Magazine 100% expatriation - Experts Expats le mag#1

Page 1

BIEN

DESTINATION

Ma vie d’expat au canada : témoignage de Laure Mallet

DOSSIER 50 PAGES

PARTIR VIVRE À L’ÉTRANGER

CONSEILS D’EXPERTS ET TÉMOIGNAGES D’EXPATS

EMPLOI À

L’ÉTRANGER

11 pistes concrètes pour trouver du travail en expat

FRANCE CONSULAIRE Assurance santé, rapatriement et inscription au Registre des Français de l' É tranger

RETRAITE

Zoom sur les cotisations du conjoint suiveur

LANCEMENT 2023 NUM É RO 1 experts-expats.com Avec le soutien de nos partenaires
VIVRE MA VIE À L’ÉTRANGER

N ov e l v

retraite Les experts en droits de retraite Droits de retraite des expatriés › Faites valoir vos droits au meilleur moment › Déléguez les formalités administratives Expatriation et droits de retraite Expertise Retraite +33 (0) 1 41 37 98 20 contact@novelvy.com novelvyretraite.fr

Émilie TRIOLO, créatrice et rédactrice en chef

D’abord attachée de presse, puis chargée de com pendant 10 ans, elle décide de tout quitter en France pour partir vivre avec sa famille à l’étranger, où elle accouchera de son 2e enfant. Elle pose ses valises en Croatie, un pays dont elle est tombée amoureuse et où elle vit 6 ans. Ce nouveau départ sonne comme une renaissance : elle se forme à la rédaction web SEO, devient freelance et travaille 100% en remote pour des agences digitales françaises en tant que Content manager. Avec ce magazine, elle renoue avec ses premiers amours et réalise son rêve.

expertsexpats experts_expats experts-expats

Une carrière de 12 ans dans le corporate et l’international, mais des années d’expat à Dubaï et aux US où elle se révèle : elle se lance dans l’entreprenariat : start-up suisse, cabinet de conseil à l’export puis mentorat d’entreprise en accompagnant les femmes. Elle est aussi auteure, professeure et conférencière ! Pour notre magazine, elle prend part à toutes les décisions stratégiques pour le faire vivre longtemps.

www.l-start.com

Des études en commerce internatinal et un début de carrière dans les assurances la poussent finalement à s'écouter et se lancer dans sa passion : le dessin qu'elle couple à sa vie de maman expatriée à Bruxelles dans "Les Dessins de Marion". Freelance, pour l’Accueil français de Bruxelles, elle signe aussi le logo Experts-Expats et met en page votre magazine préféré ! Marion, c’est la touche artistique de ce projet !

De son Maroc natal à son expatriation actuelle en famille, Miryem a vécu 70% de son temps à l'étranger, explorant différents pays et cultures (France, USA, Cuba, Jordanie). Après une carrière de 18 ans en France dans le conseil en gestion de projet, la finance et le data management, elle devient conjoint suiveur. Déterminée à rester active, elle s'est engagée dans le bénévolat et les associations, notamment dans les accueils FIAFE. Elle explore désormais de nouveaux horizons pour préparer son retour en France : elle anime nos réseaux sociaux avec son équipe.

C ouverture : crédits photos Laure Mallet, Mart-production/Pexels

3 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
L’ÉQUIPE
lstartLaPage lstart_ltd/ l-start/
lesdessinsdemarion
dessinsdemarion
expertsexpats ExpertsExpats CONTACT : www.experts-expats.com contact@experts-expats.com live:emilie.triolo Miryemfabl

NOS EXPERTS & EXPATS QUI ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO...

Laure Mallet, maman expat Canada

Marina Ribadeau-Dumas, Coach pour enfants et parents expatriés Italie

Maria-Elisabetta Barbara, propriétaire d'un Trullo Italie

Enfants & ados, jeunes expats, femmes, hommes, maris, conjoints, expatriés pour la première fois ou expats aguerris, entrepreneurs, coachs, professionnels de la vie à l’étranger : ils habitent aux 4 coins de la planète et nous ont fait l'honneur de participer à ce numéro. Ils vous apportent un éclairage particulier, partagent leur expertise, leurs visions, joies et difficultés. Retrouvez-les au fil des pages !

Béatrice Adelaïde De PrésidenteBeaubrun,UFE Bénin

Bénin

Nancy Bonamy, Coach pour humanitaires et expatriés Cameroun

Florence Chabert d’Hières, Coach pour expats Angleterre Marie Leuliet, maman multi expat France

Arzela Lestarquit, Experte retraite France

Marc Dessein, Coach Pleine Conscience France

Isabelle Tiné, Coach pour femmes expats en transition de vie France

Alice Canet, Médiatrice familiale et Avocate Allemagne

Esther Aline Kaiser, Thérapeute Allemagne

Adélaïde Lefèvre, co-fondatrice du réseau PsyExpatAllemagne

Delphine Anger Pavlak, maman expat Croatie

Hugo Krizan, jeune expat Serbie

Ange jeuneLabbé, expat Cambodge

Carole Chane-Sam, Entrepreneure Emirats arabes unis

Maïtena Hernandez, Agence PVTAustralie

17

ZOOM JEUNE EXPAT

RENCONTRE AVEC HUGO, 11 ANS, EN SERBIE

Hugo nous raconte sa vie de jeune expat dans les Balkans, ce que signifie pour lui de vivre loin de ses grands-parents, la façon dont il s’est intégré, ce qu’il aime dans chaque expat. Un témoignage sincère à mettre entre les mains de vos enfants.

SOM MAI RE 24

S’EXPATRIER POUR ÉTUDIER OU ENTRER

DANS LA VIE ACTIVE

ERAMUS+ MON AMOUR

S’expatrier, c’est aussi partir étudier à l’étranger. Une expérience riche pour faire le plein de nouvelles compétences, trouver sa voie professionnelle et même trouver du travail plus vite grâce au programme ERASMUS+.

L'EXPATRIATION EN MODE PVT

En 2022, plus de 45 000 jeunes de l’Hexagone ont vécu leur première expatriation professionnelle grâce au PVT !

Mais pourquoi le PVT séduit-il autant ? Explications avec Maïtena de MyLittleFrance, une agence spécialisée dans l’organisation de PVT en Australie.

DOSSIER

S'EXPATRIER AVEC DES ENFANTS

LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT AVEC ADÉLAÏDE LEFÈVRE

Spécialisée en psychologie de l’expatriation des plus jeunes, Adélaïde Lefèvre, la cofondatrice du Réseau PsyExpat accompagne les enfants qui grandissent dans la mobilité internationale et construisent leur identité dans un environnement multiculturel différent de leur pays d’origine. Elle nous parle psychologie de l’enfant et gestion des émotions à l’annonce du départ.

LA VALISE DU JEUNE EXPAT

Coach en transition de vie, Nancy Bonamy est multiexpatriée depuis 25 ans ! C’est la maman de 2 ados qui n’ont plus besoin d’elle pour préparer leur valise. Mais elle l’a longtemps fait. Elle nous liste les indispensables à emmener pour adoucir le départ des jeunes.

S’EXPATRIER EN COUPLE

COMMENT TROUVER UN NOUVEL ÉQUILIBRE

Comment trouver sa place au sein du couple quand on est le conjoint suiveur, celui qui a tout quitté pour suivre sa moitié mutée ou qui a trouvé du travail à l’étranger ? Comment garder l’équilibre émotionnel au sein du couple quand tous nos repères ont disparu ? Explications avec Esther Aline Kaiser, thérapeute en Allemagne pour couples binationaux et expatriés.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 6
30
45 16
53 54 34 42 46 49

S’EXPATRIER EN MODE PARENT SOLO / DIVORCÉ

ÉCLAIRER LES FEMMES SUR LES DÉFIS & PROBLÉMATIQUES DE L'EXPATRIATION

Isabelle Tiné a connu la séparation et les difficiles conséquences du divorce quand on est conjoint suiveur. Depuis son retour en France, elle sensibilise les femmes d’expats aux bonnes questions à se poser pour se protéger et penser leur avenir. Un sujet difficile, mais essentiel.

PENSER ET VIVRE LA SÉPARATION DE LA FAMILLE À L'ÉTRANGER OU AVANT LE DÉPART

Comment se séparer à l’étranger ou partir loin avec ses enfants quand on est déjà séparé ? Alice Canet, avocate franco-allemande et médiatrice familiale nous explique en quoi la médiation peut être une alternative apaisante et ce que dit la loi.

74 PRATIQUE

LES CONSEILS DE FRANCE CONSULAIRE

France Consulaire, le service d’Etat d’information des expatriés et futurs expatriés français, fait le point sur l’assurance rapatriement et l’inscription au Registre des Français de l’Étranger.

LA RETRAITE ? UN PROJET D’AVENIR À PENSER AUJOURD’HUI !

L’expert retraite des expatriés et conjoints d’expats tire le vrai du faux en 15 questions. De quoi penser plus facilement votre protection vieillesse. Tous les conseils d’Arzela Lestarquit, responsable communication et conférences à l’étranger chez Novelvy Retraite.

PLEINE CONSCIENCE & YOGA EN FAMILLE

Marc Dessein et Catherine Labbé, vous invitent à découvrir la respiration pleine conscience et le yoga. 2 activités pour faire baisser le cortisol (hormone du stress) pour mieux vivre le départ, l’arrivée, l’installation et les transitions de vie.

11 PISTES CONCRÈTES POUR TRAVAILLER EN ARRIVANT À L’ÉTRANGER

L'expatriation peut être un formidable tremplin professionnel. Pourtant seulement 42% des conjoints suiveurs travaillent. Alors, on vous donne 11 pistes concrètes pour passer à l’action.

88 DÉCOUVERTE

ADÉLAÏDE DE BEAUBRUN, PRÉSIDENTE DE L’UFE BÉNIN

Femme multi-expatriée ambitieuse et entrepreneuse, elle ne recule devant aucun nouveau challenge. Elle nous parle de sa fonction et de ses missions en tant que Présidente de l’UFE Bénin. Rencontre inspirante.

MA VIE D’EXPAT AU CANADA

Partir en PVT et passer en résidence permanente, c’est l’histoire de Laure Mallet et de sa famille. Emploi, scolarité, santé, coût et qualité de la vie : découvrez la vie dans le pays à la feuille d’érable.

MON TRULLO EN ITALIE

Elle est tombée amoureuse du sud de l’Italie : dans les Pouilles, Maria-Élisabetta a racheté et fait rénover un trullo. Elle nous a ouvert les portes de ce petit paradis !

CUISINE - VOYAGE GOURMAND EN CROATIE

Mariée à un croate, elle a ouvert un bar à vins près de Split. Elle nous partage 2 recettes emblématiques de son pays d’adoption, faciles à refaire chez vous.

Ce numéro vous invite à l’une des plus belles aventures : l’expatriation. Mais, c’est aussi un voyage intérieur incroyable qui demande préparation, questionnement et réflexion. Nos experts et expatriés vous accompagnent page après page. Retrouvez sur

MEMBRE

www.experts-expats.com la fiche descriptive de votre expert.

7 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
57 58 65
93 89 98 100
75 77 82 84
DU RÉSEAU experts-expats.com

Chères lectrices, chers lecteurs, C’est avec une immense joie, beaucoup d’excitation et pas mal d’angoisse aussi, que j’écris ce tout premier édito. Après des mois de travail, voilà mon bébé (le troisième de la famille), mais celui-ci quitte mes mains pour se retrouver entre les vôtres ! EXPERTSEXPATS LE MAG, c’est d’abord un lieu de confiance, de rencontre, de bienveillance, entre nous tous qui avons fait / allons faire le choix de vivre ailleurs, loin de nos racines. Mais c’est aussi la voix : la voix d’expatriés (enfants, jeunes et adultes) qui partagent en toute sincérité leur expérience de vie à l’étranger et la voix d’experts de l’expatriation, qui chaque jour, accompagnent avec cœur et passion des expats à chaque étape de l’aventure. Je veux à travers ce magazine, leur donner la parole, les valoriser, vous les faire rencontrer et vous permettre de trouver les clés d’une expatriation sereine grâce à leur expertise.

C’est avec eux et avec vous, chers lecteurs, qu’EXPERTS-EXPATS LE MAG a pu voir le jour. Grâce à votre engouement pour ce projet de magazine qui vous est dédié, et grâce à votre soutien sur les réseaux sociaux. Vos partages, vos commentaires et vos likes ont nourris ma réflexion, m’ont donnés l’énergie d’avancer quand je me sentais découragée.

Osez, libérez-vous et déployez vos ailes !

C’est aussi, grâce à ces femmes expats talentueuses et dynamiques, que j’ai embarquées avec moi dans l’aventure, que ce magazine a pu voir le jour. Celles que l’on appelle « conjoint suiveur » qui sont trop souvent dans l’ombre. Je veux les remercier pour leur investissement, leur temps et leur énergie. Elles prouvent toutes qu’on peut concilier expatriation et activité professionnelle. Rendez-vous sur notre page LinkedIn pour découvrir leur parcours.

Je souhaite que ce magazine nourrisse votre esprit et votre âme, parce qu’il saura apporter des réponses concrètes à chaque étape de l’aventure et qu’il vous inspirera numéro après numéro.

Ce magazine, je l’ai imaginé et conçu comme un trait d’union entre nous tous, celui qui nous rassemble, celui où l’on se retrouve, comme une grande famille dans laquelle on se sent bien. Je n’aspire qu’à une seule chose : le faire vivre le plus longtemps possible, lui donner des ailes et l’élan nécessaire pour qu’ils vous suivent au bout du monde, année après année et même entre 2 expats et lors de votre retour en France, car l’expatriation fait partie de notre identité. Qu’il soit un guide dans les bons moments, comme les plus difficiles. Je veux croire qu’il accompagnera aussi nos enfants lorsqu’ils partiront étudier en ERASMUS, lorsqu’ils choisiront de faire un séjour PVT ou lorsqu’ils deviendront peut-être des adultes expats.

Pour ce premier numéro, impossible de ne pas parler de départ : le départ, c’est le commencement de notre histoire à tous. Impossible non plus, de ne pas parler de la recherche d’emploi du conjoint suiveur, car c’est l’une des problématiques majeures des expats, tout comme la question de ses cotisations retraite.

Complètement en phase avec mes envies et mes aspirations professionnelles, forte de nouvelles compétences, me voilà enfin à la croisée des chemins avec cette nouvelle aventure pro : portée par ma passion pour les mots, les voyages, et tout ce qu’a fait naitre en moi l’expatriation et ces riches rencontres humaines liées à ce premier numéro...

J’espère que la création de ce magazine, vous permettra de vous dire que tout est possible, que vous aussi, vous pouvez passer à l’action en concrétisant votre projet professionnel ! Osez vivre l’expatriation, osez vivre l’aventure professionnelle : rien n’est impossible, même si cela semble difficile au départ ! Entourez-vous d’experts, choisissez de vous faire accompagner par un mentor, comme je l’ai fait avec ce magazine, et donnez-vous le temps d’avancer étape par étape. Ne manquez pas notre prochain numéro (Experts-Expats LE MAG2) : dédié à l’entreprenariat et à la carrière nomade des expatriés conjoints suiveurs.

L’aventure Experts-Expats LE MAG démarre à peine ! Continuez à parler du magazine autour de vous et dans les accueils des Français de l’étranger. Je vous invite à partager nos posts, à vous prendre en photo avec le mag et à partager vos images sur vos réseaux sociaux. Vous avez un site ou un podcast ? Je serai ravie de me prêter au jeu des questions / réponses. YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest, TikTok, LinkedIn, Google, etc. : les algorithmes adorent et nous, cela nous permet d’être plus visibles sur l’immense toile qu’est internet. Plus nous compterons de lecteurs, plus longue sera la vie de votre magazine. Cette belle aventure ne peut que s’écrire ensemble.

Amicalement.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 8 ÉDITO TOUT EST POSSIBLE
!

Les îles croates et la mer Adriatique nous manquent, heureusement il y a les lacs de montagne en Serbie pour se rafraichir l’été...

Allez hop je vous embarque dans nos dernières sorties familiales en Serbie, où nous avons posé nos valises en 2022 après 6 ans en Croatie, avant d'y retourner pour la rentrée scolaire 2023/2024. Partagez avec nous vos petits bonheurs à l’étranger : taguez-nous dans vos posts Instagram avec le hashtag #expertsexpats et nous publierons vos plus belles photos dans le magazine et sur nos réseaux sociaux !

9 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG MA VIE D'EXPAT
Visite du Monastère de Lesje Découverte du Monastère de Manisija à Despotovax Notre Patterdale Terrier, la mascotte poilue de la famille, recueillie en Croatie et expat lui aussi ! Reliques militaires serbes de la guerre de Yougoslavie, à Paracin En Serbie, le poivron est roi, on l’appelle «Paprika»

À DÉCOUVRIR, VOIR,ÉCOUTER, TÉLÉCHARGER

Le film

Nobody's Watching

Alors qu’il est au sommet de sa carrière d’acteur en Argentine, Nico décide de tout quitter du jour au lendemain pour tout recommencer à zéro à New York. Loin des clichés de l’expatriation et de l’image habituelle de l’homme latino, Julia Solomonoff, la réalisatrice brésilienne explore à nouveau 2 thèmes chères à ses productions cinématographiques : l’identité et l’émigration. Nobody's Watching, c’est un mélange d’histoires observées, vécues et une touche de fiction : une histoire de diversité de vies urbaines et d’un argentin blond, immigré et gay qui débarque aux USA avec toutes les difficultés que cela implique. Dispo en DVD (sites e-commerce) et sur UniversCiné avec un VPN (plateforme de location et d’achat en ligne, 100% indépendante et 100% française, engagée auprès de professionnels du cinéma).

Le podcast

H istoires De Darons

Histoires De Darons, c’est un podcast créé par Florent FABRICE. Il a interviewé 2 papas expats : Sylvain, expat en Autriche confronté au burn out parental qui a choisi de faire une thérapie pour mieux vivre sa paternité suite à la naissance de son bébé et Romain, papa expat en Russie qui se bat contre la maladie de sa fille. Ce sont nos 2 podcasts coups de cœur parce que l’on parle trop souvent de ces hommes embarquant leur famille dans leur mobilité professionnelle et pas assez de ces pères engagés aux côtés de leur femme et de leur(s) enfant(s) et encore moins de leur paternité à l’étranger.

www.podcasts.fabflorent.com

Sylvain, expat en Autriche

Romain, expat en Russie (puis Histoires de Darons puis tapez « expat » dans la barre de recherche. Dispo également sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Castbox et PocketCasts )

C’est le nouveau réseau social des Français de l’étranger. C’est une plateforme collaborative pour simplifier l’expatriation et la vie à l’étranger et faciliter les rencontres entre les Français dans les villes où ils sont installés. Créé par Mickael Caine après avoir été expat à Londres, Bexpat compte aujourd’hui plus de 6000 inscrits. Idéal pour les expatriés, futurs expats, étudiants, PVTistes et voyageurs. Ce qu’on aime : avoir le sentiment de rejoindre et d’appartenir à une grande famille ! À télécharger gratuitement sur l’App Store et Google Play.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 10
DE COEUR
COUPS
www.bexpat.com bexpat.co L’appli B eexpat bexpat.co

DES AFFICHES PERSONNALISÉES

Élodie est une amoureuse des voyages et une fabuleuse illustratrice mais elle se définit comme "la petite oreille attentive et le cœur bienveillant qui écoutent vos histoires de voyage et d'expatriation" pour les retranscrire dans une affiche personnalisée et faire écho à vos souvenirs et tranches de vie à l'étranger. Des créations faites-main et avec un service surmesure pour adoucir vos murs.

Affiche panneau d’affichage d’aéro port, affiche graphique de pays, cartes du monde, citations et mots doux de voyage : découvrez son compte Instagram empreint de douceur. Vous allez craquer !

Elodie peut même réaliser un mur personnalisé avec une composition de plusieurs affiches différentes. Si vous comptiez refaire la déco d’une pièce, c’est le moment de la contacter !

Illustr_ella

Bon plan shopping

Peu importe où vous habitez, avec ColisExpat, commandez sur vos sites web favoris, faites-les livrer dans notre entrepôt français (adresse de transit), nous les réexpédions partout dans le monde !

Avantages : regroupement de vos achats en un seul colis et reconditionnement pour en diminuer le volume pour faire des économies.

ColisExpat

www.colisexpat.com

contact@colisexpat.com

FRENCH TOUCH : ON CRAQUE POUR CES PRODUITS CRÉES PAR DES EXPATS

Mode éthique

Holi & Love c’est une collection de sacs pour partir en voyage et d’objets déco et linges de maison designés en Belgique. Le tout fabriqué par des petites mains de fée en Inde où a vécu plusieurs années Julie.

Tombée amoureuse des tissus imprimés, elle se lance dans l’entreprenariat écoresponsable. Une marque basée sur le respect du savoir-faire traditionnel des artisans, des partenaires inscrits dans le commerce équitable et uniquement des matières issues de l’agriculture biologique.

www.holiandlove-eshop.com

holiandlove holiandlove

Cosmétiques

Akibé, c’est une marque franco-gabonaise de cosmétiques solides, sans plastique, éthiques et engagés. Shampoings et après-shampoings solides et autres produits de beauté éthiques et éco-responsables fabriqués en Afrique par des femmes rémunérées à juste prix. Une marque toute douce pour notre corps et la planète créée par Claire qui a vécu au Gabon. www.akibe.fr

akibé akibe.fr

Partagez avec nous vos coups de cœur shopping et livres en nous écrivant à contact@experts-expats.com, nous les partagerons dans nos prochains numéros !

11 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
SHOPPING

LIVRES

MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

THRILLER

Expatriée à Singapour dans un condo chic peuplé de Français, Elsa voudrait commencer un nouveau livre, mais elle tourne en rond, écrasée par la chaleur et le désœuvrement. Sa vie bascule lorsqu’arrive Nessim, le nouveau Français de la résidence qu’elle baptise «l’Arabe blond». Il devient son amant jusqu’à sa mort, deux mois plus tard, quand il est assassiné de plusieurs coups de couteau. Parce qu’elle était sa maitresse, Elsa devient aux yeux de tous la principale suspecte. Elle ne doit son salut qu’à l’aide de Fely, sa maid philippine. Mais le prix à payer sera élevé... Un thriller psychologique d’une rare intensité qui floute les frontières de la réalité et de la fiction.

«L’expatriée» d’Elsa Marpeau, paru aux éditions Gallimard, Série noire elsa.marpeau

EN PARTENARIAT AVEC

Librairie indépendante en ligne pour expatriés :

LIVRAISON MONDE

GRATUITE (livraison France à 0,01€)

www.lireka.com lireka.livres/ lireka_livres -10% sur votre 1e commande passée hors de France avec le code EXPATS10promo(sauf Belgique, car la loi sur le prix unique du livre s'applique)

ROMAN GRAPHIQUE

Les voyages forment la jeunesse… Voilà un adage qui résume parfaitement l’histoire de Milad Nouri, ce francoiranien qui a grandi en France et qui a tout quitté pour tenter une nouvelle vie en Chine. Dans son roman graphique autobiographique, il raconte comment 3 semaines passées en Chine avec des amis, dans le cadre d’un programme d'échange avec l'Université de Canton lui ont ouvert le champ des possibles. Mais du rêve à la réalité, il y a un fossé. Créer son entreprise en Chine s'avère plus difficile que prévu. Péripéties d’entrepreneur, parcours d’expatrié, décalage culturel : il nous raconte avec humour et émotion son vécu dans l’Empire du milieu.

«Bienvenue en Chine» de Milas Nouri, aux éditions Delcourt

GUIDE

Besoin d’inspiration pour partir en vacances, visiter votre pays d’expat ou découvrir une contrée voisine où vous habitez à l’étranger ? Vous allez en prendre plein les yeux avec ce collector GéoBook. À vous les idées de séjours dans plus de 100 pays. On adore les superbes photographies, les informations claires et pratiques pour choisir sa destination. Mais ce beau livre de voyages est aussi l’occasion de retomber en enfance en parcourant les villes et pays visités par Tintin, le célèbre reporter belge.

«Géobook Spécial Tintin - 110 pays, 7000 idées» de Michel Lapierre & Robert Pailhès, aux éditions Géo

AVENTURE

Femme de diplomate, elle rejoint l’ambassade de France à Bangkok, en Thaïlande, et découvre avec son mari une Asie dont ils n’ont pas les codes. Ils vont passer 3 ans d’une rare intensité, oscillant entre joie et tragédie. À l’exotisme et à la découverte se mêle l’apprentissage universel et douloureux de la parentalité... Ce livre est le 2nd opus (après L’Allée Des Manguiers) d’une série d’aventures d’expats dont l’auteur, Jeanne est l’héroïne.

«Thaï à cœur ouvert» de Lucie Delvert, aux éditions Balland lucie.delvert.7

lucie_delvert

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 12

4/8 ANS

Dans un petit village grec, une fillette déménage avec ses parents qui quittent tout pour rejoindre les USA. Elle perd une partie de ses bagages, dont cette robe rose qu’elle aime tant et qu’elle reverra, des années plus tard dans une vitrine sur cet autre continent. Cet album jeunesse est un périple poétique pour évoquer le déracinement, l’enfance et l’importance des souvenirs.

«Le Grand Voyage» de Camille Andros, aux éditions Gallimard Jeunesse.

S élection enfants

ADOS

5/11 ANS

Déménager, se perdre, se retrouver, changer de pays, avoir une nouvelle maison, mais au final être heureux et toujours se sentir aimé, quel que soit le lieu où l’on vit avec ceux qui nous sont chers : des messages qui feront échos aux familles grâce à cet album jeunesse qui nous emmène de l’Irak à la Norvège. Une histoire vraie qui fera chavirer vos cœurs.

«L’extraordinaire voyage du Chat de Mossoul» d’Élise Fontenaille, chez Gallimard/Giboulées

Son adolescence ressemble à un puzzle confus : Sophie, 17 ans, ne peut s’attacher à personne. Lorsqu’elle change de pays, elle a interdiction de donner sa prochaine adresse à ses amies… Dur de tisser des liens et de se construire dans ces conditions. Voilà encore une fois, cette jeune Américaine fraichement débarquée dans un nouveau pays. Direction l’Amérique latine. Au Brésil, elle a la ferme attention de vivre enfin une adolescence normale.

Un roman graphique à mi-chemin entre le témoignage sur le déracinement imposé par l’expatriation et l’enquête policière. Nos jeunes lecteurs trouveront des indices au fil des pages : que font précisément les parents de Sophie qui appartiennent au corps diplomatique américain et qui imposent à leur fille non-dits, secrets et lourds silences ?

«Passeport» de Sophia Glock, aux éditions Casterman

Détente

12 ANS ET +

Dans les années 90, Gabriel, 10 ans, vit au Burundi avec ses parents dans un quartier d’expatriés où il passe une enfance douce et joyeuse jusqu’à ce le pays soit malmené par la guerre au Rwanda. Au même moment le noyau familial éclate. Son enfance s’entache de violence et il apprend à vivre en étant désormais un petit Français pris dans l’Histoire, obligé de grandir plus vite que prévu.

«Petit pays» de Gaël Faye, aux éditions Grasset Jeunesse. Roman jeunesse titré de 10 prix littéraires, traduit dans 35 pays, vendu en France à 1 million d’exemplaires et adapté au cinéma. Aussi disponible en version livre de poche.

Partez à la découverte de 80 merveilles du monde avec cet album illustré d’une grande finesse. Il propose une exploration intelligente alliant aquarelles architecturales, repères historiques et spécificités culturelles). Et pour les plus jeunes, partez en voyage avec cet « art book » de plus de 60 coloriages mandalas pour des activités douces et créatives qui leur donneront envie de parcourir le globe.

«L’Inventaire illustré des merveilles du monde» de Virginie Aladjidi aux éditions Albin Michel-Jeunesse & «Mandalas merveilles du monde», aux éditions Larousse

13 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG LIVRES

LES COMPTES & BLOGS À SUIVRE

1

Voyages, voyages ! Au pays de Laurence d’Arabie avec Agnès

Rien de mieux que de s’informer auprès de familles qui ont déjà vécu sur place. Ça tombe bien : Agnès et sa famille y ont résidé durant 2 ans. Pendant ces 24 mois, la maman a créé un blog riche de 160 articles ! C’est bourré de conseils et d’idées d’itinéraires pour découvrir votre nouveau pays d’expat ou cette terre d’aventures et de merveilles pour vos prochaines vacances. Ce qu’on adore à la rédaction d’ExpertsExpats : sa chaine YouTube et ses courtes vidéos qui nous projettent directement dans ce pays peu connu, et les guides numériques thématiques conçus par cette maman expat à partir de son expérience de vie et visites sur place. Dépaysement garanti !

www.familyinjordan.com

FamilyinJordan discover_jordan_familyinjordan chtiniko

2

Fanny French Family : la mom influenceuse qu’on adore aux US

Fanny, c’est une french mom’expat hyper cool, fun et drôle, installée depuis 2016 aux USA qui compte plus de 25 000 followers (elle est community manager) ! Mariée à un Français, il se sont installés avec leur petite tribu à Platteville, dans l’état du Wisconsin. Entre exaspérations, joies, découvertes et sorties en famille, elle raconte avec beaucoup d’humour en vidéos son quotidien de mère au foyer, d’entrepreneuse et de femme d’expat. Un compte qui fait du bien au moral !

fannyfrenchfamily

3

Barbapapa : Dad Life en Norvège & militantisme

Papa d’un petit Emile né à Paris, il part s’installer avec sa femme norvégienne à Oslo où elle accouche de leur deuxième enfant. Il bénéficie alors d’un congé paternité de 5 mois durant lequel il profite de sa petite princesse. Une expérience qu’il l’aura transformée : il devient un papa expat engagé et milite aux côtés de Pascal Van Hoorne pour l’allongement du congé paternité en France. Tristan partage ses tranches de vie de père au pays du soleil de minuit sur son blog et son compte Insta, il est même l’auteur du livre La Barbe Et Le Biberon publié aux éditions Marabout.

www.barbapapa.blog barbapapa

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 14
EXPAT NET
Commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

VOUS AIMEZ CE MAGAZINE ?

DITES-LE NOUS !

Envoyez-nous vos photos ou vos messages par mail à contact@experts-expats.com ou publiez-les sur votre compte Instagram et/ou Facebook, tagueznous et nous les publierons dans le magazine, sur le site et sur nos réseaux sociaux !

Retrouvez-vous et suivez-nous sur

15 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

ZOOM JEUNES EXPATS

NOS ENFANTS ONT LA PAROLE

Parce que s’exprimer sur ce que l’on vit permet de prendre conscience et d’avancer, parce que leur parole est essentielle pour d’autres familles et d’autres enfants, la voix est aux petits expats ! Entre franchise, tendresse, nostalgie, joie et tristesse, ils nous parlent de leur vie à l’étranger et parfois de leur vie d’avant ou de leur retour en France. Des témoignages précieux à lire avec vos enfants et ados.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 16

HUGO, 11 ANS, JEUNE EXPAT EN SERBIE

C’EST

QUOI

POUR

TOI

VOUS

PARTICIPER AU ZOOM JEUNES EXPATS ?

Contactez-nous par mail à contact@experts-expats.com

Il a quitté la France lorsqu’il avait 4 ans 1/2, il a vécu 6 ans en Croatie et est depuis 1 an en Serbie. Hugo a désormais passé plus de temps à l’étranger que dans son pays d’origine, il nous parle avec sincérité de son vécu de jeune expatrié.

L’EXPATRIATION OU ÊTRE EXPATRIÉ ?

Quand j’étais petit, je ne savais pas ce que cela voulait dire. C’est quitter son pays pour voir de nouvelles choses, connaitre de nouvelles personnes et voyager. Quand on est expatrié, on part vivre ailleurs longtemps. Peut-être un jour on rentrera en France, mais pour l’instant je ne sais pas quand ça arrivera. Je ne me sens pas expatrié, je me sens comme un garçon de 11 ans, tout simplement.

17 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
PORTRAIT
Interview recueillie par Emilie Triolo Crédits photo Emilie Triolo, reproduction non autorisée Hugo a recueilli ce Patterdale Terrier qui errait en bas de chez lui en Croatie, alors qu’il n’était qu’un chiot. Il l’a dressé en serbo-croate. Prénommé Shadow, il suit la famille partout, de pays en pays !
“J’adore rentrer en France manger du bon fromage !”
VOULEZ
JEUNES EXPATS

PORTRAIT

EST-CE QUE TU AIMES TA VIE A L’ÉTRANGER ?

Oui j’aime vivre à l’étranger même si ce n’est pas toujours facile. Ça me fait plaisir, car j’ai appris de nouvelles langues, j’ai découvert un nouveau pays, de nouvelles personnes, d’autres saveurs et une nouvelle façon de vivre. J’aime vraiment découvrir de nouveaux paysages.

En Croatie, j’aimais bien l’endroit où l’on vivait. Comme on était au bord de la mer, on était près de l’eau et je me baignais tous les jours de chaque été ! J’adorais y retrouver les copains, sauter, plonger avec mon masque et regarder les poissons ou le fond de l’eau. Et puis à chaque fois que la famille ou les amis venaient nous voir, on faisait de trop belles sorties en bateau, car juste en face de chez nous, il y avait plein d’îles. J’ai vu des dauphins très souvent, ce sont de beaux souvenirs. En Serbie ici, c’est différent, c’est très montagneux, il y a beaucoup de forêts et quelques lacs.

Mes centres d’intérêt ont changé. Mais j’aime beaucoup vivre ici, car je passe beaucoup de temps dans la nature où on se promène et on fait des petites constructions en bois. Je me suis même créé un carnet de survie : je m’intéresse aux plantes et champignons comestibles, aux types d’arbres qui poussent ici, comment faire un abri, etc.

Pause gourmande en Serbie. Ici on appelle les choux à la crème les beignets de princesse (« Princes krofne »)

PEUX-TU NOUS PARLER DE TA SCOLARITÉ ?

J’ai fait une double scolarité en Croatie : j’allais à l’école le matin et je faisais le CNED l’après-midi. On a fait ça pour le CP et le CE1. J’étais très fatigué, c’était beaucoup de travail, alors on a continué avec juste le CNED pour le CM1, mais je continuais à voir mes copains, je les retrouvais au basket en fin de journée.

Dès le CM2 on a choisi le homeschooling : ce sont mes parents qui suivent ma scolarité, je n’ai pas de professeur, je suis le programme scolaire français mais j’ai choisi avec maman des manuels scolaires qui me conviennent.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 18
“J’ai envie qu’on voyage encore plus. Pourquoi rester ici, le monde est si grand...”
Sorties nature en Serbie en famille.
miam !

J’aime beaucoup ce système, car je fais mon emploi du temps seul, j’organise ma journée de travail comme j’ai envie. J’ai du temps pour me documenter sur internet, approfondir des sujets qui m’intéressent.

On fait beaucoup de sorties culturelles en lien avec mon programme scolaire : en Croatie, il y a beaucoup de monuments romains dont des arènes, c’était super pour compléter mes cours.

Et puis quand même, je n’ai pas besoin de prendre le bus ou d’aller à l’école à pied quand il fait froid... (rires).

Ce qui me manque, ce sont les cours de sport et la récré avec les copains, mais je préfère étudier à la maison qu’à l’école !

?

C’est un pays catholique très croyant. Le dimanche pour la messe, l’église était pleine et il y avait même plusieurs messes le matin. Presque tout le village y était, même mes copains.

Le foot est un sport qui a une grande place dans la vie des Croates. Je me souviens encore de la finale de la Coupe du Monde France/Croatie et de l’ambiance, c’était fou ! On voit beaucoup de peintures sur les murs des villes des logos des équipes croates.

Et puis c’était un pays encore en guerre il n’y a pas si longtemps. Avant 1990 environ, la Croatie n’existait pas, tout comme la Serbie où je vis aujourd’hui : c’était la Yougoslavie, un plus grand pays, et on voit encore en Croatie dans les

grandes villes et les campagnes des immeubles avec des trous, ce sont les impacts des balles.

EST-CE QUE TU T’ES SENTI COMME UN ÉTRANGER AU COURS DE CES EXPATRIATIONS ?

Non pas vraiment. Mais parfois je me suis senti rejeté par 1 ou 2 enfants de ma classe quand j’étais à l’école en Croatie. Mais, la plupart des enfants ont tous été très gentils avec moi. Par contre, je me souviens avoir été complètement perdu quand je suis entré à l’école en Croatie vers 5 ans, car je ne parlais pas du tout la langue, je ne comprenais pas un seul mot. C’était très difficile, je ne voulais pas y retourner pendant 3 ou 4 semaines. Après, je me suis fait des copains, j’ai beaucoup écouté et observé et au bout de 3 mois, je

ne voulais plus partir de la classe ni quitter les autres élèves quand mes parents venaient me chercher.

EST-CE QUE C’EST UN ENRICHISSEMENT

POUR TOI CES NOUVELLES LANGUES ?

Ça me plait d’apprendre une nouvelle langue. En Croatie et en Serbie, c’est presque la même langue, car autrefois c’était le même pays. Mais en Serbie, en plus de l’écriture latine, il y a l’écriture cyrillique qui est présente partout ici (panneaux routiers, enseignes de magasin, étiquettes sur le produits, etc.) et que j’ai apprise tout seul parce que ça m’intéressait ! Je sais lire le cyrillique maintenant ! J’apprends aussi l’anglais avec mon programme scolaire et plus tard j’apprendrais encore une autre langue, l’espagnol ou l’italien.

19 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
TU AS PASSÉ 6 ANS EN CROATIE, QU’AS-TU APPRIS SUR L’HISTOIRE DE LA CROATIE ET SES TRADITIONS EN Y VIVANT
Plage, sortie bateau dans les îles Kornatis, retrouvailles avec papi et mamie.
JEUNES EXPATS

PORTRAIT

QU’EST CE QUE TU TROUVES LE PLUS DUR DANS LE FAIT DE VIVRE A L’ÉTRANGER ?

Quand j’étais en Croatie, je voulais revoir mes copains d’avant. Je leur ai souvent écrit, ils répondaient au début et après plus rien. Ça me rendait triste, mais ça arrive quand on vit loin. Et puis on était petit, alors en grandissant sans se voir, on oublie plus vite les gens. Mais j’ai compris que la vie ne tourne pas qu’autour d’un ou deux copains. Tu peux en perdre un quand tu t’en vas et t’en refaire 3 là où tu pars vivre.

En général, ce qui est difficile, c’est de ne plus avoir ses repères et d’apprendre une nouvelle langue. Il faut se débrouiller : au début je me mets en retrait, j’écoute et j’observe surtout. On a aussi moins d’amis que quand on vit tout le temps au même endroit. J’ai des copains en Croatie, mais j’ai gardé contact avec une seule personne qui est devenue ma meilleure amie. Je n’avais pas de téléphone et maintenant qu’on a quitté la Croatie mes parents m’en ont offert un pour que je puisse discuter chaque semaine avec elle sur WhatsApp.

Avant on allait faire le gouter chaque dimanche après-midi chez papi et mamie, on passait des soirées avec eux quand les parents sortaient avec leurs amis, on faisait des tentes dans le salon. C’était la fête ! Tout ça, c’est terminé. Parfois je trouve le temps long loin de mes grands-parents. J’aimerais qu’on prenne la voiture pour aller les voir et revenir le lendemain. Comme ce n’est pas possible, on s’appelle au moins une fois par semaine sur Skype et même mon arrière-grand-mère s’y est mise !

Alors quand on rentre en France, comme on dort chez eux, c’est la fiesta chaque jour et chaque soir ! Et ça, c’est trop bien. Mais quand on doit refaire les valises pour rentrer, c’est toujours difficile, j’ai un pincement au cœur et ma petite sœur pleure, car on ne sait pas quand on se reverra la prochaine fois.

Y A-T-IL DES PRODUITS

FRANÇAIS QUI TE MANQUENT ?

Pour Hugo, un de ses regrets, c’est qu’il y a trop peu de skateparks en Croatie, et encore moins en Serbie... Dur pour ce passionné de BMX. Il espère un jour passer plusieurs mois aux USA et sillonner les meilleurs skateparks !

Oh là là, il y en a tellement ! La bonne baguette, un bon croissant beurré ou un pain au chocolat, la moutarde. Et forcément le fromage : surtout le camembert et le Reblochon (rires). Ben oui je suis née en Haute-Savoie et chez nous le fromage, c’est sacré, surtout celui qui sent fort ou qui a du gout !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 20
“Même mon arrière-grandmère nous appelle par Skype, c’est top d’avoir une mamie connectée !”

TE SOUVIENS-TU DE TA VIE AVANT EN FRANCE & DE TA VILLE ?

Je me souviens seulement de certaines choses comme notre ancienne maison, celle que l’on a vendue. Quand j’étais plus petit et qu’on rentrait en France et qu’on repassait devant notre ancienne maison, j’avais envie de revoir ma chambre, mais ça n’était pas possible. Ça n’était plus la mienne. Ça me faisait très bizarre de me dire que ce n’est plus chez nous.

Je me souviens aussi de mon école où j’allais en maternelle. Je me rappelle du lac et des montagnes, car quand on rentre en France on aime beaucoup s’y promener, mais je pourrais me perdre dans cette ville où je suis né. C’est tellement grand par rapport au petit village de bord de mer en Croatie et au village en Serbie où nous sommes. Pourtant je sais qu’Annecy n’est pas une très grande ville.

DANS QUELS PAYS AIMERAIS-TU MAINTENANT ALLER ?

J’aimerais beaucoup aller à Athènes en Grèce, car je suis passionné par la mythologie grecque. Sidney et Rio pour voir son grand carnaval. Ce que j’aime le plus dans l’expatriation, c’est la différence et le mouvement : voyager et les nouveaux paysages !

PENSES-TU QUE TU SERAS EXPATRIÉ QUAND TU SERAS GRAND ?

Je ne sais pas ! Peut-être que je rentrerai en France ou peut-être que je tomberai amoureux d’une fille qui vit déjà à l’étranger, peut être que je serai rider BMX pro et je pourrais voyager, rider et rencontrer du monde grâce à ma passion. Ce qui est sûr c’est qu’apprendre l’anglais c’est important si je veux voyager partout ! Il faudra revenir me voir dans 10 ou 20 ans si vous voulez le savoir !

Les astuces d’Hugo...

Scolarité à la maison

Quand je n’ai pas envie de travailler, je m’y mets et je prévois de faire une pause en regardant un documentaire de 15 min sur un thème qui m’intéresse : l’histoire, la mythologie grecque, la nature ou les animaux.

Du temps rien que pour moi

En Croatie, j’allais au basket 2 à 3 fois par semaine. Ça me faisait du bien, car c’était un moment juste pour moi. Ici je préfère retrouver mes copains pour faire des cabanes dans la nature ou sortir faire du parkour.

Le weekend, dehors !

On est toujours dehors, on va plus ou moins loin, mais on sort, on visite, on explore, on se promène dans les champs et plaines. Ça fait du bien à tout le monde.

Quand ça va mal

Je monte dans ma chambre m’amuser ou lire, je vais faire un tour dehors, du sport ou j’écris à ma meilleure amie en Croatie.

21 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
JEUNES EXPATS

HUMOUR jeunes expats...

Dans chaque numéro de votre magazine ExpertsExpats, retrouvez les personnages des dessins de Marion dans une nouvelle expatriation !

lesdessinsdemarion

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 22
Marion

PERLES

LU & ENTENDU AUX 4 COINS DU MONDE...

"Comment on va faire pour rentrer en France si l'avion ca pollue trop et la voiture aussi ? Et si on achète un cheval et une calèche ?

Comme ca, on peut voyager et protéger la planète et on aura le temps de voir les paysages !"

#petitecologiste

Léon 7 ans, expat aux USA

“J’adore arriver dans un nouveau pays, c’est comme des grandes vacances à chaque fois.”

#expataddict

Alexandre 13 ans

“Moi je voudrais avoir le pouvoir de me téléporter, comme ca, quand j’ai envie de revoir mes copains d’avant, papi et mamie, je fais le voyage en 5 min !”

Capucine, 5 ans, née en France, vécu au Brésil 2 ans et maintenant en Thaïlande

Rafael, 9 ans

Lana :

- Je peux en prendre quelques-uns des ptits zoeufs en chouchoulat ?

Maman :

- Oui tu peux en prendre mais seulement quelques-uns...

Lana :

- Hein !?! Pourquoi un seul !!!

#apprentissagedufrancais

Lana 2 ans 1/2

ON NE SE LASSE PAS DE LEURS PAROLES !

Vous aussi participez et envoyez-nous leurs perles : contact@experts-expats.com en y ajoutant son prénom, son âge et ses pays d’expatriation. Nous les publierons dans nos prochains numéros !

23 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
“Être expatrié, c'est être fort comme #superpouvoirObélix.” et #potionmagique
JEUNES
EXPATS

DOS SIER

PARTIR VIVRE À L’ÉTRANGER

S’expatrier pour quelques mois ou plusieurs années, c’est une aventure incroyable. Pour que cela soit une belle aventure pour les jeunes enfants, les ados, les étudiants, les jeunes actifs, les couples, les parents solos, les familles et les retraités, il est important de bien préparer chaque départ. Alors pour faire de vous tous des expats zens et bien dans vos baskets, nous vous avons concocté un dossier complet spécial départ, car chaque expatriation est différente. Au programme : témoignages, interviews d’experts, tips et astuces, checklists et une bonne dose de positivité, car le regard que l’on porte sur les évènements de la vie est essentiel !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 24

POURQUOI LES FRANÇAIS S’EXPATRIENT ?

Après une baisse significative liée au Covid ces dernières années, le nombre d’inscrits au Registre des Français établis hors de France connait une augmentation de 4,2% (1 683 915 inscrits) en janvier 2023 par rapport à janvier 2022. Parmi eux, 25% ont moins de 18 ans, 10% ont entre 18 et 25 ans, 22% ont entre 26 et 40 ans, 28% ont entre 41 et 60 ans et 15% ont plus de 60 ans (données France Consulaire). Mais pourquoi les Français choisissentils de s’expatrier plusieurs années ou de quitter définitivement la France pour vivre ailleurs ? Pour répondre à cette question nous nous sommes basés sur le dernier Baromètre Expat Communication (2022) et de nombreux témoignages d’expatriés. 4 explications principales :

1 VIVRE UNE AVENTURE FAMILIALE

Étonnement, ce n’est pas le travail ni la carrière professionnelle qui pousse PRIORITAIREMENT les Français à faire le choix d’une vie à l’étranger. Mais l’aventure humaine et familiale que leur offre l’expatriation ! Découvrir une nouvelle culture, de nouveaux paysages, vivre selon un nouveau mode de vie et une nouvelle philosophie de vie. Les Français de l’étranger semblent portés par le besoin ou l’envie de renouveau et de dépaysement. Pour beaucoup, c’est une chance inouïe de vivre des expériences enrichissantes, voire même, de concrétiser un rêve. Et pour 86% des sondés, les enfants le vivent très bien et assez bien. Aux yeux des parents, les principaux avantages pour l’enfant sont l’ouverture d’esprit et les capacités d’adaptation que les jeunes développent.

UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE

L’étude révèle donc que si l’on part, c’est d’abord pour vivre différemment dans un nouvel environnement, et ensuite pour vivre mieux et gagner en confort de vie. Le niveau de satisfaction est stable depuis 3 ans (64% en moyenne) malgré le Covid. Logement, accès à internet, climat, intégration font partie des points positifs soulignés par les sondés. À contrario, l’accès aux soins et le coût de la vie sont souvent des freins ou des difficultés du quotidien (à garder en tête quand on choisit son pays d’expat).

LA PROGRESSION DE CARRIÈRE

Envoyer un salarié dans l’une de ses antennes à l’étranger, cela représente souvent de nouvelles responsabilités pour l’employé. C’est aussi un gage de confiance. Voilà pourquoi, s’expatrier est synonyme de promotion et d’évolution de carrière. Pour le conjoint suiveur, cela peut aussi être le cas s’il souhaite sortir de sa zone de confort en trouvant du travail sur place, à distance avec une entreprise française, en se formant en ligne pour acquérir de nouvelles compétences, en se lançant en tant que freelance ou dans l’entrepreneuriat. Pour les étudiants en ERASMUS, les PVTistes et les jeunes actifs : c’est une plus-value indéniable pour leur CV et leur parcours professionnel. Cela dénote pour les recruteurs d’une belle énergie, d’une soif d’évolution et d’une bonne capacité d’adaptation.

L’EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE INTERCULTURELLE

Les Français s’expatrient pour développer leurs compétences : acquérir de nouvelles aptitudes relationnelles, faire preuve de résilience, d’ouverture au monde et à la différence, etc. Cet état d’esprit, ces compétences interpersonnelles et interprofessionnelles sont très appréciées par les entreprises. Même si les compétences techniques ou les savoir-faire restent importants, les soft skills (savoir-être) sont tout autant recherchés.

MAIS ON S’EXPATRIE AUSSI POUR BIEN D’AUTRES RAISONS

L’expatriation a plus d’un visage et il ne serait pas honnête de parler d’expatriés en se contentant d’évoquer ces familles et couples envoyés à l’étranger par une société. Nombreux sont les Français de l’étranger à avoir décidé de tout plaquer du jour au lendemain ou presque pour tout recommencer ailleurs, vivre enfin la vie dont ils ont tant rêvée dans un pays dont ils sont tombés amoureux lors d’un séjour. Il y a ceux qui rêvaient de tout vendre et de parcourir le monde sans date de retour (nomades digitaux pour la plupart) et qui ont sauté le pas, ceux qui sont partis, car le système éducatif français ne convient pas à leur enfant, ceux pour qui la vie en France est devenue trop chère et qui choisissent des pays où le coût de la vie est très bas pour gagner en confort. N’oublions pas les étudiants qui s’expatrient pour réaliser leurs études supérieures en Europe ou à l’international et les retraités qui décident de partir vivre toute l’année ou plusieurs mois ailleurs pour profiter d’un meilleur climat et d’une vie moins chère (Espagne, Maroc, Tunisie, etc.). Et même s’ils sont minoritaires, les expatriés sont aussi ceux qui souhaitent retrouver leur pays d’origine (les binationaux) et leurs racines et les personnes en quête d’une fiscalité plus avantageuse à l’étranger.

Notre conseil : filez vite voir sur YouTube le docu-film ExpatGeneration pour découvrir 14 visages et autant d’expériences d’expats ! Ils sont tous partis pour des raisons différentes.

25 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
INTRODUCTION
Balielo Jr.
© PexelVidal
3 4 2

BIEN CHOISIR SON PAYS D’EXPAT

Une installation à l’étranger et une expatriation réussies reposent sur une bonne préparation en amont du départ. Objectif : éviter les ennuis financiers, les déceptions et les « si j'avais su »... Qu’on se le dise, il n’y a pas de ville parfaite ou de pays idéal. Nous avons tous nos propres critères, souhaits, envies, obligations et contraintes. Néanmoins certains points sont primordiaux pour tous.

ON NE PART PAS SANS CONNAITRE LE COÛT DE SON EXPATRIATION

Que vous soyez étudiant, PVTiste, retraité, salarié, entrepreneur, nomade digital, etc. ne vous laissez pas emporter par le côté exotique de l’expatriation. En France ou ailleurs dans le monde, vous allez devoir faire face à de nombreuses dépenses : logement, déménagement, alimentation, internet, forfait de téléphone, frais bancaires, protection sociale, école, loisirs, factures, etc. Calculer et connaitre le coût de la vie sur place est essentiel. Montez votre budget en amont en répartissant vos rentrées d’argent et vos charges. Trop d’expats partent en pensant bien connaitre ces contraintes budgétaires et finissent par rentrer, car ils ne s’en sortent pas financièrement. Des outils en ligne permettent de se projeter et de se rendre compte de la réalité du coût de la vie sur place. Avec le site lecoutdelexpat.com vous rentrez votre ville actuelle et la ville où vous allez résider et le simulateur vous indique la différence de coût entre les 2 villes et vous donne des détails sur le budget logement, alimentation, transport, factures et taxes, bar/restaurant, loisirs, vêtement. Même principe avec le site smart-expatriation. com qui calcule en plus les impôts, charges sociales des expatriés et à partir de votre salaire actuel, il détermine la rémunération équivalente à l’étranger nécessaire pour vous permettre de maintenir le même pouvoir d’achat dans le pays de destination ! Pensez à inclure une marge d'erreur pour anticiper les mauvaises surprises et variations de taux de change.

Bon à savoir : pour les jeunes qui partent seuls et n’ont jamais géré de budget, il y a budgetresponsible.fr pour les initier à la gestion financière !

2ON PENSE SON PROJET PRO EN AMONT

À moins de vivre sur vos économies ou d’avoir un conjoint qui gagne très bien sa vie sans que cela ne vous pose souci de dépendre de l’autre financièrement, bien se renseigner sur l’état du marché du travail est essentiel. Bien souvent quand on s’expatrie à deux, une personne du couple part avec un projet professionnel ficelé, un contrat de travail signé avant le départ. Mais pour le conjoint suiveur, la question de l’emploi est plus délicate. Mais rien n’est impossible et les chiffres du Baromètre 2022 d’Expat Communication le prouvent : 43% exercent une activité professionnelle ! 74% ont débuté leur recherche d’emploi une fois arrivés sur place. Parmi eux, 33% ont trouvé un post via une candidature spontanée, 17% grâce à leur réseau professionnel et 13% en répondant à des annonces locales. Beaucoup font aussi le choix de la reconversion professionnelle ou vont digitaliser leur activité !

Posez-vous très vite la question, explorez toutes les pistes, discutez sur des groupes Facebook, faites appel à des cabinets de recrutement international, visitez le site de l’Apec (section internationale) et le site de Pole Emploi International, formez-vous en ligne avant votre départ et trouvez en France vos premiers clients qui vous suivront, car seule prime la qualité.

Et n’oubliez pas de lire notre article page 84 : 11 pistes concrète pour travailler en arrivant à l’étranger.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 26
©
1 INTRODUCTION
PexelTatiana Syrikova

ON PREND EN COMPTE LA DISTANCE

Certaines personnes vivent moins bien l’éloignement avec leurs amis et leurs proches en France. S’expatrier dans un pays d’Europe, outre-Atlantique ou en Asie, ce n’est pas la même chose. Si les liaisons aéroportuaires sont nombreuses, le Covid a été un électrochoc pour de nombreux expats qui ont ressenti de plein fouet l’éloignement grande distance. Et c’est sans compter les coûts de transport à chaque fois pour rentrer en France. Quand on a le blues, prendre un billet d’avion pour rentrer quelques jours en France et recharger les batteries, cela compte !

ON N’OCCULTE PAS LA SÉCURITÉ, L’ÉDUCATION, LE CLIMAT, LA SANTÉ NI L’ENVIRONNEMENT

La sécurité politique et les tensions géopolitiques sont bien évidemment des facteurs à prendre en compte, encore plus lorsque l’on a des enfants. Pour de nombreux parents, l’éducation scolaire est primordiale et pour certains c’est l’occasion de prendre un nouveau chemin. La scolarité et l’apprentissage des connaissances diffèrent énormément selon les pays. Je vous recommande le numéro 9 du magazine « Innovation en Éducation » qui propose un tour du monde des meilleures idées éducatives. Avec les enjeux environnementaux actuels, certains feront de l’écologie, de l’habitat durable, du respect de l’environnement, des mobilités douces leurs priorités. Quelques pays et villes s’y prêtent plus particulièrement (Amsterdam, San Francisco, Curitiba, Vancouver, Reykjavik, Wellington). Environnement urbain ou espaces naturels : à chacun son choix, idem pour le climat (certains chercheront le soleil, d’autres le froid et la neige). Enfin, la question de l’accès aux soins, des coûts des frais médicaux et d’une bonne assurance santé est primordiale et pèsera dans la balance et le budget. Aux USA, les frais médicaux figurent parmi les plus chers au monde : une consultation chez un généraliste s’élève en moyenne à 190 USD, soit environ 170 € !

Notre conseil : au début de votre réflexion, pensez à consulter les classements en ligne des meilleurs pays pour s’expatrier puis effectuez vos recherches par vous-même et discutez avec des expats sur place via des groupes Facebook comme celui d’ExpertsExpats où vous retrouverez nos spécialistes !

27 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
3
4

LA RECETTE DU BONHEUR DES EXPATS HEUREUX

marina.serreribadeaudumas

marinaribadeaudumas

Réussir son expatriation et vivre heureux à l’étranger, on en rêve tous, mais quelle est la méthode de ces expats si happy qui s’affichent partout le sourire jusqu’aux oreilles ? Et si leur secret était la psychologie positive ? Explications.

OUI À LA PSYCHOLOGIE POSITIVE, NON À LA PENSÉE POSITIVE AVEUGLANTE !

Positivité, éducation positive, pensée positive, la « positive attitude » est aujourd’hui présentée comme la solution à tous les défis de la vie. Différentes théories de psychologie sont mobilisées dans les médias pour donner une base scientifique à cette approche. Pourtant cette vulgarisation repose sur une confusion qui peut avoir des résultats opposés à l’effet escompté. La psychologie positive n’est pas la pensée positive. La pensée positive consiste à se convaincre que tout va bien/que tout ira bien en se focalisant sur le bon côté des choses. La psychologie positive est une approche scientifique qui étudie les forces et qualités qui permettent aux individus de s’épanouir. Cette branche de la psychologie, parfois appelée science du bonheur, cherche à comprendre comment fonctionnent les gens heureux pour en tirer des leçons applicables à ceux qui ont naturellement moins de disposition au bonheur.

QUE NOUS APPREND

LA PSYCHOLOGIE POSITIVE POUR

L’EXPATRIATION ?

Alors que la pensée positive peut nous conduire à nier les difficultés futures ou présentes, la psychologie positive nous invite au contraire à anticiper les obstacles pour mieux les surmonter et les affronter lorsqu’ils se présentent.

1/ Anticiper les obstacles avant l’expatriation L’expatriation se prépare matériellement mais aussi psychologiquement. Pour éviter les déceptions mais aussi d’arriver dans un nouveau pays avec des œillères qui freineront notre adaptation, il est essentiel de réfléchir en amont à ses attentes. Comment j’imagine ma vie/celle de ma famille dans ce nouveau pays ? Quelle image ai-je de ce pays, de sa culture ? Qu’est-ce qui m’attire/me fait peur ? C’est en confrontant mes croyances avec la réalité que je peux me préparer à cette nouvelle vie et aider ma famille à faire de même.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 28 INTRODUCTION
PAR MARINA RIBADEAU DUMAS - crédits photos Marina Ribadeau Dumas, Andrea-piacquadio/Pexels, Fang-liu/Pexels, Ketut-subiyanto/Pexels, Mikhail-nilov/Pexels, Wendy-wei/ Pexels, Shvets-production/Pexels, photos non reproductibles
VIVRE
MIEUX
Let's be happy ! Let's be happy !

2/ Reconnaitre les difficultés, relativiser une fois sur place et au besoin demander de l’aide

L’expatriation n’est jamais un long fleuve tranquille et les difficultés font forcément partie de l’aventure. Si je ne peux rien contre cette situation, je peux toutefois changer la manière dont je vais la percevoir et réagir. Parler des difficultés rencontrées est une première étape pour prendre un peu de distance, il est donc essentiel de ne pas faire taire ces sentiments négatifs chez moi ou dans mon entourage. Une fois la difficulté exprimée, la psychologie positive nous offre des outils pour sortir d’une vision figée de la situation et nous aide à trouver des solutions. Reconditionner son cerveau pour sortir du biais de négativité qui nous pousse à focaliser notre attention sur ce qui va mal est un processus qui demande du temps et qui requiert souvent un accompagnement par un professionnel pour devenir effectif et durable.

INTRODUCTION

Boîte à outils

Le jeu de cartes La boite à outils de la psychologie positive, dispo sur www.positran.fr

Le livre 3Kiffs par jour de Florence Servan-Schreiber, aux éditions Marabout

Le podcast Psychologie

Positive Et Hypersensibilité / Coup de Booost de Laurie Ze

MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

Maman de 5 ans enfants élevés au 4 coins du monde, ancienne enseignante-chercheuse en sciences sociales, Marina est cultivatrice d’étudiants heureux et de parents zens. Avec un coaching basé sur les neurosciences et le passage à l’action, elle coach les 15/25 ans expats pour leur orientation scolaire, accompagne les jeunes et parents expatriés sur le chemin de l’épanouissement pour se libérer de leurs freins.

m.vappereau@expatez-vous.com

Moi, c’est Margot, j’ai vécu la face cachée de l’expatriation, celle qui fait mal. Suite à ça j’ai créé Expatez-Vous !

Pour éviter les pièges et te sentir bien à chaque étape de ton projet, retrouve-moi sur www.expatez-vous.com et réserve au plus vite ton rdv découverte pour que nous puissions déterminer ensemble l’accompagnement BIEN- ÊTRE qui te convient le mieux.

Qui pourrait croire que l’expatriation soit source d’autant de montagnes russes ÉMOTIONNELLES ?

Expatez-Vous ! t’accompagne dans cette transition vers l’étranger grâce à une préparation émotionnelle et personnelle avant le départ pour aborder tous les sujets cachés auxquels tu ne penses pas encore et assurer une expatriation sereine, grâce à un programme 100% personnalisé.

29 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER
Cliquez et commandez-le sur Lireka Livraison gratuite dans le monde
Anticipe la face
cachée de ton expatriation sans perdre de vue ton BIEN-ÊTRE .
www.expatez-vous.com
graphisme © Lesdessinsdemarion

PARTIE 1 :

S’EXPATRIER AVEC DES ENFANTS

PARCE QUE CHAQUE EXPATRIATION EST DIFFÉRENTE, PARCE QU’UN DÉMÉNAGEMENT DANS UN AUTRE PAYS EST DÉJÀ

DÉROUTANT POUR LES ADULTES, BIEN PRÉPARER NOS JEUNES ET LES PLUS PETITS À VIVRE CETTE TRANSITION EST ESSENTIEL.

Pas de langue de bois ni d’idéalisme : partir vivre ailleurs, c’est une sacrée aventure qui peut dès l’annonce provoquer une tempête d’émotions extrêmes au sein de la famille. On vous donne les clés pour positiver l’aventure avec le témoignage d’une maman multi-expat, 7 conseils vitaux pour bien se préparer en famille, des explications pour bien comprendre la psychologie de l’enfant pour vous permettre d’accueillir ses émotions lors de l’annonce du départ ou de la nouvelle destination et des tips et astuces pour nos ados et organiser une fête de départ.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 30

POURQUOI S’EXPATRIER C’EST BON POUR L’ENFANT ?

Marie est professeur d’anglais, elle est l’heureuse maman d’une fillette de 5 ans. S’expatrier, elle connait ! La famille multiculturelle aussi puisque son mari est originaire d’Inde, mais qu’ils parlent anglais entre eux ! Elle a suivi son conjoint aux USA en mobilité professionnelle 3 ans avant de rejoindre les Pays-Bas 3 autres années où elle a accouché, puis retour en France pour 3 ans à nouveau et les voilà maintenant à Londres. Cette pause voyage, elle l’a vécu comme un retour aux sources, mais c’était bel et bien une nouvelle expat pour sa fille qui a plus vécu à Amsterdam qu’à Paris. Elle nous parle des avantages de l’expatriation pour l’enfant et la famille.

RECRÉER UNE DYNAMIQUE

FAMILIALE ET RESSERRER LES LIENS

Bien souvent, happés par la routine, nous oublions parfois l’essentiel dans nos vies quotidiennes : passer vraiment du temps avec nos enfants, simplement pour partager de bons moments tous ensemble. Mais l’expatriation est à la fois un chamboulement et un déracinement qui imposent une perte totale des repères pour chacun des membres : paysages, langues, culture, gastronomie, us et coutumes, fêtes identitaires, système scolaire, etc. C’est toute notre façon de vivre et notre rythme de vie qui se retrouvent ébranlés. La première et très heureuse conséquence de cette situation pas toujours évidente et qui demande de grandes capacités d’adaptation, est la restructuration des liens familiaux.

Un peu perdue bien qu’excitée par la découverte, la famille se recentre sur elle-même. Avec encore peu voire pas de liens tissés sur place, on visite le pays, on découvre son nouvel environnement et une nouvelle culture, on fait de nouvelles activités sportives et des sorties pour mieux appréhender ce nouveau cadre de vie, le quartier, la ville, la région et le pays. Il y a comme un air de vacances qui apaise ! Ainsi, s’expatrier c’est transformer le noyau familial en quelque chose de plus fort et de plus soudé. Avec l’éloignement, la distance, le manque des proches, les parents comme les enfants sont aussi souvent plus attentifs et empathiques les uns vis-à-vis des autres.

31 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
TÉMOIGNAGE
PAROLES D’UNE MAMAN EXPAT
PAR MARIE LEULIET - crédit photo Marie Leuliet, reproduction non autorisée
1

DEVENIR BILINGUE ET APPRENDRE LA RÉSILIENCE : 2 ATOUTS

POUR L’AVENIR DES PETITS

S’expatrier permet aussi aux enfants d’acquérir une richesse extraordinaire. En découvrant une nouvelle culture, école, langue étrangère, façon de vivre (parfois à l’opposé de leurs habitudes), les enfants vont devoir faire preuve d’une immense capacité d’adaptation. Ils vont développer également leur oreille et leur sens de l’observation pour devenir de vrais caméléons. Certains plus que d’autres devront s’efforcer d'aller vers les autres, laisser leur timidité de côté pour se faire des copains.

Pour moi, s’expatrier c’est sortir de sa zone de confort, dépasser ses peurs et partir à la découverte de l’autre et du monde. Voilà un magnifique projet, non ? On pourrait résumer cela en un mot avec le terme RÉSILIENCE, cette capacité de sortir de sa coquille et de rebondir. S’expatrier, c’est un tremplin, c’est devenir un enfant de troisième culture : tous ces changements et ces découvertes feront d’eux des citoyens du monde, plus ouverts d’esprit, plus respectueux de la différence et plus aptes à affronter des situations inconnues. Ils apprennent à vivre avec et dans la différence, à accepter et respecter ce qui est loin de leurs schémas habituels sans jugement, sans se demander si c’est mieux ou moins bien, mais simplement en l’acceptant tel quel. S’expatrier avec un enfant, c’est le doter de plus de cordes à son arc : le bilinguisme, une identité pluriculturelle, la capacité d’adaptation, l’empathie, le respect. Autant de valeurs, d’outils et de traits de caractère tellement fondamentaux dans ce 21e siècle.

Le conseil de la rédaction : intégrez dans vos nouvelles habitudes de vie (routine matinale ou du soir) le yoga pour enfant et des exercices de respiration.

VIVRE À L’ÉTRANGER BOOSTE LEUR CONFIANCE EN EUX

Il faut également dire que s’expatrier, c’est aussi devenir l’étranger. Ce n’est pas une place évidente : elle impose beaucoup d’efforts personnels en puisant en soi des capacités d’adaptation qui permettront de s’intégrer et de se créer de nouveaux repères. Dans certains pays où les modes de vie sont aux antipodes des nôtres, il faut faire avec le choc culturel : un bel exercice d’équilibriste qui consiste à « se fondre » dans ce nouvel environnement sans renier ses origines ou son identité. Nos enfants sont des superhéros !

Devoir s’adapter, puiser en eux d’autres ressources qu'ils ignoraient avoir est une grande leçon de vie, une bonne chose pour leur avenir et pour booster leur confiance en eux. Rien de tel en termes de développement personnel ! Par moment ils affronteront des torrents faits de difficultés de l’expatriation : angoisse, stress, solitude, blues, manque de la famille, mais elles sont naturelles et font partie du processus lié à l’annonce, au départ, à l’installation, à l’adaptation.

Mais soyez rassurés en laissant le temps au temps, avec tout l’amour porté les uns aux autres, avec parfois le coup de pouce d’un coach, parents et enfants en ressortent grandis et épanouis ! Nombreux sont les jeunes à être réticents à l’annonce du départ et avoir ensuite du mal à envisager un retour en France.

Jeu concours

COMPRENDRE QUE L’ON A PLUSIEURS VIES DANS UNE SEULE ET QUE LE MONDE LEUR APPARTIENT

S’expatrier rime souvent avec nouveau départ et changement de vie : nouvelle maison, nouveau quartier, nouvelle école. Quand on arrive quelque part, personne ne nous connait et même si cette perspective peut paraitre angoissante en un sens, c’est aussi une opportunité de tout recommencer et de se réinventer. Changez de regard sur les choses ! Forcez-vous à voir tous les aspects positifs, c’est primordial pour le moral des troupes ! Dans le pays d’adoption, personne ne connait notre passé et personne ne s’en soucie vraiment. Ce qui compte est l’image que l’on renvoie à l’instant « T ». Prouvez-leur qu’ils peuvent se réinventer, repartir de zéro, se créer une nouvelle vie dans leur vie, se découvrir des envies, des passions, des traits de caractère insoupçonnés. Un déménagement à l’international est un tremplin, une chance unique ! S’expatrier, c’est une page blanche et la possibilité pour chaque membre de la famille d’avancer sans tomber dans les mêmes pièges que par le passé.

SE DÉCOUVRIR DE NOUVELLES COMPÉTENCES ET EXPLORER DE NOUVEAUX HORIZONS

4 5

Dans la continuité, je voudrais insister sur ces nouvelles expériences et l’importance d’explorer de nouvelles pistes, de concrétiser des envies ou des rêves ! L’expatriation est une chance vraiment inouïe pour l’enfant de sortir de sa zone de confort en s’essayant par exemple à de nouveaux sports : arts martiaux en Asie, plongée sous-marine en Océanie, baseball aux USA patinage artistique ou hockey sur glace au Canada ! Vivre de nouvelles expériences leur permet de croire en eux et est essentiel à leur développement personnel, à l’estime de soi.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 32
2
Des albums jeunesse 3/8 ans de la collection « Globe-trotteurs même pas peur » à gagner sur nos réseaux sociaux !
3

ESSENTIAL TIP # 1

IL Y AURA TOUJOURS UN AUTRE AMI, UNE

FORCE NOUVELLE.

POUR CHAQUE FIN,

IL Y A TOUJOURS UN NOUVEAU DÉPART.

C'est aussi cela être déraciné : faire du changement un tremplin pour se découvrir sous un nouveau jour, faire preuve de résilience.

33 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG TÉMOIGNAGE

5 questions à la créatrice du Réseau Psy Expat

Parce que partir vivre à l’étranger est une magnifique aventure, mais qui demande de relever bien des défis surtout pour une première expatriation, j’ai interviewé la cofondatrice du Réseau Psy Expat. Je lui ai posé 5 questions essentielles pour préparer le départ en famille.

ADELAÏDE LEFÈVRE

ENTRETIEN AVEC LA COFONDATRICE DU RÉSEAU PSY EXPAT

PAR EMILIE TRIOLO - crédit photo : Adelaïde Lefèvre, reproduction non autorisée

Spécialisée en psychologie de l’expatriation et dans l’accompagnement des plus jeunes, Adelaïde Lefèvre, la cofondatrice du Réseau PsyExpat accompagne depuis des années les « enfants de troisième culture » : ceux qui grandissent dans la mobilité internationale et construisent leur identité dans un environnement multiculturel différent de leur pays d’origine. S’expatrier, elle sait ce que cela

signifie. Sa toute première fois, c’était il y a plus de 10 ans. Elle a vécu à Bruxelles, Bangkok et Manille où elle exerce depuis 2014. Elle est aussi maman de 2 filles de 15 et 12 ans qui sont nées en France, mais qui ont grandi à l’étranger. Elle nous livre une précieuse approche psychologique pour nous permettre de mieux comprendre les mécanismes psychiques et psychologiques des jeunes.

LE RÉSEAU PSY EXPAT, C’EST QUOI ?

Psy Expat est un site web qui fonctionne comme un annuaire en ligne dans lequel sont référencés de nombreux psychologues spécialistes des questions de l’expatriation. Vous y trouverez des professionnels français et francophones établis aux 4 coins du monde et qui réalisent des consultations en face à face ou à distance par téléphone ou par Skype auprès d’expatriés.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 34 PSYCHOLOGIE
EXCLUSIF

C’est la grande question que se posent les expats parents, encore plus pour une toute première expatriation...

Comment annoncer un départ à l’étranger, un déménagement à l’international ? Quand et comment dire à un enfant que l’on part vivre ailleurs ? Y a-t-il un bon moment ou un cadre idéal pour le faire ? Quels mots choisir ?

Tout va dépendre de l’âge de l’enfant, car le rapport au temps est différent en fonction des âges. Un petit de 3 ans ne conscientise pas et ne se projette pas de la même manière qu’un jeune de 10 ans ou même un adolescent. L’expatriation est avant tout une décision d’adultes donc il est important que ces derniers soient moteurs dans ce choix de vie et qu’ils soutiennent les questionnements des plus jeunes. Ils devront aussi être conscients que chacun est différent et que la fratrie ne rentrera peut-être pas tout de suite dans ce projet.

Je conseille souvent aux parents de les préparer étape par étape, en évitant des effets d’annonce qui peuvent être parfois un peu violents et anxiogènes : parler d’abord de ce « futur » avec des mots simples en énonçant les raisons de cette envie de départ (ne pas seulement évoquer la raison professionnelle). Il est important de ne pas attendre le dernier moment, car les petits vont avoir besoin de se préparer au changement : dire au revoir, se représenter la séparation, etc. Cela demande du temps et le temps psychique est plus long que le temps réel. Il n’est pas non plus nécessaire d’en parler constamment au risque que le présent en soit envahi et qu’il ne puisse pas continuer à profiter de chaque instant ici même. Il n’y a pas de règle préétablie sur le meilleur

timing, mais ils peuvent se référer à ce qu’ils ressentent. Faites-vous confiance en tant que parent et suivez ce qui vous semble le plus juste pour vous et votre famille. Par ailleurs, dissimuler le projet à ses enfants peut aussi créer du stress et engendrer des incompréhensions chez eux : sentiment d’exclusion, culpabilité, perte de confiance.

En ce qui concerne le contenu du discours relatif à cette première expatriation, il est important d’être en accord avec soi-même tout en choisissant les bons mots, ceux qui feront écho aux plus jeunes. Il est important de dire ce qui changera : le pays, la langue, l’établissement scolaire, etc. Mais également ce qui ne changera pas : ses parents seront là et l’aimeront de la même façon, il ira à l’école. Ces grands éléments de son quotidien resteront. En parlant ainsi, il peut plus aisément se représenter sa nouvelle vie. Montrer des photos de la ville, de la maison, de l’école est un bon moyen de l’aider à construire psychiquement le projet. Le livre « Ulysse Petit Expat » est un très bon support pour vous aider à parler de cette première installation à l’étranger avec eux. De plus, il est important de ne pas idéaliser ce projet et d’en donner une image réaliste afin d’éviter au rêve de se confronter trop violemment à la réalité lors de votre arrivée dans le pays. Enfin, laissez-le s’exprimer, écoutez-le, demandez-lui ce qu’il en pense : ce sera une manière de le rendre actif dans ce projet parental.

? En effet, on ne s’adresse pas de la même manière à un petit de 2 ans, de 6 ans ou de plus de 10/12 ans, non ? Que conseillez-vous aux parents ?

De 2 à 4 ans, il percevra l’excitation du départ à la maison, mais ne réalisera vraiment le changement que lors de son arrivée. Dans la préparation de cette grande première, il sentira le stress, mais ne réalisera pas qu’il devra tout quitter. À ce jeune âge, on se sent sécurisé par son environnement familial, donc en cette période de transition il pourra être déstabilisé par le changement de rythme de vie et le stress autour de lui.

Entre 5 et 10 ans, il réalisera davantage le changement en amont, il faudra donc veiller à le rassurer tout en étant transparent avec lui. Pour un adolescent, cela est bien différent, car pour lui sa sécurité affective, c’est son groupe d’amis, il pourra donc avoir des réactions très négatives ou opposantes au projet. Je pense qu’il est à la fois important d’en faire un projet familial, mais également que chaque individu puisse s’approprier spécifiquement cette première expatriation. Je vous conseillerais donc d’alterner avec des échanges tous ensemble où chacun peut s’exprimer au sein du groupe. Mais aussi de réserver des temps plus personnels où chacun pourra s’exprimer à cœur ouvert. L’enfant aura besoin d’être rassuré et mis en confiance sur ses capacités à gérer cette nouvelle situation.

35 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG 2 DOSSIER
1
Au sein de la fratrie, comment gérer les différences d’âge pour annoncer le départ
“Les enfants expatriés ont la particularité de vivre des séparations répétées du fait de leurs déménagements fréquents : leur monde psychoaffectif se développe différemment de ceux restés en France”
Cliquez
et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

Une première expatriation peut être perçue comme un immense chamboulement et une formidable aventure pour chaque membre de la famille… Quelles sont les réactions auxquelles les parents doivent s’attendre de la part de leur(s) enfant(s) lors de cette annonce ? Peut-on estimer que plus ils sont petits, mieux l’annonce est vécue ? Et y a-t-il des âges plus faciles que d’autres pour vivre une première expatriation ?

L’enfant peut avoir des réactions très vives (émotivité, pleurs, agressivité, rejet, opposition, anxiété), mais cela ne veut pas nécessairement dire que l’expatriation se passera mal. Par ailleurs, certains ne vont pas réagir tout de suite, mais réagiront à l’arrivée dans le pays (anxiété, régression, baisse d’estime de soi, anorexie, etc.). Il est important d’être conscients en tant que parent qu’une première expatriation implique un changement de vie et peut provoquer un sentiment d’insécurité alors que son besoin fondamental est la sécurité !

Il est difficile de faire des généralités sur ces questions, car on observe de nombreux cas de figure. Cependant, il est vrai que l’adolescence peut être une période plus difficile (elle est déjà en soit un moment de fragilité) du fait que l’adolescent construit son identité au contact de ses amis. Il est très proche de ses copains et a besoin d’eux pour se construire. Cependant,

j’ai vu des ados qui étaient très positifs au changement, car ils étaient peu épanouis dans leur vie en France ou des très jeunes qui le vivaient difficilement. La manière dont les parents vont vivre et présenter ce changement est évidemment à prendre en compte, car on observe souvent des réactions émotionnelles en ricochet du parent à l’enfant.

Dans le cadre d’une première expatriation,

pouvons-nous essayer de mieux les préparer à ce grand changement de vie ?

L’aider à cultiver la confiance en lui est évidemment un essentiel qui lui permettra de se sentir capable de rebondir face à cette situation déstabilisante. Rappelez-lui les autres moments durant lesquels il lui a fallu puiser en lui les ressources pour surmonter des difficultés : c’est un bon moyen de lui rappeler qu’il est capable. Face au découragement ou à la tristesse, maintenez vos rituels et vos habitudes familiales : ce seront de formidables repères qui équilibreront l’inconstance de cette situation. On pourra également le soutenir avec l’utilisation de supports du type « journal » ou même blog qui lui permettront de raconter ce qu’il vit, de le partager et de garder le lien présent. À l’arrivée sur place, je conseille souvent d’inviter rapidement un copain pour jouer à la maison afin de stimuler la mise en place des nouveaux liens.

Tout d’abord, l’adulte devra constituer sa boite à outils : les maitres-mot seront créativité, communication, patience, écoute pour gérer avec bienveillance les moments de tension de cette grande aventure. Adopter une attitude « coach » permettra au petit de se sentir à la fois soutenu et écouté. Parallèlement, il ne faut pas avoir peur des moments de blues, ne pas les éviter à tout prix, car ils sont aussi importants pour que l’angoisse, la nostalgie, la tristesse puissent s’exprimer. Et quand on n’y arrive pas seul, il est important de ne pas hésiter à demander l’aide d’un professionnel de notre réseau Psy Expat. Faire intervenir un tiers sera un moyen d’éviter qu’une situation ne se crispe et mette en danger l’équilibre psychoaffectif de la famille.

Pour une première installation à l’étranger ou lors du retour en France, n’hésitez pas à opter pour le coaching ou un accompagnement avec un professionnel du réseau Psy Expat. Leur intervention peut s’avérer salvatrice. Ils peuvent apporter soutien et conseils précieux à toute la famille ou à un membre en particulier à chaque étape du processus de votre vie à l’étranger.

www.reseau-psyexpat.com

INFOS PRATIQUES

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 36 4 5 PSYCHOLOGIE
3
comment nous, adultes,
En tant que maman expat, avez-vous un dernier conseil pour les (futurs) expats parents ?
psychologues - psychothérapeutes psychiatres - psychanalystes
www.reseau-psyexpat.com adelaide.psychologue@reseau-psyexpat.com

7 conseils vitaux pour annoncer le départ

1 2

EXPLIQUER QUE LA FAMILLE, C’EST LEUR MAISON

Il n’y a pas de bon ni de meilleur moment pour leur dire que l’on déménage dans un autre pays. Mais expliquer et parler aux enfants de ce qui attend la famille, c’est déjà les inclure dans ce projet de vie et leur faire comprendre que bien évidemment ils font partie de ce tout et que leur place reste entière et identique même si le cadre et le décor vont changer du tout au tout. À mon sens, il est très important de leur faire comprendre que leur maison reste avant tout la famille elle-même, que l’on soit ici en France ou ailleurs dans le monde.

POSITIVEZ LE DÉPART ET SOYEZ FRANC AVEC L’ENFANT

Partir vivre à l’étranger demande de relever bien des défis, mais nombreux sont les témoignages de familles expatriées soulignant qu’à l’annonce du départ leur enfant était d’abord opposé, fermé, voire hostile. Le temps faisant son œuvre, une fois la colère et l’angoisse passées, rares sont les jeunes qui ne s’épanouissent pas dans cette expérience.

Positiver le discours permet de faciliter le départ, de créer une belle émulation et d’embarquer la famille autour d’un projet commun tout en resserrant les liens entre les membres.

Très souvent, cet évènement ressoude le noyau familial et permet à l’enfant de s’embarquer plus facilement dans l’aventure et d’obtenir son adhésion. Soyez franc et dites-lui que les ressentiments liés à ce départ sont tout à fait normaux et compréhensibles, que vous entendez et comprenez son état d’esprit. Pour le tranquilliser et l’apaiser, expliquez-lui que d’autres enfants de son âge sont dans la même situation et vivent exactement la même chose. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons créé la section « Zoom jeunes expats » dans ce magazine ! N’hésitez pas à lui expliquer que vous aussi vous êtes tiraillés entre la peur et l’excitation et que c’est bien normal. Rassurez-le avec vos mots, votre tendresse, vos gestes et votre amour : il doit savoir et sentir que vous serez toujours là pour lui, quels que soient l’endroit où vous habitez et les sentiments qui l’animent.

Faites-lui comprendre que le dialogue est primordial, qu’on ne doit rien se cacher si on veut prendre soin les uns des autres. Et surtout, amenez-le à positiver l’aventure : changer son regard sur les évènements sur ce que l’on ne contrôle pas est essentiel, cela permet de mieux vivre tout changement.

37 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
PÉDAGOGIE DOSSIER
PAR EMILIE TRIOLO - crédits photos Vlada Karpovich/Pexels –Florence Chabert d’Hières, reproduction non autorisée

PROPOSEZ-LUI DE CRÉER UN JOURNAL DE BORD

Vous pouvez lui proposer de tenir un journal de bord, un journal intime ou un journal de gratitude dans lequel il notera ce qu’il ressent et où il pourra lister tout ce qu’il a envie de faire, essayer, découvrir dans son nouveau pays. C’est la fameuse « fun do to list » dont parle Florence Chabert d’Hières dans son ouvrage « I’m a citizen of the world ». Dans ce carnet, il pourra écrire l’email ou l’adresse postale de ses amis pour garder le contact et demander aux copains, copines, cousins, cousines de lui noter des petits messages avant le grand départ. Il aura plaisir à les relire par la suite et dans les moments de blues. Il pourra aussi dessiner et coller des souvenirs de voyage s’il le garde tout au long de son expat. Proposez-lui de faire des recherches sur internet, de rentrer en contact avec d’autres

enfants expats sur place et pourquoi pas de mener une correspondance amicale. Il pourra parler à cœur ouvert et poser toutes les questions qui le taraudent ! C’est un support idéal, car en le relisant de temps à autre, il prendra conscience de ce qu’il a traversé, des étapes qu’il a franchies et cela boostera sa confiance en lui !

PARLEZ SCOLARITÉ AVANT LE DÉPART

L’école, c’est clairement leur monde, leur univers : ils y construisent leur avenir, leur vie sociale, leur identité et tout cela sans nous ! La question de la scolarité en expatriation est donc incontournable pour vous comme pour eux, quel que soit leur âge. Vous l’avez compris, un départ en expatriation c’est un monde qui s’écroule puisque cela signifie être d’abord séparé de

Florence Chabière d’Hières

Le Sri Lanka l’a vu naitre, mais c’est à Lyon en France qu’elle a grandi, adoptée par un couple franco-italien. Elle effectue sa scolarité dans des écoles internationales à l’étranger. Elle a ensuite vécu et travaillé aux USA, en Suisse, au Moyen Orient à Dubaï et est maintenant en Angleterre à Londres. Formatrice interculturelle et praticienne en Brain Gym, elle accompagne les enfants de troisième culture et leurs parents pour les aider à mieux vivre la mobilité internationale, pour que cette aventure d’expatrié permette à tous de trouver son identité ! Elle est l'auteur de "I’m a citizen of the world" (dispo en français et en anglais sur son site), une bible pour toutes les (futures) familles expats.

www.coach4expat.com

yourcoach4expat@gmail.com

coach4Expat yourcoach4expat

leurs copains et de leur meilleur(e-s) ami(e-s) Il est vrai que cette rupture est plus facile à vivre chez les petits que pour les 8/10 ans et +, car l’adolescence est une période déjà difficile en soi dans laquelle les relations amicales sont plus que prépondérantes. La petite enfance, elle, est d’abord marquée par la relation enfant-parent. Les parents restent les référents et le point d’ancrage de l’identité du petit alors que l’ado se construit en dehors de la cellule familiale. Pour autant, ne négligez pas la problématique de la scolarité pour les 3-8 ans. Changer d’école ou de fonctionnement sur le plan scolaire va engendrer, stress, peur, angoisse, questionnement. Encore une fois, discutez, créez un terrain libre pour communiquer et faites de votre enfant un acteur de sa scolarité : incluez-le dans vos discussions d’adulte : demandez-lui ce dont il a envie, car la scolarité en expatriation peut se faire de différentes façons (école française, école anglaise, école américaine, système scolaire local, double scolarité, enseignement à distance avec des organismes certifiés type CNED, Hattemer, Cours Légendre, Cours Pi, Cours Griffon, etc.), mais aussi en unshooling ((l’enfant n’est pas scolarisé, mais étudie à la maison librement selon ses envies et ses centres d’intérêts)

Pourquoi ne pas lui dire ce à quoi vous avez pensé pour lui et pourquoi cela vous semble la meilleure solution et laissez-le ensuite s’exprimer. Soulignez que rien n’est décidé, qu’il peut y réfléchir de son côté et que vous prendrez ensemble la décision. C’est une façon intéressante de procéder, car l’enfant devient ainsi acteur de sa propre expatriation et de sa scolarité.

Bon plan

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 38
3
10% de réduction sur votre consultation Coach4Expat si vous réservez en ligne avec le code "GoExpatGo" PÉDAGOGIE 4

VISITEZ VOTRE PAYS D’EXPATRIATION AVANT LE DÉMÉNAGEMENT

Parce que s’expatrier en famille, c’est entrer en territoire inconnu, l’idéal est en effet de pouvoir programmer des vacances dans votre prochain pays d’expatriation, à défaut un court séjour ou simple passage. L’idée est de proposer une transition et non une arrivée brutale (lorsque cela est possible). Cette phase de découverte avant le grand départ le jour J peut s’avérer salvatrice pour la famille, car elle peut enlever une pression énorme et supprimer le sentiment de faire le grand saut dans l’inconnu. En vacances on est plus détendu : l’esprit loisirs, bon temps passé tous ensemble (visites culturelles, découvertes gastronomiques et activités familiales diverses) permettent à l’enfant de se créer un album souvenirs positif et d’ancrer leur prochaine arrivée dans un contexte psychologique très favorable. Si vous avez déjà pu organiser votre future installation, prenez le temps de visiter votre futur quartier, rendez-vous dans l’établissement scolaire que chacun fréquentera bientôt, rencontrez déjà des expats et Français établis sur place pour tisser des liens en amont (via le réseau Fiafe ou UFE). Et quand bien même vous n’auriez ni le temps ni les moyens de réaliser ce voyage, farfouillez sur le net, trouvez des films, des dessins animés, des documentaires, des livres et guides de conversation pour découvrir les us et coutumes de votre pays d’accueil, pour apprendre en famille les rudiments de la langue et rendre ainsi le départ plus concret et l’adaptation plus facile.

JOUEZ-LA DUO POUR LES CARTONS, FAITES-LE PARTICIPER AU DÉMÉNAGEMENT

Un déménagement à l’international ou en Europe reste une transition peu évidente aussi bien d’un point de vue logistique que psychologique. L’impliquer dès le début apporte plusieurs avantages dont générer moins d’angoisse, car l’enfant a besoin de se projeter et connaitre les étapes à venir. Cela offre un cadre rassurant, une structure pour son esprit. Expliquez-lui les prochains temps forts : commandes puis arrivée des cartons, tri, rassemblement et empaquetages des affaires, départ des meubles, arrivée sur place de la famille puis du container ou du camion de déménagement. Si avez des petits de moins de 6/7 ans, n’oubliez pas que faire comme les grands est un jeu (c’est pour cette raison qu’ils aiment tant les jeux d’imitation – dinette, poupée, bricolage, etc.), et leur permet de prendre le contrôle, cela rassure et le valorise. La veille du départ, vous pouvez rappeler à vos enfants la façon dont va se dérouler la journée. Nous vous conseillons de donner un rôle à chacun pour qu’ils se sentent tous importants et qu’ils soient véritablement acteurs de l’expatriation familiale : n’hésitez pas à leur dire combien vous avez besoin de leur aide, que leur participation est précieuse.

Qui dit déménagement, dit valises. Préparer sa valise en sélectionnant ce dont chacun ne veut pas du tout se séparer est aussi une étape importante. À l’arrivée, chaque enfant pourra ainsi retrouver ses précieuses petites affaires, le temps de déballer/d’attendre tout le reste. Ne manquez pas notre article « On met quoi dans sa valise de jeune

expat ? » proposé plus loin. Et puis amusez-vous avec les cartons : petits, jeunes et ados adoreront écrire et dessiner dessus. Laissez-les s’exprimer et les personnaliser : l’art-thérapie et l’écriture sont des techniques libératrices pour les émotions !

PRENEZ LE TEMPS DE DIRE AU REVOIR ET DE FAIRE UNE FÊTE DE DÉPART

Tous les professionnels de l’expatriation et les familles s’accordent à dire que ce temps des « au revoir » est primordial et précieux pour la suite et la réussite de l’expatriation. C’est une étape supplémentaire qui permet à chaque membre de faire son deuil et d’accueillir encore un peu plus l’expatriation. Psychologiquement, cette étape facilite la transition vie en France / vie à l’étranger. Voir notre article dédié.

39 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER PÉDAGOGIE
6 7 5

ESSENTIAL TIP # 2

SI VOUS

N’ESCALADEZ PAS DES MONTAGNES, VOUS NE POURREZ

JAMAIS PROFITER DE LA VUE.

Pablo Neruda, poète chilien

Grandir dans la mobilité internationale, déménager, quitter ses proches et ses amis, vivre dans un pays dont on ne connait pas la langue ni la culture sont autant de sommets à franchir qui rendent l’expérience plus riche et chaque membre plus fort et plus sûr de lui.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 40

ET NOS ADOS DANS TOUT ÇA ?

Vous souvenez-vous de la façon dont vous avez traversé l’adolescence? Si certains l’ont bien vécu, cela reste une période de transition et de chamboulement difficile sur le plan physique, émotionnel et psychique. Plus complètement enfant, ni tout à fait adulte : on se construit entre son cercle familial et ses amis, on tente de nouvelles expériences pris par le désir de liberté, de choix et d’acte et l’espace rassurant, mais parfois « étouffant » de la maison. Ajoutons à cela une expatriation et vous obtenez un combo explosif ! Mais heureusement, on a le livre à mettre entre vos mains et à offrir à votre ado !

« Journal d’une ado expatriée » est le premier roman jeunesse signé Véronique-Martin Place qui a connu elle-même l’expatriation avec ses enfants à Chicago, mais aussi en Norvège, au Sri Lanka et en Chine (contrée d’où elle a écrit ce livre).

Tout quitter et partir vivre à l’étranger avec sa famille, c’est ce que va connaitre Léa, cette jeune fille de 13 ans à qui l’auteure donne corps. La jeune fille qui vit seule avec son père en France (car sa maman a accepté un poste à Chicago) va voir le sol se dérober sous ses pieds à l’annonce du départ qui lui permettra pourtant de retrouver sa mère et une famille enfin unie, de l’autre côté de l’Atlantique. C’est sous l’angle du carnet intime, que Véronique nous emmène dans les méandres des pensées de cette adolescente, qui se présente à cœur ouvert. Une écriture qui permet de percevoir au plus près, toute la palette d’émotions auxquelles la fillette est en prises et qu’elle doit affronter.

Elle parle de sa vie routinière avec son papa en France,

l’annonce très « frontale » du départ, la déchirure que représente l’éloignement avec ses amies, la découverte de Chicago et de sa nouvelle école, le tout entre angoisse et excitation, des difficultés à s’installer dans un nouveau pays et à s’exprimer. Alors qu’elle était autonome en France, elle se retrouve perdue comme une petite fille que l’on est obligée d’accompagner. Elle évoque aussi avec justesse ce que c’est que d’être l’étrangère, les différences culturelles qui la mettent parfois dans des situations rocambolesques ou intimidantes. Elle raconte les petites victoires qui lui donnent chaque jour un peu plus confiance en elle, ses nouveaux repères et les efforts quotidiens qu’elle réalise pour parler parfaitement la langue et se sentir intégrée. Et c’est sans compter la fierté que l’ado ressent à se voir grandir et évoluer vers quelque chose qu’elle ne sentait pas capable d’être au départ… ! De quoi bien comprendre tout le processus d’expatriation et remonter le moral de nos jeunes.

writer-forever

www.writerforever.com

Roman disponible en version papier et numérique sur Amazon

Tu as entre 14 et 20 ans ? Tu as quitté la France et tu es expat ? Tu te sens parfois seule et un peu perdue, tes amis te manquent... L'association Little Big Sister aide les ados expatriées à mieux vivre l'adolescence à l'étranger en leur proposant le soutien d'une grande sœur un peu plus âgée que toi, avec qui tu pourra partager ce que tu vis et qui serait là pour t'aider à traverser ces moments.

www.littlesisterbigsisterproject.org littlesister.bigsister.project

41 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER ADOS
PAR ÉMILIE TRIOLO - crédit photo : Véronique Martin Place, reproduction non autorisée
« Un roman pour comprendre toute la palette des sentiments des ados expat. »

ON MET QUOI DANS LEUR VALISE DE JEUNE EXPAT ?

Experte en transition pro et perso, elle accompagne ceux qui partent vivre ailleurs pour faire de l'expatriation un changement positif. Multi-expatriée depuis 25 ans (Afrique, Russie, Moyen-Orient, Europe et Amérique du Nord), c’est aussi la maman de 2 ados qui veille au bien-être de ses enfants au fil des missions de son mari. Changer de pays en famille, elle sait ce que cela signifie et ce que cela implique en matière d’organisation. Première étape pour Nancy : identifier avec eux ce qui est essentiel, car ce qui est en container arrive plusieurs jours après votre arrivée.

nancybonamy

Leurs encas préférés

Dans un nouveau pays, il est difficile de trouver les gourmandises préférées de nos enfants. La nourriture est souvent un changement important en expat. En emmenant des petites réserves dont ils raffolent, vous adoucissez cette phase de transition et d’adaptation. Mon astuce : j’alterne entre nouveautés et encas de chez nous !

Un doudou ou autre objet de transfert

Pour les plus petits, le doudou a toute son importance pendant cette période de transition. Pour les plus grands, il peut s’agir d’un objet, d’un oreiller, d’un bijou, d’une photo, d’une lettre. Il s’agit d’avoir avec eux l’objet rassurant auquel ils sont tant attachés.

Une veilleuse ou lampe de poche

Quel que soit l’âge de l’enfant, les premières nuits dans une chambre et un logement méconnus peuvent être un peu angoissantes. Il est pratique de pouvoir brancher une veilleuse pour éclairer leur chambre ou le chemin vers les WC.

Des jeux de société pour resserer les liens

La majorité de leurs jouets arrivant plus tard, le logement semblera très vide, ce qui est déroutant pour les plus jeunes. Cette période de transition est l’occasion rêvée de jouer ensemble. On dit souvent que l’expatriation resserre les liens familiaux, c’est vrai, profitons-en ! Mon astuce : choisissez les jeux au format voyage ou version jeux de cartes car plus faciles à glisser dans la valise et vous pourrez en emmener plus. Pensez aux jeux de cartes basés sur le dialogue : c’est top en pleine transition, surtout pour les adolescents. N’oubliez pas les jeux qui ne nécessitent aucun matériel : vous connaissez surement le « Ni oui, Ni non », « le Pendu », etc.

Crayons, stylos & carnet

Ce sont des indispensables, car avec si peu vous aurez de quoi les occuper à tout moment ! C’est le moment de créer un journal de bord ou un carnet de voyage en mêlant dessin, écriture, etc. Inventez des acrostiches avec le mot EXPATRIATION. C’est un excellent moyen pour eux d’exprimer leurs émotions et d’avoir un échange en famille. Ce petit cahier restera probablement aussi un bon souvenir. Ils peuvent y coller leurs premières photos, tickets d’entrées aux attractions du coin, etc.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 42 ASTUCES
PAR NANCY BONAMY - crédit photo : Nancy Bonamy, reproduction non autorisée
www.nancybonamy.com nancybonamycoaching
nancybonamy

L’indispensable appareil photo

Impossible de ne pas le glisser dans une valise d’enfant pour un départ en expatriation. Voilà un excellent prétexte pour leur donner envie de découvrir leur nouveau pays et ensuite partager ces photos avec les amis et proches restés en France. Il leur donnera aussi des belles idées pour décorer leur nouvelle chambre.

Le carnet d’adresses des copains

Papier ou électronique à lui de choisir. Il pourra vite écrire un email ou envoyer une carte postale à ses proches. Selon leur âge, c’est l’occasion de leur ouvrir une adresse email et leur apprendre à utiliser Skype et autre système de messagerie instantanée pour communiquer avec la famille et les amis !

Livres & bandes dessinées

Rassemblez leurs livres et BD préférés, ajoutez un ou deux livres présentant votre destination et un guide de conversation grâce auquel il apprendra facilement les rudiments de la langue. Cela boostera sa confiance. Et puis raconter des histoires le soir ou durant le trajet : c’est un beau moment de partage.

De la musique

Ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ? Et la musique a le meilleur pouvoir de redonner de l’énergie et le sourire. Pour les plus petits, sélectionnez des comptines que vous apprendrez en famille, trouvez des chansonnettes qui leur permettront de s’immerger dans la culture de votre pays d’expatriation.

La musique peut être un excellent exutoire, elle sera l’occasion de faire la fête tous ensemble, de vous déhancher, de vous défouler et de rire et de s’amuser, bref de remplir de joie ce nouvel appartement !

De l’argent de poche pour les petits plaisirs

Glissez une petite enveloppe avec un peu d’argent dans la monnaie locale (passez au bureau de change avant le départ) pour leur offrir un peu d’indépendance pour des achats plaisir. C’est l’occasion de se familiariser avec la monnaie !

Leurs petits objets de décoration

Car le premier lieu à investir positivement sera la chambre. Ils apporteront une âme à cet espace qui va devenir le leur. Grâce à ces objets déco, ils se sentent plus vite chez eux, c’est une manière d’investir les lieux et de prendre possession de ce nouvel espace. Poster, cartes postales, étoiles qui s’illuminent la nuit à coller aux murs ou au plafond !

La surprise du chef

Je glisse toujours une surprise dans la valise de mes enfants. Je sélectionne avec soin un petit cadeau qui leur fera plaisir, que je leur donne à notre arrivée. Cela fait partie du rituel que j’ai créé et qu’ils adorent.

Le conseil de la rédaction : découvrez la collection « Bonhomme de chemin », une série de livres dans l’esprit Guide du Routard conçue pour les jeunes, idéale pour préparer l’expatriation. Il y a même des guides de conversation dans plusieurs langues étrangères !

www.bonhommedechemin.fr

43 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER ASTUCES

FÊTE DE DÉPART

De l’importance des au revoir

PAR CAROLE CHANE-SAM - crédits

photos : Carole CHANE-SAM (portrait) et Karine Pole du blog le-monde-de-k. over-blog.com (déco), reproduction non autorisée

LA FÊTE DE DÉPART, UNE TRANSITION IMPORTANTE

Dire au revoir et rassembler ceux qu’on aime et qui vont nous manquer, c’est important surtout pour les jeunes. C’est une étape qui marque la transition, la rend plus concrète et permet de cheminer psychologiquement vers cette nouvelle vie qui les attend. Nous avons confié cet article à une maman (4 enfants de 11 à 17 ans) multi expat (USA, Vietnam, Sénégal, Afrique du Sud) qui vit actuellement à Dubaï. Carole est experte en fêtes d’anniversaire et de départ. Elle organise pour sa petite tribu des fêtes pour chaque nouvelle expatriation et changement de pays.

À tout âge, il est important que votre enfant puisse dire au revoir correctement avant de quitter ce qu’il connaît. Il doit pouvoir concrétiser ses adieux, mettre des mots sur ses émotions, se souvenir de tout ce qu’il a aimé dans l’endroit qu’il va quitter et se projeter sur d’éventuelles retrouvailles pour adoucir le départ. Cela aidera également ses copains qui vont devoir rester à cet endroit sans lui. À l’approche de ce déménagement, vous êtes sans doute débordés par tous les préparatifs. Votre enfant perçoit votre stress, et cela amplifie le sien. C’est pourquoi lui organiser une fête de départ lui permettra de se concentrer sur ses propres émotions et ressentis et de clore ce chapitre de sa vie pour passer à la suite plus sereinement.

COMMENT ORGANISER LA FÊTE DE DÉPART ?

Pensez aux activités de cohésion type Olympiades pour créer une belle synergie, fous rires garantis. Pensez par exemple à faire un album photo, des vidéos ou un livre d’or. Vous pouvez aussi faire signer un drapeau du pays que vous quittez par tous les enfants, ce sera un chouette souvenir qui décorera la chambre du vôtre dans son nouveau pays. Côté gourmandises, pensez au traiteur, qui pour un budget raisonnable peut vous préparer un kit gâteau et petites bouchées salées et sucrées. Dépliez une grande nappe ou couverture par terre pour une ambiance pique-nique dedans ou dehors ! Ils vont adorer !

QUE PRÉVOIR AVEC

LA FAMILLE ?

www.anniversairesinoubliables.com

anniversairesinoubliables

anniversairesinoubliables

AnniversairesInoubliables

Cette fête peut être très simple, l’important c’est qu’elle ait lieu. Essayez d’organiser la fête de départ pour les enfants dans la maison déjà vidée de ses meubles. Ce seront vos derniers jours sur place, les déménageurs auront déjà tout emporté, vous aurez l’esprit plus libre et tout sera plus simple à gérer et vous aurez davantage d’espace pour les activités. Ou optez pour une fête à l’extérieur en plein air si la saison et la météo le permettent. Pour que ce soit vraiment facile, faites une seule fête pour tous vos enfants en même temps avec leurs amis les plus proches.

On peut prévoir un moment spécial avec la famille proche. Ça peut être tout simplement une sortie au restaurant, une journée balade ou une grande fête familiale où tout le monde s’amuse. On n’oublie pas de parler de quand on va se revoir, on propose à son enfant de faire un dessin ou un autre souvenir à laisser à ceux que l’on quitte. On prend des photos de ce moment qu’on pourra afficher dans la nouvelle maison. Faites des petites vidéos à revoir en cas de cafard, enregistrez des petits messages audios à réécouter plus tard, etc. On peut parler ensemble de ses émotions respectives : la tristesse de se quitter, l’excitation à la perspective de découvrir de nouvelles choses, l’impatience de savoir dans quel état d’esprit on sera dans un an, etc.

Profitez de chaque instant et du moment présent !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 44
PAROLE D’EXPERT
MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

PARTIE 2 :

S’EXPATRIER POUR ÉTUDIER OU ENTRER DANS LA VIE ACTIVE

PARFOIS, LA PREMIÈRE EXPATRIATION SE FAIT JEUNE, SEUL ET LOIN DE SA FAMILLE. MAIS QU’EST-CE QU’ELLE FAIT GRANDIR !

Erasmus+ ou PVT, voilà 2 possibilités de partir vivre à l’étranger plusieurs semaines ou mois pour apprendre une langue, voyager, découvrir une culture, étudier, se former ou travailler. Rare sont ceux qui regrettent leur expérience. Beaucoup la renouvellent pour en tirer le maximum d’avantages pour leur avenir.

TÉMOIGNAGE 45 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

ERASMUS+, MON AMOUR...

L’Auberge espagnole, voilà un classique du cinéma français que Cédric Klapish a adapté récemment en série (La Salade Grecque est dispo sur Amazon Prime depuis avril 2023) 20 ans après la sortie du film culte qui prônait la vie en communauté de jeunes Européens réunis à Barcelone en Erasmus. Erasmus+, c’est un programme accessible à de nombreux publics dans l’enseignement supérieur, l’enseignement scolaire, la formation professionnelle ou encore l’éducation des adultes. Et contrairement à ce que l’on pense, pas besoin de partir une année complète ! Eh oui, à tout âge de la vie on peut être dans une démarche de formation et trouver un établissement qui permet de bénéficier d’un séjour Erasmus+ à l’étranger, d’une durée de 2 semaines, plusieurs mois ou un an.

ERASMUS+ : UNE MULTITUDE D’AVANTAGES

Concrètement, partir en mobilité Erasmus+ permet de :

Maîtriser une langue étrangère. Il n’est pas nécessaire d’être bilingue pour partir en Erasmus+, c’est en parlant une langue étrangère que l’on progresse. Le programme Erasmus+ met à disposition des cours gratuits de langue sur la plateforme OLS.

Enrichir ses compétences et savoir-faire professionnels (techniques en pâtisserie, menuiserie, coiffure du côté des apprenants de la voie professionnelle…). Dans le cadre de la transition écologique, il est notamment intéressant pour les apprentis agriculteurs ou ingénieurs d’aller se former au contact de professionnels plus avancés du fait des conditions climatiques ou naturelles (apprendre à faire face à la sècheresse dans les métiers viticoles au Portugal, gérer la forêt plus durablement suivant l’exemple de partenaires en Slovénie ou en Finlande…).

Développer ses compétences transversales / soft skills. Notre agence a pu mesurer dans le cadre de la Note de l’Observatoire Erasmus+ n°12 que, un an après leur retour de mobilité Erasmus, plus de 80% des bénéficiaires estimaient avoir amélioré leurs compétences linguistiques, mais aussi leur capacité d’adaptation, leur ouverture d’esprit, leur capacité à travailler en équipe ou encore leur confiance en eux-mêmes.

Faciliter leur insertion professionnelle. L’entrée dans la vie active se fait plus rapidement (4 mois pour les bénéficiaires d’une mobilité encadrée, contre 5,5 pour les autres - Note de l’Observatoire n°21). Le CV Europass permet de valoriser ces compétences, il est traduit en 25 langues de l’UE et donne accès à des offres européennes.

LA FRANCE EST LE PREMIER PAYS D’ENVOI D’ÉTUDIANTS EN MOBILITÉ ERASMUS+ AVEC 136 000 JEUNES EN 2022, SOIT UNE AUGMENTATION DES DEMANDES DE BOURSE DE +139%

À partir de 2023, la mobilité Erasmus+ est reconnue dans le parcours des élèves de lycée général, comme c’était déjà le cas en lycée professionnel et dans les autres secteurs de formation. Les notes obtenues par l’élève à l’étranger sont transcrites dans le bulletin scolaire français, avec la « mention européenne et internationale » sur le diplôme du baccalauréat.

L'avis d' E xperts- E xpats :

Erasmus offre des opportunités tout au long de la vie. C’est aussi une solution pour les jeunes en situation de décrochage scolaire ou réorientation. Mais pas seulement : Erasmus+, c’est aussi une solution pour les adultes en reconversion professionnelle ou qui cherchent à acquérir de nouvelles compétences. On peut partir en programme Erasmus+, même hors système scolaire / une fois entré dans la vie active / en période de chômage ou d’inactivité pro pour des formations et stages à l’étranger. Si c’est une pause qui peut s’avérer salvatrice pour de nombreux jeunes, elle est souvent un tremplin pour les adultes !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 46
PAR L’AGENCE ERASMUS+ FRANCE - crédit photo Sophie Pawlak, images non reproductibles
ÉTUDES

Vidéos à découvrir en ligne

« Ils ont fait Erasmus » d’Isabelle Maradan et Stéphane Dugast, aux éditions De La Martinière. 30 témoignages et un guide pratique pour préparer et réussir sa mobilité.

Cliquez et commandez-le sur Lireka.

Livraison gratuite dans le monde

CONSEILS POUR BIEN ORGANISER SON ERASMUS+

Un projet de mobilité se prépare bien à l’avance. Pour connaître les opportunités offertes par son établissement, il faut s’adresser au référent ou service des relations internationales.

La bourse Erasmus+ varie selon le type de mobilité (études ou stages) et au coût de la vie dans le pays de destination. Elle est cumulable avec des aides de l’État et collectivités, et complétée par un complément inclusion pour les personnes en difficultés. Il est utile d’avoir les informations chiffrées pour définir son projet et son budget. On peut ensuite se renseigner sur le système de santé, les assurances, la téléphonie mobile, le logement… Des associations type ESN sont actives sur les réseaux sociaux et peuvent aider à préparer son arrivée sur place et commencer à échanger avec des pairs !

www.agence.erasmusplus.fr

Caractéristiques Erasmus Erasmus+

Année de lancement 1987

2014

Domaines et secteurs Enseignement supérieur, langues Emploi, formation professionnelle, compétences pros, enseignement supérieur et scolaire, sport

Public Étudiants + personnel académique Jeunes, adultes, demandeurs d'emploi, personnes en décrochage scolaire, en transition de carrière

Pays participants Pays membres de l'UE, EEE, Turquie Pays membres de l'UE, EEE, pays candidats à l'UE, pays partenaires mondiaux, soit plus de 120 pays

Durée des projets De quelques mois à un an De quelques jours à plusieurs mois

Types de mobilité

Bourses

Objectifs

Poursuite des études supérieures à l’étranger Mobilité d'apprentissage des adultes, stage professionnalisant, formation professionnelle, enseignement de la formation professionnelle (EFP), mobilité dans l’enseignement, échanges de jeunes, partenariats entre organisations

Possible pour couvrir une partie des frais de séjour et sous conditions

Favoriser l’apprentissage des langues, l’interculturalité et la citoyenneté via la mobilité

Possible pour couvrir une partie des frais de séjour et sous conditions

Offrir des opportunités d'apprentissage et de formation qui améliorent les compétences professionnelles et personnelles des participants, renforcent leur employabilité et leur adaptation aux besoins du marché du travail.

Bon à savoir : différents formats de mobilités existent pour les élèves : des séjours courts en groupe, des stages d’observation, mais aussi des séjours longs dans un autre établissement scolaire en Europe. Le top 3 des destinations Erasmus+ : l’Espagne, l’Allemagne et la France, mais Erasmus+ c’est plus de 120 destinations dans le monde !

47 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
À
... ÉTUDES
lire

ESSENTIAL

TIP # 3

LES VOYAGES FORMENT LA JEUNESSE.

Montaigne, philosophe du XVIe siècle

Erasmus+, PVT, année sabbatique, engagement auprès d’une association humanitaire, qu’importe… Ces expériences de vie, c’est d’abord un voyage avec soi-même, l’autre et le monde. Découverte d’autres façons de vivre et de penser, nouvelles expériences (semi) professionnelles en dehors de tous repères. Ces tranches de vie sont nécessaires à la connaissance, l’initiation, l’éducation. Ces premières expatriations permettent aux jeunes de mûrir en dehors de la sphère familiale.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 48

L’EXPATRIATION

EN MODE PVT

Crédits photos – MyLittleFrance, RODNAE Productions/ Pexels, Cottonbro studio/Pexels, Tim Douglas/Pexels, Andrea Piacquadio/Pexels, photos non reproductibles

Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, voilà les 3 pays les plus prisés par les jeunes en quête d’un PVT, ce fameux Programme Vacances Travail initié en 1975 par le gouvernement canadien. Depuis plusieurs dizaines de nations ont signé des accords bilatéraux pour développer cette initiative. Les jeunes Français peuvent choisir parmi 14 destinations mondiales (Japon, Argentine, Hongkong, Mexique, Brésil, etc.). En 2022, plus de 45 000 jeunes de l’Hexagone ont vécu leur première expatriation et expérience professionnelle étrangère grâce au PVT ! Mais pourquoi le PVT séduit-il autant ? Explications avec Maïtena, la responsable et fondatrice de MyLittleFrance, une agence spécialisée dans l’organisation de PVT en Australie. Elle accompagne et coache depuis plus de 13 ans les backpapercks pour leur PVT en Australie.

POURQUOI FAIRE UN PVT ? QUELS SONT LES AVANTAGES DE CETTE EXPÉRIENCE ?

C’est une expérience de vie assez unique, enrichissante et gratifiante sur le plan personnel et professionnel qui permet de vivre à l’étranger pendant 1 an (sauf Canada 2 ans et Australie 3 ans), et cela, c’est un vrai prolongement dans la culture locale, une véritable expatriation. Les jeunes de 18 à 30/35 ans vont découvrir

une nouvelle culture, améliorer leur anglais, rencontrer de nouvelles personnes, travailler dans des nouveaux environnements, acquérir de nouvelles compétences. Et il est clair que tout cela peut beaucoup leur apporter pour leur carrière future. Faire un PVT, c’est aussi grandir puisque le principe est de voyager et de gagner de l’argent. Quelle meilleure occasion que de se prendre en charge, de s’assumer et de subvenir à ses besoins tout en prenant du plaisir ? C’est principalement ce qui plait aux jeunes.

Enfin, il est facile d’obtenir son visa, quelle que soit la destination puisque le PVT a été conçu pour faciliter les démarches administratives grâce à des accords bilatéraux entre les pays. En Australie, pas de quota, on peut donc avoir un visa très rapidement, côté travail, l’Australie regorge d’offres d’emploi, il y a beaucoup de jobs proposés aux PVTistes. C’est essentiel quand on sait que l’on veut faire un PVT long. Vous l’avez compris, un PVT c’est juste une expérience incroyable qui fait grandir et évoluer chaque jeune, je le vois au quotidien.

49 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
TRAVAIL MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

EN QUOI LE PVT EST-IL UNE EXPÉRIENCE

VALORISANTE POUR LE CV ?

On enrichit son CV d’une ou plusieurs expériences professionnelles internationales, on travaille les langues étrangères au quotidien et on le voit bien, leur niveau d’anglais évolue considérablement en plusieurs mois sur place et il est clair que les compétences en langues étrangères sont très appréciées dans de nombreux secteurs d’activité, c’est clairement un avantage concurrentiel sur le marché de l’emploi. Les services RH et DRH recrutent de plus en plus à partir des soft skills, ces fameux « savoir-être ». Les capacités d’adaptation dont font preuve les PVTistes sont un atout précieux pour les employeurs ! Il faut savoir qu’en PVT ce sont surtout des petits jobs, pas forcément en lien avec les études réalisées ou les études supérieures envisagées ensuite, mais qu’importe, car quel que soit le job choisi, il les fait gagner en maturité et ils gagnent en nouvelles compétences. Cela reste une première expérience de travail à l’étranger qui peut leur ouvrir de belles possibilités par la suite comme développer leur envie d’études à l’étranger et de travail à l’international. D’ailleurs, beaucoup trouvent plus tard une place dans des entreprises multinationales.

POUR UN JEUNE QUI VIENT D’OBTENIR SON BAC, MAIS NE SAIT PAS QUELLE VOIE CHOISIR, OU UN JEUNE

QUI A CHOISI TELLES OU TELLES ÉTUDES

SUPÉRIEURES PAR DÉPIT, CAR IL NE SAIT PAS CE

QU’IL VEUT FAIRE DE SA VIE, EST-CE QUE LE PVT PEUT ÊTRE L’OCCASION DE SE TROUVER ?

Je pense que c’est justement le point fort du PVT et qu’à ce moment-là le PVT est une option intéressante pour ceux qui se sentent perdus après le bac ou qui cherchent à se réorienter professionnellement. On demande aux jeunes Français de savoir ce qu’ils veulent faire très tôt, mais beaucoup l’ignorent, les forçant à prendre une décision et une direction… Et si on leur laissait plutôt le temps de se découvrir, de tester de nouvelles expériences tout en les responsabilisant ? C’est ce que permet le PVT ! En 1 an, ils vont découvrir un nouvel environnement de travail, acquérir des compétences pratiques dans plein de domaines, comme l’hôtellerie, l’agriculture, la restauration. Ils développent des compétences de vie comme l’indépendance, la prise de décision, la gestion financière, la communication interculturelle. Et en dehors des heures de travail, ils vivent une période de pause et peuvent prendre le temps de se relaxer, de voir le monde et réfléchir tranquillement à ce qu’ils veulent faire, ce qui leur plait, ce dont ils ont envie au fond d’eux-mêmes. Le PVT permet de clarifier leurs objectifs, de déterminer dans quelle direction ils veulent aller pour leur carrière. Je vois beaucoup de changements de vie positifs chez mes clients à leur retour en France parce qu’ils ont gagné en maturité, parce qu’ils sont partis à la découverte

d’eux-mêmes. Ils repartent très souvent avec des projets et des objectifs professionnels à atteindre : ils peuvent enfin aller de l’avant sereinement.

COMMENT CHOISIR ET ORGANISER SON PVT ?

ET QUELS CONSEILS

POUVEZ-VOUS DONNER

AUX PARENTS ET AUX JEUNES ?

Il y a plusieurs critères à prendre en compte :

Les critères d’admissibilité et les exigences qui varient d’un pays à l’autre. Cela concerne les limites d’âge (par exemple en Australie c’est jusqu’à 35 ans, ce qui n’est pas le cas la plupart des autres pays). Il peut y avoir des restrictions sur des antécédents criminels, des exigences financières. Il faut aussi vérifier les options de travail : quantité d’offres d’emploi, niveau de salaire vs coût de la vie sur place, horaire.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 50
TRAVAIL

C’est important de prévoir un budget pour couvrir ses dépenses au début : transport, logement, nourriture, ne pas négliger l’assurance santé.

Pensez aussi à être minutieux en ce qui concerne les formalités administratives (visa, assurances, droit du travail, ouverture d’un compte bancaire, etc.). Renseignez-vous sur la sécurité et les risques potentiels dans chaque pays, comme on le ferait pour n’importe quelle expatriation en famille.

Faites attention à ce que vous voyez sur les réseaux sociaux, il existe bien souvent un fossé entre ce que l’on nous montre et la réalité sur le terrain. Trop de jeunes ont un coup de déprime les premières semaines, car ils ne se sont pas préparés correctement, ils s’attendent à ce que la vie soit comme en France ou comme sur les réseaux sociaux. C’est le fameux choc des cultures ! Coutumes locales, mentalités, langue, engagement et travail : la perte de repères est totale. L’adaptabilité à la culture ainsi que l’anglais sont 2 facteurs importants pour réussir son PVT. Un PVT c’est une expérience qui permet de sortir de sa zone de confort. C’est pour cela que des structures comme la nôtre sont importantes, nous sommes là à leur côté pour faciliter leur départ et leur arrivée sur place. En cas de problème nous sommes leur référent !

Nous expliquons d’ailleurs aux backpackers que les difficultés dont partie du voyage et de l’expérience et qu’un PVT ce ne sont pas juste des vacances…

Boîte à outils

www.diplomatie.gouv.fr/ section Services aux Français > Préparer son expatriation > Emploi > PVT

www.pvtistes.net et son appli gratuite à télécharger La BD « Québec Land » d’Edouard Bourré-Guilbert et Pauline Bardin, aux éditions Sarbacane

Des comptes Insta 100% PVT à suivre : remsaway blondiejulieblog

LES + D’UNE AGENCE DE SERVICE DE PVT : toutes les démarches administratives...

Visa, compte bancaire, cotisation retraite, numéro d’identification nécessaire pour travailler dans le pays local, carte sim, service courrier, prise en charge à l’aéroport, nuitées à l’arrivée chez le coach, aide à la recherche d’emploi, cours d’anglais, location de van, recherche logement, visites à l’arrivée.

www.mylittlefrance.com.au mlfaustralie mylittlefrance_australie

51 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
51 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

La Téléconsultation, où et quand vous voulez !

Une plateforme unique, animée par une équipe pluridisciplinaire. Nos spécialistes sont basés partout dans le monde, afin de couvrir tous les fuseaux horaires avec une grande flexibilité.

graphisme © Lesdessinsdemarion

PARTIE 4 :

S’EXPATRIER EN COUPLE

L’EXPATRIATION EST UNE BELLE AVENTURE À VIVRE EN COUPLE. ON DIT SOUVENT QU’ELLE RESSERRE LES LIENS ENTRE TOUS LES MEMBRES DE LA FAMILLE. MAIS PARFOIS, ELLE PEUT AUSSI METTRE À MAL L’HARMONIE ET L’ÉQUILIBRE ENTRE LES 2 PARTENAIRES, CAR C’EST AUSSI UN DÉNUEMENT TOTAL, UN ENSEMBLE DE PERTE DE REPÈRES.

Et si la mobilité professionnelle est une formidable expérience pour celui qui est muté ou a trouvé du travail, l’expérience peut être plus douloureuse et vive pour le conjoint suiveur. Mais à la rédaction d’Experts-Expats, on ne veut pas d’expatriation subie, juste des expatriations épanouissantes pour toutes et tous. Parce que s’informer et vous sensibiliser à ces problématiques vous permet d’agir en pleine conscience et surtout d’anticiper des situations compliquées. C’est une première étape pour prendre soin de vous et être à l’écoute d’autres expats qui peuvent avoir besoin d’une oreille attentive. Découvrez les conseils d’une coach et des témoignages inspirants de couples.

53 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
53 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

CHANGEMENTS DE RÔLE DANS LE COUPLE EN EXPATRIATION : COMMENT TROUVER UN NOUVEL ÉQUILIBRE

vivant dans le pays d’origine du mari). Malheureusement parfois cette situation peut aller très loin : dépression, anorexie, boulimie, alcoolisme. Il faut bien comprendre que lorsque l’on n’est pas bien, il est difficile d’être bien avec l’autre. Et que cette nouvelle situation peut provoquer stress et angoisse et nous rendre plus agressifs envers notre partenaire, voire provoquer une certaine jalousie. L’autre devient l’ennemi plutôt que le coéquipier.

Comment trouver sa place au sein du couple quand on est le conjoint suiveur, celui qui a tout quitté et tout perdu pour suivre sa moitié mutée ou qui a trouvé du travail à l’étranger ? Comment garder une harmonie et l’équilibre émotionnel au sein du couple quand tous nos repères ont disparu ? Esther Aline Kaiser, thérapeute en Allemagne pour couples binationaux et couples expatriés, nous donnent des pistes pour mieux vivre l’expatriation, retrouver nos sources, ce qui nous anime avant que le mal être s’installe et fasse voler le couple en éclat.

LES PRINCIPALES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Dans plus de 90 % des cas, l’expatriation impose aux femmes de quitter leur emploi puisque c’est souvent monsieur qui part en mobilité professionnelle avec son entreprise.

Si la majorité des femmes souhaitent retrouver du travail à l’étranger, la réalité est toute autre : seuls 43% des conjoints suiveurs reprennent une activité professionnelle. Résultat, plus de la moitié des femmes expats qui étaient actives en France et indépendantes se retrouvent avec le statut de « chargée de famille », sans emploi, à la maison à gérer toute la logistique et les enfants. Et si elles ne font pas la démarche de se constituer leur nouveau réseau pour vivre en dehors du noyau familial, le risque psychologique est important, elles peuvent avoir tendance à se renfermer sur elles-mêmes. Privées de leurs repères, sans activité professionnelle, dépendantes financièrement de leur conjoint, loin de leur famille, cette période peut s’avérer difficile à vivre. Beaucoup parlent de perte d’identité totale, d’autres évoquent l’énorme sacrifice qu’elles réalisent en s’expatriant. Ces difficultés peuvent mettre à mal l’harmonie du couple malgré l’amour que les personnes peuvent éprouver l’une pour l’autre. L’expatriation peut en effet changer la donnée au sein du couple : au-delà de la perte de confiance en soi, on peut avoir le sentiment de passer d’une relation d’égal à égal à un sentiment d’infériorité et avec la sensation de ne plus être à sa place… Certaines femmes évoquent même avoir l’impression de redevenir des petites filles parce que celles-ci doivent demander de l’argent à leur conjoint ou parce qu’elles ne maitrisent pas la langue de leur pays d’accueil et doivent donc demander à leur mari de l’aide pour prendre rendez-vous, emmener les enfants chez le médecin, etc. (comme je le constate souvent pour les couples binationaux

1e PISTE : LE DIALOGUE

Il est primordial au sein du couple de pouvoir dialoguer. Si au début d’une relation on choisit une personne pour sa force, ce qu’elle dégage, ce qui nous impressionne chez elle, le temps doit pouvoir permettre de nous révéler à l’autre tel que nous sommes. Cela signifie pouvoir construire la relation dans un sentiment de sécurité de lien et dans l’attachement inconditionnel, de trouver son chez-soi, sa patrie émotionnelle dans le cœur de son conjoint. Pouvoir se mettre à nu et évoquer ses faiblesses, sa vulnérabilité, pouvoir parler de comment vous vous sentez, de la perte totale de vos repères et du sentiment d’abandon auquel vous êtes empreint. N’oubliez pas qu’au sein d’un couple, le lien et l’attachement se créent dans la vulnérabilité. Plutôt que de mettre des murs pour vous protéger, vouloir cacher vos faiblesses et vous laisser porter par la situation, opter pour le dialogue permet de rétablir un équilibre au sein du couple. De plus, parler et s’exprimer permet de prendre du recul sur ce que vous vivez.

2e AXE : TROUVER VOTRE VALEUR INTÉRIEURE

Il est important de pouvoir tirer votre identité de ce que vous êtes et non de ce que vous faites. Cela signifie vous retrouver et vous reconnecter à votre valeur intérieure qui ne disparait pas lorsque vous vous retrouvez dans une situation de dépouillement et de vulnérabilité comme en expatriation.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 54
Avec Esther Aline Kaiser – crédits photos Esther Aline Kaiser et Arthur Brognoli/Pexels, photos non reproductibles MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com
www.esther-aline-kaiser.com CONSEILS

Réalisez que se sentir telle une petite fille ou envahie par une perte de confiance en vous ne représente qu’une facette de votre être déclenché par les défis de l’expatriation. Nous sommes chacun constitués de nombreux états différents. Ne vous confondez donc pas avec cette facette fragile, vous n’avez pas perdu vos valeurs ni vos facettes fortes ! Demandez-vous ce qui fait votre richesse, ce qui vous donne confiance en vous, ce qui vous anime et vous donne force, énergie et vitalité. Pour cela, rappelez-vous de moments concrets de votre vie, où vous vous êtes sentie en sécurité, bien avec vous-même et les autres, pleine de force et capable. Reconnectezvous aux sentiments, pensées et motivations de ce moment-là. Que pensiez-vous de vous-même, des autres et du monde ? Comment vous sentiez-vous dans votre peau, dans votre corps ? Quelles étaient vos motivations et émotions ?

Quand on devient le conjoint suiveur, le chargé de famille, il est essentiel de recréer un lien à sa propre valeur intérieure, de retrouver ses sources intérieures, car l’expatriation nous dépouille : repères, emploi, famille. Et comme dans nos sociétés l’emploi a une place prépondérante, sans emploi, on peut vite se demander qui l’on est et se sentir inutile. L’objectif est de retrouver force et motivation pour s’épanouir avec ou sans travail à l’étranger. Demandez-vous également ce qui vous empêche d’avancer dans cette nouvelle vie à l’étranger. Vous êtes créative ? Lancez-vous dans une activité manuelle. Vous

êtes empathique ? Donnez de votre temps à des associations. Vous avez besoin de nouveaux challenges pour vous sentir vivre ? Optez pour une formation et lancez-vous en freelance. Vous aimez l’évènementiel et le management ? Pourquoi ne pas organiser des cafés-rencontres avec d’autres femmes expats qui vivent la même chose que vous ? Peu importe le succès ou l’échec, seul compte le chemin, les compétences et les soft skills acquis ou développés. Le plus important étant d’être dans l’action, d’être et de se sentir vivre.

3e PISTE : S’OUVRIR AUX AUTRES ET PRENDRE DU TEMPS POUR SOI

L’équilibre du couple se joue aussi à l’extérieur du binôme. Car pour être bien avec l’autre il faut être bien soi-même, mais pour être bien dans ses baskets, il ne faut surtout pas s’enfermer dans sa bulle. S’ouvrir au monde et se construire en dehors du couple, c’est primordial. Toute femme expatriée devrait avoir son propre réseau d’amis et de connaissances. N’hésitez pas à retrouver des femmes qui sont dans la même situation que vous : partager son expérience permet de se reconstruire. Pensez aussi à réaliser des activités qui vous sont chères, que vous n’aviez pas le temps de réaliser en France ou que vous n’avez jamais pu faire auparavant par manque de temps. N’oubliez pas non plus que l’écriture, la peinture, la danse et le dialogue sont des façons de s’exprimer et d’extérioriser.

L’expatriation est une page blanche, personne ne vous connait : profites-en pour tester de nouvelles activités. N’oubliez pas que la solitude est une prison et que même un ermite ne choisit la solitude que pour vivre une relation plus étroite à Dieu. Sortez et rencontrez du monde pour vous retrouver vous-même.

4e POINT : FAIRE APPEL À UN COACH

Il vaut mieux le faire plutôt que trop tard, mais cela demande d’accepter la situation et d’accepter que l’on n’aille pas bien, ce qui n’est pas chose facile pour la majorité des personnes, et c’est bien normal. Abordez plutôt cette question sous un autre angle : ne dites pas « j’ai besoin d’aide », mais plutôt « je suis assez chère à moi-même pour me faire du bien et m’offrir un soutien adapté au défi de ma situation ». Réfléchissez comme un chef d’entreprise : quand celui-ci est face à une difficulté, il fait appel à un consultant ! Pour vous et votre couple, c’est la même chose. Mon conseil : n’attendez pas que la situation s’envenime, mieux vaut choisir un thérapeute ou un coach dès les premiers signes de mal être.

Pour aller plus loin : le livre du Dr. Sue Johnson : « Serre-moi fort, Sept conversations pour une vie entière d'amour »

et commandez-le sur Lireka.

gratuite dans le monde

Le conseil de la rédaction : vous ne savez pas où commencer pour rencontrer du monde ?

Découvrez les réseaux Fiafe Accueil et UFE, ce sont des points de rencontres francophones pour aider les expatriés à leur arrivée.

Ils sont tenus par des expats bénévoles pleins d’énergie qui vous proposent de nombreux rendezvous pour échanger, découvrir la ville, la région, partager de bons moments et des bons plans !

Plus d'infos sur www.fiafe.org et www.ufe.org ainsi que sur les réseaux sociaux des villes/pays où ils sont présents.

55 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER
Cliquez Livraison

L'expatriation a fait voler mon couple en éclat, car mon mari n'a pas supporté de me suivre. Lui, le grand directeur pensait trouver du travail en descendant de l'avion, mais en 3 ans aucun projet ne s'est concrétisé pour lui. Il a pris l'habitude de dénigrer ma réussite… Nous avons décidé de nous séparer, il est rentré seul pendant que je continue mon expatriation. Ça a été difficile, mais finalement cela m’a libéré mentalement et je performe au travail !

Audrey, expat en Suisse.

LE COUPLE À L’ÉPREUVE DE L’EXPAT

La vie n’est pas un long fleuve tranquille et l’expat l’est encore moins. Dans un couple, traverser les bas ensemble loin de sa patrie relève, cela peut être une épreuve. 5 femmes témoignent anonymement et en toute transparence des situations qu’elles ont traversées.

Nous travaillons tous les 2 de la maison : nous sommes 24h/24h ensemble. Ce n’est pas toujours facile, car c’est très différent de ce que l’on a vécu en France quand on se voyait le matin et le soir après le travail. Pour être tous les 2 du matin au soir, chaque jour de la semaine et le weekend, il faut s’aimer très fort, car on découvre chez l’autre des travers qu’on ne voyait pas en étant dans nos entreprises respectives. Mais au final, nous partageons plus de moments, nous sommes plus liés. L’expatriation nous a rapprochés et a fait de nous une vraie équipe.

Corine, expat en Pologne

"En stoppant ma carrière et me retrouvant chargée de famille, j’ai eu le sentiment de perdre ma place et mon autorité au sein du couple. J’ai retrouvé une certaine sérénité et un bien-être intérieur grâce à une thérapeute qui m’a poussé à explorer mes envies personnelles et professionnelles. Aujourd’hui, je vis mieux l’expatriation, car j’ai accepté de m’aider moi-même en m’offrant cette thérapie.

Adeline, expat en Croatie

Mon compagnon ne trouvait pas sa place à notre arrivée au Maroc. Je culpabilisais pendant qu'il essayait de me cacher son malaise. Heureusement, il a pu intégrer un accueil Fiafe, échanger sans avoir peur d’être jugé avec d’autres personnes qui vivaient la même chose et cela a été salvateur. Nous avons retrouvé une communication de couple et l'équilibre est rétabli ! Heureusement, car je commençais à considérer notre retour pour son épanouissement personnel.

Caroline, expat au Maroc

En partant vivre à l’étranger dans un pays dont je ne maitrisais pas la langue, je me suis sentie réduite au statut d’enfant. J’avais besoin de mon mari pour tout… C’était lourd à supporter, j’ai complètement perdu confiance en moi. Cette dépendance a été très dure à vivre. J’ai mis longtemps à remonter la pente et à retrouver une belle image de moi. C’est en me lançant à mon compte, en travaillant à distance pour des entreprises françaises que j’ai retrouvé ma place au sein de mon couple. J’ai décidé aussi de prendre des cours de langue pour maitriser les bases et me débrouiller seule pour les petites choses du quotidien. Pour le reste, je dépends encore de lui, mais j’ai gagné en autonomie.

Corine, expat en Russie

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 56 TÉMOIGNAGES
"
" "
“ “
“ “
“ “

PARTIE 3 :

S’EXPATRIER EN MODE PARENT SOLO/ DIVORCE

VIVRE À L’ÉTRANGER EN FAMILLE PUIS SE SEPARER DANS SON PAYS D’EXPAT, VOIL À UNE SITUATION PLUS COMMUNE QU’ON NE PEUT LE CROIRE MALHEUREUSEMENT. IL ARRIVE AUSSI QU’UNE ENVIE D’AILLEURS OU UNE PROPOSITION DE MUTATION

PROFESSIONNELLE À L’ÉTRANGER FASSE DÉRAILLER L’ÉQUILIBRE DU COUPLE.

Lorsqu’il est question de séparation à l’étranger ou de désaccord sur un projet de mobilité professionnelle, tout peut vite se compliquer. Plutôt que de cacher cette réalité, l’équipe d’Experts-Expats préfère vous donner des clés pour avancer et ne pas rester enlisé dans un mal-être ou dans une relation conflictuelle avec votre conjoint ou partenaire. Mais alors comment envisager de s’expatrier en mode parent solo ou parent divorcé, comment penser un retour en France seul(e) avec ou sans enfant ? Heureusement des solutions existent pour anticiper ces problèmes et gérer le plus en douceur possible cette « autre transition de vie ».

57 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

MEMBRE

Isabelle Tiné a 46 ans, elle est maman de 2 enfants âgés de 15 et 9 ans. C’est une ex conjointe d’expatrié qui a vécu 3 ans à Singapour (de 2012 à 2015).

Elle a connu le divorce suite à son expatriation 2 ans après la naissance de son dernier enfant et toutes ses conséquences sur sa vie personnelle, professionnelle et économique. Forte de ce vécu et parce qu’elle guide dorénavant d’autres femmes d’expatriés en difficulté qui vivent la même situation, nous avons fait appel à cette experte. Educatrice de jeunes enfants, elle accompagne également les parents en transition de vie en France et à l’international (naissance, déménagement, reprise du travail, burn-out, retour en France, séparation, post séparation).

C’est aussi l’administratrice de 2 groupes Facebook importants (Expats nanas séparées divorcées et Expats nanas back to France), l’ambassadrice de l’association

The Sorority Foundation à Nantes et la référente de la plateforme SAVE YOU dédiée aux femmes françaises établies hors de France victimes de violences conjugales et intrafamiliales (à découvrir en fin d’article). Elle nous livre de précieux conseils qui permettront aux conjoints suiveurs en cas de séparation à l’étranger de poursuivre et reconstruire leur vie sereinement grâce à une préparation en amont pour faire d’elle des femmes toujours libres et maitres de leur choix.

PAR ISABELLE TINÉ - crédits photos Isabelle Tiné, Jack-sparrow/Pexels, Enginakyurt/Pexels - photos non reproductibles

LA PLACE DES FEMMES « CONJOINT SUIVEUR », UN TABOU QUI NE DEVRAIT PAS L’ÊTRE

Mon expatriation aurait pu être une histoire classique : démission pour suivi de conjoint en 2011. Départ en famille à 3, retour à Nantes à 4 en janvier 2015. Mais au printemps 2016, nous décidons de nous séparer. Je découvre alors une autre facette de l’expat dont personne ne parlait : celle des séparations à l’étranger. Depuis 7 ans maintenant, je communique avec des femmes qui sont parties en famille et qui auraient aimé avoir des renseignements AVANT de partir s’installer loin de leur pays d’origine. Le partage, l’information font partie de mon ADN. Je remercie Emilie TRIOLO la créatrice de ce magazine de parler de ce sujet tabou que d’autres médias et structures préfèrent tairent. Trop de femmes

expats sont en souffrance alors qu’il suffit de les informer et de les sensibiliser avant le départ. Je souhaite vous partager mes expériences en tant que femme, mère, ex-épouse d’expatrié, bénévole et professionnelle pour vous apporter une vision globale de ce que peut représenter une expatriation pour le conjoint suiveur surtout quand c’est une femme : une vision sans tabou.

Car oui, la majorité des femmes sont des conjoints suiveurs et ce sont elles qui ont bien souvent en charge toute la logistique. Si je m’adresse aux femmes, je n’oublie pas les d’hommes conjoints suiveurs même s’ils sont en minorité. Cet article les concernent.

De la même façon que vous allez préparer votre valise, PENSER vraiment son expatriation et ses potentielles difficultés est essentiel pour l’avenir du conjoint suiveur et pour partir en toute connaissance de cause !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 58
FEMMES
De l'importance d'éclairer les femmes sur les défis & problématiques de l'expatriation
DU RÉSEAU experts-expats.com

MES CONSEILS POUR PENSER & PRÉPARER LE DÉPART

Vous avez décidé de vous expatrier en couple ou en famille, welcome dans l’aventure !

C’est une merveilleuse expérience, mais qui se prépare en amont ! Un projet d’expatriation n’est pas une décision à prendre à la légère. Plus vous aurez du temps, plus vous aurez le temps de tout anticiper, du moins l’essentiel !

Et l’essentiel, c’est Vous !

Que vous soyez en couple depuis peu ou plusieurs années, il est fondamental de faire un bilan sur ce que vous souhaitez personnellement dans votre vie d’expat. Si la proposition d’expatriation vient du couple, il est plus facile de partager toutes ces idées que si c’est une entreprise qui l’impose. Pour autant, ce temps de réflexion est primordial.

RÉFLÉCHIR EN COUPLE L’EXPATRIATION

Prenez-le comme un temps ludique où vous listerez : vos valeurs + vos besoins + vos envies + vos rêves + vos peurs + freins. Puis proposez cet exercice à votre conjoint et partagez ensemble vos réponses. N’ayez pas peur d’exprimer vos idées, vos ressentis, vos peurs.

Au-delà du projet, cet exercice permet de mieux se connaître soi-même et de renforcer le lien entre les deux partenaires. L’idéal est d’avoir des points en commun surtout des valeurs, fondations de votre identité de couple. Discutez, argumentez vos choix et appliquezles au monde de l’expatriation. Vous pouvez créer un tableau sur lequel vous accrocherez des cartes avec un item précis et les remplir dès qu’une nouvelle idée émerge ou un nouveau renseignement :

ex : carte destination, logement, travail, lieux de découvertes. Plus vous avez des données concrètes

sur votre lieu d’expatriation, travail, etc., plus vous pourrez échanger. En cas de questionnements, craintes, cherchez des réponses auprès de la DRH à l’origine du projet de mobilité, d’anciens salariés expatriés, sur des groupes Facebook comme celui d’Experts-Expats ou ceux que j’ai créés, dans des livres.

DEMANDER L’AIDE D’UN

PROFESSIONNEL EN CAS DE DÉSACCORD OU DE PROBLÈME DE COMMUNICATION

Si des désaccords persistent, il est intéressant de consulter un conseiller conjugal, un thérapeute de couple. Vous pouvez voir cela comme une manière de renforcer votre couple, de grandir et d’avancer ensemble sur votre chemin de vie.

Partir sur de bonnes bases est fondamental en expatriation. Ne pensez pas que se sera l’occasion de renforcer votre couple si vous avez déjà des différends en France. Non, le couple est mis à rudes épreuves à l’étranger : l’expatriation vient chambouler tous nos repères personnels, professionnels, mais aussi notre rapport à notre famille, nos amis et même notre vision de la vie. Vous allez bien souvent découvrir une autre facette de vous-même et de votre partenaire.

Vous serez confronté au choc culturel inversé. Magdalena Zilveti Chaland, psychologue pour expat évoque dans son livre Réussir sa vie d’expat : « la détresse physique et émotive de celui qui arrive dans son nouveau pays d’accueil » provoqué par cette plongée dans un contexte qu’il ne maîtrise pas et qu’il ne comprend pas toujours.

La qualité de votre communication avec votre conjoint sera votre fondation, votre ciment de couple. Plus vous prenez soin de ce lien fort et intime, plus vous aurez des outils pour relever ensemble les difficultés de l’expatriation.

FEMMES Check-list des points à aborder entre partenaires de vie

QUE VOUS PARTIEZ OU NON AVEC UNE ENTREPRISE, VOICI LES POINTS ESSENTIELS À VÉRIFIER POUR LE CONJOINT SUIVEUR :

VOTRE STATUT MATRIMONIAL :

Si vous n’êtes pas marié, pour des raisons de sécurités juridiques, administratives et financières, je ne peux que vous inviter à le faire. Si cela est fait avec conviction, c’est bien mieux ! A l’heure actuelle, il n’y a aucun chiffre officiel sur les séparations ou divorces en expatriation. Difficile de les dénombrer. Ce que je sais, c’est que la majorité des conjoints suiveurs sont des femmes et que beaucoup ne travaillent pas. Par conséquent, cela crée une inégalité salariale, un gap énorme en cas de séparation. Seul le mariage pourra garantir une prestation compensatoire en cas de séparation. Et l’idéal est de se marier avec un contrat. Je vous conseille de prendre rdv avec un avocat en droit de la famille, ou idéalement avec un avocat spécialisé en droit international privé qui vous expliquera les avantages du mariage avec contrat et aussi les conséquences dans votre pays d’expat. Car selon votre destination, votre mariage peut au bout de plusieurs années passer dans sa juridiction et vous pouvez perdre des avantages français. Informez-vous aussi en cas de décès des deux conjoints, sur la façon dont les enfants seront pris en charge. La rédaction d’un testament est recommandée avant le départ. En parallèle je vous conseille de contacter un notaire avec qui faire le point sur vos biens personnels respectifs, votre éventuel projet de testament, vos projets d’achat immobilier à l’étranger.

59 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
1 A

LA QUESTION DE VOTRE CARRIÈRE PROFESSIONNELLE EN EXPAT ET LORS DU RETOUR EN FRANCE :

Devez-vous démissionner pour suivi de conjoint ? Souhaitez-vous/pouvez-vous travailler dans votre pays d’expat ? Vos diplômes sont-ils reconnus à l’étranger ?

Allez-vous bénéficier d’une formation interculturelle, de cours de langue, d’un bonus financier pour vous former à l’étranger ou suivre une formation online pour acquérir de nouvelles compétences ? Qu’envisagez-vous niveau emploi pour votre retour en France, quelle est votre stratégie et plan de carrière ?

VOTRE INDÉPENDANCE FINANCIÈRE :

C’est essentiel que le conjoint suiveur puisse garder une certaine autonomie financière. Différentes solutions sont possibles :

• Garder votre poste mais travailler à distance,

• Créer son entreprise pour travailler grâce à internet depuis n’importe quel pays ou trouver une activité pro sur place (voir l'article page 84),

• Avoir un salaire versé par le conjoint en tant que chargé(e) de famille (possibilité de déterminer cela auprès d’un avocat).

Je conseille au conjoint suiveur d’avoir son propre compte en banque en France et dans son pays d’accueil et de faire le point sur ses différents comptes bancaires : courant, livret A, PEL, contrat d’assurance vie, etc. pour connaitre la somme d’argent dont il dispose si une séparation doit être envisagée en expat. C'est un gage de liberté.

CE QUE PRÉVOIT VOTRE VISA

Que définit votre visa ? Vous autoriset-il à travailler depuis chez vous pour des entreprises françaises ou étrangères, à trouver un emploi sur place ? Le visa du conjoint suiveur et des enfants est-il rattaché à celui du salarié, de l’homme ? Cela définit votre autonomie et votre liberté d’action et de mouvement…

LA PLACE DES FEMMES DANS VOTRE PAYS D’EXPAT ET LEURS DROITS :

LES GARANTIES LIÉES À VOTRE PROTECTION SANTÉ :

Quelle mutuelle l’entreprise proposet-elle et surtout qui prend-t-elle en charge et que couvre-t-elle ? Dans certains pays les frais médicaux sont très élevés…

4 5 6

LA QUESTION DE VOS COTISATIONS VIEILLESSE

Même question côté retraite. Si vous ne travaillez pas pendant votre expat, vous ne cotisez pas pour votre retraite et à termes, vous n’aurez pas tous vos trimestres pour toucher une retraite à taux plein. Une expatriation, c’est généralement plusieurs années passées à l’étranger. Cela peut vite être problématique pour votre avenir. Sachez que vous pouvez demander à l’entreprise de votre partenaire de cotiser pour votre retraite de conjoint suiveur, pensez-y, c’est essentiel pour son avenir. Si l’entreprise refuse, vous pouvez convenir avec votre mari qu’il cotise pour vous à la CFE pour votre retraite. Cela peut aussi être acté par l’avocat pour vous protéger.

Renseignez-vous sur la place de la femme dans votre nouveau pays : a-t-elle le droit de conduire, de travailler, d’ouvrir un compte bancaire, de souscrire un contrat de téléphone sans demander l’avis de son mari, est-ce que l’IVG est légal, a-t-elle le droit d’exprimer son opinion ? Qu’en est-il aussi de la communauté LGBTQIA+ ? Renseignez-vous aussi sur les maladies qui peuvent empêcher l’obtention un visa dans certains pays (hépatite C, sida). Vous trouverez une liste de taches administratives à effectuer sur des sites du gouvernement, des recommandations du Quai d’Orsay, des associations des Français de l’étranger, des blogs.

VOTRE BIEN-ÊTRE PHYSIQUE ET MENTAL : Pour le conjoint suiveur qui se voit mettre sa carrière entre parenthèse, l’expatriation est une transition de vie peu évidente. Peu en parlent, mais les nombreux témoignages de femmes expatriées, montrent à quel point cette situation est plus difficile à vivre qu’on ne l’imagine car la plupart étaient actives, autonomes, professionnellement épanouie et indépendantes financièrement ! Se retrouver chargée de famille, donc mère au foyer du jour au lendemain, cela peut être très difficile moralement. Dans les médias et dans les groupes d’échange, peu de femmes évoquent en toute transparence leurs difficultés. Anorexie, boulimie, alcoolisme, depression… Ces situations ne sont pas si rares, elles sont souvent passées sous silence par honte, mais c’est une réalité de l’expatriation.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 60
7
8 FEMMES
2 3

SI VOUS PARTEZ AVEC UNE ENTREPRISE :

Que ce projet de mobilité professionnelle vienne du salarié ou de l’entreprise, osez échanger avec votre DRH, et posez toutes les questions qui vous viennent en tête ! En voici quelquesunes pour vous aider :

Quelle est la politique de l’entreprise sur l’expatriation, quels sont leurs engagements pour le conjoint suiveur et les enfants, que leurs offrent-ils ?

Le conjoint suiveur et les enfants sont cités dans le contrat ?

Aurez-vous un interlocuteur local ?

Que prévoit exactement le contrat ? Prise en charge du déménagement au départ et retour et de combien de voyages dans l’année, logement, voiture, mode de garde, école et études supérieures, etc. ?

Une préparation, présentation du pays est-elle prévue ? Allez-vous bénéficiez d’une aide aux tâches administratives ?

Prévoit-elle une formation professionnelle / des cours de langue pour le conjoint d’expat avant /pendant /après l’expatriation ?

Que prévoit la mutuelle pour les frais de santé et d’hospitalisation ?

En cas de difficultés que prévoit l’entreprise (si séparation, décès, graves maladies, retour urgent) ?

Est-il envisageable que le conjoint suiveur reçoive une partie du salaire du partenaire expatrié s’il ne peut pas exercer sa profession ou travailler dans le pays d’accueil ?

Boîte à outils

Les groupes Facebook privés d’Isabelle : Expats nanas séparées divorcées

Expats nanas back to France

Expats de retour à Nantes

Une experte pour affirmer votre leadership féminin, acquérir des compétences interculturelles et réaliser votre transition professionnelle en expatriation : Isabelle Goyon de Global Coaching for Elles www.isabellegoyon.com

LES ASSOCIATIONS / SITES / APPLICATIONS

À CONNAITRE :

wwww.jointhesorority.com pour découvrir l’association et télécharger l’application (AppStore & Google Play) pour trouver autour de soi en France des personnes bienveillantes prêtes à vous aider.

La plateforme Save You (jointhesorority.com/ saveyou) pour joindre à tout moment (24h/24 et 7j/7) une structure d’aide, de soutien et d’écoute dédiée aux femmes françaises établies hors de France victimes de toutes sortes de violence.

Numéro WhatsApp : +33 7 45 13 04 44

Mail : saveyou@jointhesonority.com

France-victimes.fr

LES LIVRES :

« Réussir sa vie d’expat » : s’épanouir à l’étranger en développant son intelligence nomade de Magdalena Zilveti

Chaland aux éditions Eyrolles

« Revenir d’expatriation » : 10 récits de retour en France de Sabrina Rouillé aux éditions Hikari

Un projet d’expatriation, comme vous avez pu le voir, se prépare à l’avance, se pèse, se discute, s’évalue. S’il est important de vouloir tout cadrer, il l’est tout aussi de ne pas oublier la notion de PLAISIR, du FUN, de l’EN-VIE. S’expatrier en couple ou en famille doit rester une envie de mouvement, de joie, de partage d’un projet commun. Mais qui dit nouvelle Aventure, dit Surprises ! Prévoyez donc ce chemin en toute connaissance de cause. Enfin penser également le retour au moment du départ ! C’est essentiel de le faire, croyez-en mon expérience de femme et de coach : emploi, allocations chômage, congé parental, retraite, logement, école, études secondaires doivent être envisagées.

61 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER
FEMMES
isabelle.tine isabelletine
B
Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

ESSENTIAL TIP # 4

DANS UNE FAMILLE, ON EST ATTACHÉS LES UNS

AUX AUTRES PAR DES FILS INVISIBLES QUI NOUS LIGOTENT, MÊME QUAND ON LES COUPE.

Jean-Michel Guenassia, écrivain français

La vie nous réserve parfois bien des difficultés. Il peut arriver un moment dans la vie où vous croirez que tout est fini. Mais si le temps peut être orageux, il ne peut pas pleuvoir chaque jour. De meilleurs jours sont à venir. Laissez le temps faire son œuvre : votre temporalité n’est pas celle de votre enfant ou de votre ex-conjoint. Se séparer, divorcer, partir vivre loin, c’est le deuil d’une vie passée, une transition. Comme toute transition, c’est une nouvelle histoire qui s’écrit.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 62

Partir vivre au Canada,

c’était un projet perso qui me tenait à cœur. Le PVT au Canada étant ouvert aux 18/35 ans, j’ai cherché un employeur depuis la France pour obtenir un permis de travail. Lorsque j’ai eu cette proposition d’emploi en Ontario, j’étais déjà séparée du père de mes 3 enfants, je les avais en résidence principale et lui les voyait un weekend sur deux. À l’annonce de ce départ outre-Atlantique, mon ex-conjoint n’a pas du tout accepté que j’envisage de partir vivre à l’autre bout du monde avec les enfants… Il m’a d’ailleurs raccroché au nez. Il a refusé de communiquer avec moi et a arrêté de me verser la pension alimentaire en guise de chantage. À l’époque les enfants avaient 11 ans et 15/16 ans. Les connaissant, pour nous, ils étaient en âge de dire ce qu’ils souhaitaient. Mes filles étaient sûres de leur choix et voulaient venir avec moi. Le papa n’a pas souhaité s’opposer à leur décision et les a laissées partir.

Je n’étais pas du tout pour séparer la fratrie, mais je ne souhaitais pas non plus le forcer à vivre quelque chose qu’il ne voulait pas ou pour lequel il n’était pas prêt.

J’ai donc accepté qu’il reste avec son papa. Mais pour être honnête, je me suis quand même renseignée auprès d’un avocat qui m'a expliqué que compte tenu des circonstances, une procédure n’y changerait certainement rien et serait longue. Du temps, je n’en avais pas, car je partais avec un permis de travail et une date de début de contrat.

Je suis donc partie avec mes filles en août 2021 et mon fils est resté en France. Il est venu avec ma maman pendant les vacances de Noël. Il a découvert notre nouveau cadre de vie sans aucune pression et en février il m’a envoyé un SMS pour me dire qu’il voulait nous rejoindre. Le deal était d’attendre la fin de l’année scolaire. Il a donc changé d’avis et vit aujourd’hui avec moi. Le temps ayant fait son œuvre, le papa n’a pas cherché à le récupérer et a accepté la situation. La preuve que rien n’est définitif, il faut être patient et savoir écouter ses enfants pour éviter des tensions familiales inutiles, surtout lorsqu’ils sont grands.

On peut dire que je suis heureuse et satisfaite de ma vie, malgré les difficultés passées. Je ne suis malheureusement pas douée en anglais, c’est mon petit nuage noir (je travaille dans un conseil scolaire francophone), mais il y a une communauté francophone très solidaire, bien que petite ici (réseau Afnoo Accueil). J’habite une petite ville où j’ai eu la chance d'être bien accueillie : on m'a beaucoup aidé à mon arrivée pour meubler mon logement, faire connaissance avec d’autres personnes. Aujourd’hui j’ai une vie sociale bien remplie, je ne souffre pas de solitude, je suis bien entourée, on s’entraide beaucoup. Bizarrement, je me sens moins seule que quand je vivais à Paris. Aujourd’hui, je suis divorcée depuis presque 10 ans, mes relations avec mon ex-conjoint ne sont pas forcément au beau fixe, mais ce qui compte, c’est que les enfants se sentent bien dans leur vie et dans leur environnement et qu’ils continuent d’échanger avec leur papa régulièrement.

63 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER TÉMOIGNAGE
‘‘ ‘‘
Mon fils lui, préférait rester en France.
Crédit photo Leah-kelley/Pexels

Rejoignez le groupe Facebook

privé Experts-Expats :

Profitez d’un lieu d’échange entre expats et experts de l’expatriation.

Conversez et informez-vous au quotidien avec les experts du site Experts-Expats.com.

Exprimez-vous librement : aucun sujet n’est tabou, écoute, entraide et bienveillance sont la règle.

Prolongez l’expérience avec ce mag en lançant des conversations suite à la lecture d’un article.

Jouez et gagnez des tas de cadeaux offerts par nos experts et partenaires !

Vous êtes un professionnel l’expatriationde ? Inscrivez-vous sur etwww.experts-expats.com rejoignez notre réseau. Vous serez mis en avant sur nos réseaux sociaux, dans notre newsletter, sur notre groupe Facebook privé et nous ferons appel à vous pour des articles du magazine.

8 conseils

POUR BIEN PENSER ET VIVRE LA SÉPARATION DE LA FAMILLE

À L'ÉTRANGER OU AVANT LE DÉPART

Vous êtes séparé(e) du père /de la mère de vos enfants et vous avez une proposition d’expatriation professionnelle ? Vous vivez déjà à l’étranger, votre relation de couple vacille, vous souhaitez vous séparer de votre conjoint et l’un de vous souhaite déménager sans s’éloigner, changer de pays ou rentrer en France avec les enfants ? Comment procéder pour que cela se passe le mieux possible, que chaque membre de la famille le vive le plus sereinement possible ? Que dit la loi en cas de séparation et de distance entre les enfants et l’un des parents ? Explication avec Alice Canet, avocate et médiateure familiale franco-allemande.

CE QUE DIT LA LOI

En premier lieu, sachez une chose : vous ne pouvez pas changer le lieu de résidence des enfants sans l'accord de votre coparent. Juridiquement, c'est un enlèvement international d'enfant. Et même si vous partez à une distance de 10 minutes à vélo, c’est illégal à partir du moment où vous franchissez une frontière.

Si vous vous expatriez, 3 options donc :

• Vous partez et les enfants habitent principalement avec l'autre parent.

• Vous partez et les enfants habitent principalement avec vous.

• Vous partez et la distance est faible, dans ce cas vous pouvez vous arranger pour que les enfants habitent alternativement chez vous et chez l’autre parent.

QUE FAIRE ET COMMENT PROCEDER POUR PRÉSERVER LES LIENS FAMILIAUX ?

Forte de longue années d’expérience en la matière, voici 8 précieux conseils que je tiens à vous donner. Ils sont tous tirés d’accompagnements que j’ai réalisés au contact de familles expatriées et binationales dans leur séparation gérées finalement dans la paix. Ce sont aussi des conseils issus des échanges que j’ai pu avoir avec leurs enfants.

Conseil 1 : NE DEMANDEZ PAS À VOS ENFANTS

AVEC QUI ET OÙ ILS VEULENT VIVRE

Pourquoi ? Car c’est une question trop importante, c’est trop de responsabilité pour un enfant. C’est vous l’adulte, c’est vous qui décidez. Parce que sinon l’enfant peut penser qu’il est responsable de votre bonheur ou de votre souffrance par l’avis ainsi exprimé. Et il essaiera généralement de faire ce qui lui parait d’une certaine manière causer le moins de souffrance globale. Donc il pourra vous dire : « ah c’était nul chez papa, heureusement que je suis de retour à la maison avec toi » juste parce qu’il a l’impression que c’est ce que vous voulez entendre même si ce n’est pas le cas ! Donc laissez-le en dehors de ça. Discutez-en entre adultes, mettez-vous d’accord et expliquez votre décision commune à l’enfant.

65 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
PAR ALICE CANET - crédits photos Kindel-media/Pexels, Tatiana-syrikova/Pexels, photos non reproductibles
FAMILLE

OK, MAIS SI ON N’ARRIVE PAS À SE METTRE D’ACCORD, ON FAIT COMMENT ?!

1e réponse évidente : vous pouvez demander à un juge de décider pour vous.

Adressez-vous au juge situé à proximité du domicile de l’enfant pour qu’il décide en appliquant le droit du pays où l’enfant habite. Mais attention au piège : pour avoir gain de cause, vous risquez de salir l’autre parent (« l’enfant serait mieux avec moi parce que l’autre parent ne s’occupe pas vraiment de lui ou pas très bien » au risque d’entrer dans une surenchère de listing de points négatifs de part et d’autre). Réfléchissez bien : voulezvous vraiment entrer dans cette énergie-là ? Salir le père / la mère de votre enfant ? Puis être sali(e) à votre tour ? Et comment votre enfant vivrat-il cette situation ? Sans compter qu’une procédure de ce type peut être longue.

juge décider pour vous, expliquezlui comment votre enfant pourra continuer à garder des liens avec ses deux parents, toutes ses cultures et s’épanouir pleinement en expatriation. Sans cela vous avez peu de chances de mener votre projet à bien.

2e option, moins évidente mais plus conseillée : faire une médiation.

3e option : partir sans l’accord de l’autre parent. NON !!! N’y pensez même pas.

Si vous envisagez quand-même cette option, sachez que les juges n’acceptent pas facilement qu’un parent change de pays avec l’enfant s’il n’est pas clairement établi la façon dont l’enfant pourra garder des liens réguliers avec l’autre parent. Donc si vous choisissez de vous expatrier à l’autre bout du monde, il y a de fortes chances que ce soit refusé, même si vous êtes la mère ! Si vous envisagez quand même de laisser un

Le principe c’est qu’une personne, le médiateur, vous aide à vous mettre d’accord vous et votre partenaire. Comme il ne décidera de rien pour vous, inutile de chercher à le convaincre que vous avez raison et que votre partenaire à tort. L’objectif étant de rallier votre compagnon à votre cause pour trouver un accord, vous allez devoir vous adresser à lui/elle avec respect et lui donner des raisons de vous faire confiance. Vous allez alimenter la machine à positivité. Cela vous parait infaisable à ce stade parce qu’il n’y a aucune communication entre vous ? Normal. C’est quasiment toujours comme cela au début d’une médiation. Et c’est là que le savoirêtre et le savoir-faire du médiateur entrent en jeu. Il vous permet de recréer cette communication positive pour vous mettre réellement d’accord. Comment est-ce possible ? A chacun son truc. Personnellement, j’adore utiliser plein d’outils improbables : des cartes, des dessins, la gym et même des illusions d’optique ! Etonnant, non ? Mais ditesvous bien que si la multiplication d’arguments ne vous a pas permis jusque-là de vous mettre d’accord, il vaut mieux changer les outils de communication !

Si vous quittez le pays avec votre enfant sans l’accord de l’autre parent, c’est un enlèvement international d’enfant. Cela risque d’être le début d’un engrenage très complexe et difficile : la police cherchera à récupérer l’enfant, le droit de garde exclusif sera accordé à l’autre parent et c’est une guerre parentale indéfinie… Sans compter les traumatismes qui marqueront votre enfant à vie. Je suis certaine que ce n’est pas ce que vous voulez. La seule raison acceptable à ce cas : si laisser l’enfant dans ce pays est un danger pour lui.

OUI OK, QUAND L’ENFANT EST PETIT. MAIS SI C’EST UN ADO, IL PEUT BIEN DÉCIDER QUANDMÊME ?!

Oui et non. Si vous êtes en paix avec son avis quel qu’il soit, oui, c’est ok. Il vous dit ce qu’il préfère, vous l’acceptez et vous faites ce qui est le mieux pour lui en respectant son choix. Par contre, si vous mourrez d’envie qu’il vous dise qu’il part avec vous et que vous lui demandez son avis, vous le faites entrer dans un jeu psychologique dangereux, même inconsciemment.

Si vous voulez changer de pays parce que vous avez l’impression que vous en avez besoin pour être vous-même heureux, mais que vous savez pertinemment que déménager loin sera très compliqué à gérer pour l’enfant compte tenu de son âge, de son état d’esprit ou d’expériences passées... Mieux vaut renoncer à l’emmener avec vous pour son bienêtre à lui.

Bon à savoir : votre futur accord de médiation peut ensuite être transformé en acte juridique, sécurisé. Si cet aspect est important pour vous, allez voir directement un avocat-médiateur, qui pourra vous aider à créer votre accord ET à le rendre valable juridiquement.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 66
FAMILLE

C’est important de prendre soin de soi, cela nous permet d’être un meilleur parent. Mais pourquoi imposer à votre enfant de vous suivre ? Quelles en sont les vraies raisons au fond ? Le faites-vous pour l’enfant ou pour vous… ?

Chaque parent doit prendre ses responsabilités tout en étant à l’écoute de ses enfants quel que soit leur âge. Un ado que l’on n’écoute pas et à qui l’on impose un lieu de résidence qui ne lui convient pas risque de très mal le vivre, de vous détester et d’avoir un comportement à risque pour attirer l’attention. C’est un vrai risque. Mais cela ne veut pas dire que c’est à lui de décider où il va habiter.

Ceci étant dit, soyez bienveillant et dans l’accueil avec lui. Vous pouvez lui demander de quoi il aurait besoin pour pouvoir se sentir bien avec vous / l’autre parent. Vous pouvez lui présenter ce que vous pouvez / allez mettre en place pour répondre à ses besoins de garder le lien avec les deux parents, avec ses amis, pour se sentir valorisé ? Car n’oubliez pas : un changement de pays, c’est de la vulnérabilité pour l’enfant qui arrive dans ce nouvel environnement dans lequel il ne maitrise ni les codes ni la langue. Même si c’est tout à fait normal, il peut se sentir nul et rejeté au départ.

Et si malgré tout cela, face à votre projet, il parait particulièrement difficile de le rassurer sur ce que l’expatriation ou le retour en France avec vous pourrait lui apporter, il peut être judicieux de vous raviser : soit ne pas partir, soit laisser l’enfant dans son environnement là où il se sent le plus sécurisé…

ET EST-CE QU’ON PEUT DÉCIDER DE SÉPARER LES ENFANTS : L’UN CHEZ UN PARENT, L’AUTRE CHEZ L’AUTRE ?

Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Parce qu’un changement de pays, un changement de culture, un changement dans les relations entre les parents, un changement dans les relations entre soi et chacun de

ses enfants, cela fait beaucoup de chamboulements ! Je pense que c’est important que les enfants aient ce point de repère : avoir leurs autres frères et sœurs avec eux et qu’ils traversent cette situation ensemble.

Conseil 2 :

AYEZ CONFIANCE EN LEURS CAPACITÉS D’ADAPTATION

Une expatriation, vivre une autre culture, c’est un challenge ! Il peut avoir des moments compliqués à vivre, mais avec votre soutien et éventuellement le soutien d’autres professionnels, il pourra les dépasser. Mais soyez attentifs à leur offrir un cadre d’expression de ses difficultés (ex – pression : faire sortir la pression). Proposez-lui un vrai lieu d’accueil, mais pas pour pouvoir l’utiliser dans une procédure contre l’autre parent.

Conseil 3 : FAITES EN SORTE DE PRENDRE SOIN DE VOUS ET DE VOTRE BIEN-ÊTRE GÉNÉRAL

Ce qui compte pour un enfant, c’est de sentir que ses parents vont bien ou en tout cas qu’il n’est pas la cause de leur souffrance ou de leur bonheur. Pour être bien dans sa nouvelle vie, votre enfant aura besoin de voir que vous êtes serein et heureux.

Conseil 4 :

ASSUREZ LA QUALITÉ DE VOTRE RELATION, PLUTÔT QUE LA PROXIMITÉ GÉOGRAPHIQUE OU LE NOMBRE DE JOURS ET D’HEURES PASSÉS AVEC VOTRE ENFANT.

Ce qui compte pour un enfant, ce n’est pas la situation géographique de ses parents, c’est la sécurité de son attachement au parent. Il peut avoir une bien meilleure relation avec un parent qu’il ne voit que peu « en vrai » qu’avec le parent avec lequel il habite.

Donc n’ayez pas peur de « perdre votre enfant » s’il ne réside plus avec vous. Vous risquez par contre de le perdre si vous n’allez pas bien et qu’il a l’impression d’en être responsable.

Conseil 5 :

CE QUI EST IMPORTANT POUR VOTRE ENFANT, C’EST DE POUVOIR VIVRE SON INSOUCIANCE, SANS CONFLIT DE LOYAUTÉ.

Le souhait le plus profond de votre enfant est que ses parents soient apaisés. Intérieurement et entre eux. Blesser l’image de l’autre parent, c’est blesser votre enfant. Votre enfant se fiche de vivre dans le pays A ou le pays B avec le parent A ou le parent B (sauf en cas de maltraitance). L’important est qu’il puisse vivre tranquillement et avec sérénité sa vie d’enfant ou d’ado en s’y sentant pleinement autorisé. En pouvant aussi dire « ah j’en ai marre de papa, il a fait ceci ou cela » ou « je ne veux plus aller chez maman, surtout depuis qu’elle a un nouvel amoureux » sans que cela prenne tout de suite des proportions terribles avec saisie du juge et tout ce que cela implique. Votre enfant doit pouvoir râler, être triste, dire ce qu’il a sur le cœur, exprimer librement ses émotions auprès de quelqu’un qui lui permet de les accueillir sans jugement ni conséquence. Cette paix est importante pour l’enfant. Et si vous êtes trop occupés avec votre ressenti contre l’autre parent, il se peut bien que vous passiez à côté de ça.

67 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DOSSIER
FAMILLE

Conseil 6 : VOTRE ENFANT PEUT VIVRE DANS DIFFÉRENTS SYSTÈMES SANS DÉVALORISER L'UN OU L'AUTRE

Autrement dit, vous n’avez pas forcément besoin de vous mettre d’accord avec votre ancien partenaire sur tout le fonctionnement du quotidien, sur chaque achat, ou sur chaque mot à utiliser quand on veut sortir de table. L’enfant s’y retrouvera. Chez A, c’est comme ceci, chez B, c’est comme cela : la différence, c’est aussi un enrichissement. Ce n’est pas une négation entre 2 systèmes ou différentes valeurs.

Conseil 7 :

IDENTIFIEZ LES VALEURS PROFONDES QUE VOUS VOULEZ TRANSMETTRE À

VOTRE ENFANT

Le jour lointain de votre mort, vous voudrez surement pouvoir vous dire : je suis fier/ère de mon rôle parental. J’ai réussi tout en dépassant les circonstances de notre séparation, à transmettre à mes enfants ceci ou cela [à vous de compléter]. Et posez-vous la question : quelles actions pouvezvous mettre en place pour cela ?

Conseil 8 :

PRENEZ EN COMPTE LA DIMENSION TEMPORELLE

Vous pouvez prendre une décision à un moment donné tout en sachant qu’elle n’est pas définitive, mais qu’elle pourra évoluer à l’avenir.

Donc relâchez la pression. Ce n’est pas maintenant ou jamais. Sur la base de ces considérations, il vous parait peut-être plus simple de décider où vos enfants vont habiter en échangeant avec votre co-parent et en laissant une porte ouverte et une place importante à la communication. Si ce n’est toujours pas le cas, pas de problème ! Les médiateurs familiaux sont à vos côtés pour vous aider à cheminer avec votre partenaire, à échanger avec authenticité et sincérité pour vous permettre de créer la solution qui sera bonne pour tous. Et puis si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord, les options suivantes restent envisageables : partir sans l’enfant en sachant que la situation peut évoluer par la suite, rester dans le pays tout en se séparant pour rester proche de vos enfants, ou demander au juge l’autorisation de partir avec l’enfant.

LES QUESTIONS À TOUJOURS GARDER EN TÊTE

Quoi qu’il en soit, dans les 3 cas les questions à régler sont les mêmes :

• Comment prend-t-on les décisions importantes ou plus accessoires concernant les enfants ?

• Comment l’autre parent garde-t-il le contact avec les enfants ?

• Comment se répartir la charge financière des enfants ?

Ici aussi, le plus important pour vos enfants n’est finalement pas les décisions que vous prenez, mais plutôt le fait que vous parveniez à le faire ensemble dans la paix.

MES DERNIERES RECOMMANDATIONS

Je vous conseille aussi Hilkka Rouland, cofondatrice de Famille EquiLibre : décodeuse de langage d'enfant, elle vous permet de comprendre de langage de l'enfant et vous guide pour choisir votre style de parentalité. Elle est aussi coach parentale en approche empathique de l’enfant. Enfin, préparez bien votre vie à l’étranger. C’est un grand changement pour toute la famille. L’expatriation est une opportunité, une chance, une richesse. C’est aussi un challenge. Ne restez pas seul(e) avec vos problèmes de couple ou difficultés familiales : des solutions existent. Pensez aussi au groupe Facebook privé ExpertsExpats où vous pourrez partager votre expérience avec d’autres personnes qui vivent la même situation que vous.

Focus : Alice Canet, avocate médiateure familiale et auteure de l’article

Alice Canet a vécu très jeune à Cambridge puis à Berlin pour ses études. Aujourd’hui établie à Strasbourg en tant qu’avocate franco-allemande et médiateure familiale, elle aide les familles expatriées et couples binationaux à retrouver la paix malgré une séparation, un divorce, un décès dans un contexte international. Elle conseille également les couples expats qui envisagent l’union pour connaitre leur droits et devoirs et leur permettre d’anticiper des situations juridiques compliquées. Elle prône la paix, la liberté, la confiance, la sérénité, la coopération, la tolérance et le respect de chacun en utilisant des outils de communication empruntés à la médiation.

www.alice-canet.eu

alicecanet-avocatemediateure alicecanetavocatemediateure alice.canet.avocate.et.mediateure

alicecanetavocateetmediation

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 68
FAMILLE
Don’t worry, be happy, and anticipate !
MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

PARTIE 5 :

S’EXPATRIER POUR LA RETRAITE

LA RETRAITE, C’EST UNE SECONDE VIE QUI S’OFFRE A CHACUN.

C’EST UN ESPACE-TEMPS DEDIE A SOI, RIEN QU’A SOI DURANT LEQUEL IL NOUS EST VRAIMENT PERMIS DE PROFITER DE CHAQUE INSTANT.

C’est un temps de liberté mérité après des années de labeur. D’ailleurs, souhaiter un bon départ à la retraite, n’est-ce pas souhaiter à celui qui s’en va de s’ouvrir à de nouveaux bonheurs ? Et si à l’aube de cette nouvelle vie, voyager nous permettait d’avoir de nouveaux yeux sur le monde… Car la vie ce n’est pas seulement respirer, c’est avoir le souffle coupé. Et s’il y a bien une expérience de vie qui nous permet d’être émerveillé, c’est bien l’expatriation.

69 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

PRÉPARER SA RETRAITE À L’ÉTRANGER

PAR ÉMILIE TRIOLO - crédits photos Ju5tMe/Pixabay, Moussa-idrissi/Pexels, Annam-w/ Pexels, Kampus-production/Pexels, Porapak-apichodilok/Pexels, Cottonbro-studio/Pexels, photos non reproductibles

Chaque année ils sont 1 million de seniors français en moyenne à vivre à l’étranger. Une fois leur vie active terminée, ils profitent d’une seconde jeunesse en expatriation. Pour quelles raisons quittent-ils la France ? Pour quel pays partent-ils ? Comment préparer sa retraite à l’étranger ? Explications.

LES PAYS D’EXPATRIATION LES PLUS PRISÉS PAR LES RETRAITÉS

Sans grande surprise, les pays du sud de l’Europe attirent toujours autant les retraités. Dans le classement des 10 meilleurs pays pour s’expatrier à la retraite figurent la Grèce en 1e position, suivie par le Portugal puis l’Espagne. Pour le reste, ce sont 2 pays du Maghreb et 5 d’Asie qui complètent ce top 10 : Maroc, Tunisie, Thaïlande, Ile Maurice, Sénégal, Bali et la République Dominicaine.

UNE SECONDE JEUNESSE À L’ÉTRANGER

Coût de la vie plus bas qu’en France, paysages à couper le souffle, climat plus chaud toute l’année, fiscalité avantageuse… Les raisons qui poussent les seniors à s’expatrier à la retraite sont nombreuses. Et n’allez pas croire que les séniors expatriés ont tous été expats auparavant. Non, la plupart sautent le pas une fois leur vie active terminée en France pour réaliser leur rêve de vie à l’étranger ou étancher leur soif de voyage. Car être senior aujourd’hui, c’est profiter, s’offrir de nombreux loisirs, voyager en Europe et à l’international, s’installer dans un pays que l’on affectionne particulièrement pour y vivre plusieurs mois, une année ou plusieurs même et revenir en France occasionnellement. Certains deviennent même nomades : ils vendent leur résidence principale pour s’offrir un camping-car luxueux et vivre sur les routes en profitant des beautés du monde !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 70
RETRAITE

DES PAYS OÙ LA VIE EST MOINS CHÈRE

En France, avec l’inflation (+1,6% en 2021, +5,2% en 2022 et une prévision de +5,9% pour 2023), l’augmentation des prix de produits alimentaires (+14,9% début 2023), la crise énergétique (+7% en moyenne pour les énergies fin 2022/début 2023), vivre en France à la retraite n’est pas évident pour tout le monde. Il est clair que selon le montant de leur pension de retraite, les seniors gagnent clairement à vivre à l’étranger. Ils retrouvent du pouvoir d’achat, gagnent en confort, niveau de vie et qualité de vie. La vie est moins chère dans de nombreux pays : -20% en moyenne au Portugal, -30% en Espagne, -45% en Grèce, -50% au Maroc et en Tunisie, (source lecoutdelexpat. com), etc.

LE CLIMAT, LES PAYSAGES, LA DOLCE VITA : LA QUALITÉ DE VIE AVANT TOUT

C’est bien connu, vivre au bord de la mer et/ou sous le soleil, cela change tout au quotidien ! Grandes plages de sable sur des kilomètres pour de longues heures de promenade, eaux turquoises et cristallines pour nager, plonger, naviguer, monuments et sites historiques par dizaines à visiter pour remonter le cours du temps et l’histoire… Et c’est sans compter le mode de vie local des pays du sud ou de l’autre bout du monde qui prône le farniente, le quotidien en mode « slow life » ! Car quand on a travaillé toute sa vie, on souhaite profiter pleinement de sa retraite et vivre des expériences uniques tout en renouant avec les plaisirs simples. C’est souvent ce qu’offre l’expatriation en mode retraite !

LA FISCALITÉ : LE CRITÈRE QUI FINIT DE CONVAINCRE ET QUI POUSSE AU DÉPART

Imaginez qu’en plus d’une augmentation de pouvoir d’achat, d’un cadre idyllique et d’un rythme de vie doux, vous ayez en plus des avantages fiscaux qui vous permettent d’être moins taxé, moins imposé sur vos retraites et pensions… Que demandez de plus ?

En Grèce, les retraités expatriés sont imposés à seulement 7% pendant 15 ans. Au Portugal, bien que l’exonération fiscale offerte pendant 10 ans soit complètement révolue, le pays continue d’attirer les expatriés retraités : depuis avril 2021 grâce au statut de Résident Non Habituel (RNH), les retraités du secteur privé peuvent bénéficier d’une fiscalité allégée et forfaitaire de 10 % durant 10 ans. L’Espagne offre un cadeau fiscal d’envergure : l’exonération d’impôts pour des revenus inférieurs à 22 000 € par an et pour des revenus mobiliers ne dépassant pas 1 600 € par an. Au Maroc vous bénéficierez d’un abattement de 55% sur le montant brut annuel de votre pension de retraite jusqu’à 15 000 € et un abattement de 40% au-delà de cette somme. L’application d’un abattement fiscal de 80% sur l’impôt sur le revenu donc sur les retraites, permet à la Tunisie d’attirer de plus en plus de retraités français : un expatrié retraité n’est imposé que sur 20% du montant de sa retraite, à condition toutefois que la pension soit transférée dans une banque tunisienne. Si la Bulgarie ne figure pas dans ce top classement, elle fait de plus en plus parler d’elle comme destination phare d’expatriation fiscale : imposition à 10%, pays membre de l’UE, coût de la vie très bas, faible prix de l’immobilier, côte avec la Mer Noire… ses atouts sont nombreux.

IMPÔTS : le saviez-vous ?

Selon votre pays d’expatriation et la durée de votre séjour, vous payerez vos impôts soit en France, soit dans votre pays d’expatriation… soit dans les 2… En premier lieu, pensez à vérifier sur internet s’il existe une convention fiscale internationale entre la France et votre pays d’accueil. Selon ce dernier, la convention dira si vous payerez vos impôts en France ou à l’étranger. Il n’existe pas de convention fiscale bilatérale ? Vous risquez la double imposition.

FISCALITÉ ET EXPATRIATION :

Vous voulez bénéficier de la fiscalité de votre pays d’expatriation ? Pour cela vous ne devrez plus être résident fiscal français. Vous devez :

• Résider moins de 183 jours par an en France ;

• En plus, avoir votre résidence principale à l’étranger et pouvoir le prouver : demandez la résidence permanente dans votre pays d’expat ;

FOCUS

Besoin d’un bilan fiscal spécial expat et de conseils en termes d’optimisation fiscale pour payer moins d’impôts ?

Filez sur www.joptimiz.com, l’expert en fiscalité internationale.

• Et avoir le centre de vos intérêts économiques et financiers à l’étranger : vous devrez investir dans votre pays d’accueil (achat de biens immobiliers mis en location par exemple). À noter : si le patrimoine détenu en France est également productif de revenus, vous devrez vérifier que ces revenus sont inférieurs à ceux qu’il génère dans le pays d’expat.

71 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
DOSSIER
MEMBRE DU RÉSEAU experts-expats.com

RETRAITE

TOUCHER SES PENSIONS DE RETRAITE À L’ÉTRANGER, C’EST POSSIBLE

Pour vivre sa retraite à l’étranger plusieurs mois ou toute l’année, des démarches administratives s’imposent si vous ne voulez pas payer de frais de retrait d’argent exorbitants dans votre pays d’expatriation. Vous devrez vous déclarer auprès des autorités locales pour passer plusieurs mois sans sortir du pays ou être résident permanent. Il vous faudra ouvrir un compte bancaire dans votre pays d’accueil où sera versée votre pension de retraite. Pour cela, vous devrez effectuer une demande à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) en leur faisant parvenir un certificat de résidence et vos coordonnées bancaires étrangères. Notez que chaque année la CNAV réclame un certificat d’existence que vous demanderez aux autorités locales (marie, ambassade ou consulat) pour prouver que vous n’êtes pas décédé.

Bon à savoir : vous envisagez aujourd’hui une retraite à l’étranger dans plusieurs années, vous êtes expats, futurs expats, conjoint suiveur, chargé de famille et vous vous demandez où cotiser pour votre retraite ?

Vous pouvez choisir :

• La caisse des Français de l’Étranger (CFE) pour la retraite de base ;

• La Caisse de retraite des expatriés (CRE) pour la retraite complémentaire des salariés ;

• L’Institution de retraite des cadres expatriés (Ircafex) pour la retraite des cadres.

Pensez aussi aux contrats d’assurance vie, qui sont un bon placement à long terme pour préparer sa retraite. Enfin, n’oubliez pas le rachat de trimestre pour les périodes passées à l’étranger durant lesquelles vous n’auriez pas pu travailler. En rachetant vos trimestres manquants, vous pourrez à terme toucher une pension complète.

SANTÉ : ÊTRE COUVERT PENDANT VOTRE RETRAITE EN EXPAT

Vous êtes retraité, vous touchez une pension de retraite du régime général français et vous vivez une partie de l’année ou toute l’année à l’étranger ? Vous restez affilié à la sécu française pour des soins dispensés en France lors de vos éventuels en France.

Pour vos soins en Europe, demandez à la CPAM votre carte européenne d’assurance maladie (depuis votre compte personnel en ligne Ameli) : vous pourrez bénéficier des accords européens pour la prise en charge et le remboursement de vos soins. Cependant, les délais de traitement sont longs (plusieurs mois). Attention, vous devrez vous soumettre aux conditions locales (obligation du réseaux de soins) et les consultations dans le privé en Europe ne sont pas toujours remboursées par la CPAM. Si la prise en charge ou la qualité des soins du public dans votre pays d’expat ne vous conviennent pas, vous pourrez choisir d’adhérer à la CFE pour consulter aussi bien dans le privé que le public et obtenir une meilleure prise en charge de vos frais de santé à l’étranger.

Pour vos dépenses santé à l’international, la CPAM n’est plus d’usage : vous devrez choisir une assurance santé privé internationale (type Malakoff Humanis, Chapka Assurance, etc.) ou devenir adhérent de la CFE (Caisse des Français de l’Etranger).

Boîte à outils

www.lecoutdelexpat.com

www.retraitesansfrontieres.fr

www.cleiss.fr

> Particuliers > Partir > Retraite

www.retraite.com

> Dossier retraite > retraite à l’étranger

www.lassuranceretraite.fr

> Portail info > Retraite

> Mes démarches > Retraite à l’étranger

« Réussir sa retraite à l'étranger... de A à Z »

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 72
de Christine Staquet aux éditions Du Puits Fleuri LE LIVRE : Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

ESSENTIAL TIP # 5

SI VOUS PENSEZ QUE L’AVENTURE EST DANGEREUSE, ESSAYEZ LA ROUTINE, ELLE EST MORTELLE.

Paolo Coello, romancier, journaliste et interprète brésilien

Si à la retraite on veut prendre le temps de vivre sans stress, on prend aussi conscience qu’arrivé au 2/3 de sa vie, il est temps de s’écouter et de suivre cette petite voix intérieure qui nous dit d’enfin penser à nous ! Profiter des 15, 20, 25 dernières années ou plus de son existence, s’inventer une nouvelle vie à l’étranger, c’est possible. Et ils sont nombreux à le faire et à ne pas le regretter car l’expatriation c’est le changement, le renouveau, le mouvement, la découverte. Autant dire que tous vos sens sont stimulés et en éveil ! C’est aussi une aventure complète qui vous apprend à mieux vous connaitre et à vous dépasser. Et point de danger à sortir de sa zone de confort... bien au contraire ! Vous avez beaucoup à y gagner.

73 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG

PRAT IQUE

POUR UN QUOTIDIEN PLUS ZEN

Démarches administratives, finances, immobilier, déménagement, emménagement, santé, bien-être, gestion des émotions, scolarité, etc. Nos experts vous accompagnent sur toutes ces thématiques.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 74

DE

QUOI

L’INSCRIPTION AU REGISTRE DES FRANÇAIS

ÉTABLIS HORS DE FRANCE,

UNE DÉMARCHE FACILE ET GRATUITE

QUI PERMET DE GARDER UN LIEN ADMINISTRATIF AVEC LA FRANCE

L’inscription au Registre des Français établis hors de France s’adresse à tout Français qui s’établit pour plus de 6 mois dans un pays étranger.

L’inscription au Registre des Français établis hors de France n’est pas obligatoire mais elle est vivement recommandée. En effet, cette formalité rapide et gratuite facilite le travail des services consulaires en matière de sécurité et de protection consulaire ainsi que le traitement des démarches administratives.

L’inscription consulaire est valable 5 ans et peut être renouvelée. En cas de départ, ou de déménagement, vous pouvez vous radier du Registre ou transférer votre dossier vers votre nouveau Consulat.

Grâce à l’inscription au Registre, les services consulaires sont avertis de votre présence et peuvent ainsi vous communiquer des informations (élections, sécurité, événements particuliers) et contacter vos proches en cas d’urgence.

En cas de crise (politique, climatique ou autre), ces informations permettront également au Centre de crise et de soutien à Paris, en liaison avec l’ambassade ou le consulat général, de calibrer au mieux une éventuelle opération d’évacuation.

Par ailleurs, cette inscription facilite vos démarches auprès de votre consulat. Dans certains cas, elle est obligatoire :

• Demande de documents d’identité (passeport, carte nationale d’identité) ;

• Demande de bourse pour vos enfants scolarisés dans un établissement français en Europe ou hors Europe ;

• Vote aux élections : présidentielle, référendum, européennes, législatives, consulaires ;

• Recensement pour la journée défense et citoyenneté ;

• Réduction des tarifs pour des légalisations de documents et copies conformes ;

• Obtention d'une bourse universitaire auprès des Crous en France…

• Certains événements d’état civil (mariage à l’ambassade, enregistrement d’un PACS)

On estime à 2.5 millions le nombre de Français résidant à l’étranger. Près d’ 1,8 million d’entre eux sont inscrits auprès des services consulaires.

COMMENT S'INSCRIRE

L’inscription peut se faire en ligne sur le site service-public.fr, directement depuis chez vous ! Si vous n'êtes pas en mesure de faire la demande sur internet, vous pouvez vous rendre à l'ambassade ou au consulat. Vous devez être majeur et de nationalité française

Vous avez la possibilité d'inscrire votre enfant mineur français.

Pour effectuer votre demande, vous devez scanner les documents suivants, pour vous-même et pour chacun des enfants que vous voulez inscrire :

• Carte nationale d'identité française ou passeport français (en cours de validité ou périmé depuis moins de 2 ans)

• Photo d'identité récente (moins de 6 mois)

• Justificatif de résidence dans le pays d'accueil dépendant du consulat : contrat de location, facture récente d'électricité, attestation d'hébergement... Il peut arriver qu'il y ait plusieurs consulats dans le pays d'accueil. Par exemple, aux États-Unis, en Suisse, en Espagne. Dans ce cas, consultez le site des consulats et de l'ambassade du pays concerné pour connaître votre circonscription.

Dès que le consulat a validé votre inscription, vous aurez accès aux documents suivants :

• Certificat d'inscription et de résidence

• Carte d'inscription consulaire

75 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
PRATIQUE ADMINISTRATIF
REGISTRE
AU
DES FRANÇAIS ÉTABLIS HORS DE FRANCE ?
• Relevé d'inscription S’AGIT-IL ? POURQUOI S'INSCRIRE ?
EN PARTENARIAT AVEC

PRÉVOYANCE ASSURANCE RAPATRIEMENT

EN CAS D’EXPATRIATION OU DE VOYAGE, ASSUREZVOUS D’ÊTRE ASSURÉ !

Vous partez à l’étranger pour le travail, pour rejoindre un proche ou pour l’aventure de votre vie ? Chaque expérience est unique et mérite la protection adaptée à la situation.

Que vous partiez à l’étranger pour des vacances, un voyage d’affaires ou pour vous y installer, vous pouvez être confrontés à des situations imprévues. En cas de maladie ou d’accident grave à l’étranger, le coût d’un rapatriement peut atteindre 250.000 €. Ce coût ne peut pas être pris en charge par l’Etat français. Il est donc essentiel de souscrire une assurance rapatriement. Mais pas de panique, on vous explique tout ! Vacances, études, travail ou retraite à l'étranger, quelle que soit votre situation, il est important de connaître les modalités nécessaires à la prise en charge de vos soins de santé.

EN PARTENARIAT AVEC

Une fois à l’étranger, votre consulat sera votre principal interlocuteur en cas de difficulté grave.

VACANCES EN EUROPE

Si vous partez en vacances en Europe, dans un État de l'Union européenne (UE), de l'Espace Economique Européen (EEE), en Suisse ou au Royaume-Uni, procurez-vous la Carte Européenne d'Assurance Maladie (CEAM) suffisamment en amont de votre départ. Elle vous permettra d'attester de vos droits à l'assurance maladie française et de bénéficier d'une prise en charge sur place de vos soins médicaux, selon la législation et les formalités en vigueur dans le pays de séjour. Attention, seuls les soins devenus nécessaires en cours de séjour (urgents, inopinés) pourront être pris en charge au moyen de la CEAM.

VACANCES HORS D’EUROPE

Lorsque vous partez en vacances à l'étranger, dans un pays hors Europe, seuls les soins médicaux urgents et imprévus pourront, éventuellement, être pris en charge par votre Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) à votre retour en France.

Avant de partir, renseignez-vous sur l'état sanitaire du pays et vérifiez les frais médicaux qui pourraient rester à votre charge. Dans certains pays (États-Unis, Canada, Asie...), les frais médicaux coûtent très cher. Il est donc recommandé de souscrire systématiquement un contrat d'assistance ou d'assurance, qui garantit le remboursement des frais médicaux engagés et le rapatriement sanitaire en cas de maladie à l'étranger.

En cas de besoin de rapatriement sanitaire ou d’hospitalisation sur place, votre assurance (porteur de carte bancaire, auto/ moto, habitation…) pourrait vous couvrir. Votre séjour ne doit cependant pas dépasser une durée de 3 mois. Attention, certaines clauses d’exclusion peuvent également être appliquées (antécédents médicaux, motif de l’hospitalisation…). Vérifiez bien toutes vos possibilités d’assurance existantes avant votre départ ainsi que les clauses de votre contrat d’assurance.

TRAVAIL EN EUROPE

Si vous prévoyez de travailler dans un État membre de l'UE/EEE, en Suisse ou dans un pays ayant signé une convention de sécurité sociale avec la France pour votre employeur, demandez à votre CPAM le formulaire vous permettant de vous inscrire au régime local de sécurité sociale.

DÉPLACEMENT POUR EFFECTUER DES SOINS À L’ÉTRANGER

Sachez que les conditions et modalités de prise en charge de vos soins dépendent du pays dans lequel vous vous rendez pour vous faire soigner.

De manière générale, pour vous renseigner avant le départ, vous pouvez contacter :

• Votre caisse d'assurance maladie

• Vos assureurs (plusieurs types d’assurances peuvent être assorties de ces options : multirisques-habitation, porteur de carte bancaire, assurance auto/moto, mutuelle…)

• Le Centre des Liaisons Européennes et Internationales de Sécurité Sociale (Cleiss) (site externe)

• Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (site externe).

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 76
Crédit photo Karolina-grabowska/Pexels

LA RETRAITE ? UN PROJET D’AVENIR À

PENSER AUJOURD’HUI !

PAR ARZELA LESTARQUIT – crédits photos Arzela Lestarquit, Cottonbro studio/ Pexels, Vlada Karpovitch/Pexels, Ketut Subiyanto/Pexels, photos non reproductibles www.novelvyretraite.fr www.novelvyretraite.fr NovelvyRetraite.AssistanceRetraite assistance-retraite NovelvyRetraite

Selon que l’on s’expatrie seul(e) ou avec son conjoint, la question de la retraite devrait être un point central pour tous les expats et futurs expats, mais aussi pour le conjoint suiveur. Et cette question devrait être au centre des négociations de tout contrat, quel que soit votre statut en mobilité professionnelle. Et c’est parce que les cotisations vieillesse sont intimement liées à l’emploi que la question est d’autant plus importante pour la personne en charge de la famille, qui a dû quitter son emploi pour suivre son partenaire. Arzela Lestarquit, responsable communication, marketing et conférences à l’étranger chez Novelvy Retraite, experte sur les questions de la retraite des expatriés français, dénoue le vrai du faux sur des affirmations courantes.

PREMIER CAS : CONJOINT SUIVEUR CHARGÉ DE FAMILLE

LORS DE MON EXPATRIATION DANS UN PAYS NON COUVERT PAR UNE CONVENTION DE SÉCURITÉ SOCIALE AVEC LA FRANCE, J’AI COTISÉ À LA CFE, TOUT SE PASSE COMME SI J’ÉTAIS RESTÉ EN FRANCE.

Mais en partie seulement ! N’oubliez pas qu’en France, vous cotisez aussi auprès d’un régime complémentaire obligatoire. L’assurance vieillesse de la CFE assure la continuité du seul régime général français de la Sécurité sociale et ne permet d’acquérir des droits dans les régimes complémentaires. Par ailleurs, les adhésions CFE santé couvrent uniquement les frais liés aux soins. Pour cotiser volontairement à la CFE vieillesse, il faut remplir certaines conditions. Vous pourrez vous affilier en tant que salarié, ancien assuré ou chargé de famille. Pour cela vous devez être né en France ou à défaut, avoir relevé d’un régime français d’assurance maladie obligatoire pendant au moins 5 ans. Si vous n’exercez plus aucune activité professionnelle, vous pouvez vous affilier en tant qu’ancien assuré dans les 6 mois suivant la fin de votre activité et à condition d’avoir été affilié dans les 6 mois précédant l’arrêt d’activité au régime général (CFE comprise). Vous pourrez également vous affilier, en tant que chargé de famille, si vous avez à charge un enfant de moins de 20 ans au moment de l’adhésion. Vous pourrez resté affilié tant que ces conditions seront remplies.

77 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG
COTISATIONS RETRAITE
PRATIQUE
RÉSEAU
MEMBRE DU
experts-expats.com

JE PARS TRAVAILLER DANS UN PAYS AYANT PART AUX ACCORDS EUROPÉENS, TOUT SE PASSE COMME SI J’ÉTAIS RESTÉ·E EN FRANCE.

Tout se passe comme si vous étiez resté en France seulement dans le cadre d’un détachement qui ne peut pas excéder 2 ans. Au-delà de cette période de détachement, vous devrez exercer votre activité en contrat local, vous cotiserez alors dans votre pays d’accueil et le jour où vous demanderez vos retraites, vos pensions seront versées par chacun des pays au prorata de votre durée de carrière dans chaque pays.

JE N’AI PAS ATTEINT L’ÂGE DE LA RETRAITE DANS MON PAYS D’ACCUEIL, JE PEUX MALGRÉ TOUT DEMANDER MES RETRAITES FRANÇAISES.

Si vous avez atteint l’âge légal en France, vous pouvez demander à toucher immédiatement vos retraites françaises. Mais selon la durée de votre carrière en France et à l’étranger, vous aurez intérêt ou non à attendre le taux plein. Attention, le taux plein dans le régime de base de la sécurité sociale conditionnera le droit au taux plein dans le régime complémentaire dans de nombreux cas. Même si vous touchez vos retraites françaises, vous pourrez poursuivre votre activité dans le pays d’accueil.

GRÂCE AUX ACCORDS DE SÉCURITÉ SOCIALE SIGNÉS PAR LA FRANCE AVEC DE NOMBREUX PAYS ÉTRANGERS, LA FRANCE ME VERSERA TOUTES MES RETRAITES.

Chaque pays versera uniquement la part correspondant à la durée de cotisation effective dans le pays. L’application d’une convention vous protège d’une carrière incomplète en France uniquement au niveau du taux : les trimestres étrangers sont pris en compte pour déterminer votre éligibilité au taux plein dans le régime de base. Explication du mode de calcul de la retraite de base en France :

Prenons un exemple, vous êtes né en 1970, la durée de carrière exigée est de 43 ans (1). Vous n’avez cotisé que 20 ans en France, votre revenu de référence (2) sera calculé sur ces 20 années (3). Le revenu de référence est donc établi à partir de vos salaires annuels limités à un plafond déterminé chaque année, également appelé Salaire Annuel Moyen (SAM). Mais vous avez également cotisé pendant 23 ans dans un pays ayant un accord de sécurité social avec la France, vous obtiendrez le taux plein (4) par la prise en compte de vos 20 années en France additionnées de vos 23 ans dans ce pays. Cependant, la France calculera une pension au prorata, selon le ratio DA cotisée (3) / DA exigée (1).

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 78 COTISATIONS RETRAITE

LES RELEVÉS DE CARRIÈRE

FRANÇAIS FOURNIS PAR LES CAISSES DE RETRAITE ME

PERMETTENT D’AVOIR UNE VISION

CLAIRE DE MON ÂGE DE DÉPART

OPTIMAL ET DES MONTANTS DE RETRAITE ASSOCIÉS.

La France ne prendra en compte vos trimestres à l’étranger qu’au moment de faire valoir vos droits et ne tient pas toujours compte des trimestres pour enfants, du service militaire, etc. En effet, c’est à ce moment-là que l’organisme de liaison et de coordination étranger transmettra un relevé de carrière à la France. Pour avoir une vision claire de votre situation, vous pouvez faire appel à des prestataires et opter pour l’établissement d’un bilan retraite qui fera des projections sur l’âge de départ optimal, estimera les pensions associées et les options d’optimisation s’il y a lieu. Un bilan retraite est particulièrement conseillé en fin de carrière ou lors de changements importants, notamment avant un projet d’expatriation.

JE N’AI PAS TRAVAILLÉ SUFFISAMMENT

SI MON COMPAGNON/ MA COMPAGNE DÉCÈDE, JE TOUCHERAI AUTOMATIQUEMENT LA PENSION DE RÉVERSION FRANÇAISE.

La France ne reconnait que les liens du mariage pour ouvrir un droit aux pensions de réversion. Le Pacs n’est pas reconnu, ni le fait d’avoir eu des enfants ensemble. D’autre part, le versement de la pension de réversion, selon les régimes, peut être soumis à des conditions d’âge et de ressources. Enfin, pensez à en faire la demande, son versement n’est jamais automatique. C’est pourquoi il est important dans la mesure du possible que le conjoint conserve une activité professionnelle (emploi dans le pays d’expatriation, lancement d’une activité où il travaille à son compte, portage salarial international, autoentrepreneur, société créée en ligne mais établie à l’étranger, etc.) pour construire sa retraite. De plus, l’expatriation peut aussi mettre à mal le couple : séparations et divorces ne sont pas rares. Pensez-y.

LES COTISATIONS VOLONTAIRES PERMETTENT DE PROTÉGER MON CONJOINT OU MA CONJOINTE QUI M’AURA SUIVI EN EXPATRIATION SANS OPPORTUNITÉ D’EMPLOI.

Votre conjoint pourra s’affilier à la CFE vieillesse en tant que chargé de famille si son pays de naissance est la France (ou à défaut, a relevé d’un régime français d’assurance maladie obligatoire pendant au moins 5 ans), n’exerce aucune activité professionnelle dans le pays d’accueil et a un enfant à charge de moins de 20 ans au moment de l’adhésion. Le conjoint suiveur pourra également cotiser en tant qu’ancien assuré. Vous avez intérêt à ajouter ce point à la négociation avec votre employeur avant votre départ pour protéger votre moitié. À étudier au même titre que les autres cotisations volontaires vieillesse, tels que la CRE-Ircafex ou les contrats de capitalisation.

LONGTEMPS DANS MON PAYS D’ACCUEIL POUR Y PRÉTENDRE À UNE RETRAITE.

Vous pourriez avoir une bonne surprise ! Si la France et ce pays ont signé une convention bilatérale, ce pays tiendra compte de vos trimestres français pour vérifier votre éligibilité à son système de retraite. Par exemple, pour avoir droit à une retraite américaine, vous devez justifier de 10 années de cotisation aux États-Unis. Pour vérifier votre éligibilité, la SSA (Sécurité sociale américaine) totalisera, les trimestres français et américains. Ainsi, un assuré qui a eu la majorité de sa carrière en France et moins de 10 ans d’activité aux États-Unis aura droit à la retraite américaine. De plus, en demandant sa retraite SSA dans le cadre de la convention franco-américaine, elle ou il échappera à l’application du WEP, dispositif qui minore la retraite SSA si elle est versée à un assuré qui bénéficie également de retraites étrangères.

79 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG COTISATIONS RETRAITE
PRATIQUE

JE RÊVE DE PASSER MA RETRAITE À L’ÉTRANGER, CELA VA POSER DES PROBLÈMES POUR PERCEVOIR MES PENSIONS FRANÇAISES.

Les pensions de retraite françaises peuvent être versées en France comme à l’étranger. Il suffit de transmettre vos coordonnées bancaires de vos comptes étrangers à vos différentes caisses de retraite. Cependant, la France exigera une preuve de vie tous les ans et vous devrez donc fournir un certificat d’existence.

LE SYSTÈME DE RETRAITE FRANÇAIS EST EN PASSE DE PÉRICLITER, CELA NE SERT À RIEN DE COTISER VOLONTAIREMENT.

Le système de retraite français par répartition n’est pas près de disparaitre. Aujourd’hui, la France compte 28.2 millions de cotisants. N’oubliez pas que vos cotisations vous assurent le versement de pensions, en moyenne durant 25 années (espérance de vie après 62 ans, âge légal de départ en 2023). Il est donc essentiel de cotiser.

EXPATRIÉ DANS UN PAYS AVEC CONVENTION AVEC LA FRANCE, JE N’AI AUCUN INTÉRÊT À COTISER VOLONTAIREMENT AUX RÉGIMES FRANÇAIS.

PEU IMPORTE LE MOMENT CHOISI POUR PARTIR À L’ÉTRANGER OU POUR REVENIR EN FRANCE

L’attribution de trimestres dépend du montant de salaire perçu et non pas de la durée d’activité. Si votre salaire est supérieur au plafond de la sécurité sociale, environ 44 000 € en 2023, il vous suffira de travailler 2 mois pour valider 4 trimestres. Cela s’applique au départ comme au retour. Vous aurez donc intérêt à partir après mars et revenir avant novembre. Attention, vous ne pourrez en aucun cas valider plus de 4 trimestres dans une année, dans le régime français.

SECOND CAS : CONJOINT SUIVEUR ENTREPRENEUR

Pas tout à fait vrai. D’une part, n’oubliez pas la règle de non-cumul des conventions, sauf de très rares exceptions, seule une convention sera retenue par la France. Vous pourriez avoir une très mauvaise surprise si vous avez navigué entre plusieurs pays et voir votre taux de liquidation minoré ! D’autre part, le système de retraite de base et complémentaire français peut être plus généreux que le régime de retraite de votre pays d’accueil. Renseignez-vous ! Enfin, vous pourriez améliorer le salaire annuel moyen pris en compte pour le calcul de vos retraites de base. Attention, n’imaginez pas valider 8 trimestres par an pour autant, seulement 4 trimestres peuvent être pris en compte par an. Réfléchissez également à la cotisation volontaire dans le régime complémentaire, c’est en effet ce régime qui permet de toucher des retraites plus confortables, pensez à négocier son financement par votre employeur, ces cotisations sont en effet très onéreuses.

JE SOUHAITE DIGITALISER MON EXPERTISE ET ME LANCER EN FREELANCE POUR SUIVRE MON CONJOINT MUTÉ À

L’ÉTRANGER,

JE PEUX AVOIR UN STATUT D’AUTOENTREPRENEUR ?

Oui si vous continuez à respecter les conditions du régime d’autoentrepreneur tel que prévu par le code général français des impôts. Vous devez notamment disposer d’une adresse en France où vous fixez votre établissement principal. Pour vos retraites, vous cotiserez comme si vous résidiez en France, auprès du Régime Social des Indépendants (RSI). Attention : au sein de l’Europe, aucun problème, en dehors de l’espace Schengen, vous devrez demandez l’autorisation aux autorités locales qui peuvent exiger un visa travail ou s’y opposer comme au Canada, pays qui exige la création d’une société sur son sol.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 80 COTISATIONS RETRAITE

MÊME DEPUIS L’ÉTRANGER, JE PEUX

OPTER POUR LE PORTAGE SALARIAL.

DANS CE CAS, JE CONTINUE DE COTISER COMME SI J’ÉTAIS RESTÉ EN FRANCE.

Vrai, en partie. Le portage salarial permet aux travailleurs indépendants de rester dans le régime général de sécurité sociale (Assurance Retraite et Agirc-Arrco) comme s’ils étaient des salariés classiques. Dans le cadre du portage salarial, les cotisations obéissent à un fonctionnement particulier, car l’assuré paye les cotisations salariales et les cotisations patronales sur le montant des prestations facturées. Si vous réalisez une mission de consultant à l’étranger de moins de trois mois, vous resterez soumis à la législation française en matière de protection sociale, dont les cotisations retraite. Mais, au-delà, vous devenez un consultant expatrié avec obligation de souscrire au régime de protection sociale de votre pays d’accueil.

COTISATIONS RETRAITE

Faire appel à un cabinet d’expertise retraite, comme Novelvy Retraite, vous permettra d’avoir une vision claire de votre situation et des options à envisager. D’une part, le bilan retraite personnalisé vous apportera un état des lieux de vos droits acquis jusque-là, en France et à l’étranger. Vous aurez ainsi un récapitulatif de votre carrière et de votre parcours personnel (durée de carrière en France et durée de carrière dans chacun des pays dans lesquels vous aurez exercé votre activité avec la prise en compte de vos jobs d’été, du service militaire, de la majoration de durée d’assurance pour les enfants…). D’autre part, nous déterminerons votre âge optimal de départ en fonction de vos projets avec des estimations des pensions (âge légal selon l’année de naissance, âge du taux plein, rentabilité du rachat de trimestres ou de la cotisation volontaire, poursuite d’activité dans le cadre du cumul emploi retraite…), vous serez à même de déterminer quelle option choisir.

Vous pouvez également nous confier les démarches administratives d’obtention de vos pensions de retraite, par délégation. Cette prestation de liquidation des droits permet de vous libérer de formalités longues et fastidieuses depuis l’étranger. La bonne connaissance des organismes de liaison et des règles qui s’appliquent entre la France et les pays ayant des accords de sécurité sociale est indispensable pour que le traitement du dossier retraite se passe au mieux. Il convient d’anticiper largement ces démarches qui prendront jusqu’à deux ans, pour certains pays.

J’AI MONTÉ MA BOÎTE À L’ÉTRANGER, CELA NE CHANGERA RIEN

POUR MES RETRAITES.

Si vous créez une société à l’étranger, dans un pays ayant une convention de sécurité sociale, vous cotiserez dans votre pays d’accueil et ces années d’activité seront prises en compte pour calculer votre durée de carrière dans le système français. Si votre pays d’accueil n’a pas de convention avec la France, il conviendra d’envisager la cotisation volontaire pour rester dans les régimes de retraite français.

Le conseil de la rédaction : pour savoir quel statut juridique choisir, où immatriculer votre entreprise pour vous créer une carrière nomade au fil de vos expatriations, consultez MyDigitalCompany. Une équipe d’expatriés et de nomades digitaux experts en création d’entreprise en ligne. Bénéficiez de conseils personnalisés pour la création de votre entreprise, l’ouverture de votre compte bancaire professionnel et des conseils fiscaux ! MyDigitalCompany, c’est un accompagnement de A à Z à distance pour vous lancer. www.mydigitalcompany.net

81 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG PRATIQUE

MEDITATION & RESPIRATION

2 OUTILS PRÉCIEUX POUR LES EXPATRIÉS

PAR MARC DESSEIN - crédits photos Méthode Totem, images non reproductibles

www.methodetotem.com methodetotem

Changer de pays, partir à l’étranger, peut être extrêmement stressant pour la famille. En terre inconnue, au niveau le plus physiologique et le plus instinctif, perdre ses repères sur notre environnement, sur la lumière, la température, les odeurs etc. peut avoir une influence sur notre niveau de stress et d’alerte générale. Cela peut jouer sur nos taux de cortisol (hormone du stress), la qualité de notre sommeil et celui de nos enfants quel que soit leur âge. Parfois, avant même d’être parti, tout l’organisme se met déjà en alerte…. Ce processus est en partie bénéfique pour déclencher l’action, mais il faut savoir le gérer, pour qu’il ne devienne chronique ou néfaste à la santé de chacun des membres de la famille.

RETOUR AU CALME : DE L’IMPORTANCE D’ÊTRE ET NON DE FAIRE

Plusieurs techniques de méditation et respiration existent pour permettre de faire physiquement, mentalement et émotionnellement baisser cet état de stress. La méditation de pleine conscience met justement en avant cet état d’être, opposé à ce constant besoin de faire. La clef est de trouver 5 ou 10 minutes par jour où le but n’est plus de faire, mais juste d’être. De ne plus se concentrer sur le faire (déménagement, transport, recherche d’appartement, école, savoir où faire du sport, quoi visiter, quoi cuisiner…) mais pour un temps donné, se concentrer uniquement sur ce que représente juste le fait d’être.

TECHNIQUE SIMPLE D’APAISEMENT DU CORPS

Je vous conseille de choisir des méditations qui vont aller scanner le corps. Des pieds à la tête, on se concentre sur chaque partie de son corps (comme la plante des pieds, la paume des mains, le visage…) et on essaie de les ressentir pleinement. Focalisez-vous ensuite sur les parties du corps que vous ressentez moins (comme la zone entre les omoplates, le sommet du crâne, ou la zone entre les orteils…). Puis focalisez-vous sur toutes ces zones dans leur ensemble pour prendre conscience physiquement de ce que juste être dans son corps signifie ici, et maintenant.

SEUL, EN COUPLE OU AVEC LES ENFANTS

C’est un travail que vous pouvez faire en amoureux ou avec vos enfants en les mettant en position allongée et en leur demandant de se concentrer sur chaque partie du corps que vous allez appeler. Une fois en place et une énergie calme et tamisée donnée à l’atmosphère, à vous de scanner à haute voix l’ensemble du corps.

DE L’IMPORTANCE DE LA RESPIRATION PROFONDE

La seconde étape serait d’intégrer un exercice de respiration. La respiration en elle seule, même si elle est efficace, n’est pas suffisante. Oui, il existe des exercices de respiration qui vont apaiser le corps et lui permettre de se relaxer instantanément. Mais comparer la respiration seule avec une respiration qui serait faite avec cette pleine conscience, c’est un peu comme comparer une belle assiette cuisinée avec amour et un fast-food. Même si l’efficacité est là, l’un nourrit le corps plus durablement que l’autre. L’exercice de respiration le plus simple pour un débutant est probablement la cohérence cardiaque, qui impose des cycles d’inspiration et expiration d’exactement 5,5 secondes. Cette méthode de respiration développée au Tibet, présente aussi dans la tradition yogique et d’autres cultures, permet un relâchement presque immédiat du diaphragme, du cœur et de l’ensemble du système parasympathique. Énormément de vidéos existent sur Internet. C’est la répétition qui va faire aussi l’efficacité de cet exercice. Le corps va se conditionner et comprendre quoi faire à chaque fois que ce protocole de respiration est entamé. De la même manière où il salive pour préparer la digestion quand vous avez une assiette devant vous, cette sensation de relaxation, ce relâchement du stress sera exacerbé par la pleine conscience et par l’assiduité du pratiquant.

Marc a vécu plusieurs mois et années à l’étranger : Chine, Cambodge, Espagne, Angleterre, Caraïbes, Australie. Installé désormais à Biarritz, il coache à distance Français et expatriés avec une approche holistique pour un corps en bonne santé physique, mentale et émotionnelle. Programme minceur, programme inflammation (eczéma, acné, endométriose, arthrose, dépression, ballonnements, maladies auto-immunes), il propose aussi des séances « breathworks » en ligne chaque semaine.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 82
BIEN-ÊTRE

JEUNES EXPATSJEUNES YOGIS !

LES BIENFAITS DU YOGA

Avec Catherine Labbé et son fils Ange - crédits photos Famille Labbé

Ange a 11 ans et son petit frère Elouan a 7 ans, ces 2 jeunes expats ont habité dans déjà de nombreux pays (Croatie, Italie, Espagne, Portugal, Thaïlande, Malaisie, Canaries). Cette famille nomade digitale pendant plusieurs années a aujourd’hui posé ses valises au Cambodge. Ange vous propose de découvrir et de tester en famille quelques postures de yoga qu’il a apprises avec Olivia, sa jeune fille au pair mexicaine et professeure de yoga.

Bonjour mes amis, Tous les matins je pratique le yoga 10 minutes avec ma maman ou seul. Je vous ai préparé cette fiche-conseil dans laquelle je vous montre les postures pour débuter.

J’espère que vous allez aimer.

PS : gracias por todo Olivia. Ange

exploracoeurs exploracoeurs

L’AVIS DE SA MAMAN :

Le yoga est une pratique ancestrale qui peut apporter de nombreux bienfaits aux enfants et plus particulièrement aux jeunes expatriés qui vivent le déménagement, le choc des cultures, l’intégration dans un tout nouvel environnement. En effet, le yoga permet de développer la confiance en soi, la concentration, la coordination, la souplesse et la force physique. En pratiquant régulièrement, les enfants apprennent à être plus conscients et à l'écoute de leur corps.

En plus d'être une pratique amusante et ludique avec des postures d’animaux, le yoga les aide à mieux gérer leur stress et leurs émotions. Cela en fait une activité qui est particulièrement intéressante, car elle permet d'acquérir une meilleure connaissance et maitrise de soi. Elle favorise la relaxation et la détente, ce qui est un bon exercice quotidien à réaliser pour mieux se concentrer et être plus présents dans leur corps et dans leur esprit.

Catherine Labbé est la cofondatrice de HeartConsciousness

LP et de la plateforme www.school. restaurerlamour.world. Elle est aussi auteure, conférencière, formatrice, praticienne (énergétique, hypnose, cohérence cardiaque, neuroscience appliquée)

Recentrage émotionnel, prise de conscience du corps, sas de décompression, le yoga a tout bon ! Il ne vous reste plus qu’à choisir une musique d’ambiance et à prendre un tapis.

Boîte à outils

Le livre « Yoga en famille » d’Aurélie Gouel et Shobana R. Vinay, aux éditions Mango pour les 3/12 ans

L’appli bien-être Lili pour les 5/12 ans qui s’inspire de la pédagogie Montessori et Freinet

L’émission Mini Yoga dispo en replay sur internet pour 3/8 ans

La chaine YouTube de Delphine Bourdet pour les plus grands et les adultes.

83 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG PRATIQUE
BIEN-ÊTRE
Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

11 PISTES CONCRÈTES POUR TRAVAILLER EN ARRIVANT À L’ÉTRANGER

Comment trouver du travail quand on vient d’arriver à l’étranger ?

Comment garder une activité professionnelle quand on est conjoint suiveur et que l’on a dû mettre sa carrière professionnelle en France entre parenthèses pour suivre son partenaire en mobilité professionnelle ? Experts-Expats, vous donne 11 pistes à explorer. Des pistes testées et approuvées par des expats conjoints suiveurs ayant remis le pied à l’étrier côté pro durant leur expatriation.

1CONTINUER À TRAVAILLER POUR VOTRE EMPLOYEUR, MAIS EN REMOTE

Avant de rechercher un emploi dans votre pays d’expatriation, pourquoi ne pas demander à votre employeur de travailler en remote (100% à distance) si votre secteur d’activité le permet ? De plus en plus d’entreprises l’autorisent, surtout depuis la crise sanitaire. Identifiez les avantages pour l’entreprise, listez toutes les tâches que vous pouvez exécuter à distance en complète autonomie, rassurez-la sur les plages horaires que vous aurez en commun pour faciliter votre communication sur les dossiers, suggérez un point hebdo en visioconférence pour garder le lien. Enfin, faites-lui une offre salariale, préparez-vous à négocier et proposez une période d’essai 100% en remote. Notre conseil : proposer de passer en télétravail 2 à 3 jours par semaine avant votre départ pour préparer la transition et montrer à votre responsable que la qualité de votre travail reste identique.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 84 CARRIÈRE
PAR ÉMILIE TRIOLO - crédits photos Jobwell/Pexels, Andrea Piacquadio/Pexels, photos non reproductibles

DIGITALISER VOTRE EXPERTISE POUR TRAVAILLER DE N’IMPORTE QUEL PAYS

Votre employeur n’est pas d’accord que vous puissiez travailler à distance ? Pourquoi ne pas digitaliser votre expertise et vous lancer en freelance. On pense souvent à tort que l’entrepreneuriat est fait pour les plus créatifs. Sophie Courtin Bernardo, business mentor fait trop souvent ce constat : « J’accompagne de nombreuses femmes qui ne pensaient pas du tout pouvoir lancer leur propre activité et qui sont surprises de leur succès et de leur évolution professionnelle. N’importe qui peut entreprendre à condition d’être accompagné et guidé pour ne pas se perdre en chemin et avancer en validant chaque étape ». Vous pensez ne pas pouvoir digitaliser votre expertise ? Réfléchissez-y bien. Je me souviens de cette émission du podcast Expat Heroes de Cristina Filipe Araujo qui donnait la parole à Caroline De Ville, une femme expat qui en France était médecin généraliste et spécialiste dans l’accompagnement à l’allaitement. Son mari a été muté aux USA et difficile pour elle de trouver un emploi sur place. Elle a décidé de digitaliser son activité, ce qui semblait peu évident au départ ! Elle a créé Auseinendouceur.com, un site grâce auquel elle propose des consultations de guidance pour de jeunes parents et un accompagnement à l’allaitement en visio depuis les États-Unis. Elle aussi développé tout un programme de formations en ligne pour les professionnels francophones et en a formé plus de 3000 !

Vous envisagez le freelancing ? Pour vous faire connaitre, inscrivez-vous sur des plateformes pour trouver des missions ou des contrats à distance : Upwork, Freelancer, Fiverr, Codeur.com, Redacteur. com, Freelancer.com, Crème de la crème, Freelance.com, Malt, Skillvalue, Graphiste. com. Topal, Jooble, Flexjob, Guru, Behance, Dribble, People per hour, Service Scape, Design Hill, etc.

La plupart sont spécialisés par secteur d’activité ou métier. À vous de faire le tri !

Ces solutions ne sont pas envisageables ?

Voici des pistes pour trouver un emploi sur place. Mais attention, en dehors de l’Europe il vous faudra demander et obtenir un permis de travail pour exercer, même de chez vous. Pensez à le demander le plus tôt possible, car son obtention peut être longue.

3

S’INTÉGRER POUR DÉVELOPPER SON RÉSEAU

Le réseau, c’est un atout majeur pour trouver du travail où que l’on soit. Se constituer un réseau et le faire grandir en expatriation, c’est essentiel. Pensez à rejoindre les points d’accueil des Français de l’étranger type réseau Fiafe, réseau UFE pour rencontrer du monde, partager votre expérience et parler de votre ou vos activités pros en France et faire savoir autour de vous que vous êtes en recherche d’emploi. Car il y a toujours une personne qui connait quelqu’un qui cherche une personne à recruter pour son entreprise. N’oubliez pas les évènements professionnels, les salons, conférences ou rencontres de réseautage organisés dans votre pays d'accueil. Etablir des contacts et profiter d’opportunités professionnelles demandent de l’engagement et de l’énergie !

4

DÉMARCHER LES ENTREPRISES FRANCAISES PRÉSENTES DANS VOTRE PAYS

Eh oui, nombreuses sont les entreprises françaises à s’implanter à l’étranger pour leur développement et beaucoup sont peu connues. Pour faciliter leur croissance et implantation à l’étranger, elles recherchent souvent des Français bilingues ! Consultez le site de la CCI France International (www.ccifrance-international.org), c’est une mine d’information : la structure aide les entreprises françaises à s’installer à l’étranger ! Idem pour le Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF). Faites vos recherches et explorez les opportunités d'emploi qu'elles offrent.

85 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG PRATIQUE CARRIÈRE
2

CARRIÈRE 5

TROUVER UNE OFFRE D’EMPLOI SUR DES SITES SPÉCIALISÉS « EMPLOI À L’ÉTRANGER »

Pour votre recherche d’emploi à l’étranger, nous conseillons de consulter les sites :

• De Pole Emploi International qui propose de nombreuses missions en CDI ou CDD à l’étranger.

• Du réseau Eures /Eurodisk qui centralise les offres d'emploi disponibles en Union européenne.

• De l’Apec (Association pour l'emploi des cadres) qui propose des offres d'emploi pour les cadres à l'étranger.

• De l’Apecita (Association pour l'emploi des cadres, ingénieurs et techniciens de l'agriculture) si vous recherchez un poste dans le secteur agricole.

Ajoutons également : Europa.jobs, Expat.com rubrique emploi, Workwide.fr, Anyworkanywhere. com. N’oubliez pas les traditionnels sites type Indeed qui permettent d’indiquent « à l’étranger » en localisation, ou les sites locaux de recherche d’emploi.

6

PENSER AUX INSTITUTIONS FRANCAISES PRÉSENTES À L’ÉTRANGER

Consulats, ambassades, réseaux culturels ou dédiés à l’éducation (type Institut Français, écoles françaises) : le réseau diplomatique, consulaire et culturel, le réseau scolaire français à l’étranger, et les structures de coopération technique internationale (France Expertise) publient et diffusent régulièrement des offres d’emploi.

Par exemple : l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) propose des postes dans les établissements scolaires à l'étranger (écoles, collèges français, lycées français, écoles européennes) : enseignement, orientation, administration ou encadrement.

France Expertise, l’agence publique française de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique, propose des postes dans plus de 80 pays dans de nombreux secteurs d’activité : climat, territoire, agriculture, santé, développement durable, éducation, administratif, sécurité, emploi, communication, justice, etc.

C’est le cas aussi de l’AFD (Agence française de développement) avec des postes à pourvoir à l’étranger dans le secteur bancaire, de l’ingénierie, du digital, de la communication et des relations partenariales.

7

LE PVT & LE VIA POUR LES PLUS JEUNES

Le volontariat international en administration (VIA) permet sous certaines conditions, à des jeunes de 18 à 28 ans de participer à l'action de la France dans le monde pour une mission de 6 à 24 mois. Le VIA est un service civique effectué pour des services de l'État français à l'étranger qui ouvre droit à une indemnité mensuelle. Enseignement, droit, économie, médecine, informatique, hôtellerie-restauration : de nombreux métiers sont concernés et vous pourrez acquérir une expérience professionnelle au sein d’un consulat, d’une ambassade, de services et missions économiques françaises à l'étranger, de services de coopération et d'action culturelle.

Même principe pour le PVT (programme vacances travail) ouvert aux 18/35 ans sous conditions et dont nous avons justement parlé dans ce magazine.

LINKEDIN

Forcément, c’est le réseau social professionnel. C’est celui que les entreprises choisissent en priorité pour recruter, car la plateforme fait partie de leurs canaux de communication pour montrer leur dynamisme et expansion. Bien travailler sa page LinkedIn, c’est donc essentiel.

LES CABINETS DE RECRUTEMENT INTERNATIONAUX

Pas forcément besoin de faire partie d’une entreprise d’envergure pour trouver un emploi à l’étranger et être muté en Europe ou ailleurs dans le monde. Vous pouvez contacter un cabinet de recrutement international. Les entreprises font de plus en plus appel à ces chasseurs de têtes pour trouver des salariés en quête de mobilité. Ces agences de recrutement peuvent être spécialisées par secteur d’activité ou zone géographique : cabinet de recrutement international pour l’Afrique, le Canada, etc. Vous pouvez facilement consulter leurs offres d’emploi sur leur site et même déposer ou envoyer votre CV.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 86
8
9

LE STAGE AUPRÈS D’EXPATS ENTREPRENEURS

C’est que propose régulièrement notre équipe avec le développement d’ExpertsExpats. Un entrepreneur a toujours besoin de ressources pour faire grandir son projet : profil commercial, profil communicant, etc. Développement des réseaux sociaux, mise à jour du site internet, développement de partenariats et d’outils de communication, etc. : les missions et les besoins d’un entrepreneur sont nombreux surtout à ses débuts et lorsqu’il travaille seul. Bien que non rémunéré, le stage est une opportunité de choix pour apprendre sur le terrain et vous former avec un chef d’entreprise qui a de l’ambition. Le principal avantage est que serez au cœur même de l’action, à la fois autonome tout en étant encadré et vous pourrez être force de proposition. De quoi valoriser votre période d’expatriation sur votre CV. Ciblez des expats entrepreneurs que vous suivez sur internet et faites valoir votre motivation, car ils savent combien l’énergie, la volonté d’avancer et la rigueur priment sur l’expérience. Pensez aussi aux associations francophones locales comme les réseaux d’accueil qui fonctionnent avec des bénévoles.

CONTACTER LES ENTREPRISES DE SOURCING RH SPÉCIALISÉES, TYPE “VISIT FOR YOU”

Elles proposent aux entreprises françaises des profils de conjoints-suiveurs expatriés, pour des missions de courte ou plus longue durée afin de relayer et de soutenir localement les cadres et les dirigeants de TPE et de PME : business développement, visites, relation fournisseur, relation client, salons, risk management, etc. Elles créent des équipes expérimentées et bien ancrées localement sur lesquelles elles s’appuient pour maintenir de la proximité entre les partenaires économiques éloignés, pour valider une idée, pour identifier de nouvelles opportunités ou pour collecter de l'information par exemple.

Le conseil de la rédaction : n’ayez pas peur des missions de bénévolat, elles sont très formatrices. Mais pensez à faire valider cette expérience auprès d’organismes publics et officiels (Pôle emploi, le ministère de l'Éducation nationale et l'AFPA) en demandant votre Passeport Bénévole®. C’est un livret personnel de reconnaissance de l'expérience bénévole et de valorisation des compétences mobilisées et/ou acquises. Pour cela, il suffit d’en faire la demande à votre retour en France auprès de France Bénévolat soit par courrier soit sur le site www.francebenevolat.org

Témoignages échos

En Jordanie depuis 5 ans, j’ai répondu à l’offre de stage réseaux sociaux d’Émilie la fondatrice d’Experts-Expats. J’ai beaucoup apprécié qu’elle me fasse confiance et que l’on travaille en binôme avec à la fois un cadre qui fixe les grandes directions pour la communication digitale et une liberté d’action pour proposer mes idées et les concrétiser. Maintenant, je gère toute la communication de ses réseaux sociaux, c’est très formateur. C’est l’occasion de faire mes armes, de me former très concrètement. Je suis en contact avec beaucoup de sociétés, c’est très enrichissant. C’est une expérience qui à terme me permet d’envisager ma reconversion professionnelle lors de notre retour en France dans plusieurs mois en me lançant en freelance comme community manager et proposer mon expertise à des expats entrepreneurs ! Étant donné que j’étais Data Consultante en France, que j’ai dû stopper ma carrière depuis 6 ans, j’ai enfin eu l’occasion de m’écouter, de sauter le pas et de vivre une expérience professionnelle enrichissante.

Miryem, multi expat.

Lorsque j’étais expat, j’ai intégré l’accueil Fiafe local et l'association des entreprises françaises locale en parallèle. Pour eux, je réunissais les chefs d'entreprises françaises tous les mois. Cela m’a permis de rencontrer le conseiller business de l'ambassade et je gagnais un petit salaire. Cela m'a bien aidé à garder le moral et à construire un réseau énorme en 4 mois.

Alice, ex-expat au Panama.

87 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG PRATIQUE CARRIÈRE
“ “
“ “ 10
11

DÉCOU VERTE

INSPIRATION RENCONTRE NOUVEAUTÉS

Besoin de légèreté et d’inspiration ? Détendez-vous et lâchez prise ! Nous vous emmenons en voyage avec notre rubrique 1 expat 1 pays. Pause gourmande avec notre section 1 expat 2 recettes. Vous avez dit « Voyages et tourisme » ? Pour organisez vos prochaines vacances, filez découvrir notre coup de cœur Destination 1 expat 1 maison à louer. Et pour terminer, on vous fait rencontrer une personnalité du monde de l’expatriation !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 88

ENTRETIEN AVEC LA PRÉSIDENTE DE L'UFE BÉNIN

BÉATRICE ADÉLAÏDE DE BEAUBRUN

Née en France, elle a passé le plus clair de son enfance, adolescence et de sa vie de femme à l’étranger ! Enfant de la 3e culture, elle a décroché son baccalauréat au Togo. Elle a vécu et vit toujours dans la mobilité internationale : Togo, Niger, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Gabon, Congo et bien d’autres pays encore ! Béatrice Adelaïde De Beaubrun, c’est une femme au parcours professionnel incroyable, une femme engagée qui n’a pas froid aux yeux et une entrepreneuse dynamique et égalitaire. Et cerise sur le gâteau, c’est aussi la Présidente de l’UFE Bénin ! Rencontre inspirante et vitaminée.

Bonjour Béatrice Adelaïde De Beaubrun. Merci de nous avoir accordé cette interview exclusive. Vous êtes la Présidente de l’UFE Bénin depuis novembre 2022, comment êtes-vous arrivée à ce poste ?

Lorsque je suis arrivée au Bénin, je me suis empressée d’adhérer à l’UFE. J'ai pris le temps de participer aux quelques activités de l'association. Je me suis engagée pour la promotion de la francophonie à l'étranger : mes idées et mes actions ont été remarquées par les membres de l'UFE, ce qui m'a finalement valu leur confiance et leur soutien lors des élections. Et puis mon implication active au niveau national béninois a joué un rôle déterminant dans ma nomination en tant que Présidente de l’UFE Bénin : j’ai occupé un poste de conseillère du Chef de l’État pour la modernisation de l’audiovisuel du service public béninois. Cela a facilité les relations avec les instances gouvernementales et administratives du pays. J’ai pu voir à quel point, parfois, mes compatriotes pouvaient rencontrer des difficultés de compréhension du système béninois et des difficultés pour accéder à un interlocuteur. J’ai pris tout cela en compte lorsque j’étais membre de l’UFE pour proposer des avancées et faciliter le quotidien des expatriés.

89 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DÉCOUVERTE PERSONNALITÉ
PAR ÉMILIE TRIOLO – crédit photo Béatrice Adelaïde De Beaubrun
INTERVIEW EXCLUSIVE

Être

Présidente d’une antenne de l’UFE cela signifie quoi concrètement, quelles sont vos missions et responsabilités ?

En tant que Présidente de l'UFE, j'ai la responsabilité de guider et de coordonner les actions de l'association. Ma mission principale est de représenter les intérêts des Français de l'étranger et de défendre leurs droits auprès des autorités locales et des instances gouvernementales françaises. Je m'efforce de renforcer les liens entre les membres de la communauté française au Bénin, de promouvoir la langue, la culture française et de faciliter l'intégration des nouveaux arrivants. Je travaille en étroite collaboration avec les autres membres du conseil d'administration de l'UFE Monde, notamment le Président, Monsieur Alain-Pierre Mignon, pour élaborer des stratégies visant à renforcer notre réseau et à améliorer les services offerts à nos membres. Je suis également chargée de développer des partenariats avec d'autres organisations similaires et en participant à des évènements internationaux.

Quelles sont les actions concrètes que vous menez en ce sens ?

Dès mon élection, j’ai souhaité mieux comprendre les attentes de nos compatriotes établis au Bénin. Nous avons donc élaboré un questionnaire en ligne pour mieux connaitre les besoins des expatriés français, francophones et des francophiles. 37% sont en attente d’opportunités d’affaires, 21% d’une plus forte entraide. Forts de ces réponses, nous avons décidé d’aménager un bureau de permanence, lieu d'accueil et de convivialité. Nous avons décidé de communiquer davantage sur les réseaux sociaux et de faire plus de bulletins d'information pour promouvoir nos activités et mieux faire connaitre notre antenne dans tout le pays pour toucher plus d’expatriés. Nous les accompagnons dès leur arrivée pour faciliter leur installation : démarches administratives, accès aux services de santé, conseils sur la vie quotidienne. Comme nos membres sont en forte demande d’informations, nous leur proposons des rdvs réguliers : conférences et ateliers sur des questions qui leur sont chères comme la fiscalité, l'éducation et les opportunités professionnelles pour les conjoints suiveurs. Nous mettons également à disposition un réseau d'entraide et de solidarité pour aider ceux qui rencontrent des difficultés particulières. Et puis nouons des partenariats avec des entreprises françaises installées au Bénin pour offrir plus d’avantages à nos adhérents (réductions dans les commerces partenaires, opportunités d'emploi et de stages, échanges interculturels, etc.). Nous nous sommes aussi rapprochés d’institutions européennes pour organiser des évènements. Ces moments conviviaux autour de la culture française (exposition d’art, concert, projection de films en français, dégustation de cuisine française) permettent de

relâcher la pression et de se ressourcer. L’animation de notre communauté est extrêmement importante, elle permet à nos membres de mieux vivre l’expatriation en tissant des liens, en développant leur réseau et en créant aussi des opportunités professionnelles.

Quelles sont vos priorités pour l’association ?

Tout d'abord, je souhaite renforcer notre présence au Bénin où l'UFE n'est pas encore pleinement établie. Il est essentiel de soutenir et d'accompagner les Français établis dans des régions où ils ont moins d'accès aux services et aux ressources de notre communauté. Je m'engage à renforcer les liens entre les différentes représentations de l'UFE à travers le monde. La coopération et l'échange d'expériences entre nos représentations peuvent grandement bénéficier à tous nos membres ! Et je suis déterminée à promouvoir la participation active des jeunes dans notre réseau. Ils représentent l'avenir de notre communauté et leur implication est essentielle pour maintenir la vitalité de l'UFE. Et puis je souhaite développer nos actions de solidarité envers nos compatriotes confrontés à des difficultés particulières. Il est important que l'UFE soit un soutien et une ressource fiable pour tous les Français de l'étranger, quelles que soient leurs circonstances (difficultés financières, séparation, divorce, catastrophe climatique, urgence sanitaire, etc.). L'adaptation et l'innovation sont aussi 2 autres piliers pour l’avenir de l’UFE. Notre réseau doit être flexible et s'adapter aux besoins changeants de nos membres. Nous devons être à l'écoute de leurs préoccupations et développer des services qui leur sont réellement utiles : notamment pour ceux qui veulent s’établir définitivement ou à plus long terme au Bénin, qui veulent investir, construire ou acquérir un bien immobilier (service d’accompagnement juridique et social binational). Je crois fermement à l'importance de l'innovation technologique pour renforcer notre réseau. Nous devons exploiter les nouvelles technologies et les plateformes numériques pour faciliter la communication et l'échange d'informations entre nos membres et pour offrir des services en ligne plus accessibles. Je veux voir l'UFE Bénin et l’UFE Monde, continuer à être une référence pour les Français de l'étranger, une organisation solidaire, dynamique et représentative.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 90
PERSONNALITÉ
En photo : la Présidente de l'UFE Bénin en compagnie du Président de l'UFE Côte d'Ivoire et du Chef de l'Élysée

MOBILITÉ INTERNATIONALE

3 programmes complets de coaching personnalisés pour vous aider à chaque étape de votre expatriation :

READY POUR MON EXPATRIATION

LOVE, LIVE & LAUGH MON EXPATRIATION WELCOME BACK HOME

BILAN DE COMPÉTENCES - Méthode Cohérence finançable même en tant que français de l’étranger

POUR LES JEUNES

Accompagnement individualisé portant sur :

LA GESTION DES ÉMOTIONS & DU STRESS

LA CONFIANCE EN SOI APPRENDRE À APPRENDRE

L’ORIENTATION & RÉORIENTATION

cecile.solar@dessinetaviecoaching.com

TEL : +49 176 8125 8056

1 SÉANCE OFFERTE & SANS ENGAGEMENT
EN
COACHING
POUR LES CONJOINTS EXPATRIÉS www.dessinetaviecoaching.com
Et
certifiée
Cécile Solarcoach professionnelle

En parallèle de vos fonctions à l’UFE Bénin, vous êtes aussi à la tête d’une société d’exploitation de carrière de granite et de centrales à béton. Le BTP, c’est un milieu masculin, comment en arrive-t-on là quand on est issu d’une formation Science Po au départ ?

Lorsque je suis arrivée au Bénin, je prenais un poste de chargé de mission du chef de l'État pour la réforme de l'audiovisuel. À la fin de mon contrat, un ami ici me dit qu’il a une licence d’exploitation de carrière, mais qu’il n’a pas le dirigeant ni l’équipe pour l’exploiter. Il a du mal à recruter et me propose le poste alors que ce n’est pas du tout mon métier. Il me rassure en me disant que tout s'apprend et qu’il est persuadé que je serai vite opérationnelle. J’ai décidé de relever le challenge et voilà bientôt 2 ans que je suis aussi à la tête de cette entreprise ! C’est très formateur et je fais le maximum pour recruter de jeunes femmes pour qu’elles soient plus représentées dans ce secteur d’activité ! C’est la preuve que le réseau amical et professionnel est important. C’est aussi la preuve qu’il ne faut pas avoir peur des opportunités, qu’il faut oser se lancer et oser les chemins de traverse, car ils peuvent mener loin !

Carte d'identité :

Age : 52 ans

Ville de naissance : Paris

Sa plus longue expatriation : en ce moment, depuis 6 ans au Bénin

Ce qu’elle préfère dans l’expatriation : le multiculturalisme

Ce qu’elle particulièrement au Bénin : la dynamique autour du développement du pays

Ce qu’elle fait en priorité quand elle rentre en France : s’assoir à la terrasse de son café-restaurant préféré « Le Châlet » pour boire un bon café, humer les odeurs de la boulangerie d’en face, regarder les passants et apprécier retrouver ses racines

Nombre de langues parlées : 3 langues (anglais, espagnol, français)

Je suis Française de naissance et de filiation. Mes parents étaient originaires d'Italie, du Vénézuéla et d’Afrique. Ma fille, elle, n’a quasiment vécu qu’à Paris : elle a passé 2 années au Bénin et a évidemment dû s’adapter à l’environnement, à un nouveau rythme de vie, mais elle a surtout dû appréhender les mentalités pour bien vivre son expérience de jeune expatriée. Elle a été ravie de ces années et revient régulièrement au cours de l’année pour se ressourcer.

Infos utiles

UFE Bénin :

UFE229 - Tel : +229 40 43 0303 ufe.benin@gmail.com

adelaidedebeaubrunbeatrice

UFE Monde : www.ufe.org

UFEMONDE UFEMONDE ufemonde

Son plat/dessert étranger préféré découvert en expat : l’Attiéké (un couscous de manioc de Cote d’Ivoire) façon « Auvergnat » que cuisine son ami Maxime

Son plat/dessert français qui la fait craquer : les huitres et le cheese-cake au bissap (oseille de Guinée)

Le livre qu’elle recommander aux expats : « La ferme africaine » qui a inspiré le film

Out of Africa

Une musique ou un artiste béninois à faire découvrir à nos lecteurs pour les faire voyager au Bénin ? La chanson « A mon noude houn dou » de Danielou Sagbohan qui nous rappelle que lorsque nous quittons ce monde, nous n’emportons rien avec nous, donc rien n'est à nous. Soyons humbles, généreux et reconnaissants…

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 92 PERSONNALITÉ
Enfant de 3e culture et femme multi expatriée, est-ce difficile de vivre seule avec un jeune en expat à l’étranger ?
Retrouvez Béatrice Adelaïde De Beaubrun sur LinkedIn : Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde

TÉMOIGNAGE

VIVRE AU CANADA

Laure a 37 ans, elle vit avec son mari et ses petits expats de 1 et 8 ans au Canada depuis 2015, après avoir décidé de tout quitter en France. Elle nous parle avec franchise de leur départ, de ce que le Canada leur offre chaque jour pour leur vie de famille, mais aussi pour leur vie professionnelle, la scolarité, l’éducation, la santé. De leur PVT à leur citoyenneté : elle témoigne après 7 ans de vie sur place !

NOTRE DÉPART : UNE EXPATRIATION

QUI A DÉBUTÉ AVEC UNE MUTATION & UN PVT

L’idée de s’expatrier nous trottait dans la tête depuis 2/3 ans déjà avant notre départ. Nous nous sommes arrêtés sur le Québec, car nous voulions partir en Amérique du Nord, et nous voulions privilégier une destination où l’on parlait français, ce qui nous permettait d’éviter une immersion directe 100% anglaise.

Nous avons alors commencé par faire une demande de résidence permanente depuis la France, car cette démarche peut mettre des années avant d’être acceptée

(le dossier est long, il faut être patient !). Puis à la naissance de notre fils en 2015, nous nous sommes dit que c’était le moment où jamais. Nous étions sur Paris depuis 10 ans et nous ne voulions pas y élever notre enfant, d’ailleurs on ne voulait pas y rester tout court ! Nous venions tous les deux de province : moi de Picardie, mon mari de Toulouse. Nous ne nous retrouvions pas dans Paris, nous préférions de loin les soirées cocooning avec nos amis et nous rêvions d’une maison avec jardin.

Le PVT venait de passer à une durée de 2 ans, nous entrions dans les critères d’âge (moins de 35 ans), alors nous avons tenté le coup ! Mon mari l’a eu à la première ronde, il avait 3 semaines pour confirmer sa volonté, moi je ne l’avais pas eu (à l’époque il s’agissait d’être le plus rapide, les places étant limitées et partant en 5 minutes). Sans PVT, pas de possibilité de travailler pour moi ! Je me souviendrais toujours du moment où il m’a appelé pour me dire que je l’avais aussi obtenu, lors de la dernière ronde, 3 jours avant l’expiration de sa limite de confirmation. Nous avons donc plié bagage du jour au lendemain, stocké nos affaires chez les grands-parents au cas où nous reviendrions et avons pris un aller simple avec notre fils qui avait alors 5 mois ! Précisons qu’aujourd’hui, le PVT fonctionne avec tirage au sort.

93 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DÉCOUVERTE DESTINATION
PAR LAURE MALLET – crédits photos Laure Mallet, Pexels/Andre Furtado, images non reproductibles

NOTRE PREMIÈRE ANNÉE AU

CANADA : NOTRE RECHERCHE DE LOGEMENT & D’EMPLOI

Je vais être franche, la première année a été la plus difficile, car partir vivre au Canada, s’installer outreAtlantique et laisser ses proches et ses habitudes, ça n’est pas rien. Il faut s’adapter à un nouveau pays. On est seul et on sait que désormais on ne peut compter que l’un sur l’autre, car dans notre cas, nous n’avions pas de famille ici, juste un couple d’amis... Une véritable aventure ! Depuis Paris, nous avons réservé un appartement en AirBnB pendant un mois, le temps de trouver un logement plus permanent. Nous avons atterri sur le Plateau, quartier « français » de Montréal. Ce n’est que sur place que nous avons pu sereinement faire des recherches pour nous installer durablement. Nous souhaitions plus de nature, une petite maison, un jardin et nous avons donc ciblé la Rive-Sud de Montréal. Nous avons trouvé une petite maison mitoyenne avec jardin au bout de 3 semaines !

Heureusement mon mari a pu rester dans sa compagnie qui a des bureaux à Montréal. De mon côté, j’ai très rapidement trouvé un emploi, en 3 semaines grâce à une connaissance sur place qui m’a recommandée auprès de sa compagnie. Il faut savoir que pour trouver un emploi au Canada, c’est important d’être sur LinkedIn, car beaucoup de postes y sont proposés. De plus, il est nécessaire d’avoir un numéro de téléphone québécois sur son CV (c’est donc difficile de trouver un poste depuis la France) et d’adapter votre CV (au Canada, on n’indique ni son âge ni sa situation maritale et on ne fait pas figurer sa photo). Ici il faut vraiment s’adapter et ne pas attendre le même type de poste ni les avantages qu’on connait en France. Sachez que le minimum légal de vacances est de 2 semaines, une journée type c’est 8h/17h (semaine de 40h) avec une pause le midi souvent à son bureau. Sachez aussi qu’il est mal vu de rester plus tard au risque d’être perçu comme mal organisé !

On dit souvent que l’important est le premier emploi, n’importe lequel. Ils préfèrent une personne ayant fait par exemple 6 mois chez McDonald et qui en parallèle va chercher un poste qui correspond plus à son profil que quelqu’un qui reste sans emploi à attendre le job idéal. En effet, ils considèrent que c’est un signe de détermination et de capacité d’adaptation.

Quand on décide de partir vivre au Canada, il faut être conscient qu’avoir 6

heures de décalage horaire n’est pas facile au quotidien, surtout au début et avec un bébé : si vous avez une question, un souci ou juste envie de parler le soir, à 18h il est 00h en France, les parents ne peuvent donc pas dispenser de conseils, il faut se débrouiller soi-même. Cela n’a pas été simple non plus au moment des fêtes puisque l’on se retrouvait seul. Toute la famille et les amis eux, sont réunis en France, ils vous skypent et ensuite c’est le silence total quand ils raccrochent...

1 ANNÉE, 4 SAISONS ET UNE FOULE D’ACTIVITÉS

On s’habitue, on se crée de nouveaux repères, de nouvelles habitudes, on s’ancre dans la vie et sur le territoire, cela fait grand bien. On découvre aussi un peu plus les avantages et les inconvénients du Canada. Par exemple j’adore les 4 saisons marquées du Québec : d’abord l’hiver (de décembre à mars inclus) qui est très froid avec beaucoup de neige, mais du soleil et une foule d’activités !

Il existe de nombreux festivals dédiés aux familles durant l’hiver : on y déplace les enfants sur des luges, il y a des concours de sculpture sur glace, du chien de traineau et les fameuses glissades sur tubes (sensations fortes garanties) ! Il y a aussi beaucoup de jeux indoor qui fonctionnent toute l’année et permettent aux enfants de se défouler pendant que les parents prennent un café. Quand vous êtes en dehors de Montréal, les parcs pour enfants sont grands et peu achalandés malheureusement – des amis français m’ont souvent conseillé d’y aller pour rencontrer du monde, mais ceux-ci étaient vides !

Et puis au Canada, en 1 semaine les températures remontent en flèche pour annoncer le printemps. L’été arrive, il est très chaud et humide. Et enfin l’automne, qui est vraiment magique à vivre ici avec les enfants grâce à toutes ses couleurs magnifiques. C’est la période de l’année idéale pour faire des promenades ou randonnées en pleine nature dans les parcs régionaux. D’ailleurs certains circuits peuvent se faire en poussette ! C’est top et c’est très ressourçant !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 94
DESTINATION

DU PVT A LA CITOYENNETÉ CANADIENNE

Nous avons la citoyenneté canadienne après être passés par le PVT, le permis de travail et la résidence permanente. Même si des aspects de la France nous manquent (la famille, la gastronomie, l’histoire), le marché du travail ici nous convient bien mieux, ainsi que la sécurité ambiante : les maisons n’ont pas de murs de 2 mètres de haut qui les protègent des cambriolages, je conduis le sac à main sur mon siège avant, je n’ai jamais ressenti la peur de me faire agresser comme j’ai pu la connaitre à Paris.

Nous commençons à avoir un cercle d’amis ici, plutôt des Français je dois l’avouer. Parfois certains décident de rentrer au pays et il faut donc constamment chercher à l’élargir. Débarquer avec un petit bébé et décider de sortir de Montréal n’a sans doute pas facilité nos débuts. Le soir, avec le coucher à 18h, difficile d’accepter la sortie au restaurant des amis. Mais les Québécois sont très ouverts, adorables. Par contre, à 30/35 ans, ils ont déjà leur groupe d’amis, ils n’attendent pas de faire d’autres rencontres et encore moins avec des personnes qui peut-être rentreront dans leur pays. Beaucoup de mes connaissances québécoises ont les mêmes amis depuis le primaire ! S’il est facile d’échanger et de lier connaissance, se faire inviter chez un Québécois est autre chose ! Il est plus facile de nouer des liens quand l’une des personnes du couple est français(e).

PETITE ENFANCE & ÉCOLE

Il faut savoir que l’école commence plus tard par rapport à la France, ici c’est à 5 ans que les petits font leur première rentrée scolaire. Avant cet âge, les enfants peuvent aller à la garderie. Il existe des garderies subventionnées donc publiques, mais vous n’êtes pas assurés d’y avoir une place pour votre enfant : après 5 ans d’attente nous n’avons pas réussi à en avoir une (mais ne faisons pas de notre cas une généralité).

Mais finalement nous sommes très heureux de la situation, car nous avons pu mettre notre fils dans une garderie privée anglophone ! Il a donc été bilingue dès qu’il a su parler ! Une chance pour lui, pour son avenir et son apprentissage des langues plus globalement.

Pour l’inscription à l’école : on doit inscrire son enfant à l’école du quartier. L’inscription se fait d’après votre adresse et sachez qu’il est impossible d’avoir une dérogation. C’est pour cela que le choix et l’emplacement du domicile sont très importants. Il est toutefois possible de choisir une école privée. D’ailleurs, 2 établissements sur l’île de Montréal sont reconnus par le Ministère de l’Éducation française et suivent le même

programme qu’en France. À étudier si l’expatriation est temporaire. L’éducation prône plus l’autonomie ici, ainsi si l’enfant a plus besoin de structure ou de règles, le privé sera peut-être à étudier. Le niveau de mathématique est sensiblement meilleur qu’en France, mais c’est aussi l’inverse pour le français. L’anglais, lui, est introduit très tôt (à 5 ans mon fils avait déjà 1 heure d’anglais par semaine) et sa journée se termine à 15h !

Un système de garderie ou d’études existe jusqu’à parfois 18h, certaines écoles proposent des activités extrascolaires à cette période, ce qui libère soirs et weekend pour une vraie vie de famille.

LES FRAIS DE SANTÉ, LE PRINCIPAL INCONVÉNIENT AU CANADA

Tout n’est pas rose, notamment côté santé. Si avec la résidence permanente et avec un emploi nous avons le droit à la RAMQ (sécurité sociale), beaucoup de spécialistes ont des listes d’attente très longue pour obtenir une consultation. Il faut souvent aller dans le privé. Mais les consultations sont chères : un médecin de famille privé coûte $90 les 10 minutes de consultation, un rdv chez un spécialiste peut monter à $250 les 15 min et certains médecins généralistes facturent même les minutes supplémentaires ! De plus, ici tout se paie : interprétation de résultats, référence pour spécialiste, etc. Niveau suivi pédiatrique, rien à voir avec la France : au Canada, on ne consulte pas « pour suivi », mais quand il y a un problème de santé. Et il est normal d’attendre 7 heures aux urgences… Les entreprises proposent souvent des complémentaires santé, mais contrairement à la France, ce n’est pas une obligation pour l’employeur et les niveaux de garantie sont très variables.

Par contre, lorsque vous êtes en PVT, votre visa vacances-travail, ne vous donne pas accès à la RAMQ, il vous faudra souscrire une assurance privée qui vous faire rembourser vos frais.

95 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DÉCOUVERTE
DESTINATION

UNE VIE ASSEZ CHÈRE, MAIS DES SALAIRES A NIVEAU

Niveau coût de la vie, on peut dire qu’on s’y retrouve ici même si la bonne nourriture est plus chère au quotidien qu’en France. D’ailleurs, les prix sont affichés hors taxes, il faut du temps pour s’y habituer ! Chaque année nous attendons juin avec impatience pour les homards de l’Île-du-PrinceÉdouard à $10 ! Les loisirs, les restaurants et services aussi sont chers. Néanmoins, les salaires sont plus élevés et permettent de faire face. J’ai pu constater qu’en général l’essence est moins chère qu’en France comme les prix de l’immobilier même si cela dépend des villes.

MON AVIS SUR LA VIE AU CANADA POUR LA VIE DE FAMILLE & LA VIE PRO

Le marché du travail est très souple. J’ai trouvé facilement dans un domaine qui n’était pas le mien (formation RH, je travaillais dans le courtage d’assurance grands comptes en France, j’ai eu un premier poste ici dans les assurances résidentielles pour le marché hors Québec). J’ai pu avoir un emploi qui me permettait de parler anglais, ce qui était mon désir. Et au bout d’un an, j’ai changé à nouveau de fonction, je suis devenue adjointe exécutive dans une grande entreprise. C’est très flexible et chacun à sa chance !

Niveau équilibre professionnel/vie de famille je m’épanouis pleinement ici. Certes il y a moins de vacances, mais à partir de 17h c’est une seconde journée qui commence. On profite pleinement au quotidien, on passe du temps avec nos enfants, on les voit vraiment grandir chaque jour, c’est autre chose que les journées en France et qu’à Paris, où je ne rentrais pas avant 19h30 !

Nous ne regrettons pas notre décision. La diversité culturelle, l’ouverture d’esprit, l’ambiance plus relaxe et moins contestataire, la sécurité, le bilinguisme, les ouvertures en termes d’emploi et de carrière, les weekends en pleine nature, les paysages fantastiques, les îles toutes proches, les USA à côté, font du Canada une destination de vie ou d’expatriation très attrayante. Je ne peux qu’encourager les gens à faire le grand saut si tel est leur projet. L’important étant de bien s’informer avant le départ et d’être prêts à s’adapter.

Nos lieux favoris...

LE PARC OMEGA

Le parc Oméga et le château Fairmont Montebello dans l’Outaouais. C’est une superbe destination été comme hiver ! Cet immense parc animalier a de nombreux animaux en pleine nature, on peut le parcourir en voiture et à pied et terminer en se prélassant dans le plus grand hôtel en bois rond du monde, autour de sa majestueuse cheminée.

So beautiful

MAGOG

Magog

COTEAU ROUGEMONT

On aime y déguster un verre de cidre de glace avec vue sur les vergers et les monts. J’adore y aller en automne et au retour, un arrêt par la fromagerie s’impose !

Cette petite ville en bordure du lac Memphrémagog se prolonge aux États-Unis. Dès les beaux jours, on peut bronzer sur les abords du lac et l’hiver on peut faire une randonnée à patins à glace de près de 3km sur les sentiers glacés.

LIVRE :

« Je pars vivre au Canada - et si c'était mieux ailleurs » de Sylvie Gauthier, aux éditions Overseas

Pour en savoir plus, consultez le site : www.unionfrancaisedemontreal.org Vous y retrouverez des articles écrits par Laure sur le sujet. Pour contacter Laure : laure_voirin@hotmail.com

Je vous conseille également le compte Instagram : audreyetcharlie

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 96
DESTINATION
‘‘
!
‘‘
Cliquez et commandez-le sur Lireka. Livraison gratuite dans le monde
97 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG Assur-Expat La mutuelle au service de votre expatriation partout dans le monde Contact : Isabelle Whatsapp +33684472974 contact@assur-expat.fr graphisme © Lesdessinsdemarion

Besoin de calme et d'authenticité pour les vacances ? Allez, hop, je vous emmène dans les Pouilles, dans un havre de paix, découvrir une pépite ! Bienvenue au trullo de Maria-Elisabetta, une Maltaise francophone tombée amoureuse de la région, après y avoir passé des vacances auprès d'amis français installés sur place.

1 EXPAT, 1 MAISON

UN TRULLO EN ITALIE

www.trullo-maria-elisabetta.com

trullomariaelisabetta villasdanslespouilles

UN TRULLO, DES TRULLI

Mais au fait, c’est quoi un trullo ? C’est une petite habitation rurale construite sans mortier, au toit conique, de pierre sèche ramassée dans les champs. Les trulli, ces huttes traditionnelles remontent au XVIe siècle et sont aujourd’hui inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. On les trouve dans la Murgia, entre les villes de Bari, Brindisi et Tarente près de la botte italienne.

LUXE, CALME & VOLUPTÉ

Maria-Elisabetta a fait rénover un trullo en ruine situé à 2km de la petite ville de San Michel Salentino. Une rénovation dans les règles de l’art à laquelle elle a fait ajouter une maison de vacances familiale et moderne de 110m² qui s’intègre parfaitement au paysage et où elle-même aime passer des semaines. Dans la maison

principale, 3 chambres doubles dotées d’une confortable literie (dont une suite), une cuisine style campagne avec une vaisselle locale achetée dans un village voisin de céramistes, un séjour avec des meubles de famille repatinés et des rideaux faits avec les draps du trousseau de sa grand-mère, une salle de bain avec douche à l’italienne. Quant au trullo, elle l’a aménagé avec simplicité, goût et douceur pour en faire une suite conjugale au charme fou !

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 98 TOURISME
PAR ÉMILIE TRIOLO – crédits photos Maria Elisabetta Barbara - Pexels/ Pille Kirsi, photos non reproductibles

À VOUS LA DOLCE VITA

Mais, à coup sûr, c’est dehors que vous passerez le plus clair de votre temps. Et pour cause : vous profiterez d’un salon extérieur ombragé avec vue sur la piscine et le trullo, d’une cuisine extérieure complète où faire du pain, des pizzas au feu de bois dans le four en pierre ou des pâtes à l’italienne avec un chef venu spécialement pour vous (cours de cuisine locale en option) ! Et cerise sur le gâteau, vous disposerez de plus 9000m² d’oliveraies et d’arbres fruitiers où flâner et rêver.

DANS LES ENVIRONS

Découvrez le village de trulli d’Alberobello, Brindisi et son port, Grotalier le village de céramistes, Ostuni la ville blanche et son petit air de Cyclades, visitez Cieglié la ville fortifiée et prélassez-vous sur les fantastiques plages de Mezza Luna à Torre Santa Sabina.

VACANCES & LONGS SÉJOURS

Location au weekend, à la semaine et à la quinzaine durant la période touristique pour des séjours famille nombreuse, retrouvailles entre amis ou location au mois et plus pour les nomades digitaux en hors saison ou basse saison.

99 N°1 EXPERTS-EXPATS LE MAG DÉCOUVERTE
TOURISME

Delphine est expatriée en Croatie depuis 2000. Elle tient un bar à vins et des chambres d’hôtes à Primosten, sur cette presqu’île magique près de Split. Elle est aussi la maman de 3 fillettes et a obtenu en 2021 la nationalité croate ! Elle nous partage 2 recettes croates qu’elle affectionne particulièrement : le burek, une spécialité que l’on peut préparer sucrée ou salée et que l’on retrouve partout dans les Balkans et les cupavci, un dessert moelleux et gourmand.

Le Burek

1 EXPAT, 1 PAYS 2 recettes

Découvrez encore plus de recettes croates sur le site internet www.encroatie.com encroatie encroatie

Les Cupavci

En Croatie, on l’aime très gras et on le mange en buvant un yaourt nature liquide. Il se décline en version mélange fromage/ oeufs, fromage/œufs/épinards ou en dessert à base de pommes râpées ou encore avec des cerises dénoyautées. Il se vend en boulangerie et sur des stands dédiés sur les marchés locaux.

Temps de préparation : 15 min

Temps de cuisson : 20 min au four

Ingrédients

1 paquet de pâte à filo, 400g de viande hachée, 1 oignon, de l’huile

Préparation

• Préchauffez votre four à 180°.

• Faites revenir votre oignon découpé en petits morceaux dans un peu d’huile d’olive ou de matière grasse.

• Une fois bien doré, ajoutez la viande hachée en veillant bien à la séparer pour obtenir de petits morceaux et laissez cuire à feux doux. Salez et poivrez à votre convenance. Prenez une feuille de pâte à filo, puis disposez une grosse cuillère à soupe du mélange viande/oignon sur toute la largeur de votre pâte.

• Ajoutez un peu d’huile et roulez de haut en bas pour emprisonner votre mélange.

• Une fois votre tube rempli et fermé, roulez-le de gauche à droite de façon à obtenir « un escargot » comme sur la photo.

• Répétez l’opération jusqu’à n’avoir plus de viande.

• Disposez vos enroulés sur feuille de papier sulfurisé sur une plaque au four.

• Faites cuire environ 20 min.

Ce sont des carrés de génoise moelleuse, recouverts de chocolat et de noix de coco râpée. C’est l’un des desserts les plus célèbres de Croatie ! Cupavci signifie « poilu ». Vous avez surement deviné pourquoi : cet effet « poilu » est dû à l’enrobage de noix de coco râpée ! Mais j’ai appris par une amie en Australie qu’il existe un gâteau identique appelé là-bas le lamington.

Temps de préparation : 30 min

Temps de cuisson : 20 min au four

Ingrédients

Génoise : 250 g de sucre, 150 g de beurre ramolli, 6 jaunes d’œuf, 6 blancs d’œuf, 400 g de farine, 1 sachet de levure, 20 cl de lait

Glaçage : 20 cl de lait, 200g de chocolat, 200 g de noix de coco râpée

Préparation

• Préchauffez le four à 160°C.

• Mélangez le beurre, le sucre puis les jaunes d’œuf jusqu’à ce que le tout blanchisse. Réservez la pâte.

• Dans un autre bol mélangez la farine et la levure et ajoutez ce mélange au précédent, versez le lait et mélangez à nouveau.

• Montez les blancs en neige et incorporez-les à l’appareil sans les casser pour que la génoise soit aérée et moelleuse, puis réservez.

• Préparez une plaque à rebords hauts, recouvrez-là de papier sulfurisé et versez la pâte. Faites-la cuire 20 min environ.

• Coupez-là en morceaux de façon à obtenir des petites bouchées/portions individuelles carrées ou rectangulaires.

• Procédez au glaçage en faisant fondre le chocolat au bain-marie puis retirez du feu. Versez la noix de coco dans un bol ou une assiette.

• Commencez par rouler un carré de génoise dans le chocolat fondu de façon à ce que chaque côté en soit recouvert puis roulez-le dans la noix de coco de la même façon et déposez sur une assiette. Répétez pour chaque bouchée. Puis placez au frigo une heure et dégustez.

EXPERTS-EXPATS LE MAG N°1 100
CUISINE

Me Florence LEJEUNE-BRACHET

EI - Avocat au Barreau de Nantes

Espace Baya Axess

1 rue du Guesclin, 44000 Nantes

tél + (33) 02.40.12.44.52

contact@lejeune-brachet-avocat.com www.lejeune-brachet-avocat.com

DROIT DE LA FAMILLE ET LITIGES INTERNATIONAUX

La famille séparée à l’international : protéger sa famille, garde des enfants, droit de visite et d’hébergement, pension alimentaire etc.

Divorcer à l’étranger : des fiches pays par pays

Reconnaissance des jugements étrangers

graphisme © Lesdessinsdemarion
Séparation, divorce à l’international : je vous conseille dans vos démarches et vous apporte un appui juridique

On parle du CONJOINT-SUIVEUR sur notre

Son Emploi Sa Carrière Son travail

Rejoignez-nous !

experts-expats

EXPERTS EXPATS Le magazine des expatriés français

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
Magazine 100% expatriation - Experts Expats le mag#1 by experts-expats.com - Issuu