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Les sables bitumineux et la volonté d’atteindre le net zéro
Jennifer Stewart est présidente et cheffe de la direction de la Canadian Energy Marketers Association.
Nous devons mieux le communiquer, de dire Sonya Savage, ministre de l’Énergie de l’Alberta
Alors que la demande mondiale pour le pétrole et le gaz se
maintient, Sonya Svage, ministre de l’Énergie de l’Alberta, affirme que sa province fait sa part pour répondre aux besoins croissants en énergie sans compromettre l’environnement. Mais elle dit que l’industrie et le gouvernement fédéral doivent mieux communiquer ces faits.
À la suite des mois de perturbations de la pandémie COVID-19 et de l’invasion de l’Ukraine en février dernier, des nations se sont retrouvées en difficulté d’approvisionnement en pétrole et gaz. Cette pénurie a amené l’Alberta à augmenter sa production, tout en prenant des mesures pour s’assurer que la province respecte toujours son engagement envers les émissions nettes zéro d’ici 2050.
Lors d’une entrevue pour le balado du mois de septembre de la Canadian Energy Marketers Association (CEMA), Mme Savage a déclaré qu’elle est optimiste quant à l’avenir du pétrole et du gaz naturel au-delà de l’augmentation immédiate de la demande. Pour elle, les principaux facteurs sont la transition de la province vers une production plus propre de pétrole et de gaz combinée à sa capacité d’augmenter immédiatement les exportations de pétrole.
«Nous sommes bien positionnés pour tirer encore 800 000 à un million de barils de pétrole», souligne Mme Savage. Cependant, elle a ajouté que pour le gaz naturel, le «manque de gazoducs… est une tragédie.» Comme les pays d’Europe cherchent à réduire leur dépendance aux importations russes de gaz naturel, Mme Savage remarque que le Canada n’est pas en mesure de profiter de cette occasion. «Il faut mettre la politique de côté, laisser les entreprises décider et laisser les organismes de réglementation décider si le transport du gaz naturel peut être effectué en toute sécurité.»
La ministre a déclaré qu’elle a assisté à la récente conférence sur l’énergie Offshore Northern Seas en Norvège. Pendant qu’elle était là, elle a parlé des mesures prises par le secteur de l’énergie de l’Alberta pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la production de pétrole et de gaz naturel. L’auditoire a été surprise. «Les conversations sur l’avenir de l’énergie commencent en Europe… Et les Européens ne comprennent pas le travail remarquable accompli en Alberta», dit-elle. «Nous devons mieux communiquer», pour raconter comment les «sables bitumineux sont sur la voie du net zéro.»
Au cours des derniers mois, Mme Savage et ses collègues du gouvernement de l’Alberta ont également eu des discussions avec leurs homologues américains. Voici leur message à nos voisins du sud : Importez plus de pétrole du Canada. La ministre signale que ces discussions commencent à porter leurs fruits.
Bien que la plupart des négociations aient porté sur le commerce, la conversation s’est également concentrée sur les investissements de l’Alberta dans la technologie de capture du carbone. Plus tôt cette année, le gouvernement provincial a annoncé qu’il contribuait plus de 40 M$ à 11 projets de capture et de stockage du carbone, y compris ceux des sociétés de sables bitumineux, pour les aider à atteindre les objectifs de niveau d’émissions.
La technologie de capture du carbone est certainement prometteuse, mais ce n’est qu’une pièce du casse-tête nécessaire pour atteindre le net zéro d’ici 2050, selon Mme Savage. Elle a souligné la nécessité de développer une infrastructure à hydrogène et de commencer à réinvestir dans l’énergie nucléaire : «Le pétrole et le gaz domineront la scène énergétique des prochaines décennies, mais il n’y a pas de voie vers le net zéro sans hydrogène, capture du carbone et nucléaire.»
Bien qu’elle soit convaincue que l’Alberta et le Canada puissent jouer un rôle clé sur la scène mondiale en tant que fournisseur d’énergie dans les années à venir, la stabilité politique sera essentielle pour les investissements et les investisseurs. Mme Savage croit que les leaders en énergie de sa province ont démontré au monde que l’Alberta peut répondre aux demandes croissantes en énergie tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Selon elle, tout ce qu’il faut, c’est de communiquer ces réussites pour qu’ils puissent continuer à assurer notre sécurité énergétique. OCTANE
