– Non, pourquoi quelqu’un désirerait-il ma mort ? – Voilà minuit qui sonne, c’est l’heure des assassins, dit Monte-Cristo ; feignez le sommeil*, et vous verrez Valentine, vous comprendrez ! Quelques instants plus tard, Valentine voit sa belle-mère entrer dans sa chambre et verser le contenu d’une fiole* dans le verre posé sur sa table de chevet*. – Eh bien, demande le comte, en entrant plus tard dans la chambre de la jeune fille, doutez-vous encore ? – Ô mon Dieu ! murmure la jeune fille. – Qu’y a-t-il normalement dans ce verre, Valentine ? – Une potion que me prépare mon docteur. Je dois la boire chaque matin à mon réveil. Oh, je suis perdue ! – Soyez sans crainte, vous vivrez, Valentine vous vivrez pour aimer et être aimée, vous vivrez pour être heureuse et rendre heureux Maximilien. Mais, pour cela, vous devez me faire confiance. – Ordonnez, Monsieur, que faut-il faire ? – Il faut prendre aveuglément ce que je vais vous donner, dit le comte en vidant le verre rempli par madame de Villefort dans un flacon. – Mon Dieu ! mon Dieu ! dit-elle, que va-t-il m’arriver ? – Quoi qu’il vous arrive, Valentine, ne vous épouvantez point ; si vous souffrez, si vous perdez la vue, l’ouïe*, le tact, ne craignez rien ; si vous vous réveillez sans savoir où vous êtes, n’ayez pas peur, et ditesvous : en ce moment, un ami, un père, un homme qui veut mon bonheur et celui de Maximilien veille sur moi. Le comte tire alors de la poche de son gilet une petite pastille ronde. « Les enseignements de l’abbé Faria n’auront pas été vains*, pense-t-il, feignez le sommeil faites semblant de dormir. fiole petite bouteille, flacon.
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table de chevet petite table située à côté d’un lit. ouïe le sens qui permet d’entendre les sons.