REQUIEM À LA MÉMOIRE DE LOUIS XVI

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NEUKOMM

REQUIEM À LA MÉMOIRE DE LOUIS XVI

LA GRANDE ÉCURIE ET LA CHAMBRE DU ROY JEAN-CLAUDE MALGOIRE


MENU TRACKLIST LA CHAPELLE ROYALE DE VERSAILLES CONGRÈS DE VIENNE, LE 21 JANVIER 1815 : UN REQUIEM À LA MÉMOIRE DE LOUIS XVI PAR LUCIANE BEDUSCHI FRANÇAIS / ENGLISH / DEUTSCH TEXTES CHANTÉS



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Requiem à la mémoiRe de louis XVi SigiSmund neukomm (1778-1858) 1 Marche Funèbre I MIserere MeI Deus

11’55

Missa di RequieM reconstItuée par VIncent boyer D’après les Fac-sIMIlés De la bIblIothèque natIonale De France

2 IntroIt

9’53

3 sequence : DIes Irae

14’36

4 oFFertorIuM

8’25

5 sanctus

1’39

6 beneDIctus

3’51

7 agnus DeI

7’10

8 lIbera Me

4’11

ToTal TiMe: 61’43

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clĂŠmence tilquin

alain buet

robert getchell

yasmina Favre


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cLémence tiLquin soprano yasmina Favre Mezzo-soprano robert GetcheLL ténor aLain buet baryton chŒur de chambre de namur La Grande écurie et La chambre du roy Jean-cLaude maLGoire DIrectIon

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MENU La chapeLLe royaLe de versaiLLes, à La GLoire de dieu et du roi Arts Florissants dirigés par William Christie, The Monteverdi Choir dirigé par John Eliot Gardiner, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique baroque de Versailles dirigés par Olivier Schneebeli, le chœur Accentus dirigé par Laurence Equilbey, l’Ensemble Pygmalion dirigé par Raphaël Pichon, le Poème Harmonique dirigé par Vincent Dumestre, mais aussi Ton Koopman, Paul McCreesh, Diego Fasolis, Paul Van Nevel, Michel Corboz, Harry Christophers, Robert King, François Xavier Roth, donnent à entendre messes, motets et oratorios qui font à nouveau resplendir la musique sacrée dans le Saint des Saints de Versailles. C'est la musique qui donne à Versailles son âme, sa vie, sa respiration. C'est pourquoi il est apparu si essentiel de conserver la mémoire des « musiques retrouvées de Versailles ». Cette musique reprend sa place tous les jours aujourd'hui, grâce à Château de Versailles Spectacles dont la passion fait revivre ce palais somptueux avec ce qui l'a animé pendant plus d'un siècle et nous en révèle l'origine et l’inspiration. Cette collection d'enregistrements en est le témoignage.

En tant que Roi très chrétien, Louis XIV eut à cœur d'édifier dans la résidence royale de Versailles, devenue en 1682 le siège officiel du pouvoir, une chapelle particulièrement visible, lieu public de sa dévotion. Il en annonça la réalisation dès 1682 et en entreprit le chantier qui s’étendit jusqu'en 1710. Construite par les soins des architectes Jules Hardouin-Mansart puis Robert De Cotte, l’édifice est une splendide chapelle palatine, où la tribune royale à l’ouest (de plain-pied avec l’étage noble du Grand Appartement du Roi) fait face à l’autel situé à l’est, surmonté par le grand orgue Cliquot-Tribuot, autour duquel se disposaient les musiciens et chanteurs. L’ornementation de la Chapelle fut réalisée par plus de cent sculpteurs, tandis que les somptueuses peintures des voûtes furent confiées à Lafosse, Coypel et Jouvenel. Dernier bâtiment de Versailles inauguré par Louis XIV, la Chapelle royale accueillait chaque jour la Messe du Roi, messe basse accompagnée en musique par les œuvres composées pour Versailles par Lully, Lalande, Campra, Couperin… Depuis septembre 2009, Château de Versailles Spectacles propose tout au long de sa saison musicale, qui se déroule essentiellement à l’Opéra royal, une programmation à la Chapelle royale, constituée d’ensembles et d’artistes français et internationaux prestigieux. Cecilia Bartoli, Philippe Jaroussky, Le Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet, Les

Château de Versailles Spectacles : Catherine Pégard, Présidente Laurent Brunner, Directeur www.chateauversailles-spectacles.fr 9


the chapeLLe royaLe de versaiLLes: to the GLory oF God and KinG As ‘Most Christian Monarch’, Louis XIV was eager to equip the royal residence of Versailles, which became the official seat of power in 1682, with a highly visible chapel that would act as his public place of worship. He announced the project in that same year of 1682 and embarked on a programme of construction which lasted until 1710. The result, erected according to the designs of the architects Jules Hardouin-Mansart and later Robert de Cotte, is a splendid palatine chapel, whose Royal Tribune at the west end (on the same level as the ‘noble’ first floor of the Grand Appartement du Roi) faces the altar at the east end, surmounted by the CliquotTribuot great organ, around which the singers and instrumentalists were placed. The chapel’s decoration was the work of more than one hundred sculptors, while the sumptuous paintings of the vaults were entrusted to Lafosse, Coypel and Jouvenel. The Chapelle Royale, the last building at Versailles to have been inaugurated by Louis XIV himself, was the scene for the daily Messe du Roi, a Low (spoken) Mass with musical accompaniment provided by works written for Versailles by such composers as Lully, Lalande, Campra and Couperin.

Royale featuring prestigious ensembles and soloists from France and abroad. Such artists as Cecilia Bartoli, Philippe Jaroussky, Le Concert Spirituel conducted by Hervé Niquet, Les Arts Florissants directed by William Christie, the Monteverdi Choir under the direction of Sir John Eliot Gardiner, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles directed by Olivier Schneebeli, the Accentus Choir conducted by Laurence Equilbey, Ensemble Pygmalion under Raphaël Pichon, Le Poème Harmonique directed by Vincent Dumestre, and other ensembles conducted by Ton Koopman, Paul McCreesh, Diego Fasolis, Paul Van Nevel, Michel Corboz, Harry Christophers, Robert King and François-Xavier Roth, perform masses, motets and oratorios there, thus allowing sacred music to resound once more in the Holy of Holies of Versailles.

Since September 2009, Château de Versailles Spectacles has presented in the course of its musical season, most of which takes place in the Opéra Royal, a programme of concerts in the Chapelle

Château de Versailles Spectacles: Catherine Pégard, President Laurent Brunner, Director www.chateauversailles-spectacles.fr 10


die „chapeLLe royaLe“ des schLosses versaiLLes, zur ehre Gottes und zum ruhm des KöniGs Seit September 2009 veranstaltet „Château de Versailles Spectacles“ im Verlauf der Musiksaison, die ansonsten hauptsächlich an der Schlossoper beheimatet ist, in der Schlosskapelle Konzerte mit höchst renommierten französischen und internationalen Künstlern. Cecilia Bartoli, Philippe Jaroussky, das von Hervé Niquet geleitete Concert Spirituel, Les Arts Florissants unter William Christie, The Monteverdi Choir unter der Leitung von John Eliot Gardiner, Les Pages et les Chantres du Centre de Musique baroque de Versailles mit Olivier Schneebeli, der von Laurence Equilbey geleitete Kammerchor Accentus, das Ensemble Pygmalion unter Raphaël Pichon, Le Poème Harmonique unter der Leitung von Vincent Dumestre, aber auch Ton Koopman, Paul McCreesh, Diego Fasolis, Paul van Nevel, Michel Corboz, Harry Christophers, Robert King und François-Xavier Roth führen hier Messen, Motetten und Oratorien auf und lassen somit im „Allerheiligsten“ von Versailles die Musik in all ihrer Pracht erneut erklingen.

Ludwig XIV., der auch als "Allerchristlichste Majestät" bezeichnet wurde, war sehr daran gelegen, in Versailles, das 1682 zur ständigen Residenz des Hofes und damit zur Machtzentrale geworden war, eine besonders eindrucksvolle Schlosskapelle zu errichten, als öffentlichen Ort seiner Frömmigkeit und Andacht. Er kündigte das Vorhaben schon 1682 an und begann dann mit den Bauarbeiten, die sich bis 1710 hinzogen. Das von den Architekten Jules Hardouin-Mansart und später Robert de Cotte entworfene Gebäude stellt eine prachtvolle Palastkapelle dar, in der die königliche Empore auf der Westseite (auf gleicher Ebene mit dem noblen Obergeschoss des „großen Gemaches“ -Grand Appartement- des Königs) dem auf der Ostseite befindlichen Altar gegenüberliegt. Über diesem befindet sich die von Cliquot-Tribuot erbaute Orgel, um die sich die Musiker und Sänger gruppierten. Über hundert Bildhauer waren an der Innenausstattung der Kapelle beteiligt, während die Ausführung der kostbaren Gewölbemalereien den französischen Malern Charles de La Fosse, Antoine Coypel und Jean Jouvenet anvertraut wurde. Die Schlosskapelle ist das letzte noch von Ludwig XIV. eingeweihte Gebäude der Versailler Residenz; hier wurde jeden Tag die sog. „Messe basse“ (Missa lecta, auch Stillmesse. Anm. d. Ü.) für den König zelebriert, ein Gottesdienst, der musikalisch von den speziell für Versailles komponierten Werken von Jean-Baptiste Lully, Michel-Richard de Lalande, André Campra und François Couperin umrahmt wurde.

„Château de Versailles Spectacles“ (Veranstaltungsmanagement): Catherine Pégard, Vorsitzende Laurent Brunner, Leitung www.chateauversailles-spectacles.fr 11


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CongRès de Vienne, le 21 janVieR 1815 : un Requiem à la mémoiRe de louis XVi Par Luciane Beduschi Sigismund Neukomm nait à Salzbourg en 1778 et décède à Paris en 1858 à 80 ans, après avoir fait entendre sa musique sur trois continents. Ses premiers voyages au service de la musique l’emmènent en Russie, où il devient le directeur de l’opéra du théâtre allemand de SaintPétersbourg. Quelques années plus tard, il se trouve au Brésil, attaché à la cour portugaise qui, fuyant Napoléon, avait débarqué en catastrophe à Rio de Janeiro. De retour en Europe, Neukomm est reçu en France en 1822 par la princesse de Vaudémont qui le présente au duc d’Orléans, le futur Louis-Philippe Ier, Roi des Français (1830-1848). Neukomm raconte son accueil par la famille royale : Je fus accueilli avec autant de bienveillance par toute cette noble famille, que si j’avais été un membre de leur cercle intime, Mme Adélaïde, sœur du duc, fut pour moi une véritable protectrice. S. A. était douée des dispositions les plus heureuses qu’elle avait cultivées et augmentées à l’école du malheur pendant son exil à l’étranger. Elle possédait un vrai talent d’artiste sur la harpe […]. J’avais l’honneur de dîner régulièrement deux ou trois fois par semaine à la table du duc, et j’accompagnais S. A. Mme Adélaïde, soit avant, soit après le dîner, sur le piano ou sur l’orgue expressif.

Travaillant une vingtaine d’années en tant que musicien au service du prince de Talleyrand, Neukomm séjourne encore en Afrique avant d’envisager un voyage en Amérique du Nord, annulé à la dernière minute pour des problèmes de santé. Le compositeur sillonnera l’Europe jusqu’à la fin de ses jours pour diriger, jouer et faire imprimer sa musique. 12


Musicien oublié Malgré l’immense succès duquel il a pu jouir de son vivant, Sigismund Neukomm est pratiquement oublié de nos jours. La Bibliothèque nationale de France possède pourtant quelque deux mille manuscrits du compositeur. Neukomm avait demandé que tous ses manuscrits soient légués à la Bibliothèque du roi de Prusse, mais en raison de la guerre de 1870, le tout est resté en France, confié par un neveu musicologue à la Bibliothèque du Conservatoire, transféré ensuite à la Bibliothèque nationale, et pas rendu public avant le milieu des années 1950. Ces œuvres n’ont jamais fait l’objet d’une classification rigoureuse et de ce fait, l’accès en demeure très complexe. Il n’est pas rare de trouver à l’intérieur des partitions (souvent jamais ouvertes depuis leur arrivée à la bibliothèque à Paris) des petits mots, des préfaces, des affiches de concerts, des lettres nullement mentionnés par le catalogue. Congrès de Vienne Le congrès qui a lieu à Vienne de septembre 1814 à juin 1815 réunit les représentants des pays vainqueurs de Napoléon chargés de déterminer les conditions d’un nouvel ordre pacifique en Europe. Afin de participer aux commémorations multiples qui ont lieu pendant la réunion, Talleyrand commande à son musicien attitré une messe pour être chantée le jour de l’anniversaire du décès du roi Louis XVI, frère de Louis XVIII, guillotiné à Paris le 21 janvier 1793.

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Ses interminables voyages ne l’empêchent pas de laisser un catalogue de près de deux mille œuvres : cinquante messes, quelques oratorios, plusieurs recueils de psaumes, de motets, de cantiques et de mélodies, de la musique de chambre, des transcriptions pour orgue expressif, une méthode d’orgue et une autre de basse chiffrée. Sa musique est souvent imprimée par les grands éditeurs du XIXe siècle.


Neukomm choisit alors une messe en réalité déjà composée deux années plus tôt et dédiée à ses trois professeurs : Missa pro defunctis manibus parentum praeceptorumque suorum Mich. et Ios. Haydn nec non F. X. Weissauer D. D. D. ab equite Sigism. Neukomm

Il s’agit de la deuxième messe parmi les cinquante qu’il composa, dont plusieurs sont dédiées à des monarques. Neukomm restera en effet monarchiste jusqu’à la fin de ses jours. Les paroles de son Canon républicain, écrit moins de cinq ans avant son décès, affichent clairement ses convictions : Liberté (pour faire le mal) Égalité (dans la misère) Fraternité (de Caïn à son frère) voilà le cri de la république. Vive la république !

En plus de la messe chantée lors du Congrès de Vienne, parmi les messes écrites pour des monarques, citons la Messe Sancti Philippi, dédiée au Roi des Français et exécutée par plus de deux mille voix lors du quatrième centenaire de Gutenberg ; un Requiem composé pour la Chapelle royale à Dreux, à l’occasion de l’anniversaire de la mort du duc d’Orléans ; la Messe Sancti Francisci, composée à Rio de Janeiro à la demande de l’épouse de l’empereur du Brésil pour son père, François Ier, empereur d’Autriche ; la messe pour le couronnement du Roi du Royaume uni du Portugal, du Brésil et des Algarves, censurée et qui n’a pas été exécutée à l’occasion pour laquelle elle avait été prévue. 14


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La grande modification apportée à la partition préparée pour le Congrès par rapport à celle écrite en 1813 est l’ajout d’un Offertorium que Neukomm dédie à sa sœur Elise, responsable du solo de soprano lors des cérémonies à Vienne. Comme à son habitude, Neukomm donne plusieurs possibilités d’exécution de la partition. Ainsi, il indique dans un des manuscrits de l’ensemble : « Cette messe, quoique composée pour les voix seules sans accompagnement d’orchestre, peut être exécutée avec l’accompagnement ci-après ; et alors, sans rien changer aux parties de chant, on mettra, au lieu du 1er Chœur, quatre bonnes voix de Solo, c’est-à-dire : une à chaque partie ». Suivent alors des parties de cors, flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, violons, altos et basses. Dans un des manuscrits, la partie de basse, envisagée aussi pour l’orgue, est entièrement chiffrée. Le Requiem est joué à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne le 21 janvier 1815 par plus de trois cents chanteurs divisés en deux chœurs, « devant les Empereurs, les Rois, les Princes et les grands de toutes les nations présents au congrès », comme l’écrit Neukomm. Neukomm dirige l’un des deux chœurs, l’autre étant entre les mains de son ami Salieri.


jean-Claude malgoiRe Hautboïste et cor anglais à l’Orchestre de Paris, pionnier de l’époque baroque, musicologue, metteur en scène, le chef d’orchestre Jean Claude Malgoire a exploré 1000 ans de musique du Moyen Age au XXIe siècle. Compagnon de route de l’Ensemble 2e2m, de l’Ensemble Européen de Musique Contemporaine, fondateur de la Grande Ecurie et la Chambre du Roy, cet esprit curieux et avide de recherches communique sa passion et partage le fruit de ses investigations au delà des époques et des écoles, en fournissant de nouvelles clés d’écoute. Son profond respect pour l’œuvre originelle du compositeur génère un important travail de recherche qu’il poursuit depuis 50 ans. Cette quête permet une relecture, une écoute différente, une découverte voire une redécouverte des compositions qu’il choisit minutieusement. Ce pédagogue né souhaite éveiller la curiosité et transmettre l’extraordinaire émotion que procure la musique. Directeur artistique de l’Atelier Lyrique de Tourcoing depuis sa création en 1981, il en fait une maison d’opéra différente au répertoire très diversifié, un laboratoire d’épanouissement de toutes les créations, originales et de qualité. Autant d’expériences stimulent Jean Claude Malgoire qui est un artisan du spectacle. De l’un des premiers opéras L’Orfeo de Monteverdi à Mare Nostrum de Kagel, en passant par la Trilogie Mozart/Da Ponte ou encore L’Opéra de quat’sous, des choix intéressants, étonnants, parfois risqués, mais toujours des opportunités de rencontres et de découvertes vecteurs d’émotions. Missionnaire de la musique, Jean Claude Malgoire initiateur et fédérateur propose chaque saison une nouvelle expédition, un autre défi, à travers les siècles, les styles, et les différentes expressions du spectacle vivant.

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C’est en 1966 que Jean Claude Malgoire soliste à l’Orchestre de Paris fonde La Grande Écurie et la Chambre du Roy. Cet ensemble cosmopolite constitué d’instrumentistes spécialisés est le plus ancien en France, encore en activité, jouant sur instruments historiques. Si La Grande Écurie s’est illustrée dans le style baroque, son répertoire s’étend en réalité du XVIe au XXIe siècle. De la résurrection de chefs-d’œuvre en passant par de grands classiques jusqu’à la création contemporaine, cet orchestre novateur de renommée internationale réalise de nombreux enregistrements intégraux et se voit décerner de prestigieuses récompenses. De la muséologie à la musicologie en passant par la lutherie, l’activité de La Grande Écurie est intense. Rendre hommage au compositeur en restituant son œuvre telle qu’elle a été écrite demeure sa particularité. À chaque période correspond un son bien précis que les instrumentistes s’évertuent à reproduire, les obligeant à posséder plusieurs jeux d’instruments (jusqu’à 7 ou 8 pour les vents) qu’ils sont parfois amenés à fabriquer eux-mêmes. Certains d’entre eux sont d’ailleurs devenus facteurs. Outre l’investissement financier, de longues recherches d’écrits et de partitions originales sont entreprises, auxquelles s’ajoute une étude minutieuse des textes. Cette quête d’authenticité engendre également un travail rigoureux de formation des chœurs et des chanteurs afin qu’une symbiose s’opère entre l’interprétation vocale et instrumentale. Depuis 50 ans cet ensemble original compte plus de 5000 concerts sur les 5 continents, et plus de 150 enregistrements, mais d’autres aventures sont déjà en projet puisque La Grande Écurie et la Chambre du Roy envisage déjà les saisons à venir ! Orchestre subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication/Drac Hauts-de-France.

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la gRande éCuRie et la ChambRe du Roy


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ChŒuR de ChambRe de namuR PréParation : thiBaut Lenaerts Depuis sa création en 1987, le Chœur de Chambre de Namur s’attache à la défense du patrimoine musical de sa région d’origine (concerts et enregistrements consacrés à Lassus, Rogier, Hayne, Du Mont, Fiocco, Gossec, Grétry…) tout en abordant de grandes œuvres du répertoire choral (oratorios de Haendel, messes, motets et passions de Bach, Requiems de Mozart et Fauré,…). Invité des festivals les plus réputés d’Europe, le Chœur de Chambre de Namur travaille sous la direction de chefs prestigieux tels Eric Ericson, Marc Minkowski, Jean-Claude Malgoire, Simon Halsey, Sigiswald Kuijken, Jean Tubéry, Federico Maria Sardelli, Patrick Davin, Roy Goodman, Michael Schneider, Philippe Pierlot, Philippe Herreweghe, Peter Philips, Jordi Savall, Christophe Rousset, Eduardo López Banzo, Guy Van Waas, Andreas Scholl, etc. Il a à son actif une soixantaine d’enregistrements, notamment chez Ricercar, grandement appréciés par la critique (nominations aux Victoires de la Musique classique, Choc de Classica, Diapason d’Or, Joker de Crescendo, 4F de Télérama, Editor’s Choice de Gramophone, Prix Caecilia de la presse belge…). Le Chœur de Chambre de Namur s’est également vu attribuer le Grand Prix de l’Académie Charles Cros en 2003, le Prix Liliane Bettencourt de l’Académie des Beaux-Arts en France en 2006, l’Octave de la Musique en 2007 et en 2012 dans les catégories « musique classique » et « spectacle de l’année ». En 2010, la direction artistique du Chœur de Chambre de Namur a été confiée au jeune chef argentin Leonardo García Alarcón. Cette nouvelle collaboration a immédiatement été couronnée de succès, au concert comme au disque (Judas Maccabaeus de Haendel, Vespro a San Marco de Vivaldi, Il diluvio universale et Nabucco de Falvetti, Motets et messe de Giorgi, Cantates profanes de J.S. Bach, Requiem de Mozart, Vespro della Beata Vergine de Monteverdi,…). Le répertoire abordé par le chœur est très large, puisqu’il s’étend du Moyen Âge à la musique contemporaine. Le Chœur de Chambre de Namur bénéficie du soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles (service de la musique et de la danse), de la Loterie Nationale, de la Ville et de la Province de Namur. Il est également soutenu par le Port Autonome de Namur

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the CongRess of Vienna, 21 januaRy 1815: a Requiem in memoRy of louis XVi By Luciane Beduschi Sigismund Neukomm was born in Salzburg in 1778 and died in Paris in 1858 at the age of eighty, having heard his music played on three continents. His first travels in the service of music took him to Russia, where he became Kapellmeister at the German Theatre of St Petersburg. A few years later, he was in Brazil, attached to the Portuguese court, which, fleeing Napoleon, had found an emergency refuge in Rio de Janeiro. On his return to Europe, Neukomm was received in France in 1822 by the Princesse de Vaudémont, who introduced him to the Duc d’Orléans, the future Louis-Philippe I, King of the French from 1830 to 1848. Neukomm relates the welcome he received from the royal family: I was received as kindly by all this noble family as if I had been a member of their inner circle. Madame Adélaïde, the Duke’s sister, was a true protectress to me. Her Royal Highness was endowed with excellent gifts, which she had cultivated and enhanced through the hardships she suffered during her exile abroad. She possessed a genuine artistic talent on the harp . . . I had the honour of dining regularly at the Duke’s table, twice or three times a week, and I accompanied Her Highness Madame Adélaïde on the piano or the harmonium either before or after dinner.

In the course of some twenty years as a musician in the service of Prince Talleyrand, Neukomm also spent time living in Africa before planning a voyage to North America, which he had to cancel at the last minute on the grounds of ill health. The composer continued to travel the length and breadth of Europe until the end of his days to conduct, perform and publish his music. His interminable journeying did not prevent him from leaving a catalogue of nearly two thousand 19

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works: fifty masses; a few oratorios; several collections of psalms, motets, hymns and songs; chamber music; transcriptions for harmonium (orgue expressif ); a method for playing the organ and another of thoroughbass technique. His music was often issued by the leading publishers of the nineteenth century. A forgotten musician In spite of the immense success he enjoyed in his lifetime, Sigismund Neukomm is practically forgotten nowadays. And yet the Bibliothèque Nationale de France possesses some two thousand manuscripts of the composer. Neukomm had bequeathed all his manuscripts to the library of the King of Prussia, but because of the Franco-Prussian War of 1870 the entire collection remained in France. A musicologist nephew of his entrusted it to the Bibliothèque du Conservatoire; it was subsequently transferred to the Bibliothèque Nationale, and was not made public until the mid-1950s. The works have never been thoroughly classified, which means access to them is still very problematic today. It is not rare to find inside the scores (often never opened since they entered the library in Paris) little notes, prefaces, concert posters or letters that are mentioned nowhere in the catalogue. The Congress of Vienna The congress held in Vienna between September 1814 and June 1815 assembled representatives of the countries that had just defeated Napoleon, who were charged with fixing the conditions of a new and peaceful order in Europe. In order to participate in the multiple commemorative events that took place during the meeting, Talleyrand commissioned from his titular composer a requiem mass to be sung on the anniversary of the death of King Louis XVI, brother of the current French sovereign Louis XVIII, who had been guillotined in Paris on 21 January 1793. Neukomm then chose a mass which in fact he had already composed two years earlier and dedicated to his three teachers:

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This was the second mass of the fifty he was eventually to compose, several of which were dedicated to monarchs. For Neukomm remained a monarchist to the end of his life. The words of his ‘Canon Républicain’, written less than five years before his death, clearly proclaim his convictions: Liberté (pour faire le mal) Égalité (dans la misère) Fraternité (de Caïn à son frère) voilà le cri de la république. Vive la république!2

In addition to the mass sung at the Congress of Vienna, the masses written for monarchs include the Missa Sancti Philippi, dedicated to the King of the French and performed by more than two thousand voices on the occasion of the fourth centenary of Gutenberg; a requiem composed for the Chapelle Royale at Dreux to mark the anniversary of the death of the Duc d’Orléans; the Missa Sancti Francisci, composed in Rio at Janeiro at the request of the wife of the Emperor of Brazil for her father, Franz I, Emperor of Austria; and the mass for the coronation of the King of the United Kingdom of Portugal, Brazil and the Algarves, which was censured and was not performed on the occasion for which it was intended.

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Missa pro defunctis manibus parentum praeceptorumque suorum Mich. et Ios. Haydn nec non F. X. Weissauer D. D. D. ab equite Sigism. Neukomm1


The most substantial modification to the score prepared for the Congress in relation to the original of 1813 is the addition of an Offertorium that Neukomm intended for his sister Elise, who sang the soprano solo at the ceremonies in Vienna. As was his custom, Neukomm indicated several possible ways of performing the work. He marked in one of the manuscripts: ‘This mass, although composed for solo voices without orchestral accompaniment, may be performed with the accompaniment that follows here; in that case, without changing anything in the vocal parts, the First Choir should be replaced by four good solo voices, that is, one to each part.’ This note is followed by parts for horns, flutes, oboes, clarinets, bassoons, trumpets, trombones, timpani, violins, violas and basses. In one of the manuscripts, the bass part, also intended for use by the organist, is figured in its entirety. The Requiem was given at St Stephen’s Cathedral in Vienna on 21 January 1815 by more than three hundred singers divided into two choirs, ‘before the Emperors, Kings, Princes, and great personages of all the nations present at the Congress’, as Neukomm wrote. The composer himself conducted one of the two choirs, while the other was directed by his friend Salieri.

Mass of the Dead, given, devoted and dedicated into the hands of his fathers and teachers Michael and Joseph Haydn and Franz Xaver Weissauer by Sigismund Ritter von Neukomm. 2 Liberty (to do evil) – Equality (in misery) – Fraternity (like that of Cain to his brother): that is the cry of the Republic. Long live the Republic! 1

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jean-Claude malgoiRe Le temps fixé par Dieu est de tous le meilleur. En lui nous vivons, agissons, existons, aussi longtemps qu’il le veut. En lui nous mourons à l’heure juste, quand il le veut.

God's own time is the very best of times. In Him we live, and move, and have our being, as long as He wills it. In Him shall we die at the right time, if He wills.

Ah, Seigneur, apprends-nous à penser, Que nous devons mourir, Afin que nous devenions sages.

Ah, Lord, teach us to number our days, that we may apply our hearts unto wisdom.

Mets bon ordre en ta maison ; Car ton lot est de mourir, Et non de demeurer en vie.

Set thy house in order: for thou shalt die, and not live.

Telle est l’ancienne alliance : Homme, tu dois mourir ! Oui, viens, Seigneur Jésus, viens !

This is the ancient law: man, thou must perish! Even so, come, Lord Jesus!

Entre tes mains je remets mon esprit ; Tu m’as racheté, Seigneur, ô Dieu de fidélité.

Into Thine hand I commit my spirit; Thou hast redeemed me, O Lord God of truth.

As oboist and cor anglais player in the Orchestre de Paris, pioneer of the rediscovery of the Baroque era, musicologist, stage director and conductor, Jean-Claude Malgoire has explored a thousand years of music, from the Middle Ages to the twenty-first century. A travelling companion of the Ensemble 2e2m and the Ensemble Européen de Musique Contemporaine, founder of La Grande Écurie et la Chambre du Roy, this enquiring spirit and keen researcher communicates his passions and shares the fruit of his investigations, transcending distinctions of periods and schools and offering us new ways to listen to music. His profound respect for the composer’s original creation involves a significant process of research which he has pursued for fifty years. His quest permits a reinterpretation, a different way of listening, a discovery, indeed a rediscovery of the compositions he chooses so carefully. A born pedagogue, jean-Claude Malgoire wants to excite our curiosity and transmit the extraordinary emotion music can generate. As artistic director of the Atelier Lyrique de Tourcoing since its foundation in 1981, he has made it into an opera company with a difference, performing an exceptionally varied repertory, a laboratory that enables creations of all kinds to flourish when they are original and of high quality. Such experiences stimulate Jean Claude Malgoire, who is a true craftsman of the performing arts. From one of the very first operas, Monteverdi’s L’Orfeo, to Kagel’s Mare Nostrum, by way of the Mozart/Da Ponte Trilogy or The Threepenny Opera, his choices have been interesting, surprising, sometimes risky, but always opportunities for encounters and discoveries that bring emotion in their wake. A missionary of music, an initiator and a federator, Jean Claude Malgoire offers with each season a new expedition, another challenge, across the centuries, across the styles and the different expressions of the performing arts.

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la gRande éCuRie et la ChambRe du Roy It was in 1966 that Jean Claude Malgoire, then a principal player in the Orchestre de Paris, formed La Grande Écurie et la Chambre du Roy. This cosmopolitan ensemble of specialised musicians is the oldest period-instrument group in France still active today. Although La Grande Écurie has become particularly well known for its excursions into the Baroque style, in reality its repertory extends from the sixteenth century to the twenty-first. From the resurrection of unknown masterpieces, through the great classics, right up to first performances of contemporary music, this innovative orchestra with an international reputation has made many complete recordings and won many prestigious awards. From museology to musicology by way of instrument making, La Grande Écurie has an intensive programme of activity. Its distinguishing feature is that it pays composers the tribute of performing their work as it was originally written. Each period has its own very specific sound which the instrumentalists strive to reproduce, thus obliging them to possess several sets of instruments (up to seven or eight for the wind players) which they sometimes build themselves. Indeed, some of them have actually become professional instrument makers. In addition to the financial investment this entails, they also undertake in-depth research on written sources and original scores, followed by meticulous study of the musical texts. This quest for authenticity also involves a rigorous process of training choirs and solo singers to ensure a symbiosis between vocal and instrumental interpretation. Over the past fifty years this original ensemble has given more than five thousand concerts on all five continents and made more than 150 recordings, but other adventures are already at the planning stage, since La Grande Écurie et la Chambre du Roy is today looking forward to future seasons! The orchestra receives support from the Ministère de la Culture et de la Communication/Drac Hauts-de-France.

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ChŒuR de ChambRe de namuR PreParation: thiBaut Lenaerts Since its formation in 1987, the Chœur de Chambre de Namur (Namur Chamber Choir) has championed the musical heritage of its native region (concerts and recordings of works by Lassus, Rogier, Hayne, Du Mont, Fiocco, Gossec, Grétry etc.) while at the same time tackling major works of the choral repertory (Handel oratorios, Bach’s masses, motets and Passions, and the Requiems of Mozart and Fauré, among others). The choir is invited to the leading European festivals, and has worked under the direction of such prestigious conductors as Eric Ericson, Marc Minkowski, JeanClaude Malgoire, Simon Halsey, Sigiswald Kuijken, Jean Tubéry, Federico Maria Sardelli, Patrick Davin, Roy Goodman, Michael Schneider, Philippe Pierlot, Philippe Herreweghe, Peter Philips, Jordi Savall, Christophe Rousset, Eduardo López Banzo, Guy Van Waas and Andreas Scholl. It has made some sixty recordings, notably on Ricercar, which have been much admired by the critics, winning nominations at the Victoires de la Musique Classique and distinctions including the Choc de Classica, Diapason d’Or, Joker de Crescendo, 4F de Télérama, Editor’s Choice in Gramophone, and the Caecilia Prize from the Belgian press. The Chœur de Chambre de Namur has also received the Grand Prix de l’Académie Charles Cros in 2003, the Prix Liliane Bettencourt of the French Académie des Beaux-Arts in 2006, and the Octave de la Musique in 2007 and 2012 in the categories ‘Classical Music’ and ‘Production of the Year’. The young Argentinian conductor Leonardo García Alarcón was appointed artistic director of the Chœur de Chambre de Namur in January 2010. This new collaboration proved an immediate success, both in concert and on disc, with productions such as Handel’s Judas Maccabaeus, Vivaldi’s Vespro a San Marco, Falvetti’s Il diluvio universale and Nabucco, motets and a mass by Giovanni Giorgi, secular cantatas by J. S. Bach, the Mozart Requiem and Monteverdi’s Vespro della Beata Vergine. The choir’s performing repertory is extremely wide, stretching from the Middle Ages to contemporary music. The Chœur de Chambre de Namur receives support from the Fédération Wallonie-Bruxelles (Service de la Musique et de la Danse), the Belgian Loterie Nationale, and the City and Province of Namur. It is also supported by the Port Autonome de Namur. 25

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WieneR KongRess, 21. januaR 1815: ein Requiem zum gedenKen an ludWig XVi. Von Luciane Beduschi Sigismund Neukomm wurde 1778 in Salzburg geboren und starb 1858 mit 80 Jahren in Paris, nachdem er seine Musik auf drei Kontinenten zu Gehör gebracht hatte. Seine ersten Reisen im Dienst der Musik führten ihn nach Russland, wo er Operndirektor des deutschen Theaters von Sankt Petersburg wurde. Einige Jahre später befand er sich in Brasilien, wo er für den portugiesischen Hof arbeitete, der auf der Flucht vor Napoleon überstürzt in Rio de Janeiro gelandet war. Zurück in Europa wurde Neukomm 1822 in Frankreich von Prinzessin de Vaudémont empfangen, die ihn dem Herzog von Orléans vorstellte, also dem zukünftigen Louis-Philippe I., König der Franzosen (18301848). Neukomm erzählt, wie er von der königlichen Familie empfangen wurde: Ich wurde mit solchem Wohlwollen von der gesamten adeligen Familie empfangen, als wäre ich ein Mitglied ihres engsten Kreises, Madame Adélaïde, die Schwester des Herzogs, war eine wahre Gönnerin für mich. Ihre Hoheit verfügte über die glücklichsten Veranlagungen, die sie gepflegt und in der Schule des Unglücks während ihres Exils im Ausland weiterentwickelt hatte. Sie besaß ein wahres künstlerisches Talent auf der Harfe [...]. Ich hatte die Ehre, regelmäßig zwei-oder dreimal pro Woche am Tisch des Herzogs zu Abend zu essen, und ich begleitete Ihre Hoheit Madame Adélaïde entweder vor oder nach dem Abendessen auf dem Klavier oder auf dem Harmonium.

Nachdem Neukomm etwa zwanzig Jahre als Musiker im Dienst des Fürsten Talleyrand gestanden hatte, hielt er sich in Afrika auf, bevor er eine Reise nach Nordamerika plante, jedoch im letzten Moment aus Gesundheitsgründen absagen musste. Der Komponist reiste bis ans Ende seiner Tagen durch Europa, um seine Musik zu dirigieren, zu spielen und drucken zu lassen. 26


Ein vergessener Musiker Trotz des enormen Erfolgs, den er zu Lebzeiten genoss, ist Sigismund Neukomm heute praktisch vergessen. Dabei besitzt die französische Nationalbibliothek an die 2000 Manuskripte des Komponisten. Neukomm hatte gebeten, dass alle seine Handschriften der Bibliothek des Königs von Preußen vermacht werden, doch auf Grund des Krieges von 1870 blieb alles in Frankreich und wurde von einem Neffen, der Musikwissenschaftler war, der Bibliothek des Konservatoriums anvertraut, danach an die Nationalbibliothek weitergegeben und vor Mitte der 1950er Jahre nicht veröffentlicht. Diese Werke wurden nie einer strengen Klassifizierung unterzogen, und aus diesem Grund bleibt der Zugriff dazu kompliziert. Nicht selten findet man in den Notenbüchern (die in vielen Fällen seit ihrer Ankunft in der Bibliothek von Paris noch nie aufgeschlagen wurden) kleine Notizen, Vorworte, Plakate von Konzerten sowie Briefe, die im Katalog keineswegs Erwähnung finden. Der Wiener Kongress Beim Kongress, der von September 1814 bis Juni 1815 in Wien stattfand, trafen sich Repräsentanten der Länder, die über Napoleon gesiegt hatten. Ihre Aufgabe bestand darin, die Bedingungen für eine friedliche Neuordnung Europas zu bestimmen. Um an den zahlreichen Gedenkfeiern teilzunehmen, die damals stattfanden, beauftragte Talleyrand seinen Hauskomponisten mit einer Messe zum Jahrestag des Todes von König Ludwig XVI. (dem Bruder Ludwigs XVIII.), der am 21. Januar 1793 in Paris guillotiniert worden war. Neukomm wählte eine Messe, die er eigentlich bereits zwei Jahre zuvor komponiert und seinen drei Professoren gewidmet hatte: 27

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Seine endlosen Reisen hinderten ihn nicht daran, einen Katalog von etwa 2000 Werken zu hinterlassen: fünfzig Messen, einige Oratorien, mehrere Sammlungen von Psalmen, Motetten, Kirchengesängen und Liedern, Kammermusik, Transkriptionen für Harmonium, eine Orgelschule und eine für bezifferten Bass. Seine Musik wurde oft von den großen Verlegern des 19. Jh. gedruckt.


Missa pro defunctis manibus parentum praeceptorumque suorum Mich. et Ios. Haydn nec non F. X. Weissauer D. D. D. ab equite Sigism. Neukomm1

Es handelt sich um die zweite Messe unter den fünfzig, die er komponieren sollte und von denen er mehrere verschiedenen Monarchen widmete. Neukomm blieb nämlich bis zu seinem Lebensende Monarchist. Der Text seines „Canon Républicain“, der fünf Jahre vor seinem Tod geschrieben wurde, zeigt seine Überzeugungen deutlich: Freiheit (um Böses zu tun) Gleichheit (im Elend) Brüderlichkeit (von Kain seinem Bruder gegenüber) das ist der Ruf der Republik. Es lebe die Republik!

Außer der Messe, die beim Wiener Kongress gesungen wurde, sei hier unter den für Monarchen geschriebenen Messen die Messe Sancti Philippi genannt, die dem König der Franzosen gewidmet ist und von mehr als zweitausend Stimmen anlässlich des vierhundertsten Jahrestages von Gutenberg aufgeführt wurde; ein Requiem, das für die Königliche Kapelle in Dreux zum Jahrestag des Todes des Herzogs von Orleans komponiert wurde; die Messe Sancti Francisci, die in Rio de Janeiro auf Wunsch der Gattin des Kaisers von Brasilien für seinen Vater Franz I., den Kaiser von Österreich, entstand; die Messe für die Krönung des Königs des Vereinigten Königreichs von Portugal, Brasilien und den Algarven, die zensuriert wurde und nicht zum Anlass aufgeführt wurde, für die sie Neukomm geschrieben hatte. Die große Änderung der Messe für den Wiener Kongress gegenüber der aus dem Jahre 1813 besteht in einem hinzugefügten Offertorium, das Neukomm seiner Schwester Elise widmete, 28


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Messe für seine verstorbenen Väter und Lehrer Michael und Joseph Haydn und auch F.X. Weissauer, gegeben, geschenkt, gewidmet von Sigismund Ritter von Neukomm. 29

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die bei der Zeremonie in Wien für das Sopransolo verantwortlich war. Seiner Gewohnheit gemäß gibt Neukomm mehrere Aufführungsmöglichkeiten in seiner Partitur an. So erklärt er in einem der Manuskripte des Gesamtwerkes: „Diese Messe ist zwar nur für Singstimmen ohne Orchesterbegleitung geschrieben, kann aber mit der im Folgenden angegebenen Begleitung gespielt werden; ohne die Singstimmen zu ändern, ist dann der 1. Chor durch vier gute Solostimmen zu ersetzen, d.h. durch eine für jeden Part“. Darauf folgen die Stimmen der Hörner, Flöten, Oboen, Klarinetten, Fagotte, Violinen, Bratschen und Bässe. In einer der Handschriften ist die für Orgel vorgesehene Bassstimme zur Gänze beziffert. Das Requiem wurde in der Wiener Stephanskirche am 21. Januar 1815 von mehr als dreihundert, in zwei Chöre aufgeteilten Sängern „vor den Kaisern, den Königen, den Fürsten und den großen Männern aller beim Kongress anwesenden Nationen“ interpretiert, wie Neukomm schrieb. Neukomm dirigierte einen der beiden Chöre, der andere wurde von seinem Freund Salieri geleitet.


jean-Claude malgoiRe Als Oboist und Englischhornist des Orchestre de Paris, Pionnier der Barockzeit, Musikwissenschaftler, Regisseur und Dirigent erforschte Jean-Claude Malgoire 1000 Jahre Musik vom Mittelalter bis zum 21. Jh. Der Weggefährte des Ensembles 2e2m, des Ensemble Européen de Musique Contemporaine, Gründer der Grande Écurie et la Chambre du Roy ist ein wissens- und forschungsbegieriger Geist, dessen Leidenschaft ansteckend ist und der die Ergebnisse seiner Ermittlungen jenseits von Epochen und Schulen weitergibt, indem er neue Zugänge zur Musik verschafft. Sein tiefer Respekt vor dem originalen Werk des jeweiligen Komponisten führt zu einer bedeutenden Forschungsarbeit, die ihn seit 50 Jahren in Anspruch nimmt. Dies erlaubt eine neue Sicht, eine andere Art des Zuhörens, eine Entdeckung, wenn nicht sogar Wiederentdeckung von Kompositionen, die er sorgfältig auswählt. Dieser geborene Pädagoge möchte Neugier erwecken und die außerordentlichen, von der Musik ausgelösten Emotionen weitergeben. Malgoire ist seit der Gründung des Atelier Lyrique de Tourcoing im Jahre 1981 dessen künstlerischer Leiter. Durch ihn wurde es ein andersartiges Opernhaus mit einem sehr weitgefächerten Repertoire, ein Laboratorium zur Entfaltung aller originellen, qualitätvollen künstlerischen Schöpfungen. Alle diese Erfahrungen stimulieren Jean-Claude Malgoire, der auch für die Bühne wie geschaffen ist. Von einer der ersten Opern, Monteverdis L’Orfeo, über die Mozart-Daponte-Trilogie oder Die Dreigroschenoper bis zu Mare Nostrum von Kagel wählt er Interessantes, Erstaunliches, manchmal auch Riskantes, doch immer in Verbindung mit Gelegenheiten zur Begegnung und Entdeckung neuer Emotionsträger. Als „Missionar der Musik“ schlägt der einhellig als Impulsgeber anerkannte Künstler jede Spielzeit eine andere Herausforderung, eine neue Expedition durch die Jahrhunderte, die Stile und die verschiedenen Ausdrucksweisen der darstellenden Kunst vor.

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Jean-Claude Malgoire, Solist des Orchestre de Paris, gründete im Jahre 1966 La Grande Écurie et la Chambre du Roy. Dieses kosmopolitische Orchester spezialisierter Musiker ist das älteste noch bestehende Ensemble, das auf historischen Instrumenten spielt. La Grande Écurie machte sich im Barockstil einen Namen, sein Repertoire erstreckt sich jedoch vom 16. bis zum 21. Jh. Von der Wiederentdeckung alter Meisterwerke über große Klassiker bis zur zeitgenössischen Musik realisiert dieses innovative Orchester von internationalem Ruf viele Gesamtaufnahmen und erhält renommierte Preise. Die intensiven Aktivitäten der Grande Écurie reichen von der Museumskunde über den Instrumentenbau bis zur Musikwissenschaft. Ihre Besonderheit liegt weiterhin darin, dem jeweiligen Komponisten zu würdigen, indem sie sein Werk so spielt, wie es geschrieben wurde. Die Musiker bemühen sich, den ganz eigenen Ton jeder Epoche wiederzugeben, wodurch es notwendig ist, verschiedene Instrumente zu besitzen (bis zu 7 oder 8 für die Bläser), die sie manchmal auch selbst herstellen müssen. Einige unter ihnen sind übrigens Instrumentenbauer geworden. Abgesehen von der finanziellen Investition gehören Erforschungen von Schriftquellen und Originalpartituren in ihren Tätigkeitsbereich, zu dem auch die gründliche Auseinandersetzung mit Texten zählt. Dieses Streben nach Authentizität führt außerdem zu einer rigorosen Ausbildung von Chören und Sängern, damit es zwischen der stimmlichen und der instrumentalen Interpretation zur Symbiose kommt. Seit 50 Jahren blickt dieses originelle Ensemble auf mehr als 5000 Konzerte in den 5 Kontinenten sowie auf mehr als 150 Aufnahmen zurück, doch neue Projekte stehen in Aussicht, da La Grande Écurie et la Chambre du Roy bereits die kommenden Spielzeiten vorausplant! Das Orchester wird vom französischen Ministerium für Kultur und Kommunikation / Drac Hauts-de-France subventioniert.

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la gRande éCuRie et la ChambRe du Roy


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ChŒuR de ChambRe de namuR einstudierung: thiBaut Lenaerts Seit seiner Gründung im Jahre 1987 befasst sich der Chœur de Chambre de Namur mit dem musikalischen Erbe seiner Region (Konzerte und Aufnahmen, die Lassus, Rogier, Hayne, Du Mont, Fiocco, Gossec, Grétry usw. gewidmet sind), setzt sich aber auch mit den großen Werken des Choralrepertoires auseinander (Oratorien von Händel, Messen, Motetten und Passionen von Bach, Requiems von Mozart und Fauré usw.). Der Chœur de Chambre de Namur ist Gast bei den berühmtesten Festivals Europas und arbeitet unter der Leitung renommierter Dirigenten wie Eric Ericson, Marc Minkowski, Jean-Claude Malgoire, Simon Halsey, Sigiswald Kuijken, Jean Tubéry, Federico Maria Sardelli, Patrick Davin, Roy Goodman, Michael Schneider, Philippe Pierlot, Philippe Herreweghe, Peter Philips, Jordi Savall, Christophe Rousset, Eduardo López Banzo, Guy Van Waas, Andreas Scholl usw. Er hat vor allem bei Ricercar an die sechzig Aufnahmen vorzuweisen, die von der Kritik sehr geschätzt wurden (Nominierungen bei den Victoires de la Musique Classique, Choc von Classica, Diapason d’Or, Joker von Crescendo, 4F von Télérama, Editor’s Choice von Gramophone, Caecilia-Preis der belgischen Presse usw.). Der Chœur de Chambre de Namur erhielt auch 2003 den Grand Prix der Académie Charles Cros, den LilianeBettencourt-Preis der Académie Française 2006 sowie den Octave de la Musique 2007 und 2012 in der Kategorie „klassische Musik“ und „Aufführung des Jahres“. 2010 wurde die künstlerische Leitung des Chœur de Chambre de Namur dem jungen argentinischen Dirigenten Leonardo García Alarcón anvertraut. Diese neue Zusammenarbeit war sowohl bei Konzerten als auch bei CD-Aufnahmen sofort von Erfolg gekrönt.(Judas Maccabaeus von Händel, Vespro a San Marco von Vivaldi, Il Diluvio universale und Nabucco von Falvetti, Motetten und eine Messe von Giorgi, Weltliche Kantaten von J.S. Bach, das Requiem von Mozart, Vespro della Beata Vergine von Monteverdi usw.). Das vom Chor interpretierte Repertoire ist sehr weitläufig, da es sich vom Mittelalter bis zur zeitgenössischen Musik erstreckt. Der Chœur de Chambre de Namur wird von der Fédération Wallonie-Bruxelles (Delegation Musik und Tanz), der Loterie Nationale sowie der Stadt und der Provinz Namur unterstützt. Außerdem erhält er vom Hafen von Namur (PAN) Unterstützung.

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chŒur de chambre de namur thibaut Lenaerts préparateur Du chœur Julie CalbeTe, béaTRiCe Gobin, Wei-lian HuanG, auRélie MoReels, Manon Poskin, CaRoline Villain sopranos anaïs bRullez, VéRonique GosseT, anGeliCa MonJe ToRRes, FloRenCe ReCanzone altos Jean-sébasTien beauVais, RaPHaël Mas contre-ténors niColas bauCHau, PeTeR de lauRenTiis, PieRRe deRHeT, éRiC FRançois, THieRRy lequenne, MaxiMe Melnik ténors kaMil ben Hsain laCHiRi, éTienne debaisieux, HubeRT deny, PHiliPPe FaVeTTe, Jean-MaRie MaRCHal, GRanTley MC donald basses

La Grande écurie et La chambre du roy Jean-cLaude maLGoire DIrectIon PHiliPPe CouVeRT (1er VIolon), aRiane dellenbaCH, andRée MiTeRMiTe, sandRine naudy, ClaRisse Rinaldo, alain Viau VIolons 1 beRnadeTTe CHaRbonnieR, MaxiMilienne CaRRaVassilis, élisabeTH desenClos, FRançois GasnieR, alain PéGeoT VIolons 2 FRançoise RoJaT, Hélène CouVeRT, MaRie sT loubeRT bié, delPHine blanC altos niColas CRnJanski, HendRike TeR bRuGGe, silVia lenzi, aMaRyllis JaRCzyk VIoloncelles MiCHael GReenbeRG contrebasse aMélie MiCHel, FRançois niColeT Flûtes VinCenT Robin, élisabeTH PassoT hautboIs FRançois GillaRdoT, VinCenzo Casale clarInettes FRançois CHaRRuyeR, alexandRe salles bassons eMManuel Padieu, CédRiC MulleR cors eMManuel MuRe, bRuno FeRnandes cornets à pIston et troMpettes FRédéRiC luCCHi, daMien PRado, sylVain delaVux troMbones PaTRiCk WibaRT ophIcléIDe GuillauMe blaise tIMbales lauRenT sTeWaRT orgue éRiC kRins régIe 34



1. miseReRe mei deus

Miserere mei, Deus: secundum magnam misericordiam tuam. Et secundum multitudinem miserationum tuarum: dele iniquitatem meam. Amplius lava me ab iniquitate mea: et a peccato meo munda me. Quoniam iniquitatem meam ego cognosco: et peccatum meum contra me est semper. Tibi soli peccavi, et malum coram te feci: ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cum judicaris.

2. intRoit

Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem. Exaudi orationem meam; ad te omnis caro veniet. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Kyrie eleison. Christe eleison. Kyrie eleison.

3. sequenCe : dies iRae

Dies iræ, dies illa, Solvet sæclum in favilla, teste David cum Sibylla! Quantus tremor est futurus, quando judex est venturus, cuncta stricte discussurus! Tuba mirum spargens sonum per sepulcra regionum,

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Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu veux parler et montrer ta justice, être juge et montrer ta victoire.

Have mercy upon me, O God: according to thy loving kindness. According to the multitude of thy tender mercies: blot out my transgressions. Wash me throughly from mine iniquity: and cleanse me from my sin; For I acknowledge my transgressions: and my sin is ever before me. Against thee, thee only, have I sinned, and done this evil in thy sight: that thou mightest be justified when thou speakest and be clear when thou judgest.

Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine. Dieu, il convient de chanter tes louanges en Sion, et de t’offrir des sacrifices à Jérusalem. Exauce ma prière, toute chair ira à toi. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine. Seigneur, aie pitié. Christ, aie pitié. Seigneur, aie pitié.

Eternal rest grant unto them, O Lord, and let perpetual light shine upon them. A hymn, O God, becomes thee in Zion and a vow shall be paid to thee in Jerusalem. Hear my prayer; all flesh shall come before thee. Eternal rest grant unto them, O Lord, and let perpetual light shine upon them. Lord, have mercy. Christ, have mercy. Lord, have mercy.

Jour de colère, que ce jour-là, où le monde sera réduit en cendres, selon les oracles de David et de la Sibylle. Quelle terreur nous saisira lorsque le Juge apparaîtra pour tout juger avec rigueur ! Le son merveilleux de la trompette, se répandant sur les tombeaux,

The day of wrath, that day will dissolve the world in ashes as David prophesied with the Sibyl. What dread there will be when the Judge shall come to examine all things with rigour! The trumpet, diffusing a wondrous sound through the tombs of every region,

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coget omnes ante thronum. Mors stupebit et Natura, cum resurget creatura, judicanti responsura. Liber scriptus proferetur, in quo totum continetur, unde mundus judicetur. Judex ergo cum sedebit, quid latet apparebit, nihil inultum remanebit. Quid sum miser tunc dicturus? Quem patronum rogaturus, cum vix justus sit securus? Rex tremendæ majestatis, qui salvandos salvas gratis, salva me, fons pietatis. Recordare, Jesu pie, quod sum causa tuæ viæ; ne me perdas illa die. Quærens me, sedisti lassus, redemisti crucem passus, tantus labor non sit cassus. Juste Judex ultionis, donum fac remissionis ante diem rationis. Ingemisco, tamquam reus, culpa rubet vultus meus, supplicanti parce Deus. Qui Mariam absolvisti, et latronem exaudisti, mihi quoque spem dedisti. Preces meæ non sunt dignæ, sed tu bonus fac benigne, ne perenni cremer igne. Inter oves locum præsta, et ab hædis me sequestra,

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nous rassemblera au pied du trône. La Mort, surprise, et la Nature verront se lever tous les hommes pour comparaître face au Juge. Le livre alors sera ouvert, où tous nos actes sont inscrits ; tout sera jugé d’après lui. Lorsque le Juge siégera, tous les secrets seront révélés et rien ne restera impuni. Dans ma détresse, que pourrais-je alors dire ? Quel protecteur pourrai-je implorer ? Alors que le juste est à peine en sûreté… Ô Roi d’une majesté redoutable, toi qui sauves les élus par grâce, sauve-moi, source d’amour. Rappelle-toi, Jésus très bon, que c’est pour moi que tu es venu ; ne me perds pas en ce jour-là. À me chercher tu as peiné, par ta Passion tu m’as sauvé. Qu’un tel labeur ne soit pas vain ! Tu serais juste en me condamnant, mais accorde-moi ton pardon lorsque j’aurai à rendre compte. Vois, je gémis comme un coupable et le péché rougit mon front ; Seigneur, pardonne à qui t’implore. Tu as absous Marie-Madeleine et exaucé le larron ; tu m’as aussi donné espoir. Mes prières ne sont pas dignes, mais toi, si bon, fais par pitié, que j’évite le feu sans fin. Place-moi parmi tes brebis, garde-moi à l’écart des boucs,

will summon all before the throne. Death and nature shall stand amazed when creation rises again to answer to the Judge. A written book will be brought forth, that contains everything for which the world shall be judged. When therefore the Judge takes his seat, whatever is hidden shall be made manifest: nothing will remain unpunished. What am I, wretch, then to say, what advocate ask to plead for me, when scarcely the righteous shall be safe? King of awful majesty, who freely savest the redeemed, save me, O Fount of pity. Remember, merciful Jesus, that I am the cause of thy journey, lest thou destroy me on that day. Seeking me, thou didst sit down weary; thou didst redeem me by suffering the Cross: let not such hardship be in vain. Just Judge of vengeance, grant me remission before the day of reckoning. I groan as one who is guilty; my face blushes with guilt: spare the suppliant, O God. Thou who didst absolve Mary Magdalene and didst hear the thief’s entreaty, to me too hast thou given hope. My prayers are not worthy, yet thou who art kind, show mercy, lest I burn in eternal fire. Grant me a place among the sheep, and separate me from the goats,

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statuens in parte dextra. Confutatis maledictis, flammis acribus addictis, voca me cum benedictis. Oro supplex et acclinis, cor contritum quasi cinis, gere curam mei finis. Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus. Huic ergo parce, Deus. Pie Jesu Domine, dona eis requiem. Amen.

4. offeRtoRium

Domine, Jesu Christe, Rex gloriĂŚ, libera animas omnium fidelium defunctorum de poenis inferni et de profundo lacu. Libera eas de ore leonis, ne absorbeat eas tartarus, ne cadant in obscurum. Sed signifer sanctus Michael repraesentet eas in lucem sanctam, quam olim Abrahae promisisti et semini ejus. Hostias et preces tibi, laudis, offerimus, tu suscipe pro animabus illis; quarum hodie memoriam facimus: fac eas, Domine, de morte ĂŚterna transire ad vitam. Quam olim Abrahae promisisti et semini ejus.

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en me mettant à ta droite. Quand les maudits, couverts de honte, seront voués au feu rongeur, appelle-moi parmi les bénis. En m’inclinant je te supplie, le cœur broyé comme la cendre : prends soin de mes derniers moments. Jour de larmes que ce jour-là, où, de la poussière, ressuscitera le pécheur pour être jugé ! Daigne, mon Dieu, lui pardonner. Bon Jésus, notre Seigneur, accorde-lui le repos. Amen.

setting me on thy right hand. When the accursed have been confounded, and consigned to the searing flames, call me with the blessed. I pray, kneeling in supplication, my heart as contrite as ashes: take my fate into thy care. Full of weeping will be that day when from the ashes shall rise again guilty man to be judged: therefore spare this one, O God. Merciful Lord Jesus, grant them rest. Amen.

Seigneur, Jésus-Christ, roi de gloire, délivrez les âmes de tous les fidèles défunts des peines de l’enfer et de l'abîme sans fond : délivrez-les de la gueule du lion, afin que le gouffre horrible ne les engloutisse pas et qu’elles ne tombent pas dans le lieu des ténèbres. Que Saint-Michel, le porte-étendard, les introduise dans la sainte lumière que tu as promise jadis à Abraham et à sa postérité. Nous t’offrons, Seigneur, le sacrifice et les prières de notre louange : reçois-les pour ces âmes dont nous faisons mémoire aujourd'hui. Seigneur, fais-les passer de la mort à la vie que tu as promise jadis à Abraham et à sa postérité.

O Lord Jesus Christ, King of glory, deliver the souls of all the faithful departed from the pains of hell and the bottomless pit: feliver them from the jaws of the lion, lest hell engulf them, lest they be plunged into darkness. But let the holy standard-bearer Michael lead them into the holy light, as once thou promised to Abraham and to his seed. Lord, in praise, we offer thee sacrifices and prayers, accept them on behalf of those souls whom we remember this day: Lord, make them pass from death to life, as once thou promised to Abraham and to his seed.

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5. sanCtus

Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus Sabaoth; Pleni sunt coeli et terra gloria tua. Hosanna in excelsis.

6. benediCtus

Benedictus qui venit in nomine Domini. Hosanna in excelsis.

7. agnus dei

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem. Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona eis requiem sempiternam. Lux æterna luceat eis, Domine, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Lux æterna luceat eis, Domine, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es. Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis, cum sanctis tuis in æternum, quia pius es.

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Saint, saint, saint le Seigneur, Dieu des armées. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux.

Holy, holy, holy, Lord God of Hosts! Heaven and earth are full of thy glory. Hosanna in the highest!

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.

Blessed is he that cometh in the Name of the Lord. Hosanna in the highest!

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos. Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, donne-leur le repos éternel. Que la lumière éternelle luise pour eux, Seigneur, au milieu de tes Saints et à jamais, car tu es miséricordieux. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle les illumine.

Lamb of God that takest away the sins of the world, grant them rest. Lamb of God that takest away the sins of the world, grant them eternal rest. Let perpetual light shine upon them. with thy saints for ever, for thou art merciful. Eternal rest grant unto them, O Lord, and let perpetual light shine upon them.

Que la lumière éternelle luise pour eux, Seigneur, au milieu de tes Saints et à jamais, car tu es miséricordieux. Seigneur, donne-leur le repos éternel, fais luire pour eux la lumière sans déclin, au milieu de tes Saints et à jamais, Seigneur, car tu es miséricordieux.

Let perpetual light shine upon them. With thy saints for ever, for thou art merciful. Eternal rest grant unto them, O Lord, and let perpetual light shine upon them, with thy saints for ever, for thou art merciful..

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8. libeRa me

Libera me, Domine, de morte aeterna, in die Illa tremenda: quando coeli movendi sunt et terra Dum veneris judicare saeculum per ignem. Tremens factus sum ego, et timeo, dum discussio venerit atque ventura ira. Quando coeli movendi sunt et terra. Dies irae, dies illa, calamitatis et miseriae, dies magna et amara valde. Quando coeli movendi sunt et terra. Requiem aeternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis. Libera me, etc.

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Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle en ce jour de terreur où la terre et les cieux seront ébranlés quand tu viendras juger le monde dans le feu. Je tremble et frémis dans l’attente du jugement et de la colère à venir, quand la terre et les cieux s’ébranleront. Ce sera un jour de colère, ce jour-là, de calamité et de misère, un grand jour bien amer, quand la terre et les cieux s’ébranleront. Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière éternelle brille sur eux. Délivre-moi, etc.

Deliver me, O Lord, from everlasting death on that dreadful day when the heavens and the earth shall be moved: when thou shalt come to judge the world by fire. I quake with fear and I tremble, awaiting the day of account and the wrath to come when the heavens and the earth shall be moved, that day, the day of anger, of calamity, of misery, that great day and most bitter, when the heavens and the earth shall be moved Eternal rest grant unto them, O Lord, and let perpetual light shine upon them. Deliver me, etc.

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MENU RECORDED ON 23 JANUARY 2016 AT CHAPELLE ROYALE DU CHÂTEAU DE VERSAILLES WORLD PREMIERE RECORDING VINCENT VILLETARD recording producer, editing & mastering RADIO FRANCE RECORDING CHARLES JOHNSTON english translation SILVIA BERUTTI-RONELT german translation VALÉRIE LAGARDE & GÉRALDINE CHAZEL design & artwork DANIELLE PIERRE photos (p.3 & 30) C. S. B. photo (p.6 : alain Buet) MARIE-SOPHIE LETURCQ photo (p.6 : clémence tilquin) MARTIN CHIANG photo (p.6 : roBert getchell) PIERRE TERRASSON photo (p.6 : Yasmina Favre) FRANCE DUBOIS photo (p.29) J.-M. MANAï photo (p.9) LOUIS XVI, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE (1754-1793) PAJOU AUGUSTIN (1730-1809), VERSAILLES, CHÂTEAUX DE VERSAILLES ET DE TRIANON © RMN-GRAND PALAIS (CHÂTEAU DE VERSAILLES) / GÉRARD BLOT cover image

ALPHA CLASSICS DIDIER MARTIN director LOUISE BUREL production AMÉLIE BOCCON-GIBOD editorial coordinator

ALPHA 966 p CHÂTEAU DE VERSAILLES SPECTACLES 2016 c ALPHA CLASSICS / OUTHERE MUSIC FRANCE 2016


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ALPHA 966