MEMOIRE D'ARCHITECTURE : UNE ARCHITECTURE PORTEUSE DE CULTURE AU BURKINA FASO

République Tunisienne

École Supérieure d’Architecture d’audiovisuel et de Design (ESAD) Agrément du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifiqe. No 01-2004

MÉMOIRE D’ARCHITECTURE

UNE ARCHITECTURE PORTEUSE DE CULTURE AU BURKINA FASO Le centre culturel, lieu de diffusion de la culture

Elaboré par : Eliel Barkwendé KABORE Sous la direction de : M. Chawki MANNAI Session : Juillet 2019 Année universitaire 2018-2019

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 2

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 3

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

DÉDICACE Que la gloire soit rendue au Dieu tout puissant pour ses grâces à mon égard dans ma vie et dans mes études.

Je dédie ce mémoire : A mon père Emmanuel KABORE et à ma Mère Ragnagninwindé KABORE pour leur amour, leur sacrifice et leur encouragement continuel depuis le début de mon cursus universitaire en architecture ; A mon frère Elisée, ma soeur Adonija et toute ma famille pour leur présence et leur soutien ; A mes amis ; A mon pays le Burkina Faso.

Page 4

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

REMERCIEMENTS A toutes les personnes qui ont contribué à l’élaboration de ce mémoire, j’adresse mes sincères remerciements.

Je tiens tout d’abord à remercier mon directeur de mémoire M. Chawki MANNAI pour sa disponibilité, sa patience et ses conseils tout au long de l’élaboration de ce travail.

Je remercie l’administration de l’ESAD et son corps professoral en particulier M. Mouldi CHAABANI et Mme Afef KHOUFI. Je remercie mes camarades de classes qui ont été mes compagnons durant ce parcours universitaire.

Je remercie mes amis pour leur soutien.

Page 5

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

SOMMAIRE INTRODUCTION PROBLEMATIQUE APPROCHE METHODOLOGIQUE PARTIE A : APPROCHE THEORIQUE Chapitre 1 : GENERALITES

I. LA CULTURE

II. LE PATRIMOINE CULTUREL

III. LA CULTURE, UNE EVOLUTION

IV. LA TRADITION

V. LA CONTEMPORANEITE

SYNTHESE Chapitre 2 : LA CULTURE AFRICAINE SUBSAHARIENNE : CAS DU BURKINA

FASO

I. PRESENTATION GENERALE

II. LA CULTURE SUBSAHARIENNE : CAS DU BURKINA FASO

SYNTHESE Chapitre 3 : LE CENTRE CULTUREL

I. LE CENTRE CULTUREL

II. LA DIFFUSION DE LA CULTURE

III. LES ESPACES DE DIFFUSION DE LA CULTURE

IV. OBJECTIFS DES CENTRES CULTURELS SYNTHESE

Chaptire 3 : REINTERPRETER L’ARCHITECTURE

I. DÉFINITIONS GENERALES

II. ARCHITECTURE CONTEMPORAINE EN AFRIQUE

SYNTHESE

PARTIE B : APPROCHE ANALYTIQUE Chapitre 1 : CENTRE CULTUREL JEAN-MARIE TJIBAOU

I. PRESENTATION DU PROJET

II. APPROCHE CONCEPTUEL

SYNTHESE

Page 6

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 2 : LA BIBLIOTHEQUE D’ALEXANDRIE

I. PRESENTATION DU PROJET

II. APPROCHE CONCEPTUEL

SYNTHESE SYNTHESE DE L’ANALYSE

PARTIE C : APPROCHE CONCEPTUELLE Chapitre 1 : LE BURKINA FASO

I. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE

II. CONTEXTE HISTORIQUE

III. TENDANCES DE L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE Chapitre 2 : LE SITE

I. LA VILLE DE OUAGADOUGOU

II. LES ANALYSES DE SITE Chapitre 3 : LE PROJET

I. PARTI FONCTIONNEL

II. PARTI ARCHITECTURAL ET CONCEPTS

III. ESQUISSES

CONCLUSION RENDU BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES

Page 7

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

INTRODUCTION Grandiose est tout peuple qui défend son identité à travers sa culture. Essence même de la société, l’on ne saurait reconnaitre la spécificité et l’originalité de chaque peuple sans sa culture. Mettant en emphase l’abondante diversité venant de la multitude des peuples, la culture fait la richesse de notre monde, en particulier celle du berceau de l’humanité : l’Afrique.

Cependant, cet Homme africain, face à la colonisation puis face à la mondialisation, semble perdre ses repères. Dans cette ère contemporaine où l’occident tend à nous imposer ses codes, l’Afrique, mère de toutes civilisations, se laisse influencer par des cultures au détriment de la sienne. Un constat qui se fait notamment au niveau de l’architecture contemporaine en Afrique, architecture qui semble le plus souvent jeter aux oubliettes notre patrimoine.

Rebondissant sur cette question de riche patrimoine culturel africain, l’évidence voudrait que l’on mentionne notre architecture traditionnelle. De nos jours reconnu comme une leçon d’architecture, elle fut une réponse adéquate à des besoins en termes d’espace, dans un milieu spécifique suivant le mode de vie de l’homme africain. En Afrique subsaharienne, cette architecture a évolué suivant la modernisation de la société et ses mutations. Cette évolution a été successivement marquée par la colonisation et par les indépendances, avec la volonté de certains politiques à présenter une image forte et moderne de leurs pays et cela à travers de grands projets ambitieux conçus par des architectes africains ou étrangers de renom.

Cependant, cela ne s’est pas accompagné d’une réflexion profonde et d’un travail sur l’image de la ville africaine subsaharienne. Prenant progressivement conscience de ce fait, certains architectes africains décident d’agir. Fort de notre richesse culturelle et de notre architecture traditionnelle pleine de références, ces architectes à l’instar de Francis KERE et Mariam KAMARA, travaillent à développer une architecture tirée de notre patrimoine répondant au mode de vie actuel des populations. Toutes ces initiatives rejoignent cette volonté de l’Afrique à se mettre au diapason de cette ère tout en affirmant ses racines.

Un défi alors survient :

Trouver une traduction contemporaine de l’architecture traditionnelle en Afrique subsaharienne.

Page 8

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

PROBLÉMATIQUE De la musique à la danse en passant par la tradition, de l’artisanat à l’architecture en passant par l’art, l’Afrique regorge d’un immense patrimoine culturel. Au-delà de son aspect folklorique, la culture africaine présente des valeurs profondes qui sont les fondements de la vie de l’Homme africain. Pour faire connaitre la culture aux générations actuelles et futures, il est donc nécessaire de la diffuser.

L’architecture est une « expression de la culture » dans ce sens où elle est une transcription spatiale, formelle et esthétique des codes d’une société. En Afrique, c’est l’architecture traditionnelle qui dépeint sa richesse culturelle. Cependant, dans cette ère contemporaine, on perçoit de moins en moins cette identité. Le Burkina Faso, pays situé au cœur de l’Afrique de l’ouest, n’échappe pas à cette situation déplorable. Riche de plus d’une soixantaine d’ethnies, le pays devrait présenter une architecture qui témoigne de sa culture. Faudrait-il alors reproduire l’architecture traditionnelle du pays? « La tradition véritable n’est pas le témoignage d’un passé révolu, c’est une force vivante qui anime et informe le présent. Bien loin d’impliquer la répétition de ce qui fut, la tradition suppose la réalité de ce qui dure » Igor Stravinsky1 A partir de cette citation, nous répondons évidemment par la négative, l’architecture doit correspondre à son époque. Alors comment l’architecture contemporaine peut s’inspirer de l’architecture traditionnelle afin de refléter la culture?

La diffusion de la culture est une action importante dans laquelle l’architecture occupe une place de choix. Il en ressort les espaces de diffusion de la culture (centre culturel) qui font partie des espaces les plus représentatifs en architecture. En plus des fonctions qu’ils occupent, ils peuvent être porteur d’une culture à travers leur conception, leur expression et leur configuration spatiale.

De ce fait, comment donner lieu à un espace qui diffuse la culture tout en étant porteur de cette culture de part son architecture?

1. Compositeur et chef d’orchestre russe

Page 9

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE L’objectif de ce mémoire est de ressortir l’importance pour l’Afrique subsaharienne de recourir à une expression architecturale contemporaine typique à son cadre spécifique et d’en proposer une ébauche à partir d’un projet architectural. Pour ce faire, notre travail suivra une logique s’articulant autour de quatre parties qui sont les suivantes :

La 1re partie dite Approche théorique portera sur les notions nécessaires à la compréhension du sujet et à la réflexion à mener. Elle se présentera en 4 chapitres.

- Nous définirons les mots-clés tels que la culture, la tradition et la contemporanéité.

- Nous présenterons le contexte général africain subsaharien puis le contexte particulier du Burkina Faso. Il est nécessaire de connaitre ses particularités à travers des domaines tels que l’art, le langage et l’architecture.

- Les espaces de diffusion de la culture - La réinterprétation de références en architecture

La 2e partie dite Approche analytique portera sur les approches contemporaines d’architecture traditionnelle. Il sera question d’analyse de projets représentatifs à caractère culturel afin de ressortir les concepts adoptés dans ces différents projets.

Pour toute architecture, il est nécessaire d’avoir des références. Les références que nous aurons choisies devrant suivre la logique de notre approche. L’objectif étant de s’appuyer sur ce qui a déjà été fait pour orienter notre approche afin d’aboutir à une proposition en harmonie avec son contexte.

La 3e partie dite Approche conceptuelle portera sur le projet, synthèse des parties précédentes. Il s’agira donc de donner notre réponse architecturale à la problématique posée.

Nous retiendrons des références représentatives du contexte culturel et architectural que nous transposerons dans une nouvelle vision. A partir d’une analyse du site et d’un programme établi, nous donnerons notre proposition de projet à l’expression architecturale contemporaine typique à ce pays.

Page 10

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

PARTIE A : APPROCHE THÉORIQUE Chapitre 1 : Généralités et Définitions Chapitre 2 : La culture africaine subsaharienne,

Cas du Burkina Faso

Chapitre 3 : Le Centre Culturel Chapitre 4 : La Réinterprétation de références

en Architecture Page 11

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 12

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 1 : GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS Il est toujours nécessaire de s’informer pour mieux comprendre...

Page 13

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

LA CULTURE

La culture, est une notion dont la définition est nuancée suivant son utilisation. D’après son étymologie, culture vient du mot latin cultura qui signifie « habiter » « cultiver », ou « honorer » et dérivé de colere cultiver et célébrer. Ce terme latin définit l’action de cultiver la terre au sens premier puis celle de cultiver l’esprit, l’âme au sens figuré. « La culture est la programmation mentale propre à un groupe d’individus » Geert Hofstede

Figure1. Logo de l’UNESCO

Nous pouvons citer la définition de l’UNESCO : La culture est un ensemble complexe qui inclut savoirs, croyances, arts, positions morales, droits, coutumes et toutes autres capacités et habitudes acquis par un être humain en tant que membre d’une société.1

On y voit alors un repère de valeurs d’une société relié à une histoire. Ce repère de valeurs présente deux dimensions intrinsèquement liées. D’une part, on parle de la culture matérielle qui est l’aspect physique de la culture dans les objets et l’architecture qui nous entoure. D’autre part, on parle d’une culture symbolique dans le sens où la culture est comprise comme un système de symboles ou de signes significatifs.

A cela, s’ajoute les manifestations de la culture à travers lesquelles la culture est perceptible.

Ces grandes manifestations sont l’art, le langage et l’architecture.

Figure3. Femmes de la tribu Massai

1. L’ART S’adresser aux sens, aux émotions, aux intuitions et à l’intellect, tel est l’essence de l’art.

Se distinguant par son esthétique, il est aussi l’expression d’une technique qui peut être propre à une culture donnée. En tant qu’activité, l’art est l’ensemble de toutes les créations libres de l’homme à savoir la sculpture, la peinture, la musique, la danse, traduisant le vécu de l’homme et son passage à travers une époque.

1. http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/ themes/international-migration/glossary/cultural-diversity/

Page 14

Figure2. Statue sculptée à partir d’un assemblage de livres

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

2. LE LANGAGE Le langage peut être défini tout simplement comme un outil de communication et d’expression.

Cependant, le langage a une valeur beaucoup plus profonde : c’est un système symbolique culturel. Processus par lequel on attribue un sens à des signes propre à un peuple. Élément fondamental du langage, notons que le signe est la composition d’un signifiant, suite de sons ou de gestes, et d’un signifié ou concept qui lui donne sens.1 La langue, quant à elle, est l’un des instruments de la communication. De façon plus explicite, elle désigne un ensemble institué et stable de signes et de règles grammaticales que partage une communauté humaine donnée : c’est une manifestation du langage.

Figure4. Schémas de la distinction saussurienne

Le langage assure, en totalité ou en partie, la permanence de certains de ses aspects de la culture.

Il n’est ni culture sans langage, ni langage sans culture. L’un permet à l’autre d’exister, le traduit, autorise sa transmission et son évolution, donc sa vie.2

3. L’ARCHITECTURE L’architecture peut être définie comme la configuration d’un espace afin de permettre à une activité de s’y dérouler.

Bien au-delà des prouesses techniques, l’architecture se veut être une transcription du mode de vie de ceux qui la pratiquent tout en s’adaptant à un contexte social, économique et environnemental : elle est dite « expression de la culture ».

Toute architecture dans son fondement est tributaire de trois éléments : l’Homme, l’idéologie et l’environnement.

HOMME

ENVIRONNEMENT

ARCHITECTURE

IDÉOLOGIE

Figure5. Schémas des trois principes de l’architecture

Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, l’architecture a connu une énorme évolution. Cependant pour qu’elle ait un sens, l’architecture doit toujours avoir en son centre l’Homme, son Passé, son Présent et son Futur.

1. Distinction faite par Ferdinand de Saussure, linguiste suisse.

2. Robert Berthelier dans la revue VST - Vie sociale et traitements 2005/3 (no 87)

Page 15

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

II.

LE PATRIMOINE CULTUREL

Le patrimoine est l’héritage commun d’un groupe ou d’une collectivité qui est transmis aux générations suivantes. Il constitue une partie essentielle de la mémoire des hommes d’aujourd’hui. De nature très diverse, il peut être : culture, histoire, langue, système de valeurs, monuments, œuvres artistiques.

Il en ressort la notion de patrimoine culturel recouvrant deux grandes catégories de patrimoine : PATRIMOINE CULTUREL MATÉRIEL

PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL

Il est surtout constitué des paysages construits, de l’architecture et de l’urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements de l’espace agricole ou forestier, d’objets d’art et mobilier.

Il désigne les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés.

Figure6. Ville historique d’Ouro Preto, Brésil

Figure7. Poterie de Sejnane, Savoir faire locale tunisien.

Le patrimoine fait appel à l’idée d’un héritage légué par les générations qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures, ainsi qu’à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain.

Le défi est de savoir découvrir et apprécier ces réussites afin de les sauvegarder, de les mettre en valeur et de les intégrer harmonieusement au cadre de vie contemporain.

III.

LA CULTURE, UNE ÉVOLUTION

Toute société dans sa culture sociale, spirituelle et matérielle passe d’un type à un autre : c’est l’évolution culturelle. Il est donc ce processus plus ou moins rapide de changements de la société dans ses institutions intérieures et ses méthodes, dans ses croyances et ses méthodes de connaissance, dans son instruction et ses lois. Cela concerne aussi la consommation des biens, ses outils essentiels et leur emploi.

Page 16

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Figure8. Schémas évolution de la culture

Chaque génération reçoit en héritage les valeurs transmises par celles qui l’ont devancée et les transmette à leur tour aux générations futures. Cependant les individus ne se présentent pas comme de simples contenants culturels, soumis à une enculturation toute-puissante. Au contraire, ils manipulent et réinterprètent cet héritage à partir de leurs expériences personnelles, de leur personnalité et de leur époque. La logique est que chaque génération donne son apport avant de la transmettre. L’idée essentielle qui fonde cette approche est que la culture ne peut être dissociée des individus qui la font vivre et se structurent à travers elle.1 En effet, le changement et la diversité constituent une règle pour la culture.

IV.

LA TRADITION

Par tradition nous entendons un ensemble d’idées, de doctrines, de mœurs, de pratiques, de connaissances, de techniques, d’habitudes et d’attitudes transmis de génération à génération aux membres d’une communauté humaine.

Longtemps déprécié ou identifié comme un renvoyant au passé, le mot tradition semble trouver un regain d’intérêt aujourd’hui. Issu du latin, traditio « action de transmettre » et venant du verbe tradere « faire passer à un autre », la tradition désigne la transmission continue d’un contenu culturel à travers l’histoire depuis un événement fondateur ou un passé immémorial.

Elle revêt à la fois un caractère normatif et fonctionnel.1 La normativité se base sur le fait que la tradition une sorte de convention collective acceptée par la majorité des membres, un cadre de référence qui permet à un peuple de se définir ou de se distinguer d’un autre.

La fonctionnalité d’une tradition se révèle dans son dynamisme et dans sa capacité d’intégrer de nouvelles structures ou des éléments d’emprunt Figure9. Célébration nouvel an chinois 1. Notion de «mimétisme générationnel», Vinsonneau, 2002

Page 17

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso En somme, la tradition ne se présente pas comme une institution figée, conservatrice, rétrograde et insensible aux changements mais comme un ensemble dynamique qui fait que les peuples doivent à tout moment ajuster au temps leurs idées, leur manière d’être et de faire. Elle ne se confond donc pas avec le passé qu’elle transcende et ne s’oppose pas au modernisme.

Les traditions à sauver sont donc celles qui favorisent les progrès ou qui ont le pouvoir de corriger les excès des sociétés à des moments d’égarement, de dérive.1

V.

LA CONTEMPORANÉITÉ

La contemporanéité, dans son sens premier, se défini comme l’existence de deux ou plusieurs entités dans la même période de temps. Ce terme rattacher à la notion d’époque, suggère une période d’histoire débutant il y a environ 80 ans et se poursuivant jusqu’à nos jours.

Cette période, marquée par l’ère de l’informatique, par la décolonisation ou encore la guerre froide, désignerait le fait qu’un grand nombre de personnes vivantes puissent témoigner des évènements historiques, politiques, économiques et sociaux et que la trace de ces évènements soit relativement vivace dans les mémoires et la transmission orale.

Quoiqu’assez nuancée selon les contextes, la période contemporaine désigne la société actuelle, la société d’aujourd’hui. Cette société caractérisée par la contemporanéité de son passé, de son présent et de la préparation de son futur.

Figure10. Tableau de Monsengo Shula, La révolution numérique

1. Article du Dr. A. S. MUNGALA sur l’éducation traditionnelle en Afrique et ses valeurs fondamentales, Ethiopiques numéro 29, revue socialiste de culture négro-africaine

Page 18

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

SYNTHÈSE Notre monde actuel se trouve dans une période contemporaine. Chaque peuple vit en étant partagé par ses traditions ancrées dans son histoire et une évolution de sa culture conditionnée par le brassage culturel universel et les changements du mode de vie. Cette évolution est tout à fait normal. Cependant, elle ne doit pas faire disparaître l’identité de chaque peuple.

De ce fait, nous devons prendre conscience des valeurs profondes qui définissent notre culture, les comprendre et s’appuyer sur elles pour évoluer.

Définir l’architecture comme art de bâtir implique qu’elle soit propre à un contexte. L’architecture ne peut donc pas être universelle. Suivant le contexte culturel, il est nécessaire qu’à travers l’architecture, on puisse ressortir les valeurs de chaque société.

De ce fait, l’architecte doit être amené dans sa démarche à comprendre la culture et à en percevoir les particularités.

Notre travail étant porté sur une architecture contemporaine au Burkina Faso, une question se pose donc à nous : Quelle est cette culture burkinabè?

Page 19

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 20

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 2 : La Culture Africaine Subsaharienne : Cas du Burkina Faso Au delà de son intégrité, le peuple burkinabè est riche de part sa culture...

Page 21

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

PRÉSENTATION GÉNÉRALE 1. L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE

L'Afrique subsaharienne est l'étendue du continent africain au sud du Sahara, séparée écologiquement des pays du nord par le climat rude du Sahara, le plus vaste désert chaud du monde.

Lieu de naissance de l’ « Homme moderne », elle est la partie de la planète la plus dynamique en matière démographique. Elle représente aussi l’une des partie les plus riches en ressources naturelles et paradoxalement la moins développée sur le plan humain.

Superficie : 22 431 000 km2 Population: 1 022 664 451 habitants. (2017) Pays : 48

Figure11. L’Afrique subsaharienne dans le monde

Figure12. Les grandes parties de l’Afrique

L’Afrique subsaharienne se compose de la partie occidentale, centrale, orientale et australe du continent africain. Elle est souvent appelée Afrique noire, du faite que la majeur partie de ses habitants ont la peau noire. Cependant, cette appellation n’est que idéologique.

Page 22

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

2. LE BURKINA FASO •

Situation

Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres, est situé au cœur l’Afrique de l’Ouest. Ce pays est un carrefour commercial et culturel de la sous région.

Capitale: Ouagadougou Population: 20 107 509 habitants Superficie 274.200 m²

Figure14. Carte de l’Afrique Figure15. Carte du Burkina Faso

•

Contexte culturel

Figure13. Répartition ethnique du Burkina

Tableau de la représentativité des groupes ethniques Le paysage culturel varie selon les régions. Il est cependant marqué d’un brassage culturel qui s’est effectué au fil des temps. On dénombre plus d’une soixantaine d’ethnie et près d’une soixantaine de langue. Les ethnies les plus représentatives sont les Mossi, les Peul, les Bobo, les Gourounsi et les Gourmantché.

No

ETHNIES

POURCENTAGE

1

MOSSI

48,6

2

PEULS

7,8

3

GOURMATCHE

7

4

BOBO

6,8

5

BISA-SAMO

6,5

6

GOUROUNSI

6

7

DAGARI-LOBI

4,3

8

BWA

3

9

SENOUFO-MARKA-DIOULA

2.2

10

AUTRES

7,8

Le contexte culturel burkinabé ne se limite donc pas à la culture d’une ethnie.

Page 23

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

II. LA CULTURE SUBSAHARIENNE : CAS DU BURKINA FASO Notre intérêt étant porté sur l’Afrique, en particulier l’Afrique subsaharienne, il est primordial de définir les concepts de culture et de tradition africaine. Pour répondre à cette préoccupation, il faut déjà noter que le concept tradition africaine fait partie du grand ensemble de comportements, de pratiques et de théories formant la mémoire culturelle africaine, et structurant une vision du monde bien déterminée. D’après Cheick Anta Diop1 et d’autres intellectuels, cette culture semble avoir des origines égyptiennes et se prolonge pour regrouper l’ensemble des populations qui appartiennent à l’Afrique noire.

Figure16. Illustration de la mère de Chaka Zulu, Tribu d’Afrique du Sud

Figure17. Illustration de la civilisation égyptienne

« Quand on parle de « tradition africaine », il ne faut pas généraliser. Il n’y a pas une Afrique, il n’y a pas un homme africain, il n’y a pas une tradition africaine valable pour toutes les régions et toutes les ethnies…Certes, il existe de grandes constantes…, mais aussi de nombreuses différences »2 Amadou Hampâte Bâ

Une prise de conscience s’est développée chez les Africains prônant une unité qui se base sur les valeurs culturelles propres aux africains : leur émotionalité, intuitivité et unité avec la nature.

Cependant réduire toute l’Afrique subsaharienne à une seule et même culture serait incorrect, le paysage culturel étant très varié. De ce fait notre approche sur la culture se focalisera sur le contexte particulier d’un pays africain : Le Burkina Faso. Afin d’avoir une connaissance profonde de la culture burkinabè nous la présenterons à partir de ses valeurs fondamentales, ces valeurs étant tirées des généralités à l’Afrique subsaharienne.

1. Cheick Anta Diop est un historien, anthropologue, et homme politique sénégalais. Il a œuvré à montrer l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale.

2. Tiré de son livre Mémoires. Amadou Hampâte Bâ est un écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale.

Page 24

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

1. L’ART « Le propre de l’art est d’unifier l’homme et le monde, de donner à ce dernier de participer à la beauté du visage humain, et au drame de notre destin. L’art nègre en tant qu’écriture exprime avant tout le destin de l’homme. Ce destin y apparaît sous le signe de la division et de la lutte : lutte entre la vie et la mort ».

Engelbert Mveng1

•

La sculpture

Que ce soit pour représenter une divinité, un personnage ou un animal, matérialiser un fétiche ou un totem, la sculpture occupe une place importante dans l’art africain. La statuaire et le masque en sont les deux grands genres.

Le masque relie deux mondes : celui des dieux, des génies ou des ancêtres, à celui des hommes. Il protège celui qui le porte et sa dimension mystique prend possession de lui, le mettant dans une sorte de transe qui exprimerait les volontés du masque. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est souvent lié à la musique et à la danse.

Figure19. Statue mossi

•

Figure20. Masque Gourounsi

Figure21. Masque Bobo

L’art vestimentaire

En Afrique, cet art est très représentatif de chaque ethnie. On y remarque beaucoup tenues associées à des évènements c’est à dire qu’il y a une tenue pour les mariages, une tenue pour les funérailles ou encore une tenue pour le travail.

Il ne s’agit pas seulement de couvrir son corps mais de montrer son identité en accord avec les goûts de son peuple.

Figure18. Parures peul

1. Engelbert Mveng est un prêtre jésuite camerounais, auteur dans les domaines de l’art, l’histoire, l’anthropologie et la théologie.

Page 25

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso L’habillement traditionnelle au Burkina Faso est caractérisé par les pagnes tissé localement à partir du coton. A partir de techniques différentes et de la teinture, ils arrivent à obtenir des pagnes de motifs et de couleurs variés. C’est cette variété qui fait la différence entre les ethnies. Les motifs et les rayures ont une symbolique propre à chaque ethnie.

Figure24. Pagnes Dan Fani

Figure23. Pagne bogolan

La scarification, ces mutilations faciales, sont une sorte de carte d’identité. A travers les traits du visage, il est possible de connaitre l’appartenance ethnique de chaque individus.

•

L’art culinaire

Figure22. Scarifications chez les Kô

La cuisine traditionnelle au Burkina Faso présente des plats très variés et sont plus liés à la région qu’à l’ethnie.

Figure25. Tô sauce gombo

Figure26. Babenda

Figure27. Galettes de mil

A la cuisine est associée un ensemble d’ustensiles qui reflètent l’inventivité des Africains. Un élément symbolique ressort de cette diversité : la calebasse.

Figure28. Bière de mil

Page 26

Figure29. Lait de vache

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

La couleur dans l’art

Chacune couleur recèle une histoire dont certains épisodes peuvent encore se lire à travers les matières et les substances qui ont servi à les faire naître. Une symbolique est associée à chaque couleur. Cette symbolique peut variée d’une ethnie à une autre.

Les aspects comme la vivacité, la brillance ou encore la luminosité sont les qualités qui les caractérisent cela s’expliquant par le fort ensoleillement sur le continent, rendant ainsi plus intense la perception des couleurs.

Dans les productions artistiques du continent africain, le blanc, le jaune, le rouge, le bleu et le noir sont parmi les couleurs qui reviennent le plus souvent.

•

Figure30. Peinture Kassena

La poésie

La poésie africaine trouve sa beauté dans son rythme. Le poète manie la parole à sa guise et fait sortir les mots suivant un rythme bien particulier. L’importance de la poésie se trouve dans le fait qu’elle fait partie intégrante de sa tradition : la tradition orale.

L’oralité est la dimension de la transmission qui pérennise la tradition. Elle ressort le caractère spontané de la culture africaine et enrichit spirituellement et moralement l’individu.

MÉMOIRE Histoire contenant les valeurs culturelles et la tradition

+

CRÉATION SPONTANÉE Le poète est libre de la contrainte de l’écriture prédéterminée Figure31. Illustration de poète

•

La musique

La musique évoque, envahit, saisit et émeut la personne tout entière. Son rythme, en général régulier crée l’expectative tout en retardant sa matérialisation. Très présente lors des rites et cultes, elle sert à stimuler le côté spirituel.

Figure32. Bendré

Figure33. Castagnettes

Figure34. Violon traditionnel

Page 27

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

LA DANSE

La danse en Afrique, art d’expression du corps vit aux rythmes du tambour et est rivée à la voix mélodieuse du griot qui invoque les forces de la nature. Elles sont faites de sensualité et d’émotions.

On recense beaucoup de danses traditionnelles, chaque danse correspondant à un évènement.

Par exemple dans la majorité des sociétés, on observe des danses pour les rites d’initiations.

Elle est aussi associée aux masques, la danse étant le moyen par lequel les esprits s’expriment, puissant leur force de la terre.

Figure35. Danse de masque bwa

Figure36. Warba, danse mossi

Figure37. Danse gourounsi

2. LE LANGAGE C’est un véritable plier de la civilisation africaine et de sa culture. Cette culture revêt un caractère très symbolique à travers les systèmes de signes qu’ils ont mis en place. Cela se remarque évidemment dans l’art où chaque éléments à pour essence de transmettre un message, représenter un élément ou exprimer un interdit.

•

Les langues

Depuis longtemps, les Africains ont su communiquer entre eux à travers des codes établis, cela notamment par le moyen de la langue. D’après certaines études, les langues trouveraient leur origine en Afrique plus précisément dans sa partie Sud-Ouest.1 Le nombre de langues africaines est estimé à environ 2000, ce qui représente un tiers des langues du monde.

Riche par sa diversité, le Burkina a en son sein plus d’un soixantaine d’ethnie et présente près de 68 langues nationales. Toutefois la langue officielle est le français, la langue commune entre les différentes ethnies qui facilite la communication entre eux. A cette langue officielle s’ajoute trois langues nationales qui sont le mooré, langue la plus parlée, le dioula et le fulfudé.

Selon recensement national de 2006 No

Ethnies

Pourcentage

1

Mooré

45,40

2

Fulfudé (ou peulh)

8,36

3

Goulmancema (ou gourmatché) 5,51

4

Dioula

4,40

5

Bissa

2,85

6

Bwamu

1,91

7

Dagara

1,76

8

Bobo

1,29

9

Français

1,23

10

AUTRES

27,29

1. Etude réalisée par une équipe de psychologues de l’Université d’Auckland dirigée par le Dr Quentin Atkinson.

Page 28

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

L’écriture

L’écriture traditionnelle en Afrique a longtemps été ignorée. Dans ces sociétés où l’on note la prépondérance de l’oralité, il a existé plusieurs formes d’écritures depuis l’antiquité et qui subsistent de nos jours.

Manding Wolof Fula Dita Fula Ba Bete Figure38. Échantillons de quelques écritures africaines anciennes

Les écritures anciennes seraient différentes évolutions des hiéroglyphes de la civilisation égyptienne. Les écritures étaient par terre, peints sur murs, sur de la poterie, des feuilles, du tissu, du bois, du métal ou encore comme décorations corporelles.

A RETENIR

Le coq, animal représentatif chez certaines ethnies

Masque à l’image du coq

Motifs représentants les poulets

Maquillage aux couleurs symboliques

Pagne tissé aux diverses couleurs et motifs.

La Stylisation

C’est le propre des arts plastiques. La représentation n’est pas une reproduction identique de l’objet mais une caricature.

Le Rythme

Il est présent dans la danse, la tradition orale, la musique et les arts.

C’est une composante essentielle de l’art et du langage

La spontanéité

Elle s’exprime par le fait que les différentes productions ne sont pas prévues à l’avance. Elles viennent comme une improvisation.

Les motifs et les couleurs

Ils sont très perceptibles dans l’art vestimentaire, la peinture et la sculpture. On leur attribue une forte symbolique.

Le rapport avec la nature

Tout s’inspire de la nature. Les matériaux en sont tirés et les activités se font à l’air libre.

La corrélation entre les différents arts

Les arts apparaissent comme un tout. Ils vont ensemble pour donner lieu à un unique spectacle.

Le brassage des cultures

On observe des influences réciproques des différents cultures.

Page 29

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

3. L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE L’architecture illustre la faculté des Africains à utiliser au mieux les caractéristiques de l’espace naturel, de l’aménager et l’adapter aux réalités socioculturelles ainsi qu’aux croyances et préceptes religieux. Cette architecture est exceptionnellement diversifiée du fait que beaucoup groupes ethniques ont eu leurs propres traditions architecturales. Dans certains cas, des styles plus larges peuvent être identifiés, tels que l’architecture sahélienne de l’Afrique de l’Ouest.

Figure39. Mosquée de Djenné, Mali

•

Adaptation au milieu

Les constructions ont adaptées au contexte topographique du relief et de l’environnement de chaque région naturelle. Les cultures constructives locales permettent de mesurer les capacités de l’homme à utiliser de façon efficiente les ressources de son environnement, dans la quête permanente d’un minimum de confort et de protection contre les phénomènes et aléas climatiques souvent capricieux.

•

Figure40. Constructions sur le flanc de colline chez les Dogons

Expression culturelle

L’art et le langage font partie entière de l’architecture traditionnelle africaine. Cela est très perceptible au niveau de l’aménagement intérieur et des traitements décoratifs sur les façades. Au-delà de l’aspect esthétique, on retrouve un langage très symbolique.

On y retrouve la spontanéité (il n’y pas de plan et ça évolue) et le rythme qu’on retrouve dans les arts Figure41. Motifs décoratifs

Page 30

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

• Construire : un acte symbolique et communautaire

Avant toute entreprise de construction, des rites et sacrifices étaient réalisés sur le site pour en vérifier l’habitabilité et implorer les divinités locales de protéger les membres de la future concession. Toute la communauté s’implique dans le processus construction : les hommes, les femmes et les enfants avaient chacun un rôle à jouer.

•

Figure42. Entre-aide entre les villageois

Une organisation hiérarchique

1. L’unité : le village C’est la composante de base constituant le milieu habité ou se déroule la vie en communauté avec des valeurs d’ordre et de sécurité. Il se distingue de la brousse qui est le milieu naturel considéré comme sauvage.

2. Les sous-unités : les concessions Il s’agit de l’habitat. Chaque famille à une concession qui est la parcelle sur laquelle se trouvent les différentes composantes de la maison. La notion d’intimité compte beaucoup dans l’habitat traditionnel. Ces concessions sont reliés par des sentiers et s’organisent autour d’un espace centrale qui est la place du village. Il est le plus souvent marqué par l’arbre à palabre, symbole de rassemblement.

3. Les entités : les cases Dans la concession on retrouve les cases qui sont organisées autour d’une cour centrale.

La cour est l’espace où se déroulent les activités journalières, les jeux des enfants et les rencontres familiales.

En plus des cases, il y a d’autres entités qui sont le grenier, l’espace pour animaux, l’espace pour cuisiner et la douche. Le mode d’habiter obéit lui aussi à la logique de sécuriser les femmes, les enfants et les récoltes.

Village

Brousse Figure43. Le village Le village se présente comme une unité formant un ensemble de sous unités : les concessions

Concession Concession

Concession Place du village

Domaine publique Concession

Concession

Figure44. Les concessions

Sentier

La concession à son tour se présentent comme une unité formant un ensemble de sous unités : les cases Case

Case

Case

Cour

Case

Case

Figure45. Les cases

Délimitation espace privé

Page 31

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso L’architecture traditionnelle au Burkina Faso, en plus de ces généralités présentent des spécificités qui sont propres à chaque ethnies. Dans l’optique de donner un aperçu de ces spécificités, nous présenterons l’architecture de trois ethnies représentatives du pays à savoir les Mossi constituant l’ethnie majoritaire, les Gourounsi et les Peuls.

•

L’ARCHITECTURE MOSSI

L’architecture traditionnelle des Mossis est une architecture de terre. Elle est représentative de l’adaptation au milieu naturel de ces populations qui construisent à partir des matériaux disponibles. Pour représenter cette architecture, nous analyserons l’architecture d’un palais de roi : le Na-Yiri de Kokologho.

Le Na-Yiri de Kokologho Le Na-Yiri de Kokologho est la résidence officielle et privée de Naaba Kaongo, chef traditionnelle du village de Kokologho et de huit autres village autour. Construit en 1940, c’est l’une des rares cours de naaba ayant gardé une authenticité d’usage et sa forme d’origine. Il a conservé ses décorations traditionnelles très typiques.

Kokologho

Figure46. Situation

Figure48. Bâtiment principal

Figure47. Vue aérienne

Page 32

Figure49. Les concessions secondaires

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Le plan

NORD

Figure50. Plan du Na Yiri

Page 33

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Les annexes du palais avec notamment pour la cuisine du Naaba et le stockage des vivres

La concession des femmes du Naaba. Il Le naaba a plusieurs femmes, chacune ayant une sous cour privé où se trouve sa chambre et celle de ses enfants, son petit grenier et le coin cuisine

La cour privé du Roi. Seul les gens autorisés peuvent y accéder.

Bâtiment principal. Il sert aussi de filtre entre la cour de réception de réception et la cour privée

La cour de réception servant pour les cérémonies officielles, les rencontres avec les notables et la réception des invités Le palais Figure51. Les concessions secondaires

Formellement, le plan se compose de surface rectangulaires et circulaires et de lignes droites et courbes.

Les lignes sont les éléments qui lie toute les surfaces intérieures et délimite l’espace intérieur. Il crée une barrière physique et visuelle avec des ouvertures a des endroits spécifiques permettant de filtrer les accès.

Les surfaces de formes simples se retrouve toute dans une espace interstitiel : La cour

Page 34

Figure52. Les concessions secondaires

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 35

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 36

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Couleurs et textures

Figure53. Secco

Matériaux et système constructif

Figure54. Enduit en argile Secco (paille tissée)

Les cases

Corde en fibres végétales Bois (Branche d’arbre) Enduit en argile

Briques en argile

Figure55. Schémas constructifs

Mur en adobe

Page 37

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

A RETENIR

L’opacité

Il s’agit de garder une certaine intimité tout en se protégeant du climat rude.

Le parcours et la hiérarchie des espaces

Ils ressortent à deux niveaux. Dans l’espace publique, le parcours relie les concessions entre elles. Dans l’espace privée, il s’illustre dans la cour centrale en desservant les cours privées.

Adaptabilité de l’échelle

Le rythme

Le rythme est souligné au niveau de l’expression architecturale par un module répétitifs ressortant une trame. A l’échelle du module, on observe de plus petits modules.

Traitement en bas relief et les perforations

Ce sont des éléments de l’expression architecturale traditionnelle. En plus du bas relief, on observe des perforations qui permettent un apport contrôlé en lumière et une ventilation naturelle du vent.

Toiture murs et Matériaux locaux

Page 38

Une échelle monumentale pour les lieux de pouvoir et une échelle humaine pour les espaces d’habitation.

La toiture est détachée des murs afin de permettre l’évacuation de l’air chaud.

On note une utilisation des matériaux locaux.

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

L’ARCHITECTURE KASSENA

Dans l’ethnie gourounsi, on remarque un sous groupe à l’architecture authentique : Les Kassenas. Leur architecture présente une expression architecturale riche en motifs et couleurs et est représentative de la région dans laquelle ils se trouvent. Nous analyserons leur architecture avec pour support la concession royale de Tiébélé.

La concession royale de Tiébélé C’est la cour du chef. Elle se situe à Tiébélé dans village au Sud du Burkina.

Située au pied d’une colline dans un paysage de plaine, la cour royale de Tiébélé forme un espace circulaire irrégulier d’environ 1,2 ha

Figure56. Les concessions secondaires

Figure58. Concession royale

Figure57. Les cases

Figure59. Case typique

Page 39

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Figure60. Les concessions secondaires

Page 40

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Figuier Nakongo

Lieu réservé au notables et aux étrangers

Pourou

Cimetière des ancêtres

Domaine des grands frères

Domaine des portes parole Domaine princiers

des Domaine des petits frères

Domaine du gardien des tambours et flûtes sacrées

Figure61. Composantes

Figure62. Composition formelle

Page 41

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 42

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Couleurs et textures On observe des couleurs, des motifs et formes qui sont des symboles de la culture Kassena.

Couleur

Motifs

Bas relief La couleur rouge désigne la couleur de la puissance ou de force. C’est la couleur du chef. Il porte en effet une chéchia rouge.

La couleur blanche est celle de la mort : dans la tradition locale, lorsqu’on parle des revenants, on dit qu’ils sont vêtus de blanc.

La couleur noire est celle de la terre.

Figure63. Composition formelle

Les motifs

Kalongo vona, Les ailes d’épervier

Zonon, Le filet à calebasse

Tchin, le pointes de flèche

Bora, Le filet de pêche

Min voro, les feuilles de mil Sinya, la crécelle

Cicéra vona, le lézard

Goungoga, Le tambour d’aisselle

Zimbora, les morceaux de calebasse

Les bas reliefs

Boa Di, serpent

le

Baléga, lézard

le

Na kéga, canne

la

Gnonon, crocodile

le

Page 43

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Matériaux et système constructif

Dalle

Figure65. Technique de Bauge

Figure64. Coupe d’une case Kassena

A RETENIR

L’opacité

Il s’agit de garder une certaine intimité tout en se protégeant du climat rude.

On observe une architecture massive

La Massivité

Sculpture dans la masse

Tissu organique

Les motifs les couleurs et le traitement en bas relief

La toiture terrasse

Page 44

Les formes architecturales apparaissent comme une sculpture des masses constituant le bâti.

L’expression formelle est plus ou moins organique.

Du fait de leur caractère symbolique, il sont importants pour l’architecture.

Les couleurs sont représentatives du paysage et les motifs montrent le caractère de stylisation de l’art traditionnel

Les toitures sont exploitées et servent de d’espace de sommeil pendant les chaudes nuits

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

L’ARCHITECTURE NOMADE PEUL

Les peuls sont une ethnie nomade présente au Burkina Faso. Toujours à la recherche de pâturage pour leurs troupeaux d’animaux, ils ont développé une architecture éphémère qui s’adapte à leur nomadisme. Leur habitat que l’ on pourrait qualifier de spontané, est édifié pour répondre à un besoin immédiat avec une durée dans le temps volontairement limitée.

Figure66. Habitat nomade

Les pièces d’ habitation sont organisées d’ une manière très simple : elles consistent en une vaste pièce sans murs ni cloisons de séparation. Il s’ agit simplement d’ un abri qui pare aux conditions climatiques du Sahel, toutes assez sévères : forte insolation, vent chargé de poussière et de sable, nuits très froides, etc.

Figure67. Schémas

Les pièces de faibles diamètres sont en général des cônes construits sur le même modèle que le toit conique en chaume pour les maisons rondes en terre. Les pièces de grandes dimensions sont presque des demi-sphères posées au sol.

Figure68. Habitat sous forme de cône

Figure69. Habitat sous forme de dôme

Page 45

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Il est bien ventilé et assure une bonne sensation de confort. La porte d’ entrée est généralement située côté Nord ou Sud de sorte à éviter les rayons directs du soleil et les vents violents. L’ ossature est faite de rondins de bois disposés en périphérie du cercle, avec souvent un poteau au centre. Pour les diamètres importants, elle est renforcée par une deuxième série de rondins disposés sur un deuxième cercle de rayon inférieur au premier.

Branches d’arbre

Figure70. Habitat sous forme de dôme

Figure71. Principe constructif

Secco (paille nattée)

A RETENIR Adaptabilité de la La taille de la construction varie en taille fonction de la grandeur de la famille.

Page 46

Architecture éphémère et légère

Ce peuple nomade a développé une architecture nécessitant peu de moyens et de ressources.

Minimalisme et Texture

L’expression est minimaliste.

Aucune nécessité d’ajouter des éléments à l’expression architecturale.

3 à 7m

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

4. LA PERTE D’IDENTITÉ CULTURELLE AU BURKINA FASO Au Burkina Faso et en Afrique de manière générale, nous observons un processus de déculturation au niveau des peuples.

Cette notion se réfère au processus qui cause la perte de l’identité culturelle d’un individu tout en s’adaptant à une culture différente. La déculturation se développe donc lorsqu’un sujet ou une communauté perd progressivement ses caractéristiques culturelles dans le contexte de l’adaptation à une culture différente.1 Cette perte d’identité est due à trois facteurs majeurs qui sont la colonisation, la mondialisation et le manque d’intérêt des dirigeants concernant le domaine culturel.

Figure72. Les ruines de Loropéni

•

La colonisation

L’Afrique dominée par les puissances colonisatrices a vu sa culture être niée. On parlait de peuples sauvages au lieu de culture. C’est ainsi que le colonisateur a progressivement instaurée sa culture conduisant les peuples a abandonner leurs valeurs culturelles.

La domination étant aussi mentale, les Africains ont développé un certain complexe d’infériorité vis à vis des européens, négligeant de ce fait leur patrimoine culturel.

•

Figure74. Bâtiment colonial

La mondialisation

Ce phénomène qui prône de plus en plus une culture universelle participe à la perte d’identité culturelle chez les Africains. Dans ce contexte, ce sont les nations les plus puissantes qui imposent implicitement leur culture principalement à travers les médias et le système éducatif. L’Afrique une fois de plus se laisse influencer du fait que ce sont les médias donnent une certaine éducation aux générations actuelles.

Figure73. Villa contemporaine au Sénégal

1. Source : https://definition-simple.com/deculturation/

Page 47

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Le manque d’intérêt des dirigeants concernant le domaine culturel

L’Afrique, le dit on, a des problèmes urgents tel que la santé, l’alphabétisation ou encore l’alimentation. Les politiques sur la culture sont reléguées au second plan.

La culture est souvent considérée comme du divertissement et les dirigeants ne se montrent pas conscients de l’importance qu’occupe la culture dans une société.

Un fait déplorable est que c’est souvent les occidentaux qui présentent la culture africaine aux Africains. Cette présentation se fait sur la base de stéréotypes et de l’image d’une culture exotique et folklorique.

Figure76. Rencontre d’hommes politiques

La colonisation

La mondialisation

Le manque d’intérêt des dirigeant concernant le domaine culturel

Perte d’identité culturelle

5. L’IMPORTANCE DE LA CULTURE La culture est l’élément rassembleur des communautés. En réunissant les gens, les activités culturelles, telles que les festivals, les foires et les rassemblements, engendrent une solidarité et une cohésion sociale favorisant l’intégration sociale, l’autonomisation des communautés et le développement des capacités, ainsi que le renforcement de la confiance, de la fierté citoyenne et de la tolérance. L’aspect social généré par la culture prend de la vigueur au fur et à mesure de la participation régulière aux activités culturelles.

Page 48

Figure75. Parcours des masques lors de la semaine nationale de la culture au Burkina Faso

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso L’intérêt de la culture est généralement de préserver la langue, les traditions et le patrimoine culturel.

Le patrimoine culturel élargit le champ des possibles en matière d’éducation et d’apprentissage continu, tout en favorisant une meilleure compréhension de l’histoire.

Figure77. Sortie d’élèves au musée

Le patrimoine culturel contribue également au développement des collectivités rurales en soutenant le tourisme et le renouvellement de la population.

Figure78. Maison d’hôte le grand calao

A RETENIR LA CULTURE DU BURKINA FASO Constat d’une identité culturelle en perdition

La culture est d’une importance capitale

On observe alors un besoin d’agir afin de préserver cette identité culturelle et mettre à profit cette culture

Sauvegarder

Mettre en valeur

Diffuser

Page 49

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

SYNTHÈSE En somme, le Burkina Faso a une culture très riche. Même si elle se manifeste d’une manière très diversifiée suivant les peuples, elle se base sur des valeurs qui donnent au peuple son identité, sa particularité donc son authenticité.

On recense une multitude d’oeuvres dans les différents domaine de l’art qui constitue le patrimoine du pays.

Comment alors mettre en emphase la culture dans cette société burkinabé qui a tendance à perdre ses valeurs?

Cette authenticité se retrouve également dans l’architecture traditionnelle dans laquelle intervient l’art et le langage, les autres composantes essentielles de la culture.

Pour cette Afrique qui regorge de plus en plus d’architectes redéfinissant son paysage, il est primordial de connaitre les valeurs profondes de sa culture et surtout des principes de l’architecture traditionnelle. Cependant, il est évident que cette architecture n’est plus à jour pour ce contexte contemporain africain. Il faut alors s’en inspirer : Trouver une traduction contemporaine de cette architecture.

Aussi, qu’entendons nous par traduction contemporaine d’une architecture traditionnelle?

Page 50

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 3 : LE CENTRE CULTUREL Notre grande richesse culturelle, et si nous la mettions en valeur...

Page 51

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

CENTRE CULTUREL 1. DÉFINITION

Le centre culturel est un lieu d’effervescence de la culture d’une communauté. En tant qu’institution, elle propose une programmation de spectacles, d’expositions, de conférences, mais aussi de l’animation socioculturelle à destination de la population locale ou de passage.

Figure80. Activités extérieures centre culturel

CENTRE

Lieu de convergence d’une communauté

+

CULTUREL

Manifestation de la culture

C’est une infrastructure qui développe l’échange culturel et la communication, produit le savoir et le met au service de la société. Il participe à l’occupation du temps non productif et libre pour les adultes et assure une continuité éducative sur le plan extrascolaire pour les enfants.

2. POURQUOI UN CENTRE CULTUREL La culture est en perpétuelle évolution. Cependant cette évolution se base sur des valeurs traditionnelles profondes qui doivent être conservées. Par analogie avec la réinterprétation de l’architecture traditionnelle, le centre culturel se veut être une vitrine de l’évolution de notre culture tout en servant de canal de transmission des valeurs traditionnelles de la communauté.

En somme c’est un moyen de diffuser la culture.

II.

LA DIFFUSION DE LA CULTURE

La diffusion peut être définie comme l’action de propager une idée, des connaissances, des techniques ou de distribuer un bien dans un large public. Allant dans ce sens, la diffusion de la culture consiste en sa vulgarisation et cela à travers ses différentes manifestations. La diffusion est nécessaire dans ce sens où elle met en valeur la culture tout en la propageant dans la société.

Figure79. Les arts vivants

Page 52

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Nous pouvons ressortir deux composantes dans la diffusion culturelle : la diffusion des œuvres culturelles et la diffusion de l’information relative à la culture.

La diffusion des œuvres artistiques Il s’agit de présenter au public les différents productions de la culture. Elle concerne le spectacle vivant, les arts et le patrimoine

Figure81. Spectacle de danse

La diffusion de l’information Il s’agit de mettre à disposition du public la documentations et les différents écrits qui participe à la sauvegarde de la culture.

Figure82. La lecture

A chacune de ses composantes sont associées des espaces support des activités diffuseuses de la culture.

III.

LES ESPACES DE DIFFUSION DE LA CULTURE

Nous pouvons définir un « lieu de diffusion de la culture » comme étant un lieu d’accueil et de manifestation des activités artistiques et culturelles, ce qui correspond à la fois à un lieu d’expression des artistes et de mise en contact du public avec ces activités.

Ces lieux de diffusion sont aussi variés que les activités qu’ils accueillent, et chaque type de manifestation culturelle nécessite souvent un équipement spécifique.

1. LES SALLES DE SPECTACLE Une salle de spectacle est une salle destinée à recevoir des représentations de spectacles vivants. Il y a par exemple le cirque, salle de cinéma, salle de concert, auditorium, salle de théâtre, salle d’opéra.

C’est un espace fermé ou non, avec un espace surélevé servant de scène et un espace accueillant les spectateurs.

Figure83. Opéra Garnier

Page 53

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso • Un espace dirigé Le cadran - Salle des festivités et e la culture d’Ensuès La Redonne.

Scène surélevée Espace dirigé

Salle fermée, l’éclairage est artificiel Figure85. Plan Régie

Spectateurs

Scène

Eclairage directionnel pour mettre en valeur la scène Salle en gradin pour permettre la visibilité de chaque spectateurs Figure86. Coupe

Mise en place d’une scénographie

Plafond à une hauteur importante

Paroi avec un traitement acoustique

Figure87. Photo intérieure

Volume dégagé

2. LES ESPACES D’EXPOSITION Une salle d’exposition est un lieu où sont exposés des œuvres, peintures et autres objets. C’est un espace assez vaste pouvant accueillir à un instant donné un grand nombre de personnes venant admirer les œuvres.

Nous distinguons deux types d’expositions :

Page 54

Figure84. Exposition

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso - Les expositions permanentes : présentant les oeuvres sans limite de temps.

- Les expositions temporaires : s’achevant à l’issue d’une période déterminée • La notion du parcours

Parcours avec un début un sens et une fin Thème 5 Thème 2 Thème 4

Thème 1

Figure89. Axonométrie d’un parcours En plus du parcours, il est nécessaire d’avoir un éclairage artificiel directionnel qui mette en valeur les oeuvres. La salle peut être totalement fermé ou avoir de larges ouvertures donnant un éclairage naturelle uniforme.

• Le contrôle de la lumière

Figure90. Eclairage des oeuvres

Figure91. Exposition africaine à Paris

3. LES ATELIERS Ce sont des espaces de formation et d’apprentissage. Dans ce cas, la diffusion de la culture passe par la pratique et la production des oeuvres. C’est un moyen efficace pour cerner l’essence des arts et du langage tout en perpétuant les techniques locales.

Les ateliers sont des espaces polyvalents accueillant des activités tel que la sculpture, la peinture, la danse, la musique, le théâtre, etc.

Figure88. Atelier de poterie pour enfants

Page 55

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso • La polyvalence Les ateliers sont des salles polyvalentes, l’espace pouvant être dirigé ou centré. En plus d’un espace dégagé, il est nécessaire d’avoir un aménagement en fonction de l’activité et un local pour rangements.

Espace centré

Espace dirigé Figure93. Type d’espace

4. LES ESPACES DE LECTURE Une salle de lecture est un espace aménagé dans une bibliothèque ou un service d’archives, destiné à permettre au public de consulter les documents sur place, et de s’en servir comme support de travail.

Une salle de lecture est donc équipée de plans de travail. Le silence y est de rigueur.

Figure92. Bibliothèque de Muyinga au Burundi

• La lumière • Contrôle de ensoleillement

Parcours avec un début un sens et une fin

Parcours avec un début un sens et une fin

Figure94. Salle de lecture

Page 56

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

5. HISTORIQUE DES CENTRES CULTURELS Nés dans la mouvance de ce que l’on appelait alors l’éducation populaire (aujourd’hui l’éducation permanente) après la première guerre mondiale, les centres culturels apparaissent dès leurs origines comme des espaces visant l’émancipation des citoyens.

Ces espaces de diffusion de la culture s’inscrivent au carrefour de la démocratisation de la culture et de la démocratie culturelle.

Figure95.Schémas du principe de démocratisation de la culture et de démocratie culturelle

Conçus le plus souvent comme des institutions polyvalentes qui rencontrent des besoins très diversifiés, les Centres culturels se développent. Leur développement correspond à l'évolution de l’organisation de la vie individuelle et de l’espace social qui veut que chacun puisse accéder à la formation correspondant à son besoin de développement qu’il soit professionnel ou personnel.

Page 57

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Espaces de diffusion culturel afin de permettre une vulgarisation de la culture

Intégration des changements sociaux et des nouvelles technologies de l’information et de la communication

De nos jours

Début du 20e siècle

Polyvalence des espaces afin de répondre aux divers besoins et intérêts de la sociétés

Au début du 20 siècles, la notion de centre culturel est assez vague.

Il se présente comme un espace d’éducation populaire, servant à transmettre des valeurs aux peuples.

Sur le plan architectural, il apparait comme tout autre édifice ordinaire à l’expression architecturale classique.

Figure96. Institut français de Florence,1907

Au milieu du siècle, avec la mise en place de l’école, le centre culturel prend un caractère plus culturel, l’éducation étant maintenant donné à l’école.

On observe la mise en place de politiques liées à la vulgarisation de la culture et qui régissent les centres culturels

Figure97.Le Centre Culturel de Jeumont, 1950

Page 58

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso A la fin du 20e siècle, les centres culturels deviennent de véritables lieux d’effervescence de la culture. Il regroupe en son sein les différents espaces de diffusion de la culture à savoir les espaces d’exposition, les salles de spectacle, les ateliers et les salles de lecture.

Avec la modernité, l’architecture met à profit les nouveaux matériaux offrant ainsi des espaces plus grands avec un éclairage suffisant. Chaque projet se présente avec une expression architecturale particulière.

De nos jours, la notion de centre culturel est plus précise et certains pays présentent une définition qui leur son propre. Il vient comme outil de sauvegarde et de mise en valeur, et création des cultures.

De part son architecture, le centre culturel se doit d’être à l’image de la culture dans laquelle le projet se trouve. On observe de grands projets à l’architecture contemporaine.

Cependant, nous notons aussi un recours la reconversion des anciens bâtiments et friches.

Figure98. Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou ouvert en 1977

Figure99. Centre culturel à Luanda, Angola

A l’avenir, La création future de Centres culturels devra tenir compte des changements sociaux et technologiques intervenus depuis la révolution numérique sous peine de créer des institutions qui ne correspondent plus aux sensibilités et réalités actuelles.

Figure100. Musée du futur à Rio de Janeiro

Page 59

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

6. LES ESPACES DE DIFFUSION DE LA CULTURE ET LA TECHNOLOGIE La société du 21e siècle voit ses habitudes bouleversées avec la venue des TIC. Nous sommes à l’ère du numérique, où les individus sont « connectés ». De nouvelles composantes à prendre en compte dans la diffusion de la culture, ce sont : l’Internet, le smartphone, l’ordinateur et autres outils technologiques.

En plus de bouleverser le processus de diffusion, les nouvelles technologies interviennent parfois au niveau de la création même des spectacles. Il est aujourd’hui possible de réaliser des productions qui semblaient utopiques hier. C’est tout le secteur qui peut se réinventer, avec des potentialités presque illimitées.

En somme, pour rester d’actualité, les espaces de diffusion de la culture doivent fournir une réponse adéquate aux demandes de consommation culturelle des nouvelles générations.

Impact des nouvelles technologies sur la diffusion culturelle Dématérialisation et numérisation des oeuvres

Support de transmission de l’information

Support de présentation des oeuvres

Moyens de production des oeuvres artistiques

Figure101. Centre culturel de Longgang en Chine

La réalité virtuelle et la réalité augmentée Ce sont de nouvelles technologies qui peuvent participer à la promotion de la culture. Elles apportent une touche d’attractivité et de dynamisme, un moyen de faciliter l’accès à la connaissance.

Elles permettent de reproduire des oeuvres perdues ou qui se trouvent ailleurs.

Page 60

Figure102. Exemple de réalité augmentée

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

7. TYPOLOGIE DES CENTRES CULTURELS Nous distinguons deux grandes familles dans la typologie des centres culturels : Une typologie compacte et une typologie éclatée.

•

Typologie compacte

C’est le cas pour les projets se situant dans les centres urbains et disposant d’un terrain limité par la surface et les bâtiments voisins.

Toutes les entités sont regroupées en un seul bloc avec un minimum d’aménagement extérieur.

Le parking lorsqu’il est nécessaire, se retrouve très souvent en sous-sol.

Exemple : Centre socio-culturel à Cergy pontoise : Le 12

NORD

Figure103. Plan masse Le projet se situe à l’angle de l’îlot avec des bâtiments mitoyens sur deux cotés.

La composante principale du plan est la salle de spectacle, à laquelle vient s’accoler les autres composantes.

Figure104. Plan RDC

Figure105. Façade Façade ouverte au RDC pour appeler les passants

Figure106. Perspective extérieure

Élément repère pour le projet dans un quartier dense

Le projet ne présente aucun aménagement extérieur mais il fait face en partie à une place publique

Page 61

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Typologie éclatée

C’est le cas pour les projets disposant d’un vaste terrain et accueillant un grand public.

Le projet s’étale sur le site avec une répartition par unités pouvant fonctionner indépendamment.

En plus d’un programme fonctionnel conséquent, on y retrouve un aménagement extérieur avec des composantes tel que des jardins, des esplanades et des parkings.

Exemple : Centre Culturel Rudong en Chine

Salles de spectacles et ateliers

Exposition

Esplanade Médiathèque

Figure107. Plan masse

Figure108. Plan RDC

NORD

Le projet est repartie en 3 parties qui sont l’exposition, la médiathèque et la salle de spectacle. Ces parties sont reliées par une esplanade et un parcours marqué par la végétation.

Centre urbain

Parcours

Figure109. Perspective extérieure

Page 62

Jardins

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

IV.

OBJECTIFS DES CENTRES CULTURELS

Tout au long de notre travail, nous avons développé la notion de culture et ses manifestations de façon générale puis par rapport au contexte du Burkina Faso. A partir des objectifs généraux des centres culturels et du contexte culturel burkinabé, le projet de centre culturel doit permettre de :

Le Burkina Faso a un riche patrimoine culturel. Il est donc nécessaire Valoriser le de le présenter à la population et de ce fait le mettre en valeur patrimoine culturel Il ne suffit pas juste de connaitre sa culture, il est capital de la Pratiquer la culture pratiquer. C’est ainsi que se perpétue la culture. C’est aussi une moyen d’occuper sainement la jeunesse.

Mettre en place une pédagogie

Pour une culture qui se base essentiellement sur la tradition orale, il est important de l’adapter aux instruments pédagogiques actuels et de donner une éducation traditionnelle.

Rassembler la communauté

La vie en communauté est une valeur essentielle dans la culture africaine. Il est donc important que ce centre puisse être utile aux populations qui sont à proximité et servir de lieu de rencontre et d’échange pour elles

Refléter une culture par son architecture

Le projet doit revêtir son caractère contemporain tout en portant la culture burkinabè.

Page 63

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 64

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 4 : RÉINTERPRÉTER UNE ARCHITECTURE A PARTIR DE RÉFÉRENCES L’architecture traditionnelle est pleine de ressources, pourquoi s’en priver...

Page 65

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

DÉFINITIONS GÉNÉRALES 1. L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE

L’architecture traditionnelle est l’architecture développée par les sociétés traditionnelles. Elle est un ensemble de constructions essentiellement liées à leur territoire et aux gens qui les ont construits. Elles naissent du site et reflètent les réalités et les ressources naturelles du site ainsi que les ressources culturelles.

RESSOURCES - Matérialité - Climat - Site

+

CULTURE - Typologie - Mise en œuvre - Savoir faire

=

IDENTITÉ

Figure110. Architecture traditionnelle du Tchad

2. L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE L’architecture contemporaine est l’architecture produite actuellement c’est à dire dans cette période contemporaine. Elle est symbole d’innovation en terme de forme, de techniques constructives et de concepts architecturaux. De manière générale, elle est une continuité de l’architecture moderne avec la notion de liberté dans la conception à laquelle s’ajoute de nouveaux principes liés à la société actuelle.

NOUVEAUX PROGRAMMES Des nouveaux besoins suivant l’évolution du mode de vie DES MATÉRIAUX ET DES TECHNIQUES CONSTRUCTIVES INNOVANTES Des matériaux tels que le béton, le verre et le métal.

NOUVEAUX COURANTS DE PENSÉE L’architecture ne peut être dissociée des courants de pensée. On note par exemple l’architecture bioclimatique, le déconstructivisme, le postmodernisme, etc.

Page 66

Figure111. Umkhumbane Cultural and Heritage Museum

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Cependant, l’architecture doit nécessairement garder sa logique essentielle qui est celle que toute conception doit correspondre à son contexte local. Il en ressort la notion de spécificité locale.

II.

UNE ARCHITECTURE CONTEMPORAINE EN AFRIQUE

La logique de notre approche se base sur le fait que l’architecture ne se réinvente pas.

Pour produire une architecture qui correspond à un contexte local, il est nécessaire de s’appuyer sur des architectures qui ont déjà été produites et qui répondent déjà à ce contexte.

Pour le cas de l’Afrique, c’est son architecture traditionnelle qui est la réponse par excellence d’un besoin d’espace et ce suivant un mode de vie des habitants et des contraintes propres à l’Afrique à une époque donnée. Cette architecture faite sans architecte, constitue un reflet d’une culture profonde et très riche. « Je pense aussi, qu’il ne faut pas chercher à conserver mais à interpréter les couches passées, sinon c’est un non sens architectural. Cela met d’autant plus en valeur notre héritage car cela tend à conserver l’essence de celui-ci, son âme. »

1. LA RÉINTERPRÉTATION La réinterprétation se défini dans son sens absolu comme le fait d’interpréter autrement.

Dans le domaine de l’architecture, la réinterprétation est la démarche selon laquelle, l’on tire des aspects et principes d’une architecture existante que l’on présente de nouveaux mais d’une autre manière. En d’autres termes, il s’agit de proposer une architecture en tirant des références d’un contexte architectural donné. Ces références ne sont pas reproduites mais redéfinies suivant le nouveau contexte et la nouvelle logique dans laquelle l’architecte se trouve.

Une identité qui se garde

RÉINTERPRÉTATION

Une identité qui se crée

Pour le centre culturel Jean-Marie Tjibaou, l’architecte a donné sa réinterprétation de l’architecture Kanak

Page 67

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Il n’existe par une recette pour la réinterprétation de références en architecture. Elle peut se faire suivant plusieurs approches, l’idée étant toujours de faire ressortir une identité. Cependant nous pouvons remarquer deux caractères différents dans les approches : l’un se basant sur des concepts qui touche à la paroi et à l’expression, l’autre se basant sur des concepts qui touchent la conception et la composition de l’espace.

•

1er cas : Registre simulacre

A partir de l’expression d’une architecture, il s’agit de tirer des éléments du langage tel que les couleurs, les motifs, les matériaux et de les transposer au niveau de la nouvelle architecture.

La logique serait de produire une architecture contemporaine à « l’image de » sans toutefois reproduire cette image. Cette approche peut être vu comme du simulacre, l’architecture ne garde que l’apparence du fait que la référence est détaché de son sens.

Figure112. Temple Grec

Figure113. Piazza d’Italia

Dans ce cas, la réinterprétation vient comme un habillage ou une reprise superficielle de symboles afin de refléter une identité. Cependant, cette traduction de références semble être du pastiche avec une utilisation d’éléments sans en comprendre l’idée première ou la problématique.

•

2e cas : Registre substantiel

Il s’agit de comprendre l’architecture dans son fond et d’en tirer des principes conceptuels à partir de l’espace, de la forme ou de l’expression. De l’architecture, des références sur l’aspect sont tirées en gardant l’essentiel. Nous pouvons citer en exemple des concepts de transparence/opacité, de centralité ou encore de transparence/légèreté. Ces concepts sont alors transposer dans une architecture contemporaine.

Page 68

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Figure114. Ribat de Monastir

Figure115. Institut du monde arabe

Dans cet exemple, l’expression du concept se fait par opposition. L’architecte a exprimé l’opacité de l’architecture du monde arabe par la transparence vu que le centre est dans une ville occidentale. Le bâtiment exprime alors une certains accessibilité cette culture qui semble renfermée.

Dans ce cas, la réinterprétation tire des références tout en prenant en compte leurs valeurs. En plus de l’objet, ce qui importe c’est le pourquoi de cet objet.

2. NOTRE POINT DE VUE « Je croit que nous pouvons apprendre beaucoup des bâtiments que l’on a hérités, mais imiter leurs formes sans avoir la reconnaissance de leur contenu originel dégrade leur importance » (Joy, Desert works, 2005) Dans toute approche de réinterprétation, il s’agit de s’imprégner de la culture locale et des traditions tout en se situant dans son temps. Cela se fait par conviction de produire une architecture ancrée dans son contexte.

La réflexion ne doit pas se baser sur des modes superficiels. Il est nécessaire de s’intéresser avant tout sur le rapport de l’architecture avec la culture et son environnement.

RESSORTIR DES RÉFÉRENCES Comprendre l’essence de ces composantes et le lien avec la culture.

Figure116. Rassemblement sous un arbre

DÉTERMINER LES BESOINS DU NOUVEAU CONTEXTE Les paramètres liés au projet d’architecture

Figure117. Pavillon serpentine 2017

Page 69

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

SYNTHÈSE L’architecture contemporaine en Afrique ne doit donc pas être une reproduction de son architecture traditionnelle. Elle doit s’en inspirer pour donner une architecture qui soit une image représentative de l’Afrique. C’est dans ce sens qu’il faut réinterpréter l’architecture traditionnelle.

Cela ne consiste pas en un travail exhaustif sur les expressions et les formes. Il s’agit de synthétiser en fonctions du contexte du projet, des références représentatives et proposer une traduction.

Architecture existante

Tirer des

Références

Transposer dans

Nouvelles architecture contemporaine

La démarche doit donc, d’une part, reposer sur une vision contemporaine et tenir compte, d’autre part, d’une compréhension intelligente de l’histoire de l’architecture afin de donner lieu à une architecture capable de garder une mémoire de la culture locale projetée dans le futur pour les générations futures.

Page 70

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

PARTIE B : APPROCHE ANALYTIQUE Chapitre 1 : Le Centre culturel Kanak Chapitre 2 : La Bibliothèque d’Alexandrie

Page 71

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 72

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 1 : Le Centre culturel Kanak Une architecture contemporaine, symbole de la culture Kanak...

Page 73

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

PRÉSENTATION DU PROJET

Figure118. Le centre culturel

Le centre est un outil culturel symbolique pour le peuple kanak. Il s’agit d’un pôle de développement pour la création artistique kanake et la diffusion de la culture contemporaine de ce peuple. Ce centre a donc permis de donner sa place à la culture kanake dans la Nouvelle-Calédonie.

•

Situation

Figure119. Carte de la Nouvelle-Caledonie

Page 74

Architecte : Renzo Piano Situation : Nouméa, Nouvelle Calédonie Type : Centre Culturel Surface : 8550.0 m² Capacité d’accueil : 6000 personnes Date de réalisation : 1991 - 1998

Figure120. Plan de masse du centre culturel

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Contexte socio-politique

Ce projet intervient dans un contexte où le peuple kanak, autochtones de la Nouvelle Calédonie présentait une volonté de maintenir leur culture face à l’oppresseur français venus s’installer au XIXe siècle. C’est ainsi qu’au XXe siècle, est né un mouvement indépendantiste dirigé en partie par Jean-Marie Tjibaou. La lutte du peuple a permis d’aboutir en 1988 à un traité pour la conservation de la culture kanak face aux politiques françaises régionales.

C’est dans ce contexte que le projet a été conçu comme une reconnaissance attendue depuis longtemps d’une culture marginalisée. Le centre portera le nom de JeanMarie Tjibaou pour honorer sa mémoire.

Un concours international d’architecture sera ainsi lancé en 1991 pour la conception de ce projet. Le jury choisira la proposition de Renzo Piano qui a pour essence la célébration de la culture kanak.

II.

Figure121. Jean-Marie Tjibaou

Figure122. Renzo Piano

Approche conceptuelle 1. SA DÉMARCHE

Renzo Piano et son équipe ont affiché l’intention de construire un édifice moderne «aussi kanak» que possible.1 Le centre culturel, dans sa forme générale, dans ses rapports à l’environnement et dans son mode éventuel de fonctionnement, devait s’inspirer des valeurs et des caractéristiques profondes de la culture kanak. Il entend se garder de toute copie de la culture mélanésienne.

L’architecte veut puiser dans la culture kanak des effets constituant l’esprit du projet qui se situent entre son approche de l’architecture contemporaine et l’inspiration découlant de sa connaissance sur l’histoire de cette civilisation

Force de la civilisation Réel attachement à la culture et aux traditions

+

Figure123. Danse kanak

Réalités difficiles Séparation des communautés, Manques d’équipements, délinquance.

AUTHENTICITÉ DU PROJET 1. Tiré de l’article de l’anthropologue Alban Bensa sur le centre culture Jean-Marie Tjibaou. Il a collaboré avec Renzo Piano pour la compréhension de l’architecte de la culture Kanak

Page 75

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

L’exaltation formelle des volumes en mémoire de l’art kanak, la beauté et l’étendue du terrain utilisé, affirment une ambition forte : celle d’inviter les peuples de l’archipel et de la région à trouver les voies d’un dialogue fécond, respectueux de l’histoire et de l’identité en mouvement de chacun Figure124. Illustration de la vie des peuples kanak

Figure125. Vue sur les cases et le centre culturel

2. LE CONCEPT PRINCIPAL : UNE RÉINTERPRÉTATION DES CASES L’architecte a choisi de donner aux bâtiments l’aspect des demeures traditionnelles, de hauteurs et de surfaces différentes. Les formes des nouvelles types de cases résulte du troncage de la toiture des cases traditionnelles. Elles gardent cette allure élancée.

Le partie manquante exprimant l’évolution de cette culture dans l’avenir

La culture kanak actuelle

Figure126. Illustration du concept principal

Page 76

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

3. APPROCHE ENVIRONNEMENTALE Renzo Piano a choisi de créer une harmonie entre l’architecture et l’environnement naturel de la presqu’île. La civilisation kanak entretient un lien très profond avec la terre et les plantes qui rythment le cours de la vie. Le bâti se forme donc en suivant le rythme aléatoire de la nature.

L’architecte dès les premières esquisses a pris en compte les contraintes physiques et climatiques ainsi que potentialités du site.

2. Adaptation aux vents

3. Adaptation à l’orientation du soleil

4. Les percées visuelles 5. Adaptation de l’échelle du projet par rapport au site

1. Adaptation à la topographie

Figure127. Esquisse de l’architecte

Page 77

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Adaptation à la topographie Topographie du site Terrassements

On remarque que le site est pente.

L’architecte a donc conçu sur 2 gradins de niveaux différents afin de réduire les travaux de terrassements.

Figure128. Coupe sur le projet

•

Adaptation aux vents

L’orientation des ouvertures pratiquées dans la coque externe a été étudiée pour tirer parti des vents provenant de la mer, ou pour induire les courants de convection souhaités. Les débits d’air sont régulés par des ventelles vitrées. Dans des conditions de brise légère, ces dernières s’ouvrent pour favoriser la ventilation, et se ferment lorsque le vent monte, à commencer par celles qui sont situées plus bas. La solution a été conçue avec l’assistance de l’ordinateur, et testée en soufflerie grâce à des maquettes à l’échelle.

OUVERT

OUVERT

OUVERT

OUVERT

OUVERT FERMÉ

Air ambiant

OUVERT

OUVERT

Vent léger

OUVERT

OUVERT

FERMÉ OUVERT

FERMÉ

Vent modéré

FERMÉ

FERMÉ OUVERT

Réflexion des rayons solaires

Entrée éclairage constant

Figure130. Schémas

Page 78

OUVERT

Vent venant du sens opposé

Adaptation à l’orientation du soleil

L’architecte a décidé de briser les rayons du soleil avec sa toiture en pente et d’ouvrir au niveau des parois afin d’avoir un bon éclairage uniforme et constant à l’intérieur

OUVERT

OUVERT

Vent fort Cyclone Figure129. Principe de l’adaptation aux vents

•

FERMÉ OUVERT

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Adaptation au paysage naturel

L’architecte a ressorti les potentialités du site à travers deux concepts principaux. - Une transparence entre l’intérieur et l’extérieur afin de permettre aux usagers de contempler cette nature et d’en sentir la prédominance sur le site.

- Un parcours qui permet de découvrir les essences végétales ayant pour but d’initier le visiteur à la symbolique du végétal.

Figure131. Vue sur le parcours

Figure132. Schémas sur la continuité visuelle

A RETENIR Le projet s’adapte et exploite les potentialités du site. Cette adaptation se fait en cohérence avec l’idée de mettre en valeur la culture kanak avec la forme des cases qui crée une barrière pour le vent et le concept du parcours qui permet de contempler la beauté du paysage naturel tout en ressortant le lien fort que les kanak ont avec la nature en particulier certaines essences végétales.

Page 79

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

4. APPROCHE FONCTIONNELLE Le centre s’étend sur 8 hectares, il est composé de 10 « cases » d’environ 90 m2 chacune, réparties en 3 villages. Toutes les cases sont reliées par une allée courbe. Raccordées à cette allée et faisant front aux espaces verts et à la mer, se tiennent divers pavillons correspondant à des espace administratifs, services, et salles réservées aux activités proposées par le centre : expositions, concerts, conférences, ateliers pédagogiques, débats…

•

Le concept du parcours

Un des traits forts du projet est le parcours établi reliant les différentes entités du projet : le chemin kanak. Le visiteur parcours le centre comme s’il visitait les cases kanak dans la nature.

Ce parcours constitue aussi une manière de découvrir et contempler le paysage du site.

Ateliers

Figure133. Plan Parcours

•

Cases

Fonctions supplémentaires

Autres bâtiments

Schémas fonctionnel

Le centre culturel Tjibaou s’organise autour de trois villages qui constitue les sous ensemble du projet. Chaque village a plusieurs espaces et rempli des fonctions différentes.

VILLAGE 1

VILLAGE 2

VILLAGE 3

Figure134. Schémas de la répartition du projet en trois villages

Page 80

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Village 1

1

2

4

3 A

B C

1

La case Bwénaado

2

La case Jinu

3

La case kanak

4

La case Pérui (cafétariat)

A La case Bérétara B La case kavitara C La case Sisa (auditorium)

Figure135. Plan village 1

Le premier village est un lieu qui accueille le public en masse et regroupe les espaces qui font office d’exposition et de manifestation. La première et la seconde case situées à l’entrée servent d’espaces d’accueil et d’exposition permanente auquel sont exposé des objets précieux liés à la culture kanak. Les espaces en contre bas sont consacré à l’histoire de la communauté et de l’environnement naturel de l’ile. On y trouve aussi l’auditorium de 400 places qui sert d’espace de spectacle.

Figure137. Vue intérieure auditorium Figure136. Vue intérieure sur l’exposition

Page 81

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Village 2

2

1

3

1

La case Ngan Vhalik (Salle de lecture)

2

La case Mwa vee (Bibliothèque)

3

La case Umaté (Vidéothèque)

A La

salle Komwi (Exposition temporaire et administration)

A

Figure138. Plan village 2

Le second village comporte des espaces dédiés à la recherche et des bureaux pour les historiens. Il y a une grande salle d’exposition temporaire et des bureaux administratifs.

L’ensemble des 3 cases constitue la médiathèque avec une bibliothèque, la salle de lecture et la vidéothèque.

Figure139. Vue sur l’espace de lecture

Figure140. Vue sur les rangements de livres

Village 3

1 La case Melp : Hommage à Jean 1

2 La case Eman : Débat et rencontre 3

A

Figure141. Plan village 3

Page 82

Marie Tjibaou

2

3

La case Vinimol : Exposition sur centre

A

Administration

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Le dernier village regroupe les espaces de créations artistique et des espaces de débats et de rencontre. La première case est dédiée à l’hommage de Tjibaou la seconde au débat et rencontre et la troisième case accueille des cours de danse, de peinture et de sculpture. Sur le coté se trouve une école où les enfants sont initiés aux arts locaux.

Figure142. Vue sur l’axe du parcours

Figure143. Vue sur l’exposition

A RETENIR La culture est plus perceptible à travers les activités qui lui son propres tel que l’art, la musique, la danse. C’est ainsi que l’architecte a placé les ateliers et les expositions au niveau des grandes cases comme pour dire que ces les points forts de cette culture.

Le projet rend davantage hommage à la culture à travers la nomenclature des espaces qui est faite à partir de mots tirés de la langue du peuple kanak.

Page 83

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

5. MATÉRIAUX ET COULEURS L’enjeu du projet, entre tradition et modernité : Renzo Piano a voulu évoquer la capacité de construire des kanaks. il devait donc considérer les matériaux traditionnels tels que le bois et la pierre et avoir recours à la modernité avec des matériaux tels que le verre, l’aluminium, l’acier et des technologies légère très novatrices témoignant de l’évolution inévitable de cette culture.

L’iroko : un bois résistant, adaptable à diverses construction et nécessitant peu d’entretien. Cependant, il ne provient pas de la région.

Verre

Acier

Liège

Figure144. Arbre iroko Figure145. Les matériaux du projet

6. APPROCHE STRUCTURELLE

Dans sa pensée constructive, l’architecte recherche un type de construction qui rend hommage au travail ouvrier à travers la visibilité des armatures, des pièces d’assemblages et l’utilisation de matériaux bruts non revêtus.

Figure146. Structure de la toiture des cases

La structure est faite de bois d’iroko en lamellé collé avec un contreventement en acier inoxydable.

Page 84

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Double peau

Parois intérieure

+

=

Module répétitif en bois

Répétition des modules de façon circulaire et reliés par des tirants métalliques

Figure147.Éléments structurels du projet

A RETENIR Le structure faite avec ses modules répétitifs en bois ressort la technicité des kanak quant à la construction des toitures des cases. L’enveloppe en plus de son aspect structurel permet d’avoir une double paroi à partir du même module répétitifs.

Page 85

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

7. RÉINTERPRÉTATION SYMBOLIQUE

•

Des cases inachevée

L’architecte a ressorti un symbole de l’architecture kanak : la case. Ce choix représente la monumentalité de cette architecture. L’architecte dans sa réinterprétation a donné un aspect inachevé le but étant de rappeler que la culture kanak est toujours en devenir.

•

L’échelle du projet

Figure148. Une des cases du projet

On arrive à distinguer deux échelles dans le projet. D’une part des hauteurs à l’échelle humaine principalement au niveau des espaces de rencontre et des circulation, d’autre part on observe une échelle plus grande qui cherche à rejoindre les grands arbres et à donner du volume pour les espaces d’exposition.

Trois échelles de cases suivant la logique des kanak Grande case

Figure149. Schémas sur l’échelle

Moyenne case

Petite case

Page 86

Figure150. Organisation spatiale des village kanak

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

A RETENIR Au delà de la fonction et du site, le projet présente un fort caractère symbolique. Cette symbolique ne se limitant pas aux choix des cases, l’architecte donne sa propre interprétation de cette culture qui n’est pas la sienne : la culture kanak, cette grande culture qui continue à se construire.

•

SYNTHÈSE

Le centre culturel Jean-Marie Tjibaou est une institution qui de part son caractère met en valeur la culture kanak et participe à la pérennité de ses valeurs.

Centre culturel JeanMarie Tjibaou

Parcours de visite reproduisant le monde kanak à travers des expositions et des ateliers.

Exploitation des contraintes et potentialités du site avec une adaptation aux vents et transparence avec le paysage extérieur

Réinterprétation de symbole tirée de l’architecture et de la culture kanak.

Page 87

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 88

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 2 : La Bibliothèque d’Alexandrie La civilisation grecque et égyptienne, le passé glorieux de l’Egypte...

Page 89

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

PRÉSENTATION DU PROJET

Figure151. Photo de la bibliothèque d’Alexandrie

La Bibliothèque d’Alexandrie est un important centre culturel et bibliothèque, construit en commémoration de la plus grande bibliothèque de l’Antiquité.

•

Architecte : Snøhetta architecture Architecte local : Hamza Associates Client : Ministère de l’éducation, Egypte Situation : Alexandrie, Egypte Type : Bibliothèque Surface : 80 000 m² Date de réalisation: 1989 - 2001

Situation NORD

Figure152. Situation de la ville d’Alexandrie

Page 90

Figure153. Vue aérienne de la bibliothèque d’Alexandrie

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

L’ancienne bibliothèque d’Alexandrie

Construit entre 320 et 230 avant J.C, la Grande bibliothèque d'Alexandrie est l'une des plus célèbres bibliothèques royales de l'époque hellénistique1. Véritable conservatoire de l'hellénisme, la bibliothèque d'Alexandrie aurait attirée les plus grands intellectuels de l'époque, et comportée environ 400 000 rouleaux relatifs aux oeuvres littéraires et scientifiques grecques. Ce fut la première bibliothèque publique d’un gouvernement dans l’histoire.

Figure154. Restitution de l’ancienne bibliothèque tirée de The Memory of Mankind

C’est de cet édifice mythique et symbole de la connaissance qu’est venue l’idée de la construction de la nouvelle bibliothèque. En 1989, le gouvernement égyptien lance un concours international en collaboration avec l’Unesco pour le choix du meilleur concept. C’est finalement le projet du cabinet d’architecture norvégien Snohetta qui est sélectionné parmi plus de 500 projets présentés.

II.

APPROCHE CONCEPTUELLE 1. DÉMARCHE

La Bibliothèque d’Alexandrie est construite à proximité de l’emplacement de l’ancienne bibliothèque, dans le centre historique de la ville. La démarche de la conception est de faire renouer l’Egypte avec son passé glorieux : l’ensemble de la civilisation grecque ancienne et aussi de l'ancienne Egypte, créant un lien entre passé et avenir.

Passé ( Support )

+

Futur ( Vision )

Traduction de références

Egypte antique

Grèce antique

Nouvelle Egypte

AUTHENTICITÉ DU PROJET

2. CONCEPT PRINCIPAL : LE SOLEIL LEVANT La conception de la nouvelle bibliothèque est intemporelle. Sa vaste forme circulaire le long du port circulaire d’Alexandrie rappelle le caractère cyclique de la connaissance, fluide à travers le temps.

1. Période hellénistique : l’ensemble de la civilisation grecque ancienne, et entre autres, en histoire des religions, la religion grecque antique.

Page 91

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Son toit luisant et incliné à la forme d’un disque incomplet, de 160 mètres de diamètre, incliné vers la mer, rend hommage à Râ le dieu soleil « celui qui engendre la vie et offre à l’homme la connaissance » et s’affirme comme un nouveau symbole d’apprentissage et de culture.

Râ : Dieu soleil et créateur de l’univers

Symbole de renaissance et illumination comme haut lieu de savoir

Figure155. Le dieu Râ

Figure156. Photographie d’un levé de soleil

Figure157. Schémas illustrant le concept

3. APPROCHE URBAINE Les architectes en plus des différents concepts développés ont su créer une harmonie entre le projet et son site. Se situant dans une zone urbaine et en bordure de mer, la bibliothèque présente une architecture qui exploite les contraintes du site liées au climat, à l’orientation et au tissu urbain dans lequel il se trouve.

2. Adaptation aux vents

3. Adaptation à l’orientation soleil 4. Les percées visuelles

Bâtiments environnants 1. Intégration au site

Page 92

Projet

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Intégration au site

Le projet se situe a proximité de l’université, du centre de conférences d’Alexandrie et de la mer. C’est un emplacement pertinent du fait que sa fonction de bibliothèque profite au campus universitaire et la situation en bordure de mer est un rappel de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie.

Figure158. Schémas du projet dans le site

La forme du bâtiment s’intègre par opposition Une forme circulaire qui contraste avec les bâtiments voisins aux formes polygonales résultant du retrait par rapport aux voies.

Figure159. Schémas des retraits du projet

Page 93

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso La continuité entre l’université et la bibliothèque.

Cette continuité est assurée par une passerelle qui enjambe la voie qui sépare l’université de la bibliothèque.

Continuité entre la rue et le projet.

On remarque qu’il n’y a aucune barrière et l’esplanade est prolongée en dessus du bâtiment afin de rejoindre la rue.

Figure160. Schémas de la continuité à travers la passerelle

Figure161. Schémas de la continuité avec la rue

Le site présente un terrain plat. Cependant l’architecte a encastré le projet dans le sol afin que le bâtiment R+11 soit en harmonie avec les hauteurs des bâtiments environnants.

Terrassement

R+6 R+11 Niveau 0

Figure162.Schémas du bâtiment par rapport à la topographie

•

Figure163. Les hauteurs des bâtiments voisins

Les percées visuelles

Le projet tire profit de la mer, un composante symbolique qui agrémente le site. A partir de l’esplanade, on remarque une continuité visuelle avec la mer. L’édifice offre des percées vers l’esplanade et vers la mer.

Mer Vers la mer

Vers la mer

Esplanade Transparence

Page 94

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Adaptation aux vents Plan d’eau pour absorber l’évaporation saline

Vents dominants Nord - Ouest

Figure165.Rose des vents de la ville d’Alexandrie

•

Vents dominants Nord Ouest.

La forme inclinée du bâtiment permet de s’adapter aux vents

Figure166. Schémas montrant l’adaptation du bâtiment au vents

Adaptation à l’orientation du soleil

Le projet étant une bibliothèque, il est nécessaire de maîtriser l’ensoleillement direct du soleil et permettre un éclairage suffisant et constant. Dans ce sens, l’édifice est totalement opaque dans sa partie Sud et l’espace est éclairé par des ouvertures zénithales orientées vers le Nord.

A midi Soleil au Sud

Le matin Soleil rasant de l’Est

Le soir Soleil rasant de l’Ouest

Figure164. Schémas de la course du soleil

Nord Figure167. Protection des ouvertures et plaques solaires

Figure168. Salle de lecture bien éclairée

Page 95

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

4. APPROCHE FONCTIONNELLE La bibliothèque de 11 étages, avec une hauteur totale de 43 m, s’étend sur une surface de 80 000 m². Elle est l’une des plus grandes bibliothèques d’Afrique par sa superficie, pouvant contenir jusqu’à 4 millions de volumes de livres pouvant être étendu jusqu’à 8 millions en utilisant un stockage compact. En plus des installations de la bibliothèque, la bibliothèque contient également d’autres fonctions culturelles et éducatives, notamment un planétarium, plusieurs musées, une école d’informatique et des installations de conservation.

•

Les grandes composantes Planétarium

Esplanade

Bibliothèque

Passerelle

Figure169. Schémas des composantes du projet

Esplanade L’esplanade est un espace de transition entre la rue et l’intérieur du bâtiment. Il est aménagé avec des banquettes, de la végétation et d’une statue du buste d’Alexandre le Grand.

Figure170. Vue sur l’esplanade

Page 96

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Planétarium

Passerelle

Le planétarium se présente sous la forme d’une sphère semi enterrée dans l’esplanade.

La passerelle relie l’université d’Alexandrie au projet et traverse tous le projet en offrant une vue sur le projet

Figure171. Vue sur la sphère du planétarium

Figure172. Vue sur la passerelle

Bibliothèque Les différentes fonctions sont reparties sur sept niveaux, chacun étant dédié à différents groupes de disciplines dans lesquelles s'articule la conscience: philosophie, psychologie, religion, géographie et histoire au rez-de-chaussée, langage et rhétorique au second étage, art et architecture au troisième, nouveaux médias, journalisme, statistiques, économie, commerce et communications au quatrième, sciences sociales au cinquième, sciences naturelles et mathématiques au sixième, et enfin, au septième, les nouvelles technologies.

Et c'est justement dans ce dernier étage qu'est située l'immense salle de lecture, qui avec ses 3.500 places assises et 10.000 visiteurs par jour est la plus grande jamais réalisée.

Autres activités : Salles d’expositions, administration, annexes

Orga

nisati

Salle de lecture et rayon des ouvrages.

on en

gradi

ns

Figure173. Schémas des fonctions du bâtiment

Page 97

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Figure176. Vue intérieure à partir de l’entrée

Figure177. Vue sur les espaces de travail

Figure178. Vue sur l’exposition

Figure179. Espace de projection panoramique

Figure180. Exposition du musée du manuscrit

Figure181. Exposition du musée sadate

5. MATÉRIAUX ET COULEURS Les matériaux affichent la contemporeinté du projet avec le béton, le métal et le bois. On remarque un contraste d’opacité et de transparence. Le bâtiment affiche un ton neutre et froid à l’extérieur.

Verre Aluminium Béton Bois de chêne Figure174.Vue intérieure de la bibliothèque.

Page 98

Granit d’Assouan

Figure175.Vue extérieure de la bibliothèque.

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

6. APPROCHE STRUCTURELLE Le bâtiment a une structure en béton armé avec un toit de verre à la structure métallique.

Plancher en béton armé

Le couvercle est en verre avec une structure métallique

Voile en Béton armé

Figure182. Schémas du principe structurel du bâtiment

Minces colonnes en béton armé

7. RÉINTERPRÉTATION SYMBOLIQUE •

L’ancienne bibliothèque d’Alexandrie

La nouvelle conception tire de nombreuses références de l’oeuvre qu’elle est censé symboliser.

La cercle Dans l’absolu, le Cercle signifie unité, complétude, illumination, cycle de vie et de renaissance, roue de la vie. C’est un symbole pour illustrer l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie qui était un haut lieu de savoir et sagesse.

Les gravures La paroi est gravée des caractères de 120 alphabets différents. Il renforce cette symbolique du savoir du fait que la façade se présente comme une exposition des éléments qui permettent la transmission des connaissances à travers le monde.

L’élément eau « L’eau, c’est la vie ». Le bâtiment entouré d’eau montre que c’est un lieu de savoir « vivant », en perpétuelle évolution.

Figure184. Schémas de la forme circulaire du bâtiment

Figure183. Gravures de caractères sur la paroi

Page 99

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso L’orientation Le projet affiche une orientation vers l’île de Pharos. C’est l’île où fut édifié le phare d’Alexandrie, considéré dans l’Antiquité comme la septième des Sept Merveilles du monde. Le terme « phare » a pour origine Figure185. le Illustration du phare d’Alexandrie nom de l’île.

Projet L’île de Pharos

Figure186. Schémas de l’orientation vers l’île de Pharos

•

Les pyramides d’Égypte

Le projet fait un rappel de l’ancienne puissance de l’Egpyte à travers les pyramides qui sont les plus grands symboles de la civilisation égyptienne.

La forme pyramidale Le bâtiment en façade se présente plus ou moins sous la forme d’un triangle, forme symbolique des pyramides.

Figure187. Les pyramides de Gizeh, Egypte

Figure188. Façade Nord de la bibliothèque

Le bas relief, l’opacité, la massivité et la monumentalité L’expression architecturale de la bibliothèque fait aussi un rappel des pyramides avec des concepts forts tels que la massivité, l’opacité et le traitement en bas relief.

Figure189. Expression architecturale d’une pyramide

Page 100

Figure190. Vue sur la façade sud de la bibliothèque

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

SYNTHÈSE

La bibliothèque d’Alexandrie est projet qui se présente comme une liaison entre le passé et l’avenir de L’Égypte. Elle se base sur l’histoire afin d’en tirer des réferences qui transposer dans une architecture contemporaine.

Bibliothèque d’Alexandrie

Intégration urbaine du projet

Exploitation des potentialités du site

- Implantation formelle par opposition - Respect de l’alignement à travers l’aménagement extérieur - Continuité avec l’université d’Alexandrie

- Vue sur la mer - Orientation des ouvertures vers le Nord et opacité vers le Sud pour assurer le bon éclairage dans la salle de lecture

Symboles tirées de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie et de la civilisation égyptienne.

- Orinetation vers l’île de Pharos - Forme circulaire - Opacité - Massivité et monumentalité - Gravures et bas relief

Page 101

SYNTHÈSE DE LA PARTIE ANALYTIQUE Projets de références Le Centre culturel Jean-Marie Tjibaou Situation : Nouvelle calédonie, France Architecte : Renzo Piano

Démarche Lié à un contexte historique sensible, le projet vient comme un symbole de l’authenticité de la culture kanak.

Il est une traduction de références tirées de l’architecture traditionnelle kanak

Organisation fonctionnelle

Concepts Environnementaux/ Urbains - Adaptation à la topographie et aux vents - Parcours extérieur montrant le rapport des kanaks avec la nature - Continuité visuelle entre l’espace l’intérieur et l’extérieur à travers le concept de transparence

- Répartition du projet en 3 villages - Liaison linéaire entre les différents composantes du projet qui sont l’auditorium, les espaces d’exposition, les ateliers et l’administration

VILLAGE 1

La bibliothèque d’Alexandrie Situation : Alexandrie, Egypte Architecte : Snøhetta architecture

Renaissance de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie, le projet est un rappel de l’architecture des civilisations passées de l’Egypte : La civilisation grecque et égyptienne

Concepts retenus

- Continuité avec la rue et l’université d’Alexandrie - Implantation formelle par opposition - Respect des retraits par l’aménagement extérieur

- la continuité - l’implantation formelle par opposition - Aménagement extérieurs - Adaptation aux conditions climatiques

Concepts symboliques

VILLAGE 2

- Aspect inachevé des cases du projet - Echelle monumentale signe de grandeur de la culture kanak Utilisation de matériaux modernes et d’une structure qui rappellent l’architecture kanak

VILLAGE 3

- Composantes du projet : esplanade, planétarium et bibliothèque - Organisation en gradin de la bibliothèque

- Le parcours - Architecture éclatée - Elements du programme fonctionnel

- Forme circulaire - L’élément eau - Aspect pyramidale en rappel des pyramides égyptienne - Opacité - Massivité et monumentalité - Bas relief

- Monumentalité - Massivité - Opacité - Bas relief - Utilisation de matériaux locaux et modernes.

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

PARTIE C : APPROCHE CONCEPTUELLE Chapitre 1 : Le Burkina Faso Chapitre 2 : Le Site Chapitre 3 : Le Projet

Page 103

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 104

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 1 : LE BURKINA FASO Connaître les différents contextes du pays, une base utile...

Page 105

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE 1. DÉMOGRAPHIE

Le Burkina Faso a une population de plus de 20 millions d’habitants repartie sur ces 13 régions avec un taux d’urbanisation estimé à 28,7% en 2017. Cette population à majorité jeune est en constante évolution. En effet, 48% de la population a moins de 15 ans.

Le Burkina Faso est un pays en voie de développement avec une économie principalement basée sur le primaire avec l’agriculture et l’élevage occupant près de 80% de la population active.

Figure193. Carte des régions

2. CLIMAT ET VÉGÉTATION On distingue 3 zones climatiques caractérisée par 3 types de végétation: - Au Nord le climat sahélien avec la steppe - Au Centre le climat soudano sahélien avec la savane arbustive - Au Sud un climat soudanien avec la savane arboré et les forets.

Il y a deux saisons : la saison des pluies de Juin à Septembre et la saison sèche caractérisée par l’harmattan.

Figure191. Carte climatique

3. RELIEF Deux grands types de paysages existent au Burkina : - La pénéplaine. Elle forme un relief très légèrement vallonné par endroit avec quelques collines.

- La partie sud-ouest du pays forme un massif gréseux. Le point culminant du pays s’y trouve : le Tenakourou (749 m). Le massif est limité par des falaises très escarpées atteignant 150 m de haut.

Page 106

Figure192. Carte topographique

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

4. FAUNE ET FLORE La faune du Burkina est riche de plus de 128 espèces animales dont les plus emblématiques sont le lion, le léopard, l’éléphant, le buffle. Du côté des oiseaux, on peut citer les perroquets, les francolins, les tourterelles, les calaos, les oies et les roussettes.

Figure194. Éléphants dans le Parc national du W

Le pays possède diverses espèces botaniques tels que le jujubier, le baobab, le karité ou «arbre à beurre», le néré, le gommier, le tamarinier ainsi que divers arbres fruitiers comme le manguier.

Le pays à 3 parcs nationaux, 4 réserves totales de faune et plus d’une soixantaine de forêts classées.

Figure197. Arbre de karité

II.

CONTEXTE HISTORIQUE 1. PÉRIODE PRE-COLONIALE

Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies : - Le Gurma, pays des Gurmantchés et des Bembas ; - Le Mossi, pays des Mossis ; - Le Gwiriko, pays des Bobo-Dioulas ; - Le Liptako, pays des Peuls, des Haoussas et des Bellas.

Figure195. Dessin de Boukary Koutou, ancien chef mossi et de ses compagnons

2. PÉRIODE COLONIALE En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l’actuel Burkina Faso est conquise.

Ses territoires sont intégrés à l’Afrique-Occidentale française.

Le 11 décembre 1958, elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l’indépendance le 5 août 1960. C’est en 1984 que la Haute Volta devient Burkina Faso.

Figure196. Drapeau de la Haute-Volta, actuel Burkina Faso

Page 107

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

3. DE L’INDÉPENDANCE JUS QU’A NOS JOURS Depuis les indépendances, le Burkina Faso connait une stabilité apparente. Cependant, le pays a connu plusieurs troubles politiques tels que des coups d’état, des soulèvement populaires et une révolution. C’est en 1984 que Thomas Sankara, le leader de la révolution à donner le nom Burkina Faso au pays.

Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres ».

III.

TENDANCES DE L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE

L’architecture au Burkina Faso a connu une évolution avec des styles qui s’inspirent de l’architecture traditionnelle.

1. L’ARCHITECTURE NEO SOUDANAISE L’architecture néo-soudanaise est un mouvement architectural ouest-africain né de la rencontre de l’architecture traditionnelle en terre crue, dite architecture soudanaise, et de l’architecture coloniale. Depuis quelques années, un renouveau de l’architecture néo-soudanaise a lieu.

Figure199. Mosquée de Dioulassoba

Figure200. Immeuble de la BCEAO à Bamako

On ressort des concepts tiré de l’architecture traditionnelle tels que l’opacité, la monumentalité.

On note aussi une reproduction du langage architecturale avec les pilastres et la couleur.

2. L’ARCHITECTURE NEO TRADITIONNELLE

L’architecture reprend des motifs et un langage tirés de la culture. On remarque l’utilisation de la forme de la calebasse et la suggestion d’un masque.

Figure201. Musée nationale Ouagadougoudou

Page 108

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

3. AUTRES EXEMPLES On observes une multitudes d’expressions architecturales dans les villes du pays.

Figure202. Bâtiment administratif

On remarque l’opacité du bâtiment avec la reprise de motifs et la conservation d’une couleur.

Figure204. Immeuble allianz

L’architecture utilise des motifs, les arcs ainsi que la couleur. Le bâtiment exprime une certaine transparence qui vient s’opposer à l’opacité de l’architecture traditionnelle

Figure203. Bâtiment du trésor public

De l’architecture traditionnelle on ne retient que la couleur sur quelques parties du projet.

4. UN RETOUR A L’ARCHITECTURE DE TERRE « Les grandes traditions architecturales africaines ne sont pas valorisées et enseignées » Francis KERE C’est un mouvement qui se base sur la volonté de remettre à jour l’art de bâtir traditionnel avec une architecture contemporaine de terre. En prenant compte des dynamiques sociales et environnementales actuelles, les architectes tentent de produire une architecture locale qui se veut durable.

Figure205. Ecole primaire de Gando

Page 109

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 110

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 2 : LE SITE Des contraintes, des potentialités : un site...

Page 111

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

La ville de Ouagadougou

Le site du projet se trouve à Ouagadougou est la capitale du Burkina Faso. Avec une population de près de 3 millions d’habitants, elle est la ville la plus peuplée et présente une diversité d’ethnies.

Ouagadougou est une ville qui reçoit des évènements culturelles de niveau national et international. Elle est notamment dite capitale du cinéma africain grâce au FESPACO qui est le plus grand festival de cinéma africain. On note en plus le SIAO, qui est un salon international d’artisanat, rassemblant des milliers d’exposants venu des divers pays d’Afrique. En somme, Ouagadougou est une vitrine de la culture burkinabè et en générale de la culture africaine.

Figure206. Carte de situation dans la ville

Niveau 3 Niveau 2 (voie structurante) Niveau 3 (Route nationale)

Page 112

Coeur de la ville Hypercentre

Situation du terrain

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso Le terrain se trouve à la limite de l’hypercentre de la ville de Ouagadougou, dans une zone entre deux voies structurantes. Il est sur l’axe des grands équipements culturels et éducatif de la ville. Situé à quelques minutes, il est à proximité du centre politico-administratif, de campus universitaire de la ville et de grands quartiers résidentielles

•

Surface et Dimensions

Page 113

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Données climatiques

Figure207. Digramme des pluies et températures

Figure208. Roses des vents

Figure209. Carte ensoleillement et vents

Page 114

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

4

Voiries et accès

5

2

Accès principal 1

A c c è s secondaires

3

Figure210. Carte 1 Axe principal : Boulevard Charles de Gaule Voie structurante de la ville avec un flux important d’usagers. Composée d’une voie et de contre-voies de part et d’autre.

Axe fréquenté par les transports et faisant partie du réseau spécial de Bus pour la desserte de l’université.

Figure211. Coupe sur le boulevard Charles de Gaule 2

Axe de 3e niveau de la ville

3

Voies intérieures des quartiers Non bitumées et absence de trottoir.

4

Voies intérieures universitaire

5

Bas fond

du

campus

Figure212. Coupe sur les voies intérieures

Page 115

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Fonctions et typologie

Figure213. Carte

Page 116

Quartier résidentiel

Équipement sportif

Équipement universitaire

Terrain

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Figure214. Carte

Le terrain de l’université est divisé en îlots.

Nous remarquons deux types d’implantation : - Les bâtiments s’organisent autour d’un espace central (particulièrement pour les UFR) - Les bâtiments isolés (particulièrement pour les amphithéâtres) Les hauteurs sont entre RDC et R+2

Nous remarquons un habitat isolé (hauteur des construction Rdc ou R+1) Chaque parcelle délimitée par un mur et le bâti observe un retrait par rapport aux limites.

Page 117

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Perspectives 6 4

3

5

2

1 Figure215. Carte de repérage

1

2 Figure216. Photo du site

3

4 Figure218. Photo du site

Figure219. Photo du site

6

5 Figure220. Photo du site

Page 118

Figure217. Photo du site

Figure221. Photo du site

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Perspectives

8

9

7

10

11 12

Figure222. Carte de repérage

7

8 Figure223. Photo du site

Figure226. Photo du site

10

9 Figure224. Photo du site

11 Figure225. Photo du site

Figure227. Photo du site

12 Figure228. Photo du site

Page 119

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 120

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Chapitre 3 : LE PROJET L’aboutissement d’une réflexion à travers une conception...

Page 121

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

DÉMARCHE

Le projet vient comme une réponse architecturale au travail effectué précédemment. La démarche se base sur trois aspects essentielles.

Espaces de diffusion de la culture

Transposition de références

Potentialités du site

Le centre culturel présente des objectifs qui définirons : - Les fonctions - L’organisation spatiale

Le projet se basera sur des références tirées : - Concepts tirés de la culture du Burkina Faso - Concepts tirés de l’architecture traditionnelle - Concepts retenus des projets analysés

Le projet s’intégrera dans le site en fonction de : - L’orientation nécessaire aux espaces - Des composantes environnantes du terrain - De l’aménagement extérieur

+

+

AUTHENTICITÉ DU PROJET

Page 122

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

I.

PARTI FONCTIONNEL 1. Programme fonctionnel

Le programme fonctionnel est tiré des objectifs des centres culturels - Valorisation du patrimoine culturel : A travers la salle de spectacle pour la présentation des arts vivants, les espaces d’exposition et la médiathèque/bibliothèque.

- La pratique de la culture : A travers les ateliers. Ces ateliers doivent être un tremplin des manifestations qui font la particularité de l’Afrique : L’art, la danse, la musique, le théâtre.

- Mettre en place une pédagogie : A travers un centre de conférences et des salles de séminaires - Rassembler la communauté : A travers des espaces de rencontre, d’échange et de détente.

En plus de ces composantes s’ajoutent l’unité de gestion, les annexes et les locaux techniques.

ACCUEIL Désignation Hall Sas Accueil+Réception Information Salon VIP Toilettes Total

S. Unitaire 300 30 50 10 40 40

Quantité 1 1 1 1 1 2

S. Totale 300 m² 30 m² 50 m² 10 m² 40 m² 80 m² 510 m²

Quantité 1 2 1 1 1

S. Totale 700 m² 50 m² 30 m² 20 m² 15 m² 815 m²

AUDITORIUM Désignation Salle de Spectacle Loges Salon Dépôt Régie Total

S. Unitaire 700 25 30 20 15

Page 123

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

MÉDIATHÈQUE+BIBLIOTHÈQUE Désignation Salle de lecture Salle multimédia Rayons Stockage Espace enfant Bureaux Toilettes Total

S. Unitaire 600 300 270 50 200 15 25

Quantité 1 1 1 1 1 2 2

S. Totale 600 m² 300 m² 270 m² 50 m² 200 m² 30 m² 50 m² 1500 m²

Quantité 2 1

S. Totale 80 m² 120 m² 200 m²

FORMATION Désignation Salles Salle polyvalente Total

S. Unitaire 40 120

GESTION ET ADMINISTRATION Désignation Réception et secrétariat Bureau directeur Salle de réunion Service culturel Bureau comptable Service animation Sanitaire H/F Total

S. Unitaire 35 40 100 55 40 40 45

Quantité 1 1 1 1 1 1 1

S. Totale 35 m² 40 m² 100 m² 55 m² 40 m² 40 m² 45 m² 355 m²

RESTAURANT - CAFETTE Désignation Espace de consommation Cuisine Dépôt Total

Page 124

S. Unitaire 220 30 20

Quantité 1 1 1

S. Totale 220 m² 30 m² 20 m² 270 m²

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

EXPOSITION Désignation Exposition principale Salle d’exposition spéciale Exposition temporaire Boutique Sas+Accueil Stockage Total

S. Unitaire 350 50 100 50 50 50

Quantité 1 3 1 1 1 2

S. Totale 350 m² 150 m² 100 m² 50 m² 50 m² 100 m² 800 m²

Quantité 6 6 6 1 2 1

S. Totale 360 m² 240 m² 72 m² 100 m² 60 m² 40 m²

ATELIERS Désignation Atelier 1 Atelier 2 Bureaux Hall Toilettes Stockage

S. Unitaire 60 40 12 100 30 40

Total

872 m²

ANNEXES Désignation Entretien Nettoyage Electricité Climatisation Locaux techniques Total

S. Unitaire 20 20 30

Quantité 1 1 2

Surface utile des espaces : Surface circulations horizontales et verticales (40%) : Total surface bâtie :

S. Totale 20 m² 20 m² 60 m² 100 m² 5422 m² 6800 m²

AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS Désignation Esplanade

S. Unitaire --

Quantité 1

S. Totale -- m²

Jardins Spectacle extérieur Parking Total

--

1 1 1

-- m²

--

-- m² -- m²

Page 125

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

2. Organigramme fonctionnel Des deux typologies des centres culturels, nous retenons la typologie éclatée étant donné que nous disposons d’un vaste terrain.

L’organisation spatiale s’appuie sur deux concepts majeurs tirées des architectures traditionnelles : - La centralité : L’organisation des différentes composantes autour d’un espace central qui est la cour intérieure et qui constitue un lieu de rassemblement en commun pour toutes les activités.

- Le parcours : La liaison des différentes composantes à travers un parcours animé.

A cela s’ajoute la nécessité d’avoir une esplanade qui constitue la transition entre l’espace public et le bâti.

Ateliers Théâtre extérieur Exposition

Cour centrale

Café Restau

Parking Personnel Médiathèque Accueil

Accès privé

Esplanade

Nord ACCES PRINCIPAL

Page 126

Auditorium

Parking Public

Accès parking

II.

PARTI ARCHITECTURAL ET CONCEPTS

•

Concept principal : La Centralité

•

Parti urbain

Le village dans la nature

La centralité est un concept essentiel des architectures traditionnelles analysées.

Elle se trouve à deux échelles. A l’echelle du village : les concessions autour d’un espace central et à l’echelle de la concession : les cases autour de la cour.

Les différentes entités s’organisent autour d’une cour centrale avec l’élément fort qui est le cercle.

Il rassemble met tout le monde et crée une égalité. Cela illustre le paysage culture varié du Burkina Faso qui s’harmonise pour créer la culture burkinabé.

•

Organisation spatiale

A partir de cette centralité, nous ressortons des sous concepts dans l’organisation spatiale.

La stylisation de l’arbre L’arbre est une composante forte du village et la concession.

Nous le ressortirons d’une manière stylisée : il n’est pas reproduit mais l’on exprime l’esprit et la symbolique de l’arbre.

Arbre : Centralité, Lieu de rassemblement, Ombrage...

Les cours privées donnant sur la cour centrale Ils ressortent à travers des sous espaces aménagés qui ont caractère privés (propre à chaque unités) qui donnent sur la cour.

L’utilisation de différentes échelles

•

ESQUISSES

Evolution

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Expression architecturale

Utilisation de motifs

La sculpture dans la masse

Les masses sont sculptées

Bas relief et perforations Les couleurs Les couleurs utilisées sont reprensentatives de l’architecture traditionnelle. Elles ont une valeur symbolique chez la plupart des ethnies du Burkina Faso

Blanc

Rouge

Noir

Couleur terre

Vert

Les matériaux Utilisation de matériaux traduisant la contemporaineité : le béton, le verre et le métal Utilisation de matériaux locaux : L’argile, la paille

Page 129

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

CONCLUSION La culture est une composante essentielle des sociétés africaines. Elle témoigne du riche patrimoine culturel qui fait la grandeur du continent africain. Art, langage et architecture en sont les principales manifestations. Malheureusement, nous remarquons dans les pays africains tel que le Burkina Faso, une certaine négligence des peuples vis à vis de leurs propres valeurs culturelles et une certaine passivité des dirigeants face à cette perte d’identité culturelle.

Face à cette situation, l’architecte a son rôle à jouer. Reconnu comme un homme de culture, il doit se rendre acteur de la diffusion de la culture afin d’assurer sa sauvegarde et sa mise en valeur. C’est dans cette lancée qu’intervient notre projet de centre culturel au Burkina Faso : cet espace porteur de culture. Notre démarche, en plus du caractère fonctionnel, s’est appuyée sur une traduction contemporaine de références tirées de l’architecture traditionnelle burkinabé. L’édifice de part son organisation spatiale et son expression architecturale se présente comme une vitrine de la culture du Burkina Faso et une mise à jour de l’image architecturale traditionnelle de ce pays.

L’élaboration de ce rapport nous a permis d’approfondir nos connaissances sur les valeurs de l’Afrique, en particulier de notre pays et d’appréhender la démarche conceptuelle à suivre pour ressortir des références symboliques dans une architecture.

Nous pensons que ce mémoire pourra contribuer à la recherche d’une identité architecturale en Afrique et constituera un plus dans le mouvement de prise de conscience de la jeunesse africaine sur la richesse de ce continent si merveilleux : L’AFRIQUE.

Page 130

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

LE RENDU

Page 131

PLAN DE MASSE

PLAN RDC

PLAN 1ER ETAGE

FACADE NORD

FACADE OUEST

COUPE 1

COUPE 2

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 137

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

BIBLIOGRAPHIE •

Ouvrages

- Introduction à la culture africaine, Alpha Sow, Union générale d’édition, Paris, 1977.

- Interprétation et culture, Clifford GREETZ, Edition des archives contemporaines, Paris, 2010.

- La tradition et son questionnement, Lomomba Emongo, Institut interculturel de Montréal, 1997

•

Articles et revues

- L’architecture comme expérience sensorielle, culturelle et sociale, Catherine Grout, Open edition journal, 2015 - ARCHITECTURE ET CULTURES CONSTRUCTIVES DU BURKINA FASO, Basile Kéré, CRATerre-EAG, France, 1995 - Le Na-yiri de Kokologho, DIRECTION DU PATRIMOINE CULTUREL DU BURKINA FASO, CRATERRE-ENSAG, 2005 - ARTS DE HAUTE VOLTA, Chantal DANDRIEU et Fabrizio GIOVAGNONI, 2017 - S’inspirer de l’architezcture vernaculaire pour construire aujord’hui, Nuria SANCHEZ MUNOZ, CRAterre - Qu’est-ce qu’un centre culturel?, Mode d’emploi des centres culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles

•

Mémoires et thèses

- Centre de mise ne valeur de la culture pygmée en republique centrafricaine, Nganyade Zowe Vahid, UIK, Session Juin 2016 - Maison des arts Bantous à Pointe Noire, Nsatou Boungou Vivien Yves, UIK, Session Octobre 2017 - L’architecture vernaculaire et la modernité architecturale : la relation au paysage, Bizet Marine, ENSA Paris Val de Seine, Session Fevrier 2013 - Interprétation de l’architecture vernaculaire par les architectes, Pierrick TRAUCHESSEC, Session Juin 2017

•

Documentaires

- Intégrale Africanités / Les designers d’Afrique, TV5 Monde - Africa Architecture Awards 2017, uMkhumbane Museum, choromanski architects

Page 138

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

•

Sites web

- archdaily.com - http://www.adck.nc/ - https://www.bibalex.org/fr/Default -http://dspace.univ-tlemcen.dz/bitstream/112/5021/2/02APPROCHE%20THEMATIQUE.pdf - https://www.larousse.fr - https://fr.unesco.org - https://www.lafricainedarchitecture.com/ - https://fr.wikiarquitectura.com/ - http://www.burkinatourism.com/ - https://snohetta.com/

Page 139

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION .................................................................................................................... 8 PROBLEMATIQUE ................................................................................................................. 9 APPROCHE METHODOLOGIQUE ....................................................................................... 10 PARTIE A : APPROCHE THEORIQUE ................................................................................. 11 Chapitre 1 : GENERALITES ................................................................................................. 13 I. LA CULTURE ..........................................................................................................14 1. L’ART ................................................................................................................... 14 2. LE LANGAGE ...................................................................................................... 15 3. L’ARCHITECTURE ...............................................................................................15 II. LE PATRIMOINE CULTUREL ................................................................................ 16 III. LA CULTURE, UNE EVOLUTION ........................................................................ 16 IV. LA TRADITION .......................................................................................................17 V. LA CONTEMPORANEITE ..................................................................................... 18 SYNTHESE ............................................................................................................... 19 Chapitre 2 : LA CULTURE AFRICAINE SUBSAHARIENNE :CAS DU BURKINA FASO .......21 I. PRESENTATION GENERALE ............................................................................... 22 1. L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE .......................................................................... 22 2. LE BURKINA FASO .............................................................................................23 II. LA CULTURE SUBSAHARIENNE BURKINABE ................................................... 24 1. L’ART .................................................................................................................. 25 2. LE LANGAGE ......................................................................................................28 3. L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE .............................................................. 30 4. LA PERTE D’IDENTITE CULTURELLE AU BURKINA FASO ............................. 47 5. L’IMPORTANCE DE LA CULTURE ...................................................................... 48 SYNTHESE ............................................................................................................... 50 Chapitre 3 : LE CENTRE CULTUREL ................................................................................... 51 I. LE CENTRE CULTUREL ........................................................................................ 52 1. DEFINITION ........................................................................................................ 52 2. POURQUOI UN CENTRE CULTUREL................................................................. 52 II. LA DIFFUSION DE LA CULTURE ...........................................................................52 III. LES ESPACES DE DIFFUSION DE LA CULTURE .............................................. 53 1. LES SALLES DE SPECTACLE ........................................................................... 53 2. LES ESPACES D’EXPOSITION ...........................................................................54 3. LES ATELIERS .................................................................................................... 55 4. LES ESPACES DE LECTURE ............................................................................. 56 5. HISTORIQUE DES CENTRES CULTURELS ......................................................57 6. LES ESPACES DE DIFFUSION DE LA CULTURE ET LA TECHNOLOGIE ....... 60 7. TYPOLOGIE DES CENTRES CULTURELS ....................................................... 61

Page 140

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso IV. OBJECTIFS DES CENTRES CULTURELS .......................................................... 63 Chaptire 3 : REINTERPRETER L’ARCHITECTURE ............................................................. 65 I. DÉFINITIONS GENERALES .................................................................................. 66 1. L’ARCHITECTURE TRADITIONNELLE .............................................................. 66 2. L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE ............................................................. 66 II. ARCHITECTURE CONTEMPORAINE EN AFRIQUE ............................................ 67 1. LA REINTERPRETATION ................................................................................... 67 2. NOTRE POINT DE VUE ...................................................................................... 69 SYNTHESE ................................................................................................................ 70 PARTIE B : APPROCHE ANALYTIQUE ............................................................................... 71 Chapitre 1 : CENTRE CULTUREL JEAN-MARIE TJIBAOU .................................................. 73 I. PRESENTATION DU PROJET................................................................................ 74 II. APPROCHE CONCEPTUEL ................................................................................ 75 1. SA DEMARCHE ................................................................................................. 75 2. LE CONCEPT PRINCIPAL .................................................................................. 76 3. APPROCHE ENVIRONNEMENTALE ................................................................. 77 4. APPROCHE FONCTIONNELLE .......................................................................... 80 5. MATERIAUX ET COULEURS ............................................................................. 84 ..................................................................................................................

6. APPROCHE STRUCTURELLE 84 7. REINTERPRETATION SYMBOLIQUE ................................................................ 86 SYNTHESE ............................................................................................................... 87 Chapitre 2 : LA BIBLIOTHEQUE D’ALEXANDRIE ................................................................ 89 I. PRESENTATION DU PROJET ................................................................................ 90 II. APPROCHE CONCEPTUEL .................................................................................. 91 1. SA DEMARCHE .................................................................................................. 91 2. LE CONCEPT PRINCIPAL .................................................................................. 91 3. APPROCHE URBAINE ...................................................................................... 92 4. APPROCHE FONCTIONNELLE ........................................................................ 96 5. MATERIAUX ET COULEURS ............................................................................... 95 6. APPROCHE STRUCTURELLE .......................................................................... 99 7. REINTERPRETATION SYMBOLIQUE ............................................................... 99 SYNTHESE ...............................................................................................................101 SYNTHESE DE L’ANALYSE .................................................................................... 102 PARTIE C : APPROCHE CONCEPTUELLE ........................................................................103 Chapitre 1 : LE BURKINA FASO .......................................................................................... 105 I. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE ............................................................................. 106 1. DEMOGRAPHIE ..................................................................................................106 2. CLIMAT ET VEGETATION .................................................................................. 106 3. RELIEF ............................................................................................................... 106 4. FAUNE ET FLORE ............................................................................................. 107

Page 141

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

II. CONTEXTE HISTORIQUE ..................................................................................107 1. PERIODE PRE-COLONIALE ..............................................................................107 2. PERIODE COLONIALE .....................................................................................107 3. DE L’INDEPENDANCE JUSQU’A NOS JOURS ...............................................108 III. TENDANCES DE L’ARCHITECTURE CONTEMPORAINE ...............................108 1. L’ARCHITECTURE NEO SOUDANAISE ...........................................................108 2. L’ARCHITECTURE NEO TRADITIONNELLE ....................................................108 3. AUTRES EXEMPLES ........................................................................................109 4. RETOUR A L’ARCHITECTURE DE TERRE ................................. ......................109 Chapitre 2 : LE SITE ........................................................................................................... 111 I. LA VILLE DE OUAGADOUGOU ............................................................................ 112 II. LES ANALYSES DE SITE .....................................................................................114 Chapitre 3 : LE PROJET ......................................................................................................121 I. PARTI FONCTIONNEL .........................................................................................123 1. PROGRAMME FONCTIONNEL ........................................................................123 2. ORGANIGRAMME FONCTIONNEL ..................................................................126 II. PARTI ARCHITECTURAL ET CONCEPTS .........................................................127 III. ESQUISSES ........................................................................................................128 CONCLUSION ....................................................................................................................130 RENDU ................................................................................................................................131 BIBLIOGRAPHIE ...............................................................................................................138 TABLE DES MATIERES ......................................................................................................142

Page 142

Une architecture porteuse de culture au Burkina Faso

Page 143