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Duo for a job (S3) - Belgique
from Le mentorat : Un levier pour l’intégration socio-économique des personnes migrantes et refugiées
L’Association Duo for a Job forme des tandems entre des jeunes demandeurs d’emploi issus de l’immigration primo arrivants de moins de 30 ans et des seniors expérimentés de plus de 50 ans à la (pré)retraite, qui les accompagnent et les soutiennent dans leur recherche d’un emploi.
La démarche de Duo for a Job comporte plusieurs étapes. :
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Étape 1 : sélection des mentors - à partir d’un entretien individuel pour évaluer son expérience, ses motivations, ses affinités et ses aptitudes ; Étape 2 : formation des mentors - Organisation d’une formation de trois jours visant à les préparer à l’accompagnement du chercheur d’emploi. Cette formation est organisée en plusieurs modules, allant de la connaissance du public des immigrés à
la recherche d’emploi en passant par les compétences de mentoring et les relations
interculturelles. Le mentor reçoit ainsi les outils qui lui permettront d’accompagner au mieux son mentee. Étape 3 : constitution des duos - Par la suite, les duos mentor-mentee sont formés en fonction des affinités professionnelles. Étape 4 : démarrage du mentoring - Le duo constitué se rencontre pour élaborer un « plan d’attaque ». Une fois le plan d’attaque élaboré le duo entre donc dans la période de mentoring en tant que telle. Étape 5 : période de mentoring - Pendant six mois, le mentor rencontre son mentee chaque semaine et l’épaule dans sa recherche d’emploi. Dans le dédale que peut représenter l’administration et les structures d’accompagnement à l’emploi, la présence du mentor est précieuse. Une carrière, c’est aussi un réseau qui s’est formé et des atouts que le mentor met à la disposition de son mentee. Étape 6 : supervision et évaluation - La structure de l’association supervise le plan d’attaque, la réalité du suivi et l’impact du mentorat.
Le financement du projet et des moyens logistiques :
Les mentors travaillent de manière bénévole. Financement de la structure : Duo for a Job avait besoin de fonds pour financer sa structure. Les aides furent d’abord privées : Cofely Fabricom (GDF Suez) a apporté un soutien financier de départ. Duo for a Job a pu compter sur l’apport de plusieurs donateurs privés. Appui logistique : Moneytrans et les mutualités Symbio mettent des locaux à disposition de l’Association, notamment pour accueillir les duos. Aide publique : Le projet est sur le point de devenir partenaire d’Actiris. Impact sur les bénéficiaires : des jeunes qui n’avaient pas eu un seul entretien d’embauche en deux ans ont eu plusieurs opportunités depuis qu’ils collaborent avec Duo for a Job. Durabilité : trouver davantage de mentors est le défi principal de l’association. L’association se fixe des objectifs de constitution de DUO : au 31 décembre 2017, 471 duos ont été créés dont 383 sont clôturés. 212 d’entre eux ont décroché un emploi (82 CDI, 130 CDD), soit un taux de mise à l’emploi de 55 %. Couverture : quand l’association aura une masse suffisante de mentors, elle souhaite ouvrir son projet aux jeunes issus de l’immigration, mais ayant la nationalité belge.
Conclusion
Ce manuel expose une analyse approfondie des pratiques de mentorat au Maroc et à l’international favorisant l’insertion professionnelle des personnes migrantes et réfugiées par l’emploi ou des initiatives entrepreneuriales. Le terme mentorat est utilisé quand il existe un jumelage ou matching entre un mentor et un mentoré. Il a été démontré que les pratiques de mentorat sont récentes, mais prennent de plus en plus d’ampleur dans les pratiques d’accompagnement. C’est dans le domaine de l’entrepreneuriat que les pratiques sont le mieux formalisées. La pratique du mentorat peut être exercée par deux types d’acteurs, à savoir des institutions spécialisées qui proposent une offre 100 % mentorat ou des institutions qui intègrent une prestation de mentorat dans leurs dispositifs d’appui. Au Maroc, les pratiques de mentorat sont émergentes. Cependant, il n’existe pas de pratiques avérées de mentorat dans le domaine de l’insertion professionnelle. Celles qui sont le mieux structurées sont dans le domaine de l’appui à l’entrepreneuriat. Dans le
domaine de l’insertion par des initiatives entrepreneuriales ou par l’emploi, il existe un
besoin, mais les acteurs qui souhaitent développer une offre de mentorat sont confrontés à plusieurs difficultés, telles que le financement d’un dispositif, la constitution d’un vivier de mentors, etc.
Soulignons également que lorsque la catégorie de bénéficiaires est faiblement autonome sur le plan des compétences, de la connaissance du pays d’accueil et des moyens disponibles, il est recommandé que la prestation de mentorat soit incluse dans un dispositif
d’appui global. La mobilisation des personnes migrantes porteuses d’une initiative entrepreneuriale nécessite une communication de proximité dans les lieux de vie avec le relai d’agents communautaires. Le dispositif doit aussi mobiliser les différents acteurs partis prenantes de l’insertion professionnelle : service public de l’emploi, chambre de commerce, etc.
De plus, les mentors sélectionnés doivent avoir une bonne compréhension du vécu des mentorés par une formation ou être issus de la même communauté. Enfin, la valorisation de la culture des personnes migrantes est un levier puissant pour lutter contre les préjugés et créer un climat de confiance entre les personnes migrantes et réfugiées et les acteurs du pays d’accueil. Un dispositif de mentorat de personnes loin de l’emploi est un levier efficace pour l’insertion professionnelle par l’emploi ou l’entrepreneuriat avec l’appui de mentors encore actif professionnellement ou jeunes retraités
Manuel réalisé dans le cadre du projet « Amuddu : appui à la mise en œuvre de la Stratégie Nationale d'Immigration et d'Asile »