La flemme ce rêve dans le couloir ceux-là sous la douche

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la flemme ce rêve dans le couloir ceux-là sous la douche





la flemme.


Il fait chaud. Pas trop chaud. Agréable chaud. Le vent souffle dans la cime des arbres et soulève des mèches de cheveux qui se sont échappées de ma tresse. J’ai récupéré un vieux chapeau en paille dans le grenier.Tout ça sent la nostalgie. L’été de quand j’étais enfant. Sans préoccupations. La peau dorée par le soleil et les genoux écorchés. Après je doute qu’écouter en boucle Take me home, country road apaise ce spleen printanier.


Ma mère m’appelle et me demande si je veux l’aider à planter les haricots dans le jardin. Pourquoi pas... De toute façon j’ai pas la tête à travailler. J’attrape le sachet de graines. Autant de petites billes colorées.Trois graines tous les vingt centimètres. C’est facile. Mécanique. Mon esprit s’effiloche dans le vent alors que ma main fouille dans le sac. Agenouillée, les brins d’herbe me chatouillent les mollets. Je ne fais pas vraiment la conversation. Pas besoin, ma mère parle pour deux. Ah, tiens une graine de courge.


Le vent souffle toujours. Je regarde les arbres par delà le jardin. Sans mes lunettes leur feuillage forment une mer verte et ondulante. Avril, le vert règne partout. J’ai toujours aimé le printemps comme saison mais paradoxalement jamais vraiment ce que ça signifiait. Examens, bilans. « Attention la fin d’année approche ! ». Pourquoi le printemps est-il toujours synonyme de stress ?

Même là, cette question de fin d’année m’agace. Un petit métronome énervant au fond de ma tête. Je me lève pour récupérer mon livre sur la table de la terrasse. Faudrait que je pense à mettre un marque page. Je marche sur un caillou. Aïe ! Le livre tombe et les pages se mettent à tourner incontrôlablement. Newton, toujours là lui. Je peste à voix basse. Les gendarmes courent sur le dallage, évitant mes pieds.


Je m’assois et me met à la recherche de ma page perdue. Ah oui... mollusque, j’en étais là. Mollusque c’est un mot rigolo quand on y pense. J’essaye de lire quelques pages. Même ça j’y arrive pas. Cette journée est définitivement sous le signe de la mollesse. Rien ne me donne envie. Je fais un pont avec la voûte de mon pied pour laisser passer gendarmes.


Take me home, country roads, to the place I belong, WestVirginia, mountain Mama, take me home, country roads. J’arrive pas à me souvenir de la suite. Je regarde mon chat allongé un peu plus loin. Étalé comme il est on dirait qu’il a fondu au soleil. Un tas de cire noire. Pour lui rien n’a changé. Les beaux jours sont là et son ventre est plein. La vie suit toujours son cours. Si seulement je pouvais en faire autant. Ne penser qu’au présent sans soucis d’avenir. Sans ressasser sans cesse.


J’espère quand même que le beau temps va durer. Le vent souffle plus fort. Ma mère dit que ça annonce la pluie. Le chat se lève et va se mettre à l’ombre. Il a repris forme solide. Bon va quand même falloir que je fasse quelque chose sinon je vais prendre racine.



ce rĂŞve.


Je fais souvent ce rêve. Mes pieds nus sur le sol frais. La céramique des murs aux motifs hypnotisant. Le vent chaud qui s’engouffre sous les arcades et soulève les fins rideaux. Le gargouillis des fontaines. Il fait toujours beau dans ce rêve. Je dois me rendre quelque part. On m’appelle. Qui ? Pourquoi ? Je ne m’en souviens jamais au réveil. L’air apporte l’odeur des fleurs. Celle des roses de Damas. Ma mère sent pareil. Ce rêve n’appartient pas au présent. C’est un temps passé. Un temps que je n’ai jamais connu. Et pourtant. Et pourtant, il résonne d’une rare justesse. Ce lieu, je le connais. Je connais ce cloître ombragé et frais même au plein cœur de l’été. Je connais ces couloirs aux couleurs ocres et aux arcades peintes. Je connais ces haies de buis et ces oliviers où s’abritent les oiseaux. C’est aussi le genre de rêve dont on se réveil soudain, les sens en éveil. Dont on essaye de saisir l’essence alors qu’elle s’évapore déjà. De ceux qui nous laissent dans un état de troubles, la sensation que quelque chose nous échappe. Un détail important sur lequel on ne peut poser le doigt. Cet endroit que mon esprit est le seul à avoir jamais foulé, me hante. Je n’arrive jamais à atteindre ceux


qui m’appellent. Peu importe quels chemins j’emprunte, quels patios je traverse. Je me réveille toujours avant. Une fois, j’ai tenté de chercher ce lieu, cette demeure, trop grandiose pour n’être qu’une simple maison, sur internet. Avec mes souvenirs vagues et des mots clefs incertains. Et en voyants défiler toutes ces villas, ces domaines et ces palais, dans ces pays où je ne suis jamais allée, bien à l’est d’ici. J’ai été prise d’une peur panique, une angoisse sombre et tortueuse qui me nouait les tripes. Je ne devais pas. Il y avait quelque chose. Quelque chose que j’avais oublié, dans un autre temps, et que je ne devais surtout pas raviver.



dans le couloir.


— Allez dépêchez vous ! J’ai pas que ça à faire, il faut encore que je m’occupe du problème de double réservations de la chambre 213 et que je m’occupe de l’organisation pour l’arrivée du bus de clients chinois ! Anna essayait de suivre avec tant bien que mal le maître d’hôtel dans les escaliers. Décidément cet homme avait tout pour déplaire. Bon après on ne reste surement pas 25 ans au même poste dans un hôtel aussi étrange en étant sain d’esprit.

— Vous serez responsable du 3e étage. Vous vous occuperez de veillez au bien être des clients. Comme on a dû vous le dire dans vos emplois précédents, le client est roi. J’attend de vous l’excellence ! Il marchait désormais à petites enjambées nerveuses en direction d’un couloir au sol en moquette et au murs beige.


—Tachez de retenir ce que je vais vous dire, j’ai horreur de me répéter. Donc tout d’abord chambre 301, Madame Bizellot, une vieille dame honorable de 83 ans. Chaque matin elle prend un thé Darjeling avec une goutte de lait. On lui livre des bégonias chaque mardi il faut donc prévoir un vase la veille. Ensuite Mr et Mme Guillac, chambre 302, venus ici pour tenter de sauver leur couple, Mr pratique le ski nautique et Mme, le piano.

La chambre 303 est actuellement en rénovation donc je passe à la 304, Mr Baralet, auteur névrosé au succès qui se fait attendre. Il apprécie le soir prendre un verre de cognac en terrasse mais attention, il est allergique aux cacahuètes.


Le maitre d’hôtel débitais les informations à une vitesse effrénée et Anna se demandait comment elle allait bien pouvoir retenir tout ça du premier coup. Il s’arrêta devant la porte de la 305: — Mme de Roquegny, à ne déranger qu’en cas d’extreme urgence. C’est une femme très occupée, vous lui laisserez donc son courrier sur plateau devant sa porte. Chambre 306, Mr et Mme Kerganet ainsi que leur fils de 8 ans. Celui ci va à la piscine le jeudi, vendredi et samedi et il lui faut donc une serviette et un peignoir prêts avant qu’il ne s’y rende. Mr. Vemières, veuf depuis peu et qui tente de se remettre de la perte de son époux

dans notre établissement. Mr étant un ancien alcoolique, il faut par conséquent éviter toute distraction inutile qui pourrait lui nuire. Mme Chazan de la 307, et son compagnon ,partent demain matin je vais donc vous faire une faveur et passer directement à la 308. Mr Baralli et ses deux enfants, Nicodema et Benigno, respectivement 17 et 11 ans.


Nicodema voit son professeur d’anglais tous les jeudi matins à 14h et il faut donc leur ouvrir la salle de réunion au bout du couloir. Et n’oubliez pas que Mr Baralli déteste les betteraves et qu’il faut donc le signaler au chef en cuisine avant chaque repas. A ce point ci, Anna était déjà complètement perdue. Et c’est avec un soupir qu’elle releva la tête pour regarder les 13 autres portes qu’il restait.



ceux-là.


D’abord il y avait Charles. Charles était conducteur d’autobus, il avait trente-deux ans et adorait, le dimanche, regarder les courses hippiques à la télévision. Il pariait mais, inlassablement, son cheval finissait toujours bon dernier.

Puis il y avait Danielle et Héctor, mariés depuis trente ans et pour qui, l’amour était devenu cette chose dérisoire dont les jeunes parlent, accoudés au comptoir du PMU du coin. Danielle aimait aller, tôt le matin, à la piscine, quand il n’y a personne, pour pouvoir plonger sa tête sous l’eau et être enfin seule. Héctor quant à lui, à ses heures perdues — mais peut-on vraiment perdre ses heures ? — collectionnait les voitures miniatures, mais uniquement celles immatriculées 29.


Et pour finir il y avait Vivianne. Vivianne dont le père avait, un soir d’orage, pris son bateau pour la haute mer et qui n’en était jamais revenu. Vivianne détestait les ragots et le ragoût, surtout celui de sa tante, qu’elle servait à chaque fois, lorsque sa mère, son frère aîné, sa sœur cadette et elle, y allait pour dîner.



sous la douche.


Récit de faits qui seraient survenus en 2018, au 19 impasse de la Fosse aux Loups, et rapportés par Mme. M : « Je n’ai pas vraiment eu beaucoup de difficultés à trouver un appartement en arrivant ici pour la première fois. Quelques semaines m’ont suffi à en trouver un, au rez de chaussée, pas trop loin du centre et à un prix tout à fait correct pour mon budget. Une maison résidentielle datant de la fin des années soixante et rénovée de manière à créer trois appartements à l’intérieur. Située au bout d’une impasse, cela me semblait parfait pour moi. J’ai donc emménagé début septembre, avant la reprise des cours. Les deux premiers mois, tout allait pour le mieux, mes voisins étaient très discrets à par pour quelques bruits semblables à des pas ou à des raclements le soir. Je ne les croisaient jamais. Ce n’est que vers le milieu du mois de novembre que ça a commencé à changer. Je dormais mal, de plus en plus mal et je m’étais mise à faire des rêves… étranges. Je ne m’en rappelais jamais une fois levée, mais je doute qu’on puisse vraiment appeler ça des rêves, vu la sensation qu’ils me laissaient. C’est la première semaine de décembre que l’odeur est apparue. Comme ci… comme si quelque chose avait pourri quelque part. C’est dans la salle de bain que l’odeur était la plus forte. J’ai d’abord cru à un problème de canalisations ou autre, je vous avoue que je m’y connais peu. Mais j’ai eu beau démonter les siphons et mettre du Destop partout, rien n’y a fait. Les jours passaient et l’odeur


empirait. Je devenais obsédée à l’idée qu’il y ait quelque chose de mort quelque part. Les grattements et autres bruits étranges venant des voisins s’étaient amplifiés et duraient quasiment toute la nuit. Et déjà que, comme je vous l’ai dis, je dormais peu et mal, cela n’a fait que m’irriter davantage. J’ai également commencé à trouver des traces de moisissures derrière mes meubles et au niveau du sol. De grosses tâches jaunâtres et qui, en les touchant, me laissaient une substance visqueuse sur les doigts, dans ma salle de bain, il y en avait des dizaines. J’avais beau frotter et nettoyer chaque jour, elles revenaient, inlassablement. Le pourtour de mon bac de douche en était recouvert. J’ai appelé mon propriétaire, enfin son agent. Le propriétaire lui même, je ne l’ai jamais rencontré, je sais juste qu’il possède la maison entière, ainsi que les deux d’en face. Bref le type de personne qui ne va pas se déplacer elle même pour faire des visites à de jeunes étudiants en quête d’un logement. Donc, j’ai appelé l’agent immobilier et celui-ci m’a expliqué, d’une voix rasante et monotone, qu’il enverrait un plombier pour résoudre ça. J’ai également tenté de contacter la locataire précédente, une certaine Marine Tellier, pour lui demander si elle aussi, elle avait eu des problèmes d’odeurs et de moisissure. Cette dernière avait réussi à attaquer l’objectif de mon appareil photo et il ne fonctionnait plus, rajoutant encore un élément à mon irritation devenue quasi-permanente. J’ai voulu téléphoner à Marine grâce au numéro fourni, en cas de besoin, par l’agent, mais celui ci n’était plus


attribué. J’ai quand même essayé de voir si je pouvais trouver des informations plus récentes sur internet, mais là aussi je n’ai rien trouvé de vraiment intéressant. Des Marine Tellier il y en a des centaines, la seule chose à avoir réellement retenu mon attention fut un avis de recherche datant d’avril 2018. Environ une semaine après, je me suis réveillée en sursaut en pleine nuit, c’est la seule et unique fois où je me souviens du contenu d’un de mes « rêves » dans cet appartement. Il y avait quelqu’un, ou plutôt quelque chose qui cherchait à rentrer dans ma chambre et dont les ongles raclaient sur le rebord de ma fenêtre. En réalité, il y avait bien de légers grattements derrière le mur mais, ce n’est pas ça qui m’a réveillé, non, c’est l’odeur qui emplissait ma chambre. C’était épouvantable. Mon appartement entier sentait la chair en décomposition. C’était la nuit de trop, je n’avais eu aucune nouvelle du plombier, il fallait que cela s’arrête, j’étais épuisée. À bout de nerfs, j’ai pris le marteau que j’avais acheté pour l’école et je me suis dirigée vers la salle de bain. J’avais pris l’habitude de toujours fermer la porte et d’y passer le moins de temps possible. Je battais des records de vitesse pour prendre ma douche. En entrant, la puanteur était insoutenable. Mais mû par mon obsession de trouver enfin la cause de cette odeur infernale, j’ai retenu mes hauts le cœur. Je me suis agenouillée devant mon bac de douche, il était surélevé du sol d’environ quarante centimètres et entouré de carrelage pour cacher le caisson en dessous. Comme toujours, il était recouvert de moisissures et suintait… J’ai pris mon marteau et j’ai tapé, fort,


me préparant à rencontrer une résistance derrière le revêtement en carrelage. Mais rien. Mon marteau s’est enfoncé et a traversé la parois. Il n’y avait rien derrière, juste…du vide. L’odeur fétide s’est encore renforcée et je me suis mis à tousser, mais j’avais trouvé, c’était là, la source de toutes ces immondices. J’ai continué à enlever les morceaux de carrelage jusqu’à obtenir un trou qui me permettait de regarder à l’intérieur. J’ai allumé la lampe torche de mon téléphone et, ce que j’ai trouvé là, ça… C’était un véritable charnier. Des rats en différents états de putréfaction, des os d’animaux pointant ça et là, ainsi que d’autres bouts de « choses ». La moisissure recouvrait entièrement les parois de la cavité, englobant de sa substance visqueuse des éléments en décomposition. C’est à ce moment que je me suis rendue compte qu’un silence de mort, entrecoupé seulement par ma respiration haletante et laborieuse, régnait dans mon appartement. Quelque chose, je ne sais pas trop, une sorte de pulsion, m’a quand même fait me pencher un peu plus vers le trou. À l’intérieur, sur le côté, il y avait un tunnel, cinquante centimètres de large peut-être, creusé dans le mur, ce même mur qui formait ma cloison avec mes voisins et auquel mon lit était adossé. Et à l’entrée du tunnel il y avait un os, dépassant du charnier. Un os comportant des dents, bien alignées. J’ai tendu mon bras. Oui vous allez me dire, qui fait ça ? Je ne sais pas. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai fais ça. Mais en tout cas j’ai passé mon bras à l’intérieur pour atteindre l’os. Et alors , j’ai entendu, venant du fond du tunnel, ce grattement qui m’avait


tenu éveillée des nuits durant. Je touchais enfin l’os du bouts des doigts quand je vis, une … main, où du moins ce qu’il s’en rapproche, longue et osseuse, les chairs purulentes, sortir doucement de l’obscurité. J’ai attrapé l’os et je suis sortie de la salle de bain, bloquant, avec précipitation, la porte avec une chaise derrière moi. Je ne sais pas combien de temps je suis restée à fixer cette maudite porte, prêtant l’oreille aux moindres grincements ou grattement que j’entendais. Mais à un moment j’ai vu qu’il commençait à faire jour et que le murmure de la ville montait. Il n’y avait plus aucun bruit derrière la porte et étrangement, l’odeur avait quasiment disparue. Il n’en restait qu’un vague relent. J’ai attrapé un couteau dans la cuisine et doucement, j’ai enlevé la chaise et entrouvert la porte. Mon marteau et mon téléphone, encore allumé, gisaient sur le sol au milieu des morceaux de carrelage. Je rentrais dans la salle de bain et m’approchais du trou. Et je vis…rien. Il n’y avait rien. Que de la poussière et quelques insectes desséchés. Le tunnel était toujours là, mais il ne soufflait plus qu’un air sec et froid. Vous devez vous dire que j’ai surement rêvé tout ça, que j’ai dû faire une crise de somnambulisme ou quelque chose comme ça à cause du stress et du manque de sommeil. Moi aussi j’aurais cru ça. Mais quand je me suis accroupie pour ramasser mon téléphone, j’ai vu, au sol, presque coincé sous ma porte, un os blanc, arrondi, aux dents blanches et bien alignées. Et je sais que je suis loin d’être une experte mais, je sais, à quoi ressemble une mâchoire humaine.


Cette nuit fut la dernière passée dans mon appartement. J’ai donné mon préavis le jour même et dis adieu à mon chèque de caution par la même occasion. Je suis allée habitée chez une amie en attendant de trouver un nouveau logement et la seule fois où je suis retournée dans l’appartement fut pour faire mes cartons de déménagement. » NOTES: Il existe bien un avis de recherche datant du 16 avril 2018 concernant Marine Tellier, 24 ans. Pas de traces de sa réapparition, quelles qu’elles soient. Il est aussi important de noter que, sur les quatre mois où elle y a logé, Mme. M a été la seule locataire du numéro 19. Nous avons également tenter de contacter l’agent immobilier ainsi que le propriétaire des lieux mais aucune suite n’a été donnée à nos appels.



Anouk Madec, 2020, réalisé dans le cadre du cours « vers une édition d’auteur » avec Thierry Moré, EESAB – site de Rennes Ces histoires sont sortis de ma tête et ont été rédigés avec mes mains, en Baskerville plus ou moins gras, plus ou moins gros, et avec plus ou moins d’aisance et plus ou moins de soin.



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