimoine représente la mémoire des créatrices du passé et la transmission de leurs œuvres. L’égalité entre femmes et hommes passe par la valorisation de l’héritage féminin.

Ainsi, Matrimoine et Patrimoine forment ensemble notre héritage culturel commun, mixte et égalitaire Notre héritage culturel est façonné par notre Patrimoine (ce qui vient des pères) et notre Matrimoine (ce qui vient des mères)

Il est intéressant de noter que le terme Matrimoine existait déjà dans le vocabulaire courant au Moyen Âge, tout comme d’autres mots qui ont été oubliés ou supprimés au fil du temps En réhabilitant le concept de matrimoine, nous redonnons sa place à ce mot, comme aux femmes qui en font partie, et nous nous réapproprions un héritage culturel qui nous a été dérobé Ainsi, dans l’espace de notre culture, nous redécouvrons une nouvelle bibliothèque : celle des compositrices, des conteuses, des clownesses, des plasticiennes, des peintresses, des poétesses…

LES PORTRAITS DE L'EXPOSITION

Le choix des musiciennes et professionnelles est défini selon plusieurs axes :

Présenter une grande diversité d’instrumentistes. Si l’histoire que l’on nous a transmise jusqu’ici du jazz reste écrite avec des chanteuses emblématiques, la plupart des femmes instrumentistes du XXème siècle ne figurent pas ou très peu dans les mémoires Pourtant, les contributions des musiciennes sont nombreuses Aussi, nous savons qu’aujourd’hui les instruments sont toujours assignés à une pratique très genrée Le projet souhaite impulser une nouvelle réflexion sur ces pratiques en démontrant qu’il y avait bien au siècle dernier des instrumentistes et qu’elles peuvent devenir des modèles en les réhabilitant.

Présenter des cas concrets d’invisibilisation*

Présenter des musiciennes engagées dans la lutte contre les discriminations raciales, sexistes et sexuelles.

Présenter des musiciennes ayant été pionnières dans leur domaine : première femme noire à animer un show télévisé, premières carrières en tant qu’instrumentistes, premiers orchestres non-mixtes de femmes, premières compositrices acclamées par des musiciens

L’exposition présente également des professionnelles de l’industrie musicale, femmes de grandes influences mais de l’ombre, qui ont indéniablement contribué au développement de cette musique en tant que productrices, mécènes, manageuses, éditrices

*Invisibilisation : pour Marguerite Nebelsztein du Collectif Georgette Sand, une des autrices de Ni vues ni connues Panthéon, Histoire, mémoire : où sont les femmes ? (2017), l’invisibilisation est “le fait de faire disparaître une femme de l’Histoire Les mécanismes sont multiples : faire passer la femme au second plan, la faire disparaître complètement, minimiser son action, travestir sa vie, diminuer ou voler son travail, la cantonner à la femme ou la sœur de, l’auto-invisibilisation ”

Lillian “Lil” Hardin pianiste, chanteuse, compositrice et cheffe d’orchestre 1898, Memphis 1971, Chicago

Lillian “Lil” Hardin naît en 1898 à Memphis (Tennessee). Depuis qu’elle est petite, elle joue de la musique avec du rythme. Elle reçoit une formation au piano classique à l’Université Fisk de Nashville, avant de rejoindre un des groupes de swing les plus en vogue de Chicago, le Creole Jazz Band, composé uniquement d’hommes et dirigé par King Olivier, cornettiste et compositeur. Elle y rencontre Louis Armstrong, dont elle pressent d’office le génie. Louis et Lil se marient en 1924. Véritable tête pensante et manageuse du couple, Lil incite Louis à faire preuve de plus d’ambition. Sa nouvelle activité de manageuse ne connaît aucun répit : du relooking de Louis à l’organisation des séances d’enregistrement de ses disques, en passant par sa contribution en tant que pianiste et compositrice. Louis ne serait probablement jamais devenu le joueur de jazz révolutionnaire qu’il était, sans Lil.

Parallèlement et après leur divorce en 1928, Lil continue de gérer et de développer sa propre carrière. Elle forme plusieurs orchestres dont certains sont entièrement féminins. Elle décède en 1971, assise à son piano lors d’une production télévisée, et laisse derrière elle une poignée de compositions devenues des standards du jazz.

Malgré le fait que Lil Hardin ait été compositrice de nombreux morceaux pour le Hot Five ou le Hot Seven, aucune maison de disque n’a fait apparaître son nom à la direction musicale, souhaitant plutôt capitaliser sur le nom de Louis.

Photographie : Lil Hardin à Chicago, Illinois, 1961

Auteur : Steve Schapiro | Collection : Corbis Premium Historical

La musique, Mary Lou Williams ne l’a jamais apprise. Il lui suffit, dès l’âge de six ans, d’écouter, de reproduire et d’improviser. Cette oreille absolue et son excellente mémoire lui permettent de devenir pianiste professionnelle très jeune. Toute sa vie durant, elle va garder cette spontanéité pour embrasser l’histoire du jazz.

Sa carrière débute dans les années 1920 alors qu’elle n’est qu’une adolescente engagée dans des spectacles de cabaret. Elle découvre la compositrice et arrangeuse Lovie Austin, qu’elle décrit comme sa plus grande influence.

Au début des années 1930, elle joue avec Andy Kirk, écrit pour Benny Goodman, Count Basie et Louis Armstrong, tout en se produisant à la tête de ses propres formations.

À la fin des années 1940, elle contribue à l’émergence de toute une génération de jeunes musicien·nes, ce qui précipite la naissance de l’un des styles les plus influents au monde : le bebop. Ses élèves : Miles Davis, Dizzy Gillespie, Thelonious Monk, et d’innombrables autres.

Les années 1950 la voient se convertir au catholicisme, période durant laquelle elle consacre son énergie à aider les musicien·nes à surmonter leur dépendance.

Les années 1960 ne sont pas moins prolifiques. Elle crée un label, une société d’édition, une fondation et un festival, le Pittsburgh Jazz Festival.

“Mary Lou Williams est éternellement contemporaine” disait Duke Ellington. Son style a suivi l’évolution du jazz au cours du XXème siècle, puisant ses racines dans le blues, le swing ou le boogie-woogie. Surnommée “la première dame du clavier jazz”, elle est une des premières femmes instrumentistes de jazz à rencontrer le succès.

Photographie : Mary Lou Williams avec JC Heard and His Orchestra, 1949 Auteur : Graphic House | Collection : Archive Photos

Marian McPartland pianiste

1918, Windsor 2013, Long Island

Marian McPartland est l’une des rares femmes pianistes de jazz à avoir eu une si longue carrière. 60 années qui lui ont permis d’épouser l’histoire du jazz au XXème siècle, dont elle fut une brillante musicienne et une véritable encyclopédie humaine.

Marian se montre surdouée à trois ans, lorsqu’elle apprend à l’oreille les Valses de Chopin en écoutant sa mère jouer du piano. “À partir de ce moment, je ne me rappelle pas quand je n’ai pas joué du piano, j’en jouais jour et nuit, partout où je me trouvais.”

Plus tard, elle étudie à la prestigieuse Guildhall School of Music and Drama à Londres. Au désespoir de sa famille, elle se tourne vers le jazz et écoute des grand·es pianistes sur BBC, dont Mary Lou Williams, qui deviendra son amie et une camarade féminine avec qui elle établira une stratégie pour exister dans ce monde : “a kind of strategy of we’re in this together”.

À 20 ans, elle joue dans le très populaire spectacle de cabaret de Billy Mayerl and his claviers dans toute l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se produit aussi en Belgique, où elle y rencontre son futur mari, le trompettiste Jimmy McPartland.

À 33 ans, Marian crée sa propre formation et se produit aux États Unis. Elle y impressionne toute la communauté jazz par son style, sa connaissance parfaite des standards du jazz et de l’histoire de cette musique. Ce savoir encyclopédique l’amène à créer son programme Marian McPartland’s Piano Jazz, diffusé sur la radio publique américaine (NPR). Chaque semaine, elle interviewe et rejoint ses nombreux invité·es pour jouer des duos. L’émission est diffusée pendant plus de trente ans et connaît un grand succès. En parallèle de cette carrière à la radio, elle enregistre plus de cinquante albums, crée un label, remporte plusieurs prix dont un Grammy Awards en 2004 et contribue à l’écriture de nombreux portraits musicaux. Pour son 90ème anniversaire, en 2008, elle donne un concert au Dizzy’s Club Coca-Cola in Jazz at Lincoln Center dont l’enregistrement est disponible sur le site de NPR

Photographie : Monterey Jazz Festival, Californie, 1975 Auteur : Jon Sievert | Collection : Premium Archive

Melba Liston tromboniste

1926, Kansas City 1999, Los Angeles

Compositrice de jazz, arrangeuse et tromboniste extraordinaire, Melba Liston est la première femme tromboniste à jouer dans les principaux big bands des années 1940 et 1960.

Melba choisit le trombone à sept ans parce que c’est “la plus belle chose qu’elle ait jamais vue”, et devient musicienne professionnelle à seize ans. Les saxophonistes Vi Redd et Dexter Gordon, avec qui elle collabore sur l’un de ses enregistrements les plus remarquables en tant que soliste en 1947, font partie de ses camarades de classe au collège.

Dans les années 1950, Melba intègre le big band de Dizzy Gillespie, qui comprend des musiciens tels que John Coltrane et John Lewis. Une collaboration passionnante mais à laquelle Dizzy Gillespie met fin seulement un an plus tard. Elle accompagne ensuite Billie Holiday en tournée dans le sud des États-Unis. Les contraintes financières et la vie de tournée découragent et épuisent Melba. Elle quitte le groupe, cesse de jouer et retourne à Los Angeles. Plus tard, Melba dénonce les difficultés extrêmes d’être une musicienne de jazz à cette époque et dans un milieu ultra masculin, entre dévalorisation, maltraitance et agressions sexuelles.

Sa créativité et son amour de la musique poussent Melba à revenir peu à peu. Elle se consacre désormais à l’enseignement et aux arrangements. Elle devient une arrangeuse de jazz be bop avertie et reconnue, Quincy Jones lui demande de rejoindre son groupe et d’en réaliser ses arrangements.

Bon nombre des arrangements trouvés dans les répertoires de Gillespie, Jones et Weston ont été accomplis par Melba, surnommée “écrivain fantôme”. À la fin de sa carrière, elle raconte qu’elle ne supportait plus les hommes qui souvent venaient lui demander de coudre des boutons ou faire des lessives.

Photographie : Melba Liston en session d’enregistrement avec Dexter Gordon à Los Angeles, Californie, 1947 Auteur : Ray Whitten | Collection : Michael Ochs Archives

: Mary Osborne en concert à Rochester, N.Y., 1977

mélomanes, la dixième sur de construire des violons, rencontres pour les musicien·nes

Très jeune, Mary apprend le piano, le ukulélé, le violon, le banjo puis la guitare. À neuf ans, elle joue du banjo dans le groupe de son père et participe à une émission de radio deux fois par semaine jusqu’à l’adolescence. À douze ans, elle crée un trio de musique country, uniquement composé de femmes. À quinze ans, Mary rejoint un trio dirigé par la pianiste Winifred McDonnell, pour laquelle elle joue de la guitare, de la contrebasse et chante. Son véritable coup de foudre musical, Mary l’a lorsqu’elle entend Charlie Christian jouer de la guitare électrique. Captivée par ce son qui lui rappelle celui d’un saxophone, Mary achète sa propre guitare électrique et fait construire un amplificateur. En 1940, le trio féminin de McDonnell se dissout après qu’elles aient rencontré leurs futurs maris. Mary épouse le trompettiste Ralph Scaffidi.

Ce mariage freine la carrière artistique de Mary mais ne l’empêche pas de participer à des jam sessions sur la 52e rue, où elle se fait un nom. Rapidement, elle multiplie les projets : une tournée, des enregistrements – avec Mary Lou Williams et Beryl Booker entre autres –des performances avec des grands noms du jazz et des participations à des émissions TV. De 1945 à 1948, Mary dirige son propre trio swing. En 1968, elle s’installe avec son époux en Californie, où elle passe le reste de sa vie. Ensemble, ils fondent la Osborne Guitar Company, toujours réputée aujourd’hui. Elle enseigne et joue de la musique localement et à Los Angeles. Mary ne tourne plus mais enregistre avec le quintet de la pianiste Marian McPartland en 1977 et se produit dans les grands festivals aux États-Unis jusqu’en 1991.

Photographie
Auteur : Tom Marcello

Valaida Snow trompettiste, chanteuse et compositrice

1904, Chattanooga — 1956, New York

Photographie : Valaida Snow dirige l’orchestre Blackbirds au Coliseum de Londres, 1934

Auteur : Sasha | Collection : Hulton Archive

Personnage haut en couleurs, performeuse flamboyante, Valaida Snow est un sujet de roman. Comment distinguer le vrai du faux ? Au cours de son existence, Valaida s’est inventé un personnage de légende, en créant ou en amplifiant certains faits, ce qui a inspiré le biographe Mark Miller en 2007, deux romans fictionnels et une bande-dessinée.

Valaida naît dans un des états les plus racistes du pays. Son père dirige une petite troupe itinérante dans laquelle il fait jouer, entre autres, ses enfants de force du matin au soir. Sa mère est professeure de musique et aurait appris à Valaida une dizaine d’instruments de musique, dont la trompette, qui la rendra célèbre.

À partir des années 1920, Valaida se fraye un chemin dans le monde du spectacle entre New York et Chicago, grâce au chant, à la danse et à la trompette. On l’appelle “Little Louis”, tant son jeu rappelle celui d’Armstrong. Elle est remarquée et engagée dans plusieurs revues et comédies musicales, qui sont les seules distractions dans les villes américaines de l’entre-deux guerres.

La décennie suivante, Valaida se produit partout dans le monde où son swing et ses excentricités ravissent. Elle défraie la chronique par de nombreuses liaisons. Elle s’envole en 1941 pour le Danemark pensant y être en sécurité. Accusée de vol et de trafic de drogue, elle est emprisonnée quelques mois. À son retour aux États-Unis, Valaida laisse courir le bruit qu’elle a été enfermée dans un camp de concentration, mais la vérité éclate vite.

Pendant ce temps, le jazz a évolué, ce sont désormais les be-boppers qui font la loi. Valaida tombe peu à peu dans l’oubli, et décède à 51 ans. Durant sa carrière, Valaida a contribué à la diffusion du jazz en Europe, a joué et/ou enregistré avec Count Basie, Bill Coleman ou encore Django Reinhardt, mais n’a pas bénéficié d’autant d’enregistrements que ses homologues masculins comparables. Fort est à parier que Valaida ne nous a pas encore livré tous ses secrets…

Dorothy Ashby harpiste et compositrice 1932, Detroit 1986, Santa Monica

The Jazz Harpist est le nom du premier album de Dorothy Ashby, sorti en 1957. Un titre qui la définit pleinement, tant son jeu de harpe a permis de populariser son instrument dans le jazz.

Née en 1932, Dorothy Ashby grandit à Détroit entourée de musicien·nes de jazz dont son père, le guitariste Wiley Thompson, qu’elle accompagne très tôt au piano.

Elle étudie à l’Université Wayne à Détroit avec l’intention d’enseigner la musique. Elle joue de nombreux instruments, dont le saxophone et la contrebasse, mais c’est en troisième année qu’elle commence à nourrir une passion pour la harpe. Cet instrument, aérien et si élégant, est considéré comme un instrument de musique classique, mais Dorothy résiste et bataille pour démontrer qu’il peut aussi être un instrument de jazz. Ainsi, elle quitte l’école et travaille pour s’offrir une harpe.

Sa détermination porte ses fruits. À partir de 1956, elle forme son trio, se produit dans des clubs de jazz et dans diverses émissions de télévision. Elle enregistre une série d’albums qui lui valent de figurer en 1962 au palmarès annuel du magazine DownBeat saluant les meilleur·es musicien·nes de jazz.

Parallèlement à sa carrière de jazzwoman, Dorothy Ashby anime une émission de radio à Detroit et dirige une troupe de théâtre avec son mari, The Ashby Players, importante dans la communauté noire de Détroit.

À la fin des années 1960, elle s’installe en Californie où elle explore un autre instrument à cordes pincées : le koto japonais. Elle enregistre par ailleurs beaucoup en studio, et notamment pour Stevie Wonder en 1976.

Photographie : Dorothy Ashby, harpiste, dates inconnues Collection : E. Azalia Hackley Collection, Detroit Public Library

Hazel Scott

pianiste et chanteuse

1920, Port d’Espagne — 1981, New York

Photographie : Hazel Scott divertit une foule enthousiaste, vers 1940

Auteur : Graphic House | Collection : Archive Photos

D’origine Trinidadienne, Hazel Scott est initiée au piano par sa mère, pianiste membre du Lil Hardin Armstrong Orchestra au début des années 1930. Hazel est admise à la Julliard School à huit ans alors que l’âge minimum requis est de seize ans. À l’adolescence, elle se produit déjà avec un géant du jazz, le pianiste Count Basie.

Hazel fait ses débuts au Carnegie Hall à New York en 1940, où elle y propose sa propre interprétation du jazz moderne : “un style spirituel, audacieux mais jamais irrévérencieux” décrit le New York Times En 1950, elle est la première artiste noire à présenter sa propre émission de télévision nationale : The Hazel Scott Show

Musicienne prodige, Hazel est aussi une défenseuse des droits civiques. Elle s’oppose fermement au maccarthisme et à la ségrégation raciale. Elle refuse de jouer dans certaines salles, dans certains films et dénonce publiquement des faits. Des agissements qui freinent considérablement ses carrières musicales et cinématographiques aux États-Unis. Son show télévisé est déprogrammé. À la fin des années 1950, Hazel s’installe à Paris et se produit en Europe pendant douze ans. Lorsqu’elle revient aux États-Unis en 1967, Hazel rencontre des difficultés à relancer sa carrière : “Tout le monde s’attendait à ce qu’elle retourne dans l’action (du mouvement des droits civiques), mais elle était plus âgée, s’était un peu adoucie, voulait relancer sa carrière, mais ça n’est jamais arrivé.” écrit la biographe Karen Chilton. “Chaque jour que j’ai vécu m’a appris quelque chose. Le partage du plaisir, la solitude de la douleur, les longues heures d’attente des preuves d’amour, l’horreur brève et amère de la haine, la confiance triste et mal placée, le fait de ma propre faillibilité et de mon indignité. La grandeur qui a été momentanément la mienne ! Les secondes exaltées du génie, les profondeurs incommensurables de l’apathie.” Hazel Scott.

Vivien Garry contrebassiste et compositrice 1920 2008

Musicienne de génie, Vivien Garry a eu une carrière relativement riche si l’on en croit sa discographie. Pourtant, les informations et écrits à son sujet sont quasiment inexistants aujourd’hui.

Ce que l’on sait, c’est que Vivien Garry dirigea le Vivien Garry Quintet, qui, à une date au moins, comprenait Edna Williams des International Sweethearts of Rhythm à la trompette et Ginger Smock au violon ; et le Vivien Garry Trio qui comprenait son mari, Arv Garrison, à la guitare et Wini Beatty au piano. Vivien fut très active sur les scènes jazz de New York et de Los Angeles dans les années 1940.

On dit que Vivien et ses formations swinguaient si bien et si fort, jouaient de manière détendue et avec goût, mais toujours avec une certaine virtuosité. Le public était toujours pris d’une envie folle de danser.

Dans son livre New York City Jazz, Elizabeth Dodd Brinkofski écrit que les groupes de Vivien “jouaient dans toutes les meilleures boîtes de nuit de jazz de Manhattan dans les années 1940”, une période durant laquelle les femmes commencent à peine à être reconnues dans le milieu du jazz.

Photographie : Vivien Garry en concert, dans les années 1940 Auteur : Science History Images | Collection : Alamy Stock Photo

Viola Smith batteuse

1912, Mount Calvary 2020, Costa Mesa

Définie comme “la première batteuse de l’histoire du jazz” ou encore “la batteuse la plus rapide du monde”, Viola Smith a bousculé beaucoup d’idées reçues et construit une impressionnante carrière.

Viola fait ses premiers pas de musicienne au sein de l’orchestre familial, le Smith Sisters Orchestra. Son père est musicien et tient une salle de bal. Ce dernier est très exigeant, mais Viola se plie volontiers aux longues séances qui lui permettent d’échapper aux tâches ménagères.

Au début des années 1920, Mr Smith crée un orchestre avec ses huit filles. Il se produit dans des théâtres et des événements locaux. Le groupe est une véritable curiosité, voire une attraction, pour cette époque.

La fin des années 1930 marquent la fin du Smith Sisters Orchestra. Viola rebondit et fonde The Coquettes, une formation exclusivement féminine. Le big band connaît une réussite immédiate et par la même occasion, Viola est repérée et saluée par le magazine Billboard en 1940.

Viola rejoint par la suite un autre big band féminin, The Hour of Charm qui rencontre un véritable succès commercial et populaire. C’est la consécration pour Viola pendant douze ans. En 1949, elle joue lors de l’investiture du président Truman. Viola profite de son succès pour faire valoir le droit des femmes en musique. Elle publie un article dans le magazine DownBeat intitulé “Donnez une chance aux musiciennes !”, déclarant que les hommes musiciens, réquisitionnés pour combattre lors de la Seconde Guerre mondiale, devraient être remplacés par des femmes.

Les années 1950 marquent la fin de l’engouement pour les big bands. Viola poursuit sa carrière avec son groupe Viola and Her Seventeen Drums. Au cours des années 1960, elle intègre le Kit Kat Band dont s’inspire la comédie musicale Cabaret. Elle joue dans la production originale à Broadway en 1966 avant de prendre sa retraite. Elle joue jusqu’à ses 108 ans, avant que la maladie d’Alzheimer ne l’emporte.

Photographie : Viola Smith en action, vers 1945 Auteur : FPG | Collection : Archive Photos

Alice Coltrane harpiste, pianiste, organiste, vibraphoniste et compositrice

1937, Détroit 2007, Los Angeles

Alice MacLeod naît et grandit à Détroit, au sein d’une famille de musicien·nes. Comme sa mère Ann, elle commence par chanter et jouer des claviers dans l’église de son quartier. Dès l’adolescence, Alice s’intéresse au jazz moderne. En 1959, elle part à Paris dans l’espoir d’apprendre de Bud Powell, un des maîtres du piano bop, et joue avec le saxophoniste Lucky Thompson. Elle se marie avec Kenny Hagood, avec qui elle a son premier enfant.

De retour à Détroit, Alice Coltrane est en passe de devenir une excellente pianiste bop. En 1963, elle rencontre le saxophoniste John Coltrane au Birdland Coup de foudre. Âmes méditatives, ils partagent une passion pour toutes les formes de spiritualité, pour les musiques africaines et orientales, indiennes en particulier. Ensemble, ils ont trois enfants : Ravi, Oranyan et John Coltrane Jr. En 1965, Alice s’installe au piano du dernier groupe de Coltrane et ce jusqu’à la mort de John, en 1967. Plutôt que de se transformer en mère au foyer, ce que l’on aurait pu attendre d’elle dans l’Amérique des années 1960, elle multiplie les concerts, apprend la harpe et sort une série de disques mêlant musique indienne et jazz modal.

Au fil des années et après le tragique accident de son fils, Alice Coltrane se consacre pleinement à sa quête spirituelle. Au retour de son voyage en Inde, Journey in Satchidananda en 1970, au cours duquel elle adopte un nom sanskrit, Turiya Sagittinanda, elle fonde un ashram en Californie destiné à l’étude des textes sacrés hindouistes et bouddhistes. Cet engagement mystique la conduit à se détacher progressivement de la scène.

De la fin des années 1980 aux années 2000, Alice Coltrane remonte brièvement sur scène et accompagne ses fils, devenus musiciens accomplis, en studio. Elle décède des suites d’une insuffisance respiratoire à Los Angeles en 2007.

Photographie : Photographie de studio d’Alice Coltrane, 2001 Auteur : Echoes | Collection : Redferns

Ginger Smock

violoniste et cheffe d’orchestre

1937, Détroit — 2007, Los Angeles

Photographie : “Ginger Smock, first lady of the jazz violon”, novembre/décembre 2020, Magazine Strings

Ginger Smock est une violoniste de jazz et de musique classique active des années 1940 aux années 1960. Elle naît à Chicago en 1920 et déménage à Los Angeles pour vivre chez sa tante et son oncle Elle grandit au sein d’une communauté afro-américaine de la Central Avenue, qui compte de nombreuses musiciennes telles que Melba Liston et Vi Reed. La communauté accorde une grande importance à l’enseignement de la musique qu’elle voit comme un moyen de réussite.

Ginger montre un talent prometteur très tôt. Elle étudie à la Jefferson High School Sa camarade de classe Jackie Kelson se souvient : “Ginger Smock jouait tout et n’importe quoi, avec une grande finesse et une qualité d’exécution.” Ginger fréquente aussi le Los Angeles City College et le Zoellner Conservatory of Music

Sa carrière démarre en 1943 lorsqu’elle est appelée à remplacer le violoniste Stuff Smith dans un club. Elle fonde ensuite deux groupes féminins : Sepia Tones et Three (puis Four) V’s En 1945, elle crée l’ensemble Ginger and Her Magic Notes et l’année suivante, elle enregistre en tant que sidewoman avec, entre autres, le Vivien Garry Quartet pour la série Girls in Jazz de RCA Victor C’est à partir de 1947 que Ginger rencontre le succès en tant que “première dame du violon”. Les clubs s’arrachent ses services.

Dans les années 1950, Ginger dirige un orchestre à la télévision. Elle est l’une des premières femmes afro-américaines à occuper cette place et rencontre un grand succès auprès des téléspectateur·rices. En parallèle, elle tourne avec plusieurs formations, joue dans un film et se produit tous les soirs dans un club. Dans les années 1960, Ginger est directrice musicale d’un navire de croisière.

Alors que sa carrière bat son plein, Ginger continue de jouer dans son église et pour des événements caritatifs locaux. En 1965, elle reçoit un prix de la ville de Los Angeles en reconnaissance de ses contributions culturelles.

Billie Rogers trompettiste et chanteuse 1917, North Plains 2014

L’ère des big bands est une période passionnante dans l’histoire et l’industrie musicale. Dans les années 1930 et 1940, la plupart des big bands sont réservés aux hommes blancs. Certains chefs d’orchestre ont eu l’audace et le courage de faire tomber ces barrières, en ouvrant la voie aux femmes. C’est le cas de Woody Herman avec la trompettiste et chanteuse Billie Rogers.

Billie passe sa jeunesse entre l’Oregon, l’État de Washington et le Montana. Les membres de sa famille, toutes et tous multi-instrumentistes, fondent un groupe, les Smith’s Rainier Entertainers, composé de son père, de sa mère, d’un de ses frères, d’un batteur engagé et de Billie. Elle se forme au piano à six ans et découvre la trompette à huit ans.

Billie gagne sa vie en jouant à temps plein dans un bar. C’est en 1941 que Woody Herman découvre la jeune trompettiste. Il l’engage immédiatement dans son groupe Blues on Parade, dans lequel elle commence par jouer à l’avant du groupe avec l’autre chanteuse, avant de se frayer un chemin jusqu’à la section des trompettes, uniquement composée d’hommes.

Elle accompagne l’orchestre pendant plus de deux ans, mais les tournées sont extrêmement difficiles à vivre pendant la Seconde Guerre mondiale. Durant cette période, Billie rencontre Jack Archer qui est l’agent et le manager de Woody Herman et tous deux se fiancent rapidement.

Billie quitte l’orchestre de Woody et s’installe à Chicago, où elle forme son propre big band, le Billie Rogers Orchestra, qui se produit pendant quelques années sur la côte Est. Billie Rogers est connue comme étant une musicienne à l’oreille absolue et la première femme à occuper un poste de cuivre dans un grand orchestre de jazz.

Photographie : Billie Rogers, date inconnue Auteur : inconnu

Peggy Gilbert

saxophoniste et cheffe d’orchestre 1905, Sioux City — 2007, Burbank

Les Dixie Belles, en 1981. De gauche à droite : Feather Johnston (basse), Georgia Shilling (piano), Jerrie Thill (batterie), Peggy Gilbert (sax et leader), Natalie Robin (clarinette), Pee Wee Preble (trombone) et Marnie Wells (trompette). Auteur : Gary Friedman | Collection : Los Angeles Times.

Peggy Gilbert, née Margaret Fern Knechtges, était une saxophoniste de jazz et cheffe d’orchestre. Elle débute par le piano et le violon classique, mais se tourne rapidement vers le jazz et découvre le saxophone. Elle se voit refuser l’accès à une école de musique : “les gros instruments à vent ne convenant pas aux jeunes filles”. Elle décide de se former de manière autodidacte.

Après le lycée, Peggy se produit dans des théâtres et des centres de villégiature, et devient interprète à la radio et à la télévision. En 1928, elle s’installe à Hollywood, où elle apparaît dans des films et tourne avec des spectacles de vaudeville. En 1933, elle fonde son propre groupe de jazz entièrement féminin dont le nom change régulièrement, passant de Peggy Gilbert and Her Metro Goldwyn Orchestra à Peggy Gilbert and her Symphonics Elle y chante et joue du saxophone, du vibraphone et du piano.

Dans les années 1930 et 1940, son orchestre se produit dans les clubs les plus célèbres d’Hollywood, dont le Cocoanut Grove à Boston Dans l’un de ces clubs, elle rencontre et tombe amoureuse de Kay Boley, un vaudevilliste et contorsionniste. Au cours de cette période, elle apparaît dans des films, fait une tournée en Alaska avec une troupe et commence à défendre la cause des musiciennes.

Après la guerre, en 1950, Peggy connaît le succès dans des émissions de radio et de télévision. En 1974, à 69 ans, elle crée son dernier grand groupe entièrement féminin, The Dixie Belles, avec des musiciennes issues du vaudeville et de l’ère du big band. Le groupe se produit à la télévision et dans des festivals de jazz, apparaît dans le Tonight Show Starring Johnny Carson et dans la parade du Rose Bowl de 1980. En 1985, le groupe enregistre l’album Peggy Gilbert & the Dixie Belles

Actrice pour Hollywood, animatrice à succès, ardente défenseuse des musiciennes, Peggy a eu une carrière musicale de plus de 80 ans.

LA BIBLIOGRAPHIE DE L'EXPOSITION

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BUSCATTO Marie, Femmes du jazz, Éditions CNRS, Collection Biblis, 2018

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DE KOENIGSWARTER Pannonica, Les musiciens de jazz et leurs trois voeux, Éditions Buchet Chastel, 2006

ENGLE Margarita, illustrations LOPEZ Raphael, Drum Dream Girl - How one girl’s courage changed music, Éditions Houghton Mifflin Harcourt, 2015

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FAVILLI Elena et CAVALLO Francesca, Histoires du soir pour filles rebelles, Volume 1, Éditions Les Arènes, 2017

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JAZZ NEWS Hors Série, Les oubliées du jazz, Édition numéro 77, Décembre 2018 - Janvier 2019

JOSEPHSON Barney avec TRILLING-JOSEPHSON Terry, Cafe Society - The wrong place for the right people, Éditions University of Illinois Press, 2009

KASTIN David, Nica’s Dream - the life and legend of the jazz baroness, Éditions Norton & Company, 2011

KATCHOURA Jean Luc & HYK-FARLOW Michele, Tal Farlow - un accord parfait - a life in jazz guitar, Éditions Paris Jazz Corner, 2014

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L. DICKERSON James, Just for a thrill - Lil Hardin Armstrong first lady of jazz, Éditions Sartoris Literary Group, 2001

LEANDRE Joëlle, À voix basse, Éditions MF, 2008

LEBART Luce et ROBERT Marie, Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, 2020

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PLACKSIN Sally, Jazzwomen In Jazz 1900 To The Present: Their Words, Lives And Music (1982), Éditions Pluto Press, 1982

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REZÉ Emmanuel et RANNOU Maël, Valaida Snow, Éditions bdmusic, 2011

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ROUEFF Olivier, Jazz : les échelles du plaisir, Éditions La Dispute, 2013

ROSTER Daniel, Les femmes et la création musicale, Éditions L’harmattan, 1998

RUSSELL-BROWN Katheryn, illustrations MORRISON Frank, Little Melba and her big Trombone, Éditions Lee & Low Books Inc, 2014

SAND Georgette Collectif, Ni vues, ni connues - Panthéon, histoire, mémoire : où sont les femmes ?, Éditions Pocket, 2019

TAMAILLON Stéphane et HORVILLER Priscilla, La Baronne du Jazz - La vraie vie de légende de Pannonica de Koenigswarter, Éditions Steinkis, 2020

TAUZIN Aline, Musique, femmes et interdits, Éditions Ambronay, Collection Cahiers d’Ambronay numéro 6, 2013

WLODARCZYK Isabelle, POSSENTINI Sonia Maria Luce, DIAZ Pierre et PETITS LOUPS DES VOIX, Ruby, Éditions Lirabelles 2018 – En partenariat avec Jazz à Junas

Bibliographie non exhaustive.

LES DISCRIMINATIONS

CONCEPT ET DÉFINITION

La discrimination est le fait de traiter de manière inégale et défavorable un·e individu·e en raison de sa race, sa couleur, son sexe, sa nationalité, sa langue, sa religion ou son origine sociale Il existe donc bien des formes de discrimination : la discrimination fille-garçon en est une

QUELQUES DÉFINITIONS :

Sexe : représente toutes les caractéristiques physiques et biologiques qui différencient les garçons et les filles, les hommes et les femmes Pour un·e individu·e, c’est ce qui est inné et naturel

Exemple : l’appareil génital ; la poitrine chez les femmes ; la barbe chez les hommes

Genre : recouvre les idées qu’une société considère comme appropriées concernant les comportements, les activités ou les caractéristiques d’une fille et d’un garçon, d’une femme et d’un homme La notion de genre varie donc d’une société à une autre, et évolue dans le temps Pour un individu, c’est ce qui est acquis et culturel

Exemple : les filles seraient “fragiles” et les garçons “courageux” ; la danse, ce serait “pour les filles” et le football “pour les garçons”.

Mixité : c’est la présence simultanée, en un même lieu et au même moment, de personnes de sexes ou de races différent es

Exemple : à l’école, en France, les classes sont mixtes, ce qui n’était pas obligatoire jusqu’à la loi Haby de 1975.

Stéréotypes de genre : un stéréotype est une idée fausse, réductrice et préconçue associée à un groupe de personnes Il est question de stéréotypes de genre pour parler des représentations qui réduisent l'identité féminine ou masculine à un certain nombre de rôles, de comportements, de caractéristiques. Ils peuvent tendre à influencer les individus ou à leur imposer de s’y conformer.

Exemple : toutes les filles jouent mal au foot ; les hommes ne peuvent pas faire deux choses en même temps

Préjugé : un jugement rapide, que l’on se fait d’une personne ou d’un groupe de personnes sans la/les connaître C’est juger “avant de connaître” Le préjugé repose sur des idées reçues (les stéréotypes). Il peut être renforcé par les expériences de vie ou l’entourage.

Exemple : elle doit aimer le rose parce que c’est une fille (stéréotype : le rose est une couleur de filles ou les filles aiment le rose) ; c’est un homme donc il aime le bricolage (stéréotype : le bricolage est une activité pour les hommes ou tous les hommes aiment bricoler)

Sexisme : Le sexisme, c’est mépriser ou agresser une personne parce que c’est une fille… ou un garçon Les principales victimes du sexisme sont les femmes Et c’est un problème si important qu’il existe la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes chaque 25 novembre et la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars

La notion de genre et de sexe

Sexe et genre sont deux notions bien distinctes, et à distinguer La première attrait aux caractéristiques physiques, biologiques et anatomiques, tandis que la seconde est le fruit d’une construction sociale. Le sexe est une catégorisation des individus en fonction des attributs naturels et des capacités physiologiques inhérentes à la reproduction La catégorisation “homme” et “femme” en fait donc partie

Le genre représente quant à lui les rôles déterminés socialement en fonction du sexe auquel on appartient. Cela concerne aussi bien les comportements, les activités, mais aussi les attributs ou caractéristiques qu’une société considère comme appropriés à un sexe en particulier Les concepts “masculins” et “féminins” correspondent à des catégories de “genre”

LE DROIT À LA NON-DISCRIMINATION

Les enfants ont le droit à la non-discrimination Cela signifie que tous les enfants, sans exception, doivent jouir de leurs droits et aucun enfant ne doit souffrir de discrimination Il doit être donné aux filles les mêmes opportunités qu’aux garçons Cela fait partie de la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE)

« Les États parties s’engagent à respecter les droits énoncés dans la Convention internationale des droits de l’enfant et à les garantir à tout enfant, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents » (Article 2)

EN MATIÈRE D’ÉDUCATION

Que ce soit à cause de la pauvreté, des guerres ou pour des raisons culturelles, trop de filles sont encore victimes de discrimination Dans les pays en développement, à cause des conditions de vie difficiles, la priorité est souvent donnée aux garçons en matière d’éducation, les filles étant chargées des tâches ménagères. Dans certaines cultures, les filles sont victimes d’attitudes discriminatoires : elles n’ont pas le droit de recevoir une éducation et peuvent se voir refuser l’accès aux soins Quelle que soit la raison, la discrimination empêche la scolarisation de plus de 20 millions de filles dans le monde Toutes ces jeunes filles ne peuvent donc pas s’instruire, se protéger des maladies, apprendre un métier, et ainsi se construire un avenir Sur les 67 millions d’enfants dans le monde qui ne vont pas à l’école primaire alors qu’ils en ont l’âge, plus de la moitié d’entre eux sont des filles

C’est à l’école, dès le plus jeune âge, que s’apprend l’égalité entre les sexes En France, cela fait partie des programmes scolaires : le respect de l’autre sexe est une compétence sociale et civique du Socle commun que tout élève doit acquérir. « Les écoles, les collèges, les lycées (…) contribuent à favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d’orientation Ils assurent une formation à la connaissance et au respect des droits de la personne ainsi qu’à la compréhension des situations concrètes qui y portent atteinte »

CE QUE DIT LA LOI

EN FRANCE

Depuis 1946, la Constitution Française proclame que : “les Hommes naissent tous libres et égaux en droit” Plus encore, la “loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme”

En 2011 le Parlement a voté une loi créant le Défenseur des droits. Il est chargé de défendre les droits et les libertés de toute personne qui le sollicite (enfants et adultes) et de promouvoir l’égalité entre tous Il est aidé par la Défenseure des enfants

En 2013, la convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif a été ratifiée. Elle met en place un plan d’action national pour favoriser la mixité dans les filières éducatives (lien cliquable)

La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes aborde l'égalité entre les femmes et les hommes dans toutes ses dimensions : égalité professionnelle, lutte contre la précarité, protection contre les violences, image des femmes dans les médias, ou encore parité en politique et dans le milieu social et professionnel.

Un acte de discrimination de genre peut être puni jusqu'à 3 ans de prison et 45 000 € d'amende

À L’INTERNATIONAL

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies (1948) stipule dans son article 1 que : “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité”

La Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes a été adoptée en 1979 par les Nations unies Ce traité international réglemente la nondiscrimination à l’égard des femmes.

POUR ALLER PLUS LOIN... AVEC LES ENFANTS

Site internet sur l’égalité filles/garçons dans le choix des jeux et jouets : conseils pratiques pour les parents ou professionnels de l’enfance et de la jeunesse : jouerlegalite.fr

Plateforme internet Matilda : lancée en janvier 2017, en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale Le site internet propose aux enseignant·es et personnels de l’animation des ressources vidéos sur la question de l’égalité filles/garçons, femmes/hommes Sur ce site, il est également possible de s’inscrire au concours national “Buzzons contre le sexisme” ouvert aux jeunes de 10 à 25 ans, qui consiste à réaliser un film ayant pour thématique l’égalité femmes/hommes, la lutte contre le sexisme L’objectif est de donner la parole aux jeunes pour dénoncer le sexisme et d’aider les équipes pédagogiques à aborder la question : matilda education

Site internet Genrimages : conçu par le centre audiovisuel Simone de Beauvoir. Il s’adresse à toutes les personnes souhaitant aborder la thématique de l’égalité femme/homme avec des jeunes en les sensibilisant au décryptage des représentations (stéréotypes) sexuées présentes dans les images fixes ou animées : www genrimages org

Site internet Wikimini : wikimini.org/wiki/Femme

Vidéo 1 jour, 1 question : C’est quoi l’égalité entre les filles et les garçons ?

Vidéo 1 jour, 1 actu : C’est quoi le sexisme ?

UN PEU D’HISTOIRE

La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (1789) indique que « tous les Hommes naissent libres et égaux en droits »

La Constitution française de 1946 précise dans son préambule que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme »

La situation des femmes a beaucoup évolué au cours du XXe siècle : elle a acquis dans la plupart des pays le droit de vote, l’accès à une éducation de même qualité que celle des hommes, la liberté de travailler sans le consentement de son mari. Cependant des inégalités continuent d’exister…

La lutte pour l’égalité femmes-hommes est un long processus historique La situation actuelle en France, bien qu’encore inégalitaire à bien des égards, s’est construite après des années de lutte, en faveur des droits des femmes notamment Quelques dates marquantes dans l’histoire permettent de prendre conscience de sa durée et de son actualité, pour une réelle égalité entre les femmes et les hommes.

EN FRANCE

1907

La loi accorde aux femmes mariées la libre disposition de leur salaire.

1944

Ordonnance accordant le droit de vote et d’éligibilité aux femmes

1965

Loi qui autorise les femmes à exercer une profession sans autorisation maritale et à gérer leurs biens propres

1975

Instauration du divorce par consentement mutuel. Obligation de la mixité scolaire

1983

Loi Roudy : Droit d’égalité professionnelle, interdit toute discrimination professionnelle en raison du sexe

1938

Suppression de l’incapacité civile des femmes : permet de recourir à la justice de manière individuelle et autonome

1946

Le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines est désormais inscrit dans le préambule de la Constitution

1972

Le principe de l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes est inscrit dans la loi

1982

8 mars : Première journée nationale des droits des femmes

2000

Loi sur la parité en politique pour favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

Loi sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes 2014

Loi pour le remboursement de la contraception pour toutes les femmes jusqu'à 25 ans

Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, vise à combattre les inégalités entre hommes et femmes dans les sphères privées, professionnelles et publiques

2023

Loi revue dans le code pénal pour sanctionner plus sévèrement l'outrage sexiste et sexuel, qui devient un délit dans certaines circonstances aggravantes

REMARQUE

22 janvier 2024

Rapport du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes Près de 70% des femmes estiment avoir été traitées différemment de leurs frères au sein de la famille Elles sont 38% à avoir vécu une inégalité de traitement à l'école Selon l'étude, en 2023, les hommes adhèrent de plus en plus aux stéréotypes masculinistes, et les femmes, aux clichés associés à la féminité Une résistance à l'émancipation des femmes se développe chez les hommes, en particulier chez les 25-34 ans, qui sont 37% (+3 points en un an) à estimer que le féminisme menace la place des hommes Entre 2017 et 2022, le nombre enregistré de violences sexuelles a doublé

AUX ÉTATS-UNIS

1848

La Convention de Seneca Falls qui se tient les 19 et 20 juillet 1848 est traditionnellement l'événement qui sert à marquer le début du féminisme aux États-Unis

1920

Droit de vote, restreint aux femmes blanches dans de nombreux Etats jusqu’en 1965 jusqu'au “Voting Rights Act” .

En 1920, le droit de vote accordé aux femmes entraîne le reflux progressif du féminisme. A contrario, les associations de femmes noires luttant contre la discrimination persistent. Le conservatisme des années 1920 et 1930 est accepté par de nombreuses femmes qui ne voient plus la nécessité de lutter pour acquérir l'égalité des droits Il faudra attendre les années 1960 pour que le féminisme retrouve l'énergie déployée durant la fin du XIXe siècle

1964

Loi sur l'égalité des salaires de 1964 ou la décision de la Cour suprême des ÉtatsUnis qui annule une des dernières lois de Comstock sur l'interdiction de la contraception.

1967

La discrimination positive aux États-Unis (en anglais : affirmative action) est un ensemble de mesures visant à augmenter la représentation des catégories raciales considérées comme minoritaires dans certains lieux, comme l'université Elle est mise en place lors de la lutte pour les droits civiques et l'abolition de la ségrégation raciale Dans le contexte américain, elle vise notamment à améliorer la représentation des AfroAméricains et Hispaniques

1890

National American Woman Suffrage Association Là, les idées radicales sont interdites Il n 'est plus question de critiquer la religion, d'entretenir des relations avec les associations luttant pour les droits des noirs et des immigrés De plus, les actions militantes sont interdites. Cette période nommée Progressive ère s'étend des années 1890 à 1920.

1937

Loi qui autorise le divorce dans les cas où la bigamie, l'abandon du mariage, la folie et l'ivresse pouvaient être prouvés

1965

Le Voting Rights Act of 1965 est l'une des plus importantes lois du Congrès des États-Unis, interdisant les discriminations raciales dans l'exercice du droit de vote

1970

Loi droit au divorce sans avoir à prouver “la faute” et l’accord du conjoint (attention, ce n’est pas le cas dans tous les Etats).

1973

Loi pour le droit à l'avortement.

1994

Loi Violence Against Women Act (VAWA) sur les violences faites aux femmes est une loi fédérale américaine signée par le président Bill Clinton, le 13 septembre 1994

1974

Loi sur l’équité pour les femmes dans l’éducation – Women’s Educational Equity Act – prévoit des allocations budgétaires en vue de la création de programmes pilotes visant à combattre l’inégalité des sexes à l’école

LES ACTIONS CULTURELLES

LECTURE “LA PETITE MELBA ET SON GRAND TROMBONE”

LECTURE JEUNE PUBLIC SUIVI D’UN TEMPS D’ÉCHANGE

“Little Melba and her big trombone”, un livre de Katheryn Russell-Brown, illustré par Frank Morrison et traduit par Jennifer Rowel Gastard. Lecture réalisée en deux langues (américain et français) suivi d’écoute de morceaux et d’un temps d’échanges autour de Melba Liston, l’histoire du jazz et les notions de discriminations Durée : 55 minutes | À partir de 7 ans

Melba

Melba et sa musique firent le tour du monde, éblouissant le public, faisant les gros titres en Europe, au Moyen-Orient et en Asie

Toute sa vie, Melba continua à composer et à arranger de la musique faisant chanter son trombone. Faites passer le mot ! Melba Doretta Liston avait quelque chose de spécial

Liston : une pionnière du jazz et un modèle inspirant

Melba Doretta Liston (1926-1999) fut une pionnière du jazz, virtuose du trombone, compositrice et arrangeuse de génie Première femme afro-américaine à se hisser parmi les grandes figures du jazz mondial, elle a marqué l’histoire musicale malgré les nombreux obstacles qu’elle a affrontés.

Autodidacte, Melba commence le trombone à 7 ans et devient musicienne professionnelle à 16 ans Elle joua avec des orchestres prestigieux comme ceux de Gerald Wilson, Dizzy Gillespie et Billie Holiday, et arrange des œuvres pour des artistes légendaires tels que Duke Ellington, Quincy Jones, Ray Charles et Bob Marley Cependant, son rôle essentiel dans ces créations a souvent été occulté

Elle était surnommée « écrivain fantôme », car ses arrangements restaient anonymes ou attribués à d’autres, une invisibilisation fréquente pour les femmes dans l’art

En dépit des violences racistes et sexistes, Melba ne cesse de se réinventer : enseignante en Jamaïque, elle continua à composer après une attaque cérébrale qui l’empêcha de jouer En 1987, elle fut reconnue comme « Jazz Master », la plus haute distinction en jazz aux États-Unis, rendant hommage à sa contribution majeure, longtemps sous-estimée.

Les œuvres de Melba Liston continuent de résonner dans le jazz, le reggae et le rhythm and blues, inspirant des générations d’artistes et remettant en lumière une figure clé du matrimoine mondial

SIESTE MUSICALE

“FEMMES DE JAZZ, UNE AUTRE HISTOIRE DU JAZZ”

PORTRAITS DE FEMMES DE JAZZ PONCTUÉS D’EXTRAITS MUSICAUX

Podcast à écouter sur Radio Larzac. Durée : 1h15 | à partir de 7 ans.

Un moment pour fermer les yeux, respirer et se laisser envelopper par les sonorités des grandes musiciennes de jazz du XXe siècle Trop souvent restées dans l’ombre, elles ont pourtant marqué l’histoire de cette musique avec audace et virtuosité

Des notes envoûtantes de Mary Lou Williams aux envolées spirituelles d’Alice Coltrane, en passant par les compositions raffinées de Melba Liston ou le piano percussif de Hazel Scott, cette sieste musicale invite à un voyage à travers swing, bebop et explorations plus modernes

Un instant suspendu où la musique devient mémoire et inspiration Juste s’allonger, écouter et se laisser porter.

Photographie : Sieste musicale animée par Sandrine Le Maléfant Temple de Junas, Festival Jazz à Junas, 2022 © Lou Prigent

Femmes de Jazz, une autre histoire du Jazz femmesdejazz exposition@gmail com

Lou Prigent

+33 (0)6 67 51 63 25

Sandrine Le Maléfant

+33 (0)6 74 74 14 31

Elsa Viguier

+33 (0)6 15 80 62 72

Association FRAGMENTS

Le Tri Postal

120 rue Adrien Proby 34090 Montpellier

Siret : 932 006 448 00017

Illustration © Clara Langelez

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