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BIM E ST RI EL GR ATUIT
Édition Internationale
Marcel LEBOURGEOIS une légende Elevage du CHANU Sainte-Mère Eglise 91
Elevage du Grand Mesnil
LE NEW TOUR
Testage des Etalons SF
Enzo Lelièvre meilleur apprenti
EQUIN NORMAND n°121 2021
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Marcel Lebourgeois - Les élevages du Chanu et du Mesnil
Le Testage des étalons SF - Happy day d’Iscla
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Sommaire
BAHIA QUESNOT Gagne le Cornulier
est un magazine édité par la Société EDAS Chemin du Poirier - 14220 Hamars SARL EDAS - RCS de Caen 497 704 460 N° de gestion 2007 B 343 Capital de 5 000 € Directeur de la publication Rédacteur en chef : Michel GALLET mgallet.edas@gmail.com Auteur - Photographe : Jean, Eugène BOUGIE
Enzo Lelièvre Meilleur apprenti
Mobile 06 27 22 96 25 j.bougie@wanadoo.fr Charlotte MEURY - BOUGIE
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ISSN > 221-E Dépôt légal à parution. Ne pas jeter sur la voie publique.
Sainte-Mère-Eglise 1991 Annick Chenu et P’tit Pol
Equin Normand est une marque déposée auprès de l’INPI sous le N° national N° 4362095
Le Pôle Hippique De saint-Lô 2021
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Photo de couverture : Melina Lebourgeois
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Marcel LEBOURGEOIS Avec Magali et Danaé, à la genèse des d’Helby, Chanu,Cheux, Girl, et autres Kreisker, Batilly ou Kerglenn.
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’enfant turbulent, espiègle né en 1924, troisième d’une fratrie de sept, n’a pas perdu à 97 ans qu’il vient de fêter le 11 janvier, sa vivacité d’esprit qui donne toute son ampleur à l’immensité de ses souvenirs, pas davantage que son tempérament taquin toujours pointé d’humour et surtout de bienveillance qu’il revendique. Il tait, avec sagesse crépusculaire, son intrépidité juvénile qui vaut, pour ses proches, de rappeler certaines anecdotes telle cette course de village, disputée à la Lucerne d’Outremer où il prit la place du jockey qui venait de tomber pour aller décrocher la victoire. Né à La Haye Pesnel où ses parents vivaient sur une petite exploitation, il émigre jeune au Tanu pour vivre dans des conditions modestes propres aux petits paysans. Une vie aux antipodes de ces années parisiennes dites « folles » et de la grande dépression de 1929 qui amènent Marcel Lebourgeois, tout en mesurant la gravité, à relativiser les difficultés de cette période Covid. D’autant qu’à une vie rude vinrent s’ajouter les tumultes des années 30 et 5 années de guerre. C’est à la Libération que le jeune Marcel alors âgé de 22 ans entame sa vie professionnelle. L’amour du commerce et des beaux animaux se révèle : « Je crois me souvenir avoir commencé avec une pouliche. Je m’arrange de prix avec le vendeur mais le seul petit problème c’est que je n’avais pas d’argent pour la payer. J’avais tout juste quelques petites économies. De l’argent de poche quoi ! Mon père ne voulait pas me prêter, il ne voulait surtout pas que je fasse ce métier qu’il considérait un peu comme malhonnête. C’est mon oncle Emile, le grand-père de Jean-Luc Lebourgeois qui m’a aidé. La bête valait 10.000 francs. Je l’ai revendue 18.000 huit jours plus tard à la foire de Gavray. C’était parti ! » clame Marcel en précisant « J’aimais les belles bêtes, des amouillantes bien toilettées. Je faisais mon profit, mais je ne voulais pas estamper les gens. J’aimais bien les bêtes du Nord de la Manche. Elles étaient saines. A cette époque le marché était bon. Les cours s’envolaient par moment. » Marcel fonde une famille et s’installe à Saint- Sauveur la Pommeraye « C’est en causant avec Clovis Pottier que je lui demandé de me trouver une jument même accidentée, avec des bons papiers pour faire de l’élevage. Il m’a emmené chez Jules Houllegatte à Fermanville. J’ai acheté Magali, à peine plus cher que le prix de la boucherie. Elle ne prenait pas. Je l’ai emmenée au Mioche (NDLR : Etalon Le Mioche PS) et après j’ai eu de la chance. Le père de Jean-Luc m’avait dit... si tu ne l’achètes pas, elle est pour moi. Quand elle est morte j’ai gardé Danaé. C’était une jument pas finie, un peu décousue, loin dans les jarrets, ça c’était Starter. Un très beau cheval mais des jarrets pas solides. Corolys et Fend L’Air avaient les mêmes soucis. Enfin ! ça a pas trop mal marché. A la retraite, je l’ai vendue à Gérard Esnault au Haras de la Gisloterie. ». C’est là que s’est arrêtée la carrière d’éleveur de cheval de sport pour Marcel Lebourgeois qui avec un effectif ô combien réduit a donné à l’élevage normand et manchois en particulier un élan d’excellence qu’il conserve et vulgarise. Après avoir eu des installations à Beauchamps, Marcel Lebourgeois acquiert une maison à la Hautmonière aux portes de Villedieu les Pôeles sur la route de Gavray. Sans doute tenaillé par cette attirance naturelle vers les animaux comme vers les gens ; Marcel est en effet réputé pour aimer les gens, il achète une poulinière trotteuse. Une autre « très » belle histoire à découvrir dans la seconde partie de notre reportage. Au tout début était Son Altesse C’est à Fermanville, une commune du Val de Saire que Jules Houlegatte, exploitant agricole, qui fut maire de la commune de 1971 à 1977, fit naître en 1940, Son Altesse après avoir acquis sa mère Naïve (Foukoui DS) et Vas Y Donc demi sang également. Son premier produit Irlanda (Rolleville) en 1952 n’a rien laissé de significatif. En revanche, KAVALA- LIBELLULE L et MAGALI justifient à elles seules l’appellation royale de leur mère. Ainsi : Kavala (Ecossais) a bâti les Thurin de Jean Pottier sans compter, à partir de cette souche, les First de Launay, Hastings etc.. Libellule L (Foudroyant II PS)), la souche de Jean Fleury puis celle de Pierre et Jeanne Mouchel et la fameuse Etoupe II. Magali (Fra Diavolo PS) avant de faire la carrière que l’on sait chez Marcel Lebourgeois a produit 4 femelles par Débuché dont Valseuse mère de Janita (Starter) souche basse des Brekka et La Rirette (Fair Play III) souche de grands Gesmeray. Michel Houlegatte, le fils de Jules, dit, sans regret particulier, ne pas avoir perpétué l’élevage familial au motif qu’il avait été influencé par la déception que manifestait son père de ne pas avoir récolté le fruit de son travail. La réussite de Magali, Libellule et Kavala vaut reconnaissance posthume. EQUIN NORMAND n°121 2021
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MAGALI et Danae KALINKA GIRLS (Amour du Bois), sera à l’origine de deux femelles pour Jacky Boudant. O Magalie (Uriel), mise à la reproduction ira, après avoir avec sa fille Astrée des Grés (Elf III) donné de la notoriété à l’élevage des Grez dans l’Eure en particulier avec Iris des Grez (Quidam de Revel) et Khan des Grez (Cabdulla du Tillard), grossir l’effectif du Haras de Couvains avec Nuit de Rêve Semilly ( Cumano) mère en particulier de l’étalon Boom Boom Semilly ( Ogano Sitte). Mais, c’est bien sûr Présidentielle (Elf III) (NDLR : Née le 10 mai 1981) qui retient l’attention. Elle sera la clé de voûte de l’élevage Boudant. On se souvient d’abord de Candidat II, Dollars Boy, Fidjie Girl et Happie Girls, quatre Quidam de Revel, respectivement ISO 153, 160,157 et 146, qui ont marqué le début de carrière de François- Xavier. Happie Girls a produit Uranus Boy (Querlibet Hero) et Van Goth des Besnards, un intéressant fils, de son «cousin» Quartz du Chanu ISO 149 aujourd’hui sous la selle des Argentins Larocca père et fils. Ogunette Girl (Gun du Mesnil Dan) le 7ème produit de Présidentielle est la mère de Stella Light (Kannan), Elite à 6 ans avec FX. Boudant, ISO 157. Des deux derniers produits de Magali on retient que Labrador d’Avril (Sirocco FII) a foulé les pistes de Fontainebleau à 5 et 6 ans alors que Nagali (Diaghilev PS) a rejoint les écuries d’Henriette Evain où elle a produit avec sa fille Bilitis for Ever (Almé), Nardento du Moulin (Cardento) ISO 140, avec Calypso for Ever (Galoubet A), Kedehop de Brêve (Cruising) ISO 152, avec Girondine II (Jalisco B), une série de 3 Batilly : Kismy (Cabdulla du Tillard), Lucky (Le Tot de Semilly) et surtout Loops (Concorde) ISO 165 avec Julien Epaillard en particulier. On mentionnera enfin l’étalon Hatchoum (Voltaire) qui n’a pas laissé une grande descendance. MAGALI - 13 produits C’est en 1967 que naît BELLE AMIE (Le Mioche PS). Vendue à Albert Lebrun, elle aura une production confidentielle. L’année suivante c’est au tour de COROLYS, une fille de Starter qui fera les beaux jours de AFFIXE DE Cheux, cher à Marc Houssin, l’ami. En effet, avant de devenir le bras droit du Baron de Vains, Marc débuta sa carrière professionnelle chez Marcel Lebourgeois. On note en particulier Nelson de Cheux (Largny) ISO142 et surtout Trésor de Cheux (Grand Veneur), étalon privé avec 462 produits enregistrés. En 1969, c’est au tour de DANAE (Starter) qui fait l’objet d’une étude particulière. FEND L’AIR (Amour du Bois) vendu à 6 mois à Charles Vauvrecy sera labellisé HN avec 334 poulains à son actif. HARDIE PETITE, une autre jument par Starter sera acquise par Pierre Mancel, le beau-père de Jacky Boudant sous l’affixe de la Hurie, à l’exception de Theurtevillais (Benroy PS) ISO 151 en 1995. IRATUS MAGALI (Amour du Bois) ISO147 en 1983 avec Marc Houssin.
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Marc Houssin très lié à Marcel Lebourgeois présente une poulinière Cheux.
DANAE - 12 produits
Olivier Guillon – Baladine du Mesnil
Abdel Kebir Ouaddar et Quickly de Kreisker
C’est HILDA DU MESNIL qui ouvre le bal en 1973. Danae a 4 ans. Fille d’Amarpour, elle intègre l’élevage de Paul Lesoimier à Amigny. De là nait en 1978, Marly du Mesnil (Fair Play III) qui sera indicé 161 en 1989. Sa sœur Nola du Mesnil n’a rien laissé de mémorable, pas davantage que Prince du Mesnil (Grand Veneur). En revanche, Reine du Mesnil II (Le Plantero) qui n’a jamais fait de compétition sera la génitrice de 16 chevaux dont la célèbre Baladine du Mesnil (Le Sartillais), ISO 181 en 2002 avec Xavier Caumont et Olivier Guillon. Danae du Mesnil (Papyrus de Chivré) sera la base d’une souche du Chanu chez Yves et Brigitte Langelier. Gazelle du Mesnil II (Arpège Pierreville) a fait souche à l’élevage des Nauves d’Etienne Piollon à Belvès (24). Kiss me des Nauves (Chenu du Plessis), ISO 165 en 2005 avec Olivier Guillon. Onestar du Mesnil (Diamant de Semilly) ISO 160 en 2012 est indissociable de la carrière d’Aymeric de Ponnat. Tango du Mesnil (Diamant de Semilly) un hongre de 14 ans est son dernier produit. ILIADE (Sirocco II F) a produit à l’élevage de Cheux. JABAD ( Surioso de Ver) vendu à Charles Vauvrecy a été l’un des piliers du HN de Blois. NIKA DU NEVADA (Ecuyer I) est la mère de Briseis d’Helby (Laudanum) de l’élevage Lamotte de Rennes, laquelle Briseis est, s’il fallait n’en citer que deux, la mère de Quickly de Kreisker (Diamant de Semilly) ISO 183 en 2015 avec le Marocain Kebir Ouaddar et Javelot d’Helby (Vas Y Donc Longane) ISO 173 avec Florian Angot. OCARINETTA (Ecuyer I) après d’Helby a produit des Biches. SEX APPEAL II (Pot d’Or PS) elle aussi d’abord d’Helby puis des Ibis. Vendue à Gérard Esnault au Haras de la Gisloterie, Danae produit TRAMONTANE (Galant de la Cour) qui ira essaimer de bons Sebioune chez Marie Meynieux au Dorat (87). UTOPIA DU ROIHINET (Laudanum) fera monter en puissance les Fraigneau à Saint Cyr du Doret (17) et plus particulièrement Kiwi du Fraigneau, ISO 173 avec Eric Navet. Enfin BETTY DE KREISKER sous le nom de Guillaume Ansquer à Plozevet (29) a fait résonner le nom de Jumpy de Kreisker (Quito de Baussy), ISO 164 en 2004 avec Jean Le Monze. Quito de Kerglenn (Diamant de Semilly) né chez Alain Richard au Conquet (29), fils de Jumpy est indicé 164 en 2014 avec Gilbert Doerr. N’omettons pas de citer aussi Shana de Kerglenn, sa sœur, ISO 153 avec Philippe Leoni. Le voyage de Marcel Lebourgeois au cœur de l’élevage normand a laissé des traces qu’il suffit de suivre avec le même enthousiasme et le même sens de l’esthétisme qui sublime la performance.
Eric Navet et Kiwi du Fraigneau EQUIN NORMAND n°121 2021
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Marcel LEBOURGEOIS et les trotteurs Une autre « très » belle histoire
Marcel est donc arrivé à Villedieu les Poêles. La page cheval de sport est tournée. La retraite a sonné ou presque :« En passant sur la route, j’ai vu une belle jument dans un champ. Elle était fière, avec du sang. Elle était à Roger François. Il me l’a vendue et c’est parti là aussi avec un peu de chance. » Nitroglycérine : Une explosion de chance ! Nitroglycérine est mise à l’élevage. Va Petit Mousse, son premier produit confié à Joël Hallais gagne 4 courses. Treize d’Aumonière ou Hautmonière suivront « J’en vendais deux au père de Jean-Michel Bazire » s’amuse avec fierté Marcel. Ils se distingueront particulièrement. Gai d’Hautmonière (Nicos du Vivier) étalon a gagné près de 300.000€ avec pour palmarès : 3 Groupes II à Vincennes à 1 mois d’intervalle en 1999, le Jockey, le Louis Jariel et le Albert Demarcq drivé par JM Bazire et cela devant un certain Général du Pommeau. Hélas ! Fin août il s’inclinait devant le Général dans le Critérium des 5 ans en prenant la 6ème place. Au haras, il a 88 produits enregistrés dont Qualie d’Any, 359.000€, Jean-Michel Bazire avec 3 Groupes II (Reine du Corta, Ozo et Masina) (Photo) et Otika Vita, 175.00€ et JMB.
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Mélie d’Haumonière (Tenor de Baune) riche de 105.000€ a produit chez le sorcier sarthois 7 Seven dont Brennus (Scipion du Goutier) 168.000€. Dans la fratrie Aumonière, il convient aussi de citer Fanfan d’Aumonière (Nicos du Vivier) riche de plus de 200.000€ sous la protection de Jean-François Popot. Avec Rêve des Vallées le paradis Anais Clairchamp est une fille de Képi Vert née en 1988. Elle a gagné 68.000€ sous la férule de Marcel Cherruau. En 2004, pour le compte d’Antoinette Quintana, elle a déjà 8 produits. Marcel Garnier, un Sourdin comme Marcel Lebourgeois raconte « On a vu une poulinière à vendre sur Provinces Courses. Marcel est un ami, on est allé la chercher ensemble et on l’a achetée par moitié. Elle est morte 1 mois et demi après le poulinage. Rêve des vallées a été élevé au seau. On l’a vendu à 18 mois, 35.000€ aux ventes de Deauville.» (NDLR : Manuel Garcia acheteur de Rêve des Vallées (Kiwi) fut aussi le naisseur de la mère de Bahia Quesnot). Rêve fut confié à Franck Leblanc. A l’exception de ses deux premières courses au sulky, il fera toute sa carrière sous la selle avec Frank Nivard. Et quelle carrière. Il gagne le Prix de Vincennes (GR1), deux Groupes II (Camille de Waizières et Edouard Marcillac) et termine 2ème du Prix des Centaures (Gr1), du Prix des Elites (GR1) pour plus de 500.000 Euros de gains. Au haras il a 218 produits enregistrés dont les 7 derniers pour son nouveau propriétaire ukrainien. Bernard Lebourgeois, frère cadet de Marcel âgé de 93 ans, de la Haye Pesnel, a connu le succès dans le monde du trot sous l’affixe du Vivrot.
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Le CHANU Yves et Brigitte LANGELIER Nombreux déjà sont les pionniers du renouveau du cheval de sport partis vers des chevauchées célestes. D’aucuns dont le nom a résonné et résonne encore partout dans le monde. D’autres, plus discrets mais dont l’action a été autant déterminante pour la renommée de l’élevage normand. René Bédouin fut de ceux-là. Agriculteur au village Chanu à Hocquigny, une petite bourgade qui jouxte La Haye Pesnel n’en étant séparée que par la ligne de chemin de fer qui relie SaintLô à Rennes avec tout près la gare de Foligny, autrefois plaque tournante du transport des bovins de race normande, il sut transmettre à ses deux fils Patrick et Jacques la passion de l’élevage. L’un et l’autre disparus prématurément. La Société Hippique de La Haye Pesnel reconnaissante a donné le nom de Jacques Bédouin à la plaine équestre. En 1975, Brigitte Bédouin, leur sœur, épousait Yves Langelier, agriculteur à La Mouche, une commune voisine dont les parents ne possédaient que des chevaux pour le travail. Ni Brigitte, ni Yves ne furent cavaliers. Ensemble, avec une discrétion et un acharnement qui demeurent, tant dans le domaine de l’élevage bovin normand où ils excellaient que dans l’élevage du cheval de sport, ils ont en un quart de siècle, fait de l’affixe « Chanu » une référence.
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René BEDOUIN Le Fondateur
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écédé en 2015 à l’âge de 96 ans, René Bédouin a laissé à Brigitte sa fille et Yves Langelier son gendre, un corpus d’élevage bâtit essentiellement sur la souche de Son Altesse améliorée par les croisements élaborés par Marcel Lebourgeois d’une part, tout autant que par Jean Fleury puis Pierre et Jeanne Mouchel (NDLR : veuve de Jean Fleury), d’autre part. Alors qu’Yves et Brigitte Langelier se sont appuyés sur Magali, René Bedouin aidé de ses deux fils a fait prospérer celle de sa sœur utérine Libellule L. Yves Langelier nous dit que René Bédouin et son épouse avait noué des relations proches avec Pierre Mouchel.
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Queven du Hequet, une matrone C’est dans cet état d’esprit que les fermiers du Chanu se rendirent acquéreurs de Queven du Hequet. Cette jument baie née en 1982 était une fille de Nankin. Sa mère Irrésistible (Tanael), était le 6ème produit de Libellule L. Avant, il y avait eu Alpha D (Olifant) ISO 161 en 1974 acquise par Jean Le Prieur, avocat à Saint-Lô. Le dernier produit d’Irrésistible ne fut que la célèbre Etoupe II (Quidam de Revel) dont la descendance se lit aujourd’hui via l’affixe Semilly dont Good Pleasure et Hot Pleasure Semilly. Croisée avec beaucoup de subtilité, Queven a donné une lignée de Chanu dont la qualité est confirmée par les performances.
Gypsy du Chanu présentée par René Bédouin et son épouse Grande jument jointée long, elle ne débute sa carrière qu’à l’âge de 6 ans sous la selle de Roger- Yves Bost. A Saint-Lô on la verra déjà bien se classer dans le Grand Prix des 7 ans lors du NHS 2001. Bosty lui restera fidèle jusqu’en 2004 avec de belles performances nationales et internationales – ISO 150 EN 2000. Elle meurt en 2008 après avoir produit Traviata Sange (For Pleasure) une jument qui évolue au niveau 125/130 avec Magali Jalibert en Occitanie. Irrésistible du Chanu, sa sœur, acquise par Céline et Sébastien Bonal à Grammat dans le Lot fréquente les pistes jusqu’à l’âge de 6 ans. Mise à l’élevage elle produit avec Zandor Z, Qunai des Chayottes, hongre, (ISO 172 en 2013) avec l’Espagnol Julio Arias- Cueva. Saphir des Chayottes (Diamant de Semilly), hongre (ISO 159 en 2016), CSI5* monté par Mathieu Billot (photo) poursuit, depuis 2018 sa carrière avec le Marocain Bennani Smires.
Huit Chanu et des Chayottes Le premier d’entre eux nait en 1991. Fils de Narcos II, Derby du Chanu obtint le top price des ventes d’Alençon. Sa propriétaire le confia à Patrick Martin, dont le père Emile fut l’un des fondateurs de Manche Sélection. Le Fougerais le montera pendant l’essentiel de sa carrière avec en particulier une place de 3ème dans le GP de Villedieu en 1999. Comme Derby, Gypsy (Quito de Baussy) nait sous le nom de Jacques Bedouin qui décédera quelques temps plus tard.
Katchanue (Calypso de Moyon), finaliste à Fontainebleau dans son année de 4 ans, devient poulinière. En 2004, nait Quel Chanu (Flipper d’Elle) (Photo de gauche CSI3* de StLô) :« Il a été vendu à Nash. Ce jour là il avait bien sauté en liberté. Je trouvais qu’il était un peu lourd, qu’il manquait de sang » se souvient Yves Langelier en ajoutant : « Il a fait une très belle carrière. » Monté par Juliette Franchi- Laski et un peu par Jules Bertrand, il émigre chez Philippe Rozier pour la saison des 8 ans. Il explose l’année suivante lors de la tournée marocaine, remporte le GP CSI3* du Touquet en 2015 et franchit même le cap du niveau 5 étoiles. La relation avec le cavalier de Bois le Roy se conclut à Bâle en 2017 avec une victoire sur 140. Il termine sa carrière en 2019 avec Margaux Guyonnet, une jeune cavalière.
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JADECHANU – le label de l’élevage de Brigitte et Yves Langelier
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i, dans la Manche, de nombreuses souches maternelles ont permis, avec des croisements appropriés, à une pléthore d’éleveurs de faire de ce département le fer de lance de l’élevage du cheval de sport en France, celle issue de Son Altesse est bien l’une des plus prestigieuses. René Bédouin et ses fils, fréquentaient assidûment les concours de poulinières au cours desquels, chaque année, ils achetaient 3 ou 4 poulains : « A l’époque, il n’y avait pas de radios et le commerce était facile » précise utilement Yves Langelier. Yves et Brigitte rappelons-le, mariés depuis 1975 faisaient valoir la ferme de la Rouannière à La Mouche. Ferme qu’ils avaient reprise à la suite des parents d’Yves. Une exploitation d’une bonne vingtaine d’hectares où ils conduisaient un troupeau laitier performant de vaches normandes. Yves ne dédaigne pas de mentionner que comme pour le cheval, il a toujours manifesté beaucoup d’intérêt pour l’amélioration vers le meilleur pour ses bovins. Nous étions en 1991. A l’automne, vraisemblablement, période à laquelle les éleveurs commercialisent les poulains sevrés : « C’est dans le journal, la Manche Libre sans doute, que mes beaux-frères avaient repéré une pouliche à vendre. C’était Danae du Mesnil. Elle provenait de l’élevage de Paul Lesoimier à Amigny entre Saint-Lô et Périers. »
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Danae du Mesnil pour base Il s’agissait d’une fille de Papyrus de Chivré avec Reine du Mesnil II par Le Plantero Patrick et Jacques Bédouin élevaient et conservaient ces chevaux jusqu’à l’âge de 3 ans. Ils les débourraient pour les commercialiser. Yves avait acquis la moitié de Danae « A 3 ans on commençait à parler pour savoir si on la vendait ou pas. Elle n’était pas trop poulinière, assez légère dans ses membres. A l’époque on entendait parler des qualités de Baladine du Mesnil. J’ai proposé à mes beaux-frères de racheter leur part. En 1995, je l’ai faite saillir par Papillon Rouge. Echec ! Elle était vide. J’ai fait un report sur 1996. » L’année suivante naquit JadeChanu que suivront 12 autres frères et sœurs. » Une belle famille Des produits de Danae du Mesnil, outre Jadechanu, on relève par ordre d’apparition à la vie : Karmen du Chanu (Derby Rouge) morte jeune mais qui a laissé Oria du Chanu (Hermès d’Authieux), femelle ISO 155 en 2011, vendue à 5 ans à Jimmy Jean. Oria était la plus riche des juments de 7 ans en arrivant sur les pistes de Fontainebleau.
Jade: la « marque » Chanu Jade Chanu marque le départ de l’élevage propre de Brigitte et Yves Langelier. En 2000, la jument se classe 2ème des grandes tailles (elle toisait 1.70m) du concours local de Saint-Lô. Quelques mois plus tard, dans le cadre du NHS, sans avoir effectué de travail particulier comme l’indique Yves, elle est sacrée Championne de Normandie. Le cadeau pour ce titre est un transfert d’embryon offert par le Haras d’Elle. « J’avais le choix chez Pignolet. Je me suis fixé sur Richebourg qui me plaisait. JadeChanu avait entamé une année de 4 ans, ce fut une saison blanche. Celle des 5 ans ne fut pas plus convaincante » confesse Yves. C’est en 2002 que nait Oscar, un mâle alezan crin lavé, fils de Richebourg donc « Je l’ai élevé. J’ai dû le faire castrer, il était pif (NDLR : scientifiquement cryptorchide. Soit avec un seul testicule). A 3 ans je l’ai fait sauter. Il termine 1er de sa section à La Haye Pesnel. J’ai fait un arrangement avec Raphael Dulin qui l’a exploité à 4 et 5 ans. Il fut vendu à Christian Baillet à l’occasion du premier parcours des 6 ans à Saint-Lô. ». Depuis, et jusqu’en août 2016 à Vittel, il fut associé à Jacques Bonnet. En 2013, il était crédité de l’ISO 157. Sans être exhaustifs, notons que Lady Chanu et Mister Chanu (Dandy du Plapé), Napoléon du Chanu, Princesse du Chanu (Flipper d’Elle) ont été indicés à plus de 140. Princesse, vendue à Nash à Yves Lauwers, montée par Maximilien Lemercier, elle aussi la plus riche de sa génération pour aborder les épreuves bellifontaines, termina sa carrière en CSI3* avec la Belge Fabienne Daigneux- Lange. Lady exportée en Italie a fait les beaux jours en CSI3* des frères Arioldi, Mister lui aussi CSI2* sous couleurs italiennes avec Massimo Grossato et Carlotta Viola. Quant à Napoléon, il a évolué en CSI4 et 5* avec les Vénezueliens Barrios et Arroyo. Enfin, Reine du Chanu, poulinière saillie irrégulièrement est en 2020, suitée de Kenora du Chanu, une pouliche du très demandé Candy de Nantuel. Elle est pleine de Conqistador. Photos : Jacques Bonnet-Oscar du Chanu- Pontivy 2014 Baladine du Chanu au concours des 3 ans à Saint-Lô (Photo P.Faucon) EQUIN NORMAND n°121 2021
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QUARTZ DU CHANU
VESUVE DE BREKKA (Quartz du Chanu) pour le Président XI JINPING En janvier 2018, Emmanuel Macron, en retour des deux pandas offerts par la Chine à la France, offrit au Président chinois qui voue une admiration pour l’institution, un cheval issu de la Garde Républicaine. C’est ainsi qu’au début de l’année 2018, Vésuve de Brekka, un hongre fils de Quartz du Chanu, né chez Pierre et Marie Ange Leboulanger à Colomby, près de Valognes acheté par la Garde à 3 ans s’envola pour Pékin.
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Yves Langelier ne le cache pas : « C’est Raphaël Dulin qui me conseilla de faire saillir Jadechanu à l’Arc de Triomphe ». Nous étions en 2003, il s’agissait là de la première saison de monte de l’étalon oldenburg. En 2004 naquirent 72 poulains dont les Boimargot : Quool, Quinoto, Quality et Quaprice ainsi que Quartz du Chanu pour les mâles. Dès sa naissance, Quartz est un cheval à part : « On a failli le perdre, il avait le muguet (NDLR : Affection fongique buccale qui empêche le poulain de têter)» souligne Yves : « A 2 ans je le présente aux Italiens qui l’achètent. A vrai dire, sans paniquer, je m’inquiétais un peu. A tort ou à raison, L’Arc de Triomphe avait mauvaise presse. Pour Quartz avec une mère Papillon Rouge, c’était pas trop positif. Nous nous étions mis d’accord de le livrer à 3 ans. On l’avait élevé en même temps que Quel Chanu (élevage Bédouin) et débourré» ajoute Yves qui narre cette anecdote : « Le cheval était dans un herbage à Noirpalu, une commune voisine, Carlo (l’acheteur italien) et Julien Bellet sont allés dans le champ pour l’attraper. Je les ai vus arriver dans la cour en me disant qu’ils n’y parvenaient pas. J’y suis allé en les priant de me laisser faire. Tout s’est bien passé ». Révélation du Championnat des étalons de 3 ans, il est approuvé pour saillir dans la race SF. Il entame sa saison de 4 ans sous la monte de Julien Bellet. Reparti en Italie où réside son propriétaire, sa carrière reste confidentielle jusqu’à son retour en France au début de l’année 2011. Confié à GuillaumaeBatillat, il se classe 3ème d’une épreuve à 140 pour chevaux de 7 ans à Auvers. L’étalon meurt de coliques le 9 décembre 2013. 217 produits enregistrés Parmi lesquels : Vlan du Plessis (ISO151), Viva d’Olbiche (ISO 151), Vestale Aristo (ISO 140), Elixir du Banco vendu 110.000€ à l’Estonie aux ventes Fences. Eulalie de Vesquerie (ISO 151 en 2020). Raphael Dulin avait intuitivement présagé que l’Arc de Triomphe serait un bon père de mère. Il semble que son fils Quartz soit doté du même profil. Ainsi : Virgule des Prés, jument internationale, née chez Arnaud Bazire dans la Manche, est la mère d’Haschich d’Albain (Canabis d’Albain) approuvé « prometteur » lors du testage 2020 des étalons SF. Hindy Mouche (Carpe Diem JF Chambmanc), Top Price des ventes NASH 2020 à 47.000€ a pour mère Déesse Mouche fille de Quartz du Chanu. Hope de Siju (Nervoso), Vendu 42.000€ lors des ventes Elite Fences du 1er octobre a pour mère Bugatti Bourgeoise, une fille de Quartz du Chanu née chez Jacques Joret à Pirou (50)
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7 janvier 2021, au Chanu, chez Brigitte et Yves Langelier, en présence de Jean-Luc Lebourgeois, rencontre autant historique que fraternelle et familiale avec Maurice Lebourgeois qui quelques jours plus tard, le 11, allait fêter ses 97 ans. Les nouveaux Chanu ont une mère Jade et un prénom : Venise, Baladine, Colombe Z, Camilla, Décor et Emir Jument née en 2011, Baladine est une fille de Kannan. Top price des ventes NASH du Normandy Horse Day organisé à Saint-Lô pendant les Jeux Equestres Mondiaux, elle est partie rejoindre les écuries de Charlotte Bettendorf. En 2019, la Luxembourgeoise se classait 4ème d’un Grand Prix CSI4* à Saint- Tropez et en novembre dernier 7ème d’un GP CSI3* à Vilamoura. Colombe Z, femelle par Consul de la Vie Z est allée compléter l’effectif des voisins Bellet à La Mouche où elle a déjà 5 produits 2008 Une année charnière Brigitte et Yves Langelier atteignent l’âge de la retraite alors que leur exploitation est passée de 20 à 60 hectares avec la reprise de la ferme Bédouin. Ce millésime, avec les performances d’Oria et Princesse bien vendue, ainsi que celle, quelques temps avant, de Quartz et son retentissement, amènent le couple à s’interroger sur la poursuite de l’élevage. D’autant qu’aucun de leurs 3 enfants ne souhaite prendre la relève. Aujourd’hui, ils ne regrettent pas le moins du monde leur décision de continuer à faire briller l’affixe Chanu.
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Camilla, sœur de Quartz, Ulane et Venise, formée à 4 ans et 5 ans par Grégoire Hercelin, fut vendue lors de la Grande semaine de Fontainebleau à Eric Louradour pour être ensuite exportée en Italie. Ménagée, elle apparait en novembre dernier au CSI2* de Saint Giovanni in Marignano sous la selle de l’autochtone Tommaso Gerardi. Avant sa commercialisation, Camilla avait été prélevée d’un embryon de Delstar Mail. La bien nommée Italia du Chanu se classe 3ème du Championnat de France des femelles de 2 ans.
Décor, mâle par Kannan, approuvé étalon, vendu à Isabelle Vasquez est monté en Occitanie par Clément Lier. Emir, faut-il présenter cet étalon fils d’Air Jordan, ISO 146 en 2020. Vendu à Fences au Haras du Herrin propriété de Guy Belooussof, il termine 3ème du Championnat des étalons en 2017. Il effectue sa carrière de jeune cheval sous la selle de Sébastien Tence. Après la finale des 6 ans, le Manchois et Emir se rendent au Portugal pour une série à Villamoura, marquée par plusieurs succès. En 2021, Emir intègre les écuries de Marie Demonte. Glamour, le dernier produit de JadeChanu, un hongre par l’Arc de Triomphe, né en 2016, vendu à Fences pour la somme de 50.000 €, a été exporté au Canada. Venise assure la relève Après Toscane (Klotaire du Moulin et Ulane (L’Arc de Triomphe) parties poulinières sous d’autres cieux, c’est en 2009, la naissance de Venise, par l’Arc de Triomphe.Elle, comme Ulane, propre sœur de Quartz. Venise a 7 produits : Désir du Chanu (Kannan) débuté par Grégoire Hercelin, à 7 ans, il évolue favorablement sur 1.35m avec Gérald Brault. Eole du Chanu, sa sœur n’a pas laissé indifférent l’élevage de Riverland où elle a déjà produit 3 pouliches. Gazelle du Chanu, elle aussi fille de Kannan a effectué 6 parcours de 4 ans sans faute avec Grégoire Hercelin qui poursuivra sa formation à 5 ans. Hermine du Chanu (Vagabond de la Pomme) âgée de 3 ans, attend de rendre un acquéreur heureux, Iroise du Chanu (Balou du Rouet) s’est classée, à Fontainebleau 5ème du Championnat de France des femelles de 2 ans. Enfin, Jelstar (Delstar Mail) un mâle né en 2019 et Kelia, une femelle par Mylord Carthago, née en 2020 complètent la famille. Pour 2021, Brigitte et Yves Langelier attendent de Venise la naissance d’un poulain par Good Pleasure Semilly. Yves et Brigitte Langelier se définissent avant tout comme des éleveurs en préférant nettement vendre leurs chevaux par le biais des ventes aux enchères. S’ils ne dédaignent pas emmener leurs élèves jusqu’au terme du cycle classique, ils ne se disent pas attirés par la compétition qu’ils considèrent comme une activité à part. Dans ce sens, ils s’inscrivent dans la tradition d’Etienne Poisson, Gilbert Leforestier et autres, qu’un seul mot définit. Celui que Jacques Chirac, alors candidat à la Présidence de la République avait qualifié, lors d’un meeting à Saint-Lô, comme le plus beau de la langue française : Paysan !
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IROISE DU CHANU (Balou du Rouet) – 5ème du Championnat de France des femelles SF de 2 ans à Fontaineblea
VENISE DU CHANU suitée de Kelia du Chanu (Mylord Carthago) lors du concours local de foal sur la plaine équestre Jacque Bédouin à la Haye Pesnel
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Jean-Luc LEBOURGEOIS
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ans la région de la Haye Pesnel, le patronyme Lebourgeois, comme ailleurs dans la Manche et dans le Calvados est répandu. Jean-Luc, agriculteur éleveur à La Lucerne d’Outremer, lui donne toute sa noblesse dans la filière équine en particulier. Un atavisme qu’il cultive dans les pas de son cousin éloigné, Marcel, presque centenaire, dont nous retraçons la carrière. C’est au Grand Mesnil, une exploitation agrandie au fil des ans, que la famille est établie depuis des générations. Pour ce qui est de Jean-Luc, il a pris, au début des années 80, la succession de son père Emile qui fut maire de la commune pendant 38 ans. Si Emile élevait quelques chevaux de selle, il a surtout laissé l’image d’un homme totalement dévoué à l’intérêt général. Jean- Luc, le 5ème de 6 enfants, aujourd’hui âgé de 63 ans ne s’est réellement investi dans l’élevage que récemment mais avec une certaine réussite :« Profil type de l’éleveur normand, discret, voire effacé, taiseux même, observateur et réfléchi », c’est ainsi que feu notre collègue Paul Dubos le décrivait voilà deux ans pour mettre en exergue sa présence à la finale de Fontainebleau avec 4 chevaux de 6 ans. Après insistance et persuasion, l’homme s’est ouvert pour nous faire découvrir davantage, avec le concours de sa fille Melina, une entreprise dotée d’une capacité opérationnelle redoutable qui sait combiner le savoir-faire avec un carnet d’adresses bien rempli. Le tout est mis en valeur avec subtilité sur les réseaux sociaux où l’heureux acquéreur d’un « Mesnil », qu’il soit professionnel ou amateur, bénéficie de la même sollicitude. EQUIN NORMAND n°121 2021
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Une première GIRANDOLE La jument d’Emile Lebourgeois le père de Jean-Luc : « Il était passionné de chevaux mais son mandat électif lui prenait l’essentiel de son temps. Il avait une bonne jument. Girandole (Quaker DS) avec du caractère. Après la fauche, elle se refaisait les épaules et elle était toujours bien placée au concours de Caen en automne. Elle a eu une pouliche Réjane, bien placée aussi dans quelques concours comme à Carentan. Avec Faucon, au carrefour du Scion (NDLR carrefour sur la route de Villedieu -Granville avec celle de La Haye Pesnel-Gavray), il faisait pas mal de commerce. Il avait Ravie, une bonne jument aussi. Mon père et lui se partageaient souvent les premières places » évoque Jean-Luc qui précise n’avoir, quant à lui mis « l’accélérateur » sur l’élevage que voilà vraiment 5 ou 6 ans « J’avais d’abord mon métier de producteur laitier à faire fonctionner. » Une autre GIRANDOLE
Girandole et Jirandole du Mesnil, une pouliche
Valserine II sa mère par Corrent était née chez Serge Loisel à Sourdeval. de Filou de Hus Alors propriété de Jean-Luc Lebourgeois elle avait été vendue à l’occasion d’une session de ventes de l’ADECNO. Reprise pour une banalité sanitaire, elle fut saillie par Qredo de Paulstra : « Pour compenser cette petite péripétie de vente, Monsieur Bideault, directeur du Haras m’avait octroyé une carte de Qredo ». Ecolière du Mesnil fut son premier produit. Poulinière, elle engendra Iflac du Mesnil (Chenu du Plessis) ISO 134 en 2009 avant d’être vendue. GIRANDOLE (Bill de Baugy), femelle née en 1994 a tracé la souche. On lui doit 18 produits dont il serait fastidieux et inutile de faire le descriptif. Les meilleurs suffisent à démontrer à la fois la qualité de cette jument et celle de l’éleveur à faire les bons accouplements. Kysia du Mesnil (Arpège Pierreville) la première, longtemps montée par Gilles Véron fut indicée 147 en 2007. Négatine du Mesnil (Harlay l’Echenau) a donné les Lys chez Clémence Laborde. Odeon du Mesnil (Jarnac) ISO 141, a fait les beaux jours de plusieurs cavaliers à 135cm. Quovadis, sa sœur a donné le vrai coup d’accélérateur à l’affixe du Mesnil qui avec 3 ou 4 poulinières peut, ça et là, acheter un bon poulain chaque Arnacquine du Mesnil et Grégoire Hercelin année. En effet, après Vetelot (Toulon) formé par Grégoire Hercelin, le cavalier attitré de Jean Luc et rebaptisé Grand Mamut évolue au niveau CSI2* en Belgique avec le jeune Mathias Hazebroek. Azilis (Tinka’s Boy), vendue à Nash, émigre aux USA après un séjour ibérique. Elle est montée là-bas par Sydney Shulman sous la bannière israélienne. Dalhousie du Mesnil (Vigo Cécé) outre une 7ème place à Fontainebleau, remportait à 6 ans, la finale des jeunes talents d’Equita Lyon. Ebane du Mesnil, sa sœur, évolue sous la selle de l’Espagnol E. Camiruaga. Arnacquine du Mesnil (Quarnac du Mesnil) est restée dans la petite histoire des jeunes chevaux en faisant dead heat pour la victoire avec Ascot des Ifs lors de l’épreuve au chrono du CIR des 6 ans à Saint-Lô en 2016. Avant d’être exportée aux USA, elle a produit Douée du Mesnil (Calvaro) sous selle mexicaine et Hornette du Mesnil (Cornet Obolenski), étalon, récent 3ème du testage du stud book néerlandais KWPN. Qu’il s’agisse d’Azilis, de Douée ou d’Arnacquine, Jean-Luc Lebourgeois a pratiqué pour chacune plusieurs transferts d’embryons. Damoiselle du Mesnil (Ogrion des Champs) finaliste à 5 ans avec Edouard Fiocre est partie sous selle irlandaise avec Ivan Dalton pour le compte de Butler stables. Eline (Heritage Fortinus) ravit une cavalière amateure, Fast Larc (L’Arc de Triomphe) est à la Garde républicaine. Isystar du Mesnil (Delstar Mail) terminait 3ème du Championnat de France des foals, mâles jeunes en 2018. Jirandole (Filou de Hus) est le dernier produit de Girandole. Il ne faut pas omettre, enfin, de mentionner que Jalserine (Echogène Latour), la dernière fille de Valserine II a produit Tour Eiffel du Mesnil (L’Arc de Triomphe) exporté aux USA et Vista du Mesnil (Quarnac du Mesnil) ISO 141 avec Cédric Hurel, sans compter Elija du Mesnil (Président) actif avec l’amateure Sara Rousseau. Hylda du Mesnil (Bout Zan II), fille de Valserine II également fut, à 3 ans, Championne d’Europe à Libramont en Belgique.
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Dalhousie du Mesnil et Jeremy Le Roy
D’autres fers au feu OREADE DE PREUILLY Acquise à l’âge de 10 ans, la fille de Baloubet du Rouet n’a pas chômé depuis son arrivée au Grand Mesnil. Doutremer du Mesnil (Calvaro) est étalon aux Pays Bas. Sa sœur Foleade termine 3ème du championnat britannique des 5 ans avec Carmen Edwards. Galant du Mesnil (Cornet Obolensky) vendu à Fences a été exporté en Allemagne. Irish du Mesnil (Catoki) et Iceberg du Mesnil (Casall) sont qualifiés pour la finale du Championnat de France des étalons de 3 ans. Filou de Hus l’achat coup de cœur Etalon approuvé SF, aujourd’hui âgé de 6 ans, Filou est un fils de Balou du Rouet et de la souche basse via Jumpy de Kreisker de Danae et Magali chères à Marcel Lebourgeois le cousin de Jean-Luc. C’est à part égale que Jean-Luc Lebourgeois et Emilie Le Guiel, la compagne de Grégoire Hercelin, ont acquis Filou, alors propriété de 3 Bretons, dans le cadre d’une vente Fences Web. Finaliste à 4 ans, il n’a effectué que peu de parcours à 5 ans en compagnie de Grégoire Hercelin : « Il était encore trop joueur. Nous avons voulu le préserver pour faire une bonne année de 6 ans car l’objectif est de le vendre » précise Jean-Luc. Heltic de Béthune prometteur Acquis en partenariat avec le cavalier irlandais Alexandre Butler auprès de Daniel Dormaels, le fils du très entouré Candy de Nantuel est sorti du testage des étalons SF de 3 ans avec le label « Très prometteur ». Les naissances pour 2021 Granita du Mesnil (Toulon) la relève, est pleine de Don VHP, Eva Asschau (Baloubet du Rouet) acquise voilà 2 ans chez M. Guiot, finaliste à Fontainebleau avec G. Hercelin, 2 transferts avec Balou du Reventon et Mylord Carthago, Oréade de Preuilly pleine de Clarimo, Evita Mail (Utrillo) Melissa Sydney, Blue Star (Big Star), Dollar du Rouet, Erika du Mesnil (Calvaro), Utrillo. Le coup d’accélérateur donné par Jean-Luc Lebourgeois à l’élevage du Mesnil, semble manifestement avoir bénéficié de l’adjonction d’un turbo.
La parade des mâles Impérial du Mesnil (Balou du Rouet), Irish du Mesnil (Catoki), Ibiza du Mesnil (Chilli Willi), Iceberg du Mesnil (Casall) Photo : Mélina Lebourgeois
Foléade du mesnil
Heltic de Béthune EQUIN NORMAND n°121 2021
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C’est l’Amérique
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évrier 2020. Jean-Luc Lebourgeois, sa fille Melina et Grégoire Hercelin s’envolent pour une semaine au réputé concours international de Palm Beach en Floride où traditionnellement on retrouve des éleveurs normands : Denis Brohier, Jacky Misteli etc. L’enthousiasme du taiseux Jean-Luc mérite de le laisser parler : « Nous sommes arrivés l’après-midi. Le soir même il y avait le Grand Prix des moins de 25 ans dans lequel Sydney Shulman était engagée avec Azilis. Elle a gagné ! Pour nous faire plaisir, elle est intervenue auprès des officiels pour que nous puissions venir sur la piste pour la remise des prix. Vraiment un grand souvenir » s’exclame...enfin presque, Jean-Luc. Sa fille Melina ne manque pas d’ajouter que l’élevage du Mesnil est présent aux USA avec 4 chevaux : Azilis, Arnacquine vendue par la très compétente et appréciée Alizé Jeandon, Douée qui tous évoluent au haut niveau et Tour Eiffel orienté vers le hunter.
HORNETTE DU MESNIL - Mister Hornet DDH (KWPN) Vendu foal aux ventes Fences de 2017, Hornette du Mesnil est un fils de Cornet Obolensky et d’Arnacquine du Mesnil par Quarnac du Mesnil (Jarnac) (né chez JP Aumont à Plomb 50). Propriété du haras hollandais de Havikerwaard à de Steeg, où il a été rebaptisé Mister Hornet DDH, il vient de terminer 3ème du testage des étalons de 3 ans en novembre dernier. Une performance rare et d’envergure pour un élevage normand dont la modestie n’a d’égal que la noblesse qui en découle. Girandole (Bill de Baugy) (SF originel) sa matrone de base entre dans le cénacle des vedettes du Stud Book.
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SAINTE MERE EGLISE 1991 ANnick Chenu et P’tit Pol
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L’Epreuve de puissance
Patrice Delaveau et Rivalier Disputée le dimanche après-midi avant l’épreuve A1, la puissance se courrait sur un mur. On monta jusqu’à 2 mètres pour le vainqueur. Il s’agissait de Patrice Delaveau qui venait de fêter ses ....24 ans ! Le cavalier de Beaumont le Roger montait RivalierWaiti, un hongre Anglo arabe de 8 ans par Campoamor I et Courlis né chez Gustave Margnoux à Bersac sur Rivalier en Haute Vienne. Rivalier obtint l’ISO 172 en 1992. Patrice Delaveau fut le seul concurrent à franchir 2 mètres. Jacques Friant et Quitina de Quelenn (Galoubet A et Popof PS), Eric Levallois et Sisi de la Cour (Uriel x Starter, née chez Michel Couétil à Moyon (50), Eric Février et Quasi Beau (Diaghilev PS et Jezabel (Largny PS et Ibrahim) né chez Michel faucon à Tirepied (50), appartenant au sémillant Jean Chouraki, se partagèrent la 2ème place après avoir échoué sur la hauteur. On voit Patrice Delaveau félicité par Jean Brohier, Président de la SHR de Sainte- Mère en compagnie de Mme et M. Jacquinot producteurs de champagne, fidèles partenaires du concours.
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NAVET
Sacré Champion du Monde quelques mois plus tôt Eric, montait 3 chevaux dans le Grand Prix. Pendant le concours on l’avait vu successivement en selle sur Quicker II (SuperbePS) qui sera indicé 150 en 1992, dans l’épreuve des 6 ans, Twist des Noués (Muguet du Manoir) né chez Damourette à Tonneville, Tsar de Baussy (Muguet du Manoir) et Tanière (King’s Road), sœur utérine de Vondéen née chez Homère Legoupil et appartenant à son père Alain. Avec Quito de Baussy, il partait en 4 dans le Grand Prix et fut le premier sans faute. Avec Quat’Sous (Kayack) à Jean Brohier il fut victime de 4 points et de 15 avec Roxane de Gruchy (Le Sartillais) à Jacques Bigarré. EQUIN NORMAND n°121 2021
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LE GRAND PRIX
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ette année- là, la SHR de Sainte-Mère avait tablé sur la présence de Gérard Lenorman. Hélas ! Le chanteur né tout près à Ecoquenauville posa un gros lapin. Qu’importe, la fête fut belle. La piste était confiée au légendaire Auguste Navet, oncle d’Eric. Ils étaient 37 dans le Grand Prix. Outre Eric Navet et ses 3 belles cartouches, on pensait à Xavier Duvinage lauréat à St Hilaire du Harcouet une semaine plus tôt ou encore à la très jeune Alexandra Ledermann avec Natfot (Emir de la Fot) et Nickel V Boris de Vauptin). Elle sera 6ème avec l’un, 4ème avec l’autre. Eugénie Legrand prendra la 5ème place avec Peluche du Baney (In Chala A). Ils furent 6 au barrage. Deux cavaliers furent pénalisés pour du temps dépassé. Jean Louis Roudaut et Paladin des Ifs ainsi qu’Hubert Esnault et Quartz du Houley. Les deux plus gros scores furent à mettre sur le compte d’ O. Desutter et Rock du Taillan ainsi qu’Eric Navet avec Roxane de Gruchy. Eric Navet partit le premier. Sans faute avec Quito. En 40.53, il laissait une marge pour les autres. En 39.17, Anick Chenu et Pt’it Pol (Corrent) corsaient le débat. Les autres furent fautifs mais plus rapides. Stéphane Delaveau décroche la 3ème place avec Quen Dira T’on (Uriel) dans un temps de 36.60 !!
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Le Petit Grand Prix La première de Florian Angot
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ouru sous la bannière du « Figaro », le petit Grand Prix était une épreuve A1 à barrage, sur la hauteur de 140 environ. Elle réunissait 55 partants dont Eric Levallois associé à Le Tot de Semilly et Sisi de la Cour, Francis Gamichon et son fidèle Sourire d’Aze, Anick Chenu et Peremir de Lahofa, Patrice Delaveau et Olympe du Tertre etc... Au barrage, on en compta 17. Neuf furent doubles sans faute dont Jean-Pierre Ledermann et son pur-sang l’Orage. Avec 43.35, il était manifeste que Bruno Rocuet en selle sur Rocky du Chatellier (Iris Landai) plantait une banderille. Restaient Frank Goubard et Sonate de Valette (Livarot) la jument de notre confrère Patrick Gourdin. Le temps était bon : 43.39 mais 8 points s’ajoutèrent au compteur. Pouvait-on imaginer que le plus jeune cavalier de l’épreuve allait tout bousculer. A 17 ans, il est né le 7 mai 1973, le cadet du quatuor Angot associé à Naxos du Logis (Bas Blanc), un hongre de 12 ans propriété de son père Jacky et né chez François Blier à St Quentin sur le Homme, affola le compteur en 40.09. Une brillante carrière commençait. EQUIN NORMAND n°121 2021
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Jean-Paul Lepetit - Qredo de Paulstra HN
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SAINT-LÔ - Testage des Etalons de 3 ans SF
Le "Jour Heureux" »
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d’HAPPY DAY D’ISCLA
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LE TESTAGE DES ETALONS DE 3 ANS
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près des mois d’octobre et novembre très denses en matière de sport et d’élevage, le Pôle hippique de Saint-Lô accueillait du 6 au 17 décembre le testage des étalons SF de 3 ans. Après dix jours de préparation et d’expertise sous les conseils dess experts : Serge Cornut, Francis Mas et Manuel Godin, les étalons approuvés Selle Français 2020 ont été présentés lors d’une cérémonie dite « d’approbation ». Cinquante-cinq mâles ont été présentés sur ce testage 2020 : les meilleurs de la génération des H, sur près de quatre cents chevaux vus entre l’automne 2019 et l’automne 2020. Vingt-deux d’entre eux ressortent de ce testage avec le label « très prometteur » et treize avec le label « espoir ». Le label « très prometteur » signifie que la moyenne générale toutes expertises confondues est supérieure à seize sur vingt (cumul des notes des qualificatives ou du championnat et des différentes évaluations du testage : experts du testage, juges Selle Français, cavaliers experts internationaux). Parmi eux, nous retrouvons sept autres mâles (en plus d’Happy Day) issus du championnat de février 2020 : Hollister du Plantey, Halessio du Linon, Horacio du Gué, Honduras La Silla, Herisson'Quill, Hot Savoie et Haschich d’Albain. Trois de ces mâles labellisés « très prometteur » font partie des premières générations de Candy de Nantuel, étalon phare de la jeune génétique SF. Diamant de Semilly reste encore très marqué dans les pedigrees puisqu’il est présent dans les origines paternelles ou maternelles de quatre de ces jeunes étalons très prometteurs. L’expertise à l’obstacle s’est comme à l’habitude déroulée avec la participation de cavaliers experts internationaux*. Cette évaluation supplémentaire apporte un oeil « sport » sur ces chevaux d’élevage puisqu’ils sont regardés bien sûr comme des reproducteurs mais surtout comme de futurs chevaux de sport. Le dispositif d’obstacles a évolué cette année avec l’introduction d’une ligne de trois sauts en diagonale et une entrée au trot. Il a permis de mettre en lumière tout le potentiel des chevaux dans une grande sérénité. Cette édition 2020 s’est déroulée de la meilleure manière, avec une excellente équipe de la formation « groom international » de l’IFCE du Haras national du Pin dans les boxes permettant aux cavaliers testage de se concentrer au maximum sur les présentations. Il faut souligner par ailleurs la rigueur et la qualité d’organisation des équipes du studbook SF sans compter leur amabilité constante qui fait écho à leur compétence. En détaillant au plus près les heureux élus on constate que parmi les « prometteurs » 19 sont issus de géniteurs différents. Outre Candy de Nantuel représenté 3 fois, Ogrion des Champs en a 2. Parmi les « espoirs », Contendro et Eldorado de Hus sont cités deux fois. A propos de la Normandie l’on note que dans le cénacle des « prometteurs » 4 sont nés dans notre région. Le Champion appartient à un éleveur manchois mais a ses racines en Indre et Loire. Parmi les « espoirs » 3 sont labellisés normands. Par ailleurs, Hendrick des Forêts (Cicave du Talus) à Fabrice Paris de Couvains a confirmé son approbation de février.
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L
’histoire d’Happy Day d’Iscla c’est bien sûr celle d’un cheval issu de l’une des plus prestigieuses souches de l’élevage français. En même temps, c’est sinon l’aboutissement mais une étape importante dans la carrière de son propriétaire Jérémie Rolland. Voilà bientôt 5 ans, Equin normand avait été le premier à mettre à l’honneur le travail de ce jeune professionnel de moins de 30 ans. Originaire de l’Orne, c’est au CFA de Sées avec pour maître de stage Patrick Le Rolland, sommité du dressage en France qu’il obtient un BEPA. Après 2 années chez De Coligny, il rejoint pour 5 années les écuries de Jean-Luc Dufour avec entre-temps un séjour d’urgence à l’hôpital de la Timone à Marseille pour soigner un vilain kyste qui aurait pu avoir de lourdes conséquences. En novembre 2014, Jérémie qui partage sa vie avec Marion s’installe à Pirou dans la Manche. Sur une trentaine d’hectares, ils font édifier des installations adaptées avec des objectifs ambitieux. Trop diront certains. Et alors ! En prenant le pari de venir au cœur de la Manche alors que ceux qui savent ne cessaient et ne cessent encore de clamer qu’hors un rayon de 30km au- delà de Deauville point de salut, Jérémie répondait qu’il dispose de la forêt à 1 kilomètre et de la plage à moins de 5 minutes.
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Happy Day d’Iscla une carte de visite Le Champion est un fils de Toulon et de Signora, une jument par Kannan. Signora est une fille de Sophie du Château la fameuse matrone de Jean Grandjean chez qui elle est née. Avant d’intégrer les écuries d’Iscla à Sonzay près de Tours, Signora, performeuse sportive avec Jean Le Monze, a produit Vitot du Château, frère d’Happy Day d’Iscla, CSI5* avec Olivier Guillon. Chez Guy Duchamp et Isabelle Levy elle est la mère de 13 produits dont Best of Iscla (Diamant de Semilly) Elite à 6 ans avec Margaux Rocuet.
Jérémie Rolland saisit sa chance Il nous la narre : « Joël Favre le transporteur des chevaux de Marie Pellegrin pour qui j’avais des chevaux dont Deuxcatsix d’Eglefin, s’est arrêté chez Guy Duchamp. Guy lui a demandé chez qui il pourrait confier un mâle de 2 ans. Il est venu me voir, voir mes installations. On s’est vu à Fontainebleau où j’ai vendu ma bonne jument Chellan de Blondel. Happy day à la maison j’ai vu que c’était un bon cheval. J’ai eu dans la tête de l’acheter. Guy Duchamp est revenu à la maison voir le cheval. On l’a fait sauter. Je lui ai proposé de l’acheter. Et voilà.» résume Jérémie qui sans rêver outre mesure fort de son expérience et de l’humilité qu’impose l’élevage du cheval de sport, cultive malgré tout des ambitions pour son protégé qu’il aimerait voir devenir à la fois un très bon reproducteur autant qu’un excellent compétiteur.
HAPPY DAY STORY
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Une sélection normande
HORZAIN DE BLONDEL CANDY DE NANTUEL et VONDEEN Né chez Eliane Ruel à Ravenoville (50), acquis poulain par Charles-Hubert Blin à Aignerville (14), il est la propriété d’Elise van Colen à Canteleu (76) qui l’a acquis pour la somme de 42.000€ lors des ventes NASH 2020. Sa souche maternelle est d’exception. Sa 2ème mère maternelle est Phedra Ratelière (Belphégor IV) matrice des grands Blondel : VergonneII, Aladin, Cirka, Jani. Gnomide, sa 2ème mère paternelle a engendré son père Vondéen (ISO 179), As de St Martin, Udanum.
HELTIC DE BETHUNE CANDY DE NANTUEL et CASSINI 1 Né chez Daniel Dormaels à Gefosse-Fontenay (14), il est la propriété en partenariat de Butler Stables et Jean-Luc Lebourgeois à La Lucerne d’Outremer (50) Il s’agit là d’une lignée étrangère par excellence qui met en exergue l’ouverture indispensable et fructueuse du stud book SF sans pour autant renier les racines pures via le SF originel. Narnia, outre deux produits étrangers qui évoluent en CSO à 140, a produit Uppercut de Béthune (Quidam de Revel) ISO140 en 2016 avec Margaux Rocuet.
HOT PLEASURE SEMILLY
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FOR PLEASURE et DIAMANT DE SEMILLY Né au Haras de Couvains, For Pleasure est le frère de Good Pleasure très en vue l’année de ses 3 ans également. Ils sont fils de Betty Boop Semilly, une jument par Diamant de Semilly et la fameuse Etoupe II (Quidam de Revel) Laquelle a pour mère Irrésistible (Tanael) issue de Libellule L (Foudroyant II PS) sœur utérine de deux matrones d’exception Kavala (Ecossais) et Magali (Fra Diavolo). Ellesmêmes fille de la royale Son Altesse. L’essentiel du sport normand et bien au-delà depuis, et chaque jour davantage est là.
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Photo Scoopdyga en vertical
BAHIA QUESNOT
la Normande !
Remporte le Cornulier 2021 C'est dans des conditions météo propres à sa région de naissance, la Normandie, que la jument entraînée par Junior Guelpa, montée par Matthieu Abrivard, s'est imposée. En effet, Bahia Quesnot est née chez Chantal et Alain Lefebvre à Brix aux portes de Cherbourg. Sa mère Queen Ines (Install) est née pour le compte de l’écurie Manuel Garcia au Haras de Talma à Grandpré dans les Ardennes. Haras de Talma propriété de Michel Guiot récemment élu président de la SHF. Avant son exploit la jument manchoise venait de remporter le prestigieux Grand Prix Royal Mares à Naples le 19 décembre. Qualifiée le 1er août 2013 à Caen, entraînée et drivée par Cédric Herserant à Chaumont dans l’Orne, elle remporte sa 1ère course le 27 mars 2014 toujours à Caen avec le même meneur. Il s’agissait d’une course pour femelles de 3 ans dans laquelle, clin d’oeil historique, la fabuleuse Belina Josselyn drivée par .... Matthieu Abrivard était distancée ! Sous la selle, discipline qu’elle n’a pratiquée que 4 fois, Bahia a débuté le 4 juillet 2015 à Enghein montée par Eric Raffin. Elle fut distancée. Elle renouvela l’opération un mois plus tard à Vincennes. Montée par ....Matthieu Abrivard, elle terminait 2ème de Boris des Douits, un hongre né chez Harmony Thiennette à Barneville-Carteret.
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En août 2016, montée par Alexandre Abrivard, elle était distancée dans le Prix de Normandie (Gr1), remporté par Belissima France montée par........Matthieu Abrivard. C'est enfin, avant le Prix de Cornulier, le 16 novembre 2017 à Vincennes que la fille d'Install était sellée dans le prix de l'Ile d'Oléron (GrIII). Montée par Eric Raffin, elle sera distancée. Confiée à l’entraineur méditerranéen, Junior Guelpa midécembre 2018 par son propriétaire Tahar Hait-Hamouda, elle remporte d’emblée le Grand Prix de Noël (GrIII) à Cagnes sur Mer. Parfaitement préservée dans sa jeune carrière, et c’est sans doute là la clé de sa longévité, la jument aujourd’hui âgée de 10 ans a régulièrement, mais avec sagesse, engrangé les performances. Mais à une semaine du Prix d’Amérique pour lequel elle est qualifiée, il fallait sacrément oser et être confiant pour l’engager dans cette épreuve mythique du trot monté. Cette victoire confirme d’une part la qualité de l’élevage normand, d’autre part la compétence de l’entraineur tout autant que celle du driver. Le Ligérien Matthieu Abrivard, formé à l’école AFASEC de Graignes, remporte là son 5ème Prix du Cornulier dont un triplé avec l’autre Manchois Jag de Bellouet.
CAEN – 16 mars 2018- Prix de Cauvicourt Bahia Quesnot, drivée par Alexandre Abrivard (à droite sur la photo), prend la 6ème place derrière le regretté Aubrion du Gers, Ultimate du Rib, Bugsy Malone, Bon Copain et Up and Quick. CAEN – 13 mai 2020- Prix des Ducs de Normandie Bahia Quesnot (12) se classe également 6ème derrière Earl Simon (9), Ennino du Pommereux (8), Bold Eagle (16), Feeling Cash et Bugsy Malone (11).
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VINTAGE
Créé en 1912, la Société du concours hippique de Dinard au sein de la quelle on trouvait, encore en 1988, davantage d’aristocrates et de militaires que de roturiers, a accueilli de 1988 à 1992, le CSIO de France. En 1988, il s’agissait de la dernière épreuve de sélection avant les Jeux Olympiques de Séoul. La Coupe des Nations revint aux Suisses avec une équipe composée de : Philippe Guerdat et Lanciano, Markus Fuchs/Moët et Chandon Shandor, Willy Melliger/Malesan-Corso (Photo) et Thomas Fuchs/Diners Dollar Girl. La Grande Bretagne avec en particulier Nick Skelton était 2ème, l’Italie 3ème et la France 4ème. Les scores, sur la piste tracée par Philippe Gayot même ceux des vainqueurs furent importants. Pour les Français ils se déclinèrent ainsi : F. Cottier/Flambeau C, 4 et 12, H. Godignon/La Belletière, 20 et 12, M. Robert/Lafayette, 4 et 12, P. Durand Jappeloup, 24,50 et 0. Un tel résultat, avant les JO, ne manqua de susciter des commentaires alarmants. Au résultat, Pierre Durand rentra avec la médaille d’or individuelle et l’équipe de France avec celle de bronze. En 2002, à Dinard toujours où Eric Navet et Eric Levallois furent décevants, on entendit le même refrain. Deux mois plus tard à Jerez, ils étaient Champions du Monde et Eric Navet médaille d’argent individuelle. Puissent les Français ne pas briller à Dinard en 2021 !!
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Enzo LELIEVRE Meilleur apprenti 2020
E
n octobre, dans une interview retentissante, le Président de la république déclarait : « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Certes, les conditions sont très hétérogènes et parfois dramatiques. Tout en subissant les contraintes du Covid, Enzo Lelièvre échappe à cette situation. Et, en s’autorisant un trait d’humour qui n’est pas inutile en ces temps, il a eu 20 ans le 11 janvier 2021 ! Ouf ! Au-delà de cela, le jeune manchois a vécu une saison assez tonique et enthousiaste. Un enthousiasme qui l’a conduit à décrocher le titre convoité de meilleur apprenti au trot attelé. Cela d’un cheveu. En effet, dans un duel mano a mano il ne devance Luca Gelormini que d’un seul point : 169 contre 168. Une satisfaction supplémentaire pour l’école AFASEC de Graignes qui ajoute Enzo à son tableau d’honneur où figurent les noms prestigieux de Bazire, Nivard et Matthieu Abrivard en particulier vainqueur du prix de Cornulier pour la 5ème fois.
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Les chevaux, encore les chevaux, toujours les chevaux ! De vire où il est né, en passant par Saint-Martin des Besaces et aujourd’hui Saint-Clair sur l’Elle, Enzo a suivi ses parents au rythme de leur activité commerciale. Peu enclin aux études, il intègre avec passion l’école de Graignes d’où il sort avec un BEP après avoir fait son apprentissage chez Bruno Marie à Saint-Aubin le Guichard dans l’Eure. Sa 1ère course enregistrée a lieu le 2 avril 2017 à Chartres, il montait Chantereine, une jument entrainée par Thierry Aline. Il sera distancé. Au terme de sa scolarité, il intègre les écuries de Sébastien Hardy à Vrigny dans l’Orne. Au contact du boss de l’écurie des Landes, Enzo remporte sa 1ère course. C’était le 28 octobre 2018 au sulky de Fakir des Landes. Il lui faudra attendre plus d’un an pour renouer avec le succès. Toujours pour S. Hardy, toujours à Vire mais sous la selle, le jeune manchois s’impose avec Dunty des Landes. Entré au service d’André Le Courtois au début de l’année 2020 à la suite du départ de Robin Lamy, Enzo passe avec le soutien de son employeur qui lui accorde sa confiance, la surmultipliée. Il va en effet disputer 201 courses. L’entraineur de Sainte-Marie du Mont a d’emblée cru en son jeune protégé et l’a soutenu avec constance. Mais sa route, Enzo a trouvé un challenger coriace en la personne de Luca Gelormini. Le cousin du pétulant Gaby, cédait le leadership à Enzo après le succès de celui-ci à Bordeaux le 22 décembre. Pour conserver son avance, le futur lauréat a couru 4 épreuves les 30 et 31 décembre quand Luca a drivé 6 fois entre le 26 et le 31 décembre. Au registre des grandes satisfactions, Enzo, par ailleurs titulaire de 25 victoires, note avec fierté, le 23 août, son coup de 2 sur l’hippodrome Jean Gabin à Moulins la Marche où la réunion traditionnelle du Sap avait été délocalisée. Le voilà désormais à mi-chemin de sa voie vers le professionnalisme. Et en bonne voie !! Photo : Freddy Grippeau EQUIN NORMAND n°121 2021
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DESTINATION
Graignes
- Mercredi 10 février - 16h00 - Premium - Vendredi 19 février - 16h00 - Premium - Dimanche 28 février - 13h00 - Dimanche 14 mars - 13h00 - Vendredi 19 mars 16h00 - Premium ENTREE GRATUITE EN NOVEMBRE ET DECEMBRE WWW.hippodromedegraignes.fr
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e Pôle Hippique de Saint-Lô ’enthousiasme n’est pas entamé
Il va de soi que, comme le reste de la société, la filière équine subit les effets de la pandémie. Malgré tout, l’année 2020, a permis de sauver l’essentiel pour permettre aux différents acteurs du cheval de sport d’exercer leur activité tout cela en mettant en place des protocoles sanitaires contraignants. Les investissements programmés au Pôle Hippique ont été repoussés sans mettre en péril leur réalisation. De quoi, bien que l’incertitude demeure et les adaptations à la situation nécessaires, maintenir pour l’année qui vient de débuter, des perspectives optimistes animées par un enthousiasme raisonnable mais certain. 
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2020 « Nous sommes passés entre les gouttes » ! Point de fanfaronnade de la part de Yann Adam. Le Directeur du Pôle Hippique note simplement, avec modestie eu égard aux dommages qu’ont subi d’autres pans de l’économie que la filière équine, bien que mise à l’arrêt pendant deux mois a su se mettre en ordre de marche pour se soumettre aux contraintes tout en adaptant son programme. Ainsi, après le salon des étalons de fin février très réussi dans ce que l’on appeler la vie d’avant, les concours de jeunes chevaux ont repris le 25 mai. Il s’agissait là du premier événement de reprise au plan national. Pour le reste : « Nous nous sommes calés sur le calendrier du Tour de France. Et finalement c’est allé plus vite pour nous. Nous avons pris la bonne option d’organiser deux Normandie Horse Show. Il était important de soutenir la filière. ». En regrettant bien entendu que le Championnat du Monde de Horse Ball ait dû être reporté, Yann Adam, en admettant une perte de chiffres d’affaires lié à l’annulation d’évènements amateurs en particulier concède aussi que tous les investissements prévus ont été retardés, à l’exception de l’éclairage du Hall. Il serait injuste de ne pas admettre par ailleurs que pour l’organisation du CSI4*, la chance a joué un grand rôle : « A quelques jours près c’était foutu. Ceci dit, alors que le monde du cheval, dans l’économie globale n’a pas un poids immense, il est heureux de constater que tant dans les courses que dans le sport, la réactivité a été de mise avec un lobbying suivi d’une capacité à faire. Nous avons entretenu des relations suivies et de qualité avec les services de l’état qui ont été convaincus de notre volonté d’appliquer les protocoles sérieusement. Dans cette situation, la prise en compte du bien-être, le recours à l’animal, associé au besoin d’extérieur ont été déterminants. Pour preuve, la Fédération Française d’Equitation a été la seule à enregistrer une augmentation des licenciés. La tendance a été plus forte en Normandie avec une augmentation de 14%. »
2021 Le programme des événements a été conçu comme si. Comme si, le plus rapidement possible la vie reprend son cours normal. Même si la Tournée des As poneys, et les salons des étalons de trot et de sport sont annulés, d’autres manifestations propres à faire vivre les acteurs professionnels se sont invitées. Ainsi, le « New Tour » organisé par l’association Cheval Normandie, dédié à la formation et à la commercialisation des jeunes chevaux va occuper à Saint-Lô et Deauville une dizaine de jours de concours d’entrainement. L’Association des Ecuries de Concours a programmé un concours pro en plus de son calendrier habituel et la société Clypmyhorse qui retransmet les concours partout dans le monde, organise également à Saint-Lô et Deauville deux concours Pro. Sans salon le Championnat des étalons de 3 ans, rehaussé par des épreuves sportives est maintenu fin février. Pour la suite du calendrier, la situation sanitaire commande : « Nous avons calé le Normandie Horse Show comme à l’accoutumée début août. Pour le moment le Championnat du Monde de Horse Ball est prévu la semaine suivante. Souhaitons que le Championnat de France d’attelage et les manifestations d’automne suivent. » L’agrandissement de la carrière Uriel une priorité Repoussés en 2020, alors qu’ils étaient actés, les travaux d’ampleur, largement sollicités par les professionnels, regroupent outre l’agrandissement de la carrière d’honneur Uriel qui rappelons-le a en 2020 accueilli 10.000 parcours, accompagné de la destruction du bâtiment central du jury, dernier vestige de feux les Haras nationaux, remplacé par un bâtiment dédié à la restauration. Le jury et la presse seront logés en bas de la piste sur l’espace herbé, dans des structures mobiles à 1 étage. Ultérieurement, et à confirmer, les tribunes non couvertes seraient aménagées à la suite de la grande tribune vers la piste de détente, cela avec un couloir de circulation pour les personnes moins valides. Les travaux de démolition devraient être entamés dès la fin du Normandie Horse Show. Vingt après son inauguration, le pôle hippique saint-lois trouvera son aboutissement professionnel moderne, adossé aux racines patrimoniales qu’est le Haras national historique. De quoi, pour Yann Adam et son équipe voir l’avenir avec sérénité. EQUIN NORMAND n°121 2021
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Le NEW Tour C’est nouveau et c’est en Normandie
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a Normandie ! région leader non seulement pour l’élevage mais aussi, en voilà la preuve, pour l’innovation en matière de formation des jeunes chevaux. Imaginée par le collectif de Cheval Normandie et mise en oeuvre par les forces vives de l’association, largement soutenue par les départements du Calvados et de la Manche, labellisée par la SHF, cette série de concours d’entraînement entamée le 13 janvier à Deauville va se poursuivre jusqu’au 25 février pour une finale qui se tiendra à Saint-Lô. Finale suivie de ventes aux enchères en ligne mises en scène par NASH l’agence normande par excellence. Une première action commune en adéquation totale avec les plans «cheval» mis en route voilà quelques temps par les deux collectivités. L’objectif clairement exposé est celui de la formation-valorisation et de la commercialisation.
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près une première étape satisfaisante à Deauville, c’est le Pôle Hippique de Saint-Lô qui accueillait la 2ème. Dans un décor aux petits oignons, avec des équipes rôdées comme si ce circuit avait 10 ans d’existence, ce sont près de 400 parcours qui ont été déroulés pendant 2 jours. Le soutien des Conseils départementaux de la Manche et du Calvados, tout autant que celui des partenaires privés ne semble pas vain vu la satisfaction générale manifestée par les acteurs. Aucun doute, Deauville et Saint-Lô, sont, eu égard à leur notoriété bien établie en la matière partout en Europe, les lieux où le jeune cheval dans toute sa dimension, de la naissance à la commercialisation, est dans le meilleur environnement qui soit.
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LE CALENDRIER DEAUVILLE 13 - 14 janvier 3 - 4 février 17 - 18 février SAINT-LÔ 20 - 21 janvier 10 - 11 février 24 - 25 février Les finales de Deauville et Saint-Lô seront relayées gratuitement par la chaîne Clipmyhorse
Les ventes Cheval Normandie Nash A l’issue du circuit, les organisateurs ont prévu deux séances de ventes en ligne. L’une pour des chevaux à fort potentiel L’autre essentiellement destinée aux cavaliers amateurs C’est sur l’ensemble des concours que les actionnaires de l’agence NASH effectuent les sélections en conséquence.
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Le NEW Tour ! Comment ça marche ? Le dispositif Peuvent participer au circuit, les chevaux de 4,5,6 et 7 ans. Il s’agit de concours dits d’entrainement réservés aux professionnels et amateurs*. Pour chaque parcours, le propriétaire s’acquitte d’un engagement fixé à 15€. Chaque journée s’articule autour de 4 épreuves : Epreuve 1- 90 cm avec un temps imparti de 90 secondes. Les cavaliers peuvent sauter à nouveau deux ou trois obstacles s’ils le souhaitent. Epreuve 2 -1m, Epreuve 3- 1.10m, Epreuve 4- 1.20m Indifféremment de leur âge, les chevaux peuvent participer aux épreuves de leur choix sachant que par session de 2 jours, chaque cheval peut effectuer deux parcours sur une journée avec un maximum de 3 parcours au cours de la session. • Selon directives en vigueur
Les finales Une petite finale à Deauville les 17 et 18 février, la grande les 24 et 25 février à Saint-Lô. Pour y participer, chaque cheval devra avoir effectué 2 parcours lors des concours précédents et être obligatoirement à vendre pour participer à la dernière étape saintloise. Les primes
La somme de 38.000€ sera distribuée entre tous les chevaux ayant effectué un parcours sans faute lors des deux finales. Le panachage d’épreuves n’est pas autorisé aux dernières étapes. Une distinction spéciale sera faite pour les jeunes étalons approuvés.
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