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Dossier LE TEMPS, MATIÈRE PREMIÈRE DE L’ARCHITECTURE Camille Claessens-Vallet

Camille Claessens-Vallet

Ledoux disait que « la vie d’un architecte est si courte qu’il ne peut se permettre d’en gaspiller un seul instant. Il doit rêver la nuit ce qu’il exécutera le lendemain »1 . Depuis Alberti, l’architecte produit par son dessin des œuvres personnelles, abouties et inaliénables. Et cela, de manière toujours plus rapide. Et si on contestait ce dogme ? Si on pensait le projet dans un temps lent, inachevé ? Si on se rappelait que l’architecture est une pratique collective, incrémentale et mobilisatrice de ressources dont la temporalité outrepasse celle d’une vie humaine ? Dans ce dossier, trois approches : le manifeste et la pratique de l’architecte indienne Anupama Kundoo, qui exhorte à exploiter les ressources dans l’espace et le temps, pour projeter une œuvre collective, économique et durable ; l’extension de la galerie d’art Z33 de Francesca Torzo, conçue pendant près de dix ans dans un lieu où le temps s’arrête ; la Ciudad Abierta de Valparaiso, enfin, où le projet architectural est pensé à la manière d’un jardin, dans un processus ininterrompu. Recherche, projet, formation : trois exemples qui montrent que le temps est encore et toujours la matière première de l’architecture.

1 Emil Kaufmann, De Ledoux à Le Corbusier,

Origine et développement de la structure autonome, Paris, L’Équerre, 1981.

Le projet Wall House de Anupama Kundoo est situé à Auroville, en Inde. Il est à la fois sa propre maison et un prototype pour ses expériences, une manière d’interroger la possibilité de l’habitat d’évoluer en fonction des besoins de ses habitants ; au fil des saisons et des années. (Javier calleJas)

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