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MAISON SAINE

Signé Maison&Travaux et Top Santé, le podcast Ma Maison Saine vous propose des astuces pour avoir un intérieur dans lequel il fait bon vivre ! Podcast à retrouver sur maison-travaux.fr et sur les plateformes d’écoute Spotify, iTunes… et Akouo. audio.

Le pouvoir dépolluant des plantes d’intérieur est-il réel ?

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Contre la pollution de l’air intérieur, nous avons tendance à miser sur des plantes à l’action dépolluante. Mais leur pouvoir est-il réel ? Certaines plantes ont-elles un effet néfaste sur notre santé ? Éléments de réponse avec Philippe Perrin, éco-infirmier, et directeur de l’Institut de formation en santé environnementale (Ifsen).

Les plantes d’intérieur aux vertus dépolluantes, cela marche-il vraiment ?

Non ! Il y a une dizaine d’années, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (Oqai) a mené une étude sur le sujet et a constaté que le niveau de dépollution des plantes intérieur était très faible. Il ne faut donc pas miser sur les plantes intérieures pour améliorer la qualité de l’air chez soi. Les surfaces foliaires peuvent jouer un rôle, mais celui-ci est très faible.

Faut-il les bannir dans l’habitat ?

Non, certainement pas, car la vue des plantes joue toutefois un rôle psychologique dans un appartement.

D’où vient cette croyance ?

Cette croyance est née dans les années 1970, quand la Nasa a mandaté le scientifique Bill Wolverton pour résoudre le problème de l’aération des capsules spatiales ; elle avait découvert les propriétés de « nettoyage » des plantes. Le principal mécanisme de dépollution était de faire passer les polluants de l’air au niveau des racines, donc du pot. Il fallait forcer l’air ambiant à traverser le pot pour avoir une efficacité dépolluante. Concrètement, à moins de placer un aspirateur sous la plante, la dépollution est inefficace.

Dormir dans une chambre où l’on a installé des plantes, est-ce dangereux ?

En journée, une plante absorbe du gaz carbonique, elle fixe le carbone et rejette de l’oxygène. Elle joue alors un rôle complémentaire à notre respiration et participe à l’émission d’oxygène dans l’air, ce qui est une très bonne chose. En revanche, quand arrive la nuit, la plante n’a plus qu’un pouvoir de respiration : elle pompe de l’oxygène et relâche du gaz carbonique. Pour autant, cela ne constitue pas un risque de manquer d’oxygène, car une plante consomme 50 fois moins d’oxygène qu’un individu, alors pas de panique ! La vue des plantes d’intérieur joue un rôle psychologique important.

Les plantes d’intérieur peuvent-elles être une source de pollution de l’air intérieur ?

Oui, notamment à cause du développement de moisissures, les aspergillus, sur la terre des pots. Quand ces moisissures se fragmentent en morceaux, elles émettent des composés organiques volatils (COV) et participent à la pollution de l’air. De plus, on peut aussi respirer des spores (des graines), ces moisissures qui, chez les personnes fragilisées sur un plan respiratoire, peuvent provoquer des maladies extrêmement graves, voire mortelles. Il faut donc veiller à l’entretien des plantes d’intérieur pour éviter le développement des moisissures.

Comment faut-il nettoyer les plantes ?

L’usage de produits sous forme de spray est clairement à éviter dans l’habitat, car ce sont des sources d’exposition préoccupantes. On doit aussi faire attention à certains types de pesticides, notamment contre les petites araignées rouges, des acariens, qui peuvent représenter un risque important dans l’habitat.

Les plantes peuvent-elles avoir un effet néfaste sur notre santé ?

Certaines plantes peuvent constituer des risques allergiques – comme le ficus benjamina – ou toxiques pour les enfants si elles sont ingérées. Mais sauf situation particulière, la présence de plantes à l’intérieur de l’habitat ne pose pas de problèmes. ecoinfirmier.com

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