AVIS D’EXPERT

Réunir deux étages d’un appartement, construire une mezzanine, rationaliser le plan d’une maison ou la surélever : tous ces chemins passent par l’escalier. En métal ou en bois, ultramoderne ou à l’ancienne, voici comment le transformer en un bel élément d’architecture.

Esprit d’escalier

LA BIO DE L’EXPERT

Camille Hermand est architecte diplômée de l’École spéciale d’architecture. Circulation de la lumière, isolation phonique, économies d’énergie, optimisation de l’espace… Son agence livre projets et accompagnements personnalisés, pour que ses clients puissent tirer le meilleur parti de leur espace. camillearchitectures.com

© HERVÉ GOLUZA

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Nous décloisonnons volontiers les escaliers fermés pour favoriser une meilleure circulation de la lumière. L’emploi du béton relève d’un choix judicieux pour un bon résultat phonique, mais son poids ne le rend pas possible partout. Il apporte aussi de la modernité, même sur une base ancienne, comme dans cette maison, pour relier le rez-de-chaussée au premier étage (photo 1). Pour structurer le volume d’un atelier d’artiste, nous avons choisi de faire construire une mezzanine en métal noir, avec un escalier logiquement assorti (photo 2).

© AGATHE.TISSIER

Élément central de l’articulation d’une habitation, l’escalier est aussi un exercice technique à ne pas négliger. Il ne faut pas hésiter à le changer, car il peut bloquer la fluidité d’un espace de vie. Son encombrement et son orientation sont calculés au plus juste pour qu’il reste confortable et « tombe » bien dans l’espace imparti. Bien placé, il distribue harmonieusement les pièces sans perte de place. Ainsi, dans une maison de Montmartre, à Paris, la trémie de l’escalier était située sur le côté de la maison, obligeant à utiliser un couloir pour desservir les chambres. Une fois placé au centre de la maison, l’escalier est devenu un élément décoratif du salon (photo 3). À l’étage, toutes les pièces s’articulent avec logique autour du nouveau palier, gagnant de l’espace sur les chambres (photo 4). Réalisé sur mesure, à l’ancienne, avec des marches en bois, un garde-corps en ferronnerie et une rampe débillardée (taillée en diagonale pour former la courbe désirée), on le croirait installé là depuis l’origine… Techniquement, il est presque toujours possible de percer une nouvelle trémie, avec l’aide d’un ingénieur et d’un architecte, et l’autorisation de la copropriété dans le cas des appartements.

Les escaliers en métal noir sont un geste architectural fort. On peut leur donner un aspect ancien façon atelier ou industriel. Dans une maison de Suresnes (photo 5), l’escalier existant faisait le lien entre la partie ancienne et l’extension moderne : il a donné le ton, en noir et blanc, de toute la décoration de la maison. Tout comme dans cet autre projet, à Montmorency (photo 6).

© HERVÉ GOLUZA

Les escaliers anciens font partie des éléments coups de cœur lors de l’achat d’une maison. Pour ce projet niché au dernier étage, le bel escalier de l’immeuble a été annexé à l’appartement.