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ATLAS DE LA RED ÉCOUVERTE des JARDINS HISTORIQUES EN FRANCE

1992-2022

CINQUANTE JARDINS POUR UN FUTUR ATLAS

Cartographie

Fonds de cartes

Pour la France

Projection Lambert 93

BDOrtho IGN, 2025

OSM, Stamen Terrain Background, 2023-2025

Vues aériennes Geoportail.gouv.fr

Pour le monde

Projection WGS 84

Vues aériennes, Google Maps, 2023-2025

Pour nous contacter: atlasjhpp30@gmail.com

édition: Juillet 2025

ATLAS DE LA REDÉCOUVERTE des

JARDINS HISTORIQUES EN FRANCE

1992-2022

CINQUANTE JARDINS POUR UN FUTUR ATLAS

Avec les contributions des anciens étudiants et des intervenants du Master JHPP et la participation de l’association Racines

Sous la direction de Stéphanie de Courtois Assistante éditoriale et direction graphique: Ellie Khounlivong

TRAVAUX R É ALIS ÉS EN FRANCE DE 1992 À NOS JOURS

Auvergne-Rhône-Alpes

01-AIN-Joyeux, Château de Joyeux, 2008-2015

38-ISÈRE-Sassenage, Parc du château de Sassenage, 2015-2020

63-PUY-DE-DÔME-Volvic, Château de Bosredon, 2018-2023

03-ALLIER-Moulins, Hôtel Vic de Pontgibaud, 2020-2023

01-AIN-Villieu-Loyes-Mollon, Château de Loyes, 2020-2023

38-ISÈRE-Vizille, Domaine de Vizille, 2021-2023

69-RHÔNE-Lyon, Jardin des pentes de la Croix-Rousse, 2021

69-RHÔNE-Lyon, Jardin zoologique du Parc de la tête d’Or, 2022

Bourgogne-Franche-Comté

89-YONNE-Thorigny-sur-Oreuse, Parc de l’ancien château de Thorigny, 2000-2001

70-HAUTE-SAÔNE-Ray-sur-Saône, Parc du château de Ray-sur-Saône, 2016-2019

21-CÔTE D’OR-Lacour-d’Arcenay, Parc du château d’Arcenay, 2017

21-CÔTE D’OR-Arceau, Parc du château d’Arcelot, 2020-2021

89-YONNE-Pontaubert, Parc d’Orbigny, 2020-2021

39-JURA-Lons-le-Saunier, Parc des bains (Édouard Guénon), 2023

39-JURA-Arbois, Jardin Louis Pasteur, 2024

Bretagne

22-CÔTES-D’ARMOR-Saint-Brieuc, Domaine de la Tour de Cesson, 2022

Centre-Val de Loire

45-LOIRET-Meung-sur-Loire, Jardin du château de Meung-sur-Loire, 2013-2014

36-INDRE-Valençay, La grande perspective du Domaine de Valençay, 2014-2016

28-EURE-ET-LOIRE-Dreux, Domaine royal de Dreux, 2022

37-INDRE-ET-LOIRE-Amboise, Jardin du château d’Amboise, 2022

Corse

2B- HAUTE CORSE- Brando, La Marmoraggia, 2005-2023

2B- HAUTE CORSE- Aregno, Jardin d’i Monti, 2020-2024

2B- HAUTE CORSE-Les orangeries de Balagne, 2020-2024

2B- HAUTE CORSE- Montegrosso, Jardin de Costa, 2020-2024

2B- HAUTE CORSE- Cateri, Jardin du couvent de Marcassu, 2023

Grand-Est

51-MARNE-Reims, Parc des Crayères, Domaine Les Crayères, 2022-2023

Hauts-de-France

60-OISE-Chantilly, Jardin du château de Chantilly, 2013

59-NORD-Esquelbecq, Parc et jardin du château d’Esquelbecq, 2021

60-OISE-Compiègne, Jardin du château de Compiègne, 2023

Île-de-France

75-PARIS-Paris, Jardin de l’hôtel Biron, 1990-1992

77-SEINE-ET-MARNE-Villecerf, Saint-Ange, 2003-2004

78-YVELINES-Les Loges-en-Josas, Midori No sato (Le Village Vert), 2012

78-YVELINES-Rambouillet, Jardin de la laiterie de la reine, 2014-2020

78-YVELINES-Rambouillet, Jardin anglais du Domaine national, 2021

91-ESSONNE-Juvisy-sur-Orge, Parc de l’Observatoire Camille Flammarion, 2010-2011

91-ESSONNE-Lardy, Parc Boussard, 2021-2022

94-VAL-DE-MARNE-Noisiel, Parc de Noisiel, 2008-2012

Nouvelle Aquitaine

33-GIRONDE-Mérignac, Parc de Bourran, 2019-2020

33-GIRONDE-Floirac, Domaine de Sybirol, 2018-2019

86-VIENNE-Poitiers, Square de la République, 2012-2013

Occitanie

34-HÉRAULT-Lamalou-les-Bains, Parc de l’Usclade, 2018

82-TARN-ET-GARONNE-Pompignan, Parc du château de Pompignan, 1999-2012

Pays de la Loire

49-MAINE-ET-LOIRE-Maulévrier, Parc du château Colbert/ Parc oriental, 1982

85-VENDÉE-Sainte-Pexine, Jardin de Chaligny, 2008-2013

85-VENDÉE-La Roche-sur-Yon, La Vendée des jardins au fil de l’histoire, 2013-2017

85-VENDÉE-L’Hermenault, Jardin du château de l’Hermenault, 2024

85-VENDÉE-Les Sables d’Olonne, Parc de la Villa Charlotte, 2019-2022

49-MAINE-ET-LOIRE-Les parcs et jardins des châteaux dans l’Ouest de la France, 1996-2002

Provence-Alpes-Côte-d’Azur

13-BOUCHES-DU-RHÔNE-Marseille, Le jardin de la Magalone, 2024

06-ALPES-MARITIMES-Valbonne, Domaine des Trois Moulins, 2008-2013

84-VAUCLUSE-Serignan-du-Comtat, Le domaine de l’Harmas, 2022-2023

DU JHPP AUX ANCIENS É TUDIANTS, CINQUANTE JARDINS DE 1992 À NOS JOURS

Parc et jardin du château d’Esquelbecq

Domaine de la Tour de Cesson

Jardin du château de Chantilly

Jardin de l’hôtel Biron

Midori No Sato (Le Village Vert)

Domaine royal de Dreux

Jardin de la laiterie de la reine de Rambouillet

Jardin anglais du Domaine national de Rambouillet

Parc Boussard

Les parcs et jardins des châteaux dans l’Ouest de la France

Parcdu château Colbert / Parc oriental de Maulévrier

La Vendée des jardins au fil de l’histoire

Jardin du château de Compiègne

Domaine Les Crayères

Parc de Noisiel

Parc de l’observatoire Camille Flammarion

Saint-Ange

Parc de l’ancien château de Thorigny

Jardin du château de Meung-sur-Loire

Jardin du château d’Amboise

Parc d’Orbigny

Parc du château d’Arcenay

La grande perspective du domaine de Valençay

Square de la République

Parc de la Villa Charlotte Jardin du château de l’Hermenault

Jardin de Chaligny

Parc du château de Ray-sur-Saône

Parc du château d’Arcelot

Jardin Louis Pasteur

Parc des Bains Edouard Guénon

Hôtel Vic de Pontgibaud

Château de Bosredon

Jardins des pentes de la Croix-Rousse

Jardin zoologique du Parc de la Tête d’Or

Parc de Bourran

Domaine de Sybirol

Parc du château de Pompignan

Parc de l’Usclade

Château de Joyeux

Château de Loyes

Parc du château de Sassenage

Domaine de Vizille

Domaine de l’Harmas

Domaine des Trois Moulins de la Valmasque

Jardin de la Magalone

Les organgeries de Balagne

Jardin d’I Monti

La Marmoraggia

Jardin du couvent de Marcassu

Jardin de Costa

JARDINS HISTORIQUES EN FRANCE DE 1992 À NOS JOURS

Un atlas participatif

UN

UN VIVIER DU JHPP AUX ANCIENS ÉTUDIANTS, JARDINS ÉTUDIÉS DE 1992 À NOS JOURS DANS LE MONDE

Lagons de Skokie

Sezincote

Aménagement King Cross

Rennaz-Grand Clos

Château Mercier

Château de Sarre

La Burcina

Jardins de la citadelle d’Alger

Jardins de Marrackech

Belgique: Het Foreyst, Parc d’Enghien, Parc Petit, Jardins du Hainaut, Jardins de Wallonie, Château de Dave, Jardins du château de Freÿr-sur-Meuse

Palais de Tauride

Jardins de Presbourg

Ex Villagio Eni

Giardini Bardini

Villa Médicis

Chehel-Sotoun

Jardins des maisons tunisiennes

Yanming Yuan Hanoï

Jardins de Canton

Jardins des temples autour du lac de l’Ouest

Paysage du temple de Vat Rhu

Jardins de Hué

Vina Santa Rita

Auvergne-Rhône-Alpes

01-AIN-Joyeux, Château de Joyeux, 2008-2015

38-ISÈRE-Sassenage, Parc du château de Sassenage, 2015-2020

63-PUY-DE-DÔME-Volvic, Château de Bosredon, 2018-2023

03-ALLIER-Moulins, Hôtel Vic de Pontgibaud, 2020-2023

01-AIN-Villieu-Loyes-Mollon, Château de Loyes, 2020-2023

38-ISÈRE-Vizille, Domaine de Vizille, 2021-2023

69-RHÔNE-Lyon, Jardin des pentes de la Croix-Rousse, 2021

69-RHÔNE-Lyon, Jardin zoologique du Parc de la tête d’Or, 2022

Caserne Villars

Hôtel Vic de Pontgibaud

03-ALLIER

Domaine de Veauce

Jardins en terrasse du château de Randan

Portabéraud

Jardin de Bosredon

Parcs de villes thermales

Parcs des Sources de Vichy

69-RHÔNE

Prieuré de Pommiers

Jardin des pentes de la Croix-Rousse

Château de la Barge

63-PUY-DE-DÔME

Hauterive

15-CANTAL

Château de Ferney

01-AIN

Château de Joyeux

Château de Ripaille

Sentiers dans les Préalpes françaises

74-HAUTE-SAVOIE

Jardin du château de Loyes

Domaine de Curis-au-Mont-d’Or Meyzieu

Jardin zoologique du Parc de la Tête d’Or Parc Gerland

42-LOIRE

Vallée du Furens

Les cultures viticoles en Haute-Loire

43-HAUTE-LOIRE

Château de Mouxy-de-Loche

Domaine Reinach

38-ISÈRE

Château de Sassenage

Les Grangettes Menjoud

73-SAVOIE

Haute-Maurienne et Haute-Suse

Parc du château de Vizille

Jardins d’Eric Borja

26-DRÔME

07-ARDÈCHE

Le Pradel Domaine de Serre-de-Parc

2008-2015

JOYEUX Château de Joyeux

Type d’intervention :

Plan de gestion

Maîtrise d’oeuvre

Joyeux, Auvergne-Rhône-Alpes, 470 hectares, privé, classement Monuments Historiques le 3 septembre 2009.

Le projet d’aménagement du château et des jardins de Joyeux, situés au sud du plateau de la Dombes, s’inscrit dans un mouvement socioéconomique général lié au développement de la soierie et de l’industrie lyonnaise. Selon J.-P. Fléchet, « la platitude de la Dombes, l’absence de cloisonnement, sa pauvreté agricole et surtout la rareté de sa population à une époque où la richesse venait moins de la terre que des bras qu’elle pouvait nourrir, ont certainement favorisé la constitution de grandes propriétés. (...) À partir du Second Empire, la Dombes fut la proie d’une nouvelle vague de propriétaires, les «soyeux» et les industriels lyonnais qui cherchent à donner à leur fortune, une assise foncière. » (FLECHET J.P., 1967. «L’évolution agricole de la Dombes», In Revue de géographie de Lyon, Vol. 42, numéro 42-1, p. 39-79.)

Joyeux fut l’une des rares commandes privées des Duchêne. De plus, Henri fut chargé à la fois du château et des jardins et un exceptionnel dialogue s’opère entre intérieur et extérieur. Henri Duchêne façonnera le terrain, exécutera les premières campagnes de plantations (Chênes d’Amérique) et réalisera le parterre de broderie à l’est du château, face au Mont-Blanc.

1. Parterre Nord .

© Jardin-Patrimoine.

2. Parterre Sud .

© Jardin-Patrimoine.

3. Parterre Ouest .

© Jardin-Patrimoine.

Grandes figures répertoriées

DUCHÊNE Henri (1841-1902)

DUCHÊNE Achille (1866 -1947)

ANDRÉ René-Édouard (1867-1942)

Russel (1906 -1958)

1904

Selon une lettre du 25 février, adressée à Achille Duchêne, le propriétaire du château de Joyeux, M. Meillet-Montessuy, reprend le calcul des honoraires conclus avec Henri Duchêne et procède au solde de tous comptes. On apprend que le chantier a coûté 887.711,89 francs et que les honoraires des Duchêne représentaient 7% du montant des travaux

1926 et 1928

Achille fera réaliser deux parterres (sud et nord)

1938

Quatrième parterre réalisé par R.-É. André

1955

Russel Page intervient également dans le parc du château de Joyeux, en proposant des dessins d’aménagement de l’entrée ouest du parc

Plan de gestion des jardins et maîtrise d’œuvre pour l’exécution du programme pluriannuel des travaux.

Date de l’action menée : 2008-2015 puis suivi régulier des tranches de travaux.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le château situé sur une butte, est placé au centre d’une composition organisée en croix dont chaque branche suit une direction cardinale.

Dans chacune d’elle, une longue perspective est cadrée par les bois disposés dans le prolongement des angles de la terrasse du château.

La construction paysagère repose sur une succession d’au moins trois plans, avec parterre régulier en contrebas de la terrasse du château, paysage agricole et étangs et grand paysage.

Le domaine de Joyeux a su conserver sa double identité de parc agricole (pâtures, cultures, bois, piscicultures) et ornemental (parterres, compositions paysagères, relation château-extérieurs).

Il est également toujours occupé et géré par la famille, sensible à sa conservation et à son embellissement.

Toutefois, château et jardins ont dépassé la centaine d’années et d’importants travaux de rénovation ont dû être envisagés depuis une dizaine d’années et se poursuivent aujourd’hui, avec l’étanchéité des toitures ou le remplacement de certains bouquets d’arbres structurant la composition.

En parallèle, les jardins et le parc ont évolué au fil des années, subissant les affres de violentes tempêtes ou évoluant simplement au rythme de la nature.

4. Travaux de replantation.

© Jardin-Patrimoine.

5. Haie de buis conçue en lien avec la toiture du château.

© Jardin-Patrimoine.

9. Perspective en direction de l’Est.

© Jardin-Patrimoine.

7. Parterre Nord, plan aquarellé encadré dans le hall d'entrée du château.

© Archives privées du Château de Joyeux.

8. Parterre Ouest, plan aquarellé encadré dans le hall d’entrée du château.

© Archives privées du Château de Joyeux.

9. Parterre Est, plan aquarellé encadré dans le hall d’entrée du château.

© Archives privées du Château de Joyeux.

10. Parterre Sud, plan aquarellé encadré dans le hall d’entrée du château.

© Archives privées du Château de Joyeux.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Les documents d’archives de la construction du château et de l’aménagement des jardins sont principalement conservés au château de Joyeux (correspondances, factures, plans, iconographies…) et comportent des éléments spécifiques sur les parterres est, sud, nord et ouest. Iconographie dans le fonds de Michel Duchêne.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Renouvellement du patrimoine arboré pour conserver les constructions paysagères des cônes de vues. Replantations d’arbres en isolés.

Réouverture des perspectives vers les étangs, retrouver les effets de miroirs des pièces d’eau. Restitution ou pas des parterres de Duchêne : un héritage qui nous parvient, même dégradé, ne représente-t-il pas un intérêt patrimonial en tant que tel ?

Entretenir une très vaste et complexe composition paysagère : le plan de gestion a permis aux propriétaires de comprendre le génie du lieu. Les interventions sont intelligentes et visent la conservation des intentions d’origine.

11. Vue depuis la terrasse vers l’Est . © Jardin-Patrimoine. 12. Plan de la terre de Joyeux située sur les communes de Joyeux, Versailleux, Saint-Eloi, Rignieu. Ech. 1/2000e. Dressé par le géomètre soussigné Gaston Roz Bourg le 8 août 1920. Aquarellé. 2.10 x 3.10 m. © Archives privées du Château de Joyeux.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

2008 et 2013 : Abattages et replantations de l’avenue d’arrivée

2009 : Taille de recalibrage des haies de buis bordant le parterre est

2010-2011 : Abattages d’arbres secs et/ou qui perturbent la lecture de la composition

2015-2016 : Réfection de la terrasse gravillonnée du château

2018-2021 : Travaux d’abattages et de replantations dans le parc

Frédérique

Tézenas du Montcel ftdm@jardin-patrimoine.fr

SASSENAGE Parc du château de Sassenage

Type d’intervention :

Étude historique

Plan de gestion

Château de Sassenage, Sassenage, Auvergne-Rhône-Alpes, superficie de 8 ha, site privé, classé au titre des Monuments Historiques. 2 jardiniers.

Grandes figures répertoriées

DE SASSENAGE (famille), DE BÉRANGER-SASSENAGE (famille) puis DE BÉRANGER (famille), propriétaires (1662-1971)

Fondation de France, propriétaire (depuis 1971)

CURTEN Ernest dit CURTEN Aîné (?-?), ingénieur de jardins, créateur du jardin anglo-chinois

BACHE Honoré (1801-1871), architecte voyer, architecte de jardins, peintre, créateur du parc paysager

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Depuis la fin du XXe siècle, les structures paysagères du parc tendaient à disparaître : ruine des ouvrages hydrauliques, disparition des allées, appauvrissement de la strate arbustive, absence de renouvellement du patrimoine arboré.

C’est au moyen d’une étude préalable puis d’un plan de gestion que la méthodologie de restauration du parc qui faisait auparavant défaut a été définie.

Au-delà des considérations paysagères, l’investissement du maître d’ouvrage a permis de définir des orientations ambitieuses sur le plan patrimonial et réalistes sur les plans technique et économique.

Le parc actuel est le résultat de deux campagnes de travaux (2017-2019), de l’application du plan de gestion et de sa réévaluation annuelle.

1. Le miroir d’eau et les platanes du jardin anglo-chinois. Photographie des auteurs, 2022.

2. Les douves et la cour du Château de Sassenage avec ses topiaires et parterres. Photographie des auteurs, 2020.

3. Le miroir d’eau et les platanes du jardin anglo-chinois. Photographie des auteurs, 2022.

4. La rivière anglaise replantée.Photographie des auteurs, 2023.

1662-1669

Construction de du château et aménagement du jardin régulier, commandités par Charles-Louis-Alphonse de Sassenage

1799

Aménagement du jardin anglo-chinois par Curten

Aîné 1850-1856

Transformation et création du parc paysager par Honoré Bache, pour le marquis Raymond-IsmidonMarie de Bérenger

1971

Legs à la Fondation de France à la mort de Pierrette-Elisa de Bérenger, dernière descendante

2015 : Étude préalable à la restauration du parc

2016 : Plan de gestion

2017-2018 : Travaux préalables, restauration des douves d’apparat et des alignements de tilleuls de la cour d’honneur

2018-2019 : Restauration du parc

Depuis 2019 : Évaluation du plan de gestion

2020 : Publication de Jérémie CURT, Jérémy DUPANLOUP, Le parc du château de Sassenage. Un témoignage des jardins en Dauphiné, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, collection Patrimoines.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Les études ont permis la compilation et l’exploitation d’un corpus documentaire exceptionnel, principalement issu des archives du Château de Sassenage dont le médaillon réalisé par Ernest Curten pour la partie anglo-chinoise en 1799 ainsi que le plan d’Honoré Bache de 1850 pour la création du parc paysager en 1856.

L’apport de l’archéologie reste primordial pour que soient identifiés les tracés du jardin régulier de 1662 ainsi que les vestiges d’une villa galloromaine enfouie sous le parc.

Cette dernière, très partiellement fouillée à l’occasion du chantier, témoigne de la permanence de l’occupation du site depuis près de deux millénaires

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’intervention a eu pour objectif la conservation et la restauration des structures paysagères : structure régulière de la cour d’honneur et de la séquence d’arrivée, jardin anglo-chinois au droit du château et grand parc paysager. Les travaux se sont parfois limités au renforcement des éléments en place là où leur état de conservation le permettait. Ailleurs, ils ont consisté en une restitution plus lourde, en s’adaptant aux vestiges à préserver ou encore aux les arbres préexistants.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Après avoir retrouvé ses eaux, tantôt vives et jaillissantes, tantôt calmes et miroitantes, sa variété de tableaux toujours composés avec les massifs montagneux en arrière-plan et sa diversité végétale si chère au marquis Raymond-Ismidon-Marie de Bérenger, le jardin demeure aujourd’hui un lieu d’expérimentation et de transmission.

Jérémie Curt jeremiecurt@orange.fr

Jérémy Dupanloup j.dupanloup.architecte@gmail.com

5. Mise en jauge des arbustes avant plantation. Photographie des auteurs, 2018.

6. « Plan du château et du clos de Sassenage avec projet d’un parc planté et paysagé, Claude-Honoré Bache, 29 septembre 1850 ». Archives du Château de Sassenage.

7. « Embleme pittoresque, Présenter a Madame le Marquis de Berenger le 21 juillet 1799 par son très humble et très obeissant Serviteur Curten». Archives du Château.

8. Cascatelle du jardin anglo-chinois, 2022. 9. Vue du château depuis le jardin anglo-chinois, 2022.

Type d’intervention :

Aménagement

Restauration

Château de Bosredon

Cour d’honneur et jardin du château de Bosredon, Musée Marcel Sahut, Volvic, Auvergne-Rhône-Alpes, public, IMH. Gestion par les services techniques de la commune.

Adossé au chevet de l’église romane, le château de Bosredon est reconstruit sur les vestiges de la forteresse médiévale, dont ne subsistent que les soubassements et la tour angulaire de la cour d’honneur.

Le jardin se développe en terrasses en contrebas du château et de la cour. Il est composé d’un parterre de broderies surmonté d’un coteau planté.

De la grotte de Neptune au bassin du parterre, l’eau dessine un axe de composition de part et d’autre duquel s’installe un ensemble statuaire caractéristique de la sculpture auvergnate des XVIIe et XVIIIe siècles.

Grande figure répertoriée

ATTIRET Claude François Marie (1750-1823)

ACTION MENÉE

Aménagement de la cour d’honneur et restauration du jardin, 2018-2023

AAUN, Atelier d’Architecture Ugo Nocera, architecte du patrimoine mandataire. Bettina Gillet, architecte du patrimoine chargée d’opération Ceres architecture paysage patrimoine, aménagements paysagers et restauration de jardins.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

L’écrin paysager du parterre était très altéré par les constructions récentes. Le chantier a permis la constitution de deux lisières plantées d’arbres d’alignements, de cépées et de haies qui masquent les édifices tout en maintenant l’ouverture sur le grand paysage.

1. Le coteau avant restauration. Ruine des structures bâties et végétales. © J. Dupanloup, 2019.

2. Parterre, plantation des lisières et mise en place des tuteurs de vignes. © J. Dupanloup.

3. Cour d’honneur. Création d’un parterre géométrique, d’une banquette de protection végétale et d’une pergola. © J. Dupanloup, 2023.

4. Parterre, plantation des lisières et mise en place des tuteurs de vignes. Les figures mythologiques forment un ensemble qui a été vendu et que la commune reconstitue petit à petit. Ceres, statue estimée du XVIIe siècle, auteur inconnu. © J. Dupanloup, 2019.

5. Figuration du coteau en friche et de la façade du château. Carte postale ancienne, entre 1890 et 1912, Editeur inconnu, Collection privée.

6. Figuration de la cour d’honneur. Carte postale, entre 1890 et 1912, Idéal éditeur, Collection privée.

1784 Reconstruction du château médiéval de JeanFrançois Pierre de Valette, attribuée à Claude François

Marie Attiret, architecte à Riom, aménagement probable du jardin

1901 Acquisition par la commune

1971 Inscription au titre des Monuments Historiques de la terrasse et du jardin

1988 Création du musée

Marcel Sahut

2010 Extension de l’inscription au titre des Monuments Historiques à l’escalier, l’orangerie, la clôture le portail, les bassins et les statues mythologiques

CONVOQUÉES

Aucun fonds d’archives relatif au château n’a été identifié. En l’absence de fouilles archéologiques, les connaissances historiques se basent exclusivement sur la documentation postérieure à la fin du XIXe siècle. Les premières photographies témoignent d’un état très remanié au XIXe siècle : coteau en friches, cultures éparses, replantations de bouquets d’arbres de collection (marronniers, pins noirs et autres conifères).

En 2018, seul le parterre semblait avoir conservé son intégrité, tandis que l’allée d’honneur avait disparue, que la cour avait perdu l’ensemble de ses agréments, et que les alcôves et grottes en rocailles de basalte tendaient à s’effacer.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le projet a consisté en l’aménagement de la cour d’honneur, implantée en belvédère sur une éminence basaltique, et en la restauration du jardin dont seul le parterre avait préalablement fait l’objet d’une replantation partielle en 2007. La cour a été dotée d’un parterre géométrique engazonné, d’un parapet végétal qui garantit les vues vers le grand paysage, et d’une pergola adossée à la clôture côté ville. Des massifs accompagnent désormais l’escalier d’honneur et la fontaine. Pour le réaménagement du coteau, il a été proposé un acte fort : la replantation de vignes. Agrémentées d’arbres méditerranéens, elles confortent le projet de résidence à l’italienne en invoquant l’imaginaire des paysages toscans. La vigne témoigne par ailleurs du passé viticole de la région, première productrice préphylloxérique française.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

La lecture mythologique du jardin a été rétablie et confortée grâce à la remise en eau des bassins et à la création d’emplacements dédiés aux groupes sculptés aux abords du parterre.

7. La disposition des cépées permet la réinstallation des statues aux abords du parterre. Croquis d’étude : les abord du parterre.

8. Croquis d’étude : le bassin de Neptune. Neptune surplombe le jardin. Sa grotte a été restaurée, le bassin remis en eau et son écrin végétal replanté.

9. La plantation de vignes et d’arbres ornementaux méditerranéens permet d’évoquer les paysages italiens. Croquis d’étude : les pentes.

10. La plantation de la lisière vise à amenuiser l’impact de l’environnement bâti depuis le parterre. Croquis d’étude : le parterre. © J. Dupanloup, 2019. 11. Cour d’honneur, Création d’une pergola. © J. Dupanloup.

12. Portail secondaire, coteau et château. Restauration des murs de terrasse, mise en place des tuteurs de vignes, création d’un portail et d’une signalétique. © J. Dupanloup.

2020-2023 03-ALLIER

MOULINS Hôtel Vic de Pontgibaud

Type d’intervention :

Plan de gestion

Maîtrise d’œuvre

Moulins, Auvergne-Rhône-Alpes, 1,5 hectares, privé, inscription Monuments Historiques le 7 avril 2008.

Ce projet représente un des rares projets d’aménagement de jardin clos en milieu urbain du comte de Choulot.

ACTION MENÉE

Plan de gestion des jardins. Suivi des travaux dans le cadre du programme pluriannuel.

Date de l’action menée : 2020-2023

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Laissé à l’abandon depuis plusieurs années, le parc était ensauvagé avec de nombreux érables sycomore spontanés atteints par la maladie de la suie (causée par Cryptostroma corticale) et par de jeunes ifs. Plusieurs espaces ouverts se sont progressivement refermés, notamment celui devant l’orangerie et des allées ont disparu.

1. Vue sur l’Hôtel particulier depuis le parc.

© Jardin-Patrimoine.

2. Vue vers le parc depuis la cour d’honneur.

© Jardin-Patrimoine.

3. Un parc abandonné avec charme.

© Jardin-Patrimoine.

Les arbres morts et l’absence d’entretien ont favorisé l’installation d’une biodiversité intéressante.

Les abords ont évolué avec la construction de villas à l’est et d’une maison d’accueil au nord.

Grandes figures répertoriées

LAVENNE Paul de (1794-1864), comte de Choulot

BÜHLER Denis (1811-1890) et/ou BÜHLER Eugène (1822-1907)

1821

Le comte du Prat acquiert auprès de M. Vic de Pontgibaud, les Hôtels situés aux 36 et 38, route de Paris et leurs jardins

1851 et 1853

La comtesse du Prat étend sa propriété en rachetant des hôtels voisins et unifie les jardins se trouvant à l’arrière des différents édifices

1851-1853

La comtesse du Prat demande un projet de parc à Paul de Lavenne comte de Choulot. Les dernières parcelles semblent encore en voie d’acquisition par la comtesse car ce dernier y esquisse des brides d’aménagement au crayon. Une fois le domaine foncier constitué (après 1853) la Comtesse fait appel à Bühler qui conçoit un projet dont plusieurs éléments nous sont parvenus

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Peu d’archives. Les plans projet de Choulot et Bühler sont en mains privées.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Mise en sécurité et purge des érables atteints de la suie.

Reconstituer des franges végétalisées pour constituer des écrans visuels en avant des bâtiments disgracieux et favoriser les perspectives vers les anciens édifices de Moulins (Hôtel voisins, tours de la Cathédrale).

Redonner de la force au parc de Bühler tout en composant avec les structures végétales remarquables actuelles.

Accompagner les propriétaires dans l’entretien et la conduite du parc.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

2021 : Travaux de mise en sécurité du parc et suppression des érables malades de la suie et secs.

Conseils au long court sur les opérations d’entretien.

Tézenas du Montcel ftdm@jardin-patrimoine.fr

4. Point focal à retrouver : les tours de la Cathédrale de Moulins. 5. Premiers traits du projet de restauration. 6. Superposition de l’état existant et de la photographie aérienne du 30/11/1946 (IGN). 7. Analyse
IGN.

VILLIEU-LOYESMOLLON Château de Loyes

2020-2023

Type d’intervention :

Plan de gestion

Maîtrise d’œuvre

Villieu-Loyes-Mollon, Auvergne-Rhône-Alpes, 5,3 hectares, privé, inscription au titre des Sites remarquables en date du 28 septembre 1948, inscrit sur la liste des Monuments Historiques le 28 mars 2008, 1 gardien.

L’histoire du château de Loyes remonte au Moyen Âge, et peu d’archives nous renseignent sur l’aménagement des jardins avant son acquisition par Gabriel Dervieu de Villieu en 1710. Sur la Carte des Ponts et Chaussées datée de 1762 se dessine un parc régulier construit autour d’un axe de symétrie entre parterres couverts et découverts aux formes géométriques. Curieusement l’axe de symétrie n’est pas axé sur le château, mais se trouve à mi-chemin entre le château et la poype (relief artificiel caractéristique des paysages du département de l’Ain). Un état des lieux du parc dans la seconde moitié du XIX e siècle montre une évolution des tracés par rapport au plan de 1762, avec le dessin d’un parc aux formes courbes et aux allées souples.

1. Un jardin historique est un lieu habité.

© Jardin-Patrimoine.

2. Le potager vu depuis le sud du parc.

© Jardin-Patrimoine.

3. Avant intervention - Le parterre central situé dans l’axe du château.

© Jardin-Patrimoine.

Grandes figures répertoriées

VILLIEU Gabriel Dervieu de (ca 1675-1745)

BABOIN Aimé (1809-1870)

BABOIN Henri (1839-1910), ancien député de l’Isère (1869-1870), conseiller général de l’Isère et maire de Loyes

LUIZET Gabriel (1846-1922), horticulteur et architecte paysagiste installé à Ecully

1710

Acquisition par Gabriel Dervieu de Villieu

1849

Dans l’annonce de la vente qui figure dans un journal le château est décrit comme « remarquable par sa position, vastes jardins d’agrément, magnifiques ombrages, bois anglais, beaux potagers, bâtiments d’exploitation, cuves, pressoirs, vases et mobilier considérable ».

1850

Aimé Baboin, marchand de soie lyonnais spécialisé dans la fabrication de tulle de soie, achète le domaine

Henry Baboin poursuit l’œuvre de son père Aimé, avec le réaménagement du parc du château de Loyes selon les plans de Gabriel Luizet. À la fois créateurs et restaurateurs de jardin, le cabinet Luizet s’appuie à Loyes sur l’existant (tracés d’allées courbes et alignements d’arbres rectilignes) pour concevoir son projet d’aménagement.

Le projet d’aménagement du parc est dessiné en plusieurs étapes, avec une première version en 1896 et des plans de détails dont le bassin quadrilobé en 1906.

L’aménagement du parc dans un style mixte met en scène un jardin régulier (alignements, allées rectilignes, parterres de gazons) dans un parc irrégulier (allées courbes, couverts boisés, ovales de pelouses, poype, balme etc.).

Le parc du château de Loyes s’inscrit ainsi dans le style de « parc mixte » développé à la fin du XIXe siècle.

« Les abords des palais, des châteaux, des monuments situés dans de vastes parcs, traités selon les lois de l’architecture et de la géométrie et passant graduellement aux parties éloignées où la nature spontanée reprend ses droits, voila ce qui peut tenter les efforts des paysagistes de l’avenir ».

(ANDRÉ E., L'art des jardins / traité général de la composition des parcs et jardins, 1879, p.151).

ACTION MENÉE

Plan de gestion des jardins et maîtrise d’œuvre.

4. Champignon ganoderme sur tilleul.

© Jardin-Patrimoine.

5. Le bassin quadrilobé XIXe

© Jardin-Patrimoine.

6. Vue sur les contreforts du Bugey depuis la poype.

© Jardin-Patrimoine.

7. Plan projet du parc du château de Loyes, Gabriel Luizet, 1896.

© Archives privées du Château de Loyes.

8. Détail du plan projet du parc du château de Loyes, Gabriel Luizet, 1906.

© Archives privées du Château de Loyes.

9. Détail des margelles du bassin, Gabriel Luizet.

© Archives privées du Château de Loyes.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc du château de Loyes, organisé en belvédère sur la plaine de l’Ain, intègre par sa composition le paysage environnant, en tirant profit de la topographie, avec des vues ouvertes sur les châteaux voisins (château de Fétan, château des Allymes, château de Saint-Germain, Château de Chazey-sur-Ain). Le parc s’organise sous la forme d’unités régulières vues depuis le château et paysagères aux tracés souples et de plus en plus naturels lorsque l’on s’éloigne du château (jardin mixte, boisements, poype et balme). Les alignements de tilleuls pluriséculaires, les salles vertes et espaces boisés structurent le parc en diversifiant les espaces et les ambiances entre jardin régulier et irrégulier. La pièce d’eau quadrilobée, la balustrade et la statuaire complètent son dessin par une architecture et une ornementation recherchée. Les tracés du dessin d’aménagement du parc sont encore bien conservés, hormis dans la balme où les cheminements ont en grande partie disparus (compte-tenu de la déclivité importante et des fréquents arrachements d’arbres et glissements de terrain) et dans une moindre mesure au niveau de la poype où l’allée périphérique est encore perceptible.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Les documents d’archives sont à la fois conservés aux archives départementales de l’Ain (cartes des Ponts et Chaussées de 1762, plans et matrices cadastrales napoléoniens…), au château de Loyes (carte de la terre et seigneurerie de Loyes vers 1775, plans aquarellés de Gabriel Luizet, catalogue de l’établissement d’horticulture de Gabriel Luizet…) et dans le fonds privé des archives du cabinet Luizet (F. Duquaire, possesseur).

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Retranscrire l’évolution des jardins pour comprendre ses principes de composition et définir une époque de référence pour la restauration du parc qui souffre notamment des conséquences du réchauffement climatiques et du passage du temps (dégradation de l’état sanitaire des arbres, perte de connaissance du fonctionnement du réseau hydraulique…). Gestion d’alignements très anciens, renouvellement et système hydraulique.

10. Vue sur le château de Chazey-sur-Ain à l’arrière du bassin quadrilobé.

© Jardin-Patrimoine.

11. Détail statuaire du parc.

© Jardin-Patrimoine.

12. Alignement de tilleuls structurant le jardin régulier.

© Jardin-Patrimoine.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

2022 : Travaux de mise en sécurité (élagage).

2023 : Replantation de la salle d’ombrage.

Frédérique

Tézenas du Montcel

ftdm@jardin-patrimoine.fr

38-ISÈRE

VIZILLE

2021-2023

Type d’intervention :

Étude historique

Étude hydraulique

Plan de gestion

Domaine de Vizille

Vizille, Auvergne-Rhône-Alpes, 99 hectares, public, classement Monuments Historiques du château en 1862 et de l’ensemble du parc le 23 août 1991, 7 jardiniers.

Grandes figures répertoriées

DE BONNE F rançois, duc de Lesdiguières (1543-1626)

DE CRÉQUY Charles, 2 e duc de Lesdiguières (1575-1638)

DE BONNE DE CRÉQUY F rançois, 3 e duc de Lesdiguières (16001677)

BONNE DE CRÉQUY ( famille )

NEUFVILLE DE VILLEROY ( famille )

NEUFVILLE DE VILLEROY G abriel L ouis (1731-1794)

PÉRIER C laude (1742-1801)

PÉRIER A dolphe J oseph S cipion (1802-1862)

CHÂTELAIN P ierre M agloire , architecte (1781-1857)

FONTANILLAT H enri F rédéric (1793-1864)

FONTANILLAT C amille (1820-1907), épouse de Auguste Casimir

Périer (1811-1876)

IMBERT J ean Marie Paulin

MARONE A lberto, industriel italien

1. Vue sur le château depuis la roseraie. © Jardin-Patrimoine.

2. Perspective sur le château depuis la cascade du domaine.

© Jardin-Patrimoine.

3. Le parc vu depuis les berges de la Nappe. © Jardin-Patrimoine.

28 juin 1593

Vente du Domaine de Vizille à François de Bonne, duc de Lesdiguières

1600-1607

Prix-faits de réalisation de canaux et de maçonneries

1613-1624

Prix-faits de travaux (fontaines, canaux, carrés du Grand parterre)

1626-28 septembre

Décès de François de Bonne, duc de Lesdiguières

1626

Les Bonne de Créquy héritent de la terre de Vizille

1626-...

Prix-faits de fontaines, sculptures, canaux, plantations du parterre

1665-1668

Réalisation de la Nappe

1711

Vizille passe aux Neufville de Villeroy

1780

Vente des terres de Vizille par Gabriel Louis Neufville de Villeroy à Claude Périer

1817-...

Début du démantèlement du Jardin potager

Etude historique et hydraulique du domaine de Vizille et élaboration d’un plan de gestion.

Date de l’action menée : 2021-2023

Autres personnes impliquées dans l’action :

Jardin-Patrimoine, mandataire d’une équipe pluridisciplinaire

Claude PRIBETICH-AZNAR, Architecte du patrimoine et historienne de l’architecture

CBC XII, Ingénierie culturelle

Hydrosol et Art-et-eau, Ingénierie hydraulique

Gestion Espace Nature, Écologie

Site et Cie, Expertise animalière

MAPPIA, SIG

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le Domaine de Vizille est situé aux portes du massif de l’Oisans, entre Grenoble et le massif de la Chartreuse au nord, le Vercors à l’ouest et la chaîne de Belledonne au sud.

Logé dans le fond d’une ancienne vallée glaciaire, il est structuré par d’anciens canaux, auxquels se sont ajoutés de nombreux fossés pour des usages agricoles et industriels.

Avec une histoire riche de plus de quatre cents ans, il a été marqué par ses différents propriétaires et nous parvient aujourd’hui sous la forme d’un « parc composite » associant des jardins réguliers (parterre, roseraie) à un parc irrégulier composé de bois et prairies dans lequel s’inscrivent des structures régulières (alignements d’arbres, allées et canaux rectilignes).

4. Les topiaires de buis, et la porte d’entrée de la cour d’honneur en arrière-plan. © Jardin-Patrimoine.

5. La Nappe d’eau bordée de bouquets d’arbres. © Jardin-Patrimoine.

6. Le parc vu depuis l’escalier de Créqui © Jardin-Patrimoine.

1821-1832

Percement du tunnel sous le rocher du Château du roi

1825

1er incendie du château dans l’aile qui abrite la manufacture de toiles peintes

Vers 1854

Début de la pisciculture

sous Adolphe Joseph

Scipion Périer

Avant 1860

Réalisation de la Nappe actuelle

14 août 1862

Vente sur saisie immobilière du Domaine de Vizille à Henri Frédéric Fontanillat

25 octobre 1864

Décès de Henri Frédéric

Fontanillat. Le Domaine est repris par sa fille Camille, épouse de Auguste Casimir Périer

1865- 16 et 17 février

Incendie qui ravage l’aile nord du château et le Jeu de Paume

1895- 23 décembre

Vente du Domaine de Vizille par Camille

Fontanillat à Jean Marie

Paulin Imbert

1900-...

Poursuite du

démantèlement du Grand

Potager

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Une partie des sources à disposition pour mener à bien l’étude historique couvre une période allant de 1593, année de l’acquisition des terres de Vizille par François de Bonne, duc de Lesdiguières, à 1972, année de la cession du domaine par l’État au Département de l’Isère.

Ces sources ont été examinées par le bureau d’étude GRAHAL et consignées dans un rapport daté de 2011.

Restaient à explorer les fonds du Château de Vizille couvrant la période des années 1970 à nos jours, procéder à des investigations complémentaires et lecture critique et analytique, pour enrichir et préciser les données existantes.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Face à l’histoire du site et à la diversité des structures que compte le Domaine de Vizille, l’équipe de travail s’est intéressée d’une part, à l’évolution du parc au cours des siècles, à sa composition d’un point de vue paysager, esthétique et technique et à sa biodiversité et d’autre part, à son rayonnement touristique et aux moyens financiers, humains et matériels développés pour en assurer la maintenance.

7. Le château de Vizille avant l’incendie de 1865. © Ferrand Henri (1853-1926), BNF. 8. Parc du Château de Vizille © Duchemin Émile (1862-1914), BNF.

1902-28 novembre

Vente du Domaine de Vizille à la Société Anglo French (Dauphiné)

Syndicat Limited qui exécute des travaux pour installer dans le château un hôtel

1907-21 octobre

Vente du Domaine de Vizille à Alberto Marone, industriel italien

Avant 1924

Création de la roseraie

1924-12 septembre

Vente du Domaine à l’État, aménagé par l’ACMH Charles Halley en Résidence présidentielle

1973-6 mars

Cession du Domaine de Vizille par l’État au Département de l’Isère

1977

Création d’une réserve animalière

1982-...

Réflexions et construction du Musée de la Révolution Française

2005

Arrêt de la pisciculture

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Etude en cours.

Frédérique

Tézenas du Montcel

10. Sédimentation des eaux de la Romanche dans la Nappe de Paganon . © Jardin-Patrimoine. 11. Un cervidé dans la réserve animalière.

© Jardin-Patrimoine.

12. Vue de la roseraie créée avant 1924.

© Jardin-Patrimoine.

LYON Jardin des Plantes des pentes de La CroixRousse

Type d’intervention : Étude

GRANDES DATES CONNUES

1794

Désir de créer un jardin afin de nourrir la créativité des dessinateurs de modèles de soieries dans le quartier manufacturier des pentes de la Croix Rousse. 1795

J.-E. Gilibert, professeur de botanique à l’Ecole Centrale de Lyon, est chargé de la création d’un jardin botanique sur les pentes de la Croix-Rousse. Le jardin est composé de plantes indigènes et exotiques qui puissent être utiles aux étudiants et aux dessinateurs de modèles de soieries.

Jardin des plantes, Lyon 1 er arrondissement, superficie de 9975m 2 , jardin public compris dans la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager (1994) et l'Aire de Valorisation de l’Architecture et du Patrimoine, possède le label É co-jardin (2014). Entretien du jardin par les jardiniers municipaux.

Grandes figures répertoriées

GILIBERT J ean -E mmanuel (1741-1814), homme politique, médecin et botaniste, fondateur et directeur du jardin botanique jusqu’en 1808.

MOREL Jean-Marie (1728-1810), architecte paysagiste lyonnais.

COILLET Louis-Benoît (1767-1840), géomètre et adjudicataire du plan général de la ville de Lyon (1808).

NICODEMI Gaetano (?- aux alentours de 1804), botaniste napolitain a qui l’on doit une grande partie des découvertes de la faune et de la flore du Royaume de Naples de la deuxième moitié du XVIII e siècle.

SERINGE Nicolas Charles (1776 -1858), médecin-militaire et botaniste, il a la direction du jardin de 1830 à 1858.

WUILLEUMIER Pierre (1904-1979), archéologue et épigraphiste à l’origine de l’ouverture du premier “atelier de fouilles archéologiques” municipales en France (1933).

AUDIN Amable (1899-1990), archéologue.

1. Margel-Filieu, Eglise paroissiale du Bon Pasteur - Vue de l’église du Bon Pasteur et du jardin des plantes au début du 20e siècle, , 59- LYON- Le Jardin des Plantes et Monument Burdeau.

LL. Bibliothèque numérique de Lyon (38PH191, n°216, carte postale)

2. La rue Lucien Sportisse scinde le jardin en deux, Photographie, Début XXe siècle, Lyon.

Source : https://www.pinterest.ca/pin/640144534508338928/

3. © E. Duchez

Il comprenait une pépinière, une école de fleuriste, une école des plantes et une partie réservée aux expérimentations agricoles.

1796

Ouverture de l’École centrale de Lyon avec son jardin des plantes créé dans le jardin clos de l’ancienne abbaye royale de la Déserte à l’emplacement du présumé amphithéâtre antique des Trois Gaules. Ce jardin compte alors environ 4 ha dont un tiers est dédié à la pépinière départementale et les deux autres tiers au jardin botanique et à une promenade publique.

1798

Le jardin reçoit le transfert des collections du jardin botanique du Clos de l’institut de l’Oratoire de Lyon dont Gilibert avait la charge.

1803

L’École Centrale de Lyon ferme. Le jardin devient établissement municipal et continue de se développer. Gilibert en garde la responsabilité et y devient Professeur.

1805

4 000 espèces sont cultivées, l’équivalent des 2/3 de plantes cultivées au Jardin national de Paris.

L’Impératrice Joséphine lègue une partie de sa collection de plantes exotiques et de roses.

Étude dans le cadre du mémoire de fin d’étude du master Jardins historiques, Patrimoine et Paysage

Date de l’action menée : 2021

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le Jardin des plantes tel qu’il se présente aujourd’hui est semblable à une peau de chagrin qui a subi les divers aménagements urbains et découvertes archéologiques de la seconde moitié du XIXe et du XXe siècle, qui ont peu à peu grignoté sa superficie. La rue en lacet nommée

Lucien Sportisse éventre en deux le site et en complexifie la lecture et la perception. Ce qu’il reste du Jardin des Plantes est à l’image d’un petit square, d’une aire de traverse. Toutefois, quelques essences d’arbres héritées de ce qui fut le jardin botanique de Lyon subliment encore les lieux : Cèdre de l’Himalaya, Tilleul argenté, Tilleul commun d’Europe, Parrotie de Perse, Pin noir d’Autriche, Erable argenté, Erable du fleuve de l’Amour, Hêtre commun.

L’enchevêtrement matérialisé de tous ces événements historiques sur le site du Jardin des Plantes depuis 1796, offre néanmoins un témoignage à ciel ouvert de son histoire vécue, léguée et transmise jusqu’à nos jours.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Éclairer le statut et le rôle de ruines antiques dans un jardin historique. Cette étude s’est réalisée par le biais d’une approche transdisciplinaire, qui mêle les divers champs de l’architecture, de l’esthétisme, de l’histoire et de la philosophie. Elle avait pour objet d’ouvrir et d'interroger notre regard sur la présence de ruines antiques dans un jardin historique suivant ce qu’elles inspirent à notre rapport au lieu, au patrimoine et au temps.

4. Légende: A. Collection d'arbustes d'ornement; B. école de botanique; C. Conservatoire de botanique (aujourd'hui Mairie du 1er arr.); D. Massifs d'arbustes décoratifs; E. Entrées; F. école florale; G. Gardes; M. Plantes médicinales; N. Bassin construit sur la Naumachie; O. Orangerie; S. Serre chaude; V. Collection de vignes; P. Promenade; J. Habitation du jardinier-chef; H. Statue de Jacquart; R. Buste de l'abbé Rozier. 5. Jardin botanique de lécole centrale du département du Rhône.

Légende: 1.École des plantes; 2. Couches et châssis; 3. Serre; 4. Semis et pépinière; 5. Jardin fleuriste; 6. École des plantes ligneuses; 7. Partie réservée aux expériences agricoles; 8. Couvent de la Déserte; 9. Orangerie.

Le jardin prend alors le nom de Jardin de l’Impératrice.

1819-1820

Création et aménagement de l’Orangerie en bordure de la montée des Carmélites.

1818-1820

Fouilles archéologiques entreprises dans le jardin.

1820

Jardin ouvert au public.

1831

6000 plantes sont cultivées et l’herbier renferme 17000 plantes.

1837

1ère exposition horticole lyonnaise : inventions de variétés de fleurs, de fruits, de légumes inventés in situ.

1840

600 variétés répertoriées dans l’Orangerie, dont 400 sont inventées localement.

1853

Un ouragan ravage le jardin. 1856 Collections botaniques transférées au Parc de la Tête d’Or. La rue du Jardin est tracée pour raccorder les rues Saint-Marcel (auj. rue du Sgt. Blandan) et de l’Annonciade, en lieu et place des anciennes semis et pépinières de plantes médicinales.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

AVAP, Dossier d’arrêt de Projet, Grand Lyon, Délégation Développement Urbain et cadre de vie, Territoire et planification, Lyon, 2017.

M.-H. Bénetière, A.-S. Clémençon, N. Mathian, Les pentes de la CroixRousse, Histoire des formes urbaines : urbanisme, architecture, occupation sociale, Centre national de la recherche scientifique, juillet 1992.

C. Marcot (sous la dir. de), Architecture contemporaine en site historique, 6 sites lyonnais en débats, Éd. du Certu, Lyon, 2009, p. 165-187.

R. Ramousse, Nicodemi ou Nicodemo Gaetano (?-1804). Dictionnaire

historique des membres de la Société linnéenne de Lyon et des sociétés

Physiophile de Lyon, d’études scientifiques de Lyon, botanique de Lyon et d’anthropologie de Lyon réunies, 2015.

http://www.linneenne-lyon.org/depot6/6-2880.pdf

Claudius Roux, « Histoire comparée et résumée des Écoles centrales du Rhône et de la Loire (1796-1803) et de leurs jardins botaniques », in Annales de la Société linnéenne de Lyon, tome 60, Année 1913. 1914. pp. 161-189.

À la découverte des pentes de la Croix Rousse, Grand Lyon, Service arbre et paysage de la ville de Lyon, 2007.

L’âge d’or des jardins lyonnais, sous la direction de la Conservation du patrimoine et de la Direction des parcs et jardins du Rhône. https://www.jardin-patrimoine.fr/wp- content/uploads/2015/09/ panneaux-jardins-BD.pdf

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le Jardin des Plantes demeure l’un des rares « poumons verts » du quartier où la mise à jour des vestiges de l’amphithéâtre des Trois Gaules confère une dimension culturelle et patrimoniale d’autant plus forte.

6 et 7. © E. Duchez, novembre 2020.

1857

Le jardin est amputé pour faciliter la gestion des flux routiers sur les pentes de la Croix-Rousse. La rue Burdeau à l’Est se scinde pour joindre celle de l’Annonciade et récupérer la montée des Carmélites, la rue L. Sportisse est créée. La rue des Tables claudiennes est prolongée jusqu’à la Montée des Carmélites, séparant le jardin.

1859

Création d’un funiculaire sur le flanc oriental du jardin.

1862

Ouverture du funiculaire qui relie la place Sathonay au plateau de la Croix Rousse; son tracé correspond au prolongement de la rue des Termes. 1910

Un viaduc vient minéraliser d’autant plus la partie septentrionale du jardin.

1953

L’École nationale des BeauxArts de Lyon est réalisée en amont du viaduc. On y découvre des murs antiques.

1956

De nouvelles fouilles archéologiques ont lieu dans la partie nord-est du jardin.

9.

8. Margel-Filieu, Plan du Jardin des plantes à Lyon, dessiné par M. -F., entre 1816 et 1831, Bibliothèque numérique de Lyon (Ms PA330).
Évolution du Jardin des Plantes © Gallica, ©Musée Cadagne, ©IGN.

Type d’intervention : Médiation

Jardin zoologique du Parc de la Tête

d’Or

Jardin zoologique du Parc de la Tête d’Or, Lyon 6 e arrondissement, Rhône, Rhône-Alpes, enclave de 8 ha sur 105 ha au total, parc public et gratuit. Des éléments mobiliers sont inscrits sur la liste des Monuments Historiques de 1982.

21 soigneurs sont chargés de l’entretien ainsi qu’un binôme de jardiniers du secteur sud du parc de la tête d’or. Le parc de la Tête d’Or est géré par plus ou moins 25 jardiniers au total.

Le parc est apparu dans la mouvance du courant hygiéniste qui s’opère dans les grandes villes de France au milieu du XIX e siècle.

1. Enclos des éléphants, inscrit depuis 2021 dans le secteur Forêt d’Asie.

© D. Gomis, octobre 2007.

2. Intérieur du bâtiment de l’enclos des éléphants qui accueille désormais reptiles, oiseaux et mammifères endémiques de l’Asie du sudest.

© M. Carpentier, juillet 2023.

3. Zone aménagée devant la vacherie pour présenter les missions de conservation des parcs zoologiques. Les caisses de transports des animaux illustrent les propos.

Les visiteurs peuvent également découvrir des panneaux pédagogiques tout au long de leur visite.

© M. Carpentier, juillet 2023.

Le terrain, à l’origine marécageux et présentant des fermes dont il reste un corps de bâtiment, était la propriété des Hospices civiles de Lyon.

Plusieurs unités paysagères se distinguent : une roseraie de concours, les grandes serres, les serres Victoria et hollandaise, le lac, les sous-bois, la grande roseraie, etc. L’appellation de jardin zoologique apparaît suite aux nombreux dons de particuliers d’animaux exotiques qui se multiplient.

Aujourd’hui, sa direction est membre de l’EAZA (European Association of Zoos and Aquaria), réseau européen des zoos et aquariums pour la gestion des EEP (Eaza-Ex-situ Program, anciennement European Endangered species Programme).

Grandes figures répertoriées

VAISSE Marius, préfet (1799-1864), commanditaire

BÜHLER Denis (1811-1890), architecte-paysagiste

BÜHLER Eugène (1822-1907), architecte-paysagiste

MEYSSON Charles (1869-1947), architecte communal

BERNARD Joseph (1866-1931), ferronnier d’art

GARNIER Tony (1869-1948), architecte et urbaniste

1856

Décision de C.M. Vaïsse de créer un parc public sur le site de la Tête d’Or; achat du terrain aux Hospices civiles de Lyon

1858

Jardin zoologique comprenant la ferme modèle et pédagogique avec des animaux rustiques et d’un parc enclos pour daims avec abris de style forestier

1859

Vacherie en bois; volière en rotonde d’après Bülher

1863

Première cage à ours

1872

Exposition universelle 1894

Pavillon des crocodiles ; exposition internationale et coloniale 1914

Reconversion de la vacherie en ménagerie. Installation des cages pour panthères, lions, éléphants

ACTION MENÉE

Médiation scientifique et culturelle, service Lyon nature de la ville de Lyon, Direction de la Biodiversité et de la Nature en Ville. Action menée d’avril 2022-aujourd’hui.

Sensibilisation à la conservation de la biodiversité et au bien-être animal, via des visites thématiques : découverte de la Plaine africaine, Immersion en Forêt d’Asie, visites - ateliers à destination des publics scolaires, ateliers ludiques et pédagogiques pour individuels, projet de conception d’une thématique patrimoniale liée à l’aménagement des enclos en lien direct avec bien-être animal.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc zoologique de Lyon accueille 417 animaux de 60 espèces différentes. Plusieurs secteurs thématiques permettent d’obtenir plus de lisibilité depuis le schéma directeur du zoo: la Plaine africaine, dont une giraferie et une antiloperie, offre une ambiance de savane, de zones humides et de forêt malgache. Oiseaux et mammifères sont en semiliberté et en mixité.

Une fauverie et une primaterie (rotonde), les espèces sont maintenues dans des enclos distincts.

Enfin, la Forêt d’Asie, espace se voulant immersif, présente à la fois des reptiles en terrariums et deux grandes volières.

4 et 5. Volière du secteur de la Forêt d’Asie, Parc zoologique de Lyon.

© M. Carpentier, juillet 2023.

6. Vue sur l’enclos des tortues radiées de Madagascar, installés sur la zone nord de la Plaine africaine inaugurée en 2006. En 2023 des panneaux explicatifs relatifs à l’absence de visibilité des animaux ont été installés.

© M. Carpentier, juillet 2023.

1968

Pavillon des girafes

1975

Nouvelle fauverie

1999

Schéma directeur du jardin zoologique

2006

Inauguration de la Plaine africaine

2021

Ouverture de Forêt d’Asie

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Plan du projet d’aménagement du jardin zoologique, 1973, Archives municipales de Lyon. Phot. Jacques (reproduction) Gastineau, IVR82_20056902585NUCA

Dessin de la rotonde ou primaterie, 1973, Archives municipales de Lyon

Notice paysage de Forêt d’Asie, Projet TOZ n°230, Parc de la Tête d’Or, Lyon 6, septembre 2018.

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lyon

Maîtrise d’œuvre : Cap vert ingénierie, BASE, ALEP

Vaillant Xavier, Présentation générale du zoo, Notes au nouvel exécutif, Direction des espaces verts, juin 2020.

Tête d'Or : un parc d'exception créé par Denis Bühler, Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement du Rhône, Lyon, 1992.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Les visiteurs entonnent des discours paradoxaux entre indignation de voir les animaux derrière une vitre ou bonheur de contempler des êtres vivants rarement visible de si près. Le parc fait l’objet de propos récurrents tels que « on enlève les animaux de leur habitat naturel» ou «ils n’ont rien à faire dans un parc zoologique».

Les animaux nécessitent des enclos adaptés pour une conservation respectueuse de leurs besoins primitifs, d’où les transferts d’animaux et de nouveaux enclos qui offrent à leurs pensionnaires des lieux de repli et plus d’espace. Il est important de souligner que le jardin zoologique de Lyon, enclavé, ne peut être agrandi dans le respect du tracé d’origine des frères Bülher. Aujourd’hui, anciens et récents aménagements forment une certaine dichotomie qu’il est nécessaire d’expliciter par des arguments scientifiques et historiques.

7. Projet d’aménagement du Jardin zoologique. M. Martel, 1973. Archives municipales, Lyon. 8. Schéma de la rotonde aussi appelée singerie ou primaterie, 1973. Archives municipales, Lyon.

9. Aperçu de l’île aux lémuriens de la Plaine africaine. Les girafes croisent les zèbres, oiseaux et les antilopes cobe.

© M. Carpentier, juillet 2023. 10. Vue sur l’ancien enclos des crocodiles appelé Maison mauresque. Les crocodiles ont été transférés au Crocoparc d’Agadir en septembre 2022 car le lieu de conservation ne correspond pas aux normes de la charte du bien-être animal.

© M. Carpentier, juillet 2023. 11. Vue sur la vacherie dessinée par Tony Garnier située à l’entrée sud du zoo, entre la Plaine africaine et la Forêt d’Asie.

© D. Gomis, février 2010. 12. Vue sur la Plaine africaine depuis le ponton. L’aménagement d’une butte permet aux animaux de se soustraire du regard des visiteurs.

© M. Carpentier, juillet 2023.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Les opérations de requalifications d’enclos se poursuivent dans le but d’assurer les missions du parc zoologique de Lyon.

Les changements permettent de stimuler les animaux en favorisant les interactions entre individus et les déplacements naturels des animaux.

La médiation offre des clefs de compréhension des écosystèmes grâce au support qu’est le paysage.

Bourgogne-Franche-Comté

89-YONNE-Thorigny-sur-Oreuse, Parc de l’ancien château de Thorigny, 2000-2001

70-HAUTE-SAÔNE-Ray-sur-Saône, Parc du château de Ray-sur-Saône, 2016-2019

21-CÔTE-D’OR-Arcenay, Parc du château, 2017

21-CÔTE-D’OR-Arcelot, Parc du château, 2020-2021

89-YONNE-Pontaubert, Parc d’Orbigny, 2020-2021

39 - JURA-Lons-le-Saunier, Parc des bains - Edouard Guénon, 2023

39 - JURA-Arbois, Jardin Louis-Pasteur, 2024

Thorigny-sur-Oreuse

Vallery

89-YONNE

Parc d’Orbigny

58-NIÈVRE

21-CÔTE D’OR

Château de Lacour d’Arcenay

70-HAUTE-SAÔNE

Entre-deux-Monts

Château d’Arcelot

Château de Ray-sur-Saône

25-DOUBS

71-SAÔNE-ET-LOIRE

Jardin Louis Pasteur

39-JURA

Parc des Bains Édouard Guénon

Château de Digoine

Saint-Didier-en-Brionnais

THORIGNY-SUR-OREUSE

2000 - 2001

Type d’intervention : P rotection

Parc de l’ancien château de Thorigny

Parc de l’ancien château de Thorigny, Thorigny-sur-Oreuse, Yonne, Bourgogne-Franche-Comté, 30 hectares, privé, inscrit au titre des monuments historiques le 7 février 1995 et le 25 mars 2002.

1. Vue du parc du château de Thorigny.

© M.-H. Bénetière, 2000.

2. Vue du parc du château de Thorigny depuis la plateforme de l’ancien château.

© M.-H. Bénetière, 2000.

Grandes figures répertoriées

LAMBERT Jean-Baptiste (1608-1644), conseiller secrétaire du roi et de la maison et couronne de France et de ses finances, seigneur de Sucy-en Brie, premier commis de Claude de Bullion, surintendant des finances de Louis XIII

LAMBERT Nicolas (1617-1692), frère du précédent, secrétaire de la chambre du roi, président de la chambre des comptes et conseiller du roi, seigneur de Thorigny et de Sucy-en-Brie

LE NÔTRE André (1613-1700) est cité dès le XVIII e siècle comme auteur du parc de Thorigny

CARLIER Pierre (1794-1858), préfet de police et instigateur du coup d’État de Napoléon III fait transformer le parc à la mode du milieu du XIX e siècle en parc paysager

1641

Achat de la seigneurie par Jean-Baptiste Lambert, son frère

Nicolas fait aménager un parc régulier attribué à A. Le Nôtre

1747

Achat par L. Planelli de Mascrany de la Vallette de Maubec qui le conserve jusqu’à la Révolution

1792

Les biens sont inventoriés

1793 - 1809

Le château est racheté par un entrepreneur qui le dépèce et revend les matériaux, il ne reste rien du château

1830

Les communs et dépendances sont aménagés pour P. Carlier

Etude pour une extension de protection à la demande de la DRAC et des propriétaires.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc du château de Thorigny est un grand parc régulier, avec des bassins, des canaux, des alignements d’arbres, des perspectives, un système hydraulique se déversant dans la rivière Oreuse, des prairies, un potager et une grande plateforme qui accueillait le château, bâti entre 1719 et 1721, jusqu’après la Révolution.

Ce parc a subi très peu de remaniements au cours du temps, il a été légèrement paysagé au XIXe siècle et fleuri et planté d’arbustes à fleurs à la fin du XXe siècle.

Parterres, parterres de broderies et bosquets ont disparu depuis longtemps mais la composition et la structure demeurent.

3. De la Vallette, « Plan géométrique des jardins de Thorigny près Sens », s. d., Archives nationales, T 191/2.

©M.-H. Bénetière. 4 et 5. Plan aquarellé d’un bosquet régulier, Archives nationales, T 191/2.

©M.-H. Bénetière.

6. Projet à retombes du parc et du château de Thorigny, Archives nationales, T 191/2. © M.-H. Bénetière.

7. Potager du château de Thorigny. © DRAC Bourgogne.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Le domaine de Thorigny a fait l’objet de 24 plans conservés dans différents fonds des archives nationales dont 14 plans concernent le parc. Ces plans sont en couleur et en parfait état de lecture et de conservation. Tous ne sont pas datés mais ils sont datables des années 1770, au moment où le château est agrandi, certains sont des projets.

Le document le plus fiable est l’Atlas des plans topographiques des territoires des Seigneuries de Thorigny et l’Apostolle…, car c’est un document fiscal réalisé par un géomètre et contrôlé par un notaire en 1772-1773.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Ces fonds d’archives avaient été utilisés pour étudier le château et non pour le parc.

La DRAC et les propriétaires auraient aimé pouvoir attribuer le parc à André Le Nôtre et ainsi proposer son classement au titre des monuments historiques. Si de nombreux indices (propriétaires, datation, style) permettent d’aller dans ce sens aucun document ne permet de le confirmer.

Il s’agit néanmoins d’un magnifique exemple de parc du tout début du XVIIIe siècle ayant subi peu de modifications et bien conservé.

8. Plan aquarellé du parc, non signé, non daté, Archives nationales, T 191/2.

© M.-H. Bénetière.

9. Plan du château et du parc de Thorigny, XVIIIe siècle. Archives nationales, Cartes et plans, N II Yonne 6. © Atelier de photographie du Centre historique des Archives nationales.

10. B. Regnier, « Atlas des plans topographiques des territoires des seigneuries de Thorigny et l’Apostolle […] », 1772-1773. Archives nationales, Cartes et plans, N IV Yonne

9. © Atelier de photographie du Centre historique des Archives nationales.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Une extension de protection a été mise en place en 2002. Les propriétaires actuels ont repris le parc en main depuis une vingtaine d’années en recréant les perspectives, en replantant les alignements, en veillant au maintien en eau des canaux, en jardinant le potager, en respectant les vides. Ils l’ont ouvert au public, participent aux Rendezvous aux jardins et ont obtenu le label Jardin remarquable en 2006.

RAY-SUR-SAÔNE

Type d’intervention :

Plan de gestion 2016-2019

Parc du château de Ray-sur-Saône

Parc du château de Ray-sur-Saône, Ray-sur-Saône, BourgogneFranche-Comté, parc de 6 ha, public, classé au titre des Monuments Historiques, un jardinier.

L’éperon rocheux dominant la plaine de Saône est occupé depuis le XI e siècle par une forteresse servant à surveiller un axe de passage. Le château transmis pendant 900 ans dans la même famille est devenu en 2015 la propriété du Conseil Départemental de Haute-Saône.

La première mention d’un jardin date de 1690, puisqu’un «parterre» est évoqué au pied de l’aile Nord. Au début du XVIII e siècle, plusieurs rapports de visites permettent de comprendre l’organisation du site. L’accès au château se fait par l’ancienne porterie médiévale donnant sur une vaste avant-cour qui précède la cour d’honneur.

Grandes figures répertoriées

BERTRAND Claude-Joseph-Alexandre (1734-1797), architecte

NICOLE Nicolas (1707-1784), architecte

MOREL Jean-Marie (1728-1810), architecte-paysagiste

B Ü HLER Eugène (1822-1907), architecte-paysagiste

1. Façade Ouest à la sortie de l’avenue d’arrivée. © E. Parisot, octobre 2016.

2. Vue se refermant sur le village et la plaine de Saône. © E. Parisot - Parcelle d’Histoire, juin 2015.

3. Vue cadrée mettant en scène une des façades de la demeure, © E. Parisot - Parcelle d’Histoire, juin 2015.

1775

L’architecte bisontin

Claude-JosephAlexandre Bertrand établit un plan d’ensemble visant à embellir le site. L’avantcour jusque là destinée à des activités agricoles, est transformée en parterre de gazon accessible par une avenue projetée dans l’axe de la demeure. L’architecte prévoit également de créer un parterre à l’anglaise, dans le prolongement du parterre de fleurs de l’aile Nord

Vers 1790

Gabrielle de La Lorie projets de jardins anglo-chinois, dont deux sont tout à fait remarquables puisque le premier représente l’arborescence d’un arbre et le second le nouveau découpage administratif de la France, en départements

Au XVIII e siècle, les jardins se d é ploient au nord du site, dans un clos de 3 ha comportant un potager, une vigne et un jardin d’agr é ment qui prend la forme d’un parterre. Un promenoir de tilleuls, un bosquet et un potager-verger sont implant é s au sud de l’avant-cour. Ces jardins du classicisme sont largement inspir é s des planches de l’ouvrage d’A. J. D é zallier d’Argenville. En 1776, l’architecte bisontin Nicolas Nicole dessine un bosquet reprenant les symboles d’un jeu de cartes, mais celui-ci ne sera pas r é alis é .

Au moment du mariage de Philippe de Marmier avec St é phanie de Choiseul La Baume, h é riti è re du duc de Choiseul, le jeune couple fait appel à l’architecte-paysagiste Jean-Marie Morel qui en 1805, dresse un plan avec notice d é crivant une nouvelle all é e d’arriv é e pittoresque, compl é t é e d’un jardin anglais permettant d’unifier la composition du clos.

Études/ Plan de gestion.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc actuel correspond à un état Bühler sur lequel ont été plaquées les interventions de la première moitié du XXe siècle et où les transitions sont parfois peu soignées. La composition d’ensemble est profondément déséquilibrée entre une zone Nord architecturée et qui répond aux principes des parcs de la seconde moitié du XIXe siècle, alors que la zone Sud est désorganisée par la perte des structures voulues par Eugène Bühler.

A l’inverse, des plantations anarchiques de résineux et le développement d’une végétation spontanée viennent refermer des cônes de vue qui autrefois faisaient entrer dans la composition des éléments du grand paysage : la Saône, le village de Ray, d’autres demeures appartenant à famille de Marmier. Globalement, le patrimoine arboré fait face à un dépérissement causé par des stress hydriques qui sont d’autant plus marqués sur ce site rocheux.

Les zones de pied de façade sont très minérales et contribuent à renforcer les effets d’îlots de chaleur. La perte de certains jardins (parterre, potager, vieillissement du verger de plein vent) et une gestion parfois trop soignée du site (tonte rase) font perdre certaines ambiances d’origine et appauvrissent la biodiversité à l’échelle du domaine.

4. Plan projet représentant l’arborescence d’un arbre, adressé à Madame de Marmier à Ray. Archives départementales de HauteSaône, 1J1132/16.

5. Plan projet représentant une carte de France avec ses départements adressé à Madame de Marmier à Ray. Archives départementales de Haute-Saône, 1J1132/16.

1805

Jean-Marie Morel qui en 1805, dresse un plan avec notice décrivant une nouvelle allée d’arrivée pittoresque, complétée d’un jardin anglais permettant d’unifier la composition du clos. En complément, un projet de machine hydraulique devant faire remonter l’eau de la Saône sur près de 60m, devait alimenter le bassin projeté au fond de la perspective tournante dessinée par

Jean-Marie Morel

1870

Raynald duc de Marmier a pour projet d’intervenir sur le château et ses jardins. Il exprime son souhait d’ouvrir très largement le site sur le paysage, d’introduire le style néo-gothique et envisage un vaste parc paysager

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Fonds

des archives départementales de Haute-Saône

Projets, relevés de terrain des jardins, coupes et profils des allées.

Inventaires, appositions de scellés, rapports de visites, rapports de travaux, comptes du domaine, mémoires de fournitures d’arbres, contrats de travaux, note d’intention des propriétaires, correspondance.

Collections

du Département de la Haute-Saône

Peintures, gravures, miniatures, fresque, clichés photographiques représentant les jardins.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Les axes du Plan de Gestion comportent :

- une évocation de certains jardins réguliers du XVIIIe siècle qui se trouvaient en pied de façade, notamment côté Saône;

- un travail sur les transitions entre le parc Bühler et les aménagements réguliers de la première moitié du XXe siècle. L’enjeu est bien de retrouver du lien entre le parc du XIXe siècle et les ajouts du XXe siècle;

- les nombreuses archives permettent d’envisager la restitution des éléments perdus du projet d’Eugène Bühler, côté Sud. Ainsi, il est prévu de réouvrir les cônes de vue qui se sont refermés, de restituer les bosquets servant au cadrage des vues et de replanter à l’avant des arbres remarquables, suivant l’esthétique de la seconde moitié du XIXe siècle.

Les interventions sur le parc Bühler encore conservé se limitent à sécuriser et nettoyer les arbres centenaires, à une approche jardinée des couverts et à une gestion différenciée des tontes : tontes rases, herbes hautes et éco-pâturage.

6. Extrait du plan projet de l’architecte Claude-Joseph-Alexandre Bertrand, 1775. Source: R. Tournier, Le château de Ray-sur-Saône, congrès archéologique de France, Paris, 1960.

7. Plan projet pour la création d’une allée d’arrivée et d’un jardin anglais, lithographie.

Archives départementales de Haute-Saône, 1J1132/17.

Commande au paysagiste Eugène

Bühler un plan projet pour un parc agricole et paysager de 18 ha, représentant un réel aménagement d’un territoire. Une nouvelle entrée est créée, une avenue met en scène le site et sa demeure, des bosquets sont plantés afin de cadrer des tableaux pittoresques donnant sur le village, la rivière, les reliefs voisins… Les arbres considérés comme remarquables sont disposés en isolés ou en bouquets à l’avant des bosquets et se détachent par leurs camaïeux de verts ou par des couleurs chatoyantes et changeantes.

9. Vue aérienne de 1972, IGN. 1874

8. Plan projet du parc agricole et paysager, Eugène Bühler, Paris, 1874. Archives départementales de Haute-Saône, 1J1132/20.

1931 - 1950

Hubert de Salverte restitue l’entrée du XVIIIe siècle. Effaçant la composition Bühler au Sud et à l’Ouest du domaine, il crée une avenue axée sur le château ainsi que les allées rayonnantes partant de la cour d’honneur. Des alignements de tilleuls accompagnent cette avenue et sont doublés d’un rang de hêtres pourpres

10. Partie du parc paysager conservé du projet d’Eugène Bühler.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire octobre 2016,. 11. L’avenue d’arrivée avec sa voute en cathédrale.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, juin2015.

retrouver

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Les interventions d’urgence ont été réalisées.

12. Plan projet visant à
les cônes de vue. © M. Lechien et E. Parisot, 2019.

LACOUR-D’ARCENAY

Type d’intervention :

Étude historique et paysagère 2017

Parc du château d’Arcenay

Parc du château d’Arcenay, Lacour-d’Arcenay, Bourgogne-FrancheComté, parc de 6 ha, privé, inscrit au titre des Monuments Historiques, un jardinier.

Le village de Lacour-d’Arcenay aurait été édifié sur les vestiges d’une villa gallo-romaine. Concernant l’histoire du château d’Arcenay, ses origines remontent au moins au XII e siècle. En effet, la seigneurie et la terre d’Arcenay ont appartenu successivement aux familles de Couches puis de Louvois.

1. Château d’Arcenay et la pièce d’eau jouant le rôle de miroir d’eau.

© E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2015.

2. Le grand paysage avec en fond la butte de Thil, l’ensemble est intégré à la composition grâce à un saut de loup.

© E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2015.

3. Plan projet d’un parc paysager au château d’Arcenay par Élie Lainé, 10 décembre 1871. Archives privées du château.

Les jardins ordonnancés représentés sur plusieurs plans dont le plan terrier de 1757, sont ceux d’une maison des champs avec: cour d’honneur en forme de fer à cheval, vaste pièce d’eau à l’arrière de la demeure, potagers, vergers et bosquets. Ces jardins à la composition régulière figurent toujours sur plusieurs documents de la première moitié du XIX e siècle, tel que le cadastre dit napoléonien (1823).

Grandes figures répertoriées

CARISTIE Jean-Baptiste (1714-1754), architecte DE CONYGHAM Philippe (1714-1780), propriétaire DE LAVENNE Paul (1794-1864), comte de Choulot, architectepaysagiste

GROSLEY Jean-Jacques (1820-av. 1906), architecte DESTAILLEUR Hippolyte (1822-1893), architecte

LAINÉ Élie (1829-1911), architecte-paysagiste

BALAT HIER-CONYGHAM Alfred de (1833-1900), propriétaire

1518

Le domaine passe par mariage à la famille de Conygham qui garde cette vaste propriété de plusieurs centaines d’hectares pendant 300ans

1748

Des travaux sont entrepris sur le château pour transformer l’ancien château défensif en demeure de plaisance et un premier relevé des jardins réguliers est alors dressé, l’architecte bourguignon JeanBaptiste Caristie ajoute au corps de logis central deux ‘pavillons’ latéraux

1827

La propriété passe par mariage à la famille Balathier-Lantage

Milieu du XIXe siècle

Des dessins attestent d’une volonté de remettre les jardins réguliers au goût du jour

1871 - 10 décembre

Projet retenu correspondant au parc actuellement conservé

Étude historique et paysagère, projet de replantation des lisières.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Dans les années 1850-1860, Alfred de Balathier-Conygham entreprend des travaux sur les bâtiments des communs et réalise des plantations dans les jardins. A cette occasion, une vingtaine de croquis sont réalisés et sont attribués au paysagiste Paul de Lavenne Comte de Choulot. Ceux-ci représentent une ferme modèle, une orangerie, un plan de potager-verger avec liste des arbres fruitiers et plan de plantation, un dessin de grille avec vases et plusieurs plans et élévations d’un parc pittoresque dans lequel l’hydraulique joue un rôle important et où le paysage est intégré grâce à un saut-de-loup.

Au moment du décès du Comte de Choulot, seul le potagerverger est réalisé, ainsi qu’une bergerie. Finalement, Alfred de Balathier-Conygham fait appel à l’architecte Pageot pour construire la ferme (1874) et à l’architecte Jean-Jacques Grosley pour la nouvelle orangerie (1874).

Les jardins réguliers sont transformés en parc agricole et paysager sous la direction d’ Élie Lainé, un paysagiste originaire du Maineet-Loire (49).

Le plan projet conservé au château souligne la composition pittoresque marquée par un complexe réseau d’allées au tracé souple et hiérarchisé. Les vastes pelouses sont bordées de bosquets ou lisières à l’avant desquels se détachent des bouquets d’arbres aux essences remarquables. Le parc est orné d’une vaste pièce d’eau jouant le rôle de miroir d’eau, d’une ‘rivière anglaise’ et d’une île avec pont et kiosque... On ignore à quelle date débutent les travaux mais des ‘arbres d’agrément’ sont plantés en 1873: wellingtonias, tilleuls argentés, cèdres du Liban, sapins de Nordmann, tulipiers de Virginie, catalpas, thuyas aurea... Depuis cette date, la composition du parc laissé par Élie Lainé n’a pas changé.

En 2007, la propriété jusque-là restée dans la même famille est rachetée par les propriétaires actuels, permettant la restauration du château. Par arrêté préfectoral en date du 29 mai 2020 le parc est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

4. Bosquet permettant de diviser les vues au centre de la grande prairie. © E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2015. 5 . Croquis d’ambiance, projet de parc pittoresque pour le château d’Arcenay, dessin attribué à P. Lavenne comte de Choulot, dans les années 1860. Archives privées du château.

6. Pont de l’île avec ses faux branchages. © E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2017.

7. Plan des jardins du château d’Arcenay, non daté mais supposé dressé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Archives privées du château. 8. Plan projet d’un parc pittoresque attribué à P. Lavenne comte de Choulot dans les années 1860.

Archives privées du château.

Malgré la disparition de quelques arbres remarquables, du kiosque et l’effacement partiel de la ‘rivière anglaise’, le jardin actuel conserve pleinement l’organisation, l’architecture et les ambiances voulues par son concepteur.

Le parc d’Arcenay représente un très bon exemple des parcs agricoles et paysagers qui ont incontestablement façonné l’image des campagnes de la fin du XIX e siècle. La particularité du parc d’Arcenay réside dans la signature de l’architecte qui l’a conçu. En effet, ce jardin constitue une œuvre majeure dans la carrière d’Élie Lainé, puisqu’il est à ce jour le premier projet connu de sa carrière.

Il précède de quelques années les œuvres importantes qui ont fait la réputation de ce paysagiste, à savoir: la restauration des jardins de Vaux-le-Vicomte aux côtés de l’architecte Hippolyte Destailleur, les trois projets réalisés pour la famille de Rothschild, dont les jardins de Waddesdon Manor en Angleterre et enfin les nombreux jardins dessinés pour le Roi des Belges, Léopold II.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’étude historique a permis de comprendre comment ces jardins ont été conçus, ainsi que leur évolution dans le temps. Indépendamment de cette approche chronologique, l’enjeu fut de mettre en évidence les spécificités de ce lieu, la façon dont le parc a été créé et quels sont les éléments marquants qui font la particularité de ce site.

Ainsi, le complexe réseau hydraulique, l’intérêt botanique et la présence d’un saut de loup permettant le dialogue entre le paysage et le jardin sont des éléments forts de ce lieu.

Enfin, cette étude a permis de mettre en avant un concepteur de jardin : Élie Lainé. Son œuvre reste à ce jour mal connue avec pour seule étude l’article de Jill Sinclair, publié dans la revue Historic Gardens, en 2013. Pourtant Élie Lainé reste un personnage marquant de l’Histoire des jardins du XIX e siècle avec des créations et restaurations majeures. Son intervention dans des sites prestigieux et pour des personnages de haut rang font de lui une figure marquante de son époque.

Le plan que laisse Élie Lainé au château d’Arcenay ‘contribue à constituer son œuvre’ puisque daté de 1871, il représente le premier projet de sa carrière connu à ce jour.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Fonds privé

Projets et relevés de terrain des jardins

Plans, coupes et élévations pour la ferme modèle, l’orangerie, la grille et la serre

Rapports de travaux, devis de construction, listes de plantes, notes du propriétaire concernant la gestion du correspondance.domaine,

9. Projet de ferme modèle pour le château d’Arcenay, dessin attribué à P Lavenne comte de Choulot dans les années 1860. Archives privées du château.

10. L’orangerie achevée en 1876 d’après les plans de Grosley.

© E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2017.

11. Façade sur cour avec vestiges de l’ancien fer à cheval.

© E. Parisot - Parcelle d’Histoire, 2017.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’étude menée sur ce parc a permis de faire protéger le site au titre des Monuments Historiques. Un projet de restauration des lisières a également été demandé par les propriétaires.

PONTAUBERT Parc d’Orbigny

Type d’intervention : Étude opérationnelle

Pontaubert, Bourgogne-Franche-Comté, environ 27 ha, privé, inscription conservatoire le 21 décembre 2022.

Installé sur un plateau granitique, le parc d’Orbigny se trouve à la jonction entre la vallée du Cousin à la topographie marquée et les plaines agricoles de la commune de Pontaubert. Le travail du temps et l’évolution des paysages morvandiaux au cours des derniers siècles n’ont pas altéré l’aspect global des « grands massifs d’arbres verts [qui] couronnent les bancs de rochers escarpés au pied desquels passent [un] petit chemin tortueux », tels que décrit par Victor Petit dans sa Description des villes et campagnes du département de l’Yonne parue en 1870.

Grandes figures répertoriées

RAUDOT Jean-Edme-Michel-Auguste (1775-1832)

RAUDOT Claude-Marie dit Réglois (1801-1879)

Jacques-François-Henri (1800-1861)

RAUDOT François-Alphonse (1805-1885)

RAUDOT Georges-Claude (1836-1895)

RAUDOT Henri-Joseph-Claude (1870-1915)

RAUDOT DE CHATENAY Jacques-Albert-Louis (1910-1985)

RAUDOT DE CHATENAY François et Laure, propriétaires actuels

1. Le tour du Guilleron, sa prairie et ses rochers de granit.

2. Les tapis d’ail des ours du vallon du Paradis.

3. Le pont en pierre du vallon du Paradis.

1734

Achat du domaine par la famille Raudot

7 novembre 1798

Jean-Edme Raudot devient propriétaire du domaine à la mort de son père

1799 - 1893

Nombreuses acquisitions foncières autour de Pontaubert

XIXe siècle

Aménagement du parc

1828

Réalisation de la petite grotte sur la promenade sublime ; projet du vallon du Paradis et achèvement des travaux des cascades

10 janvier 1833

Partage des biens de M. et Mme Raudot entre leurs fils. Jacques-François-Henri devient propriétaire du domaine suite à la mort de son père en juillet 1832. Installation de son frère Réglois à proximité de la propriété familiale

Etude opérationnelle dans le cadre du JHPP, motivée par la DRAC Bourgogne-Franche-Comté pour protéger le parc d’Orbigny au titre des Monuments Historiques.

Date de l’action menée : 2020-2021

Personnes impliquées dans l’action : Lucie Leblanc, Guillemette Le Levreur, Marilyne Poudret et Thomas Jourdain sous la direction de Stéphanie de Courtois et Denis Mirallié.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Aménagé suivant la topographie locale, le parc s’inscrit dans les paysages du Morvan et de l’Avallonnais en proposant une grande variété de scènes paysagères entre espaces boisés, prairies bucoliques, un vallon romantique et une promenade sublime au caractère vertigineux audessus de la vallée du Cousin.

Sublime, le mot est approprié pour décrire le sentiment procuré lorsque le promeneur découvre la promenade sinueuse à flanc de rochers, surplombant la rivière du Cousin et offrant des vues vertigineuses sur sa vallée et sur les coteaux de l’Avallonnais.

Celle-ci s’appuie pleinement sur les caractéristiques paysagères locales que sont les affleurements de roches granitiques, les essences tortueuses de pins qui se déversent dans la pente abrupte de la vallée du Cousin et les vues lointaines dessinées par la rivière.

Mais le reste du parc offre également des surprises au promeneur, telles que la grande grotte du clos d’Orbigny, composée d’une grotte avec un parement intérieur de quartz et fragment de roches, d’une arche en granit et d’un escalier menant au belvédère situé au-dessus de la grotte offrant une vue sur les terres agricoles du domaine.

4 . La grande grotte située dans le clos d’Orbigny.

5. L’allée à flanc de rochers sur la promenade sublime.

6. La porte en granit qui ouvre la vue sur le belvédère maçonné.

1845

Acquisition de la parcelle du Cotat des Ruats au sud-est du domaine et poursuite de la promenade sublime

1855

Construction du mur en clôture au sud du parc, en limite de la route du Cousin

v. 1895

Tonnelle du belvédère sur la promenade sublime

XXe siècle

Modernisation du château et de la ferme

À partir de 2003

Diverses interventions par le propriétaire actuel, dont créations de bassins

La transmission du parc au sein de la même famille depuis sa création a permis la sauvegarde de sa composition, de la majorité de ses éléments architecturés (bassins, grottes, belvédères,...) et des tracés des allées.

Malgré tout, les boisements du parc souffrent des conséquences du réchauffement climatique et notamment les pins sylvestres qui tendent à disparaître en transformant la promenade sublime en chaos granitique, paysage représenté sur les cartes postales et photographies du XIXe siècle.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Les archives familiales du château d’Orbigny qui se sont transmises au fil des générations comportent un corpus de plans du parc d’Orbigny, des livres de compte, un fonds de correspondances familiales et un fonds de photographies familiales qui vient compléter cet ensemble en donnant un aperçu de l’aspect du parc au XIXe et au XXe siècle.

L’étude de références bibliographiques et iconographiques, sur le Sublime romantique, la pensée physiocratique, l’évolution paysagère du Morvan et de la Vallée du Cousin a également permis de resituer le parc dans l’histoire de l’art des jardins.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

7. Le belvédère maçonné de la promenade sublime. 8. Vue de l’avancée du belvédère sur la vallée du Cousin.

9. La promenade sublime en automne.

L’étude du parc d’Orbigny s’est intéressée à présenter la richesse de la composition du parc en éclairant la manière dont il a été progressivement créé au XIXe siècle, sous l’influence de l’esthétique pittoresque et de la philosophie du sublime qui se diffusent dans l’art des jardins. Cette approche a permis de fournir une lecture des caractéristiques paysagères de l’Avallonnais et de la vallée du Cousin pour comprendre en quoi ce site à la topographie particulière constitue-t-il un terrain propice à une réinvention paysagère des caractéristiques du Morvan. Elle s’est également attachée à identifier les influences et réflexions à l’origine de cette création familiale visant à embellir un parc à vocation agricole, dans le contexte des progrès techniques amorcés par les agronomes et physiocrates dès la seconde moitié du XVIIIe siècle.

10. Le belvédère droit et ses rochers.

11Vue hivernale vertigineuse vers la vallée du Cousin.

12. Vue sur la petite grotte de la promenade sublime.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Depuis 2021, le parc a bénéficié d’une protection Monuments Historiques, avec l’inscription du parc par arrêté du 21 décembre 2022.

Suites aux sécheresses successives et répétées, les boisements continuent de dépérir, modifiant l’aspect du parc et les transitions entre les différents tableaux paysagers.

Marilyne Poudret

LONS-LE-SAUNIER

Type d’intervention :

Études et plan de gestion

Parc des Bains (Edouard Guénon)

Parc Édouard GUÉNON, Lons-le-Saunier, Bourgogne-Franche-Comté, parc de 7 ha, public, inscrit au titre des Monuments Historiques, entretenu par les services techniques de la ville.

Le parc des thermes de Lons-le-Saunier fut créé dans la dernière décennie du XIX e siècle. La composition n’évoluera pas durant le siècle suivant.

La commande de ce vaste projet est due au maire Camille PROST. Le site retenu est en marge du centre ancien, dans un quartier en plein essor où se trouvent d’importantes réserves de terres agricoles.

L’endroit présente la particularité d’avoir de l’eau en abondance puisque les parcelles sur lesquelles sera réalisé le parc sont bordées par la rivière La Vallière et le canal du moulin. Le projet est confié à l’architecte-paysagiste bisontin Henri MICHEL qui est alors au sommet de sa carrière.

1. Établissement thermal et son parterre.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, septembre 2020.

2. Grand lac au centre du parc à l’anglaise.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire septembre 2020.

3. Grande perspective donnant sur le parc.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, septembre 2020.

La commande est double : la Société des eaux minérales souhaite un jardin régulier pour le nouvel établissement thermal dont les travaux en cours d’achèvement sont suivis par l’architecte parisien Jean REBOUL, alors que la Municipalité demande un parc ouvert au public.

Grandes figures répertoriées

GUÉNON Édouard (1867-1952), maire de Lons-le-Saunier

PROST Camille (1834-1901), maire de Lons-le-Saunier

MICHEL Henri (1854-1930), architecte-paysagiste

MICHEL Brice (1822-1889) père du précédent

Jean REBOUL (XXXX-XXXX), architecte parisien

1891 et 1893

Plans d’avant-projet et plans de plantation. Ces plans techniques ainsi que les nombreux clichés pris à cette époque permettent de suivre les étapes de mise en œuvre du jardin

1936

Le parc prend l’appellation de « parc Édouard GUÉNON » en mémoire du maire de l’époque.

1949

Une fontaine est ajoutée face au bâtiment des bains

1953

Des tennis sont construits

2013

Le parc historique est agrandi d’un jardin coréen, œuvre de l’artiste Jihae HWANG.

4. Carte postale du début du XIXe siècle représentant les promenoirs de platanes et le parc à l’anglaise.

Archives de la ville de Lons-leSaunier, non coté.

5. L’avenue cavalière cadrée de deux alignements de marronniers.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, septembre 2020.

6. Vue aérienne du parc des thermes de Lons-le-Saunier, 1925.

Archives de la ville de Lons-leSaunier, non coté.

Le talent d’Henri MICHEL s’exprime pleinement ici puisqu’il conçoit un vaste ensemble paysager, répondant aux attentes de chacun, tout en soignant les transitions qui permettent de conserver une remarquable unité d’ensemble à l’échelle du site. La composition pittoresque s’exprime dans les trois jardins qui se déclinent d’Ouest en Est : le parterre pittoresque, le parc à l’anglaise avec ses deux lacs et la prairie en forme de goutte d’eau. Concernant le jardin situé au pied du bâtiment des bains, le cahier des charges prévoyait un jardin régulier répondant à la mode du mode qui était au retour du style à la française.

Toutefois, Henri MICHEL s’affranchit de cette commande et reprend à son compte le style bien particulier de son père Brice MICHEL qui concevait des parterres pittoresques organisés autour d’axes de symétries et où les compartiments de gazon prennent des formes rondes ou ovales. La végétation est laissée en port libre avec des bouquets d’arbres où d’arbustes qui se répondent en symétrie mais où le changement d’essences vient rompre l’ordonnancement : bouquet de séquoias géants dialoguant avec un bouquet de tulipiers de Virginie. Les paysagistes Brice et Henri MICHEL ont réalisé plusieurs parterres similaires dont le dessin souple est tout à fait original : jardin des bains à Besançon (25), parterre de la maison du maître de forges à Baignes (70).

A Lons-le-Saunier, les transitions entre les différents jardins pittoresque sont traitées avec des structures végétales fortes et régulières permettant d’accompagner le passage d’un espace à l’autre : l’avenue des marronniers, les promenoirs et la rotonde des platanes.

En proposant des parcours hiérarchisés, Henri MICHEL répond aux usages du moment avec une avenue pour les voitures bordée de deux trottoirs, des allées pour la flânerie dans le parterre, une allée de ceinture, des allées secondaires et des sentiers à l’échelle du parc à l’anglaise. Les bosquets et lisières sont plantés d’essences communes, alors que les arbres remarquables sont placés à l’avant ou en bouquet sur le parterre. La composition est animée de nombreux jeux d’eau qui soulignent la richesse hydraulique de la ville : un bassin est projeté dès l’origine au centre du parterre, des rivières anglaises bordées de rocailles traversent le parc et sont animées par des eaux mises en mouvement et rythmées de cascatelles, deux lacs forment de vastes étendues d’eaux cette fois recherchées pour leur calme. Le grand jet d’eau ajouté au XXe siècle vient renforcer cette constante mise en scène de l’eau.

7. Plan projet visant à restaurer les structures végétales du parterre

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, 2019. 8. Relevé du parc Édouard GUÉNON, en 1945. Cliché des archives privées de D. BONNET.

9. Plan projet du parterre de l’établissement thermal par Henri MICHEL. Cliché des archives privées de D. BONNET.

Études/ Plan de gestion.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Malgré la mise en place des tennis, de jeux pour enfants et d’un mobilier parfois nombreux et hétérogène, la composition du parc voulu par Henri MICHEL est restée inchangée depuis sa création. Ce lieu chargé d’histoire joue un rôle majeur sur le plan paysager, environnemental, touristique ou social. Vaste poumon vert en cœur de ville, le parc des thermes bénéficie d’une grande notoriété auprès des lédoniens. Plusieurs enjeux pèsent sur ce jardin : limiter les effets de la surfréquentation et du piétinement, renforcer la biodiversité dans ce lieu déjà porteur de nombreux atouts: un complexe réseau hydraulique qui fonctionne parfaitement, un patrimoine arboré et des sujets variés d’intérêt botanique, des allées conservées dans leur tracé d’origine et dont la totalité des parcours présente un revêtement naturel et perméable. On constate toutefois un vieillissement prématuré de certains sujets en lien avec des stress hydriques répétés ou à des ravageurs. Enfin, on peut regretter la perte des différentes strates végétales se limitant aujourd’hui, à des couverts composés d’arbres de haute futaie.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Fond des archives municipales de la ville de Lons-le-Saunier - plusieurs plans projet, de nombreuses cartes postales et des clichés photographiques.

Archives privée de Mme Dominique BONNET, spécialiste des paysagistes

Brice et Henri MICHEL - projets, plans de plantation, coupes et élévations.

10. Rotonde bordée de deux cercles de platanes.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, septembre 2020.

11. Rivière anglaise bordée de rocailles et un des séquoias géants du parc.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire, septembre 2020.

12. Coupe permettant de présenter l’architecture végétale des lisières.

© E. PARISOT - agence Parcelle d’Histoire.

Le projet prévoit avant tout de renouveler les structures végétales du parc, pour certaines disparues et pour d’autres très éclaircies. La recherche de structures étagées avec différentes strates végétales est au cœur de la réflexion : réintroduction de la strate arbustive presque totalement absente et ajout de strates inférieures (d’herbacées, graminées et bulbes).

Les interventions sur les parcours sont assez minimes puisque le parc a conservé son réseau d’origine alors que le revêtement est proche de celui utilisé au XIXe siècle. Quelques allées effacées à proximité des bâtiments sont restituées. Dans une approche sensible de la gestion de l’eau, des citernes enterrées sont prévues à ce niveau pour servir à l’arrosage des plantations. Si les interventions à l’échelle des jardins se limitent à un suivi des arbres centenaires et à des replantations ponctuelles, la zone d’entrée est en revanche totalement repensée. En effet, cet espace est aujourd’hui déstructuré suite à la disparition du casino (chalet en bois) détruit au milieu du XXe siècle. Par un traitement contemporain, la zone d’entrée est repensée sous la forme d’un parvis permettant d’annoncer dans le paysage urbain l’entrée de ce vaste espace vert important en cœur de ville.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Les interventions d’urgence ont été réalisées, des arbres ont été plantés.

Emmanuel Parisot parisot.emmanuel@parcelledhistoire.fr

CÔTES-D’ARMOR, Saint-Brieuc, Domaine de la Tour de Cesson, 2022 Bretagne

Parc du château de Kerjan

Domaine de la Tour de Cesson

22-CÔTES-D’ARMOR

Les Granges

Domaine de Trévarez

29-FINISTÈRE

35-ÎLE-ET-VILLAINE

Ancien jardin de Cicé

56-MORBIHAN

22-CÔTESD’ARMOR

SAINT-BRIEUC

Type d’intervention : Étude

Domaine de la Tour de Cesson

1. Vue de la Tour comme fabrique du jardin d’agrément .Archives départementales des Côtes d’Armor 19FI378, fonds Lacombe.

2. Réemploi d’une porte de manoir breton comme décor du jardin d’agrément.

© A. Meslé, 2022.

Domaine de la Tour de Cesson, Saint-Brieuc, Côtes d’Armor, Bretagne, 13,7 hectares, propriété de la commune de SaintBrieuc, monument historique inscrit.

La Tour de Cesson, édifice militaire de grande ampleur, est édifiée de 1395 à 1407 par les ducs de Bretagne, dans le contexte des guerres de succession de Bretagne, puis démolie en 1598 sur ordre du roi de France, dans le contexte des guerres de religion qui l’oppose à la Ligue. Le promontoire face à la mer accueille des bastions défensifs (XVIII e siècle) et des chapelles (Saint Maurice et Notre Dame). À la Révolution, le terrain et la chapelle NotreDame sont vendus à Louis-François Le Meur (1798). Flaubert et Maxime du Camp y décrivent une excursion entre champs, falaises et mer dans Par les champs et par les grèves, écrit en 1847 et publié en 1881.

Grandes figures répertoriées

GLAIS-BIZOIN Alexandre (1800-1877), député

OLLITRAULT-DURESTE Eustache-Marie (1834-1919), président du Conseil général, neveu du précédent

COMBES Marius (1873-1930), entrepreneur de spectacles et gérant de la salle Wagram à Paris

-50 à 1395

Castrum romain et forteresse médiévale

1395-1407

Construction de la Tour par Jean IV Montfort

1598

Destruction de la Tour par édit d’Henri IV

1600-1789

Corps de garde et chapelle

1793-1798

Désaffection de la chapelle et acquisition par L.-F. Lemeur

1840

Première liste des Monuments historiques

1852-1858

Alexandre Glais-Bizoin fait l’acquisition des parcelles agricoles pour constituer un domaine résidentiel

Alexandre Glais-Bizoin aménage un manoir et son parc de style pittoresque dans un environnement marqué par la présence de la mer à 270°. À la mort d’Eustache Ollitrault-Dureste sans descendant, la propriété est acquise par Marius Combes (1924), propriétaire de la salle Wagram à Paris.

Occupé par l’armée allemande pendant la guerre, le site accueille un ensemble de constructions militaires du Mur de l’Atlantique (bunkers, tobrouks, château d’eau). Le domaine est habité jusque dans les années 1970, avant d’être progressivement abandonné par les héritiers. Squatté, dégradé, le manoir est victime d’un incendie accidentel le 25 janvier 2018, qui accélère une procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique : la Mairie décide en effet de racheter le domaine pour l’ouvrir au public, valoriser ce patrimoine historique, paysager et architectural et transmettre la mémoire du lieu.

ACTION MENÉE

Le jardin est étudié en 2022, alors que la Ville est en cours d’expropriation du domaine.

L’étude vise à défricher le site aux points de vue patrimoniaux et paysagers afin de nourrir le projet d’ouverture au public de la Mairie de Saint-Brieuc.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

3. Vue depuis la Tour Malakoff, belvédère néo-médiéval, vers 1855. Bernard Bègne, Région Bretagne, 2023.

4. Relevé du domaine © A. Meslé, 2022.

5. Situation du domaine de la Tour de Cesson, à l’extrémité du port du Légué, Saint-Brieuc. Visualisation 3D Google earth.

Aujourd’hui, le site est en mauvais état. Les parties les plus proches du manoir ont été entretenues jusqu’au début des années 2000, tandis que les espaces plus lointains sont largement recouverts d’un boisement et de strates basses qui masquent les parties maçonnées et les allées historiques.

Les intrusions ont entraîné des dégradations dont certaines irréparables (incendie du manoir).

Les vues sur le grand paysage sont obstruées et les parties agricoles en friche.

1877-1919

Le domaine devient la propriété d’Eustache

Ollitrault-Dureste

1888

Déclassement MH à la demande du propriétaire

1924

La propriété est acquise par Marius Combes

1926

Inscription ISMH

1942-1944

Bunkers allemands

1982

Décès de la dernière propriétaire occupante

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Le domaine de la Tour de Cesson a fait l’objet de quelques études au XIXe siècle par les sociétés locales d’archéologie et d’histoire.

La Tour a été étudiée par Mérimée et classée dès 1840 comme monument historique. Cependant, les sources sont rares sur le domaine.

Les archives notariales (Côtes-d’Armor) et municipales (Saint-Brieuc) permettent de reconstituer une partie de la chronologie du site.

Les archives de la Défense (Vincennes) donnent des indications sur les systèmes défensifs du Mur de l’Atlantique.

Les archives privées n’ont pas encore été explorées mais font l’objet de discussions entre Saint-Brieuc et les familles expropriées.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

6. Vue d’oiseau du domaine, manoir et tour médiévale dans les années 1970. Archives départementales 16FI5025.

7. Relevé du paysage pseudo médiéval élaboré sur le flanc nord, entre faux murs crénelés et larges espaces ouverts Carte postale Hamonic, Archives départementales, entre 1898 et 1903, rehauts © A. Meslé, 2022.

8. Vue du faux mur médiéval et d’un chemin, depuis la rue du Légué. Photographie Henri Deneux (1874-1969), base Photographies, référence APDNX10071, rehauts © A. Meslé, 2022.

9. Statue de la Vierge au sol.

A. Meslé, 2022.

L’étude se définit comme un essai d’exploration paysagère et patrimoniale en utilisant la boîte à outils pluridisciplinaires du master JHPP. L’étude entend répondre à la question pratique et esthétique de comment reconstituer l’histoire du site et notamment celle de la composition paysagère d’un parc bourgeois au XIXe siècle. À travers cette histoire, il s’agit d’interroger sur les modalités de mise en récit d’un espace composite, militaire et résidentiel, pour en renouveler l’histoire et faciliter son appropriation dans le contexte des usages contemporains.

2004

Création site Natura 2000

Baie de Saint-Brieuc Est

2017-2022

Expropriation par la Mairie de Saint-Brieuc

2018

Incendie accidentel le 25

janvier, destruction du manoir

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’équipe municipale a engagé une phase de concertation sur le devenir du site de décembre 2022 à mai 2023. L’étude a été versée comme principale source documentaire dans le dossier de la concertation. L’auteur est associé au Conseil scientifique, qui oriente les études complémentaires et consolide les connaissances sur le site. Le projet d’ouverture au public est en cours de construction par la municipalité.

Des visites guidées sur une partie restreinte du site sont organisées au cours de l’année.

Un dossier de l’Inventaire régional est réalisé en 2023 (numéro de dossier IA22133647).

10. Hypothèses de structure d’un parc pittoresque, plan imaginaire d’un état de la fin du XIXe siècle.

© A. Meslé, 2022.

Meslé

Centre-Val de Loire

45-LOIRET-Meung-sur-Loire, Jardin du château, 2013-2014

36-INDRE, Valençay, La grande perspective du Domaine de Valençay, 20142016

28-EURE-ET-LOIRE-Dreux, Domaine royal de Dreux, 2022

37-INDRE-ET-LOIRE-Amboise, Jardin du château d’Amboise, 2022

Domaine Royal de Dreux

Chapelle Royale de Dreux Escorpain

Château de Meung-sur-Loire

Château de Talcy

Domaine de Chambord

Parc du Petit Bois

Parc des Grandes-Bosses

Jardin botanique de Tours

Les Prébendes d’Oé

Villandry

Parc du château d’Azay-le-Rideau Le Breuil

Parc de Richelieu

Jardins de la région Centre

Domaine de Saint-Jean

Château de Courbanton

Château de Marchéval

Parc du château de Chaumont-sur-Loire

Château d’Amboise

Parc de Lacroix

Château de Valençay

Château d’Azay-le-Ferron

Argentomagnus

MEUNG-SUR-LOIRE

2013-2014

Type d’intervention : Étude

GRANDES DATES CONNUES

Le château, construit pour une majeure partie entre le XIIe et le XVIe s., est transformé et modernisé au cours du XVIIIe s. Les aménagements antérieurs au XVIIIe s., sont inconnus à ce jour. A partir de 1706, les abords du château, sont constitués par différents parterres géométriques sur plusieurs niveaux. Ces jardins sont encadrés par un bois structuré par des allées régulières qui desservent différentes salles de verdure dessinées dans l’esprit du répertoire de l’architecte PierreContant d’Ivry.

Jardin du château de Meung-sur-Loire

Région Centre-Val-de-Loire. 7 hectares. Privé et ouvert au public. Château et dépendances inscrits et classés au titre des MH, parc est classé au titre des sites depuis 1942. 2 jardiniers à temps plein.

Grandes figures répertoriées

JARENTE de LA BRUYERE Louis-Sixtus de (1706-1788)

LE CAMUS Louis-Denis (1715 ?-1786 ?) ?

CHOISEUL Duc de (1719-1785)

MARIGNY Marquis de (1727-1781)

DELILLE Jacques (1738-1813), Abbé

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Les jardins ont complètement disparu lors de la Révolution et n’ont pas été restaurés. Une grande prairie a remplacé les anciens parterres. Les anciens terrassements se devinent encore au pied du château. Le tracé des allées dans le bois est très simple et ne correspond pas à celui du XVIIIe siècle. Le lit des deux rivières artificielles se devine encore dans le bois. Le parc et les jardins ont été réalisés avec ingéniosité pour les faire paraître plus grands, en intégrant l’environnement exceptionnel (jardins en terrasse qui dominent la vallée de la Loire, saut-de-loup qui poursuit le parc dans la campagne environnante dans la perspective du château).

ACTION MENÉE

L’étude historique du jardin a été menée dans le cadre d’un mémoire de recherche sous la direction de Christophe Morin à l’Université de Tours. Aucune étude du jardin n’a été menée avant à l’exception d’une étude du château réalisée en 1908 par un ancien avocat. L’acquisition du site par la famille Lelevé en 2010 et son projet de restaurer les jardins ont motivé la réalisation de cette étude, inscrite comme un préalable à leur réflexion. Ce travail a été mené entre septembre 2013 et juin 2014.

1. Pelouses qui encadrent la façade du château à la place des anciens parterres, 2013.

2. Jeux de topographie étonnants qui traduisent l’emplacement d’un ancien jardin encaissé qui contenait différents parterres et un bassin, 2013.

3. Ancienne terrasse dominant la Loire masquée par un rideau d’arbres, 2014.

À cette structure régulière, l’évêque Jarente (ministre de la feuille et des économats) associe au cours des années 1770, le style anglo-chinois en vogue, en aménageant deux rivières artificielles alimentées par une machine des frères Périer. Plusieurs constructions s’élevaient dans le parc: un pavillon belvédère construit av. 1773 dans un style mixte associant architecture classique et orientale-chinoise, comme le soulève l’étude de Martine Ramat. Aujourd’hui, en très mauvais état de conservation, il présente une rare élégance et une excellente stéréotomie.

Le site perd sa cohérence au cours des XIXe et XXe siècles. Les rivières disparaissent suite à la vente de la machine hydraulique, les jardins sur la terrasse sont détruits pendant la Révolution remplacés par un vignoble avant d’être transformé en simples pelouses.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Une partie du fonds des archives départementales du Loiret a brûlé lors d’un incendie en 1940 et le fonds des archives diocésaines était inaccessible car non trié. Plusieurs documents ont toutefois été très bénéfiques à ce travail dont le Plan, depuis Orléans jusqu’à Tavers, […] daté de 1773, deux gravures de Michel Campion datées de 1773 ainsi qu’un contre-inventaire et un procès-verbal établis en 1790 après la saisie des biens du clergé.

L’étude de Marcel Charroy, Étude historique sur le château de Meung, publiée à Orléans chez A. Gout en 1908 a également permis de mettre en lumière des sources disparues.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Au travers la réalisation du diagnostic historique, il s’agissait de connaître l’aspect des jardins avant leur destruction et la chronologie de leur création. Il s’agissait d’établir un descriptif et une analyse du pavillon belvédère, en très mauvais état de conservation, afin de motiver des études plus complètes sur cet édifice, par les services de la DRAC, en vue de sa restauration.

2017 : relevés topographiques réalisés au LIDAR qui attestent de la véracité du plan du jardin en 1773.

2022 : étude architecturale sur le belvédère et un autre pavillon du jardin réalisée par le cabinet de Martine Ramat en vue de restaurer les bâtiments.

2023-2024 : étude paysagère pour restaurer les jardins aux abords du château en cours de réalisation par Denis Mirallié.

4. Pavillon-belvédère en très mauvais état de conservation, 2013.

5. Les jardins sur différents niveaux mettent en valeur les façades du château, 1773. DR.

6. Le site tire partie de sa situation privilégiée en bord de Loire, 1773. DR. 7. Escalier suspendu du belvédère qui témoigne d’une excellente stéréotomie, 2017. ©C.Marty.

VALENÇAY

2014-2016

Type d’intervention :

Étude historique et paysagère

Création/maîtrise d’œuvre

La Grande Perspective du Domaine de Valençay

Création d’un jardin éphémère : « Rêve de jardins, rêve de concepteurs »

1. Le jardin et le paysage de la vallée du Nahon.

© P. Holley, 2020.

2. Vue du jardin à vol d’oiseau.

© A. Monteil, 2023.

3. La rigueur du tracé.

© A. Monteil, 2023.

Le Domaine du château de Valençay se situe en Région Centre Val-de-Loire, dans le département de l’Indre.

D’une superficie de 53 hectares, propriété de la Commune de Valençay et du Département de l’Indre, il est géré par un syndicat mixte.

Le château et son parc font l’objet de protections au titre des Monuments historiques. Si sa présence est attestée dès le XIII e siècle, le domaine se transforme en profondeur avec la famille d’Estampe à partir du XV e siècle.

Mais le plus célèbre des propriétaires est Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord qui en fait l’acquisition en 1803. Sous son impulsion, de grands travaux sont réalisés. Dans le parc, de nombreuses fabriques voient ainsi le jour.

À noter, Édouard André et son fils interviennent en 1910 pour l’aménagement de l’Avant-cour d’honneur.

Grandes figures répertoriées

LEGENDRE DE VILLEMORIN P hilippe Charles (1717-1789), Fermier Général

TALLEYRAND-PÉRIGORD Charles-Maurice de (1754-1838) , propriétaire

ANDRÉ Édouard (1840-1911), paysagiste

ANDR É René-Édouard (1867-1942), paysagiste

1803

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord en fait l’acquisition

1765

Achat du Domaine par Philippe Charles Legendre de Villemorin (Création du parc à l’anglaise avec plantation de nombreux arbres et une modification majeure du château. Le Paysage de la vallée du Nahon devient une composante du parc)

1838

Legs du domaine au petit fils de Talleyrand, Napoléon-Louis qui poursuit l’aménagement du parc

1997

Vente du domaine par M. Morel, à un groupement dont le Syndicat Mixte du château de Valencay est aujourd’hui l’héritier

Mission d’étude historique et paysagère du domaine (MALET N., Valençay à la recherche de son paysage, Mémoire de fin d’études, Master II «Jardins historiques, Paysage et Patrimoine», École nationale supérieure d’Architecture de Versailles et Université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2014, 138p.) : 2014-2015.

Le dossier d’étude a permis d’apporter un éclairage nouveau sur le parc, son évolution et ses enjeux de préservation à court, moyen et long terme. À la suite de cette étude est né le projet de création d’un jardin. L’objectif était de mettre en avant la Grande Perspective du domaine pour restaurer l’équilibre « château / parc », donner ainsi à voir le parc dans son ensemble et entamer des réflexions sur sa gestion à long terme.

Mission de maîtrise d’œuvre pour la création du jardin éphémère au niveau de la Grande Perspective du domaine (Atelier Passages, Valençay, Création d’un jardin éphémère sur la parcelle dite du « Parterre » : La Grande Perspective du Parc, Dossier de maîtrise d’œuvre, Archives de l’entreprise, Bourges, 2015, 55p.) : « Rêve de jardins, rêve de concepteurs» est un jardin contemporain qui s’inspire de l’aquarelle dite de Gaignières de 1705.

Conception : 2015. Chantier : printemps 2016. Superficie du projet : 1.5 hectare. Des entreprises locales sont sélectionnées pour mettre à l’honneur les savoir-faire du territoire : Maîtrise d’œuvre Atelier

Passages / Noémie Malet (Bourges), Entreprise de terrassement Millet et Fils (Vierzon), Production des vivaces ESAT (Levroux), Rosiers André Eve (Pithiviers), Armatures métalliques des rosiers Sofeval (Valençay), Plantations les jardiniers du domaine.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

4. Début du chantier

© F. Chauffeteau, avril 2016.

5. Inauguration.

© F. Chauffeteau, mai 2016.

6. Évolution du jardin

© F. Chauffeteau, juillet 2016.

7. Ouverture au public.

© F. Chauffeteau, août 2016.

Dans les années 2000, la parcelle dite du « Parterre » est occupée par un damier de jachère fleurie. En 2014, il est vieillissant et la question du devenir de la parcelle se pose. La proposition est alors de créer un jardin qui pourrait faire le pont entre l’histoire du lieu et « aujourd’hui » : dessin du XVIIIe siècle et aménagement du XXIe siècle.

Le jardin régulier est conservé, mais sa composition est repensée : allée en gazon, broderies de buis transformées en broderies de pierre au motif simplifié, tapis de gazon modifié en prairie fleurie ou encore topiaires remplacées par des rosiers.

Ce travail de création se base sur l’aquarelle dite de Gaignières (Vue du chasteau de Valençay, à quatre lieues de Menetou sur Cher, Collection Roger de Gaignières, Bibliothèque Nationale de France, 1705) la plus ancienne représentation connue du domaine.

Elle représente un jardin régulier qui se déploie au-devant de la façade ouest du château.

Ce jardin a-t-il existé ? Pour l’instant, aucun indice ne nous permet de répondre à cette question.

Ce document n’en demeure pas moins la première représentation connue du parc et le rêve d’un concepteur du début du XVIIIe siècle. Pour les plantations, notamment celles des rosiers, les listes des végétaux présents dans le parc au XIXe siècle (Note sur les travaux et parc de Valençay, Archives départementales de l’Indre, AD36 66J713, 1845) ont servi de base de travail.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Outre les problématiques intrinsèques à tout jardin (entretien, besoin en eau, réchauffement climatique, etc…), deux questions se sont posées pour cette création :

Qu’est-ce qu’un jardin historique ?

Une création humaine. Un lieu où chaque concepteur met son rêve dans le rêve de son prédécesseur. Une continuité temporelle et territoriale, mais aussi un lieu de création qui se réinvente, se complète, s’adapte.

Comment intervenir sans endommager l’existant ?

Un travail du sol superficiel a été réalisé pour faire en sorte que ce jardin ne soit qu’un rêve qui puisse disparaître en ne laissant que peu de traces. 8. La légèreté des fleurs.

© L. Bruneau, 2023.

9. évolution du jardin.

© P. Holley, mai 2020.

10. Plan de plantations.

© N. Malet Atelier Passages.

11. Esquisse du projet.

© N. Malet Atelier

Depuis sa création, d’autres sont venus mettre leurs rêves dans ce rêve comme le Syndicat des vins de Valençay avec de la vigne ou Mme Cassin avec de nouvelles vivaces à fleurs.

Aujourd’hui grâce aux jardiniers, sous la direction de Stéphane Duhamel, le jardin est un doux mélange entre plantes d’ornement et plantes sauvages, un équilibre trouvé entre le travail des hommes et les surprises de la nature.

DREUX

Type d’intervention : Étude

Domaine royal de Dreux

Domaine royal de Dreux (propriété de la fondation Saint-Louis depuis 1974), Dreux, région Centre-Val de Loire, 6 hectares, privé, l’ensemble est classé Monument historique en 1977. 2 jardiniers.

Grandes figures répertoriées

LEFRANC Pierre-Bernard (1795-1856) est sollicité dès l’avènement de la monarchie de Juillet pour l’aménagement des jardins.

Olivier de BAZELAIRE (1914-2001), architecte qui se cantonne à un entretien de surface des jardins.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Dominant la ville, le domaine de la Chapelle Royale de Dreux a belle allure. Le parti pris de la gestion des jardins depuis la seconde moitié de XXe siècle, accompagne dans une certaine harmonie le caractère paisible du site. Son aspect boisé se révèle être un poumon de verdure au sein d’un espace densément bâti. La partie qui entoure la chapelle est ouverte au public. L’autre partie reliée à la première par un pont, n’est accessible qu’occasionnellement. Telle une vigie, la situation panoramique des jardins invite à l’observation des vastes étendues drouaises alentour. Située au sommet d’une colline calcaire, la végétation s’est bon gré mal gré adaptée au caractère très asséchant du sol. En fait, les jardins du domaine présentent les caractéristiques de tant de parcs paysagers soigneusement aménagés au XIXe siècle mais qui ont vieilli ou fait l’objet de modifications inadéquates. L’esprit du lieu est toujours là mais une réflexion devrait être conduite pour le ré-enchanter.

1. Lithographie représentant la famille d’Orléans se promenant dans les jardins paysagers de la chapelle royale de Dreux, XIXe siècle. ©fondation Saint-Louis.

2. Vue aérienne du jardin de la chapelle depuis les remparts occidentaux. ©fondation Saint-Louis.

3. Vue du jardin de la chapelle depuis une de ses allées. ©J.-L. Sureau.

Nanti d’un important patrimoine foncier, le duc d’Orléans, Louis-Philippe, futur roi des Français, prend possession à Dreux d’une nécropole familiale qu’il va agrandir et embellir à partir de 1821

Dès son accession au trône en 1830, le roi fait appel à son architecte PierreBernard Lefranc pour transformer la chapelle sépulcrale dans un style néo-gothique, que sa mère avait déjà modifiée, et dessiner les jardins. En parfait anglophile, c’est dans un style paysager que Louis-Philippe commandera à l’architecte des jardins, lesquels s’épanouiront tout autour de la chapelle et au-delà.

À partir de 1951, Henri d’Orléans, comte de Paris à la tête de la maison d’Orléans, fait appel à l’architecte Olivier de Bazelaire pour remettre en état un domaine dont l’affadissement après des années d’entretien sommaire, est patent.

Les jardins portent aujourd’hui les stigmates de la tempête de 1999

ACTION MENÉE

Des pistes de réflexion sur la valorisation des jardins sont en germe. Un inventaire et un diagnostic de l’état sanitaire et mécaniques des essences est à mener. Le jardin septentrional ouvre exceptionnellement ses portes lors de la rencontre des Naturalies et le festival Au fil des siècles qui se tient à la mi-juillet depuis 2023. Environ 14 000 visiteurs/an.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Fonds privé de la Maison de France : CP 300 API 2144, pièce 1.

Jean- Louis SUREAU, Les jardins de la chapelle royale de Dreux. Histoire et description, mémoire de fin d’études, DESS Jardins historiques, Patrimoine et Paysage, ÉNSA Versailles, 2005.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

La primauté du monument funéraire sur les jardins, associée à une attention déficiente d’une manière générale aux jardins irréguliers ou paysagers, n’a certes pas contribué à en apprécier leur juste valeur. Ce constat a maintenu le parc dans un état de somnolence qu’il s’agit de redynamiser.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Si l’entretien courant des jardins a toujours été assuré, tout particulièrement dans la partie méridionale accessible au public, le boisement a prématurément vieilli. Les essences nobles souffrent tandis que les invasives prospèrent. La définition d’un programme global de requalification des jardins serait assurément utile. La sensibilisation à ce sujet progresse ; en témoigne la création avec succès d’une fête des jardins depuis 2006. L’idée consiste à attirer l’attention sur l’intérêt historique de ce parc romantique qui s’intègre parfaitement dans une histoire des jardins en France de la première moitié du XIXe siècle.

4. Vue des vestiges du second jardin paysager. ©J.-L. Sureau.

5. Projet d’agrandissement de la chapelle de Dreux dessiné par P.-B. Lefranc, 1839. ©fondation Saint-Louis.

Alexis Feulvarc’h alexis.feulvarch@hotmail.com

Jean-Louis Sureau sureau2837@gmail.com

6. Rencontre des Naturalies dans les allées du second jardin. ©fondation Saint-Louis.

Jardin du Château royal d’Amboise

Jardin du château royal d’Amboise (propriété de la fondation Saint-Louis depuis 1974), Amboise, région Centre-Val de Loire, 5 hectares, privé, l’ensemble est classé Monument historique en 1840 (château, jardin, parc, douves), site inscrit en 1942 englobant les abords, et inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des paysages culturels vivants en 2000. L’ancienne place fortifiée de 2 hectares est délimitée de remparts (partie accessible aux visiteurs) .

4 jardiniers.

Type d’intervention : Requalification

1. Vue de l’aile Louis XII depuis le parc paysager au temps de la maison d’Orléans. Peinture de Gustave Noël, s.d. © fondation Saint-Louis.

2. Le château d’Amboise vu du côté de la ville. À droite le couvert arboré a envahi le parc paysager, vers 1950. Coll. privée A. Feulvarc’h.

3. Vue du périmètre de l’ancien jardin « pacellien » en front de Loire, état en 2005. ©A. Feulvarc’h.

4. Château d’Amboise vu du côté de la Loire. Gravure de Du Cerceau.

Grandes figures répertoriées

DA MERCOGLIANO Pacello, moine-jardinier napolitain travaille à la création d’un jardin dont le dessin général axé sur le nouveau logis royal édifié par Louis XII, fera florès dans la conception future des jardins français et d’Europe. Son attrait est tel qu’il suscite l’extension des appartements royaux à la Renaissance.

LEFRANC Pierre-Bernard, architecte du roi Louis-Philippe, a dessiné le plan du parc paysager vers 1830-1840.

GUILLOT Jean-Bernard, paysagiste et SUREAU Jean-Louis, secrétaire général de la fondation Saint-Louis (fin des années 1990).

KORAÏCHI Rachid, artiste plasticien, créateur du Jardin d’Orient en 2005.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

C’est en contrebas d’un plan incliné de coteau dominant le grand paysage, que le caractère dégagé du jardin haussé des hauts murs de remparts s’offre d’emblée à la vue. En forme d’amphithéâtre de verdure, les pentes et gradins aux doux modelés et aux feuillages persistants, se déclinent en autant de petites promenades intimistes que de vues plongeantes sur la Loire et sa vallée. Ici, le jardin de Naples dont la conception récente tend à renforcer les contours perceptibles du jardin « pacellien » encore lisibles. L’exploitation de ces traces a été d’autant plus évidente que l’implantation de ce jardin d’inspiration italienne témoignait d’une sensibilité nouvelle au paysage (ouverture sur l’extérieur) et à l’harmonie d’ensemble (réglage du jardin sur le logis). Là, le parc dont la contemporanéité est l’héritage du jardin à l’anglaise aménagé aux XVIIIe et XIXe siècles.

Création à la fin du XVe - début XVI e siècle d’un jardin sur le flanc nord du coteau face à la Loire, dans l’axe de l’aile en retour d’équerre du logis royal, l’actuelle aile LouisXII.

Création d’un parc paysager vers 1840. Depuis la fin des années 1990, requalification du jardin (Jardin de Naples), du parc et des abords.

2005 : création du Jardin d’Orient (jardincimetière), sur les bases d’un cimetière musulman qui servit de lieu d’inhumation entre 1848 et 1852, à 25 compagnons et familiers d’Abd el-Kader.

ACTION MENÉE

Dès 1950, Henri d’Orléans, comte de Paris (1908-1999), veut faire du château d’Amboise un haut lieu touristique et culturel. Labellisations LPO en 2016 et Jardin remarquable en 2017. Conservatoire du mûrier depuis 2022. Le château et ses jardins (intérieur des remparts) sont ouverts au public tous les jours de l’année (env. 400 000 visiteurs/an). Manifestations des Rendez-vous aux jardins organisées tous les ans durant 2 jours en juin.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

J. ANDROUET DU CERCEAU, Les plus Excellents Bastiments de France, Paris, éd. commentée par David THOMSON, traduit de l’anglais par C. LUDET, Paris, éd. Sand et Conti, 1988, (éd. originelle 1579, tome II).

Fonds privé de la Maison de France : 300 API 2299.

J.-P. BABELON, Le Château d’Amboise, Arles, éd. Actes Sud, 2004.

A. FEULVARC’H, Les jardins du Château d’Amboise : Histoire et mémoire, compte rendu de stage, DESS Jardins historiques, Patrimoine et Paysage, ÉNSA Versailles, 2004.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Engagé à la fin des années 1990, le processus de « requalification » des jardins du Château d’Amboise se déroule progressivement depuis plus de 20 ans en veillant à ancrer les jardins dans la contemporanéité et ne pas pasticher les plans anciens. Sa conception répond à la fonction actuelle du jardin du Château (accompagnement à la narration historique du monument), à la nécessité d’y recevoir des milliers de visiteurs, à leur offrir des espaces libres d’accès et sans contraintes. Enfin, l’acquisition par la Fondation de parcelles jouxtant la propriété vise à renforcer la gestion paysagère et de fait la note champêtre des lieux.

Une brochure consacrée aux jardins du Château est distribuée aux visiteurs depuis 2018 (langues française et anglaise).

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Mise en place d’une irrigation mécanisée et contrôlée (dose d’irrigation au plus juste afin d’éviter les pertes d’eau). Face à la récurrence des périodes de sécheresse, des réflexions autour de nouvelles pratiques horticoles pour une gestion responsables des ressources, deviennent impérieuses. Aussi une phase d’expérimentation dans les carrés du jardin de Naples va-t-elle faire se rencontrer les potentialités vitales de végétaux adaptés, du sol et d’ardoises pilées. Zéro- phyto. Une grande attention est apportée à la protection des oiseaux et des petits mammifères.

Alexis Feulvarc’h alexis.feulvarch@hotmail.com

Jean-Louis Sureau sureau2837@gmail.com

5. Plan général du château d’Amboise et de ses jardins par P.-B. Lefranc, vers 1840.

6. Situation du château d’Amboise, plan topographique. Dessin de A. Feulvarc’h.

7. Aménagement en 2005 de la partie orientale de l’ancien jardin « pacellien ». ©A.Feulvarc’h. 7

- HAUTE-CORSE, Brando, La Marmoraggia, 2005-2023 20 - HAUTE-CORSE, Aregno, Jardin d’i Monti, 2020-2024 20 - HAUTE-CORSE, Les orangeries de Balagne, 2020-2024 20 - HAUTE-CORSE, Montegrosso, Jardin de Costa, 2020-2024

- HAUTE-CORSE, Cateri, Jardin du couvent de Marcassu, 2023

Les orangeries de la Balagne

La Marmoraggia

Jardin d’I Monti

Jardin du couvent de Marcassu

Jardin de Costa

2B-HAUTE-CORSE

2A-CORSE-DU-SUD

BRANDO

2005-2023

Type d’intervention :

Étude historique, médiation, publication

1. Abri et peinture murale, point sommital, 2005.

2. Cabane primitive, étage intermédiaire est, 2006.

3. Escalier nord-est., 2007.

©YF. Cranga

4. Vue extérieure de la grotte de Brando, Paul Mathieu Novellini, L’Illustration européenne, 42, 22/07/1888, p. 668 (repro. auteur).

La Marmoraggia

La Marmoraggia, Brando, Haute-Corse, Corse, 1 ha, propriété privée, aucune protection, pas de jardinier.

Domaine aménagé à partir de 1840 et jusqu’en 1870 aux abords d’une grotte naturelle, au lieu-dit Marmoraggia. Parcours ascensionnel et abrupt émaillé d’inscriptions et de sentences vers la grotte et le pavillon de La Favorita. Une rotonde aux peintures murales énigmatiques clôt le parcours en partie dominante et en surplomb de la grotte. Une flore locale se mêle aux nombreux apports de végétaux exogènes.

Grandes figures répertoriées

FERDINANDI Philippe (1789-1870), officier du Génie à la retraite, propriétaire et concepteur

GREGOROVIUS Ferdinand (1821-1891), historien allemand, visiteur

CONRAD Marcelle (1897-1990), botaniste

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Suite au décès du concepteur, seule la grotte a focalisé l’attention des visiteurs. S’en est suivi un lent dépérissement du domaine dont l’absence d’entretien et les accidents climatiques ont eu graduellement raison. Hormis les nombreuses structures solidement bâties (pavillons, murs de soutènement et de clôture, restanques, escaliers, abris, …) et la structuration des cheminements, le domaine est aujourd’hui à l’état de vestige archéologique. La protection envisagée lors du pré-inventaire n’a malheureusement jamais été relayée. La nécessité est pourtant bien présente de préserver ce maillon essentiel de l’art des jardins corses.

Étude historique et médiation, publication.

Aménagé au XIXe siècle, ce domaine s’affilie en toute légitimité au corpus des jardins historiques. Malgré son abandon progressif et un retour graduel à un état naturel, il est l’illustration d’un art des jardins spécifique à la Corse et que l’on a longtemps méconnu, voire occulté. Au gré d’une reconnaissance désormais acquise et des recherches qui ont notablement progressé, la protection du domaine devrait maintenant intervenir.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cadastre de 1860 (AD Haute-Corse, Bastia).

Ferdinand GREGOROVIUS, Voyage en Corse (été 1852), éd. Lacour, Nîmes, reprint 1883, p. 111-116.

Napoléon DOUMET-ADANSON, «Une semaine d’herborisation en Corse», dans Annales de la Société d’horticulture et de botanique de l’Hérault, tome V, 1865, p. 213-214.

Laurence LORENZI, «De l’usage des images dans l’art des jardins corses», dans Cahier d’anthropologie, 3, 1996, p. 11-19.

Laurence LORENZI, « Des parcs et des jardins en Corse », dans Encyclopaedia Corsicae, 2, éd. Dumane, 2004, p. 160-169.

Yves et Marie-Françoise CRANGA, « Le domaine de la grotte de Brando : une singularité de l’art des jardins corses », dans Polia, Revue de l’art des jardins, n°8, 11/2007, p. 11-23.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

S’il est désormais acquis à l’art des jardins corses, le domaine de Brando peine encore à s’imposer. Néanmoins abordé lors d’un récent colloque de l’Université de Corte (automne 2023), il n’aura fait que confirmer un intérêt historique ne pouvant en rien se démentir. Les nombreux vestiges qui émaillent son territoire montrent la nécessité d’une offensive amorce de préservation. 7

5. Escalier d’accès à la villa, 2007. ©YF. Cranga. 6. Inscription (abri nord), 2006. ©YF Cranga. 7. Villa La Favorita, 2007. ©YF. Cranga. 8. Vue d’ensemble du site vers l’ouest, 2007 ©YF. Cranga

9. Intérieur de la grotte, P. Delegrange, Le Monde Illustré, 444, 14/10/1865, p. 248.

Yves Cranga yves.cranga@orange.fr

10. Pavillon du gardien, P. Delegrange, Le Monde Illustré, 444, 14/10/1865, p. 248. 11. Plan cadastral, 1860, A.D. Haute-Corse, Bastia.

AREGNO

2020- 2024

Jardin d’I Monti

Jardin d’I Monti, situé dans la commune d’Aregno, Corse, propriété privée, surface de 3730m 2 , aucune protection.

Construction dans le courant du XIX e siècle par Henry Franceschini, négociant, habitant d’Aregno.

Débroussaillage par pacage de troupeau.

Grandes figures répertoriées

FRANCESCHINI Henry, constructeur du jardin.

ACTION MENÉE

Type d’intervention : Étude

1. Vue d’ensemble d’I Monti.

©NikoNobrain, fév. 2017.

2. Six grands niveaux de terrasses organisent le dénivelé de 16 m.

©NikoNobrain, fév. 2017

3. Canalisation en tuile adossée au mur de soutènement des terrasses.

©S. Garrone, nov. 2022.

Étude dans le cadre d’une thèse en histoire intitulée « Entre utilité, prestige et agrément, les « orangeries nouvelles » de Balagne au XIXe siècle (Corse)» et dirigée par A.M. Graziani, UMR LISA, ICPP, université de Corse.

Dates de l’action menée : 2020-2024.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Situé en plein maquis, I Monti se singularise par ses très hauts murs d’enceinte de plus de 4 m. Six niveaux de terrasses aménagent l’importante déclivité du terrain. Afin de multiplier les situations d’abri, deux terrasses ont été encloses, les murs protégeant les agrumes non seulement du vent, mais surtout en leur rétrocédant la chaleur du soleil lors des nuits hivernales. Malgré l’abandon du jardin depuis les années 1980, les structures du jardin d’I Monti sont encore en très bon état, mais les deux sources qui alimentaient le réseau d’irrigation montrent des signes de faiblesse.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cadastre napoléonien, 1872.

Laetizia CASTELLANI, La Balagne rurale : économie et société de la fin de l’époque moderne à la fin du XIXe siècle : «entre tradition et modernité», 2011, t. I, p.164.

1850

Henry Franceschini reçoit la mention spéciale de l’arrondissement pour le développement de la culture des agrumes.

1872

Date gravée à l’entrée du jardin.

4. Les hauts murs ont été surélevés.

©S. Garrone, avr. 2021.

5. Ruche dans le mur d’enceinte, avr. 2021

©S. Garrone, avr. 2021.

6. Détail d’une articulation entre mur de soutènement et enceinte.

©S. Garrone, nov. 2022.

7. Bassin situé sur la planche la plus haute

©S. Garrone, juin 2016.

8. Piazzetta enclose au centre du jardin.

©A. Salvaudon, fév. 2017.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’analyse croisée des archives avec les relevés a pour but de déterminer une chronologie de l’élaboration du jardin, des travaux de construction, des plantations et de son fonctionnement afin de l’intégrer dans le corpus des orangeries analysées au sein du doctorat.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Les tentatives de classement initiées par la direction du patrimoine de la Collectivité de Corse n’ont pu aboutir. Le jardin est à l’abandon, mais ouvert au pâturage pour éviter la reprise de maquis.

2020-2024

Type d’intervention : Étude

Les orangeries de Balagne

En Corse, où le patrimoine militaire a une importance remarquable, le passant pourrait se méprendre en pensant qu’il y a là quelque citadelle ou petit fort ruiné (fig.1). Ces murailles sont les vestiges de jardins autrefois dédiés à la culture des agrumes. Situés parfois loin des villages, non adossés à des maisons d’habitations, ils se caractérisent par une enceinte de hauts murs et par des systèmes hydrauliques d’une grande variété et parfois complexes.

Les «orangeries nouvelles» corses

PROBLÉMATIQUE

ABORDÉE

Contexte historique et culturel des orangeries, leur émergence et leur spécificité au sein du mouvement agricole corse. Les caractéristiques architecturales et les diverses adaptations de ces structures, révélant leur intégration unique dans le paysage de Balagne. Quelques exemples de jardins illustrant « le boom du cédrat » qui a profondément modifié les structures des orangeries balanines.

Les agronomes du XIXe siècle, ont désigné sous le terme « d’orangeries nouvelles », tous les jardins dédiés à la culture des agrumes. Celles de Balagne sont qualifiées de « colosses » par J. Buisson, rapporteur de l’exposition agricole d’Ajaccio en 1865. Les orangeries balanines ont des caractéristiques spécifiques. Détruites ou tombées à l’abandon pour une immense partie d’entre elles (80%), elles sont parfois encore désignées sous le terme d’« orangerie ». De rares témoins les qualifient de «jardin typiquement balanin». Elles se distinguent de l’ortu, jardin vivrier, et du giardinu, plus vaste, qui recouvre la notion de jardin d’agrément. Le terme d’accintu est plus usité dans le cirque d’Aregno (Catteri, Aregno, Pigna, Corbara et Algajola), on croise aussi celui de ricintu (Aregno). À Santa-Reparata-di-Balagna, c’est orti chjosi a muraglione qui domine, on peut relever des mentions de serratu ou encore à l’avverde.

Locatisation et datation

L’inventaire, réalisé recense plus d’une centaine d’orangeries (116) situées sur la frange littorale de la Balagne ; de Calenzana à Palasca en passant par les villages du piémont comme Muro ou Speloncato. Plus de la moitié des orti chjosi a muraglione se situent autour d’Ile-Rousse (65%).

Les communes de Monticello, Santa-Reparata-di-Balagna et Corbara, abritent chacune environ un sixième des jardins. La densité moyenne des accinti y est d’environ 2 par km2, à l’Ile-Rousse où elle s’élève à plus de 7 par km2, où ils forment de véritables quartiers (fig.7).

1. I Monti à Aregno, perdus dans le maquis, certains accinti peuvent prendre des allures de petit fort.

2. Vue sur le casellu et la distribution intérieure du jardin d’I Monti, Aregno.

3. I Monti, Aregno; L’enceinte escalade les chaos granitiques. Elle est partiellement enduite. 1, 2, 3. ©N. Mothertexture, fév.2017.

Les relevés des orangeries érigées au XIXe s montrent que celles de Calvi sont anciennes, avec la première à Roncu datant du milieu du XVIIIe s., (cf. plans de la ville de 1768 et 1775).

Les orangeries de l’Arcangiatella et du Renajo, semblent être de la même période.

En Balagne, le cadastre a été établi en deux temps: en 1850 pour Calvi et ses alentours, et dans les années 1870 pour le reste de la région.

Dès 1850, les orangeries de Calvi étaient déjà toutes établies. À Lumio, à quelques kilomètres de là, seulement la moitié avait été construite, et à Montemaggiore, juste un quart.

Hypothèse d’une vague de construction d’orangeries dans la seconde moitié du XIXe s., liée au développement du commerce des agrumes.

Les facteurs de développement

Le XIXe s., Â ge d’or du commerce des agrumes en Corse, avec une croissance soutenue dès les années 1820 grâce à la vente de citrons et de cédrats. À partir des années 1860, la production du cédrat connait une augmentation spectaculaire. En 1880, la Corse devient le premier producteur mondial.

En 1855, la maladie de la gommose arrive en Italie du Nord et dévaste les citronniers et les cédratiers des côtes ligure et toscane. Les confiseurs italiens se rabattent sur la production corse. Le cédrat (Citrus medica

L. var. Corsican) est apprécié en raison de sa douceur. Confit, il est indispensable aux gâteaux traditionnels de Noël tels que le panettone, le plum-pudding, ou le christstollen.

La vente de ce fruit pouvait rapporter jusqu’à 250 fr. par pied. Dès lors, tous vont se mettre à planter des cédratiers. Cette culture connait un engouement d’autant plus important qu’au même moment le phyloxera fait des ravages les vignes et que l’île s’enfonce peu à peu dans une crise agricole.

Typologie

Lorsqu'on les découvre au détour d'un sentier, ces orangeries sont éloignées des villages, et ne sont pas adossées à des maisons. Certaines n’ont aucun bâtiment, la plupart possèdent un casellu modeste, d'environ 15 m2, destinés au stockage du matériel de jardinage. La présence d'une cheminée et d'une pièce supplémentaire, comme à I Monti, suggère que le bâtiment était conçu pour les séjours prolongés des jardiniers (fig. 3). Certaines sont construites au sein de grands domaines agricoles.

Parfois, vingt à quarante ans après la création du jardin, les propriétaires vont construire une demeure de notable (Pietralata à Monticello, Domalto à Speloncato, Spelonce à Palasca, Piscianleto à Ville-di-Paraso).

Située sur la terrasse supérieure du jardin, elle occupe la planche qui était difficilement irrigable et destinée aux cultures sèches : olivier, vigne, amandier, poirier, figuier de barbarie. La façade noble s’ouvre sur la route. Celle donnant sur le jardin n’est pas particulièrement ouvragée sans être délaissée pour autant. D’après les récits des familles, certaines d’entreelles, dites « maison de campagne » n’ont jamais ou très rarement été habitées (Domalto, Speloncato). Accintu, ricintu, seratu, orti chjosi a muraglione, ces termes corses renvoient à l’enceinte caractéristique: la hauteur des murs est souvent comprise entre deux et trois mètres. Il est assez fréquent qu’elle dépasse les 4 m de haut grâce à une ou deux, surélévations (comme observé à Occi, à l’Île-Rousse et I Monti à Aregno). Ces murs sont maçonnés et enduits.

Les actes notariés mentionnent cette singularité par « murs à vert », traduction maladroite du terme corse muru à l’avverde , signifiant mur maçonné et enduit, par opposition au muru à l’asseccu, désignant le mur en pierre sèche. L’enduit à la chaux peut recouvrir entièrement l’enceinte, ou être présent sur le tiers supérieur du mur, ou être réparti irrégulièrement (fig. 3). Il enferme le jardin. Cette impression est renforcée par les portes d’entrée en bois pleines qui occultent la vue du jardin depuis l’extérieur. Si ces orti chjosi a muraglione partagent la même typologie, ils n’en sont pas moins singuliers et tous différents les uns des autres.

Une typologie commune, une grande diversité

Ces orangeries arborent des contours réguliers, la plupart se déploient en polygones complexes, adoptent des silhouettes biscornues et abstraites, où les courbes jouent un rôle prédominant. Elles s’adaptent au parcellaire existant et leurs murs s’élancent à l’assaut des chaos granitiques les plus accidentés (fig. 4). Cette particularité a deux avantages : elle évite que les murs empiètent sur les terres cultivables et utilisent les rochers pour fonder solidement les murs. Cela leur donne un caractère et une silhouette uniques (fig. 5), renforcée par des superficies, altitudes et expositions différentes. Alors que l’accintu de Battolacciu à Santa-Reparatadi-Balagna atteint difficilement les 290m2, celui de Rena-Palazzi, couvre plus de 3 ha., une superficie de cent fois supérieure ! Les contrastes d’altitude et d’exposition sont frappants : l’orangeries, de la Parata ou de Trincellu à Corbara, sont situées au niveau de la mer, et celle d’Alta Serra à Pigna culmine à 430 m (fig. 6). Le premier relief collinaire balanin est exposé au Nord.Il permet une extrême diversité d’orientation tant sur les adrets que sur les ubacs où ils présentent toutes déclinaisons possibles grâce aux vallées creusées par les cours d’eau.

Les orangeries de Balagne présentent une variété de formes architecturales. Les très hauts murs, ainsi que leurs systèmes hydrauliques, leur assurent une singularité remarquable. Les imposantes murailles surgissent du maquis ou longent les routes et chemins contribuant à forger le caractère du paysage balanin. Reflets d'une société corse dynamique, intégrée dans le réseau du commerce européen et au fait des innovations technologiques liées à la Révolution industrielle du XIXe s., les propriétaires investissent dans l'agriculture, le commerce et l'industrie. L'arrivée des ingénieurs des Ponts et Chaussées pour la construction de la voie ferrée en fin de siècle n'a fait qu'accélérer et renforcer ce mouvement.

Les accinti ont toutes les orientations sans que l’on puisse déceler quelques préférences. Le seul élément qui préside à leur création est la présence de l’eau.Construction autour de sources qui se tarissent ou connaissent une diminution voire une interruption de leur débit au cœur de l’été.

Les systèmes hydrauliques

La troisième caractéristique de ces accinti réside dans les systèmes hydrauliques. Les agrumes nécessitent un arrosage fréquent, le cédratier doit absolument être arrosé copieusement tous les deux jours. La Balagne, connait de très faibles précipitations (420mm aujourd’hui contre 600mm au début du XXe s.) et un régime de pluies très déséquilibré avec une longue période sèche estivale. Tout l’art des systèmes hydrauliques repose sur la capacité à traverser les trois mois de sécheresse estivale sans que l’eau vienne à manquer. Les anciens orti chjosi a muraglione, possèdent des systèmes hydrauliques en tous points semblables à ceux des jardins vernaculaires. L’irrigation se fait par gravité: un petit réservoir (pozza) est situé sur la planche la plus haute du jardin; il est alimenté par une source extérieure privée (Pietralata, Valigeli, Chjuselu, Topaja), ou, plus rarement publique (Roncu, Alta Serra). Une canalisation en pierre sèche (canalettu) dessert les différentes terrasses, des rigoles sont creusées dans la terre (sòlcu) pour irriguer les agrumes. Dans la première génération d’accinti, les sources ne se tarissent pas en été ce qui explique la modestie de certains réservoirs comme celui d’Alta Serra (1m3) (fig.7).

Avec l’expansion du commerce du cédrat on assiste à la multiplication des constructions d’accinti et à la complexification des systèmes hydrauliques.

Le perfectionnement des systèmes d’irrigation

À Chjusellu le circuit de l’eau a été modifié par la technique du canalettu en pierre avec des traverses de granit qui couvrent la canalisation ainsi que des goulettes construites aux pieds des murs et dans lesquelles sont maçonnées des tuiles qui conduisent l’eau au sein des planches. Les propriétaires de jardins mettent en place des techniques pour limiter l’évaporation de l’eau et sa déperdition.

À Rena-Palazzi (Santa-Reparata), la technique des goulettes avec les tuiles qui est utilisée, elle est suspendue à 50cm de haut le long des terrasses de soutènement. Une pergola de vigne palissée grâce à de nombreux piliers (50) abrite des rayons du soleil les 400m de canalisations. L’emploi de la céramique d’architecture montre l’attention de certains propriétaires aux problèmes de déperdition de l’eau. Des tuyaux coniques en terre cuite dont l’intérieur est vernissé (borneaux) permettent une meilleure conduite de l’eau et évitent une déperdition de l’eau par capillarité. une trentaine de jardins sont concernés. Ils proviennent tous de la briqueterie Maurel à Aubagne. Les poinçons retrouvés sur certains confirment une construction dans le troisième tiers du XIXe siècle. Ils sont utilisés parcimonieusement, à la sortie des bassins, lors de franchissement d’un obstacle, ou pour des canalisations souterraines. Il n’y a que dans le jardin de Lenze à Belgodère où ils ont été systématiquement utilisés pour toutes les canalisations.

Des gorgues ou des canales sont répertoriés dans 5 jardins : Quarci (Monticello) Occi-Lanata, (l’ÎleRousse) Volpaja & Costati (Belgodère) et Contre (Corbara). Ces gouttières en terre cuite sont vernissées à l’intérieur et sont installées à la place des tuiles dans les rigoles maçonnées en contrebas des murettes de soutènement des terrasses. À Volpaja & Costati, certaines présentent des raccords divisant le réseau d’irrigation.

À Chjusellu, Rena-Palazzi et Pigna à Monticello des drains vernissés à l’intérieur indiquent des travaux plus tardifs. Ce type de tuyau n’est plus tourné à la main, mais pressé de façon industrielle.

4. Localisation des accinti en Balagne. Les orangeries sont plus nombreuses autour d’Ile-Rousse (65%) où elles créaient de véritables quartiers. Les plus anciennes étaient situées à Calvi. 4

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

La majorité des orangeries sont abandonnées (52%). Certaines sont laissées en pacage aux bestiaux. Un tiers d’entre elles ont été profondément modifiées par la construction (29%) dont 14% ont été détruites. Cette tendance s’intensifie: un tiers des destructions sont produites au cours des cinq dernières années. 11% d’entre elles sont encore cultivées. certains propriétaires, jardiniers, ou de collectivités s’efforcent de remettre en culture certaines d’entre elles (10%).

Dans le jardin de Giardinu à Belgodère, la petite source temporaire a été mise en valeur par un bassin souterrain de 50m3. À Chjusellu, le propriétaire prolonge la terrasse supérieure au-dessus du bassin. Dans la continuité du réservoir, une mine d’eau de 15m de long a été creusée, avec deux larges cavités qui permettent un stockage supplémentaire d’eau. Même technique au Fango à Belgodère. À Rena-Palazzi, la mine d’eau est la plus longue et la plus vaste : 40m de long sur une hauteur de 2m au départ de la galerie est taillée dans la roche granitique. Dans l'agencement de son jardin, une grande rationalité dans le dessin des allées et des rigoles couvertes, F. Palazzi, propriétaire et détenteur de mines de cuivre et de marbre en centre corse se sert des techniques minières et industrielles pour rechercher l’eau. .

La correspondance de Tito Franceschini-Pietri à sa demi-sœur Catherine éclaire cette recherche insatiable de l’eau. Secrétaire particulier de Napoléon III, Tito confie la gestion de ses terres à Catherine. À Busco alle Canne il fait construire deux grands puits et creuser deux mines d'eau. La recherche de ces deux filons d'eau s'avérera être un échec. Pour l'Olivu, il optera pour une large tranchée aérienne chargée d’acheminer l'eau vers un réservoir colossal de plus de 600m³. Son intérêt pour les nouvelles techniques hydrauliques le mène à abandonner la méthode traditionnelle de pompage de la cicogne. À Busco, en 1874 une pompe est capable «d'aspirer à 5m et de projeter l'eau jusqu'à 15 ou 20m», réalisée par le fournisseur du régiment des sapeurs-pompiers de Paris à la demande d'un ami capitaine. Bien que cette pompe soit introuvable aujourd'hui, de vieux dispositifs mécaniques à traction animale dans de rares jardins (Saline à Santa-Reparata, Occi à l’Île-Rousse) témoignent de la modernité des jardins balanins du XIXe s. où les propriétaires étaient attentifs aux nouveautés technologiques et industrielles.

5. Vigna Martina à Santa-Reparata-di-Balagna, La forme de l’enceinte est lié à la contrainte du parcellaire et du relief, septembre 2022, ©cliché Lionel Franchi, Service du Patrimoine, Collectivité de Corse.

6.Costa à Montemaggiore, la forme de l’enceinte participe à la singularité de l’accintu, mai 2022 ©S. Garrone

7. Alta serra est le jardin le plus élevé des orangeries de Balagne (430m) et l’un des plus petits (578m2), le réservoir est très modeste (1m3) est situé derrière le casellu, avril 2019, ©N. Mothertexture

8. Gorgue provenant de la briqueterie Maurel d’Aubagne retrouvée dans le jardin d’Occi à l’Île-Rousse, ©S. Garrone oct. 2022.

9. Borneaux maçonnés les uns dans les autres à la sortie du réservoir de Giardinu à Belgodère, ©S. Garrone, juill. 2016. 7

2020-2024

Type d’intervention : Étude

Jardin de Costa

Jardin de Costa, Montemaggiore, commune de Montegrosso, Corse, surface : 2060m 2 , propriété privée, aucune protection. Entretien familial.

Grandes figures répertoriées

Famille Emmanuelli : création et entretien depuis les années 1860.

ACTION MENÉE

Étude dans le cadre d’une thèse en histoire intitulée « Entre utilité, prestige et agrément, les « orangeries nouvelles » de Balagne au XIXe siècle (Corse)» et dirigée par A.M. Graziani, UMR LISA, ICPP, Université de Corse.

Action menée de 2020 à 2024.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Entourée d’une muraille enduite de chaux, cette orangerie de 60 mètres de long et 30 mètres de large est structurée en six terrasses qui aménagent les 20 mètres de dénivelé.

La partie supérieure abrite des cultures sèches et le captage de l’une des sources. Les matériaux d’excavation d’une mine d’eau avortée ont créé une petite colline, renforçant la déclivité du jardin.

L’eau est acheminée par des tuiles maçonnées dans des goulettes et stockée dans deux réservoirs. Elle irrigue des agrumes situés sur les quatre terrasses en contrebas : orangers, citronniers et mandariniers.

1. La culture des citronniers a présidé à la création de ce jardin dans les années 1850-1860. À l’heure actuelle nous y retrouvons aussi des orangers et des mandariniers. ©J.-M. Emmanuelli, 2023.

2. Les agrumes occupent les quatre terrasses inférieures du jardin. ©S. Garrone, nov. 2023.

3. Les agrumes ont été plantés dans les années 1950 - à noter l’oranger nain. ©J.-M. Emmanuelli, 2023.

4. Le jardin est entouré d’un mur maçonné et enduit (muro à l’avverde) qui contraste avec l’utilisation omniprésente de la pierre sèche dans le paysage balanin.

©S. Garrone, mai 2022.

5. Vue du jardin depuis la route.

©S. Garrone, mai 2022.

6. Le jardin domine la plaine du Fiume seccu. Le casellu a un étage ce qui est peu répandu dans ces orangeries.

©S. Garrone, mai 2022.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’analyse croisée des archives avec les relevés a pour but de déterminer une chronologie de l’élaboration du jardin, des travaux de construction, des plantations et de son fonctionnement afin de l’intégrer dans le corpus des orangeries analysées au sein du doctorat.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Très peu de sources sont malheureusement disponibles. Le cadastre napoléonien et ses révisions restent la source incontournable. À l’heure actuelle, aucune archive privée n’a pu être consultée. Le fonds des pépinières (ADHC,1Z100) nous informe d’une commande de plants de citronnier. Les sources orales familiales et villageoises ont pris une place importante au regard du manque de sources écrites.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le propriétaire poursuit ses travaux de restauration du gros œuvre (murs d’enceinte, murs de soutènement) ainsi que le renouvellement des plantations d’agrumes. Il compte aussi concentrer son attention sur l’hydraulique, créer de nouvelles prises d’eau afin de faire disparaître les tuyaux en plastique.

CATERI

Type d’intervention : Étude

GRANDES DATES CONNUES

1621

Fondation du couvent franciscain de Marcassu 1642

Donation de la totalité «des eaux des rivières, gués et fontaines» du domaine ainsi que des eaux de Quarciolo et Parnicale

Jardin

du Couvent de Marcassu

Jardin du Couvent de Marcassu, Couvent Franciscain commune de Cateri, Corse, surface : 15230m2, propriété privée (évêché), pas de protection.

Entretien par les sœurs, une agricultrice et un jardinier.

ACTION MENÉE

Étude dans le cadre d’une thèse en histoire intitulée « Entre utilité, prestige et agrément, les « orangeries nouvelles » de Balagne au XIXe siècle (Corse)» et dirigée par A.M. Graziani, UMR LISA, ICPP, université de Corse.

Dates de l’action menée : 2023.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

1. Vue du couvent de Marcassu et de ses jardins.

©Tecnicadrone, fév. 2021.

2. Grotte de la Vierge et haut du jardin. ©S. Garrone

3. Les pergolas de l’entrée giardinu segretu.

©S. Garrone, nov. 2022.

Niché au cœur d’un talweg sur un relief orienté au nord, le jardin du couvent de Marcassu profite d’une situation d’abri contre les vents violents de Balagne. Ses terrasses, taillées dans le versant parfois abrupt, s’organisent autour de trois terrasses principales disposées en angle droit, reprenant la forme géométrique du couvent et le dégageant son flanc ouest. À l’arrière, exposé au Sud, complètement enclos, le giardinu segretu abrite quelques vieux pieds d’agrumes remarquables tandis que ses pergolas conservent encore des vignes.

D’importants travaux de replantation ont débuté en 2023.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’étude du Premier « Libro Maestro » avec les relevés a pour but de déterminer une chronologie de l’élaboration du jardin, des travaux de construction, des plantations et de son fonctionnement afin d’avoir une idée des jardins qui préexistaient aux orangeries de Balagne.

1647-1655

Grands travaux dans le jardin : terrassements, remblaiement, murs de soutènement en pierre sèche, murs d’enclos à la chaux. 1655

Construction du giardino segreto

Début du XVIIIe siècle

Un des moines donne deux pieds d’oranger à Padovano Croce d’Aregno. 1760

Visite apostolique de C. Crecenzio de Angelis qui recommande de moins planter de vigne. 1789

Achat par Joseph Salvini de Nessa.

Jusqu’en 1997

Présence des Franciscains

Fin du XXe siècle, création de la grotte de la vierge et du jardin du recueillement par le père Paul de Léon 1997-2014

Installation des Bénédictins 2016

Les descendants de Joseph Salvini rétrocèdent le couvent au Diocèse 2020

Installation des sœurs du Rosier de l’Annonciation

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cadastre napoléonien, 1872.

Laetizia CASTELLANI, La Balagne rurale : économie et société de la fin de l’époque moderne à la fin du XIXe siècle : «entre tradition et modernité», 2011, t. I, p.164.

Laetizia CASTELLANI, La Balagne rurale : économie et société de la fin de l’époque moderne à la fin du XIXe siècle, 2011, t. I, p.164.

A. FRANZINI, L. BELGODERE, Les visites apostoliques en Balagne entre le XVIe et le XVIIIe siècle, éd. Piazzola, Bastia, 2020, p. 682.

M.-E. NIGAGLIONI, « La vie et œuvre de Marc’Antonio de Santis, peintre bastiais du XVIIe siècle », La société corse à l’époque génoise, BSSHNC, n°752-753, 2015, p. 171.

Premier « Libro Maestro » du Couvent de Marcasso 1621-1695, transcription Père André-Marie, Franciscorsa, Bastia, 1977.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Les sœurs ont entrepris de restaurer et de remettre en production l’intégralité des jardins du couvent. Elles sont accompagnées dans leur démarche par l’agronome Alice Ract-Madoux (Labora), qui relance des productions diversifiées en s’adaptant aux différents microclimats et en expérimentant des pratiques agroécologiques résilientes.

4. Vue depuis la grotte de la vierge : la très forte déclivité du jardin.

©S. Garrone, mars 2024

5. Détails des pergolas, Giardinu segretu.

©S. Garrone, nov. 2022

6. Bassin et pergola du giardinu segretu.

©S. Garrone,nov.2023

7. État des cultures des jardins de Marcassu en 1872. Le giardinu segretu était planté en citronnier qui était conduit sur des pergolas. ©S. Garrone , nov. 2022.

Sophie Garrone sophiegarrone@gmail.com

Grand-Est

51 - MARNE, Reims, Parc des Crayères, 2022-2023

Château de Villette

08-ARDENNES

Les Crayères

Champs de bataille de Verdun

Château de Louvois

Allée du Rupt de Mad

Parc de la Seille

Abbaye des Prémontrés

Château de Froeschwiller

Parcs et jardins autour de Sarrebourg

Parc du château de Lunéville

Parc de l’Orangerie Quartier de la Neustadt 67-BAS-RHIN

54-MEURTHE-ET-MOSELLE

Cités-jardins autour de Strasbourg

Château du Grand-Jardin

Parc de la Marseillaise

Jardins de pierre de Haute-Marne

REIMS

2022- 2023

1868 : A la tête de la Maison de champagne Pommery, Madame Pommery achète 50 hectares de terrain sur les hauts de Saint-Nicaise. Elle y établit toute son industrie

Parc des Crayères, Domaine Les Crayères

50 hectares de terrain sur les

Type d’intervention : Étude

Parc des Crayères, Domaine Les Crayères, Reims, ChampagneArdenne. Parc privé d’une superficie de 6 ha.

Type de protection : appartenant à un ensemble nommé en 2015 « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne », classé et reconnu par l’UNESCO comme lieu de mémoire et de culture champenoise sur la colline Saint-Nicaise.

Nombre de jardiniers : Des entreprises extérieures sont ponctuellement mandatées.

Grandes figures répertoriées

GRANDES DATES CONNUES

1868

A la tête de la Maison de champagne Pommery, Madame Pommery achète 50 hectares de terrain sur les hauts de Saint-Nicaise. Elle y établit toute son industrie qui deviendra l’empire de la Maison Pommery.

1. M. JOLYOT, Château des Crayères

© Archives de l’Hôtel, Domaine Les Crayères, 2020.

2. Mise à jour de la Cascatelle et déffrichement.

© E. DUCHEZ, pour AC&T, Parc du Domaine Les Crayères, 26 juin 2023.

ANDRÉ Édouard (1840-1911), architecte-paysagiste

ANDRÉ René-Edouard (1867-1942), architecte-paysagiste et ingénieur

REDONT Édouard (1862-1942), architecte paysagiste

DAUPHIN Théodore (1849-1917), architecte 2e prix de Rome en 1878 et élève de Jules André (1819-1890) architecte académicien.

POMMERY Louise Alexandrine (1819-1890), propriétaire de 1889 à 1890 DE POLIGNAC Louise (1857-1922), Marquise née Pommery DE POLIGNAC Guy (1852-1901), Marquis propriétaires à partir de 1890 ; et leurs enfants jusqu’en 1978

GARDINIER Xavier (1931-2013), propriétaire de 1978 à 1984 puis de nouveau avec ses fils Thierry, Stéphane et Laurent de 2001 à nos jours

RIBOUD Antoine (1918-2002), Fondateur et Gérant du groupe Danone, propriétaire de 1984 à 2001

ROCHON Pierre-Yves, décorateur et architecte d’intérieur de renommée internationale en hôtellerie de luxe

BOYER Gérard, chef gastronomique étoilé, présent de 1984 à 2002

MILLE Philippe, chef gastronomique étoilé, présent de 2009 à 2024.

1878

Inauguration de la métamorphose gargantuesque des crayères gallo-romaines révélées sur son terrain en caves. Elles servent d’entrepôt à son champagne.

1889

Madame Pommery souhaite créer la «vitrine de la maison Pommery» : un parc paysager suivant les goûts de l’époque afin d’offrir à sa clientèle un cadre raffiné pour la dégustation de son champagne. Elle le commande à la grande figure de cette fin de siècle, l’architecte-paysagiste et botaniste émérite Edouard André.

1890

Conception et réalisation du parc paysager composé d’un jardin alpin, d’une cascatelle et son lac artificiels, de ponts rustiques, d’une roseraie, d’une volière, de vallons artificiels et de clairières d’ornement.

1908-1910

Sa fille Louise, mariée au marquis Guy de Polignac, avait récupéré la propriété du parc au décès de sa mère(1890). Elle entreprend de construire le château jamais encore réalisé. Il est édifié suivant les dessins de l’architecte Théodore Dauphin.

Étude pour protection ou extension de protection

Intervention en maîtrise d’œuvre; Assistance à maîtrise d’ouvrage

Plan de gestion; Médiation; Documents de communication; Intervention

Etude historique du Domaine Les Crayères dans le cadre d’un projet de développement hôtelier, de valorisation du parc historique et réaménagements paysagers.

Date de l’action menée : novembre 2022 à mai 2023 > Projet pour 2026.

Autres personnes impliquées dans l’action : Thomas Secondé paysagiste DPLG, gérant de l’agence AC&T-Paysages&Territoires.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc des Crayères offre le spectacle d’une architecture paysagère d’un XXe siècle mouvementé. Les évènements historiques qui le constituent lui ont chacun laissé une empreinte des plus romantiques. Aujourd’hui, une découpe assez lisse des végétaux dessine les abords du château. Plus l’on s’éloigne plus le balayage léger d’un entretien s’abandonne aux mouvements libres des massifs, où la nature redevient peu à peu maîtresse de ses lieux. Quelques vestiges de la splendeur paysagère d’antan ne demandent qu’à être révélés et mis en valeur, afin de redonner vie à ce que fut cette icône de l’art des jardins.

3. Vue sur la Cascatelle. © T. Seconde, pour AC&T, Parc du Domaine Les Crayères, 19 octobre2020.

4. Vue sur la cascatelle et le bord du bassin, Photographie, ©Archives privées de la famille Polignac à Paris.

5. Garde-corps du grand pont rustique.

© T. Seconde, pour AC&T, Parc du Domaine Les Crayères, 19 octobre2020.

6.Clairière d’ornement, pour AC&T, Parc du Domaine Les Crayères.

© E.Duchez, 15 juin 2023.

1914-1918

Le parc sert de vivrier pour la population locale, puis il devient une ligne de front contre les soldats allemands.

1919

Le parc a été ravagé et bombardé par la Grande Guerre. Le château est délabré, la cascatelle est détruite, les ponts rustiques ont reçu des éclats d’obus, le jardin alpin a disparu, la roseraie et les massifs sont meurtris. 1923 et années suivantes

Constats, études de faisabilités et chiffrages en vue de la restauration du château et de son parc. L’architecte paysagiste rémois E. Redont intervient sur le parc. Le château, la cascatelle et son bassin sont restaurés, la roseraie et les éléments de rocaille sont remis en état, et le parc est replanté. 1939-1945

Le domaine subit l’occupation allemande pendant une partie de la Seconde Guerre mondiale. Les allemands y construisent un blockhaus afin d’y abriter un centre radio au fond du parc - en lieu et place du terrain de tennis. Après la guerre, la famille de Polignac reprend possession des lieux et restaure son château.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Aurore BARREAU, Les patronnes dans le champagne. Femmes entrepreneuses, Gallica, Bibliothèque numérique de la BNF, 10 mars 2021.

S. de COURTOIS sous la dir. de D.RABREAU, « Edouard André (1840-1911) et la société de son temps », Le parcours d’un architecte-paysagiste botaniste du Second Empire à la Belle É poque, Thèse de doctorat, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, mars 2009, Éd. des thèses

Université de Lille, 2010.

Vilmorin-Andrieux et Cie, Les Fleurs de pleine terre, Paris, Ed. Duruy, 4e édition 1894 (1863).

Gracia Dorré-Ferré sous la dir., «Le domaine, expression de la réussite d’un femme» in Atlas du patrimoine industriel de Champagne-Ardenne, Le Réveil de la Marne, Epernay, 2005, p. 82

Lettre de E. André à sa femme, Reims, 18 mars 1889. Fonds LP/EA

Archives départementales du département de la Marne, centre de Reims (Cotes 10R4644 ; 40W59 et 31J1131)

Archives privées de la famille de Polignac

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le Domaine Les Crayères, «Relais & Châteaux» de France, est un joyau du patrimoine rémois. De fait, il est l’écrin d’un patrimoine à la fois bâti, gastronomique, hôtelier et paysager. Dans le cadre de son évolution hôtelière et de son adaptabilité pour répondre à de nouveaux besoins et usages, l’ambition fut de retracer l’évolution historique précise du domaine afin de discerner les futurs partis pris d’intervention.

7. Dessin du projet de la Banlieue Jardin du Petit-Groslay (Blanc-Mesnil) par E. Redont comprenant les parcs Pommery, parc Redont et parc arrière aux bâtiments Pommery, 1911. Extrait d’un compte rendu de diagnostic par l’AVAP ,14 nov.2016.

8. Vue perspective du parc de Redont, futur parc des Crayères, publication de La vie à la campagne, 1912. Extrait d’un compte rendu de diagnostic par l’AVAP,14 nov.2016.

9. Ruines de la Grande Guerre, Photographie, Carte postale, site internet Delcampe.

1983

Il devient un hôtel de luxe et restaurant gastronomique d’après les dessins de conception du designer d’intérieur PierreYves Rochon. Plus tard, un espace de stationnement est créé où se trouvait l’ancienne roseraie.

2009

Les anciennes dépendances du château sont transformées suivant les dessins de Pierre-Yves Rochon afin d’accueillir la brasserie « Le Jardin » du Domaine Les Crayères. M3A architecture et GNAT ingénierie participent à la réalisation du projet. Une aire de stationnement est ajoutée pour les véhicules. L’architecte-paysagiste

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Afin de conjuguer de la plus belle manière possible le patrimoine d’hier, d’aujourd’hui et de demain, le Domaine Les Crayères souhaite allier restauration et création paysagères. Le projet de restauration de la cascatelle et de sa remise en eau permettra de renouer avec le caractère alpestre de cette partie du jardin disparue. De nouvelles scènes pittoresques seront créées au sein du parc et permettront d’accueillir de nouveaux programmes dans la directe lignée du parc paysager de la fin du XIXe siècle d’Edouard André.

Thomas Secondé réalise les aménagements paysagers extérieurs. Freyburger ac.freyburger@actpaysage.com

10. F. Rothier, Prise du Parc des Caves Pommery, Vue panoramique circulaire de Reims en 1896. © Archives du Domaine Les Crayères. 10. É. BARAU (1851-1930), Vue prise du Parc Pommery en 1894, 1894, Huile sur toile, 46,8x51 cm, Musée des Beaux-Arts de ReimsLegs Henry Vasnier nov. 1907 (inv. 907.19.8). © C. Devleeschauwer. 12. Vue sur les parterres de la terrasse du château plantés par Edouard Redont, Photographie. ©Archives privées de la famille Polignac à Paris.

Ana-Eugénie Duchez ana.patrimoine.paysage@gmail.com

Thomas Seconde t.seconde@actpaysage.com Anne-Cécile

Hauts-de-France

60 - OISE, Chantilly, Jardin du château de Chantilly, 2013

59 - NORD, Esquelbecq, Parc et jardin du château, 2021

60 - OISE, Compiègne, Jardin du château, 2023

Parc Coquelle

Esquelbecq

Parc d’Hesdin

Ancien château de Wattignies

62-PAS-DE-CALAIS

Louvre-Lens

Valloires

Cap Hornu

Jardin Vauban

Jardin de l’Institut catholique de Lille

Jardin des Plantes de Lille

Domaine d’Assignies

Parc Bertin

Parc E. Zola

Parc Fénelon

Jardins de la région Hauts-de-France

80-SOMME

60-OISE

Familistère de Guise 59-NORD

02-AISNE

Coucy-le-Château

Ancien parc de Bresles Domaine de Compiègne

Château de Pierrefonds

Château de Villers-Cotterêts

Chantilly, plan de gestion du jardin anglais et du jardin anglo-chinois

Domaine des Comtes de Braine

Château de Montgobert

Parc J.-J. Rousseau à Ermenonville

CHANTILLY

Type d’intervention : Étude historique

Jardin du château de Chantilly

GRANDES DATES CONNUES

XIe siècle

Mention de la forteresse médiévale 1538-1567

Premiers aménagements de jardins pour Anne de Montmorency 1671-1673

Creusement du grand canal par André Le Nôtre. Aménagement du grand axe et des parterres d’eau 1674

Construction du grand degré par Mansart 1721

Aubert succède à Mansart sur le chantier

Jardin du château de Chantilly, Chantilly, Hauts-de-France, 271 ha, public-propriété de l’Institut de France, classé au titre des monuments historiques, labélisé Jardin remarquable.

Grandes figures répertoriées

LE NÔTRE André (1613-1700)

MANSART Jules-Hardouin (1648-1708)

AUBERT Jean (1680-1741)

LEROY Jean-François (1729-1791)

DUBOIS Victor (1779-1850)

DUBAN Félix (1798-1870)

DAUMET Honoré (1826-1911)

MONTMORENCY Anne de (1493-1567)

BOURBON-CONDÉ Louis II de (1621-1686)

ORLÉANS Henri d’(1822-1897), duc d’Aumale

ACTION MENÉE

Mémoire d’étude de l’Ecole du Louvre Le réaménagement du parc du château de Chantilly sous le duc d’Aumale : de l’héritage des Condé au legs à l’Institut, évolution du jardin, usages sociaux et image symbolique.

Autres personnes impliquées dans l’action : sous la direction d’Alice Thomine et Anne Forray-Carlier, avec Monique Mosser comme personne ressource.

1723-1726

Construction des grandes écuries

1730-1770

Aménagement des bosquets du parc de Sylvie

1769-1772

Construction du château d’Enghien par Leroy 1774

Construction du hameau et son jardin pittoresque par Leroy

1793-1795

Aliénation comme bien national 1799

Démolition du grand château

1817-1820

Création du jardin anglais par Dubois 1876-1882

Reconstruction du grand château par Daumet 1884-1886

Donation sous réserve d’usufruit au bénéfice de l’Institut de France

1893-1897

Dernière campagne de restauration du parc pour Aumale

1898

Ouverture au public du Musée Condé

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le jardin de Chantilly est conservé, géré et entretenu conformément à l’état général obtenu par le duc d’Aumale et tel qu’il a été légué à l’Institut. Le grand axe est marqué par l’héritage de Le Nôtre, avec les terrasses, le parterre d’eau et le grand canal.

Le jardin anglais a été maintenu dans cette conception paysagère, tout comme le hameau pittoresque ou le parc de Sylvie.

Des restaurations menées peu à peu, permettent de retrouver des aménagements disparus dont, pour certains, la restitution n’avait pu être qu’envisagée par le duc d’Aumale.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Archives du château de Chantilly

BABELON Jean-Pierre, Chantilly, Paris, Scala, 1999

BARARNES Marc-Alexis, La Reconstruction du Grand Château de Chantilly par l’Architecte P.J.H. Daumet (1875-1885) à travers les fonds d’archives et de photographie du musée Condé, mémoire de maîtrise de l’Université Paris-IV, soutenu en septembre 1995 devant le Professeur Bruno Foucart

DAMÉE Olivier, BAYEN Philippe, Etude préalable à la restauration des jardins et du parc de Chantilly, mémoire de fin d’étude présenté sous la direction de l’E.N.I.T.E.F. et de l’E.N.S.P., 1990

MOSSER Monique, « André Le Nôtre : mémoire, mythe, histoire », Le Nôtre, un inconnu illustre ?, Colloque tenu à Versailles et à Chantilly en octobre 2000, Paris, Centre des Monuments nationaux, éditions du Patrimoine, 2003, p. 106-119

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’étude porte sur le jardin du château de Chantilly au XIXe siècle. Après la Révolution, le jardin régulier conçu par André Le Nôtre et complété au XVIIIe siècle par un jardin pittoresque autour du hameau est très dégradé, à l’image du grand château arasé par un démolisseur.

L’enjeu est de comprendre les recompositions successives du jardin, entre modernité assumée et tentation de restituer les jardins disparus.

Axel Lefranc axel.lefranc@culture.gouv.fr

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’étude a démontré l’intérêt précoce porté par le duc d’Aumale à la recomposition des anciens jardins de Le Nôtre, sans pour autant faire table rase des aménagements modernes de style paysager hérités des derniers Condé. Entre goût pour l’histoire et piété filiale, les motivations de cette restitution avant la lettre sont plus contrastées qu’il n’y parait, certainement moins politiques qu’ailleurs.

ESQUELBECQ

Type d’intervention : Étude opérationnelle

Parc et jardin du Château d’Esquelbecq

Parc et jardin du Château d’Esquelbecq, Esquelbecq, Hauts-deFrance, 7 hectares, domaine privé.

Château, douves, parc, jardin et dépendances classés au titre des Monuments Historiques depuis 1987, 1 jardinier.

Site remarquable par sa position en plein cœur du village d’Esquelbecq, face à l’église.

Grandes figures répertoriées

PARDIEU Valentin de (1520-1595), propriétaire

LEVASSEUR DE GUERNONVAL Philippe (… -1633), chevalier et baron d’Esquelbecq

GUERNONVAL Henri-Louis de (1729-1802), propriétaire

COLOMBIER-BATTEUR Louis-Charles-André (1773-1848), propriétaire

BERGEROT Louis-Ferdinand-Alphonse (1820-1912), propriétaire et maire d’Esquelbecq

TAMER-MORAEL Johan, propriétaire actuel

Paysagiste non connu à ce jour

1. Le Château de Bergerot (face nord), s.d., carte postale, Esquelbecq, Association du château d’Esquelbecq. Le château et son jardin à compartiments au début du XXe siècle.

2. La Fenaison au Château, s.d., (écriture au dos 1914), carte postale, Esquelbecq, Association du château d’Esquelbecq.

3. Vue du château, des douves et du jardin à compartiments après le curage des douves. DR, Septembre 2022.

IXe siècle

Première mention écrite d’Esquelbecq : un quadrilatère à huit tours et pignons à pas de moineaux, entouré de larges douves

Fin XVIe siècle

Présence attestée d’un jardin à proximité du château

Milieu du XVIIIe siècle

Modernisation des parterres du jardin à compartiments

Début XIXe siècle

Création d’un canal droit relié aux douves et d’une île champêtre à l’ouest du château

Vers 1821-1848

Création d’un parc paysager à l’ouest du domaine

Fin XIXe-début XXe siècle

Nombreux prix agricoles et horticoles

ACTION MENÉE

Étude opérationnelle menée par Frédéric Hoguet, Coline Jacquet, Clémentine Planche, Opéhlie Roth et réalisée sous la direction de Stéphanie de Courtois et Denis Mirallié.

Mise à jour et complément de l’étude préalable de 1996, portant principalement sur l’analyse du parc paysager et du réseau hydraulique.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

En 1996, la conclusion de la première étude opérationnelle réalisée par Claude Baudet, Agnès Daval, Aline Le Cœur et Marc Schoellen évoquait la lente agonie du domaine d’Esquelbecq après plusieurs décennies d’abandon.

Le site de 7 hectares découvert en décembre 2020, au commencement de la seconde étude, ne ressemblait déjà plus à ce triste tableau. De nombreux travaux avaient en effet été réalisés entre temps afin de restaurer le château en brique rouge, son jardin à compartiments, sa cour d’honneur et son parc paysager.

L’état du système hydraulique demeurait quant à lui alarmant.

Le débit d’écoulement de l’eau était en effet particulièrement réduit en raison de la vase, de la roselière et des branches d’arbres encombrant la rivière en serpentine et les douves.

Outre les odeurs désagréables provoquées par cette eau stagnante, celle-ci offrait un terrain propice au développement de l’armillaire qui attaquait une grande partie des sujets arborés du parc.

4. Auteur inconnu, Vue aérienne du château et jardin à compartiments, s.d., Esquelbecq, Association du château d’Esquelbecq. Photographie aérienne prise avant 1984 comme l’atteste la présence de la tour de guet. Le jardin à compartiments a un entretien limité (dégradation naturelle des espaliers).

La prairie nord est refermée et densément boisée.

5. Auteur inconnu, Aile nord effondrée, s.d., après 1984, photographie, Esquelbecq, Association du château d’Esquelbecq.

6. Le réseau hydraulique du domaine envasé avant le curage des douves. DR, 25 mars 2021.

1946

Vente du domaine à la famille Morael

Vers 1980

Abandon du parc paysager

1984

Effondrement de la tour de guet

1987

Classement du château, des douves, du parc et du jardin au titre des Monuments Historiques

2005

Restauration du jardin à compartiments et reconstruction de l’aile nord du château

2016

Reprise du domaine par Johan Tamer-Morael

2017

Prix Villandry pour la restauration de la serre à vigne ; nombreuses actions de l’Association du Château d’Esquelbecq ; ouverture du jardin au public

2021

Loto du patrimoine

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Le parc du château d’Esquelbecq a fait l’objet en 1996 d’une étude opérationnelle riche qui offre aujourd’hui une base solide pour appréhender toute la complexité de ce lieu, complétée par l’étude réalisée par un castellologue pour l’agence AVC architecte en préambule des travaux prioritaires de restauration du château et de curage des douves.

On mentionnera également deux sources iconographiques majeures :

- la gravure d’Antoine Sandérus (1586-1664) dans sa Flandria Illustrata (tome 2, 1644) qui constitue une source détaillée de l’état du domaine au XVIIe siècle;

- le plan cadastral de 1852 présentant le tracé d’origine du parc paysager.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le projet de curage du réseau hydraulique du domaine, mêlant questions d’ordre sanitaires, écologiques, culturelles et territoriales, a constitué le point de départ de l’étude menée en 2020-2021 qui se demandait comment intégrer de nouveaux enjeux contemporains dans la restauration d’Esquelbecq, afin de révéler la valeur patrimoniale, culturelle et paysagère de ce site remarquable trop longtemps oublié.

7. SANDÉRUS Antoine, Planche vue à vol d’oiseau d’Esquelbecq, dans Flandria Illustrata, tome 2, ca. 1640.

8. Auteur inconnu, Plan des propriétés de Monsieur Batteur, 1821, Esquelbecq, Association du château d’Esquelbecq.

9 Auteur inconnu, Extrait du plan cadastral, château d’Esquelbecq, 1852, Esquelbecq, Mairie d’Esquelbecq, Géoportail.

10. La serre à vignes.

© C. Jacquet, 2020. 11. Vue du château, des douves et du jardin à compartiments après le curage des douves.

DR, Septembre 2022. 12 Au nord du domaine : relation frontale entre le jardin à compartiments et le château et dialogue avec la place du village.

© C. Jacquet, 2021.

Depuis l’automne 2021, la restauration du château, de son parc et de ses jardins va bon train. Le curage du circuit hydraulique a été achevé fin 2023, permettant au château de retrouver son miroir d’eau. À l’avenir, les propriétaires souhaitent proposer des balades en barque sur les douves.

L’intervention d’une scierie mobile en septembre 2023 permettra de valoriser le bois abattu lors des travaux de curage.

12

COMPIÈGNE

Type d’intervention :

Reprise du plan de gestion

Médiation

Documents de communication

Jardin du château de Compiègne

Jardin du château de Compiègne, Compiègne, Hauts-de-France, 40 ha, public-propriété de l’Etat, classé au titre des domaines nationaux, labellisé Jardin remarquable.

14 agents au service jardin.

Grandes figures répertoriées

GABRIEL Ange-Jacques (1698-1782)

LELIEUR DE VILLE-SUR-ARCE Jean-Baptiste (1765-1849)

BERTHAULT Louis Martin (1770-1823)

Louis XV (1710-1774)

Napoléon Ier (1769-1821)

Napoléon III (1808-1873)

1. Vue des parterres du cul-de-lampe sud aux pieds de la terrasse.

© A. Lefranc.

2. Palais impérial de Compiègne côté parc, A. Loriot, 1853, château de Compiègne, CAA RSN fol.1.

3. Cour d’honneur du château de Compiègne.

© A. Lefranc.

1374

Charles V acquiert et fait

bâtir le terrain de l’actuel château

1549

Première mention d’un jardin au-delà des remparts de la ville, pour Catherine de Médicis

1751

Adoption par Louis XV du projet de jardin par Gabriel (terrasses et fossés actuels, allées cavalières)

1808-1810

Travaux de Lelieur (rachat de terrains, création de la rampe)

1810-1823

Travaux de Berthault, plantation d’un jardin irrégulier (percement de l’allée des Beaux-Monts, construction du berceau et des pavillons des quinconces)

1820

Aménagement de la serre tempérée et de son jardin régulier

4 Vue du hêtre pourpre de Napoléon III dans le cul-delampe nord.

5. Vue de la grande pelouse et de l’allée des Beaux-Monts. © A. Lefranc.

Reprise du plan de gestion/Médiation/Documents de communication.

Autres personnes impliquées : Services du SCN des Domaine et Musées nationaux des châteaux de Compiègne et de Blérancourt.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Seize ans après les premières réflexions relatives au plan de gestion établi en 2009, il est temps de poser un nouveau diagnostic et de préparer la révision du document.

Les nombreux renouvellements ainsi que l’accélération du changement climatique ont provoqué des pertes de densité et un relatif lissage de la palette végétale.

Le patrimoine arboré souffre d’un vieillissement accéléré par les périodes de stress hydrique et certains plus jeunes sujets montrent des difficultés d’implantation. Certaines pratiques au jardin comme le bêchage, le maintien de terre nue ou la composition de grands parterres d’annuelles doivent être questionnées tant sur le plan historique et technique qu’écologique. La gestion du jardin reste prisonnière des conséquences du « zéro-phyto » avec une équipe qui a perdu un tiers de son effectif depuis l’élaboration du plan de gestion.

Par ailleurs, le jardin n’est pas suffisamment présent dans les outils de médiation du château malgré une bonne couverture par la communication, notamment sur les réseaux sociaux. Actuellement, la fréquentation du jardin, ouvert librement au public, n’est pas quantifiée.

1830-1848

Aménagement de la place d’arme, ouverture du jardin au public, création d’une pépinière de roses, nouvel aménagement de la demi-lune et des allées cavalières

1848-1870

Agrandissement du grand parc, prolongement de l’allée des Beaux-Monts, nouveaux parterres de fleurs, construction de serres au jardin fleuriste, introduction massive de résineux, achèvement du décor statuaire

1870-1940

Modification des parterres de la rampe, introduction de bordures d’ifs et de buis dans les massifs, parterres de mosaïculture, usages urbains (kiosque à musique, location de chaises…)

1955-1965

Première régénération des quinconces et culs-delampe

1985-2000

Travaux de restauration de « l’état Berthault »

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Archives de la Maison du Roi et de la Maison de l’Empereur, Archives nationales

Archives départementales de l’Oise

Archives de l’agence d’architecture du palais, château de Compiègne

Archives municipales, Compiègne

CEREGHINI, LURTON, CAPPELLETTI, SEGI, APE, Plan de gestion des jardins et schéma directeur d’intervention, 2007-2009

La Manufacture du Patrimoine, HAME, Domaine national du château de Compiègne, 2022

« Trois siècles d’art des jardins au château de Compiègne », Bulletin de liaison de la DRAC de Picardie, n°26, Amiens, Centre de Documentation culturelle, 1986

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

La création d’un poste de conservateur en charge du parc vise l’amélioration de la connaissance historique du jardin autant que sa connaissance technique ou sanitaire pour répondre à l’obligation légale pour l’Etat d’assurer la conservation des domaines nationaux « dans le respect de leur caractère historique, artistique, paysager et écologique » (code du Patrimoine L621-34).

6. Plan du jardin du roi & avenues au pourtour, Ange-Jacques Gabriel, 1753, A.N., O1/1416/23.

7. Plan du parc impérial de Compiègne, Jean-Baptiste Lelieur de Ville-sur-Arce, vers 1808-1810, château de Compiègne, C.51.027.

Protection au titre des monuments

Tempête causant de nombreux et importants dégâts.

2007-2009

Établissement du plan de gestion et schéma directeur 2022

Classement au titre des domaines nationaux

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le développement d’outils de médiation ainsi que le déploiement d’une signalétique adaptée ont débuté.

Le dialogue avec les équipes de l’établissement est amorcé pour coconstruire la révision du plan de gestion et du schéma directeur.

8. Plan du projet pour le jardin de Compiègne, Louis-Martin Berthault, 1810, A.N., F21/3502/20.

9. « Compiègne, palais et petit parc », Atlas des domaines de la Couronne, plan n°1, Loaisel de Tréogate, 1844, château de Compiègne, s.n.

10. «Compiègne, plan général», Atlas des domaines de la Couronne, Loaisel de Tréogate, 1844, château de Compiègne, s.n.

75-PARIS, Paris, Jardin de l’hôtel Biron, 1990-1992

77-SEINE-ET-MARNE, Villecerf, Château de Saint-Ange, 2003-2004

77-VAL-DE-MARNE, Noisiel, Parc de Noisiel, 2008-2012

78-YVELINES, Les Loges-en-Josas, Midori No sato, 2012

78-YVELINES, Rambouillet, Jardin de la laiterie de la reine, 2014-2020

78-YVELINES, Rambouillet, Jardin anglais du Domaine national, 2021

91-ESSONNE, Juvisy, Parc de l’Observatoire Camille-Flammarion, 2010-2011

91-ESSONNE, Lardy, Parc Boussard, 2021-2022

95-VAL-D’OISE

78-YVELINES

93-SEINE-SAINT-DENIS

75-PARIS

92-HAUTS-DE-SEINE

94-VAL-DE-MARNE

91-ESSONNE

77-SEINE-ET-MARNE

75-PARIS

Jardin d’Acclimatation

Hôtel Matignon

Trocadéro

Jardins du Musée des Arts Premiers

Champ de Mars

L’espace végétalisé au sein des hôpitaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris

Place de la République

Les Tuileries Fonds E. de Ganay

Jardins du Carrousel

Porcinai et la France

Hôtel Cassini

Fleurissement de Paris

Père Lachaise

Label Jardin remarquable en Île-de-France

Hôtel Biron

Protection des jardins en Ile-de-France

Square R. Viviani

Siège de la Banque Postale

Jardin des Plantes de Paris

Jardin naturel du square Henri-Karcher

Observatoire de Paris

Square du Serment de Khoufra

La maison de l’Asie du Sud-Est à la Cité Universitaire

Parc Montsouris

Cité universitaire de Paris

Espaces verts de Paris

Ecole Du Breuil

1990-1992

Type d’intervention : Restauration

Jardin de l’hôtel de Biron (Musée Rodin)

1. Les cadrages évoquant ceux du jardin sauvage de Rodin.

© A. Denoyelle, septembre 2021.

2. Mise en scène du bronze d’Oprhée dans le parterre Est.

© A. Denoyelle, septembre 2021.

Jardin du Musée Rodin, Paris, Île-de-France, superficie actuelle 3 ha, Public, Classé Monument Historique (1926).

L’Hôtel particulier est construit par le financier Peyrenc de Moras à partir de 1727. Celui-ci, est alors entouré de jardins composés d’un parterre orné de broderies, de quinconces et d’un potager en terrasse. Racheté en 1753 par le Maréchal Gontaut-Biron, le domaine est agrandi jusqu’à la rue de Babylone. La perspective sur jardin est allongée et prolongée par un potager. Les décors du parterre sont simplifiés au profit d’un bassin circulaire central. Une terrasse, au Sud-Est, accueille des jardins d’agrément et des cultures exotiques, notamment un jardin de tulipes et une melonnière.

Autour de 1770, le potager au Sud est transformé en jardin à l’anglaise, agrémenté d’un pavillon chinois à l’angle de la rue de Babylone. En 1820, la propriété est vendue à une congrégation religieuse qui transforme le parterre en vergers et pâturages. Le bassin est comblé en 1839. Une ferme et un couvent sont construits dans le jardin à l’anglaise.

Grandes figures répertoriées

DE GONTAUT-BIRON Charles (1562-1602), Maréchal de France

Peyrenc de Moras François Marie (1718-1771)

SGARD Jacques (1929-...), paysagiste

À partir de 1727

Hôtel particulier construit par le financier Peyrenc de Moras 1753

Rachat en 1753 par le Maréchal Gontaut-Biron, le domaine est agrandi jusqu’à la rue de Babylone

En 1904, après le départ de la congrégation, plusieurs artistes louent des chambres dans l’Hôtel, laissé à l’abandon.

Parmi eux, Cocteau, Matisse ou encore le poète Rilke, qui convie Rodin à venir visiter les lieux en lui vantant un «parc féerique abandonné» enchanteur. Le sculpteur s’installe en 1908 et prend petit à petit possession du domaine où il installe ses collections.

Tombé sous le charme du site, il négocie l’installation d’un musée dédié à son œuvre avec l’Etat.

Le musée ouvre en 1919, deux ans après le décès de l’artiste. Si le jardin est d’abord laissé dans son état sauvage, il est restauré dans un esprit XVIIIe en 1927 afin d’empêcher son démembrement. Le fond de la parcelle a en effet été donné au lycée Duruy en 1924, tronquant près d’un tiers de la perspective.

En 1990, la restauration du jardin est confiée au paysagiste Jacques Sgard, qui en redessine les parterres et la perspective.

ACTION MENÉE

Restauration de la perspective par le paysagiste Jacques Sgard.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

3. Schéma d’analyse du projet de Jacques Sgard : Insertion de la charmille dans la perspective pour retrouver la prestance du jardin classique.

© A. Denoyelle.

4. Schéma montrant l’insertion des parterres naturalistes dans la structure classique.

© A. Denoyelle.

L’objectif du projet de restauration de Jacques Sgard est double : restructurer et retrouver la cohérence et le prestige des lignes classiques du jardin du XVIIIe siècle en évoquant le jardin sauvage de Rodin, tout aussi légitime.

Il recrée ainsi un fond à la perspective tronquée, en créant une charmille en amphithéâtre autour du bassin qui retrouve son assise dans l’axe.

Il installe également des promenades sauvages sur les parterres permettant de retrouver, au détour d’un cadrage dans le feuillage, le jardin de Rodin.

Le jardin fait ainsi partie intégrante du parcours muséal.

5. La perspective conçue par Jacques Sgard .

© A. Denoyelle, septembre 2021.

6.Perspective sur l’hôtel depuis le jardin où le jardin naturaliste s’efface dans la perspective classique.

© A. Denoyelle, août 2017.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

L’étude du projet s’est appuyée sur les archives du Musée Rodin et son fonds photographique et sur les archives de la Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie (2003/018/39 ; 2001/006/1005-D ; 81/75-076C11).

Le livre d’Annette Vigny, Jacques Sgard, Paysagiste et urbaniste, publié aux éditions Mardaga en 1995 permet de comprendre le travail du paysagiste.

Enfin, l’étude complète du projet est présentée dans la thèse d’Angèle

Denoyelle, Concilier Monument et espace vivant : le projet de paysage comme démarche de restauration des jardins historiques, dirigée par Jean-Paul Midant et soutenue en 2023 à l’Ecole d’Architecture de ParisBelleville.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Cette réalisation démontre comment le projet de paysage permet de proposer une intervention qui articule l’ensemble des problématiques d’un jardin.

Le projet de Sgard rend ainsi compte autant de la richesse historique du site que de l’espace et de l’atmosphère du jardin à ses différentes époques.

Au-delà d’une image du jardin classique ou du jardin de Rodin, le paysagiste permet au visiteur de les vivre l’un comme l’autre au sein d’un même lieu.

L’idée forte du projet s’est malheureusement perdue au fil des années, et si les plantations sont entretenues et maintenues, ce n’est pas le cas du système hydraulique mis en scène dans le parterre Ouest qui est laissé à l’abandon.

La structure du projet reste néanmoins en place, et bien que son sens ne soit plus forcément compris, il est toujours lisible.

7. Musée Rodin - Où jardin classique, oeuvre de l'artiste et jardin public se rencontrent.
© A. Denoyelle, septembre 2021.

77-SEINE-ET-MARNE

Sablières de Meaux

Parc de Noisiel

Domaine de Rentilly

Le Val Maubuée, Marne-la-Vallée

Parc des Capucins

Jardins du château de Vaux-le-Vicomte

Alignements dans Fontainebleau

Parc du château Saint-Ange

77-SEINE-ETMARNE

VILLECERF

2003-2004

Type d’intervention : Étude

Saint-Ange

1. et 2. Terrasse au-dessus des ruines du château et donnant sur un parterre proche des communs, août 2004 et janv. 2024.

3. et 4. Terrasse au-dessus des ruines du château et donnant sur un parterre proche des communs, août 2004 . ©M.-C.d’Aligny.

Villecerf, Seine-et-Marne, domaine de 500 000 m 2 , privé. Dans le parc, mur de soutènement avec vases, escaliers, canal et bassin (Inv. MH, 4 déc. 1951).

Le gardien est aussi le jardinier.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Un appareil en gresserie surplombe la vallée de l’Orvanne située au nord. Derrière les ruines du château sont encore les rampes cavalières permettant l’accès au parc. Des terrasses, on devine le dessin des anciens jardins d’eau où l’on peut pénétrer depuis les emmarchements, dans un état relatif, que l’on prend au niveau de la départementale, face au pavillon. Des alignements de tilleuls déterminent l’emplacement d’un ancien mail. Plus bas, au tracé des canaux et de la pièce d’eau répondent désormais, quand l’herbe verdit, des teintes nuancées qui guident le regard en terre de marécage.

ACTION MENÉE

Travail de recherche portant sur les jardins d’eau, dans la vallée de l’Orvanne : « Saint-Ange, jardins d’eau, fragment de paysage : pour une poétique de la trace à l’œuvre » (2003-2004).

5. Échancrure d’un angle au niveau des terrasses, août 2004.

6. Jungle aquatique, bras de l’Orvanne, août 2004.

7. Au-delà de la départementale, deux des parterres qui précédaient la pièce d’eau, leur extrémité donnant sur le bras canalisé de l’Orvanne, 7 janv. 2024.

8. Depuis un parterre, les terrasses en grès, août 2024. © M.-C.d’Aligny.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Du Cerceau, Les plus excellents bastiments de France (1576-1579). Œuvre présentée et commentée par D. Thomson, Paris, Sand & Conti, 1998, p. 290-293.

Florence Colette, « Parc du château de Saint-Ange, fiche d’analyse : jardin remarquable », Inventaire des jardins de Seine-et-Marne, 1996 (1992).

Antoine-Nicolas Dezallier d’Argenville, Voyage pittoresque des environs de Paris […], Paris, de Bure, 1768 (1755), p. 297-301. Madeleine de SCUDÉRY, Clélie. Histoire romaine (Paris, A. Courbé), Slatkine reprints, 1973, vol. X, t. V, livre III, p. 1237-1245.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Comment percevoir des jardins d’eau, fragment de paysage, sous l’angle de la trace, marque nécessaire à une démarche à rebours, aussi une expérience par le corps ? Ceci afin de faire ressortir une poétique de l’histoire : l’empreinte physique autant que des représentations synchroniques (sources visuelles, archives, descriptions). La réception est soumise à une épistémologie de l’anachronisme.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Marie-Claire d’ALIGNY, « Le domaine de Saint-Ange : l’empreinte d’anciens jardins d’eau », in Sites et Monuments n° 194, juil.-sept. 2006, p. 3-7 ; textes exposés avec photographies de P. Thibaut, Salon d’art photographique de Melun, 2008.

Médiation légère de « La Société des Amis de Saint-Ange » : https://www. amisdesaintange.com/association, 2000.

Jardins en dormance, partie inférieure.

77-SEINE-ETMARNE

NOISIEL

2008-2012

Type d’intervention : Étude opérationnelle

GRANDES DATES CONNUES

Au début du XVIIIe s., la famille Mallet fait construire autour du château un premier jardin régulier en terrasse donnant sur la Marne. 1800 -1824 : Le duc de Lévis devient propriétaire du parc de Noisiel et du parc de Champs-sur-Marne (jardin dessiné vers 1710 par Claude Desgots). Homme de grande culture, anglophile, il réorganise les deux parcs réguliers en un immense parc paysager.

Parc de Noisiel

Parc de Noisiel, Communauté d’agglomération Paris Vallée de la Marne, 87 hectares, public. Site inscrit depuis 1944.

Grande grille et pavillon des gardes inscrits au titre des Monuments Historiques depuis 1986.

Grandes figures répertoriées

CHAUSSARD Jean-Baptiste (1729-1819), architecte

LÉVIS Pierre-Marc-Gaston de (1764-1830), deuxième duc de Lévis, pair de France, officier et homme politique français, membre de l’Académie française, propriétaire de 1800 à 1824

Visite régulière de Chateaubriand aux alentours de 1818/ 1820

MENIER Émile Justin (1826-1881), industriel

PARENT Henry (1819-1895), architecte

MENIER Gaston (1855-1934), industriel

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc est composé de différents ensembles paysagers qui, au moment de l’étude, étaient de moins en moins lisibles. La disparition du château, au centre de la composition, renforce la perte de sens du plan global. Les anciens bosquets, gérés comme des espaces forestiers, n’étaient plus lisibles.

Des vestiges et tracés étaient encore visibles et témoignent de l’intérêt de la famille Menier pour les jardins, la botanique et les voyages, avec une grande variété d’espèces plantées, la création d’un réseau hydraulique complexe de style rocaille, la création d’une grille monumentale et d’un pavillon de gardien copie du parc de Bagatelle.

1. Vue depuis le haut du parc en direction de la Marne et des usines Menier. 2. TEmplacement de l’ancien château détruit dans les années 1950.

3. Vue depuis le chemin de halage.

4. Rivière anglaise. © J. Laborde.

En 1879, Émile Justin Menier, nouveau propriétaire, décide de faire agrandir le grand château pour s’y installer, à côté de ses usines chocolatières sur la Marne – une ‘cathédrale’ et sa passerelle construites à partir de 1905 par Stephen Sauvestre et visibles depuis un belvédère dans le parc. À partir de 1895, son fils Gaston Menier installe dans le parc un réseau hydraulique de style rocaille. Le parc s’insère dans le «domaine Menier» qui s’étend sur plus de 1500 ha et comprend une cité ouvrière, une ferme modèle, plusieurs exploitations agricoles et d’autres châteaux (notamment celui de Rentilly).

ACTION MENÉE

Etude opérationnelle réalisée en 2008 au sein du master JHPP, sous la direction de Marie-Hélène Bénetière. Suivie en 2011 d’une recherche sur le parc de Noisiel et le « domaine Menier » à la base de la création de la ville nouvelle de Marne-le-Vallée, réalisée dans le cadre de la bourse Michel Baridon, attribuée par la Fondation des Parcs et Jardins de France.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Afin de reconstituer l’histoire du domaine, plusieurs fonds d’archives ont été consultés :

Archives Nationales, Archives départementales 77, Archives municipales de Noisiel, Archives du Château de Champs-sur-Marne, Archives de l’Epamarne (Etablissement Public d’Aménagement de Marne-la-Vallée), Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine, Fonds du Musée d’Orsay, Fonds Nestlé France, Fonds collection Fondation Beranger de Sassenage, Fonds IGN.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

La problématique de ce travail était de comprendre l’évolution du passage d’un parc privé à un parc public intégré dans la trame verte de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée comme un simple espace vert, et qui a connu de fait une absence de reconnaissance, de gestion patrimoniale et de valorisation.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’étude a permis de mettre en lumière l’histoire et la composition du parc. Les équipes des espaces verts ont intégré les principes et orientations proposées. De nouvelles plantations ont été réalisées, des vues sur la Marne retrouvées, les lisières boisées retravaillées.

5. Plan Bussery, 1825. Archives municipales de Noisiel.

6. Atlas Trudaine, v. 1768. A.N.

7. Plan d’intendance 1783. AD de Seine et Marne.

8. Carte postale ancienne du château et des usines le long de la Marne. Archives municipales, Noisiel. 9.Grille d’honneur. 10. Pavillon de gardien. © J. Laborde.

Un projet paysager important a été mené sur la rivière anglaise.

Julien Laborde contact.julienlaborde@gmail.com

78-YVELINES

Château de Rosny-sur-Seine

Castello Marochetti

Le Domaine des Migneaux

Parc de la Brunetterie

Eaux de Versailles - Plaine du Trou d’Enfer

Ville Parc du Vésinet

Château de Madame du Barry

Jardin du Musée de Marly Château de la Celle Saint-Cloud

Pépinières et jardins de Trianon Jardiniers familiaux des Petits-Bois

La vallée de la Bièvre à Verrières-le-Buisson

Maison Louis Carré

Midori no Sato

Domaine de Port-Royal-des-Champs

Avenues plantées de la Ville de Versailles

Alignements du parc de Versailles

Technocentre de Guyancourt

Domaine d’Ors

P.N.R. de la Haute-Vallée-de-Chevreuse

Jardin anglais du domaine de Rambouillet

Enclos de la laiterie de la Reine

Domaine de Versailles

Les eaux de Versailles

Potager du roi

Parc Balbi

78-YVELINES

LES LOGES-EN-JOSAS

2012-

...

Type d’intervention : Médiation

Midori no sato (Le village vert)

Le mot Midori signifie la couleur verte ou la verdure en japonais, Midori no sato veut donc dire, en traduction littérale, le village vert.

Surface : La totalité d’origine était environ 12ha, dont environ 5ha pour la partie jardin japonais (japonisant). L’ensemble du terrain d’origine a été divisé en 3 propriétés depuis

1959. La présente étude se limite à une des propriétés qui contient une grande partie du jardin japonais.

Privé/public : propriété privée

Type de protection : dans le site classé de la Vallée de la Bièvre.

Nombre de jardiniers : une équipe de 2 jardiniers pour des interventions régulières et un jardinier régulier extérieur de l’équipe.

1. Le vestige de l’étang et l’arrangement de la cascade et de la rivière à la japonaise à l’ouest de la maison japonaise (disparue).

© H. Endo, septembre, 2023.

2. La rivière et le pont et le rempart avec des rondins en faux-bois.

© H. Endo, juillet 2022.

3. Etat actuel, La cascade en fausse-pierres à la française.

© H. Endo, juillet 2022.

Grandes figures répertoriées

KRAFFT Hugues (1853-1894, propriétaire et maitre d’ouvrage ANDRÉ Edouard (1833-1921), paysagiste

ITO Genbei (1854-? ), charpentier japonais

HATA Wasuke (1865-1928), jardinier japonais

FORÊT Alfred, jardinier français des années 1880

FORÊT Félix, jardinier des années 1880-1900

Vers 1884-85

Création du jardin

Août 1882-mars 1883

Tour du monde du propriétaire et maitre d’ouvrage Hughes Krafft

Juin 1886

L’inauguration du jardin japonais en présence de l’ambassadeur du Japon de l’époque, et on trouve une photographie commémorative des invités devant une maison japonaise appelée Zashiki dans un jardin japonais. Krafft a acheté cette maison à Tokyo pendant son séjour et l’a fait transporter et monter par un charpentier japonais

Août 1885

Visite de Seiki Kuroda, peintre japonais, disciple de Louis-Joseph-Raphael Collin, qui atteste que la maison japonaise importée est construite dans le jardin

ACTION MENÉE

Étude préliminaire pour interventions divers/réaménagement Interventions comme jardinier depuis 2012.

Réflexion en cours sur Protection/Plan de gestion/Médiation/Documents de communication.

Repérage des arbres historiques dans les archives et diagnostic de l’état du jardin.

Visites d’études récentes effectuées :

- avril 2022 M.Makoto Suzuki, professeur éminent de l’Université d’agriculture de Tokyo, directeur de Green Academy : Redécouvert du vestige de l’aménagement de la cascade et la rivière à la japonaise, probablement par Wasuke Hata.

- juin 2022 M. Eijiro Fujii, professeur éminent de l’Université de Chiba, et la délégation

japonaise des paysagistes et jardiniers : Observation de l’aménagement et du fonctionnement de l’étang et la rivière, etc.

- août 2023 Mme Stéphanie de Courtois, historienne des jardins, Responsable du M2

JHPP

L’intervention comme jardinier depuis 2012 a permis le dégagement des vestiges (cascade et rivière, pas japonais et autres éléments). Des opérations de débroussaillage, élagage et de replantation sont menées ponctuellement.

4. Le jardin japonais vu de l’extrémité opposée, La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114.

5. Le pavillon et le petit jardin japonais de Midori, La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114.

6. Midori-no-sato, Le fond du Jardin Japonais, La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114.

1893

Publication du livre de Josiah Conder Landscape gardening in Japan, qui a influencé la création des jardins japonais en Europe. Le Jardin de Midori est un exemple précurseur de ce genre de jardin en France et en Europe, un des plus anciens jardins japonisants en Europe et sans doute le plus ancien en France

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le dégagement des vestiges a été bien avancé et l’on aperçoit facilement la structure d’ensemble et les traces de divers aménagements - la cascade et la rivière, des pas japonais, des escaliers en rondins de fauxbois, le soutènement et la grotte en rocaille, les pierres angulaires de la maison japonaise et des portails. Une partie de la lanterne en pierre et le vasque Tukubai reste en place. Parmi les arbres, arbustes spontanés qui ont la tendance d’envahir l’espace, il y a de vieux arbres souvent présents dans les jardins japonais, qui peuvent correspondre à ceux qui ont été repérés sur le plan de 1911, notamment, quelques vieux Pieris japonica, Rhododendrons, Ifs, Buis, Pin Douglas, Chênes et Bambous… Au milieu du jardin, un magnifique Cèdre bleu et un Hêtre pleureur semblant anciens.

En revanche, la croissance des arbres, les divisions du terrain et les constructions alentour ont modifié les perspectives, la lecture du site ne fonctionne plus comme conçue originalement et marquée sur le plan de 1909. Le site a pourtant le charme d’un vestige retrouvé, dans un environnement naturel forestier. Il y a une véritable ambiance japonisante qui se dégage.

Quelques nouveaux aménagements ont été fait dont le point de vue avec la gloriette, avec l’attention portée à ne pas modifier le relief et le vestige retrouvé du jardin ancien.

D’après le livre d’or du Midori-no-sato conservé au Musée le Vergeur, il recevait les principaux japonisants de l’époque :

Louis Gonse, l’auteur de l’Art japonais (1883), en juillet 1892 et 1899 ; Raymond Kœchlin, collectionneur et professeur à l’École des sciences politiques, en juillet 1892 et août 1906 ; la Princesse Mathilde en juillet 1893 ; Gaston Migeon, conservateur au Musée du Louvre, en juin 1894 ; Henri Cernuschi, fondateur du musée, en juillet 1894 ; Robert de Montesquiou en juillet 1895 ainsi que l’aquarelliste Madeleine Lemaire, Marcel Proust et Raynold Hahn ; Siegfried Bing, éditeur de la revue LeJapon artistique (1888- 1891) et patron de la maison Art nouveau, en juillet 1899; Félix Régamey, dessinateur des Promenades japonaises : Tokio-Nikko (1880) et auteur du Japon pratique (1891), en août 1906.

Y ont signé aussi des intellectuels japonais: Hachisuka Mochiaki, ministre plénipotentiaire du Japon en France, en juin 1886 ; Hayashi Tadamasa, marchand d’objets d’art japonais et collaborateur de Goncourt pour Outamaro, en juin 1886 ; Torio Koyata, officier de l’armée de terre puis parlementaire, en juin 1886; Iwashita Seishu, homme d’affaires puis parlementaire, en juin 1886 ; Okakura Kakuzo, directeur de l’École des beaux-arts de Tokyo et auteur du Livre du thé (1906), en février 1887 ; Takahashi Kenzo, haut fonctionnaire puis journaliste, en juin 1890 ; Adachi Mineichiro, diplomate, en juin 1901.

7. Le plan du jardin, La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114. 8. Une partie du jardin japonais à l’ouest de la maison japonaise avec l’étang et le pont, la plantation des iris. Le personnage de dos est le jardinier japonais, Wasuke Hata. « Papiers de Robert de Montesquiou » : N.a.fr.15040, f.56,Bibliothèque Nationale de France, Département des manuscrits.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Archives de Hughes Krafft au Musée le Vergeur à Reims:

Félix Régamey, MIDORI NO SATO. Un coin de Japon aux portes de Paris, Le Japon pratique, J. Hetzel, 1891

Albert Maumené, « Le parc de Midori, à M. Hugues Krafft, par Les Logesen-Josas », La vie à la campagne, 1 avril 1909, n°61

Albert Maumené, « Le jardin japonais miniature de Midori, à M. Hugues Krafft, par Les Loges-en-Josas », La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114

F. Morel, Le jardin japonais à l’Exposition universelle, Revue horticole, 1900

Marie Simonnot-Bonhomme, « Edouard André et l’art des jardins japonais», Edouard André (1840-1911), Les Editions de l’Imprimeur, 2001, pp. 251-252

Jean-Sébastien Cluzel, Le japonisme architectural en France 1550-1930, Éditions Faton, 2018

Junji Suzuki, «Le jardinier japonais de Robert de Montesquiou - ses évocations dans les milieux littéraires », Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, 2011, n°18

Plusieurs ouvrages de Junji Suzuki sont publiés en japonais.

9. Midori-no-sato: « Butte au Buddha », La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114 . 10. Un coin du jardin japonais, illustration dans La vie à la Campagne, 15 juin 1911, n°114.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Les lacunes archivistiques ne permettent pas de préciser tous les points de la création, ni par exemple jusqu’à quel point Edouard André a été impliqué dans la création de l’ensemble du jardin avec sa première partie japonisante. On suppose qu’il y a eu un jardinier japonais inconnu qui est intervenu pour ce premier jardin japonais, mais on ne connait pas les détails.

Inconnues aussi les dates et la nature de l’intervention du jardinier japonais Wasuke Hata, la répartition du travail entre les jardiniers français et japonais, qui ont certainement collaboré pour la création et l’entretien du jardin.

Ce jardin a la valeur historique incontestable au niveau histoire des jardins et aussi dans le contexte du mouvement du Japonisme de la belle époque. La problématique actuelle concerne la gestion et le réaménagement : comment concilier la conservation des traces historiques et le jardin comme espace de vie quotidien de propriétaires privés ?

Les interventions n’ont pas amené de modification importante du relief, ni de la structure historique de l’ensemble au-delà de la partition. L’intention du propriétaire est de respecter et préserver toutes les traces historiques, en limitant leur aménagement.

Cependant, afin de rendre le circuit et la lecture de l’espace plus agréable et compréhensible, une reconstitution des ponts sur la rivière et des portails est prévue. Il ne s’agit pas d’une reconstitution à l’identique, mais il sera une restitution provisoire avec le reflet de l’historique du jardin.

11. Le plan du jardin, La vie à la campagne, 1 avril 1909, n°61.

12. Vue aérienne, cadastre, Géoportail.

trait orange: cadastre, trait blanc pointillé: le domaine, jardin d’origine trait beige: le jardin, la limite d’intervention.

Le vieux Hêtre pleureur, arbre symbole du jardin, est tombé lors d’un orage en avril 2023. Il a été attaqué par un champignon racinaire, alors qu’il tenait bien en apparence jusque là.

RAMBOUILLET

2014-2020

Type d’intervention : Étude opérationnelle

Jardin de la laiterie de la reine

Domaine National de Rambouillet, Rambouillet, Île-de-France, 3,7 ha, Public, Classé Monument Historique.

Nombre de jardiniers : 7 pour les 150 hectares de l’ensemble du parc.

Le jardin de la Laiterie de la reine, ou enclos de la ménagerie, est le seul jardin qui nous soit parvenu parmi ceux aménagés dans le parc de Rambouillet sous la conduite d’Hubert Robert pour Louis XVI entre 1784 et 1789.

Grandes figures répertoriées

THÉVENIN Jacques-Jean (1732-1813), architecte des Bâtiments du roi

ROBERT Hubert (1733-1808), dessinateur des Jardins du roi

L’abbé Nolin ( ?- ?), directeur des Pépinière du roi

TESSIER Alexandre-Henri, dit l’abbé Tessier (1741-1837), médecin, agronome et botaniste

1. Les vestiges du jardin à l’arrière de la laiterie.

© J. Dupanloup, 2019.

2. . Les vestiges de l’arboretum

© J. Dupanloup, 2014.

1699-1706

structuration des jardins à la française par Joseph Fleuriau d’Armenonville (1661-1728), directeur général des finances

1779-1782

Création du jardin anglais par le duc de Penthièvre

1784-1788

Acquisition du domaine par Louis XVI, établissement du centre d’expérimentation agronomique, construction de la Ferme Royale (actuelle Bergerie Nationale), de l’Hôtel du Gouvernement (actuel palais du Roi de Rome), du Verger du roi et de la Laiterie de la reine

Etude opérationnelle réalisée en 2014 au sein du master Jardins Historiques Paysage patrimoine, par Aude BOUGEARD, Jérémy DUPANLOUP et Christopher PEIGNART, sous la direction de St é phanie de Courtois et Denis Miralli é , dans le cadre d’une commande passée par le Centre des Monuments Nationaux au laboratoire LéaV.

Suivie en 2020 d’une recherche intitulée Expérimentation agronomique et esthétique au domaine de Rambouillet sous Louis XVI, Hubert Robert et la définition des jardins néoclassiques, réalisée par Jérémy Dupanloup dans le cadre de la bourse Michel Baridon, attribuée par la Fondation des Parcs et Jardins de France.

3. La Laiterie de la reine.

© J. Dupanloup, 2019.

4. Carte postale ancienne, vers 1905.

© J. Dupanloup, Collection de l’auteur.

DUPANLOUP Jérémy, « L’enclos de la ménagerie » in Vivre à l’antique, de Marie-Antoinette à Napoléon Ier, SERRETTE Renaud (dir.) et WICK Gabriel (dir.), Centre des Monuments Nationaux et Editions Monelle Hayot, 2021.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

De ses premières années marquées par l’expérimentation agronomique, il hérite d’une collection d’arbres exotiques qui lui confèrent au XX e siècle le nom d’arboretum de la Laiterie de la reine. Les tempêtes de 1990 et 1999 ont toutefois raison de la plupart des grands arbres, tandis que les tracés et dispositifs paysagers de la fin du XVIII e siècle tendent à disparaître totalement à l’aube du XXI e siècle.

Ainsi, ni les parterres utilisés comme pépinières d’acclimatation, ni les allées courbes plantées de doubles alignements de fruitiers, ni les berges sinueuses ne subsistent.

5. Plan général de l'enclos de la laiterie de la Reine à Rambouillet, Thévenin J.- J. (1732-1813), vers 1785, Domaine national de Rambouillet, Château de Rambouillet.

© Reproduction

B. Gavaudo / CMN.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Afin de pouvoir envisager la réhabilitation du jardin, il importait d’interroger son histoire.

Toutefois, si l’édifice de la laiterie a été largement étudié et analysé depuis les années 1960, le jardin demeurait méconnu.

Ses archives éparpillées ont été reconstituées à partir des fonds du domaine royal de Rambouillet (Archives départementales des Yvelines), des Pépinières royales (Archives nationales) de la Ferme royale (Bergerie nationale) et de la gestion du parc (Archives du Domaine National de Rambouillet).

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le jardin actuel est issu de la fusion de quatre jardins aménagés à la fin du XVIII e siècle.

S’ils forment un écrin au chef d’œuvre que constitue la Laiterie de la reine, ils sont en réalité plus intimement liés au groupe d’édifice qui encadre la cour d’entrée : les bâtiments de la Petite ménagerie.

C’est ici que furent acclimatés des arbres, céréales et cultures maraîchères exotiques mais aussi des animaux d’élevage et du gibier étrangers, sous l’égide de la Ferme royale de Rambouillet, des Pépinières du roi à Versailles et du Jardin du roi à Paris.

À Rambouillet, l’expérimentation agronomique participe activement à l’établissement du modèle des jardins néoclassiques français. La figure allégorique du Roi paysan sème le progrès et espère récolter richesse et abondance. Dans la Laiterie de la reine, il expose le fruit des recherches conduites. Comment témoigner aujourd’hui du caractère expérimental et de l’ambition de ce témoignage de l’aventure royale à Rambouillet ? Tel est l’enjeu de la restauration du jardin, toujours attendue.

6. Le portail du jardin de la Laiterie de la reine © J. Dupanloup, 2014.
7. Carte postale ancienne, vers 1930, Collection de l’auteur.
8. La Laiterie de la reine. © J. Dupanloup, 2019.

78-YVELINES

RAMBOUILLET

Type d’intervention : Étude opérationnelle

Jardin anglais du Domaine national de Rambouillet

Jardin anglais du Domaine national de Rambouillet, Yvelines, Îlede-France, 40 ha. Classé au titre des monuments historiques et au titre des sites, et classé Natura 2000 (Directive « Oiseaux »), et situé en ZNIEFF de type 2.

Nombre de jardiniers : petite dizaine (fluctuante)

Grandes figures répertoriées

PAINDEBLED Jean-Baptiste ( ?- ?), entrepreneur et paysagiste

GOUPY Claude-Martin (1730-1793), directeur des bâtiments du duc de Penthièvre

RENAUD Jean ( ?- ?), jardinier vers 1804

PARAJD G. Mester de (né en 1951), ACMH

1 Calme et sérénité de la rivière anglaise et de sa cascatelle aux abords de la Chaumière aux coquillages. Les photos ici présentées sont issues de l’étude JHPP.

© E. Dolmaire, mai 2021.

2. État actuel de l’Ermitage à la suite des travaux de consolidation d’urgence entrepris entre 2002 et 2003. Sa silhouette tronquée se trouve à l’heure actuelle au beau milieu d’une clairière dénudée.

© E. Dolmaire, mars 2021.

3. Il ne reste plus que deux platanes d’Orient (qui dateraient du XVIIIe siècle) sur les six qui encadraient le Pont des rocailles. À l’extrême gauche un aulne a poussé à l’emplacement de l’une des souches de ces platanes. Les thuyas à droite ont été abattus en 2021, sur préconisation de Selvans Arbre & Forêt les jugeant dangereux pour le public.

© I. Borloz, mars 2021.

1779-1782

En 1779, le duc de Penthièvre créa un jardin pittoresque orné de fabriques, une grotte surmontée d’un kiosque chinois, un ermitage, des canaux se croisant et formant six îles. JeanBaptiste Paindebled concepteur de la chaumière aux coquillages

23 décembre 1783

Acquisition du domaine par Louis XIV et MarieAntoinette

1786-1788

La Laiterie royale est construite par Louis XVI pour la reine Marie-Antoinette en face du Jardin anglais sous la conduite d’Hubert Robert. Le Jardin anglais comme la laiterie seront des sites d’acclimatation où l’on plante essences rares et exotiques

1792

Le Kiosque chinois est détruit à la suite d’un orage et prend le nom de Grotte des amants

1791-1793

Le domaine de Rambouillet avec le Jardin anglais est réuni à la liste civile puis démembré. Les jardins seront abandonnés et fortement dégradés

ACTION MENÉE

Étude opérationnelle sur le Jardin anglais (recherche et analyse des documents historiques, étude des théories du XVIIIe siècle en matière de jardins anglais et examen de possibles parentés ou influences, proposition de pistes d’intervention et de mise en valeur).

Date de l’action menée : 2021

Autres personnes impliquées dans l’action : étude réalisée sous la direction de Stéphanie de COURTOIS et de Denis MIRALLIÉ, enseignantschercheurs au LéaV, à la demande du Centre des Monuments nationaux représentés par Sylvain Michel, Laurent Mortier et Sébastien Ciret.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Au fil du temps, le Jardin anglais s’est déstructuré. À l’image de la simplification des rivières anglaises, la conservation de ses allées et de ses chemins est presque caricaturale. Largement affectées par la tempête de 1999, de vastes étendues définissent aujourd’hui le jardin dans ses parties basses.

En haut, aux environs de l’ermitage, les bois prennent l’allure d’un taillis. Ce faisant, les jeux de regards caractéristiques d’un jardin anglais n’existent plus. Les nombreuses fabriques (Grotte aux amants, Chaumière aux coquillages et Ermitage) flottent au beau milieu d’océans herbeux.

4. Reconduction cartographique : Carte du Jardin anglais en 1787, sous Louis XVI, d’après la carte des Chasses, dressée par Jean-Baptiste Berthier, 1787, Hôtel de ville de Rambouillet.

© A.Gallois.

5. Reconduction cartographique : Le Jardin anglais de Rambouillet en 1825, d’après la carte des jardins de Rambouillet, Atlas matrice de la conservation de Rambouillet. 1825. Folio 75, Office nationale des Forêts.

© A.Gallois.

6. Reconduction cartographique : Le Jardin anglais en 1947, d’après les photographies aériennes de Remonterletemps.fr.

© A. Gallois.

Sous le Premier Empire

Remise en état du jardin et importants travaux de curages des rivières anglaises

1853

Restauration des jardins par Napoléon III et notamment le Jardin anglais (murs, rivières, ponts...)

Jusque 1901

Long abandon et usure du Jardin anglais

1930-1933

Remise en état clôtures, des cheminements, de la clôture du Jardin anglais (grillage)

1980

Curage des rivières anglaises

1999

Tempête de 1999 qui ravagea une bonne partie du Jardin anglais

2003

Restauration de la chaumière aux Coquillages et intervention de sécurité à l’Ermitage (G. Mester de Parajd)

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

L’histoire du Jardin anglais reste à écrire ! La fragmentation des fonds d’archives constitue la difficulté principale de cette recherche. Dispersées entre les différentes institutions et lieux de conservation (Archives nationales, Archives départementales des Yvelines, Archives du domaine de Rambouillet, etc.), les données prennent la forme de correspondances, comptabilités, de cartes et de plans, de lois, de décrets ou de règlements.

L’histoire ainsi reconstituée au gré des archives étudiées présente les différentes périodes traversées par le Jardin anglais.

Dans ce contexte, le Plan de Gestion pour le jardin historique du Domaine National de Rambouillet réalisé par une équipe pluridisciplinaire (Ecologie: Rainette, Manon Delattre, Maximilien Ruyffelaere. BET technique eau : Iris Conseil, Philippe Gouhier assisté de Benjamin Courbot. Expertise en arbres : Aliwen, Murielle Eyletters. Paysage : SLAP, Sylvain Luquet, assisté de Thomas Monzani. Paysage : Aline Le Cœur) a été une source majeure d’information.

Par ailleurs, nous avons eu accès aux papiers conservés par la famille d’Orléans où rien n’a pu être trouvé.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Conçu au XVIIIe siècle, ce jardin se heurte aux nouvelles réalités. Les promenades jadis stimulantes offrent un paysage monotone. Déversoir des eaux usées de Rambouillet, le jardin est rogné par une station d’épuration.

L’étude considère ainsi les richesses patrimoniales de ce jardin au gré de son histoire et met à l’honneur ses interactions avec le territoire au fil des eaux qui le traversent.

7. Reconduction cartographique: Le Jardin anglais en 2021, d’après Google Maps et le cadastre actuel (cadastre.gouv.fr). © A. Gallois. 8. Représentation schématique sur l’évolution du paysage avant, en 1764, et après, en 1787, la création du jardin anglais dans le thalweg de la Guéville (sans échelle) d’après BERTHIER Jean-Baptiste & DELAHAYE Guillaume-Nicolas, extrait de la Réduction de la carte topographique des environs de St. Hubert et de Rambouillet, levée par ordre du Roi, par les Ingénieurs géographes des Camps et Marches des Armées de Sa Majesté, Paris. © E. Dolmaire. 9. BETTINI Francesco (illustrateur), PILLEMENT Jean (graveur), Vue du kiosque de Rembouillet, estampe, eau-forte et burin, 23,3 x 38,3 cm, in Onzième Cahier des Jardins anglo-chinois à la mode, Paris : éd. Chez Le Rouge, 1784.

2017

Plan de gestion sur l’ensemble des jardins dont le Jardin anglais

2014

Étude opérationnelle portant sur la Laiterie de la Reine du domaine de Rambouillet

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’histoire du Jardin anglais questionne les imaginaires et les paradoxes qui oscillent entre rivière et égout.

Afin de cerner cette portion de territoire, il faut revenir sur les interactions théoriques et esthétiques qui ont jalonné sa construction ou qui se perçoivent encore.

Cette enquête dresse un horizon des possibles pour accompagner ce jardin étiolé vers la reconquête de ses paysages.

10. « Etat des différents arbres plantés à Rambouillet depuis 1785 », liste des plantations réalisées dans le parc du domaine de Rambouillet.

ADY 2 Q 37. 11. Carte de Rambouillet « Plan général du Château et de ses dépendances » (plan projet), début du XIXe siècle, AN NIII 62.

Isabelle Borloz

borloz.ccit@gmail.com

Edgar Dolmaire

edgardolmaire@gmail.com

Mathilde Formond

m.formond.98@live.fr

Alix Galois

galloisalix@gmail.com

91-ESSONNE

Grand ensemble, Massy-Antony

Jardins familliaux de Saulx-les-Chartreux

Campus d’Orsay

Château de Sillery

La Grande Borne

Préinventaire des jardins de l’Essonne

Château de Segrez

Parc Boussard

Parc Caillebotte

Parc de l’Observatoire Camille Flammarion

Méréville

91-ESSONNE

JUVISY-SUR-ORGE

2010-2011

Type d’intervention : Étude opérationnelle

Parc de l’observatoire Camille Flammarion

Juvisy-sur-Orge, Essonne (91), Région Ile-de-France. Surface de 1,6ha. Classement au titre des sites de l’ensemble de la propriété (23/05/1980); inscription de l’ensemble de l’observatoire au titre des Monuments Historiques (12/06/1996); classement des objets ayant appartenu à Camille Flammarion (14/11/1997); classement de l’observatoire au titre des Monuments historiques (28/12/2009).

Grandes figures répertoriées

Camille FLAMMARION (1842-1925), astronome, frère de l’éditeur.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

XVIIe s.: Présence attestée d’une ferme avec bâtiments, écurie, bergerie, étable… au hameau des Fromenteau

1730 : achat de la propriété par les Minimes, congrégation religieuse de Paris

1738 : création d’un relais de poste et d’une hostellerie sur une partie des bâtiments

1856 : M. Louis-Eugène Méret achète la propriété pour y faire une maison de villégiature

1870 : guerre de Prusse : une partie des bâtiments est détruite

Le parc a été fermé au public pour des travaux conséquents de l’observatoire. Le jardin a continuellement été entretenu, conservant ainsi sa structure paysagère d’origine. Les vestiges d’un jardin d’agrément du XIXe siècle : grotte, arbres remarquables d’ornement, promenade plantée (mail), socles pour la statuaire (disparue) ont subi les effets du temps et de la tempête de 1999, datent de l’époque de son illustre propriétaire, Camille Flammarion.

Le jardin, lieu d’expériences de l’observatoire, était aménagé de dalles béton pour poser des instruments de mesures astronomiques, kiosque météorologique. Le potager témoigne de la fonction utilitaire du jardin au regard de son histoire. Des boisements périphériques d’essences communes (charme, érables…) créent une ceinture verte le long des murs d’enceinte.

L’urbanisation aux alentours a divisé le parc en deux parties, et loti les abords). Une espèce rare de sauge (Salvia verbenaca) a élu domicile au milieu de la grande prairie et justifie en partie l’intérêt écologique du site et une gestion différenciée.

ACTION MENÉE

Recherches historiques pour retracer l’histoire du lieu, diagnostic de l’état actuel, devenir du végétal et plan de gestion, programmation du parc en vue de sa réouverture : comment concilier approche culturelle et agrément ?

Évolution future du parc dans son contexte urbain en mutation (arrivée du Tramway, requalification de la RN 7, etc.).

1.

La grande prairie. © M. Sirot. 2. Vue extérieure de l’observatoire, v. 1900, MIF, CP 19882. 3. Vue générale de l’observatoire, v.1900, MIF, CP 19880.
Plan dit de Loisel, 1905 (à gauche), plan actuel du Parc Flammarion, relevé géomètre Chagnon, 2011 (à droite).

1882 : Legs de M. Méret à C. Flammarion pour la création d’un observatoire

1886 : Création de l’observatoire, mise en place de la coupole et lunette astronomique

1893 : Achat de la parcelle boisée en contrebas (parc aux Oiseaux)

1925 : Mort de C. Flammarion

1962 : Mort de Gabrielle Flammarion, sa seconde épouse. Legs à la Société d’Astronomie de France. Bail emphytéotique avec la commune

1970 : Achat de la partie sud du parc par la commune (auj. parc aux Oiseaux)

1999 : Tempête et fermeture au public

2010 : Restauration de la coupole et de la lunette astronomique

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Archives de la Société d’Astronomie Française : Série d’articles des Bulletins Astronomiques de France, de 1987 à 1925.

P. de LA COTARDIÈRE, Patrick FUENTES, Camille Flammarion, France, Flammarion, 1994.

C. FLAMMARION, Mémoires biographiques et philosophiques d’un astronome, Paris, Flammarion, 1911

J.-C. (dir.), PECKER, Astronomie Flammarion, Vol. 1 & 2, Paris, Flammarion, 1985.

Association « Les Juvisiens de Juvisy » Juvisy-sur-Orge, images du XXe siècle, Manchecourt,1993.

L. BRUNEL, Juvisy au XVIIIe siècle. Le détournement du Pavé de Lyon.

Ses conséquences économiques et humaines, Largentière, Mémoires et documents de la Société historique et archéologique de Corbeil, d’Etampes et du Hurepoix, 1975.

AD 91, IGN, Mairie de Juvisy-sur-Orge, Musée d’Ile-de-France (Sceaux), Maison de Banlieue d’Athis-Mons (Cartes et plans).

AD 91, Associations « les Amis de C. Flammarion », Société d’Astronomie de France, Musée d’Ile-de-France (Cartes postales).

Associations « les Amis de C. Flammarion » , AD 91, IGN, SAF (Photographies).

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

État des lieux au regard de l’histoire du jardin et de son évolution, en vue de proposer différents scenarii d’aménagement à la municipalité afin de dynamiser le parc pour sa réouverture au public après les travaux de remise en état de l’observatoire.

Le parc est ouvert au public avec horaires d’ouvertures. Bien qu’aucune action de transformation n’ait été entreprise, le parc continue d’être entretenu régulièrement. Certains événements comme « un dimanche de printemps » se déroulent ponctuellement faisant vivre le lieu pour une journée. Le parc a été classé refuge Ligue Protection des Oiseaux (LPO), ce qui renforce son attractivité environnementale. La Société d’Astronomie de France continue de proposer certaines animations en rapport avec l’astronomie au sein de l’observatoire. Un arrêt de tramway T7 s’arrête dorénavant juste devant l’observatoire avec pour nom « Observatoire Camille Flammarion » suscitant parfois la curiosité de certains.

5. La ferme de Fromenteau avant redressement routier, 1720, AN Seine et Oise 358 1 . 6. Profils du parc, état actuel, 2010, équipe JHPP. 7. Vue du potager, 2010. 8. Le

Martin Sirot

mail, 2010.© M. Sirot. 9. Le kiosque, v.1900, MIF, CP 19901.

91-ESSONNE

LARDY

Type d’intervention :

Parc Boussard

Parc Boussard, Lardy, Essonne, Région Ile-de-France. Public.

Inscrit MH par arrêté du 7 avril 1997, fait partie du Site inscrit de la vallée de la Juine, le 25 octobre 1974.

Entretenu par les jardiniers de la ville :

36hj/an pour le désherbage

7hj/an pour la tonte 2hj/an pour la taille

Surface : 5000m2.

Grandes figures répertoriées

BOUSSARD Henri Gabriel (1883-1954), négociant en vins d’Afrique du Nord

BOUSSARD Jacques (1915-1989), peintre

MARRAST Joseph (1881-1971), architecte

1925-1927

Création d’un jardin composite dont une partie historiciste, d’inspiration hispano-mauresque par Joseph Marrast pour Henri Gabriel Boussard, négociant en vins d’Afrique du Nord. Il se situe face à la chambre de la mère du commanditaire située dans la propriété de l’autre côté de la rue. Née Savignon elle était la fille du maire d’Alger. Elle décède en 1925 peu avant l’Exposition des Arts Décoratifs où Marrast avait présenté un jardin très similaire à celui de Lardy.

Vers 1950

Suppression des pergolas par Jacques Boussard, peintre, fils du précédent. Il cède une partie du jardin à la ville en 1987.

1997

Restauration ponctuelle et malhabile des céramiques qui provoque la protection d’un des rares jardins «ArtDéco» d’Ile-de-France.

Opus et briques à restaurer

Intervention en maîtrise d’œuvre, assistance à maîtrise d’ouvrage pour dossier Jardin Remarquable/Plan de gestion et mise en œuvre d’une formation à la taille des topiaires, effectuée M. Lenoir, chef de travaux d’art au jardin de Chamarande et Méréville.

Date de l’action menée : 2021/2022

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Jardin formel constitué de trois plateaux enherbés successifs, parcourus par un réseau hydraulique constitué, de haut en bas et du nord au sud, par une vasque circulaire à fleur de terre, orné de céramiques bleues versant dans un bassin rectangulaire bordé de briques, à parement de céramiques.

Il alimente trois fontaines tombant dans trois canalets traversant trois terrasses plantées de rosiers versant dans un grand bassin rectangulaire installé au pied des terrasses alimentant un long canalet central. Ce dernier traverse la plate-forme enherbée centrale divisée en compartiments ponctués de boules de buis.

ll est encadré d’allées en opus incertum en large dalles de béton. Le parcours hydraulique se termine par un bassin rectangulaire surplombant un bassin semi-hexagonal. Il est épaulé par deux escaliers en pas d’âne rejoignant les circulations périphériques.

L’ensemble est encadré d’arbres locaux et d’un chemin creux coté Est.

2014

Une étude de diagnostic du cabinet ESSNER, architecte du patrimoine, reste sans suite.

2016

La DRAC Ile-de-France demande des compléments à l’étude précédente, la constitution d’une équipe de maîtrise d’œuvre adaptée et l’élaboration d’un projet chiffré.

2019

Un projet de restauration est adopté (lauréat du Loto du Patrimoine)

Les travaux seront repoussés du fait de la crise sanitaire.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Nécessité d’une équipe pluridisciplinaire.

Maîtrise d’œuvre : SARL CARDO, Dominique Pinon, paysagiste DPLG et historien des jardins, mandataire ; SCALA, Marie Bachère, architecte du patrimoine ; ASSELIN, économiste ; Art&Eau, Catherine Cane, fontainière; Caroline Mottais, céramiste ; Dominique Feuillas, phytoécologue.

Entreprises : Lot 1, maçonnerie, Richard ; Lot 2, céramique : Annabelle

Sansalone ; Lot 3, fontainerie: ECF Fontaines ; Lot 4, espaces verts : Terideal.

L’étude historique a rappelé qu’il s’agit d’un jardin composé pour être vu depuis l’étage de la maison située au fond de la parcelle privée voisine. Elle a également permis de réévaluer l’influence du jardin de l’Exposition de 1925 : le commanditaire connaissait l’architecte bien avant et sa mère était d’origine algérienne.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cité de l’Architecture, fonds Marrast (252IFA)

Archiv. Municipales : fonds non classé

Etude notariale Kneppert, Lardy (actes Boussard)

Sources imprimées ou multigraphiées :

J. MARRAST, Jardins : 1925, éd. Charles Moreau, Paris, 1926.

La Gazette de Mostaganem, 29 juin 1929.

L’Illustration, n° spécial Jardins, 28 mai 1932.

Jardins de ville privés, 1890-1930, Ed. Ramsay, Paris, 1991.

M. RACINE, Créateurs de jardins et de paysages en France du XIXe siècle au XXIe siècle, éd. Actes Sud/ ENSP, Arles, 2002.

F. ESSNER, Parc Boussard - Etude de présentation, Ville de Lardy, 2014.

5. Tesselles sur vasque.

© Mottais.

7. Tesselles sur fontaines.

© Mottais.

6. Conduite latérale.

Inauguration le 3 juin 2023.

Candidature au Label Jardin Remarquable en cours.

Début de la formation à la taille des topiaires en octobre 2023.

8. D’après un plan de Marrast, 1929 ©IFA.
9. Plan-projet, version 2 sans pergola, 2021 © CARDO/SCALA.
10. Vue depuis la pergola haute, ca 1935 ©IFA.

92-HAUTS-DE-SEINE

La Malmaison

Hippodrome de Saint-Cloud

Domaine de Villeneuve

Jardins des Valois

Colline de la Brosse dans le Domaine de Saint-Cloud

Jardin Albert Kahn

Bosquet de la Félicité, Saint-Cloud

Les jardins en couverture de l’école de de Boulogne-Billancourt

Jardin de l’E.N.S. Sèvres

Maison André Bloc

Terrasse de Meudon

La Vallée-aux-Loups

L’île Verte

Arboretum de La Vallée-aux-Loups

Parc de Sceaux

Cité jardin de La Butte-rouge

93-SEINE-SAINT-DENIS

Cité d’Orgemont

Jardins en Île-de-France

Parc de la Légion d’Honneur

Parc Montreau

Iles de La Marne

L’ancien château de Saint-Frambourg

Square Paul Vaillant Couturier

Square André Villette

Parc des Lilas

Quartier des Navigateurs, Choisy-le-Roi

Parc de Grosbois

Ambleville

Domaine de Villarceaux

Promenades de La Roche-Guyon

Potager de La Roche-Guyon

Parc de la Bûcherie Jardins du Val d’Oise

Ennery

Château de Franconville Abbaye de Royaumont

Château de Stors

Abbaye de Maubuisson

Jardin du Mont-Louis

NORMANDIE

50-MANCHE

Bois des Moutiers

76-SEINE-MARITIME

Le Havre

Abbaye de Graville

Campus de l’université de Caen

14-CALVADOS

Jardins de basse Normandie

Parc de Clères

Château de Merval

Territoire Seine-Aval

Jardin des plantes de Rouen

27-EURE

Moulin d’Andé

Domaine d’Harcourt

Maison et jardin Claude Monet

Chateau du Buisson de May

61-ORNE

Nouvelle Aquitaine

33-GIRONDE, Mérignac, Parc de Bourran, 2019-2020

33-GIRONDE, Floirac, Domaine de Sybirol, 2018-2019

86-VIENNE, Poitiers, Square de la République, 2012-2013

NOUVELLE AQUITAINE

Château de la Chèze

DEUX-SÈVRES-79

Square de la République

Jardins de Rochefort 86-VIENNE

23-CREUSE

CHARENTE-MARITIME-17 16-CHARENTE 87-HAUTE-VIENNE

19-CORRÈZE

Château de Sédières

Domaine du Peuch

Château de Matecoulon

Parc de Bourran

Parc des Coteaux- Domaine de Sybirol

Parc Chavat

47-LOT-ET-GARONNE

64-PYRÉNÉES-ATLANTIQUES 40-LANDES

33-GIRONDE

2019-2020

MÉRIGNAC Parc de Bourran

Type d’intervention : Étude opérationnelle

1. Vue depuis les berges sud.

Depuis la deuxième partie du XXe siècle, à la suite d’un processus d’urbanisation et de la création du bassin d’étalement, le parc s’est affranchi de son territoire, pour devenir un monde en soi.

© D. Larralde del Solar, juillet 2020.

2. « Pont médiéval» sur la Devèze. Pont qui rappelle la coutume seigneuriale d’installer des ponts sur les cours d’eau pour établir un péage au sein de leur domaine.

© D. Larralde del Solar, juin 2020.

3. Structure hydrographique et boisée du territoire. Les parcs de Mérignac font partie de la structure boisée, en archipel, qui gravite autour de Bordeaux.

D’après Géoportail.gouv.fr © Equipe JHPP.

Parc de Bourran, Mérignac, Nouvelle Aquitaine, 17 ha, parc public, inscrit pour partie (murs d’enceinte et fabriques) ainsi que son château, depuis 1992, à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Nombre de jardiniers : 5

L’origine du parc remonte au XVIIe siècle, mais c’est le paysagiste Louis Lucy Le Breton qui lui donne son aspect actuel. En 2002, le parc est racheté par la commune de Mérignac qui y fait des aménagements en vue de l’ouverture au public. Le parc est actuellement géré par BordeauxMétropole. Le parc est un ancien domaine seigneurial organisé autour du château, reconstruit en 1866 par l’architecte Lafargue dans un style Second Empire. Il abrite aujourd’hui l’INSPE (ex École Normale d’Instituteurs, ex IUFM).

Dans le dernier quart du XXe siècle, de nouveaux bâtiments sont édifiés dans le parc pour l’IUFM, ainsi que des équipements sportifs et un collège. Des aires de jeux y ont été installées, un potager communautaire est accessible aux habitants.

Grandes figures répertoriées

SAIGE François Armand (1733-1793), magistrat, propriétaire

RAVEZIES Jean (1795-1877), armateur, propriétaire

PIGANEAU Léopold (1829-1898), banquier, propriétaire

LAFARGUE Jules (1801-1886), architecte

LE BRETON Louis-Lucy (1823-1896), paysagiste

DEBARRE Anouk, paysagiste

5. Une liaison et une progression interrompues. Superposition : photo aérienne 2020 et ouvrages hydrauliques au sein du domaine de Bourran. La superposition de l’ensemble des périodes révèle une évolution progressive des ouvrages suivant une continuité cohérente jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle. La mise en place d’une dérivation enterrée du cours de la Devèze et la transformation du Grand Lac en bassin d’étalement ont coupé les dynamiques hydrauliques et hydrologiques passées.

© Equipe JHPP. 6. Coupe état existant : La Devèze canalisée et ses berges privées de végétation. Coupe Orientations : Parcours paysager aux bords de la Devèze. Une restauration des berges par la reconfiguration du profil du lit de la Devèze et la revégétalisation des talus privilégiera la préservation des milieux humides. Ce travail sera accompagné par l’aménagement d’un parcours paysager au bord de l’eau suivant le cours de la Devèze et reliant le parc de Bourran aux vestiges de l’ancien domaine.

© Equipe JHPP.

Etude opérationnelle.

Date de l’action menée : novembre 2019 - novembre 2020

Autres personnes impliquées dans l’action

Responsables scientifiques : Stéphanie de Courtois et Denis Mirallié

Étudiants : Tristan Berthomieu, Arnaud Fourrier et Cindy Gérard

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Masquées par des masses végétales en libre développement, les scènes paysagères ont progressivement perdu leur lisibilité.

Les différences d’usages et de gestion provoquent une rupture partielle des liens entre le parc le château et les fabriques.

La Grand Lac, devenu bassin d’étalement, a été coupé des continuités hydrographiques et est devenu un bras mort de la Devèze.

Malgré ces dérives, un sentiment fort de nature à l’état brut imprègne l’atmosphère par endroits.

Au cœur des boisements, du côté des eaux, au plus profond du parc, là où les ombres nous accueillent, un pressentiment de liberté s’éveille.

4. Coupe état existant : L’île est totalement séparée du parcours de promenade par l’invasion de l’amorce du pont pittoresque, cause de sa fermeture au public. Les vestiges du Pavillon de Flore sont invisibles et probablement enterrés. Coupe Orientations. L’accès à l’amorce consolidée restitue le point de vue sur la Devèze et le Grand lac. Le dégagement des vestiges du Pavillon de Flore (en respectant l’état dans lequel il nous sont parvenus, pas de restitution totale envisagée) et la récréation de vue permettent d’admirer cet important élément de l’ancien domaine en conservant l’inaccessibilité de l’ile, transformée en réserve naturelle.

© Equipe JHPP. 6

1865

Après une succession de propriétaires, le domaine est acheté par Jean Ravezies et son gendre L. Piganeau. Le château préexistant est modifié par l’architecte J. Lafargue

1875

Le paysagiste L.-L. Le Breton engage les premières modifications du parc d’agrément du domaine de Bourran

1895

L.-L. Le Breton et son fils terminent les aménagements du parc et des domaines de Fontainieux et Foncastel

1898

Après la ruine de la famille Piganeau à la suite d’une banqueroute, le domaine est morcelé et en partie vendu

1947

Le domaine de Bourran et son château deviennent propriété du Département de la Gironde et accueille l’École Normale des Garçons, aujourd’hui IUFM 1966-1969

Ouvrages de dérivation de la Devèze et transformation du Grand lac en bassin d’étalement

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

La ville de Mérignac conserve de nombreuses archives permettant de comprendre l’histoire du parc.

Les plus utiles pour l’étude opérationnelle ont été les registres et plans cadastraux, documentant les changements de superficie, d’usages et de destination du parc.

Des cartes postales du début du XXe siècle ont été utilisées pour des reconductions photographiques utiles à la compréhension de l’évolution des structures paysagères imaginées par Le Breton.

Plans de 1894-1895, traités et articles de revues du XIXe siècle furent autant d’outils pour replacer le parc de Bourran dans son époque et particulièrement dans l’œuvre de Le Breton.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’étude du parc de Bourran s’est articulée autour du questionnement suivant : comment en reconstruire la cohésion et la compréhension, perdues au cours de ses changements d’usage ?

L’enjeu était alors de prendre en compte les permanences et les qualités d’un parc historique inscrit dans un territoire métropolitain en pleine mutation dans un dialogue entre les époques, les usages et les modalités de gestion.

7. E. Bruno, G. Severynis. Parc de Bourran à Mérignac (Gironde), publié dans la Revue Horticole, 1894, n°66. Bibliothèque de la SNHF. Plan légendé du parc en illustration d’un article d’É. André

8. Henry Braut, Plan du domaine de Bourran et de ses dépendances [...], 1895. Communication des A.M. de Mérignac - Archives de M. Bériac. Ce plan présentant les aménagements menés par Le Breton montre l’emprise du parc paysager au sein du domaine, qui s’étend vers l’ouest et les jardins de Foncastel. Il semble qu’au sein de ce parc, le paysagiste ait tiré avantage de la nature des parcelles, par exemple des «bois et futaies» situés entre les vignes et le château et où se trouvent en 1895 des bosquets et le labyrinthe.

9. «Le château de Bourran», in Le Journal Bordelais, 1877. Cette gravure montre un parc de Bourran idéalisé, concentrant en une seule vue des éléments phares : le château, la Tour Château d’eau, le pont rustique et l’île aux canards. 8

1985

Les parties non utilisées du parc sont confiées à la gestion de la mairie de Mérignac qui décide d’ouvrir le parc au public

1988

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

La gestion du parc s’est attaché ces dernières années à la régulation des essences dites envahissantes.

Ce travail a permis la réouverture de perspectives et aussi la diversification des sous-bois par de nouvelles plantations d’essences locales.

Il a été ainsi établi un point d’inflexion dans la conduite du végétal qui nécessitera d’un suivi attentionné afin de retrouver l’esprit des lieux.

10. Berges du bassin. Les cyprès chauves disposés le long de la berge sud, auprès de la Tour et de l’embarcadère font écho à ceux placés de l’autre côté du lac, plus près du château. Ils ont été labellisés «Ensemble arboré remarquable».

© D. Larralde del Solar, juin 2020.

11. Un coin du parc. Carte postale, 1906. A.M. de Mérignac, 14Fi114. Le pont rustique du parc était métallique et imitait des branchages entrecroisés. Les culées - seules vestiges du pont et invisibles aujourd’huifigurent un amoncellement de pierres éboulées.

12. Grottes et Cascades. Autrefois le parc surgissait d’une géographie Il gardait des liens étroits, vitaux même, avec le territoire qui l’entourait, avec cette Devèze qui le traversait et le nourrissait.

© D. Larralde del Solar, novembre 2019.

La paysagiste Anouk Debarre est chargée du réaménagement du parc Clara Delannoy

Larralde del Solar

FLOIRAC

2018-2019

Type d’intervention : Étude

Domaine de Sybirol

Domaine de Sybirol, Floirac, Gironde, 23 ha, inscrit Monument Historique le 26 octobre 2000.

Le Domaine de Sybirol est le dernier parc historique à usage privé intégré dans la continuité du projet de Parc des Coteaux qui s’étend sur les hauteurs de Bordeaux, sur les communes de Bassens, Lormont, Cenon et Floirac.

Témoin préservé du motif girondin des chartreuses, domaines viticoles et agricoles de villégiature de l’aristocratie puis de la bourgeoisie bordelaise, il en présente encore tous les atours : chartreuse du XVIIIe (demeure), communs, potager, composition régulière du XVIIIe puis irrégulière du XIXe, jardin d’agrément, parc boisé, et spécifiquement ici, une collection de fabriques préservées. Il est légué à la commune de Floirac en 2016 par son propriétaire, Pierre Lafont.

Grandes figures répertoriées

DUFART Jean-Baptiste (1750-1820), architecte

FISCHER Louis-Bernard (1810-1873), jardinier, horticulteur et architecte paysagiste

ESCARPIT Jean-Alphonse (1829-1899), jardinier, horticulteur et architecte paysagiste

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le Domaine de Sybirol est un témoin intègre des domaines de villégiature de premiers rangs de coteaux, emplacements les plus prisés par l’aristocratie puis la bourgeoisie bordelaise. Sa composition illustre la transition des tracés réguliers du XVIIIe vers des tracés irréguliers. Les deux trames ne s’annulent pas mais au contraire se complètent et s’articulent. Les structures XVIIIe sont encore nettement visibles aux abords de la chartreuse et des communs, gagnées ponctuellement par des mouvements plus souples du tracé irrégulier qui s’est, lui, principalement concentré sur la partie boisée qui représente deux tiers de la surface de l’ensemble. C’est là l’autre particularité de Sybirol qui est avant tout un jardin et un parc au caractère très forestier, où le massif boisé a fait l’objet de la mise en scène des différentes fabriques, XVIIIe et XIXe, reliées entre elles par un cheminement aux courbes harmonieuses et protégé par une canopée fournie.

1. Vue aérienne du Domaine de Sybirol dans les années 1960, Archives personnelles de M. Lafont.

2. Vue aérienne du Parc des Coteaux et de sa continuité au cœur de l’urbanisation de la métropole bordelaise –source : vues-aeriennes-bordeaux.fr

3. Vue aérienne actuelle du Domaine de Sybirol –source : application Plans, apple.

4. Le bassin-exèdre, fabrique du XVIIIe siècle. © G. Duhamel.

5. La façade principale de la chartreuse et sa transparence vers la vue sur Bordeaux.© G. Duhamel

6. Le château d’eau / belvédère, fabrique construite au XIXe siècle pour l’adduction d’eau de la chartreuse et des jardins. © G. Duhamel.

1722

Achat du domaine par la famille Lamolère 1773-1788

Embellissements paysagers supposés par JeanBaptiste Dufart, également architecte de la chartreuse 1795

Vente comme bien national 1859

Achat par la famille Cahuzac, création du parc paysager par Louis-Bernard Fischer et Jean-Alphonse Escarpit

1870

Achat par Jules Pinçon, ancêtre de Pierre Lafont, usufruitier actuel

2016

Legs de la propriété nue à la commune de Floirac

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

L’analyse des évolutions du tracé a procédé :

-d’une lecture in situ du jardin et de ses tracés et vestiges visibles ; -d’une recherche aux Archives Départementales de la Gironde pour retracer les évolutions cadastrales et les changements de propriétaires ; d’une analyse des cartes anciennes disponibles de Bordeaux ou de Floirac;

-du recueil de l’iconographie disponible, notamment auprès de M. Lafont qui dispose d’archives photographiques d’intérêt ; -des ouvrages et articles qui portent sur l’art des jardins et les chartreuses en bordelais.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

La question centrale qui se pose pour le Domaine de Sybirol, depuis son legs à la commune en 2016, est la modalité de son ouverture un jour à une pratique et à un gestionnaire publics. Sa préciosité, son remarquable état de conservation et sa gestion simple, par son ancien propriétaire, mais aussi le maintien de son rôle de lieu de vie jusqu’au décès de ce dernier, sont autant d’éléments antagonistes avec une transformation simple en parc public.

La comparaison avec le devenir du Parc Palmer, tout proche et lui aussi inclus dans la continuité du Parc des Coteaux, a fait apparaître l’indispensable destinée sur mesure à écrire pour Sybirol si l’on souhaite le transmettre intègre aux générations futures.

L’association créée par l’ancien propriétaire, Pierre Lafont, pour encadrer les ouvertures au public et les évènements organisés au sein du Domaine, a aujourd’hui cette mission.

Guillaume Duhamel contact@guillaumeduhamelurbanisme.com

ACTION MENÉE

Mémoire de master 2 pour le Master Jardins

Historiques, Paysages et Patrimoines, sous la codirection de Jean-François Cabestan et de Stéphanie de Courtois.

Le projet de recherche consistait à analyser la place particulière du Domaine de Sybirol dans le parc des Coteaux, projet réunissant dans une même continuité l’ensemble des jardins présents sur le relief surplombant la ville de Bordeaux et la Garonne.

L’analyse portait sur la comparaison entre le Parc Palmer, domaine historique ouvert au public dès les années 1970, avec le Domaine de Sybirol, légué en propriété nue à la commune de Floirac en 2016, afin d’anticiper les conséquences et conditions de son ouverture au public.

Le travail a été l’occasion de réunir la documentation disponible et de faire état des enjeux de gestion et de fragilité dans cette attente.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’Association des Amis de Sybirol a rédigé une Charte des usages du domaine qui donne un cadre aux différents évènements et visites organisées. Elle œuvre pour la reconnaissance de la valeur patrimoniale du domaine et pour offrir aux visiteurs et visiteuses ponctuels une expérience privilégiée proche de l’intimité et du rapport direct aux lieux qui étaient les attendus de la villégiature.

En parallèle, elle mène des réflexions sur l’avenir du site et sa gestion future.

7. « Plan sans date » peut-être attribué à Fischer. Archives personnelles de M. Lafont. 8. De gauche à droite: Le plan du domaine au XVIIIe siècle, interprétation du cadastre napoléonien. d’après le cadastre napoléonien, AD Gironde. Le plan du domaine au XIXe siècle,d’après le « plan sans date» peut-être attribué à Fischer. Archives personnelles de M. Lafont. Le plan du domaine au XXIe siècle, état des lieux © G. Duhamel .

2012-2013

POITIERS Square de la République

Type d’intervention : Étude

Le square de la république, Poitiers, Nouvelle-Aquitaine, 1950m2, public, inclus dans le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) établi en 2012.

1. Plan projet réalisé par J. Doget en juin 1966.

Source: Service espaces verts, Ville de Poitiers.

2. Création d’un square avec marché aux fleurs, sur la Place du Lycée. Plan-Dressé par le Directeur des Travaux de la Ville, Soussigné à Poitiers le 15 février 1893. M.Sommaillon.

Source : archives municipales de Poitiers.

En 1989, les abords du Monument aux Morts et les deux entrées ouest du jardin s’ouvrent désormais sur la ville par la mise en œuvre d’un parvis en pavés et dallage de pierre. Le début des années 2000 voit un appauvrissement du jardin dû à l’absence d’entretien. Il n’existe aucune création paysagère au profit d’un laisser-aller de la municipalité, conséquence des rassemblements de jeunes et SDF qui nuisent à la réputation du square. 2012 correspond à la profonde transformation du square en place urbaine traversante. Les concepteurs Ateliers Lion et agence Ilex projetent le percement de la rue de la Laicité, la suppression du mur et des grilles d’époque remplacés désormais par des escaliers, des murs et des garde-corps, la plantation de féviers d’Amérique (Gleditsia triacanthos), le tout transformant le jardin en une place minérale pavée.

Grandes figures répertoriées

ANDRÉ Edouard (1840-1911), paysagiste

1893

Le Maire de Poitiers demande à Georges Bruant, horticulteur et ami d’Édouard André de lui demander de bien vouloir esquisser un square sur l’actuelle Place du Lycée. À l’époque, la Ville souhaite transformer cette place en square « qui servira en même temps de marché aux fleurs »

ACTION MENÉE

Étude menée de 2012 à 2013.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le square est nommé depuis 2012 « place de la République ». Elle est construite par l’agencement de structures minérales qui rééquilibrent la topographie du site : l’arrière de la place est accessible par des emmarchements doublés de larges marches qui s’appuyent sur des murs de soutènement surmontés de garde-corps. Des assises béton et des bancs en bois sont installés côté nord. Les hauts marronniers conservés sont entourés par des blocs béton remplis de terre végétale et plantée de couvre-sols. La place est épurée. Elle apporte un caractère traversant entre les différentes rues.

3. Plan des textures végétales d’après le plan de plantations de 1989 établi par le Service Espaces Verts, Ville de Poitiers.

4. Plan de quartier. Reconstitution hypothétique du square après 1895, année de construction de la pièce d’eau et des rochers au fond du square. Le manque de données historiques ne permet pas d’affirmer la date précise de destruction de cet aménagement.

5. Plan de quartier. Le square avant les transformations du projet «Cœur d’Agglo» en 2010.

6. Plan de quartier. Projet de la place de la République, 2012.

1895

Les poitevins ont pu admirer ce square «tracé avec art, au fond duquel est une grotte artificielle, avec pièce d’eau et massifs d’arbres et de verdure (…) du plus gracieux effet.»

Après 1895, la pièce d’eau et les rochers au fond du jardin sont supprimés. Le square comporte de très hauts sujets plantés dans les allées et aux pelouses plantées de petits arbustes

A partir de 1960

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Archives municipales de Poitiers

Archives départementales de la Vienne

Service espaces Verts de la Ville de Poitiers

Médiathèque François Mitterrand, Poitiers

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

En quoi la transformation de l’espace public peut-elle jouer un rôle dans le processus de reconstruction politique ?

Le projet « Cœur d’Agglo » de la Ville de Poitiers a métamorphosé le cœur de ville en 2012, englobant ce square créé à la fin du XIXe siècle par l’architecte paysagiste Édouard André, objet d’une transformation radicale de sa structure paysagère.

La Ville de Poitiers transforme le square qui conserve jusqu’en 1964 son périmètre depuis la rue de Magenta jusqu’au Lycée Henri IV. Deux ans plus tard, des travaux aux abords du Monument aux Morts montrent des massifs plantés ainsi qu’un vaste espace minéral intérieur, l’installation de bancs et la construction d’un local bain-douche public en fond de parcelle, condamné à la fin des années 1990 7

7. Le square de la République vers 1903, carte postale éditée par le libraire Lévrier.

Source : médiathèque François Mitterrand, Poitiers.

8. Square du Lycée - Projet de grille - Grille dormante. Paris le 13 Mai 1893. Élévation, Plan, Coupe. Détail signé d’Édouard André. Archives municipales de Poitiers.

9. Ville de Poitiers, Projet de marché aux fleurs, 2 août 1894. Archives municipales de Poitiers.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le square de la république a été remplacé par la «place de la République» suite au projet urbain « Cœur d’Agglo » mené par la Ville en 2012. La place minérale n’a pas fait l’objet de transformations depuis.

Les grilles XIXe ont été réutilisées comme délimitation du parking situé au bord du Clain, Boulevard Joubert.

Occitanie

34-HÉRAULT, Lamalou-les-Bains, Parc de l’Usclade, 2018

82-TARN-ET-GARONNE, Pompignan, Parc du château de Pompignan, 1999-2012

Ancien château de Lagarde

32-GERS

Parc du château de Pompignan

Château de Bonrepos Riquet

Le Castelet des Crozes

31-HAUTE-GARONNE

Valmirande

30-GARD

Domaine de Castille

Jardins de la Fontaine

Jardin des plantes de Montpellier

Parc de l’Usclade

Parc du château de l’Espeyran Château d’Ô

La Mosson

Château de l’Engarran Domaine de Flaugergues

Archives des parcs et jardins de l’Hérault

Balaruc-les-Bains

Architecture dans le P.N.R. des Pyrénées Ariégeoises

2018-...

Type d’intervention : Étude

Parc de l’Usclade

1. Vue du parc de l’Usclade depuis l’ouest. D. Maugendre

© Inventaire général Région Occitanie.

2. Vue du parc de l’Usclade depuis le nord. D. Maugendre

© Inventaire général Région Occitanie.

3. Le kiosque à musique, avant sa destruction en 2021. M. Kérignard

© Inventaire général Région Occitanie.

Lamalou-les-Bains, Région Occitanie, 7700 m², propriété privée (ouverte au public), aucune protection.

Agents d’entretien de l’établissement thermal et prestataire extérieur spécialisé.

Le parc est aménagé par la famille Cère, propriétaire de l’établissement thermal de Lamalou-le-Bas, à partir du 3e quart du XIXe siècle sur d’anciennes pâtures des coteaux de l’Usclade.

Des terrains sont acquis en mars 1859 par Stoline Cère afin d’y combler les ravins et protéger l’établissement thermal en contrebas des glissements de terrain. Dès 1862, un parc est nouvellement planté et comprend notamment un parterre de fleurs, un square pour la promenade des malades, un café, ainsi qu’une vacherie et un jardin d’acclimatation présentant une importante collection d’animaux (vaches, moutons, porcs et volailles).

À la suite du captage des nouvelles sources de l’Usclade par l’ingénieur des Mines Jules François, une galerie des sources permet aux curistes de découvrir l’émergence des eaux minérales ; à partir de 1881, un vaporarium y est aménagé, accessible depuis le parc par une porte encadrée de coquillages et de rochers.

Au printemps 1885, la buvette de la source de l’Usclade est établie sous un kiosque en bois à proximité d’une serre.

Le parc fait l’objet de nouveaux aménagements, probablement à la fin des années 1880 ou au début des années 1890. La partie supérieure du jardin en pente prend le tracé irrégulier, conservé aujourd’hui, dont rendent compte les cartes postales du début du XXe siècle.

Paul Jacques Cère, propriétaire de l’établissement thermal depuis 1861, fait construire la villa Bel Air, dont deux portes piétonnes offrent un accès direct au parc. Un kiosque à musique est construit en 1893 le long de la promenade. En 1895, un jeu de boules ainsi qu’un terrain de lawntennis et un jeu de petits-chevaux viennent compléter les distractions proposées. Le parc atteint son développement maximal au début du XXe siècle lorsque des terrains incultes de la colline de l’Usclade sont cédés par la commune de Lamalou-les-Bains à la société Cère et Cie qui les plante alors de pins.

La commune acquiert l’établissement thermal et son parc le 8 mai 1947. Une terrasse est créée à l’emplacement de la serre en ruines et la buvette de l’Usclade est reconstruite en 1949 par l’architecte Adolphe Thiers, chargé de la modernisation de l’établissement thermal.

La Chaîne Thermale du Soleil est propriétaire de l’établissement thermal depuis le 12 mars 1986. La buvette est détruite en 2017, le kiosque à musique en 2021.

Grandes figures répertoriées

Le concepteur du parc n’a pas été identifié.

Paul Jacques CÈRE (1820-1896), propriétaire de l’établissement thermal de Lamalou-le-Bas de 1861 à 1896.

THIERS, Adolphe (1797-1877), architecte de la reconstruction de l’établissement thermal de 1948 à 1954.

4. Vue du parc de l’Usclade depuis le sud-ouest. D. Maugendre © Inventaire général Région Occitanie.

5. Porte piétonne entre la villa Bel Air et le parc de l’Usclade. D. Maugendre © Inventaire général Région Occitanie.

6. Parc de l’Usclade, massif en mosaïculture, carte postale du début XXe siècle .

© AD34 (2 FI CP 5684)

7. Grotte de l’Usclade, carte postale du début XXe siècle.

© collection particulière

8. L’heure du verre d’eau au Parc de l’Usclade, carte postale du début XXe siècle.

© AD34 (2 FI CP 5743).

9. Le Vaporarium du parc de l’Usclade, carte postale de 1912.

© AD34 (2 Fi CP 1949 7).

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Établi sur les coteaux de l’Usclade, entre l’établissement thermal de Lamalou-le-Bas et la villa Bel Air, le parc comprend deux espaces distincts par leur relief, une promenade le long d’une allée de niveau et un jardin de pente séparés par un talus dont la pente s’atténue progressivement du sud vers le nord.

La promenade, à l’origine plantée de marronniers, est aujourd’hui bordée de platanes et son allée courbe est revêtue d’un enrobé. Seuls quelques rochers artificiels, vestiges de la grotte de l’Usclade associée à des jeux d’eau et un bassin, sont encore visibles. Les buvettes et le kiosque à musique qui ponctuaient le parcours du promeneur sont détruits. Des équipements techniques de l’établissement thermal sont établis à l’emplacement de la buvette. Proche de l’ancien kiosque à musique, une terrasse permet de bénéficier de la vue vers le vallon de Lamalou-lesBains. Plus au nord, un espace de petites dimensions, revêtu de sable est bordé d’arbres ; probablement s’agit-il de l’ancien terrain de jeu de boules.

Le jardin de pente de tracé irrégulier associe des pelouses à des groupes d’arbres, cèdres et pins notamment. Le ruisseau artificiel comblé dans la 2e moitié du XXe siècle se devine par endroits, tout comme le relief légèrement bombé des corbeilles en mosaïculture. L’ensemble du parc est clos de grilles.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

AD Hérault. Série M ; sous-série 5 M : 5 M 266. Etablissement thermal de Lamalou le Bas (ou l’Ancien). 1813-1902.

AD Hérault, 2 O 126/23. Rapport de l’expertise prescrite, sur la portion de vacant communal soumissionnée par Melle Cère, 11 février 1859.

COLLOT, P.-C. Petite notice sur l’établissement thermal de Lamaloul’Ancien (dit le Bas) - Hérault - déclaré d’utilité publique (décret du 10 août 1864). Paris : J. B. Baillière et fils, 1886.

DESAGHER, Julia, « Thermalisme dans le Haut Languedoc : l’établissement de Lamalou-le-Bas ou Lamalou-l’Ancien (Hérault) », Patrimoines du Sud [En ligne], 16 | 2022, DOI : https://doi.org/10.4000/pds.10714. La Vie montpelliéraine : gazette littéraire, théâtrale, humoristique, mondaine, 7 juillet 1895, p. 6.

Étude menée dans le cadre d’une opération d’inventaire sur l’architecture du thermalisme à Lamalou-les-Bains.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Etude monographique du parc dans le cadre d’une opération d’inventaire, au travers de recherches documentaires et d’observations de terrain.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Destruction de la buvette et du kiosque à musique, installation d’équipements techniques sur la promenade.

Julia Desagher julia.desagher@laregion.fr

12.

10. Le jardin de l’Usclade, carte postale du début XXe siècle. © AD34 (2 FI CP 562).
11. Le jardin de l’Usclade, carte postale de 1915. © AD34 (2 FI CP 2268).
Buvette de l’Usclade, carte postale vers 1950. © AD34 (2 FI CP 3776).

1999-2012

Type d’intervention : Étude

Parc du château de Pompignan

Parc du château de Pompignan, Pompignan (Tarn-et-Garonne), Occitanie, 6,5 ha, Privé, non protégé (abord), 1 jardinier (propriétaire). Parc à fabriques (fin du XVIII e - déb. du XIX e siècle).

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

En 1999, le parc présentait tous les éléments constitutifs d’un parc à fabriques, dont le style a évolué au cours des siècles : parc anglo-chinois, parc paysager, parc agricole, parc d’agrément de notables. Si les fabriques sont toutes en place, leur dégradation est prononcée. Faute d’un accord du propriétaire pour une protection et malgré un vœu de classement émis par la commission régionale, la protection n’aura jamais abouti. Le parc est aujourd’hui menacé par le tracé d’une ligne de chemin de fer à grande vitesse. Quelque peu dépassé par ce patrimoine que l’on s’accorde à qualifier de majeur, le propriétaire peine à y faire face et se refuse à toute aide.

ACTION MENÉE

Étude historique, publication, protection.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

1. Cheminement principal du parc, 1999. ©YF. Cranga.

2. Grotte de rocaille et étang, 2021. ©YF. Cranga.

3. Lion sculpté au pied de la façade nord du château, 2012. ©YF. Cranga.

4. Tombeau à l’antique, 2012. ©YF. Cranga

Faisant suite à la découverte des lieux, la recherche a vite confirmé l’intérêt majeur de ce parc à fabriques de la fin du XVIIIe siècle et redevable du goût anglo-chinois. Mêlant les apports du célèbre marquis à ceux de son fils, sans qu’il soit encore permis d’affirmer en quelle part exacte, la recherche a permis la mise en perspective du goût littéraire et artistique des commanditaires dans la réalisation de ces jardins.

9

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Fonds d’archives privées chez un descendant de la famille (Aude), non classé et répertorié.

Plan cadastral, 1812. A.D. Tarn-et-Garonne.

Carnet de dessins de 1802. Coll. particulière.

Yves et Marie-Françoise CRANGA, «Le parc à fabriques du château de Pompignan : une illustration de l’art des jardins dans le midi de la France», dans Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 2004, p. 179-201.

Yves et Marie-Françoise CRANGA, « La contribution de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan à l’art des jardins », dans J.-J. Lefranc de Pompignan, un homme de cultures au Siècle des Lumières, Actes du colloque international de Toulouse-Montauban-Pompignan, 22-23 septembre 2006, Paris, Eurédit, 2015, p. 235-251.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

5. Lac, 2012. ©YF. Cranga. 6. Temple égyptien (glacière), 2012.

© YF. Cranga.

7. Carnet de voyage de Pompignan à Arles (repro. auteur), 1802. Coll. particulière

8. Temple gaulois, 2012.

©YF. Cranga. 9.Colonne funéraire et temple, 2015. ©YF. Cranga.

La conjonction de plusieurs facteurs est à la source d’une incompréhension persistante et de l’état d’abandon progressif de ce parc éminemment historique. Forte de traces et vestiges encore lisibles et faute d’archives exploitables, la réflexion historique se poursuit néanmoins à partir de ces seules données archéologiques. Yves Cranga yves.cranga@orange.fr

Pays de la Loire

49-MAINE-ET-LOIRE, Maulévrier, Parc du château Colbert-Parc oriental de Maulévrier, 1982

85-VENDÉE, Sainte-Pexine, Jardin de Chaligny, 2008-2013

85-VENDÉE, L’Hermenault, Jardin du château, 2024

85-VENDÉE, Les Sables-d’Olonne, Parc de la Villa Charlotte, 2019-2022

49-MAINE-ET-LOIRE, Les parcs et jardins des châteaux dans l’Ouest de la France, 1996-2002

Château de Lassay

Fontaine-Daniel

53-MAYENNE

Prieuré de Vivoin

72-SARTHE

Domaine de Verdelles

49-MAINE-ET-LOIRE

Jardins angevins

44-LOIRE-ATLANTIQUE

Acteurs des jardins en Pays-de-la-Loire

Jardins de la région Pays de le Loire

La Garenne Lemot

Château de Lathan

Parcs et jardins des châteaux dans l’Ouest de la France

Bouzillé

La Garenne de la Moine

Parc de Maulévrier

85-VENDÉE

Jardins de Vendée

Jardin de Chaligny

Parc de la Villa Charlotte

Parc du château de l’Hermenault

Jardin Dumaine

Maison et jardin Clémenceau

MAULÉVRIER

Type d’intervention :

Pré-inventaire

Parc du château Colbert / Parc Oriental de Maulévrier

Parc du château Colbert / Parc Oriental de Maulévrier, Maine-etLoire, Pays de la Loire, 29 ha, public (commune), site classé partiel (du 28/09/1980), 8 jardiniers ainsi que des bénévoles (2023).

Grandes figures répertoriées

MARCEL Alexandre (1860-1928), architecte ayant travaillé pour l’exposition universelle de 1900

ACTION MENÉE

Visite de pré-inventaire des jardins historiques du Maine-et-Loire, août 1982.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Retour à un état « naturel » suite à l’abandon pendant 40 ans. Mélange entre les espèces « exotiques » plantées et les espèces spontanées très dynamiques du fait du milieu humide (étang en voie de disparition par envasement). Fabriques en place dont certaines en assez bon état (lanternes, statues, temple khmer). Arbres remarquables (cyprès chauves, hêtre pourpre, séquoias) et structure du parc encore lisible.

1. Carte des unités phytosociologiques. © Billiard, 1980.

2. Carte des essences implantées.

© Billiard ,1980.

3. 1980 projet d’équipement.

© Billiard, 1980.

GRANDES DATES CONNUES

1900-1928

Création du parc

1945-1980

Abandon

1981

Rachat par la commune

À partir de 1982

Repris

À partir de 1987

Restauration et transformations (jardin japonais)

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Aucune archive. Pas de connaissance d’Alexandre Marcel. Étude du Laboratoire de biologie végétale et phytosociologie de l’UCO d’Angers (D. Billiard) en 1980. Projet de parc de loisirs et détente de la municipalité.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le site mérite-t-il le qualificatif de « jardin historique » et mériterait-il une restauration à ce titre ? Il était perçu alors comme un « espace naturel » avec une étude qui avait sans doute permis sa protection au titre des sites (étude Billiard). La municipalité le destinait alors à un espace de détente et de loisirs, incluant des aspects de pédagogie de l’environnement et de la forêt. Si la « collection d’essences exotiques » était reconnue, les «fabriques» (lanternes, temple khmer, statues) ne semblaient pas avoir été remarquées. Pas plus que le fait que le plan d’aménagement était encore visible à travers le relevé des plantations, le positionnement des fabriques et les traces des chemins que l’on avait commencé à réouvrir.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

4. Commune de Maulévrier 1982 projet de la municipalité.

« Parc Oriental », japonais, restauré comme jardin de promenade de la période Edo, 800 000 visiteurs/an aujourd’hui.

Philippe Hirou hirou.philippe@gmail.com

2008-2013

Type d’intervention :

Étude, protection, restauration

Jardin de Chaligny

Jardin de Chaligny, 85320 Sainte-Pexine; Pays de la Loire; 15ha Privé. Trois jardiniers.

ISMH le 29 mai 2019 : le sol des parcelles du domaine historique de Chaligny avec les allées, piliers et murs des enclos structurant les bois et les jardins, y compris le pont sur la Smagne.

Label Jardin Remarquable en 2007.

Grandes figures répertoriées

La branche des seigneurs Regnon de Chaligny s’est éteinte au XIXe siècle. Cette famille protestante s’est investie dans l’assèchement des marais poitevins et s’est illustrée au nombre des lieutenants des vaisseaux du roi.

Le domaine est ensuite passé par les femmes à trois familles vendéennes, la dernière étant Larocque Latour.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

En 1991 une page blanche était ouverte. Tout était à refaire dans ce jardin délaissé depuis de nombreuses années. Les murs de clôture étaient effondrés, absence de végétaux, allées disparues, bois impénétrable, rivière inaccessible. La découverte du cadastre napoléonien dans un grand tiroir de la mairie, ainsi que la matrice cadastrale ont été d’une importance capitale.

Tout en conservant les tracés d’origine et l’esprit des lieux, une touche contemporaine a été apportée à l’ensemble du domaine.

L’intégration au conseil d’administration de l’Association des parcs et jardins de Vendée (présidence de 2006 à 2023) dont l’inventaire des parcs et jardins du département est l’objectif, a permis de croiser un grand nombre d’amateurs et de professionnels constructifs qui ont étayé les réflexions abordées sur les nombreux projets.

Aujourd’hui le jardin dispose d’un parcours depuis la cour intérieure du Logis : Orangerie, nymphée, vivier, jardin potager au bord de la rivière, jardin d’agrément, jardin fruitier, jardin de simples, pergola et bois parcouru d’allées aboutissant à une longue charmille. 5

1. Vue Ouest du logis.

2. Le vivier surmonté du nymphée.

3. Vue Nord-Ouest du potager.

4. Vue aérienne Nord.

5. Vue Nord du Grand Jardin.

6. Composition de graminées.

Manoir de la fin du XVe siècle, agrandi en 1639. Resté dans la même famille depuis l’origine

Il a été vendu pour la première fois en 1990 et revendu à Alain Durante en août 1991.

Les bâtiments du manoir ont été inscrits MH en totalité le 20 novembre 1989.

ACTION MENÉE

Lors de l’achat en 1991, des travaux très importants ont été entrepris sur les bâtiments sous la conduite des architectes des bâtiments de France. Les jardins ont été recréés suivant le cadastre napoléonien très précis, avec les conseils de Marie-Eugène Héraud et Gaëtane de la Forge tous deux diplômés du master JHPP de Versailles.

Marc Barbaud, ancien jardinier de l’Elysée et responsable du jardin botanique des Serres d’Auteuil intervient sur le jardin depuis 1997. Les jardins sont ouverts au public depuis 2003.

De nombreuses manifestations culturelles sont données (conférences, concerts pique-niques, expositions d’artisans…).

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Quel sens fallait-il donner au jardin ?

Jardins entre bois et rivière, abandonnés… La conservation de l’esprit des lieux et l’entretien minimal ont été la ligne directrice. Ce manoir jouxtait la ferme principale d’un domaine important. Les jardins étaient uniquement vivriers pour subvenir aux nécessités d’une trentaine de personnes. Il ne fallait pas créer un jardin qui s’imposerait aux bâtiments, mais faire en sorte qu’il soit un trait d’union avec le paysage, d’autant que ce lieu était en pleine nature. Sur les trois jardins potagers, un seul a été conservé, les autres ont été inspirés par le Jardin Plume pour leur donner un aspect naturaliste.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Aucune archive. Seuls le cadastre napoléonien et la matrice cadastrale.

DEVENIR DEPUIS

L’INTERVENTION

Le jardin est maintenant achevé. L’entretien est permanent en toutes saisons. Près de 2000 variétés végétales dont 600 botaniques. Une demande de label CCVS est envisagée.

7. Cadastre Napoléonien 1830 .

8. Vue Est du Logis .

9. Composition de graminées dans le Grand Jardin .

10. Vue Sud-Est du Grand Jardin .

11. Pergola reliant le logis au bois .

12. Jardin fruitier .

13. Entrée du bois.

Alain Durante durantealain@orange.fr

La Vendée des jardins au fil de l’histoire

1. Le Bois-Corbeau à SaintHilaire-de-Loulay, 2016. © Cliché APJV.

2. Les Boucheries aux LandesGénusson, 2016. © Cliché APJV.

3. La Sallière à Sainte-Cécile, 2016. © APJV.

4.La Fauconnière à Menomblet v. 1910. Coll. O. Rialland.

Grandes figures répertoriées

LEROY André (1801-1875), horticulteur, dessinateur de jardins ANDRÉ Édouard (1840-1911), paysagiste

Coordination de la publication de l’ouvrage La Vendée des jardins au fil de l’histoire (2017, éditions du Centre vendéen de recherches historiques, 429 p.) avec Alain Durante (Association des parcs et jardins de VendéeAPJV) et Pierre Legal (Centre vendéen de recherches historiques). Cet ouvrage, porté par l’APJV, valorise le pré-inventaire des parcs et jardins remarquables du département, engagé en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de la Vendée en 2000. Il a mobilisé une quarantaine de contributeurs et apporté de nouveaux éclairages sur la diversité et la richesse des parcs et jardins du département, selon une recherche typo-chronologique. Les jardins réguliers sont envisagés dans leur diversité selon une temporalité couvrant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Le XIXe siècle est essentiellement exploré à l’aune des jardins irréguliers. Les jardins éclectiques sont mis en avant aux XXe et XXIe siècles. Cette approche n’est cependant pas rigide et s’efforce de nuancer la perception dichotomique classique –jardin régulier/jardin irrégulier – au profit, à la fois d’une réflexion sur les contextes in situ d’aménagement des lieux envisagés et sur la mise en évidence d’une métamorphose progressive et non linéaire des jardins. Ces réflexions sont complétées par une galerie de portraits d’une quinzaine de jardins – tantôt historicistes, tantôt librement inspirés, tantôt marqués du sceau de la collection, tantôt pédagogiques valorisant la biodiversité, tantôt thérapeutiques… – accessibles au public, et par la présentation de jardinières et de jardiniers engagés dans leur création, leur entretien ou leur restauration.

ACTION MENÉE

L’ouvrage ambitionne d’expliciter la diversité des jardins du département en proposant une analyse des formes, des fonctions et des arrière-plans symboliques des parcs et jardins selon un découpage chronologique. À la fois vulgarisation de différents travaux de recherche, il se veut abordable par le grand public, au regard d’une iconographie aussi importante que diversifiée et de la présentation détaillée de jardins accessibles, privés et publics.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Pré-inventaire des parcs et jardins remarquables de la Vendée (APJV, CAUE85) : 310 fiches documentaires descriptives disponibles en 2017

Cadastres anciens et contemporains de la Vendée

Campagnes de photographies aériennes verticales de l’IGN

Campagne de photographies aériennes obliques par l’APJV en 2016

Cartes postales anciennes

Visites de terrain et rencontres de propriétaires-gestionnaires

Archives des congrégations religieuses des sœurs de l’Union Chrétienne et des sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, de Mormaison (Vendée)

Fonds documentaires des Archives municipales de La Roche-sur-Yon et des Archives départementales de la Vendée.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Parmi les meilleures ventes de l’éditeur, l’ouvrage a offert une visibilité supplémentaire à l’Association des parcs et jardins de Vendée. Il a été accompagné de nombreuses présentations publiques, sous la forme de conférences et de séances de dédicace, et a suscité de nombreuses prises de contact avec les représentants de l’association, notamment de la part de propriétaires privés.

Olivier Rialland olivier.rialland@orange.fr

Fig. 10 - Déplacements de site des châteaux du XIXe

Déplacement de site(1)

Changement d’altitude(1)

0 10 20 km

(1) Les mesures des déplacements de site et des variations d'altitude entre château antérieur et nouveau château ont été réalisées à l'aide des outils de mesure des distances et des altitudes disponibles sur le site www.geoportail.fr après avoir déterminé les coordonnées (en x, en y et en z) des sites antérieurs et actuels des châteaux. N

d’altitude

0 25 50 75 100

Altitudes (en m NGF) 125 150 200 réseau hydrographique principal

villes actuelles limite de département

Source : base de données P. Retailleau

5. Les déplacements de site des châteaux du XIXe siècle en Vendée. © APJV.

6. Nesmy, plan de géomètre, 1925. © Archives privées, André et Élisabeth Chapelle. 7, 8 et 9. Nesmy, 2024. © Cl. V. Cherouvrier, O. Rialland.

Châteaux ex nihilo

LES SABLES-D’OLONNE

Type d’intervention : Étude

Parc de la Villa Charlotte

1. La villa, ses jardins et la conserverie, vers 1880. Lithographie par l’imprimerie Guéneux (Nantes).

© Coll. Historial de la Vendée, Les Luc-sur-Boulogne.

2. Le pétrolier L’Alice et Isabelle rentrant au port des Sablesd’Olonne, vers 1907.

© Coll. M. Brossard.

3. Panorama des Sablesd’Olonne depuis la villa, v. 1910.

© Coll. M. Brossard.

Surface : 1 ha; Statut : Public.

Grandes figures répertoriées

TERTRAIS Laurent (1810-1876), conserveur, commanditaire originel

BALLEREAU Léon (1823-1877), architecte supposé;

CHAILLEY Charlotte (1871-1938), née Vormèse, violoniste et CHAILLEY Joseph (1854-1928), administrateur colonial, essayiste et homme politique (député de la Vendée de 1906 à 1914, maire des Sablesd’Olonne de 1912 à 1919), commanditaires

PERRIN Antoine Sainte-Marie (1871-1928), architecte supposé

Ville des Sables-d’Olonne, commanditaire

BENECH Louis (1957-....), paysagiste

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le parc paysager et le potager-fruitier, créés vers 1865, sont modifiés vers 1908. Leur succède alors un ensemble mixte, à la fois parc irrégulier à la scénographie remaniée et tapis vert axé sur la maison. En 1981, l’inauguration d’une sous-préfecture rogne les jardins bas. Sa relocalisation et le rachat du site par la Ville en 2016 signent la renaissance, appelée depuis 2013 par un collectif d’associations.

En 2020 la restauration du jardin mille-feuilles en déshérence est confiée à Louis Benech, lequel en réinterprète la dualité stylistique et son lien avec le paysage alentour.

ACTION MENÉE

Contribution à la lecture historique et paysagère.

PROBLÉMATIQUE

Le jardin est mal documenté ; aucun plan de paysagiste n’est connu. L’étude s’est alors appuyée sur la visite de terrain ainsi que sur la collecte et la mise en forme d’une multitude d’archives connexes afin de proposer une explicitation de l’évolution du geste paysagiste. Deux grandes phases d’aménagement ont été mises en évidence avant le déclin lors de la seconde moitié du XXème siècle.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cadastre des Sables-d’Olonne (AD de la Vendée)

La villa, ses jardins et la conserverie, vers 1880. Lithographie par l’imprimerie Guéneux, Nantes, 46x33 cm (Collection de l’Historial de la Vendée)

Plan de la propriété Carraud-Guérit à la Chaume, vers 1902 (Archives municipales des Sables-d’Olonne)

4. La villa et le tapis vert des jardins bas, av.1910.

© Coll. M. Brossard.

5. Panorama vers l’entrée du port depuis la villa, v.1912.

© Coll. M. Brossard.

6. Plate-bandes fleuries bordant les allées du parc paysager moderniste de la villa rénovée, 1911.

© Coll. M. Brossard.

7. La villa et la conserverie, 1920.

© IGN.

Cartes postales anciennes collectées par Michel Brossard, président de l’association des Amis de la Villa Charlotte Photographies aériennes verticales de l’IGN depuis 1920.

Site www.geoportail.fr

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

L’étude, matérialisée par une conférence publique et la publication de deux articles, s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation à l’histoire et à l’art des jardins, engagée en particulier par l’association des Amis de la Villa Charlotte.

Elle participe à la valorisation du site en renforçant la matière des supports de médiation destinés au grand public.

Olivier Rialland olivier.rialland@orange.fr

49-MAINE-ETLOIRE

Type d’intervention :

Les parcs et jardins des châteaux dans l’Ouest de la France.

des Pays de la Loire.

Grandes figures répertoriées

KILLIAN Auguste (1834-1894), dessinateur de jardins

LAVENNE Paul de, comte de CHOULOT (1794-1864), dessinateur de jardins

LEROY André (1801-1875), horticulteur, dessinateur de jardins

NOISETTE Dominique (1812-1881), dessinateur de jardins

DESCRIPTION

Marginalisés, sinon oubliés, depuis l’Entre-deux-guerres, les parcs et jardins sont aujourd’hui à nouveau à la mode. Dans l’Ouest de la France, les mutations de ceux qui agrémentent les nombreux châteaux illustrent bien ce remarquable retournement de tendance. Organisé dans l’histoire selon des modèles successifs, ce paysage domestique singulier a fait l’objet, au XIXe siècle, d’une mise en scène ambitieuse. Fondée sur une esthétiqueinspirée de la nature, elle est en effet conçue à l’échelle du territoire. Alors expression parmi d’autres d’un projet paysagiste élitaire de prospérité, les parcs et jardins paysagers dominent largement le corpus qui nous est parvenu. Avec la remise en cause de la place des châteaux, le remodelage paysagiste des campagnes a perdu ses traits saillants au XXe siècle. Ce n’est plus qu’un paysage évanescent, qui aurait pu totalement disparaître s’il n’avait été, tardivement toutefois, reconnu comme patrimoine. Depuis deux décennies, les parcs et jardins des châteaux font l’objet de nouvelles attentions, de la part des propriétaires, des collectivités territoriales et de l’État. Ils suscitent, de plus, la curiosité d’un large public. Souvent mieux entretenus, parfois protégés et restaurés, les parcs et jardins sont désormais nombreux à être ouverts à la visite. Au milieu des années 1990, de véritables politiques de développement touristique ont même été mises en place et les convertissent en produits récréatifs. Cette contribution géographique à l’étude de la renaissance des parcs et jardins invite à une réflexion sur l’évolution des rapports entre l’homme et son environnement.

1. Les châteaux en France en 1892 selon l’Annuaire des châteaux et villégiatures, 1892-1893.

2. Les abords du château de Barrot (La Salle-et-ChapelleAubry, Maine-et-Loire) au début du XIXe siècle

3. La Bizolière à Bouchemaine (Maine-et-Loire), 2000.

4. Le Fresne à Bouchemaine (Maine-et-Loire), 2001.

5. Le Plessis-Villoutreys à Chaudron-en-Mauges (Maine-et-Loire), 2000.

La mise en tourisme des parcs et jardins en Pays de la Loire, à partir des années 1990, prolonge le processus de reconnaissance patrimoniale de ceux attachés à des édifices historiques, tout particulièrement les châteaux, nombreux sur le territoire. La thèse a cherché à caractériser l’ampleur et les caractéristiques du geste paysagiste lié à ces demeures, à l’échelle territoriale et sur une temporalité longue, ainsi que les ressorts de leur reconnaissance patrimoniale et de leur ouverture au public.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Cadastres anciens et contemporains (Loire-Atlantique et Maine-et-Loire); Annuaires des châteaux et bottins mondains; Cartes postales anciennes

Carte topographique au 1/25 000 (Pays de la Loire)

Comptes rendus de visites de parcs et jardins des sociétés d’horticulture

(Société d’horticulture de Nantes, Société d’horticulture d’Angers)

Visites de terrain et rencontres de propriétaires-gestionnaires (190 en Pays de la Loire)

Bases de données et documentation interne du Service régional de l’Inventaire des Pays de la Loire, de la Conservation régionale des Monuments historiques des Pays de la Loire et du Comité régional du Tourisme des Pays de la Loire

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Valorisation éditoriale à travers des articles scientifiques et grand public, participation à des ouvrages collectifs, des colloques…

Valorisation pédagogique à travers des cours en licences et masters spécialisés (Nantes, Angers, Le Mans, Limoges, Lorient… ), des conférences à destination du grand public, des visites guidées…

Conseils et échanges avec des propriétaires privés, dans un cadre associatif (Association des parcs et jardins de Vendée).

8. La protection des châteaux et des parcs et jardins au titre des Monuments historiques en Pays de la Loire au 31 déc. 1999.

9. La protection des parcs et jardins au titre des Monuments historiques et au titre des Sites en Pays de la Loire au 31 déc. 1999.

10. É volution de la fréquentation du domaine de Trévarez, du Parc oriental de Maulévrier et du Potager extraordinaire

11. L’emprise spatiale des parcs et jardins paysagers dans l’Ouest ligérien à la date de l’achèvement du second cadastre (v. 1950).

12. L’emprise spatiale des parcs et jardins réguliers axés dans l’Ouest ligérien à la date de l’achèvement du premier cadastre (v.1825).

olivier.rialland@orange.fr

6. Vue du château de Launay (Sceau-d’Anjou, Maine-et-Loire) depuis la rivière artificielle du parc, carte postale début du XXe siècle (à gauche); 1-Château. 2-écran végétal isolant la demeure du potager, des dépendances et de la ferme du château. Cet écran est composé d’arbres de haut jet et d’arbustes. Mis à part quelques cèdres du Liban et pins noirs Laricio, les arbres sont essentiellement des feuillus: érable, marronnier, frêne, chêne pédonculé, robinier faux-acacia notamment. les arbustes utilisés pour densifier le sous-bois sont multiples: noisetier, aubépine, fusain, houx, troène, laurier-cerise, laurier du Portugal, laurier tin, sureau, lilas. 3-Bosquet d’arbres, composé de conifères (cèdre du Liban, séquoia géant, sapin d’Espagne) et de feuillus (marronnier, ailante, robinier fauxacacia). 4-Arbre isolé: cyprès chauve. 5- Massifs bas et plantes en caisse. 6- Barrière en bois limitant la prairie pâturée et nonpâturée. 7- Cabane. 8-Prairie. 9- Rivière artificielle, dite «rivière anglaise».

7. La composition du parc du château de Launay (Sceaux-d’Anjou, Maine-et-Loire).

Olivier Rialland

L’HERMENAULT

Type d’intervention : Restauration

Parc du château de l’Hermenault

Pays de la Loire; 30 Ha; Privé. ISMH : façades et toitures (15.07.1975); parc et aménagements hydrauliques (28.10.1993); murs de clôture du parc(24.03.2014). Entretien : entreprise paysagiste.

Le prieuré fortifié édifié vers l’an 1000 est rattaché à l’abbaye de Maillezais qui devient le siège d’un évêché en 1317. Mgr G. d’Estissac transforme le prieuré en résidence d’été et y construit un château. Le parc est aménagé notamment par Mgr Henry de Sully Béthune et Mgr François-Joseph de Crussol d’Uzès. Des structures sont érigées : grange colossale avec charpente à la Philibert Delorme au XVIIe en contrebas, bâtiment à arcades puis le Logis des Dames fin XVIIIe sur la plate-forme, face au château Renaissance. Un ensemble paysager remarquable : plateforme du château surplombant 4 terrasses enherbées en gradin, rivière canalisée, chutes d’eau, pont de pierre, lavoir, moulin à eau, piscine à chevaux, grande prairie en hémicycle centrée par un miroir d’eau, bois. Le dispositif est théâtral et l’aménagement hydraulique ingénieux. Vendu comme bien national en 1791 à Daniel Garesche, maire de La Rochelle, le château est en partie démantelé à partir de 1799. Il est racheté en 1806 par Pierre Godard des Breuze, ancêtre des propriétaires actuels.

Grandes figures répertoriées

ESTISSAC Geoffroy d’ (1518-1543)

SULLY BÉTHUNE Henry de (1630-1646)

CRUSSOL d’UZÈS François-Joseph de (1768-1789)

GODARD des BREUZE Pierre, officier d’Empire

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

En 1990 le parc en partie exploité par un agriculteur avait perdu sa cohérence. Les restaurations des espaces de la plate-forme (cheminements, plantations de haies, de massifs et de topiaires), la communication entre la plate-forme, les terrasses en gradin et la grande prairie ont été rétablies, le reboisement avec création d’allées paysagères, a permis d’assurer l’équilibre hydrique entre le haut du parc (anciennes carrières avec sources) et le drainage de la grande prairie en contrebas. Les terrasses du potager ont été consolidées.

1.Plan légendé, cadastre napoléonien, 1826.

2. Vue aérienne, 2015.

3. Site avant rénovation, 1970.

4. Aménagement devant la façade, 2001.

5. Piscine chevaux Moulin Pont Canal.

1993 Restauration d’un plan légendé du parc, de 1826 ayant permis le classement du parc. Arrêt de l’activité agricole dans certaines parcelles du parc qui sont reboisées.

1996-1998 Étude du cabinet Boulingrin: consultations d’archives, études comparatives, pédologiques, hydrogéologique, prospection géophysique.

1999 Restauration de la grande prairie par Gwenaël Tanguy: planimétrie, reprise du drainage, plantation d’un alignement de tilleuls.

2000-2004 Aménagement de la plate-forme par Alix de Saint-Venant: carré de prestige devant le perron du Logis XVIIIe et déplacement des allées, plantation de haies et topiaires. Suppression des tilleuls surplombant les terrasses qui rétabli la continuité visuelle avec le parc.

2002-2004 Reboisement après 1999 (Plan Simple de Gestion) et aménagement d’allées paysagères.

2008-2010 Restauration des maçonneries du canal de la Longèves : chutes d’eau, ponts, seuil du lavoir et du moulin à eau, piscine à chevaux (entreprise PETE).

Restauration des berges et du miroir d’eau par Marie-Eugène Heraud

2015 2ème Prospection géophysique par Pascal Bouton, qui confirme que la configuration du parc est liée aux caractéristiques du soussol.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Marché passé par Mgr Henry de Béthune, évêque de Maillezais, avec l’architecte Barthélémy Gille d’Airvault, pour la restauration du château de l’Hermenault : 19 /04/1630. A.D. Vendée 3E 37/46.

Visite des bois du parc de l’Hermenault sur les ordres de M de Guimps : 11/04/1769.A.D. Vendée 31445.

Rapport de visite du domaine de l’Hermenault, à la requête de M CH Gabet, exécuteur testamentaire de feu Mgr François-Joseph de Crussol d’Uzès : 30/04/1790. A.D. Vendée B 1445.

Bail d’affermage du château et du domaine de l’Hermenault : 19 germinal an 7 Daniel Garesche. A.D. Vendée 3 E 38/254.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

2015/2019 : menace de rétablissement de la continuité écologique de 3 ouvrages ISMH restaurés, sur le canal de la Longèves aménagé au XVIIe et qui traverse le parc. Intervention de la DRAC et de J.-M. Sainsard a permis d’éviter un reméandrage inapproprié. Dégradation des berges du canal de la Longèves et de son canal de dérivation par ragondins et écrevisses de Louisiane. Restrictions d’arrosage.

2018 : Classement de parcelles de la grande prairie et du bois en zone humide. Entretien des terrasses en gradin et de la grande prairie par fauchage annuel puis pacage par oies et moutons.

Aménagement des massifs. Reboisement d’une parcelle boisée incluse dans le PSG par un dossier Reforestaction. 2020 : Pavage des bordures d’allées de la plateforme pour faciliter la déambulation des malvoyants.

8.

5. La grande prairie, 2004.
6. Drainage de la grande prairie, 1998.
5. Vue du miroir, 2001.
7. Réfection de la rampe arrière du château, 2002.
Réféction des berges, 2009.
9. Plateforme.
11. Pavage, bordures, allées, 2020.
12. Tour d’Estissac, pigeonnier, 2006.

Provence-Alpes-Côte-d’Azur

13-BOUCHES-DU-RHÔNE, Marseille, Le jardin de la Magalone, 2024

06-ALPES-MARITIMES, Valbonne, Domaine des Trois Moulins, 2008-2013

84-VAUCLUSE, Sérignan-du-Comtat, Le domaine de l’Harmas, 2022-2023

Château de Bourgane

Arles

05-HAUTES-ALPES

06-ALPES-MARITIMES

04-ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE

Château de Grand-Pré

Parc de Saint-Marc-de-Jaumegarde

Jardins ouvriers
Ville de Marseille Parcs publics Marseillais
Serre de la Madone
Colline de Cimez Château Montboron Villa Arson
Parc de la Colline du Château
Jardin de la Magalone
Domaine de l’Harmas
Domaine des Trois Moulins de la Valmasque

Type d’intervention :

P lan de gestion

Le jardin de la Magalone

Quartier Sainte Marguerite du 9 ème arrondissement de Marseille. Le jardin de la Magalone a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par l’arrêté du 7 juillet 1948 et labellisé jardin remarquable en 2005 (label perdu depuis, mais en cours de récupération).

Grandes figures répertoriées

ANDRÉ Édouard (1840-1911)

ANDRÉ René-Édouard (1867-1942)

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le jardin s’étend sur 1,4 ha et offre des ambiances variées, avec jeux d’ombre et de lumière créés par des arbres tiges, des bosquets et des pelouses. Le parterre central, soulignant l’axe de la Bastide, est encadré par un double alignement de tulipiers de Virginie; bien que son dessin ait été simplifié, il reste l’élément structurant du jardin. L’eau omniprésente, agrémente les bassins du parterre central, du boulingrin et de la rocaille. Deux viviers historiques enrichissent également l’espace. Le jardin est orné des statues des quatre saisons, ainsi que de très beaux vases provenant du château de Grignan. En revanche, la roseraie a entièrement disparu. Le jardin présente différents visages. Au XVIIIe siècle, le jardin constituait le cœur d’un domaine d’env. 17 ha composé de terres agricoles. Rythme, perspective, sculptures, fontaines, formaient une mise en scène de l’espace, toujours perceptible aujourd’hui. Cet aspect scénographique est une des grandes caractéristiques définissant l’esprit de la Magalone. Aujourd’hui, comme au XVIIIe siècle, la bastide constitue un décor de fond de scène minéral auquel la végétation environnante vient donner de la profondeur. Le second visage du jardin est celui que lui a donné l’agence André, père et fils, au début du XXe siècle, en 1909.

1. Plan Villa Magalone, 1909, AD Yvelines.

2. É tat de référence © Agence Jardins d’histoire.

3. Le jardin face à la cité radieuse du Corbusier, 2018.

4. Vue du jardin à partir de la cité radieuse.

René-Édouard André a réalisé pour M. de Ferry une composition qui a su saisir l’essence théâtrale originelle de ce lieu. Familier de ce vocabulaire formel, il est parvenu à la conserver en maintenant des éléments anciens (viviers, fontaines, bassins, statuaire, tracé du parterre, emmarchements et niveaux), tout en l’enrichissant de nouveaux « décors » et « accessoires » comprenant notamment : roseraie, broderies, plantation de rideaux d’arbres, rocaille, etc... Cette intervention signée de la main d’un paysagiste de grand renom accentue d’autant plus la valeur patrimoniale de ce jardin, que le mariage entre passé et modernité est particulièrement réussi.

ACTION MENÉE

Plan de gestion. Autres personnes impliquées dans l’action : MarieCaroline Thuillier.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Le jardin de la Magalone est l’un des rares domaines ayant résisté aux transformations urbaines. Il s’agit d’un lieu d’exception, sans équivalent dans la région. Ainsi, le défi principal résidait dans la préservation de l’identité et de l’intégrité esthétique et patrimoniale du jardin tout en intégrant les spécificités techniques telles que l’ingénierie hydraulique.

Le choix de retenir l’année 1911 comme période de référence pour la rédaction des fiches actions souligne l’importance de restaurer le projet de René-Edouard André tout en répondant aux usages et besoins actuels de gestion durable.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Une variété de sources a été mobilisée, allant des archives nationales et municipales aux bibliothèques spécialisées (BNF, INHA, Alcazar). Des fonds privés ont également été consultés (familles Salgueiro et de Buzonnière), ainsi que le fonds photographique Detaille. La thèse de S. de Courtois sur Edouard André a été consultée. Les sources les plus significatives sont le rapport de future Cautelle de 1781, conservé aux AD 13, les articles de la Société d’horticulture des Bouches-du-Rhône de 1911 et 1912 et les plans du jardin, réalisés par l’agence André, conservés aux AD 78.

Christelle Brindel christelle.brindel@jardinsdhistoire.fr

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le plan de gestion a été livré en 2018 et a été validé par la ville de Marseille et par la DRAC. En 2023 a été lancé un marché de maîtrise d’œuvre pour la restauration des statues, des vases, des fontaines, des viviers, leurs statues et socles et de la rocaille. Notre agence a rejoint l’équipe de maîtrise d’œuvre afin d’assurer la cohérence entre le plan de gestion et le chantier de restauration.

6. Un contexte hautement urbanisé.© Agence Jardins d’histoire. 7. Parterre, plan d’exécution, É . André, 1909, AD Yvelines.

8. Le jardin avant l’intervention de l’agence André. © Famille Buzonnière.

9. Le jardin en 1914, après le réaménagement par l’agence André. AD Bouches-du-Rhône.

06-ALPESMARITIMES

VALBONNE

2008-2013

Type d’intervention :

Étude, protection, médiation

Domaine des Trois Moulins de la Valmasque

4

Domaine des Trois Moulins de la Valmasque, Valbonne et Vallauris (Alpes-Maritimes), PACA, 5,5 ha, public, Inscription par arrêté du 22/02/2010.

Sans entretien.

Grandes figures répertoriées

SAINT CLAIR HOLBROOK Kitty Aloyse (1908-1999) et ABRY Roger (1884-1961), propriétaires

DOMERGUE Jean-Gabriel (1889-1962), peintre

BOURAINE Marcel (1866-1946), sculpteur

PATLAGEAN Numa (1888-1972), sculpteur

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Lors de l’étude et suite au décès de la conceptrice, les lieux étaient occupés par un ami jardinier de la famille. Si le jardin bénéficiait d’un entretien scrupuleux, certaines structures avaient malgré tout été simplifiées. Très concerné par un site dont il pressentait l’intérêt pour l’art des jardins, ce jardinier eut l’intuition d’une demande de protection en 2008. Après un achat par la ville doublé d’une tentative d’invalidation de la protection, ce jardin introspectif a, comme on pouvait le craindre, brutalement rompu avec son ancrage anthropologique. Malgré sa protection effective, cette incompréhension peine à excuser le long état d’abandon qui frappe aujourd’hui ce domaine.

1. Axe est-ouest du jardin, 2009.

2. Banc de mosaïque, 2021.

3.

4. Effigie de chien domestique, 2010. ©YF. Cranga.

Temple de Mithra et étang, 2008.

Domaine agricole avec prairie humide dans le voisinage immédiat d’un aqueduc romain. Présence d’un moulin hydraulique à huile du XVIIIe siècle. Dédié aux divinités Ahura-Mazda, Mithra et Anahita, ce parcours mythologique est conçu à partir de 1933, date de l’acquisition du domaine par une Anglaise et son mari. Aidé d’artistes, le couple ABRY va concevoir de singuliers jardins à partir des vestiges hydrauliques antiques présents sur le site. Après la disparition de ses auteurs, le jardin bénéficiera d’un entretien suivi par un de leurs amis (R. Chiapello) jusqu’à ce que la ville l’acquiert en 2011. Sans dévolution particulière et en l’absence d’entretien, le jardin a largement dépéri.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE ACTION MENÉE

Étude, protection et médiation.

Ce jardin révèle la manière qu’avaient les Anglais expatriés sur la Côte d’Azur au début du XXe siècle, de réécrire les structures hydrauliques et agraires d’une ancienne propriété rurale, concevant avec le concours d’artistes, un jardin reposant sur un parcours ancré dans la mythologie antique. Ils le réalisent ici à partir d’un aqueduc romain subsistant aux abords immédiats, ainsi qu’une fabrique du XVIIIe siècle récupérée dans le domaine languedocien de Castille. Placée au cœur du jardin et consacrée comme temple de Mithra, elle en est le point focal auquel tout se référence.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Yves et Marie-Françoise CRANGA, « Le domaine des trois moulins de la Valmasque (Valbonne) : un patrimoine en paradoxe », dans In Situ [En ligne], 24/2014, 19 p.

DEVENIR DEPUIS

L’INTERVENTION

Le domaine a été préempté par la ville de Valbonne en 2011 dans la perspective d’en faire un lieu de réception. Aucun entretien n’y ayant été conduit depuis et en l’absence de gardiennage, le site a été vandalisé et pillé. Des études en vue de la réhabilitation du site et un plan de gestion ont néanmoins été diligentées en 2022-2023 auprès d’A. Madalénat, architecte du patrimoine et de F. Sichet. Dépourvu de toute mesure de conservation préventive, le domaine est aujourd’hui dans un état de ruine avancé.

5. Mithra sacrifiant le taureau, gravure (attribuée parfois à Marc Chagall) au sol de l’allée zodiacale, 2008.

6. Buste de Kitty Abry, Numa Patlagean, 2010.

7. Cimetière des chiens, 2021.

8. Mithra sacrifiant le taureau, gravure (attribuée parfois à Marc Chagall) au sol de l’allée zodiacale, 2008.

Yves Cranga yves.cranga@orange.fr

9. Fabrique (fin XVIIIe-début XIXe) ramenée du domaine languedocien de Castille, 2022. 10. Mausolée de Roger Abry, 2013. ©YF. Cranga.

Type d’intervention :

A ssistance à maîtrise d’ouvrage

4

5

4. J.-H. Fabre observant son Harmas. » (PL. VIII) G.-V. Legros, La vie de J.-H. Fabre naturaliste, Delagrave, 1925.

5. « J.-H. Fabre, au moment de son installation à Sérignan. Sa première femme, ses filles. –Un ami. – Favier. » (PL. V) G.V. Legros, La vie de J.-H. Fabre naturaliste, Delagrave, 1925.

Le domaine de l’Harmas

Propriétaire : Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) Le domaine de l’Harmas, y compris le jardin, le portail d’entrée et les murs de clôture sont classés monument historique par arrêté du 26 janvier 1998. Surface : 1 ha; 2 jardiniers.

Site majeur du Muséum national d’Histoire naturelle, l’Harmas JeanHenri Fabre est dédié à la mémoire et au travail de l’entomologiste et naturaliste J.-H. Fabre. Il a pour objectif de sensibiliser le public aux sciences naturelles et à la préservation de la biodiversité.

Grandes figures répertoriées

DIANOUS César Hilarion de (1767,1859), propriétaire.

FABRE Jean-Henri (1823-1915), entomologiste, propriétaire.

LEGROS Georges Marie Victor (1861-1940), homme politique, biographe de J.-H. Fabre.

MNHN, Muséum national d’Histoire naturelle, propriétaire.

SLEZEC Anne-Marie (1942-…), docteure en mycologie, responsable de site (1999-2007).

REPELLIN Didier (1948-), ACMH.

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

Le jardin présente des dégradations et des signes d’érosion de la biodiversité, liés au vieillissement mais aussi au changement climatique. Certains arbres ont dépéri et ont été abattus. La terrasse Sud, agrémentée d’une collection de pots, ne présente plus le foisonnement qui existait à l’époque de Fabre. Les allées du jardin, détériorées, nécessitent d’être délimitées afin de conforter les massifs plantés de la composition originale. L’Harmas, « friche savante » et laboratoire entomologique de Fabre, n’offre plus de bonnes conditions d’accueil pour la biodiversité. Les éléments de mobilier, signalétique, bancs, etc. sont dépareillés et usés. Ils nécessitent d’être remplacés afin d’améliorer le confort des visiteurs. Enfin, les outils d’observation des insectes conçus et utilisés par Fabre, désormais abrités dans le musée, ont perdu leur sens, trop séparés du jardin.

1. Vue de la terrasse Sud. Récupération de la composition originale du « vestibule de plein air » devant la maison.

2. Maison de Fabre à Cerignan [i.e. Sérignan] » [photographie de presse] /[Agence Rol]. 1914. BNF.

3. Confortement des bordures végétales des massifs plantés du jardin d’agrément et disposition de mobilier pour le confort des visiteurs. © D. Larralde del Solar, juin 2023.

1842

Construction d’une maison pour le général de brigade C. Hilarion de Dianous.

1879 à 1915

J.-H. Fabre achète l’Harmas et transforme le jardin, baptisant le domaine d’un terme provençal signifiant lande, terre inculte.

1922

Le MNHN achète la propriété, laisse l’usufruit aux enfants de Fabre, Aglaé et Paul Henri.

1958

Le MNHN, par l’intermédiaire de son laboratoire d’entomologie, affecte le scientifique L. Gérin à l’Harmas.

1971

P. Téocchi, entomologiste, y est affecté comme conservateur. Il partage les responsabilités de surveillance, d’entretien et d’accueil du public avec L. Gérin.

1999 à 2007

Restauration et réouverture au public de la maison et du jardin.

2023

Rénovation du parcours de visite et confortement du jardin pour la célébration du bicentenaire de J.-H. Fabre.

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

Comment réanimer l’esprit du lieu et préserver l’atmosphère héritée de Fabre ? Comment conserver le caractère domestique du jardin par la recherche d’une certaine simplicité ? Comment donner la priorité au végétal et au vivant dans le jardin afin de préserver la fonctionnalité du «laboratoire entomologique» ? Comment enrichir le jardin de nouvelles collections botaniques, dans le respect du monument historique et des exigences scientifiques du MNHN ?

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

J.-H. Fabre, Souvenirs entomologiques, 1879 ; G.-V. Legros, La vie de J.-H. Fabre naturaliste, 1925 ; A.-M. Slézec, Jean-Henri Fabre en son harmas de 1879 à 1915, 2011.

Archives du MNHN, Archives municipales d’Avignon et BNF, dépt. Estampes et photographie.

L’histoire récente du jardin a été décrite par les acteurs impliqués dans sa gestion : Isabelle Glais, directrice des jardins botaniques du Muséum, M.C. Corfa, responsable du site, L. Roussin, agent d’accueil et du Patrimoine et les jardiniers, M. Lebataille, P. Chabalier et R. Mourgues.

L’exploration directe du jardin et l’arpentage de son territoire, ont permis d’approfondir les connaissances et d’établir des liens précieux au-delà de l’enclos.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

Le projet a permis de retrouver l’authenticité du jardin et de révéler l’esprit du lieu. En valorisant la composition de pots de la terrasse Sud, en consolidant les parterres plantés et en redynamisant la « friche savante », le projet manifeste l’intérêt patrimonial et scientifique du site, améliore les conditions d’accueil du public, protège et réanime la biodiversité du Harmas.

Dans une structure bien définie, qui rythme le passage entre les différentes parties du jardin, la vie sauvage trouve sa place parmi les plantes choisies et collectionnées par Fabre et ses successeurs. De nouvelles interventions viendront renforcer l’équilibre et l’harmonie d’un jardin conçu comme un petit monde vertueux.

ACTION MENÉE

Assistance à la Maîtrise d’ouvrage pour le confortement du jardin, sept. 2022-déc. 2023. Maître d’ouvrage : MNHN. Assistant Maître d’ouvrage : D. Larralde del Solar, architecte paysagiste. Conseil botanique : F. Achille, chargé de conservation des collections végétales (MNHN). Aide au financement : Fondation du Patrimoine. Une entreprise de la région est sélectionnée pour valoriser le savoirfaire local : CEP Jardins, représentée par G. Albert. La plantation de la « friche savante » a été réalisée par les jardiniers du Harmas J.-H. Fabre : P. Chabalier et R. Mourgues. Les plantes ont été fournies par des pépinières spécialisées en plantes vivaces de terrains secs comme « Les Senteurs du Quercy », « la Pépinière de l’Armalette » ou la pépinière locale « Les arômes du Grès ».

6. La plantation d’espèces de la flore du Vaucluse s’est enrichie des plantes sauvages venues s’installer au cœur de la « friche savante » de J.-H. Fabre. © D. Larralde del Solar, 2025.

Daniel Larralde del Solar

TRAVAUX R É ALIS ÉS EN BELGIQUE DE 1992 À NOS JOURS

Province de Flandre-Occidentale

8200 SINT-ANDRIES- Brugge, Het Foreyst, 2015-2016

Province de Namur

5537 ANHÉE-Annevoie, Jardin du château d’Annevoie, 2017-2018

Parc d’Enghien

Parc Petit

Jardins de Wallonie

Jardins du Hainaut

Château de Dave

Jardin du château d’Annevoie

Jardin du château de Freÿr-sur-Meuse

Het Foreyst

BELGIQUE

BRUGES

Type d’intervention :

Maîtrise d’œuvre 2015-2016

Parc du château Het Foreyst

Parc du château « Het Foreyst » ou « Les Cèdres ». Privé. Surface traitée : 1,5 ha. Budget : NC

Le domaine du château « Het Foreyst » est un ensemble néoclassique dont le bâtiment principal a été réalisé pour Anselme de Peellaert, chambellan de Napoléon, par l’architecte J.F. Van Gierdegom, à partir de 1808. Ce dernier aurait pris comme modèle le château de La Malmaison. Une ferme « égyptienne », un « mastaba » servant de porte au potager (hors emprise) et une grotte au fond de la forêt ont été réalisés.

D’importantes transformations et extensions ont été réalisées à la fin du XIXe siècle par l’architecte L.E. Charels, ainsi qu’au XXe siècle. Le bâtiment a perdu son dernier étage ainsi qu’une grande tour carrée qui dominait l’entrée. Le fronton arcé a été remplacé par un fronton triangulaire. L’aménagement paysager est daté pour l’essentiel de la première moitié du XIXe siècle et a concerné non seulement le parc, aujourd’hui clos de murs, mais une partie de la campagne tout autour des bâtiments.

L’ensemble a fait l’objet d’une fiche d’inventaire du patrimoine architectural flamand (ID : 74847) qui décrit les principales étapes de son édification, bâtiments et parc.

1. Vue aérienne.

© CARDO, 2017.

2. Arbre planté par le précédent paysagiste conservé.

© CARDO.

3. Nouveau château, ca 1920.

Grandes figures répertoriées

VAN GIERDEGOM J.F. (1760-1844), architecte DE PEELAERT Anselme (1764-1817), commanditaire

À partir de 1808

Bâtiment principal réalisé pour Anselme de Peellaert, chambellan de Napoléon, par l’architecte J.F. Van Gierdegom

DESCRIPTION DE L’ÉTAT DU JARDIN

XIXe-XXe siècle

Transformations et extensions réalisées à la fin du XIXe siècle par l’architecte L.E. Charels

Intervention en maîtrise d’œuvre sur recommandation du château de la Malmaison suite à un arrêt des travaux du paysagiste précédent. Date de l’action menée : 2015/2016 aux abords nord et sud du château puis en 2021/2022, dans le sous-bois côté ferme avec une collection d’érables. Le tracé s’organisait sur une plate-forme ceinturée de douves, autour d’une grande pelouse très dégradée, entourée d’une allée offrant des vues au fur et à mesure de la promenade. Les arbres et la remontée légère du terrain à l’angle sud-ouest participent de cet effet majeur. Deux ponts permettent de franchir les douves, l’un afin de se diriger vers la ferme avec ses curieuses constructions d’inspiration égyptienne, fréquentes au début du XIXe siècle, l’autre pour s’enfoncer dans le bois qui abrite une très belle grotte artificielle.

Il s’agissait pour le propriétaire de faire du jardin « une nouvelle pièce du château » et d’harmoniser les formes néoclassiques des bâtiments à celles des jardins, tout en s’adaptant aux nouveaux usages. La présence de roses était demandée.

Afin de renforcer la symétrie aux abords immédiats du bâtiment tout en conservant la grande pelouse centrale, il a été proposé une « coulée » centrale, dans l’axe du bâtiment, en forme de « double lyre », motif fréquent au début du XIXe siècle, comme utilisé par le paysagiste Berthault, à Compiègne.

Certaines plantations du paysagiste précédent ont été conservées le long de la grille d’entrée ou même au milieu d’allées mais le hêtre planté devant le château a été remplacé par des peupliers.

4. Plan-projet , encre et crayon de couleur sur calque.

D. Pinon © CARDO, 2015.

5. Vue.

D. Pinon © CARDO, 2017.

6. Pose et raccordement des bordures.

7. Plan de plantation sur la terrasse.

8. Plan de plantation sur l’entrée. © CARDO.

7

9. Plan vers 1815 : les douves sont en cours (ca. 1815).

RAB Maps and Plans Mestdagh nr. 1380.

10. Plan vers 1859 : le château est en partie détruit, cour de ferme et grotte vers 1859.

RAB Maps and Plans Mestdagh nr. 1423.

11. Vue de la nouvelle entrée. © CARDO, 2017.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Quelques gravures conservées dans le château. Dossier historique aimablement transmis par Koen Himpe.

Protection

https://inventaris.onroerenderfgoed.be/aanduidingsobjecten/11638

https://besluiten.onroerenderfgoed.be/besluiten/5812

https://besluiten.onroerenderfgoed.be/besluiten/5812/ bestanden/16056

https://besluiten.onroerenderfgoed.be/besluiten/5812/ bestanden/16057

Inventaire

https://inventaris.onroerenderfgoed.be/erfgoedobjecten/74847

https://inventaris.onroerenderfgoed.be/erfgoedobjecten/74805

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’intervention s’est faite en urgence : une étude historique préalable n’a pas été menée. Les travaux ont été menés en parallèle avec ceux du château faisant appel à de nombreux artisans, principalement français : papiers peints, trompe-l’œil intérieurs et extérieurs. Un nouveau bâtiment servant de garage pour voitures de course s’est installé à l’ouest du château.

Il avait été proposé qu’il soit orné de troncs de bouleaux à l’image de la maison des bouleaux du parc de Gatchina, près Saint-Petersbourg. Devant la difficulté pour trouver des troncs fins et résistants venant de régions très froides, le projet n’a pas été réalisé. Une peinture protectrice au goudron noir a été installée. Un abri à bois a été installé dans la forêt avec des bouleaux locaux.

Pour les jardins : entreprise Pieter Watelle, pépinières UDENHOUT amenées par le propriétaire.

Lauréat 2017 du prix jardin de la Demeure historique de Belgique remis le 20 mai à la Chapelle musicale reine Elizabeth par le prince Lorenz. La conduite du végétal n’a pas pu être maintenue par le jardinier aux abords du château.

Simplification en 2022 par l’introduction de topiaires « japonisants » par un paysagiste local.

12. Vues réciproques sur la ferme égyptienne.
13. Porte du potager en mastaba. 14 et 15. Vues 2017. © CARDO.

BELGIQUE

ANNEVOIE

2017-2018

Type d’intervention : Étude

Jardin du château d’Annevoie

Rue des Jardins d’Annevoie, 37A à 5537 Anhée, Belgique (province de Namur) . Jardin d’environ 12 ha., ouvert au public, classé Monument historique : jardins du XVIII e siècle y compris l’Ermitage (10.09.1993)

Classé au titre des Sites : les jardins et les quatre sources qui alimentent les pièces d’eau (29.10.1981 ; 05.10.1982).

Entretien : 1 chef jardinier avec une équipe de 5 jardiniers.

Accueil d’étudiants de l’enseignement secondaire spécialisé en horticulture pour travaux pratiques de jardinage.

GRANDES DATES CONNUES

17 août 1754

Ch.-A. de Montpellier hérite de la propriété qu’il agrandit durant 20 ans par achats et échanges de terrains.

1. Le château restauré et plantation des jeunes ormes sur la berge du Miroir du château.

© N. de Harlez, 2023. 2. Bassin de l’ovale et étang des Nénuphars.

© Koen Himpe.

3. Les charmilles du salon de l’Artichaut après recalibrage de leurs volumes.

© N. de Harlez, 2022.

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, les jardins ont été créés, modifiés et transformés par plusieurs générations de la famille de Montpellier. Sont listés ci-dessous, les figures les plus marquantes. Les sources mentionnent quelques rares noms d’architectes et hommes de métiers qui ont œuvré principalement sur le château au XVIIIe siècle. Aucun nom de concepteur de jardins professionnel n’est connu et aucun plan historique original n’a été retrouvé.

Grandes figures répertoriées

MONTPELLIER Charles-Alexis de (1717-1807) et son fils Nicolas

MONTPELLIER Charles de (1755-1813)

MONTPELLIER Frédéric de (1796-1877)

MONTPELLIER Pierre de (1897-1985)

PHAZELLE Philippe , architecte (château, 1768-1775)

PUISSANT Guillaume , architecte (pavillon sur le petit canal , 1774; 1788 ; 1791)

MORETTI Charles , stucateur (salon blanc, 1776)

1756

Il crée un premier « étang en ligne droite » le long du ruisseau (il pourrait s’agir de l’étang des Nénuphars). 1761-1792

Aménagement du réseau hydraulique, création de bassins, petit et grand canal (1767), travaux de maçonnerie (murailles, belvédère, cabinet de charmille, pont, banc de pierre), restauration et installation d’éléments décoratifs (vases, piliers et postures).

1771

12 peupliers d’Italie plantés sur la digue du Miroir du château.

1774

Construction du pavillon sur le petit canal.

DESCRIPTION

Depuis l’acquisition en 2017, la Fondation privée a privilégié la requalification de structures plantées (haies, palissades, bosquets), la restauration de la circulation des eaux dans sa logique de fonctionnement originale, l’inventaire et la mise en valeur du patrimoine arboré, notamment par la taille et l’élagage des grands sujets d’alignement, le recalibrage des haies ainsi que la replantation des espaces dénaturés (bois verts, quinconce). Enfin, la restauration des principaux ouvrages construits, documentés par les sources (buffet d’eau, grotte, grande cascade).

PROBLÉMATIQUE ABORDÉE

L’étude historique et documentaire (2017-2018) a été commanditée par la Fondation privée Domaine historique du Château et des Jardins d’Annevoie dans le but de dresser un archivage complet des sources existantes, venant compléter la 1ère étude réalisée en 2001-2003 avec D. Mirallié (ingénieur horticole) et M.-P. Gosset (architecte paysagiste).

L’objet de l’étude est de documenter précisément l’histoire des jardins et d’orienter les travaux de réhabilitation à mener après 15 années de dégradations importantes. La documentation abondante – textes et écrits anciens, iconographie, pièces d’archives administratives et privées – couplée à une étude du site a permis de retracer l’histoire des jardins et d’approfondir la connaissance du réseau hydraulique à travers de nouvelles investigations menées par M. Noël (XPointo) et J.-B. Duchêne (architecte paysagiste).

4. Fontaine de l’éventail ou manchette de Neptune.

© G. Focant, SPW, DPat. 5. Le grand canal, années 19701980. Coll. privée.

6. La grande allée « à la française » et les quatre bustes en marbre, carte-vue, v.1950.

Coll. J. Olivier, Anhée. 7. Plan dressé par P. Koenig,1950, copié et révisé par le S. Homez, Bureau R. Pechère, 1976 (le nord en bas). Coll. Fam. de Montpellier et apparentée, base pour tous les plans postérieurs réalisés au XXe s.

1781-1799

Commandes de nombreux fruitiers (pêchers espaliers et pommiers nains) aux pépinières C.N. Maréchal et Jean Simon à Metz. 1825-1841

Nombreuses livraisons d’arbres pour plantations et reboisements.

1817 et 1869 (12 mars)

Tempêtes provoquant des dégâts sur les peupliers, ormes, mélèzes, sapinettes et dans le bois de l’Ermitage.

1907-1928

Plantation des charmilles de la grande allée à la française, création des parterres de fleurs et du mur fleuri (espace de l’ancien potager), travaux divers aux bassins, installation de la fontaine du Triton, et du gardecorps puis des deux figures sculptées à la grande cascade. Création des bassins de pisciculture (plus tard agrémenté de jets d’eau en éventails) et des charmilles en aval des jardins (actuelle entrée des visiteurs).

1930

Ouverture des jardins au public. Restaurant à l’emplacement d’une ancienne remise à charbon et d’une scierie de marbre.

PRINCIPALES SOURCES CONVOQUÉES

Parmi les sources essentielles du corpus analysé figurent :

- plusieurs vues peintes par N.-Ch. de Montpellier (vers 1800) ;

- une série de lavis à l’encre illustrant un « Livre de souvenirs familial » (1877) ;

- plusieurs vues peintes par Ch. de Montpellier (vers 1877) ; - une série de dessins en technique mixte par Anton de Howen (18181821) ;

- les plans du cadastre primitif français (1806) et hollandais (1824) ;

- une promenade épistolaire « Lettre à Monsieur le comte de Hunolstein» par Nicolas-Marie Verron (1774) ;

- le poème « Ode à mes jardins » composé par Ch.-A. de Montpellier (1802).

- le fonds d’archives privées (Archives de l’État à Namur) comporte notamment les comptes de Ch.A. de Montpellier (1754-1799) et les notes personnelles de Pierre de Montpellier (1907-1928 ; 1928-1983).

Références fiche d’inventaire : Nathalie de Harlez de Deulin (dir.), Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie, vol. 7, Stavelot, 2008, p. 191-196.

Nathalie de Harlez de Deulin, Les jardins du château d’Annevoie. Histoire et génie hydraulique, Société archéologique de Namur, 2020. Disponible en ligne : https://www.asan.be/actualites/430-annevoie-pdf

8. Le bassin des éléments dit aussi bassin de l’Artichaut, huile/toile par Nicolas-Charles de Montpellier, s.d. (1813 au plus tard). © Coll. privée famille de Montpellier et apparentée.

9. Plan de cadastre époque hollandaise, section A, 2e feuille [dite d’Annevoie], vers 1824. Coll. Archives de l’État à Namur, Inventaire des archives de l’Administration du cadastre © AÉN.

10. Le buffet d’eau, lavis à l’encre d’ap.un original de N.-Ch. Montpellier, extrait du «Livre de souvenirs familial», 1877. Fonds de Famille de Montpellier d’Annevoie

© Archives de l’État à Namur.

11. Le buffet d’eau, lavis à l’encre d’après un original de N.-Ch. Montpellier, extrait du « Livre de souvenirs familial », 1877. Fonds de Famille de Montpellier d’Annevoie.

Archives de l’État à Namur.

P. de Montpellier crée en aval des jardins historiques, des jardins de fleurs agrémentés de statues et groupes sculptés et une grande roseraie avec bassin de fontaine (disparue vers 1970).

1987-1990

Tempêtes provoquant des dégâts importants aux arbres, en particulier aux allées de tilleuls sur le coteau Sud.

1991 Vol de quatre bustes en marbre des Saisons et de l’ajutage du bassin de l’Artichaut.

2000-2016

Vente de la propriété suivie de nombreuses interventions de dénaturation du site : abattages et plantations illicites, création de fossés et d’étangs, détournement des eaux de source, modification des chemins, etc.

2017

Acquisition par la Fondation privée Domaine historique du Château et des Jardins d’Annevoie qui entame la réhabilitation des jardins et la restauration du château.

DEVENIR DEPUIS L’INTERVENTION

En 2020, l’étude a été intégralement publiée en incluant le catalogue complet des sources, l’analyse critique ainsi que l’iconographie détaillée. Le programme d’intervention global en cours devrait permettre une réhabilitation exemplaire des jardins dans leurs composantes paysagères, esthétiques et hydrauliques. Il vise à rendre au domaine ses caractères patrimoniaux historiques susceptibles de justifier une reconnaissance au titre de Patrimoine exceptionnel de Wallonie. À partir de 2025, à destination des visiteurs, un parcours d’interprétation présentera l’histoire des jardins, du château et des forges.

de Harlez de Deulin

ndeharlez@gmail.com

12. Vue du bassin du château vers l’étang des Nénuphars, dessin à l’encre, lavis, sépia et blanc de plomb, 28 avril 1821. © Coll. Société archéologique de Namur.

13. Nathalie de Harlez de Deulin, Les jardins du château d’Annevoie. Histoire et génie hydraulique, Société archéologique de Namur, 2020.

Nathalie

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