Communiqué d’Esther Benbassa, Sénatrice de Paris 14 décembre 2021
Esther Benbassa annonce son départ d’EELV Esther Benbassa, exclue du Groupe écologiste du Sénat le 14 septembre dernier, a été déboutée ce jour de ses demandes par le juge des référés. Au motif de la séparation des pouvoirs, le juge judiciaire a refusé de s’immiscer dans le fonctionnement interne d’un groupe parlementaire, en l’occurrence le Groupe écologiste du Sénat. L’ordonnance consacre les groupes parlementaires comme des zones hors-droit où il est possible de s’affranchir de toutes les règles communes, y compris de celles qu’on s’est données soimême. Esther Benbassa comprend la prudence du juge et n’entend pas faire appel. Tous les parlementaires – y compris ceux qui l’ont exclue – auront au moins désormais conscience de la fragilité de leur statut au sein de leur propre groupe : ils peuvent en être exclus à tout moment dans n’importe quelles conditions. Par ailleurs, après avoir été maintenue « en retrait » d’EELV pendant une période de presque cinq mois immédiatement après la parution d’un article de Mediapart l’accusant de « harcèlement moral », Esther Benbassa a été suspendue, le 30 novembre dernier, pour une durée maximale de 2 mois, le temps pour le Bureau exécutif d’EELV d’organiser à son tour une procédure interne. Il aura donc fallu tout ce temps à l’instance dirigeante du parti pour sortir de son inaction. La sénatrice a déjà appris à ses dépens, avec le Groupe écologiste du Sénat, à quoi pouvaient ressembler pareille « procédure » et ses objectifs. Esther Benbassa – qui souhaite retrouver sa liberté de parole et d’action – quitte donc EELV aujourd’hui même. Elle n’en reste pas moins sénatrice de Paris, ne rompt pas avec l’écologie politique, ni ne renonce à ses combats : « Je ne quitte pas non plus les militantes et les militants, précise-t-elle, mon engagement est le leur, ils savent ce que j’ai donné sans compter pendant dix ans, ils savent qu’ils et elles pourront toujours compter sur moi. Comme d'ailleurs tous les citoyens et toutes les citoyennes en quête d'un soutien légitime. » « C’est un appareil que je quitte, rien d’autre, un appareil prêt à lâcher une élue issue de la société civile, loyale et constante dans ses engagements, sur la base d'un article de presse rédigé exclusivement à charge et en l’absence, jusqu’à ce jour, de tout signalement administratif, de tout dépôt de plainte en justice et de toute condamnation, article qui aura donc dicté leur conduite aussi bien au Groupe écologiste du Sénat qu’au parti. Une direction qui tremble devant un simple article de presse et qui fait peu de cas des principes fondant un État de droit, mérite-t-elle d’arriver au pouvoir ? Aux électeurs d’en juger. »