EUROPA STAR PREMIERE 00

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AD (251mm x 35mm)

EUROPA STAR Premiere LE JOURNAL DE L’écosystème HORLOGER SUISSE

NO 1 (Vol.17) | Genève, le 15 Janvier 2015 | europastar.com

EDITORIAL

Rolex: L’empire contre-attaque Pierre Maillard,

rédacteur en chef,

Europa Star

En Italie et ailleurs, on trouve régulièrement des annonces proclamant: «Achetons or, argent et Rolex». Plus qu’une «simple» montre, audelà de sa valeur symbolique et statutaire, Rolex est depuis longtemps devenue l’équivalent d’une valeurrefuge que l’on conserve précieusement en vue d’un éventuel coup dur. Les témoignages ne manquent pas, à l’image de cet internaute qui déclare dans un forum: «une Rolex, pour moi n’est pas un symbole de réussite sociale, mais l’assurance d’avoir au poignet un instrument soigné dans tous les détails, d’avoir une montre qui dans 40 ans ne sera toujours pas démodée. Autre particularité, Rolex est la seule marque vendable immédiatement en cas de besoin pécuniaire sans trop y perdre! J’en ai fait l’expérience». Ce statut unique, faut-il le rappeler, n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’une conjonction entre la qualité d’un produit sans cesse amélioré et un «marketing» pionnier qui, dès l’origine de la marque, a patiemment édifié et sans cesse consolidé une image de robustesse, de fiabilité, de professionnalisme. Née comme un instrument d’avant-garde (automatisme, étanchéité), ce n’est que graduellement

que la Rolex a acquis son statut d’objet-symbole de réussite ou de rang social. Au risque qu’à présent cette image se retourne contre elle, comme on l’a bien vu avec l’intense polémique née en France il y a quelques années suite aux déclarations d’un publicitaire imbécile et bronzé aux UV qui n’avait pas trouvé mieux que d’affirmer que «si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie».

Patek Philippe

Les voyages de la Nautilus Pierre Maillard

«Le Diable est dans les détails», dit le proverbe. Un proverbe qui semble avoir été particulièrement bien assimilé chez Patek Philippe dont toute la pratique horlogère est ancrée dans ce culte absolu du plus infime détail (à tel point que le but ultime est sans doute de renverser la proposition, comme l’a fait le fameux architecte Mies van der Rohe qui avait coutume de dire «Dieu est dans les détails»). Prenons pour exemple le lancement cette année à BaselWorld de la nouvelle Nautilus Travel Time Chronograph référence 5990/1A. Une pièce qui présente pour la première fois, chez Patek Philippe, l’association entre un chronographe automatique et un double fuseau horaire. L’histoire de sa gestation montre bien à quel point la Maison genevoise avance pas à pas, «sécurisant» progressivement ses avancées techniques avant de les incorporer le plus subtilement et le plus esthétiquement possible dans ses différentes collections. Cette approche du «Diable dans les détails» explique en grande partie l’impression d’extrême cohérence que donne l’ensemble des collections de la marque. Cette cohérence résultant d’une forme de filiation naturelle qui relie chaque montre à la suivante, en toute logique «dynastique». Pour bien comprendre la somme de patient travail qui se trouve derrière cette nouvelle Nautilus Travel Time Chronograph, il faut ainsi remonter à 1997.

N E M I EC

SP

Rolex est devenue ainsi à son corps défendant l’emblème même du Luxe, alors que les produits de la marque à la couronne présentent sans doute un des meilleurs rapports qualité/ prix de toute l’industrie horlogère. Le risque que sous les attaques et les polémiques cette image d’excellence se lézarde peu à peu, que l’objetRolex passe graduellement d’icône désirable à symbole détestable, n’est sans doute pas à écarter d’un simple geste de la main. Jusqu’à présent, Rolex, fidèle à son goût pour le silence, semblait faire le dos rond. La

AD (98mm x 64mm)

(Suite en page 2)

Revenons à l’année 1997… Cette année-là, Patek Philippe lance la montre Travel Time qui vient enrichir la collection des «petites» complications utiles que la marque développe alors avec grand succès. L’originalité de cette astucieuse Travel

Time de 1997, à remontage manuel, réside essentiellement sur son extrême simplicité d’utilisation et la rationalité de son affichage de l’heure. Contrairement aux montres à fuseaux horaires existant alors, la Travel Time apparaît comme une belle montre classique (de 33,85 mm de diamètre pour le modèle Homme, (Suite en page 2)

DANS CE NUMéro ◆ Tout et son contraire – Dans les allées de Basel, entre cathédrales et chapelles horlogères ......... p.4 ◆ Montblanc –«Insuffler notre vraie passion horlogère» ....................................................... p.9 ◆ F.-P. Journe – Il y a 30 ans, un jeune rebelle créait son propre tourbillon................... p.10 ◆ Piaget et les contraintes de taille (des montres et de l’entreprise).............................. p.11


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