Papa Mamadou DIAGNE

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

ANNEE 2018

N° 03

CONTRIBUTION AU DIAGNOSTIC DU LAIT MAMMITEUX AU CENTRE D’IMPULSION POUR LA MODERNISATION DE L’ELEVAGE (CIMEL) DE MAKHANA : COMPARAISON ENTRE LA METHODE CELLULAIRE ET LA METHODE ELECTRIQUE THESE Présentée et soutenue publiquement le 07 Février 2018 à 16 heures devant la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar Pour obtenir le Grade de DOCTEUR VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par Papa Mamadou DIAGNE Né le 02 Octobre 1991 à Thiès (Sénégal) JURY Président:

M. Gora MBAYE Professeur à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie

Directeur et rapporteur de thèse :

M. Khalifa Babacar SYLLA Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membres :

M. Oubri Bassa GBATI Maitre de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Encadreur :

Dr Abdoulaye DIEYE Directeur du CIMEL de Makhana


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal) Tel : (00221) 33 865 10 08 Télécopie (221) 825 42 83

COMITE DE DIRECTION LE DIRECTEUR GENERAL Professeur Yalacé Yamba KABORET LES COORDONNATEURS Professeur Rianatou ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Post-Universitaires Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur à la Coopération Internationale Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche / Développement Professeur Alain R. KAMGA WALADJO Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine

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LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT

DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES Chef de département: M. Rock Allister LAPO, Maître de Conférences Agrégé ANATOMIE–HISTOLOGIE–

PHYSIOLOGIE-

EMBRYOLOGIE

PHARMACODYNAMIE-

M. Serge Niangaran BAKOU, Professeur

THERAPEUTIQUE

M. Gualbert S. NTEME ELLA, Maître de

M. Rock Allister LAPO, Maître de

Conférences Agrégé

Conférences Agrégé M. Moussa ASSANE, Professeur vacataire

CHIRURGIE-REPRODUTION

PHYSIQUE ET CHIMIE

M. Alain Richi Kamga WALADJO, Maître de

BIOLOGIQUES ET MEDICALES

Conférences Agrégé

M. Adama SOW, Maître de Conférences

M. Papa El Hassane DIOP, Professeur vacataire Agrégé M. Miguiri KALANDI, Assistant M. Germain Jêrome SAWADOGO, Professeur vacataire

ECONOMIE RURALE ET GESTION M. Walter OSSEBI, Assistant

ZOOTECHNIE – ALIMENTATION M. Ayao MISSOHOU, Professeur M. Simplice AYSSIWEDE, Maître de Conférences Agrégé M. Sahidi Adamou Docteur Vétérinaire vacataire

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DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT Chef de département: M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES PATHOLOGIE MEDICALEALIMENTAIRES D’ORIGINE ANIMALES ANATOMIE PATHOLOGIQUE(HIDAOA)

CLINIQUE AMBULANTE

M. Serigne Khalifa Babacar SYLLA, Maître de

M. Yalacé Yamba KABORET, Professeur

Conférences Agrégé

M. Yaghouba KANE, Maître de Conférences

Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA, Maître

Agrégé

de Conférences Agrégé

Mme Mireille KADJA WONOU, Maître de Conférences Agrégé

MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIEPATHOLOGIE INFECTIEUSE

PHARMACIE-TOXICOLOGIE

Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI,

M. Assionbon TEKO AGBO, Chargé de

Professeur

recherche

M. Philippe KONE, Maître de Conférences

M. Gilbert Komlan AKODA, Maître

Agrégé (disponilité)

Assistant (disponibilité)

Justin Ayayi AKAKPO, Professeur vacataire

M. Abdou Moumouni ASSOUMY, Maître

PARASITOLOGIE-MALADIES

Assistant (disponibilité)

PARASITAIRES-ZOOLOGIE

M. Ets Ri Kokou PENOUKOU Docteur

APPLIQUEE

Vétérinaire vacataire

M. Oubri Bassa GBATI, Maître de Conférences Agrégé M. Dieudonné L. DAHOUROU, Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche

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DEPARTEMENT COMMUNICATION Chef de département: Ayao MISSOHOU, Professeur BIBLIOTHEQUE M. Mamadia DIA, Documentaliste Mlle Ndella FALL MISSOHOU, Bibliothécaire

SERVICE AUDIO-VISUEL M. Bouré SARR, Technicien

SERVICE DE LA SCOLARITE M. Théophraste LAFIA, Chef de Scolarité M. Mohamed Makhtar NDIAYE, agent administratif Mlle Astou BATHILY MBENGUE, agent administratif

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Dédicaces

Louange à ALLAH, le tout puissant, le Miséricordieux, qui nous a accordé la possibilité d’accomplir ce travail. Paix et bénédiction d’Allah sur son Prophète Muhammad ; Je dédie ce travail à mon Père, MAMADOU DIAGNE, qui m’a encadré et soutenu durant tout mon cursus scolaire. PAPA, je trouve le mot merci trop pauvre pour te montrer ma fierté et ma gratitude pour tout l’effort consenti à ma réussite. Tu as toujours été là à travers tes prières et ton soutien indéfectible. Tu as travaillé dur et sans cesse pour que tes enfants soient épanouis et tu continues de le faire. Puisse Dieu t’accorder longue vie, santé et vous couvre de sa grâce divine. Je t’aime PAPA et tu resteras à jamais ma référence ; A ma Mère, NDIOBA BALL, une femme battante qui nous a éduqué et montré le bon chemin. Ton amour nous guide, illumine nos pats et embelli notre vie. Merci Maman pour tout l’effort consenti à notre réussite. Puisse le bon Dieu t’accorder longue vie et santé pour que tu puisses récolter le fruit de ton travail ; A ma défunte Tante, FATOU BALL, tu as toujours été plus qu’une maman pour moi. Ton amour et ton instinct protecteur m’a toujours guidé dans le droit chemin. Ton départ a laissé en nous un manque qui ne se comblera jamais. Puisse Dieu t’accueillir dans son paradis, reposes en paix « yaaye boye » ; A mes Tantes KINE KANE, OUMY BALL, ROKHAYA WADE, pour vos conseils et soutiens indéfectibles. Je vous aime de tout mon cœur ; A mon oncle MODOU BALL, pour tout l’effort consenti à notre réussite. Vous êtes une idole pour nous ; A mes frères et sœurs, PAPE DJIBI, MAGATTE, SALOUM, MOUSSA, BAYE AMAR, ANTA, FAMA, FATMA, MARIAMA, FATIMA, pour l’attention particulière que vous accordez à la famille et l’ambiance que vous apportez en ma vie. Merci de m’avoir soutenu durant ce long chemin. Puisse le bon Dieu raffermir notre fraternité et maintenir la paix et l’harmonie sévissant au sein de cette famille ; A mon ami MADONDONE DIOUF, pour ton assistance et ton aide durant mon cursus vétérinaire. Ta compagnie et disponibilité m’ont toujours été bénéfiques. Ensemble, on a su traverser des moments difficiles et ça reste inoubliable. Puisse Dieu réaliser tes projets mon jumeau ;

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A mes amis d’enfance, Souleymane Diop BA, Birane DIAW, Omar SARR, Thione SARR, Magip WONE, Mame Mor SYLLA, Cheikh BA, Mamadou Gueye BA, Mouhamed Amine BA, Babacar SARR, Mateuw MBAYE, Khalil THOMAS, pour votre assistance et les bons moments passés ensemble ; A mes amis : Babacar DIAW, Babacar GUEYE, Fodé DOUMBOUYA, Babacar GUEYE (Bazo), Khadija KANE, Marie Louise SENGHOR, Mame Awa GAYE, Maïmouna Ngissali NDIAYE, Moustapha DIONE, Idrissa LECOR et Mouhamadou Lamine GUEYE, Ibrahima BA, N’zi Sohma EHOUMAN, pour le soutien et les bons moments passés ensemble ; A mon amie, Coumba MARENA pour ta compagnie et ton soutien. Puisse le bon Dieu réaliser nos projets ; A mes camarades de la 44ème Promotion (1ère Promotion LMD) de l’EISMV de Dakar pour votre affection et les merveilleux moments passés ensemble ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD) ; Au Docteur Abdoulaye DIEYE, Directeur du CIMEL de Makhana, pour le coaching et le choix de ce thématique ; A tous le Personnel du CIMEL de Makhana et les stagiaires pour les bons moments passés ensemble ; Merci à tous ceux qui ont apporté une aide pour le perfectionnement de ce travail mention spécial à Khadija KANE, Khadim NDIAYE, etc. A tous le personnel de l’école Franco-arabe IMAM MALICK pour l’accueil chaleureux dans les moments difficiles ; A ma patrie, le Sénégal, pays de la Téranga ; Merci à tous ceux qui ont apporté leur contribution pour la réussite de ce modeste travail.

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Remerciements

Mes sincères remerciements vont à l’endroit des personnes qui de près ou de loin n’ont ménagé aucun effort pour la réalisation de ce modeste travail. A notre Directeur et Rapporteur de thèse, Khalifa Babacar SYLLA, qui malgré ses multiples occupations, a toujours répondu favorablement à notre demande. A notre co-directeur de thèse, Abdoulaye DIEYE, pour le soutien et l’accompagnement durant tout ce travail. A tous le personnel du CIMEL de Makhana pour l’accueil et le soutien apporté à la réalisation de ce travail Au Professeur Gora MBAYE, pour avoir accepté de présider le jury. Au Professeur Oubri Bassa GBATI, pour avoir accepté de juger ce travail. A tous les enseignants de l’EISMV. A tout le personnel de l’EISMV. A tous les responsables des exploitations concernées par cette étude, pour avoir coopéré et soutenu la réalisation des travaux de terrain. A ma famille pour son soutien moral et matériel. A tous ceux qui de près ou de loin ont permis la réussite de ce travail.

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A NOS MAITRES ET JUGES

A notre maitre et président de jury de thèse, M. Gora MBAYE, Professeur à la Faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de Dakar Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. La spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous a beaucoup marqué. Trouvez ici l’expression de nos sincères remerciements et de notre profonde et sincère gratitude. A notre maitre Directeur et rapporteur de thèse, M. Khalifa Babacar SYLLA, Maitre de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Malgré vos multiples occupations, vous avez initié et encadré avec rigueur ce travail de thèse. Cela ne surprend guère quand on connaît vos qualités humaines et scientifiques. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l’exemple même de la simplicité, de la bienveillance et de l’amour du travail bien fait. Veuillez trouver ici l’expression de notre sincère reconnaissance et profonde admiration. Hommages respectueux. A notre maitre et juge, M. Oubri Bassa GBATI, Maitre de conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar Nous avons été touchés par la spontanéité avec laquelle vous avez accepté de contribuer à l'évaluation de ce modeste travail. Votre dynamisme et vos qualités intellectuelles et humaines nous ont toujours marqué. Nous vous prions d'agréer le témoignage de notre reconnaissance et de notre hommage respectueux. A notre Encadreur de thèse, Abdoulaye DIEYE, Directeur du CIMEL de Makhana Nous sommes très impressionnés de la manière dont vous nous avez guidées dans la réalisation de ce travail. Votre disponibilité, votre esprit d’ouverture, vos qualités humaines et scientifiques nous ont très marqué. Veuillez trouver ici l’expression de notre profond respect, de notre profonde gratitude et de toute l’estime que nous vous portons.

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Liste des abréviations °C

: Degré Celsius

ANSD

: Agence nationale de la statistique et de la démographie

CIMEL

: Centre d’impulsion pour la modernisation de l’élevage

CMT

: « California mastitis test »

CUDEC

: Centre universitaire de didactique de la chimie de l'université libre de Bruxelles

Direl

: Direction de l’élevage

FAO

: “Food and agriculture organization of the united nations”

MEPA

: Ministère de l’élevage et des productions animales

NISDEL : Nouvelle initiative sectorielle pour le développement de l’élevage PH

: Potentiel d’hydrogène

PIB

: Produit intérieur brut

RCSA

: Rapport provisoire de la revue conjointe du secteur agricole

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Liste des tableaux Tableau I

: Composition en protéines de la matière azotée.............................................. 7

Tableau II

: Composition de la matière saline (en g par litre de lait) ................................ 8

Tableau III

: Concentrations en vitamines du lait de vache (mg/L) ................................. 10

Tableau IV

: Caractéristiques physico-chimiques du lait : ............................................... 20

Tableau V

: Programme de nettoyage et désinfection ..................................................... 27

Tableau VI

: Races locales exploitées au Sénégal et leurs performances ......................... 29

Tableau VII

: Races bovines exotiques exploitées au Sénégal et leurs produits de croisement. ................................................................................................... 30

Tableau VIII

: Germes responsables des infections mammaires ......................................... 37

Tableau IX

: Antibiotiques présents dans les formulations intra-mammaires en lactation ........................................................................................................ 45

Tableau X

: Associations d’antibiotiques présentes dans certaines spécialités ............... 46

Tableau XI

: Grille de lecture du test (leucocytestR) ........................................................ 63

Tableau XII

: Interprétation des résultats du conductimètre (notice d’utilisation) ............ 64

Tableau XIII

: Résultats du CMT dans les exploitations .................................................... 71

Tableau XIV

: Fréquence du conducteur électrique en fonction des exploitations ............. 75

Tableau XV

: Fréquence des tests en fonction des races .................................................... 77

Tableau XVI

: Résultats des Tests en fonction de la position des quartiers (QA et QP) ..... 78

Tableau XVII : Paramètres de classement des tests .............................................................. 78 Tableau XVIII : Résultats des critères d’appréciation des tests ............................................. 79

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Liste des figures Figure 1

: Race Montbéliarde .............................................................................................. 31

Figure 2

: Métisse F1 Montbéliarde .................................................................................... 31

Figure 3

: Race Holstein (Source, Auteur) ......................................................................... 31

Figure 4

: Métisse Holstein .................................................................................................. 33

Figure 5

: Race Gobra .......................................................................................................... 33

Figure 6

: Race Guzerat (source, Auteur) ............................................................................ 33

Figure 7

: Lésions du trayon de type vasculaire .................................................................. 41

Figure 8

: Lésions du trayon de type hyperkératosique (évolution lente, 20-60 jours) ....... 42

Figure 9

: Palette de CMT ................................................................................................... 58

Figure 10 : Réactif leucocytestR ........................................................................................... 59 Figure 11 : Conductimètre ..................................................................................................... 59 Figure 12 : Répartition de l’échantillon en fonction des races .............................................. 61 Figure 13 : Répartition des échantillons par rapport au stade de lactation ............................ 61 Figure 14 : Résultats des Tests de CMT ................................................................................ 63 Figure 15 : Résultats des tests du conducteur électrique ....................................................... 65 Figure 16 : Fréquence de nettoyage de l'étable ..................................................................... 67 Figure 17 : Aménagement d'une salle de traite...................................................................... 67 Figure 18 : Technique de désinfection des trayons ............................................................... 68 Figure 19 : Technique de traite .............................................................................................. 68 Figure 20 : Examen de la qualité du lait ................................................................................ 68 Figure 21 : Fréquence d'apparition des mammites ................................................................ 69 Figure 22 : Résultat du CMT des quartiers examinés ........................................................... 69 Figure 23 : Fréquence du CMT en fonction des races ........................................................... 70 Figure 24 : Résultats du CMT en fonction du stade de lactation .......................................... 71 Figure 25 : Résultats du CMT en fonction de la position des quartiers ................................ 72 Figure 26 : Résultat du conducteur électrique des quartiers examinés.................................. 73 Figure 27 : Résultat du conducteur électrique en fonction des races. ................................... 74 Figure 28 : Résultat du conducteur électrique par stade de lactation .................................... 74 xi


Figure 29 : Fréquence des résultats du conducteur électrique en fonction des quartiers. ..... 76 Figure 30 : Fréquence des quartiers examinés par les 2 tests de mammites ......................... 77

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SOMMAIRE INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................... 4 CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE LAIT ................................................................... 5 I.1. Définition et composition du lait ................................................................................. 5 I.2. Importance du lait ...................................................................................................... 11 I.3. Dérivés du lait ............................................................................................................ 14 CHAPITRE II : GESTION DE LA PRODUCTION LAITIERE ........................................ 17 II.1. Gestion de la qualité du lait ...................................................................................... 17 II.2. Gestion de la production quantitative ....................................................................... 28 CHAPITRE III : LES MAMMITES .................................................................................... 35 III.1. Définition de la mammite ........................................................................................ 35 III.2. Etiologie .................................................................................................................. 36 III.3. Etude clinique de la mammite ................................................................................. 38 III.4. Diagnostic ............................................................................................................... 40 III.5. Traitement et Prophylaxie ....................................................................................... 45 DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE ............................................................ 49 CHAPITRE I : CADRE DE L’ETUDE ............................................................................... 50 I.1. Historique du CIMEL de Makhana............................................................................ 50 I.2. Production animale du Centre .................................................................................... 53 I.3. Cultures fourragères ................................................................................................... 55 I.4. Objectifs du CIMELs ................................................................................................. 55 I.5. Zones d’intervention du CIMEL ................................................................................ 56 CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES ................................................................... 58 II.1. Matériel .................................................................................................................... 58 II.2. Méthodes .................................................................................................................. 60 CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ............................................................. 67 III.1. Résultats .................................................................................................................. 67 III.2. Discussion ............................................................................................................... 79 CHAPITRE IV. RECOMMANDATIONS .......................................................................... 86 IV.1. Pour les éleveurs et techniciens .............................................................................. 86 IV.2. Rôle de l’Etat dans le développement de la filière .................................................. 87 CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 89 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 72 ANNEXES ............................................................................................................................... 72

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INTRODUCTION La forte croissance démographique et l’urbanisation importante, ont entraîné l’augmentation rapide des besoins alimentaires et particulièrement des denrées alimentaires animales, dans tous les pays en voie de développement (Shyaka, 2007). Cette forte demande en protéines animales qui ne cesse de croitre, a conduit à la plus part des pays africains d’avoir une orientation politique tournée vers l’amélioration et la modernisation de l’élevage, afin de booster les productions. Ainsi, la filière laitière constitue une des composantes essentielles de l’économie du Sénégal et occupe une place prépondérante dans les stratégies de réduction de la pauvreté, de la lutte contre la famine et de la recherche de l’autosuffisance alimentaire. En effet, le lait de par sa composition nutritionnelle, constitue une denrée alimentaire très consommée au Sénégal avec une consommation par habitant équivalant à 40 litres par an (RCSA, 2015). Selon la même source, la quantité de lait produite au niveau national est estimée aux environs de 226,5 millions de litres en 2015 sur 3,4 millions de bovins. Toutefois, il existe un déséquilibre important entre l’offre et la demande. De ce fait, pour corriger ce gap, l’Etat a opté pour l’importation des produits laitiers avec un coût annuel de 43,9 milliards de FCFA (ANSD, 2013). De même, pour pallier à ces effets, l’Etat du Sénégal, par le biais du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA), a aussi mis en place des programmes et stratégies de développement avec la création des Centres d’Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage (CIMELs), parmi lesquels celui de Makhana, spécialisé dans la formation et l’encadrement des acteurs de la filière laitière. Malgré les plans et stratégies entrepris par l’Etat et les acteurs de la filière, la production interne reste toujours faible. Cette faible productivité incrimine plusieurs facteurs parmi lesquels, nos races locales faiblement productrices, la qualité et la disponibilité des ressources alimentaires, les nombreuses pertes dues à la qualité sanitaire du lait (lait mam miteux), etc… Par ailleurs, les affections mammaires (mammites) représentent les pathologies les plus fréquentes et les plus onéreuses affectant véritablement la production laitière. Les pertes économiques engendrées par cette affection sont estimées à plus de 17,7% de la 1


production totale de lait (Gambo et Etchike, 2001). En effet, ces mammites, de causes multifactorielles (physiologiques, pathologiques, traumatiques…), peuvent se présenter sous forme clinique (visible) ou subcliniques (non visible). La forme subclinique est la plus fréquente et la plus insidieuse du fait de son caractère asymptomatique, ce qui rend son diagnostic difficile. La forme clinique est aussi fréquente dans les élevages laitiers et engendre d’énormes pertes économiques du fait des symptômes cliniques décelables sur les mamelles et à partir des caractéristiques organoleptiques du lait. Dans les deux cas de mammites, on assiste à une diminution de la production et une altération de la qualité du lait. Ainsi, le lait mammiteux ne pourra être consommé ni transformé du fait d’une atteinte de ses qualités microbiologiques, organoleptiques et physico-chimiques. Par conséquent, sa consommation peut mettre en danger la santé des consommateurs avec des risques de toxi-infection alimentaire. Le contrôle des mammites passe avant tout par le respect des bonnes pratiques d’hygiène et une bonne gestion de l’état sanitaire de la vache (des mamelles). Toutefois, l’objectif général de ce travail scientifique est d’étudier le diagnostic précoce des affections mammaires à partir des deux méthodes de test (cellulaire et électrique). Nous retenons en même temps trois (3) objectifs spécifiques qui consistent à : -

contrôler la qualité du lait par le « California Mastitis Test (CMT) » ;

-

contrôler la qualité du lait par la méthode électrique ;

-

comparer la sensibilité et la spécificité des deux méthodes de diagnostic.

Ainsi, notre étude sera scindée en deux grandes parties :  Une première partie qui va porter sur la synthèse bibliographique où nous allons décrire : -

la composition du lait, ses propriétés et dérivés ;

-

la gestion de la production laitière ;

-

les mammites et les moyens de lutte.

2


 Une seconde partie concernant l’étude expérimentale, qui décrit les travaux de terrains à travers : -

le matériel et les méthodes ;

-

les résultats et discussions ;

-

les recommandations.

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PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE LAIT I.1. Définition et composition du lait I.1.1. Définition du lait Le lait est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d'une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Il doit être recueilli proprement et ne doit pas contenir de colostrum ni de germes pathogènes. (Telle est la définition adoptée par le congrès international de la répression des fraudes tenu à Genève en 1908). Selon le Codex alimentarius, le lait est le produit de la sécrétion mammaire normale d’animaux de traite obtenue à partir d’une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction, destinée à la consommation comme lait liquide ou à un traitement ultérieur. Ainsi, la désignation « lait » sans qualificatif correspond au lait de vache. Toutefois, le lait peut subir des transformations ou traitements (modification des caractéristiques organoleptiques, physico-chimiques et bactériologiques du lait), on parle de produits laitiers. I.1.2. Composition du lait Le lait est un aliment de haute valeur nutritionnelle, très riche en eau, protéine, lactose, matière grasse (lipides) et surtout caractérisé par un apport important en vitamines et minéraux. Sa composition varie en fonction de l’espèce, la race, l’alimentation, l’âge et le cycle de lactation de l’animal. Le lait est caractérisé par différentes phases en équilibre instable : 

une phase aqueuse en solution vraie avec du sucre, des protéines solubles, des minéraux et des vitamines hydrosolubles ;

une solution colloïdale avec les protéines, en particulier les caséines ;

des globules gras en émulsion avec les matières grasses (CUDEC, 2005).

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I.1.2.1. La matière grasse du lait (39g/l) : La matière grasse se présente dans le lait sous forme de globule en émulsion dans la phase aqueuse du lait. Elle est constituée d'un mélange de lipides simples (98,5 %). Dans la famille des lipides simples, on trouve dans le lait environ 95-96 % de triglycérides, 2-3 % de diglycérides et 0,1 % de monoglycérides. Elle se caractérise aussi par une très grande variété d’acides gras dont on peut citer l’acide butyrique (3,6%), l’acide arachidonique (0,3%), l’acide linoléique (2,5%), etc. (CUDEC, 2005). On constate que le lait de vache est particulièrement riche en acides gras saturés à chaines courtes et moyennes et en revanche pauvre en acides gras essentiels. (Ennuyer et Laumonnier, 2013) I.1.2.2. La matière azotée (33g/l) On distingue deux groupes de matières azotées dans le lait : les protéines et les matières azotées non protéiques.  Les matières azotées non protéiques du lait L'azote non protéique ne représente qu'une faible fraction de l'azote du lait (5 à 6 p. 100). Elle est principalement composée de l’urée en proportion très variable (20 à 75%), d’acides aminés (l0 à 20%), de la créatine (3 à 6%), d'acide urique (2 à 4%), de l'ammoniaque (l à 5%), de la créatinine (environ 1%), etc. (Shahani et Sommer, 1951). Sa composition est variable en fonction de l’espèce, le stade de lactation, la race, l’alimentation, etc.  Les protéines du lait Elles représentent environ 32,7 g/l, parmi lesquelles : la caséine (80 %), les protéines solubles (albumines et globulines 19 %, des protéines enzymatiques 1 %) (CUDEC, 2005). Les protéines lactées sont présentes dans deux phases différentes :  une phase instable constituée de particules solides en suspension qui contribuent, avec les globules gras, à donner au lait son aspect blanc et opaque : ce sont les caséines ; 6


 une phase soluble stable constituée de différentes protéines solubles ou protéines du lactosérum. Les caséines se trouvent dans le lait sous forme d'un complexe de diverses caséines liées à du phosphate de calcium colloïdal : Ca3(PO4)2. Ces protéines qui contiennent des groupes acides et des groupes amines à caractère basique, sont sensibles au pH du milieu. Ainsi, la baisse du pH à 4.6 (acidification) provoque la coagulation de ces protéines (CUDEC, 2005). Tableau I: Composition en protéines de la matière azotée

% en protéines

Concentration dans le lait (g/l)

Caséines (total)

80

26,5

alpha-caséine

40

13,5

beta-caséine

24

8

kappa-caséine

12

4

gamma-caséine

4

1

20

6,5

Lactalbumine

12

4

Lactoglobuline

5

1,6

Immunoglobulines

2

0,6

Autres

1

0,3

Protéines solubles (total)

Source : (CUDEC, 2005)

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I.1.2.3. Le sucre du lait (lactose) Le lactose est un sucre diholoside présent en solution dans le lait. Il est synthétisé par les cellules mammaires à partir du glucose sanguin et pour une faible part d'acides gras simples (acides formiques, proprioniques et acétiques). Ce lactose est formé d'une molécule de glucose et d'une molécule de galactose ainsi que des traces d’autres glucides. Il est fermentescible et est dégradé en acide lactique par des bactéries lactiques (lactobacilles et streptocoques). Ce qui provoque un abaissement du pH du lait entraînant ainsi sa coagulation. Cependant, le lactose peut être à l’origine de certaines intolérances. I.1.2.4. La matière saline (9g/l). Le lait de vache est riche en macroéléments comme le calcium, le phosphore, le potassium, le magnésium et le chlore. Les minéraux ou matières salines sont présents dans le lait à hauteur de 9g/litre. On les retrouve soit en solution dans la fraction soluble, soit sous forme liée dans la fraction insoluble (ou colloïdale). Dans la fraction soluble, ils existent en partie sous forme libre (calcium et magnésium ionisés), en partie sous forme saline (phosphates et citrates) non dissociée (calcium et magnésium), ou encore sous forme complexe (esters phosphoriques et phospholipides). Dans la fraction colloïdale, les minéraux (calcium et phosphore) sont associés ou liés à la caséine au sein des micelles pour donner le complexe phospho-caseinate de calcium. Le tableau suivant décrit la teneur des différents minéraux présents dans le lait. Tableau II: Composition de la matière saline (en g par litre de lait) Mg

Na

Ca

K

S

P

Cl

Citrates

0,12

0,58

1,23

1,41

0,30

0,95

1,19

1,6

Source : (CUDEC, 2005)

8


I.1.2.5. Les vitamines Toutes les vitamines connues sont présentes dans le lait de vache et la teneur varie en fonction de l’alimentation, la génétique, les conditions d’élevage, etc. Les plus apportées sont surtout les vitamines B2 et B5 (hydrosolubles) de même que les vitamines A, D et E (liposolubles) et la vitamine C. Les teneurs en vitamines hydrosolubles du groupe B sont plus constantes car ces dernières sont synthétisées par les bactéries du rumen. En fonction des techniques de traitement du lait, on peut avoir de légères modifications de ces taux.

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Tableau III : Concentrations en vitamines du lait de vache (mg/L) Vitamines

Concentration en mg/l

Vitamines hydrosolubles B1 (thiamine)

0,42

B2 (riboflavine)

1,72

B6 (pyridoxine)

0,48

B12 (cobalamine)

0,0045

Acide pantothénique

3 ,6

Acide nicotinique

0,92

Acide folique

0,053

C (Acide ascorbique)

8

Biotine

0,036

Vitamines hydrosolubles A

0,37

ß-carotène

0,21

D (cholécalciférol)

0,0008

E (tocophérol)

1,1

K

0,03

Source : (FAO, 1998)

10


I.1.2.6. Les oligo-éléments La teneur en oligo-éléments varie fortement mais, au-delà de certaines limites, elle devient l'indice de contamination du lait qui pourrait présenter un caractère toxique pour la santé et/ou nuisible en technologie laitière. D'une manière générale, le lait constitue pour l'homme une mauvaise source d'oligoéléments. Ils s'y trouvent le plus souvent à des taux relativement modestes et lorsque les taux semblent plus proches des besoins, ils sont présents sous forme inorganique (de moindre biodisponibilité). C'est le cas notamment du cuivre et du manganèse qui sont très liés aux groupements phosphates de la caséine. Dans une certaine mesure le zinc et le fer font exception à cette règle. En outre, d’autres constituants sont présents dans le lait en faible quantité. Cependant, certains d’entre eux, du fait de leur activité biologique, revêtent d’une grande importance. Ce sont :  les enzymes : peroxydase, catalase, phosphatase, etc. ;  les lécithines (phospholipides) ;  les nucléotides ;  les éléments cellulaires : leucocytes, cellules épithéliales, etc. I.2. Importance du lait I.2.1. Importance nutritionnelle Le lait et les produits laitiers constituent des denrées alimentaires d’origine animale de très grande valeur nutritive. La composition importante en éléments nutritifs du lait constitue une bonne source de facteurs de croissance pour le veau mais aussi pour l’homme.  Chez le jeune Le lait constitue l’aliment privilégié à la naissance du veau. Il présente donc des qualités toutes particulières (aliment et boisson) satisfaisant à la totalité des besoins nutritifs, d’entretien et de croissance du jeune. A partir de sa composition on a :

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 la caséine et le complexe protidique du lait qui contiennent en bonne proportion tous les acides aminés indispensables à la croissance et à l’entretien du veau ;  le lactose du lait entretient la flore intestinale lactique qui joue un rôle d’antibiotique vis-à-vis des microbes pathogènes ;  le lait et les produits laitiers sont aussi une source notoire de minéraux (calcium, phosphore, etc.) permettant une bonne croissance osseuse et une bonne coordination des fonctions vitales du veau.  Chez l’homme adulte Le lait présente des qualités exceptionnelles dans la nutrition humaine. Pour la couverture des besoins journaliers de l’homme, le lait sera d’un apport précieux. Chez l’adulte, avec un demi-litre de lait par jour, on arrive à couvrir :  plus de 20 % des besoins en matières protéiques ;  plus de 60% des besoins en calcium ;  10% des besoins en thiamine (vitamine B1) ;  environ 4% en riboflavine (vitamine B2) ;  15% des besoins journaliers en calories avec environ 16g de matière grasse. (Biatcho, 2006) Les produits laitiers ajoutent leurs propriétés propres aux qualités nutritionnelles du lait utilisé. Il y a probablement un accroissement de la valeur biologique du lait suite à l’action d’enzymes hydrolytiques facilitant l’assimilation du lactose, des protéines et des lipides. En dehors de cette importance nutritionnelle découle une importance économique exorbitante malgré qu’il reste encore des défis à relever. I.2.2. Importance économique D’après le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA), Le secteur de l’élevage représente 4% du produit intérieur brut (PIB) et occupe environ 40% de la population rurale sénégalaise. Il est au cœur de la réalisation des objectifs de 12


développement qui sont l’accroissement de la productivité, l’atteinte de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Quant à la production de lait au Sénégal, elle est estimée à 202 millions de litres en 2012 contre 184 millions de litres en 2011, soit une progression de 9,8% (Direction de l’élevage). La quantité de lait produite en 2015 est estimée aux environs de 226,5 millions de litres, révèle le rapport provisoire de la revue conjointe du secteur agricole (RCSA, 2015). Cette évolution est due à l’augmentation de la production laitière dans les systèmes semi-intensifs et intensifs (69,0 %), selon la direction de l’élevage, édition 2012. La production laitière au Sénégal constitue une véritable richesse et une source d’emploi vu que l’élevage occupe un poids économique considérable. Près de 350000 familles (soit 3 millions d'individus du monde rural) exploitent un important cheptel de ruminants. La valeur du cheptel sénégalais a été estimée à 500 milliards de francs CFA. Le lait est aussi utilisé comme carte bancaire pour faire face à certains besoins quotidiens (échanges, dépenses, etc.). Cependant, son économie est surtout limitée par les importations dont la facture s’élève à hauteur de 43,9 milliards de FCFA (ANSD, 2013). En effet, le marché laitier est plus dominé par la consommation de lait importé au Sénégal et ceci constitue un handicap majeur pour le développement de la filière laitière locale. I.2.3. Importance socioculturelle La détention de cheptels laitiers confère aux populations villageoises une certaine notabilité et un rang social plus élevé. En effet, le lait demeure un facteur essentiel dans la détermination de l’organisation sociale et familiale, dans les échanges, etc. Le lait est aussi intimement impliqué dans la culture africaine à travers les croyances et rituels religieux (baptêmes, fêtes religieuses, etc.). Cette importance socioculturelle est d’autant plus grande qu’elle est présente surtout chez les peulhs. En effet, le concept de lait (dans la vie familiale) est l’un des principaux facteurs de reproduction du « pulagu », ce sentiment primordial d’appartenir à l’ethnie peuhl, sentiment qui inspire tous les comportements permettant au peuhl, berger par 13


excellence, de se réaliser en tant que membre d’une communauté spécifique (LYC, 1991). I.3. Dérivés du lait Dans les conditions naturelles, le lait de vache est une denrée très périssable. Ainsi, il doit être transformé (produits laitiers) et conservé pour rallonger sa durée d’utilisation tout en préservant ses caractéristiques biologiques. Les produits laitiers issus de cette transformation, obéissent à diverses modalités d'extraction et sont de destinées variables selon la quantité de lait, les matériels et techniques disponibles. L'ensemble de ces produits laitiers rencontrés au Sénégal sont donc le fruit d'une technologie artisanale ou industrielle.  Le traitement thermique du lait (pasteurisation et stérilisation) Le lait peut subir un traitement thermique qui détruit les germes, partiellement (pasteurisation) ou totalement (stérilisation). Le lait stérilisé, porté 3 à 4 secondes à 100 °C, peut se conserver longtemps à une température ambiante. Mais la stérilisation, difficile à mener dans une petite structure de production, demande des investissements et des installations lourdes. La pasteurisation est un traitement moins sévère, elle peut être obtenue en maintenant le lait 20 minutes à 80-85 °C ou 30 minutes à 63 °C. Moins coûteuse et plus simple que la stérilisation, elle nécessite de contrôler avec attention la durée et la température du traitement, puis d'assurer un refroidissement rapide du lait pour ne pas l'exposer trop longtemps à des températures très favorables au développement de micro-organismes (20-30 °C). Le lait pasteurisé ne se conserve que quelques jours au froid.  Le lait fermenté Le développement des bactéries lactiques dans le lait s'accompagne d'une dégradation (fermentation) du lactose en acide lactique, ce qui limite le développement des microorganismes nuisibles et provoque la coagulation du lait. C'est le mode de transformation le plus courant en Afrique. Il permet d'obtenir un produit plus facile à conserver, mais aussi plus digeste suite à la dégradation du lactose, et auquel on prête des vertus thérapeutiques. 14


Deux techniques sont possibles pour la fermentation :  la fermentation spontanée : On laisse le lait se fermenter tout seul en le maintenant à un niveau de température et d'humidité relativement appropriées ;  la fermentation conduite : Le lait est pasteurisé puis réensemencé avec des starters ou levains sélectionnés. C'est théoriquement la seule méthode envisageable au niveau industriel ou au niveau d'une micro-laiterie.  Le fromage Selon le codex alimentarius, le fromage est le produit frais ou affiné, obtenu par égouttage après coagulation du lait, de la crème, du lait écrémé ou partiellement écrémé. Sa classification est fonction de la teneur en matière grasse (fromage maigre, gras, etc.), de l’espèce animale (fromage de chèvre, vache, etc.) et du mode de fabrication (KEILING). Ainsi, il existe une grande variété de fromage parmi lesquels on peut citer :  le fromage frais ;  le fromage à pâte fraiche ou fromage blanc ;  le fromage à pâte molle ;  le fromage à pâte ferme et fermentée ;  le fromage à pâte persillée. La conservation des fromages est plus facile du fait de leur moindre teneur en eau qui limite le développement microbien. De plus ils sont parfois fabriqués avec du lait pasteurisé ce qui accroît encore leur stabilité.  La crème Elle est souvent obtenue par concentration de la matière grasse, crue, pasteurisée ou stérilisée (34 à 38 % de matière grasse). En effet, le lait a une aptitude naturelle à se séparer en crème et lait écrémé. Pour obtenir la crème, on peut pasteuriser le lait de la traite du soir, le refroidir et le stocker à une température inférieure à 10-12 °C toute la nuit. Le matin, on peut recueillir une épaisse couche de crème. Cette séparation peut être accélérée par centrifugation. Il existe différentes variétés de crèmes (fraiche, allégée, liquide, épaisse, pasteurisée).

15


Les crèmes se distinguent selon leur teneur en matière grasse, leur conservation et leur texture. Ainsi, il peut être réfrigéré (entre 0°C et +6°C), congelé (≤ -18°C) ou surgelé (≥-18°C).  Le beurre Le beurre est

un aliment constitué

par

la

matière

grasse

du lait,

travaillée

mécaniquement pour améliorer son goût, sa conservation et diversifier ses utilisations. Le jaune est sa couleur caractéristique, mais elle peut varier légèrement selon le lait d'origine ou l’ajout de bêtacarotène. Sa saveur varie en fonction de son taux de sel, mais reste douce comme le lait dont elle provient. Cependant, il existe différentes variétés de beurre (beurre demi-sel, beurre allégé, beurre tartiné). L'intérêt nutritionnel du beurre réside dans la richesse et la variété de ses composantes lipidiques notamment les acides gras à chaîne courte et moyenne particulièrement digestes, les acides oléiques et linoléiques qui sont des acides gras essentiels.  L’huile de beurre L’huile de beurre est un concentré de matière grasse du lait qui ne contient pratiquement plus d’eau. L’huile de beurre peut être obtenue directement de la crème du lait, ou bien à partir du beurre.  Yaourt Les yaourts ou yoghourts désignent les produits laitiers transformés à partir de ferments lactiques spécifiques. Ils peuvent avoir différentes saveurs selon le type de transformation adoptée. Parmi ces produits on peut citer :  le yoghourt nature demi-écrémé pasteurisé Le yaourt nature est le yaourt simple, sans adjonction de sucre ou d’autres aromates. Il est obtenu à partir de la fermentation du lait pasteurisé ;  le yaourt brassé Il est fabriqué de la même façon que le yaourt nature normal. Toutefois, afin de lui donner cet aspect plus crémeux et onctueux, il est passé dans une machine qui le brasse, et lui permet ainsi d’avoir une toute nouvelle texture, plus douce en bouche ; 16


CHAPITRE II : GESTION DE LA PRODUCTION LAITIERE La gestion de la production laitière passe par un ensemble de procédés qui concourent à l’amélioration et la potentialisation de la production aussi bien en quantité qu’en qualité. Il s’agit d’éléments qui facilitent l’optimisation de la gestion technico-économique dans un élevage. Son importance réside dans l’entretien du troupeau (conditions d’élevage), la génétique (choix de la race) et la gestion de la qualité du lait. Ce chapitre vise à développer les différents facteurs pouvant influencer la production en élevage laitier. II.1. Gestion de la qualité du lait La notion de qualité peut être définie comme l’ensemble des normes et mesures qui certifient l’aptitude d’un produit à la consommation humaine. Ainsi, la norme ISO 9000 définit la qualité comme « l’aptitude d’un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire des exigences ». II.1.1. Caractéristiques organoleptiques du lait  La couleur Le lait est un liquide blanc mat, opaque à cause des micelles de caséines, parfois bleuté ou jaunâtre du fait de la beta carotène ou de la lactoflavine contenues dans la matière grasse. Le B-carotène donne parfois une teinte crème jaunâtre au lait et la couleur jaune à la crème. La quantité de B-carotène dans le lait dépend de la race de l’animal et de son alimentation. Si les micelles de caséine ont été en partie détruites par la rupture des ponts de calcium (par exemple, par l’ajout de citrate), le lait devient un liquide de couleur pâle et translucide (Seydi, 2004).  L’odeur Le lait a une odeur toujours faible, caractéristique de l’animal qui l’a produit et variable en fonction de l’alimentation de l’espèce et de la méthode de travail.  La saveur Sa saveur est douceâtre, faiblement sucrée en raison de la richesse en lactose dont le pouvoir sucrant est inférieur à celui du saccharose. Il peut parfois avoir une saveur salée selon l’espèce animale. 17


 La viscosité Elle est fonction de l’espèce, c’est ainsi que l’on distingue : -

Un lait visqueux chez les monogastriques (jument, ânesse, carnivores etc.) ;

-

Un lait moins visqueux chez les herbivores (lait de brebis plus visqueux que celui de la vache) (Seydi, 2004).

 Propreté physique Le lait destiné à la consommation doit être propre, donc dépourvu d’éléments physiques (sable, poils, débris, impuretés, etc.). II.1.2. Caractéristiques physico-chimiques  pH ou acidité L’acidité du lait s’apprécie par le pH. A la traite, il doit être normalement compris entre 6,6 et 6,8. Cependant, toute valeur située en dehors de ces limites indique un cas anormal.  Acidité titrable ou acidité Dornic L’acidité de titration globale mesure à la fois le pH initial du lait et l’acidité développée après la traite par la fermentation lactique qui diminue le pH jusqu’à 4 ou 5. Elle indique donc le taux d’acide lactique formé à partir du lactose. Le degré Dornic est le nombre de dixième de millilitre de soude utilisé pour titrer dix millilitres de lait en présence de phénolphtaléine (Amarglio, 1986). Ainsi, 1°D est égal à 1 millilitre d’acide lactique dans 10 millilitre de lait soit 0,1 gramme d’acide lactique par litre. Deux laits peuvent avoir le même pH et des acidités tritrables différentes et inversement. C'est-à-dire qu’il n’y a pas de relation d’équivalence réelle entre le pH et l’acidité de titration (Ndiaye, 1991).  Densité : Le lait de vache est un mélange très complexe et très instable avec une densité moyenne de 1,032. La densité dépend de la richesse du lait en éléments dissouts et en suspension ainsi que la teneur en matière grasse. Elle est également variable en fonction de la température. A 20°C, la densité du lait individuel peut prendre des valeurs entre 1,030 18


et 1,033 et de 1,020 à 1,038 pour les laits de mélange. La densité du lait fraîchement extrait de la mamelle est instable et tend à augmenter avec le temps (Seydi, 2004).  Point d’ébullition L’ébullition propre du lait a lieu à 100,15- 100,17 (Alais, 1984). Cependant, lorsqu’on porte le lait sur le feu, à une température voisine de 80 à 90°C, il y a une montée du lait c'est à dire la formation d’une membrane protéinocalcaire ou peau du lait (frangipane) qui gêne son ébullition. Le test à l’ébullition permet d’anticiper sur le comportement du lait lors des traitements thermiques (pasteurisation, stérilisation).  Stabilité à la chaleur Le lait frais peut maintenir sa structure normale lorsqu’il est exposé à de courtes périodes de chaleur intensive. Cependant, l’exposition prolongée à la chaleur dégrade la structure des micelles de caséines et modifie la structure du lactose qui tend à réagir avec les protéines. La stabilité à la chaleur peut donc indiquer la qualité d’un lait. Un lait acide se déstabilise (coagule) plus rapidement à la chaleur qu’un lait normal.  Point de congélation ou point cryoscopique Il est de -0,5550°C avec des variations normales entre -0,530 et -0,5750°C. Toutefois, le mouillage rapproche le point de congélation de 0°C, mais l'écrémage ne modifie pas le point de congélation. Cependant, l'acidification lactique et l'addition de sels solubles l'abaissent (Alais, 1984).

19


Tableau IV : Caractéristiques physico-chimiques du lait : Constantes

Valeurs

Moyennes

extrêmes

Energie (kcal/litre)

701

587-876

(MJ/litre)

2 930

2 454-3 662

Densité du lait entier à 20 °C

1,031

1,028-1,033

Densité du lait écrémé

-

1,036

Densité de la matière grasse

-

0,94-0,96

pH à 20°C

6,6

6,6-6,8

Acidité titrable (°Dornic) a

16

15-17

Point de congélation (°C)

-

-0,520-0,550

Chaleur spécifique du lait entier à 1 5 °C

0,940

-

Chaleur spécifique du lait écrémé à 1 5 °C

0,945

-

Tension superficielle du lait entier à 1 5 °C (dynes/cm)

50

47-53

Tension superficielle du lait écrémé à 1 5 °C (dynes/cm)

55

52-57

Viscosité du lait entier à 20 °C (centipoises)

2,2

-

Viscosité du lait entier à 25 °C (centipoises)

1,8

1,6-2,1

Viscosité du lait écrémé à 20 °C (centipoises)

1,9

-

Conductivité électrique à 25°C (siemens)

45 x 10-4

40 - 50 x 10-4

Point d'ébullition (°C)

-

100,17- 100,15

Potentiel d'oxydoréduction

0,25 V

+0,20-+30

Point de fusion des graisses (°C)

36

26-42

Source Alais, 1984. II.1.3. Caractéristiques microbiologiques du lait La microbiologie du lait permet de caractériser et contrôler sa microflore. En effet, le lait contient un nombre variable de micro-organismes qui peuvent être d’origine exogène ou endogène. Ainsi, ils sont composés de quatre (4) principaux groupes (les bactéries, les virus, les levures et les moisissures). Ces derniers sont souvent 20


responsables de la contamination du lait suite au non-respect des mesures d’hygiène et de qualité. II.1.3.1. Bactéries Les bactéries sont des micro-organismes unicellulaires, invisibles à l’œil nu et présentes dans l’environnement alimentaire et laitier. Elles peuvent se présenter sous forme de Bacilles, sphérique (Cocci) ou incurvée (Spirilles). Le lait constitue donc un milieu de développement favorable pour les bactéries. Les principales catégories de bactéries du lait sont les suivantes:  Bactéries acidifiantes L'acidification lactique est un phénomène important dans la transformation du lait cru en produits laitiers sous l’influence des bactéries lactiques contaminant le lait. Ainsi, cette acidification se traduit par une augmentation de la teneur en acide lactique du milieu suite à la fermentation du lactose. Ce principe de l'acidification est largement exploité dans les industries laitières pour la fabrication de certains produits laitiers, elle est aussi utilisée dans les procédés de conservation des aliments, en particulier l’affinage des fromages, le lait fermenté.  Bactéries productrices de gaz Ces bactéries transforment le lactose ou ses dérivés en métabolites variés et notamment en composés gazeux. Ces bactéries coliformes et butyriques sont les plus représentées dans le lait. Elles sont à l’origine des gonflements responsables des textures indésirables.  Bactéries protéolytiques Ces bactéries dégradent les protéines et induisent souvent le développement de saveurs défectueuses (goûts fécaux, goûts amers) si la contamination est massive et la prolifération non contrôlée. A concentration faible et/ou lorsque le développement est maîtrisé, les bactéries protéolytiques contribuent de manière non négligeable à la protéolyse des fromages lors de l'affinage.

21


 Bactéries lipolytiques Ces bactéries transforment les matières grasses du lait et provoquent directement, ou indirectement, l'apparition de goûts et d'odeurs désagréables: flaveurs rances, oxydées, etc. Elles se rencontrent en particulier dans les laits stockés pendant une longue période à basse température. II.1.3.2. Levures Les levures sont des champignons microscopiques de type unicellulaire. Ils se présentent souvent sous forme ovale, elliptique ou rectangulaire. Ils jouent un rôle important dans l’industrie alimentaire par la fabrication de certains produits alimentaires (brasserie, cidrerie, etc.). Leur présence dans le lait entrainent souvent sa contamination avec comme conséquences la dépréciation du gout et la modification de la texture des produits laitiers. Ils peuvent être responsables de fermentations gazeuses dans les crèmes fermières et les laits caillés frais. (Biatcho, 2006) II.1.3.3. Moisissures Ce sont des champignons saprophytes contaminant fréquemment le lait et les produits laitiers, dotés d’un grand pouvoir de dégradation. Certaines espèces sont toxinogènes et d’autres sont utilisées dans l’industrie surtout en fromagerie à cause de leurs activités enzymatiques élevées et variées. II.1.3.4. Virus Les virus sont les plus petits de tous les agents pathogènes. Ils se composent d'un filament d'acide nucléique protégé par une enveloppe protéique. Cependant, Ils ne disposent pas d'un métabolisme propre et ne sont pas en état de se reproduire de manière autonome comme les bactéries, ils ont absolument besoin de la cellule d'un organisme vivant (hôte). Les virus de la poliomyélite et l'hépatite A sont les plus importants en microbiologie laitière.

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II.1.4. Qualité hygiénique L’hygiène est l’ensemble des principes et pratiques tendant à préserver, voire améliorer la santé. Selon le Règlement CE 852/2004(H1) du 29 avril 2004, l’hygiène des denrées alimentaires est définie comme l’ensemble des mesures et conditions nécessaires pour maîtriser les dangers et garantir le caractère propre à la consommation humaine d’une denrée alimentaire compte tenu de l’utilisation prévue. Ainsi, la maitrise des bonnes pratiques d’hygiène reste la meilleure stratégie pour prévenir l’apparition de certaines pathologies et éviter une éventuelle contamination du lait. En effet, le lait est un milieu biologique fortement altérable par voie microbienne et enzymatique. Cette facilité d’altération est due principalement à sa composition élevée en éléments nutritifs favorables à la prolifération microbienne et virale. De ce fait, il est important de respecter les normes d’hygiène et de qualité sur toute la chaine de production. Cette partie vise donc à décrire l’hygiène dans les cinq (5) M. II.1.4.1. Hygiène des matières premières et matières travaillées La matière première représente avant tout l’animal (la vache). Elle doit être en bonne santé et bien portante. En plus de la vache, on s’intéresse au lait qui doit être bien entretenu à l’abri des dangers physiques, chimiques et biologiques depuis la traite jusqu’à la consommation.  Laits impropres à la consommation : -

lait provenant d'animaux malades, mal nourris ou surmenés ;

-

lait coloré, malpropre, malodorant ;

-

le colostrum ;

-

lait contenant des antiseptiques et/ou des antibiotiques ;

-

lait coagulant à l'ébullition ;

-

lait ne satisfaisant pas aux normes microbiologiques ;

-

lait cru écrémé ;

-

lait de falsification :

Pour ce qui est de la matière travaillée, elle représente l’ensemble des produits utilisés lors de la transformation ou conservation des produits laitiers. 23


 Contrôle des matières travaillées : -

Trier et écarter tous les produits périmés ;

-

éviter les contaminations croisées en isolant les postes de travail ;

-

tenir compte du niveau de risque des aliments ;

-

bien conserver ces derniers pour éviter la moindre contamination du lait et de ses dérivés.

II.1.4.2. Hygiène de la main d’œuvre Les personnes responsables de la traite et des différentes manipulations du lait devront être en bonne santé et bien propres pour diminuer les risques de contamination du lait. Ainsi, le responsable qualité doit régulièrement veiller sur l’hygiène vestimentaire et corporelle de la main d’œuvre parce qu’ils peuvent être porteurs sains de divers agents pathogènes. Pour cela, il est conseillé de laver et rincer les mains dans les situations suivantes : 

avant toute prise ou reprise de manipulations, surtout de produit cuit ;

après tout contact manuel avec des aliments ou des surfaces contaminées ;

après le passage aux toilettes.

Cette sensibilisation est refaite régulièrement et autant que nécessaire. D’ailleurs les meilleurs résultats seront obtenus après formation et motivation du personnel. II.1.4.3. Hygiène du matériel Le matériel utilisé pour les diverses manipulations représente une source de contamination avant le traitement thermique et de recontamination après le traitement thermique. Ce risque devient plus élevé lorsque ce matériel est inadapté ou insuffisamment lavé et désinfecté. L’équipement devrait être conçu et installé de manière à éviter autant que possible des culs-de-sac ou des points morts dans les conduites de lait. En présence de cul-de-sac ou de points morts, des procédures spéciales devraient en assurer le nettoyage adéquat ou empêcher l’émergence de tout danger pour la salubrité 24


(CAC/RCP-57, 2004). Il faut généralement que l’appareillage puisse être entièrement démonté, non seulement pour permettre un nettoyage complet, mais aussi pour que sa vérification soit possible. II.1.4.4. Hygiène de la méthode (méthode de traite) L’hygiène de la méthode consiste à décrire l’ensemble des mesures à prendre pour diminuer les risques de contamination pendant les différentes étapes de la traite. En effet, l'assurance de l’hygiène de la méthode de traite est un modèle systématique et planifié de toutes les actions nécessaires pour l’obtention d’un produit conforme aux exigences préétablies. Pour cela, il faut adopter une bonne méthode de traite. Cette dernière commence d’abord par le respect de l’ordre de traite qui consiste à traire les vaches saines avant la traite des vaches malades. Pendant la traite, il est conseillé de traire les premiers jets, nettoyer les trayons avant de commencer la traite.  Hygiène de la traite D’un point de vue pratique, l’hygiène de la traite peut se décomposer, selon (Chaffaux et Steffan, 1985), en trois phases :  hygiène de la mamelle avant la traite Cette préparation hygiénique de la mamelle avant la traite consiste à bien nettoyer et désinfecter les mamelles. Ceci permet de réduire la contamination du lait par les microorganismes de l’environnement mais également diminuer les risques de pénétration des germes dans les trayons de la mamelle.  hygiène du faisceau-trayeur après chaque traite individuelle Le rôle de la machine à traire dans la transmission de l’infection est bien établi. Ainsi, l’entretien, le nettoyage et la désinfection réguliers de cette dernière participeront à la lutte contre les infections mammaires et mieux encore à la contamination du lait  Trempage et/ou giclage des trayons Le trempage permet d’éliminer les agents pathogènes qui se sont déposés sur la peau du trayon et à son extrémité pendant la traite. Il peut réduire de moitié l’incidence des infections. 25


La technique de nettoyage des trayons par giclage peut aussi être utilisée après la traite. Cette opération consiste à expulser avec les premiers jets de lait les germes qui se sont déposés dans le canal du trayon au cours de la traite et surtout en fin de traite. II.1.4.5. Hygiène du milieu L’hygiène du milieu s’intéresse d’abord à la conception et à l’aménagement des bâtiments. En effet, les locaux d’élevage et de traite doivent être bien conçus et entretenus de façon à minimiser l’introduction et l’hébergement des contaminants. Ces exigences s’appliquent plus à l’intérieur du bâtiment (planchers, murs, plafond, etc.), il doit être bien nettoyé et désinfecté régulièrement. L’environnement extérieur des bâtiments doit aussi être bien drainé et bien dégagé. Ainsi, les différentes manipulations du lait devront se faire dans un espace physiquement et microbiologiquement propre. Enfin, il est aussi recommandé d’effectuer la collecte et la transformation dans une enceinte close à l’abri de la poussière et des animaux nuisibles (mouches, rats, souris, cafards, etc.). Le respect du principe des «cinq S » (Séparation des Secteurs Sains et des Secteurs Souillés) et celui de la « marche en avant » est aussi obligatoire.  Nettoyage et désinfection Ils constituent une activité très vive et capitale dans l’industrie laitière. Le nettoyage consiste à éliminer des saletés présentes dans le but d'obtenir une surface physiquement et chimiquement propre. Quant à la désinfection, elle consiste à détruire des microorganismes dans le but d'obtenir une surface microbiologiquement propre. Le tableau (V), présente le programme de nettoyage et de désinfection habituellement mis en place dans les entreprises de transformation laitière.

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Tableau V : Programme de nettoyage et désinfection

Local ou Matériel Salle de préparation (sol, murs, drains, ...) Tables et paillasses de Travail

Conteneurs, marmites, bidons et autres ustensiles de travail,… Conteneurs à déchets, local d'entreposage des déchets

Sanitaires et locaux Annexes

Véhicules de Transport

Nettoyage et désinfection des mains

Concentration Fréquence de Programme de nettoyage et en détergent nettoyage et Désinfection ou en désinfection désinfectant Raclage des surfaces et rinçage à l'eau - 1% Une fois à. Deux Nettoyage au détergent (30 min) - 200 mg/l fois Rinçage à l'eau Désinfection (contact de par jour 30min) Raclage des surfaces et rinçage à l'eau. - 1% Une fois à. Deux Nettoyage au détergent (Soude, 30 min) - 200 mg/l fois Rinçage à l'eau par jour Désinfection à l’eau de Javel Rinçage à l'eau après 30 min. Rinçage à l'eau - 0,5% à 1% Après utilisation, Nettoyage au détergent (Soude: - 200 mg/l les ustensiles contact de 30 min) sont lavés puis Rinçage à l'eau désinfectés et Désinfection à l’eau de Javel laissés s'égoutter Rinçage à l'eau après 30 min. Rinçage à l'eau - 0,5% à 1% Nettoyage et une Nettoyage au détergent (contact - 200 mg/l désinfection une de 30 min) à deux fois par Rinçage à l'eau jour. Désinfection à l’eau de Javel Rinçage à l'eau après 30 min Raclage des surfaces et rinçage à l'eau - 1% Une fois à. Deux Nettoyage au détergent (contact - 200 mg/l fois par jour de 30 min) Rinçage à l'eau Désinfection à l’eau de Javel Raclage des surfaces et rinçage à l'eau - 0,5% à 1% Après chaque Nettoyage au détergent (contact de 30 - 200 mg/l Livraison min). Rinçage à l'eau, Désinfection à l’eau de Javel Rinçage à l'eau après 30 min Rinçage à l'eau - savon A chaque retour Nettoyage au détergent - 50 mg/l au travail, après Rinçage à l'eau la visite des Désinfection à l’eau de Javel toilettes

Source : Ministère de l’élevage du Sénégal 2011 27


II.2. Gestion de la production quantitative II.2.1. La génétique L’augmentation de la production laitière passe d’abord par une amélioration génétique. En effet, dans nos contextes d’élevage, on dispose de races locales faiblement productrices (2l/j en moyenne). Ainsi, pour booster la production laitière du cheptel local, il est important d’améliorer leur potentiel génétique soit par insémination artificielle pour l’obtention de bonnes métisses, soit par l’utilisation de races exotiques. Pour cela, différentes races (locales et exotiques) sont exploitées dans les élevages sénégalais. La sélection de ces dernières est en fonction de leur bonne aptitude laitière, leur capacité d’adaptation aux conditions climatiques précaires et leur résistance aux contraintes pathologiques notoires. Cette sélection permet ainsi la diffusion de races de bonnes performances laitières (Montbéliard, Holstein, Jerseyaise, etc.). Les tableaux VI et VII décrivent les différentes races locales et exotiques exploitées au Sénégal.

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Tableau VI : Races locales exploitées au Sénégal et leurs performances Races

Zébu Peul Sénégalais (Zébu GOBRA)

ZEBUS

Zébu Maure

Zébu Azawak

TAURIN Ndama

Caractéristiques

Performances production

-Grand format, 1,25 à 1,45cm au garrot -Bosse très développée -Des cornes en lyre haute - Robe généralement blanche -On rencontre généralement des sujets gris-blancs -Animal à forte ossature et à masses musculaires peu développées -Cornes sont peu marquées

Niveau de production laitière entre 500 à 600 kg par lactation Lait riche en matières grasses

-Robe pie, parfois foncée. -Femelle avec des mamelles bien développées avec de longs trayons. -Poids moyen de 350kg -Courtes cornes

de

Production est supérieure à celle du Gobra : 1000 litres de lait par lactation

-Animal de taille moyenne avec une silhouette ramassée et une grande Production laitière entre bosse. 800 à 1100 kg par -Robe de couleur variable et les plus lactation. fréquentes sont pie rouge, pie noir et fauve à taches blanches -Animal de petite taille, trapu et massif, avec des cornes en lyre -Race rustique et trypanotolérante. -Taille entre 1,05 à 1 ,25 cm -Poids adulte estimé à 350kg pour la femelle et 450 kg pour le mâle. -Robe est généralement fauve ou froment, parfois foncée, rarement pie.

Source : Umutoni, 2012

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Production laitière faible et comprise entre 0,9 et 1,25 litre de lait par jour pour une durée de lactation de 150 à 180 jours.


Tableau VII : Races bovines exotiques exploitées au Sénégal et leurs produits de croisement. Races

Caractéristiques

Performances de production

- Race laitière à robe pie noire - Mamelles sont très développées - Les cornes petites et dirigées en avant

Le niveau de production laitière de 4000 à plus de 6000 kg de lait par lactation avec un taux butyreux de 4,3%

-Race laitière de grand formant, - Avec une robe pie de 3couleurs : le blanc, le fauve et le gris-noir. - Cornes courtes

Production laitière est d’environ 6800 kg avec 4,2% de matière grasse et en protéines de 3,5%

La Montbéliarde

-Race de grande taille - Robe est pie rouge - Les cornes blanches ainsi que les onglons et les muqueuses - La Montbéliarde est très rustique et bien adaptée aux climats africains

La Montbéliarde est une des meilleures races laitières françaises, de rendements moyens de l’ordre de 3884 à 4050 kg par lactation de 289 jours

La Jerseyaise

-Race de petite taille (1,25 à 1,32 m) - Cornes sont courtes, fines et aplaties. - Robe fauve avec parfois des taches blanches. - Robe du taureau plus foncée que celle de la vache.

Bonne productrice laitière et beurrière. Son niveau de production laitière très variable, 4233 kg en Afrique, jusqu'à 6000 kg au Danemark et 4000 kg aux U.S.A. Toutefois, le rendement laitier maximum n'est atteint qu'à partir de la 5ème lactation.

Le Zébu pakistanais

Il s'agit du Sahiwal et du Red Sindhi. Ils sont réputés pour leur - Animaux à robe fauve, de grande production taille, avec une bosse marquée

HOLSTEIN

La Normande

Source : UMUTONI C., 2012

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En plus de ces races exotiques décrites dans le tableau ci-dessus, il en existe d’autres avec des aptitudes laitières ou bouchères relativement bonnes. On peut citer le cas du Girolande, Guzérat, brune des alpes, etc. En somme, il y’a une très grande diversité génétique dans l’ensemble du territoire sénégalais et chacune d’elle a ses forces et faiblesses selon le type d’exploitation recherché ou le type de climat adopté.

Figure 1: Race Montbéliarde

Figure 2: Métisse F1 Montbéliarde

(Source, Auteur)

Figure 3: Race Holstein (Source, Auteur)

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Figure 4: MĂŠtisse Holstein

Figure 5: Race Gobra

(source, Auteur)

(Source, Auteur)

Figure 6: Race Guzerat (source, Auteur)

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II.2.2. L’alimentation La maitrise de l’alimentation fait partie des composantes capitales pour la gestion de la production dans un élevage laitier. En effet, la production de lait dépend à la fois de la capacité de synthèse de la mamelle et de la disponibilité en nutriments pour réaliser la synthèse du lait. Ainsi, la quantité et la qualité des aliments conditionnent en grande partie la synthèse du lait. Les apports énergétiques sous forme de concentrés influent sur le taux en protéines, alors que la proportion de fourrages influence le taux de matière grasse du lait. De ce fait, il est nécessaire de formuler une ration équilibrée (fourrage et concentré), capable de couvrir les besoins d’entretien et de production de la vache. Cependant, la gestion de l’alimentation est l’un des facteurs limitant la production en élevage extensif et l’une des principales sources de dépenses dans les exploitations laitières intensives. II.2.3. Le climat Le monde entier est de nos jours confronté à des problèmes de réchauffement climatique compromettant ainsi tous les secteurs de production. En effet, dans nos contextes d’élevage actuel, l’instabilité du climat marquée par un réchauffement de plus en plus important affecte la filaire laitière à travers le stress thermique. Il limite la production laitière par une baisse de la quantité produite mais également une modification de la composition du lait. Cette baisse de la production est due à :  une baisse de l’appétit qui réduit l’apport de nutriment pour la synthèse du lait. « Si l’animal ne mange pas, il ne produit pas » ;  une déshydratation qui réduit la quantité d’eau disponible alors que le lait est essentiellement composé d’eau ;  une dépression de la glande thyroïdienne qui réduit d’une part l’absorption intestinale de nutriments et d’autre part au niveau des glandes mammaires réduit l’activité des cellules productrices de lait. Les coups de chaleur sont renforcés par l’ensoleillement, la disposition des bâtiments d’élevage, la promiscuité, la zone d’emplacement, etc. 34


CHAPITRE III : LES MAMMITES III.1. Définition de la mammite La mammite bovine est une inflammation d'un ou de plusieurs quartiers de la mamelle d’une vache. Elle est souvent due aux effets d’une infection par des germes pathogènes bactériens ou mycosiques. Cependant, des mammites dites « aseptiques » existent, et elles peuvent être d’origines physiologiques ou traumatiques, mais restent moins fréquents. On distingue classiquement les mammites sans signes cliniques associés, appelées mammites subcliniques et les mammites avec des signes cliniques associés, qualifiées de mammites cliniques. III.1.1. Mammite clinique La mammite clinique se traduit par une réponse inflammatoire à l’infection provoquant ainsi l’apparition de symptômes fonctionnels. Elle entraine systématiquement une atteinte de la mamelle (douleur, chaleur, œdème, rougeur), une modification du lait dans son aspect, sa texture et sa quantité produite (grumeaux, pus, caillots sanguins, etc.). Elle peut aussi être associée à une atteinte de l’état général (hyperthermie, anorexie, choc, etc.). III.1.2. Mammite subclinique La mammite subclinique se distingue de la mammite clinique par son caractère asymptomatique. En effet, ce type de mammite ne s’accompagne ni de symptômes fonctionnels (pas de modification visible sur la texture du lait), ni de symptômes locaux (pas de signes externes d'inflammation), ni de symptômes généraux. Cette mammite se traduit uniquement par une réaction immunitaire mise en évidence indirectement par une augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait (Rémy, 2010 ; Bosquet et al, 2013). Ces dernières ne sont diagnostiquées qu’à l’aide d’examens complémentaires.

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III.2. Etiologie De nombreux micro-organismes (bactéries, virus, levures, algues, champignons, etc.) sont susceptibles de franchir la barrière constituée par le canal du trayon et de se multiplier dans la mamelle. Ainsi, ils sont souvent responsables des infections mammaires. La contamination des mamelles a lieu par la voie galactogène à partir du canal du trayon à l'exception des quelques bactéries pouvant pénétrer par voie hématogène (les mycoplasmes, les salmonelles, Listeria monocytogenes et Mycobacterium paratuberculosis). Cependant, les bactéries sont responsables de la majorité des mammites (Poutrel, 1985). Traditionnellement on classe les espèces bactériennes responsables en deux groupes décrits dans le tableau suivant.

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Tableau VIII : Germes responsables des infections mammaires Genre Streptococcus

Enterococcus Staphylococcus à coagulase + Germes pathogènes Majeurs

Entérobactéries

Anaérobies Pseudomonas Mycoplasma

Autres

Staphylocoques à coagulase Germes pathogènes mineurs.

Corynébactéries

Espèces Agalactiae dysgalactiae bovis uberis Faecalis Faecium S. aureus S. intermedius S. hyicus Escherichia coli Klebsiella pneumoniae

Réservoirs Mamelle Cavité buccale Génitale Tube digestif Vagin, peau Fèces, peau Peau, trayon Muqueuse Homme Fèces Litière

Arcanobacter pyogenes

Bovins, peau, Muqueuses Pseudomonas aeruginosa Sol, fèces, eau Mycoplasma bovis Bovins Mycoplasma Bovigenitalium Mycobacterium bovis Nocardia asteroides Bovins Bacillus cereus Environnement S. capitis S. chromogenes S. cohnii S. epidermis S. haemolyticus Bovins ou homme S. hominis S. saprophyticus S. sciuri S. warneri S. xylosus

Corynebacterium bovis

Source : QUINN et al.1994

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Bovins


Les infections mammaires peuvent aussi être causés par :  des levures (Candida albicans, Cryptococcus neoformans) ;  champignons (Aspergillus fumigatus)  algues (Prototheca zopfii) Ils sont des agents pathogènes mineurs et représentent moins de 2% des isolats (Bidaud et al, 2010) et ils sont naturellement présents dans l'environnement (les plantes, la terre, l'eau, etc.). L'humidité est un facteur favorisant leur développement. Les sources de contamination sont souvent des litières humides ou moisies, ce qui peut arriver lorsque la paille est stockée à l'extérieur des bâtiments. Les mammites à levure apparaissent lorsqu'un certain nombre de vaches se couchent dans le couloir en cas de stabulation à logette, ou lors de la traite si les trayons ne sont pas essuyés avant l'application des gobelets-trayeurs. (Rémy, 2010; Blowey et al, 2010). III.3. Etude clinique de la mammite III.3.1. Mammites cliniques Elles sont caractérisées par des :  symptômes fonctionnels traduisant une modification de la sécrétion de la glande mammaire et un changement de l’aspect du lait ;  symptômes anatomiques locaux marquant les différents stades de l’inflammation (Rougeur, tuméfaction, chaleur et douleur de la mamelle ou du quartier atteint) ;  symptômes généraux (abattement, anorexie, hyperthermie, déshydratation, troubles locomoteurs) résultant d’une intoxination. (Nakure, 2008). Selon l’évolution, l’intensité des symptômes observés et le devenir de l’infection, on distingue différents types de mammites cliniques : III.3.1.1. Mammite suraiguë Ce type de mammite apparait brutalement avec une évolution rapide, il se caractérise par une modification de la sécrétion lactée (aspect séreux, aqueux, hémorragique ou purulent), voire interrompue par la douleur. Les signes locaux sont très manifestes, la

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mamelle est très congestionnée. L’état général est fortement altéré et l’évolution vers la mort est fréquente en l’absence de traitement précoce. On distingue deux formes caractéristiques de ce type de mammite.  La mammite paraplégique : La vache est en décubitus avec un syndrome fébrile (tachycardie, tachypnée, hyperthermie), ensuite les symptômes peuvent évoluer vers un syndrome en «hypo». Les symptômes locaux peuvent être frustres. Cette forme est essentiellement due à Echerichia coli. D’autres entérobactéries peuvent aussi être responsables de ce type de mammite ;  La mammite gangréneuse : Les quartiers atteints se manifestent par une inflammation très sévère et nécrosante. Les tissus sains se séparent des tissus nécrosés par un sillon disjoncteur. La sécrétion est rare et nauséabonde et le quartier est froid au touché. Elle est souvent due à Staphylococcus aureus, parfois associée à des bactéries anaérobies (Shyaka 2007). III.3.1.2. Mammite aiguë Le quartier atteint peut s’enflammer et l’aspect du lait est souvent modifié par la présence de grumeaux. L’état général de la vache est peu altéré. Ce type de mammite, évolue fréquemment vers la chronicité par une fibrose du quartier, en l’absence de traitement. III.3.1.3. Mammite chronique Elle fait suite à une mammite aiguë. Le quartier atteint se manifeste par des symptômes locaux discrets avec une atrophie de celui-ci du fait de l’installation de fibrose cicatricielle. La mamelle est dure à la palpation due à la présence de nodules dans le parenchyme. La sécrétion lactée n’est souvent modifiée qu’en début de traite et elle évolue lentement vers le tarissement au bout de plusieurs mois (Shyaka 2007). III.3.2. Mammites sub-cliniques Ce type de mammite est plus fréquent dans les troupeaux laitiers et il est souvent responsable de pertes économiques considérables dans la ferme et dans l’industrie 39


laitière. La vache commence à réagir à l’infection mais aucun signe clinique n’est perceptible (le lait et les quartiers semblent normaux), c’est ce qui fait son caractère asymptomatique. Toutefois, il faut des examens complémentaires pour faire un diagnostic précoce de cette mammite. Ainsi, l’examen du lait par des techniques et tests particuliers, permet de mettre en évidence des modifications chimiques (baisse du taux de caséine et de lactose, augmentation du taux de chlorure), bactériologiques (présence de germes) et cellulaires (augmentation des cellules somatiques) du lait. III.4. Diagnostic III.4.1. Diagnostic clinique Dans ce cas on cherche à mettre en évidence les modifications des caractéristiques organoleptiques du lait mais aussi une éventuelle modification de la morphologie des mamelles. L'examen de la mamelle et du lait doit permettre un dépistage simple et efficace des mammites cliniques. On peut aussi faire un examen de l’état général de l’animal en fonction du type de mammite en cause. III.4.1.1. L'examen clinique général Un examen clinique général complet de l'animal est nécessaire à chaque suspicion de mammite clinique. Cela permet d'évaluer l’état de santé de l'animal, préciser le diagnostic et envisager un pronostic. La prise de température est le premier geste à faire. Il faut en parallèle estimer la déshydratation de l'animal, vérifier l'absence d'un état de choc, apprécier l’état des muqueuses (oculaire, anale, buccale…) etc. III.4.1.2. Examen clinique de la mamelle Cet examen de la mamelle peut se faire avant la traite quotidienne. Il s'agit d'évaluer la mamelle et ses annexes (nœuds lymphatiques retro mammaires, vaisseaux). D'abord, la mamelle est observée à distance pour vérifier sa conformation et son volume. Il faut observer les différents quartiers afin de déceler une anomalie de symétrie (atrophie, hypertrophie), de volume, de couleur (congestion, un hématome) ou des excroissances cutanées (verrues) (Rémy, 2010; Blowey et al, 2010).

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L'examen des trayons permet de voir les éventuels effets délétères induits par la méthode de traite ou la machine à traire. Le type de lésion renseigne sur la durée de la contrainte. En effet, des lésions de type vasculaire (Figure7) : pétéchies, rougeurs, œdème de l'extrémité, gerçures, etc. indiquent un dommage récent et sont rapidement réversibles. A l'inverse, des lésions de type hyperkératosiques (Figure8) signalent une évolution lente sur 20 à 60 jours (Durel et al. 2011). L'hyperkératose correspond à une prolifération de la peau formant le plus souvent un anneau blanc centré sur l'orifice du trayon. C'est une réaction physiologique de la peau en réponse à une agression (mauvais réglage de la machine à traire) qui enlève une partie de la couche kératinisée de la peau de l'intérieur du canal du trayon.

Trayon normal

Pétéchies

trayons bleus ou rouges

œdèmes des extrémités du sphincter

Gerçures du trayon

Anneau de compression

ouverture anormale

Figure 7: Lésions du trayon de type vasculaire Source : Durel et al., 2011 et photos du Teat Club International

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Hyperkératose stade normal

Hyperkératose stade lisse

Hyperkératose stade très rugueux

Hyperkératose stade rugueux

Figure 8: Lésions du trayon de type hyperkératosique (évolution lente, 20-60 jours) Source (Durel et al., 2011 et photos du Teat Club International) Après un examen visuel approfondi, vient la palpation intégrale de la mamelle puis la palpation individuelle de chaque quartier. Le but est d'identifier une anomalie de la mamelle (œdème, induration par fibrose du parenchyme, nodules, douleur, etc.). Les nœuds lymphatiques retro-mammaires doivent aussi être palpés, leur augmentation de taille révèle une adénite et donc une atteinte de la mamelle du coté concerné par cette adénite. III.4.1.3. Examen de la sécrétion lactée Cet examen consiste à évaluer la qualité (couleur, odeur, consistance, viscosité et homogénéité) et la quantité de la sécrétion de la mamelle.

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En effet, les mammites induisent une modification des caractéristiques organoleptiques et une diminution de la production laitière. III.4.2. Diagnostic expérimental Pour compléter l’examen clinique des quartiers et du lait, il est conseillé de faire recours à d’autres méthodes de dépistage plus précises, efficaces et praticables en routine à grande échelle. En effet, les infections mammaires peuvent être inapparentes dans certains cas. Ainsi, l’exam clinique seul ne suffit pas pour détecter la mammite et anticiper sur le traitement. Parmi ces examens complémentaires, on a la méthode de numération des cellules du lait, le « Californian Mastitis Test » (CMT), les détecteurs de mammite, l’examen bactériologique, etc.  Comptage avec le Coulter-Counter Le Coulter-Counter totalise les impulsions électriques qui résultent du passage de particules à travers un orifice situé entre deux électrodes. Quand une particule passe par l’ouverture, la résistance entre les deux électrodes est modifiée, produisant une impulsion électrique proportionnelle au volume de la particule (Durel et al. 2003). L’appareil est calibré de façon à ce que toutes particules étrangères (bactéries et particules diverses) d’un diamètre inférieur à celui des cellules ne soient pas comptées. L’appareil peut réaliser une centaine de mesures à l’heure.  Comptage des Cellules somatiques par la méthode microscopique Le comptage des cellules somatiques (CCS) est utilisé comme indicateur des infections intra-mammaires. En effet,

lorsqu’il y a une infection au sein du parenchyme

mammaire, comme partout ailleurs dans l’organisme, une réaction inflammatoire se met en place entrainant un afflux marqué de neutrophiles sanguins vers le lieu de l’infection (la mamelle). Le CCS correspond donc au dénombrement des leucocytes et, de façon minoritaire, des cellules épithéliales de la glande mammaire présentes dans le lait. Ils s’expriment en cellules/ml de lait. (Shyaka 2007).

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 Le Californian Mastitis Test (CMT) Le CMT constitue un test peu onéreux et facile à réaliser en élevage. Son principe est basé sur l’action d’un détergent tensioactif (solution de Teepol à 10%) mélangé avec un colorant (généralement le pourpre de bromocrésol) dans le lait. Après élimination des premiers jets, une petite quantité de lait (environ 2 ml) est recueilli dans une coupelle transparente. On ajoute au lait prélevé une quantité égale du tensioactif et par un mouvement rotatoire, on mélange les deux liquides dans les coupelles. Au bout de quelques secondes, il se forme un précipité dont l’importance et la consistance sont fonction de la teneur en cellules somatiques du lait prélevé. Ce test peut permettre, quand il est effectué régulièrement, de préciser le statut infectieux d’un animal et de déterminer le ou les quartiers infectés (Durel et al. 2003).  Le détecteur de mammites Cette méthode de diagnostic plus récente, s’adresse beaucoup plus au dépistage des mammites subcliniques. Elle utilise un appareil qui permet de reconnaître le lait des quartiers atteints de mammites. Son principe est basé sur la mise en évidence de l’augmentation de la conductibilité électrique du lait mammiteux due à la concentration élevée en ions sodium (Na+) et Chlore (Cl-) au détriment du lactose et du potassium. Il existe de petits appareils portables permettant la mesure de la conductivité électrique du lait au niveau de l’étable.  Diagnostic bactériologique Cette méthode directe est la méthode de référence puisqu’elle permet de savoir si des germes sont présents dans le lait et ensuite de les identifier. Donc elle permet avant tout d’infirmer ou de confirmer la suspicion. Malgré, les nombreux inconvénients que présente cet outil (le prix relativement élevé, les contraintes de prélèvements, de conditionnement, d’asepsie, de délai d’acheminement des échantillons et de la durée d’obtention des résultats), il constitue une arme précieuse dans la stratégie de lutte contre les mammites bovines. D’autres examens complémentaires sont pratiqués et le choix dépend des moyens et appareils dont on dispose, de la faisabilité des tests, du cout des tests, etc. 44


III.5. Traitement et Prophylaxie III.5.1. Traitement Pour ce qui est du traitement de la mammite, de nombreuses molécules, décrites dans le tableau ci-dessus sont indiquées, utilisées seules ou en association, dépendant de leur disponibilité, leur efficacité, leur facilité d’emploi avec des effets secondaires moindres. L’antibiothérapie peut se faire par voie générale ou intra-mammaire. On associe souvent au traitement à base d’antibiotiques, un traitement local et une corticothérapie pour réduire l’inflammation. Il est aussi conseillé de faire un traitement symptomatique et de soutien : Fluidothérapie (déshydratation, choc), vitaminothérapie, etc. Tableau IX : Antibiotiques présents dans les formulations intra-mammaires en lactation Famille d’antibiotiques

Principe

actif

(nombre

de

spécialités) 1. Bétalactamines : pénicillines G

Benzylpénicilline

pénicillines A

ampicilline, amoxicilline

pénicillines M

Cloxacilline, dicloxacilline, oxacilline

Céphalosporines

Cefalexine, cefazoline, Céfopérazone, Cefquinome dihydrostreptomycine, gentamicine

2. Aminosides

néomycine 3. Tétracyclines

Tétracycline

4. Polypeptides

bacitracine, colistine

5. Macrolides

lincomycine, pirlimycine

Source : DMV cité par Gedilaghine, 2005

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Tableau X : Associations d’antibiotiques présentes dans certaines spécialités Familles d’antibiotiques associés

Principes actifs (nombre de

spécialités) aminosides+polypeptides+tétracyclines

néomycine+bacitracine+tétracycline

aminosides+macrolides

néomycine+lincomycine

aminosides+pénicilline M

gentamycine+cloxacilline

aminosides+pénicilline G

benzylpénicilline+dihydrostreptomycine benzylpénicilline+néomycine

pénicilline M+polypeptides

Cloxacilline+colistine

pénicilline M+pénicilline A

ampicilline+Cloxacilline ampicilline+dicloxacilline

Source : DMV cité par Gedilaghine, 2005 III.5.2. Prophylaxie La prophylaxie des infections mammaires est basée sur l’ensemble des moyens permettant d’une part de diminuer la fréquence des nouvelles infections et d’autre part de réduire la durée des infections existantes. Ainsi, dans nos conditions d’élevage, il faut plus insister sur la prophylaxie sanitaire parce que la prophylaxie médicale y est totalement négligée. Donc pour mieux prévenir l’apparition de mammite dans un élevage laitier il faut mettre l’accent sur la prophylaxie sanitaire qui consiste à :  faire un diagnostic continuel à l’échelle du troupeau Cette mesure trouve son importance lorsqu’elle est effectuée régulièrement. Elle permet ainsi la détection précoce des vaches atteintes afin de décider sur leurs sorts. Ce diagnostic visera donc à effectuer l’identification précoce et l’élimination des facteurs de risques de mammites dans l’élevage.

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 respecter les mesures d’hygiène de la traite C’est un ensemble de mesure qui consiste à appliquer les bonnes pratiques d’hygiène pour éviter ou prévenir la contamination d’un ou des quartiers de la mamelle, du lait et des matériels. Pour cela, les trayons doivent être propres et secs avant et après chaque traite, il faut aussi éviter les lésions à l’extrémité des trayons. Le facteur le plus important pour prévenir la transmission de nouvelles infections est d’utiliser une solution germicide (1% d’iodophore ou 4% d’hypochlorite) comme solution de posttrempage. Toutefois, il est conseillé de nettoyer le poste de traite et les matériels utilisés après chaque traite. A cela, il faudrait aussi veiller à ce que la traite des vaches infectées s’effectue toujours en dernier lieu ou à part.  augmenter le nombre de traites par jour  respecter l’hygiène et la santé des animaux Les mammites sont souvent accompagnées d’infections secondaires qui sont souvent dues à un état immunodépressif des vaches atteintes, aggravées par des conditions d’élevage précaire. C’est pour cela qu’il faut bien nourrir les vaches pour maintenir la capacité à combattre les infections, faire un traitement immédiat et adéquat des cas de mammites cliniques, veiller sur l’état de la litière qui doit être propre et sèche, bien aérer les bâtiments d’élevage.  traitement au tarissement C’est la période idéale pour la gestion des infections mammaires. Le traitement hors lactation permet d’éliminer efficacement les infections présentes au tarissement et de réduire la fréquence des nouvelles infections.  réforme des vaches incurables. Toutefois, la prévention des mammites par la prophylaxie médicale (vaccination) est possible mais se heurte, selon (Anderson, 1978), à deux difficultés majeures : -

la multiplicité des espèces bactériennes et des souches responsables des infections mammaires ;

-

la difficulté d’obtenir une immunité efficace et persistante dans la mamelle. 47


Actuellement, des vaccins à base des souches pathogènes inactivées (Staphylococcus aureus, E. coli) sont testés et utilisés dans certains pays. C’est le cas du vaccin J5 utilisé au Canada contre les mammites à coliformes.

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DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE

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CHAPITRE I : CADRE DE L’ETUDE Cette présente étude a été réalisée d’Octobre 2016 en Mai 2017 au Centre d’Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage (CIMEL) de Makhana, situé à 13 km au Nord de la ville de Saint Louis. En effet, dans le cadre du développement et de la modernisation de l’élevage, le Sénégal, sous le contrôle du ministère de l’élevage et des productions animales, compte trois (3) CIMELs fonctionnels. Toutefois, chacune de ces structures à son domaine d’application prioritaire et des activités secondaires. Ces exigences sont fonction de leurs objectifs, leurs spécialités et la zone d’emplacement.  le CIMEL de Makhana est orienté dans la reproduction et la production laitière, la transformation du lait, et la culture fourragère. Parallèlement, il œuvre pour le développement de l’aviculture familiale et l’élevage des ovins et caprins;  le CIMEL de Dahara travaille sur l’amélioration génétique des bovins et équins ;  le CIMEL de Mbao s’ouvre dans l’aviculture et l’apiculture. I.1. Historique du CIMEL de Makhana Construit en 1926 la ferme de Makhana a été un centre d’application de l’Ecole des Agents Techniques et des Infirmiers d’Elevage de St-Louis avec comme vocation la fabrication de Vaccins à Gel d’Alumine (VGA) et de sérums bovipestiques, contre une redoutable maladie animale (la peste bovine). Cela jusqu’en 1977, date à laquelle elle changea d’appellation et d’orientation pour devenir le Ferme Annexe de Makhana avec comme nouvelle vocation la multiplication et la diffusion de géniteurs Guzérat (bovins de race brésilienne) dans la zone et des essais d’adaptation d’un noyau de chèvres alpines importées de la France. Le centre abritait en outre un Centre Avicole dépendant administrativement de l’Inspection Régionale du Fleuve et alimenté par la caisse de la Communauté rurale avec comme objectif la cession de coqs raceurs. La baisse continue des fonds alloués à la ferme a eu des répercussions sur la pérennité du centre et sur son matériel. Dans le souci de voir la ferme qui était d’une telle importance disparaitre à cause d’une mauvaise gestion des ressources, l’Etat du Sénégal en collaboration avec l’USAID a 50


décidé de transformer le centre en projet d’élevage et de dressage des Buffles pour valoriser la culture du riz dans la vallée du fleuve Sénégal. Une équipe de vétérinaires Américains et Sénégalais a procédé au choix des animaux en Thaïlande. C’est en 1987 plus précisément le 5 avril que 20 buffles sont arrivés dans la ferme. En effet, les buffles de marais, domestiques sont des animaux très dociles et très rustiques n’ayant subi aucune amélioration. Leur dressage est très facile et ils sont aptes pour une utilisation polyvalente. Ces animaux ont fait leur preuve en tant qu’animal de trait en Thaïlande et dans toute l’Asie. Ainsi, l’adaptation et l’acclimatation de ces animaux ont constitué la principale priorité du Projet. En juin 1994, après adaptation et dressage, les buffles ont intégré les exploitations agricoles notamment dans la vallée du fleuve. Suite à des difficultés de gestion du Projet, les activités du centre ont été arrêtées en 2002. En 2004, le Ministère de l’Elevage lance la Nouvelle Initiative Sectorielle pour le Développement de l’Elevage (NISDEL). L’Etat décide alors de récupérer les anciennes structures d’Elevage abandonnées pour en faire des Centres d’Impulsion pour la Modernisation de l’Elevage (CIMEL). C’est ainsi que les locaux qui abritaient le Projet Buffles ont été transformés et érigés en CIMEL. Chaque CIMEL a une vocation qui lui est propre en fonction des exigences de sa zone d’implantation. I.2. Présentation du CIMEL de Makhana Le CIMEL est situé dans la région de Saint Louis, plus précisément dans la commune de Gandon. Il est limité au Nord-Est par la marre qui prend son origine au barrage de Diama, à l’Est par la commune de Nefeur, à l’Ouest par le village de Makhana et au Sud par le village de Mbarigo.  Données climatologique et pluviométrique de la région. La position géographique de la région de Saint-Louis offre des conditions climatiques favorables à la production laitière et agricole. Associée au potentiel en terre irrigable évalué à 172 800 ha ainsi qu’à l’abondance de l’eau, la région dispose de potentiels considérables pour l’élevage et l’agriculture. Fort de ses atouts, elle occupe une place

51


importante dans les politiques mises en place par le gouvernement pour mener le pays vers l’autosuffisance alimentaire (ANSD, 2013). De même, la région de Saint-Louis dispose d’un climat de type désertique (BWh) selon la classification de Koppen Geiger. Sur l’année, la température moyenne est de 25,6°C. A l’égard des autres régions du Nord Sénégal, la pluviométrie est généralement déficitaire à Saint-Louis et l’hivernage débute tardivement. La pluviométrie est marquée par une grande variabilité et une courte durée dépassant rarement 30 jours de pluie. Les hauteurs d’eau annuelles cumulées dépassent rarement 400 mm. Carte 1 : Situation géographique du CIMEL :

52


Carte 2 : Profile Topographique du CIMEL

La superficie du centre est de 63ha, occupée par des bâtiments administratifs, cinq (5) étables, une mini-laiterie, deux magasins pour le stockage de la paille, un logement pour les visiteurs, un bâtiment pour la sécurité, deux salles de conférence, trois (3) logements pour les techniciens et des parcelles de cultures fourragères.

I.2. Production animale du Centre I.2.1. Bovins Dans le cadre de l’optimisation de la production laitière et la transformation du lait, le centre détient un important cheptel de bovins caractérisé par la notoriété de sa diversité génétique.

53


I.2.2. Ovins L’élevage des ovins est une activité secondaire du CIMEL. Il s’intéresse à l’amélioration de la production ovine de la localité par l’approvisionnement en moutons de bonne génétique. Pour cela, le centre dispose d’un noyau reproducteur de races améliorées (Ladoum) qui sont croisées avec le troupeau local. A l’issu de ces croisements, on a eu des produits de races améliorées. C’est de cette manière que le CIMEL participe au développement de la filière ovine et à l’atteinte de l’autosuffisance en mouton. I.2.3. Caprins L’élevage des caprins connait un accroissement rapide dans les pays en voie de développement et aujourd’hui il est de plus en plus exploité au Sénégal du fait de la qualité de ses sous-produits (viande, lait, peau, etc.). Ainsi, dans l’optique de développer cette filière, le centre s’est fixé des objectifs qui consistent à : -

améliorer la production laitière caprine par l’importation et la production de races de bonne aptitude laitière (alpines, etc.) ;

-

assurer la production et la diffusion de métis sur le territoire national.

Pour atteindre ses objectifs, le centre détient une petite exploitation caprine de races locales et améliorées. I.2.4. Aviculture L’aviculture familiale est une activité très pratiquée dans le Delta du Fleuve Sénégal (DFS). Elle joue un rôle important dans la vie socioéconomique et culturelle des populations. Cependant, elle est caractérisée par une faible productivité liée à la nonmaitrise d’un certain nombre de facteurs limitant leur niveau de production (habitat, maladies, prédations, alimentations, etc.). En effet, pour pallier à ces fléaux, le CIMEL de Makhana, en partenariat avec le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales, l’Université Gaston Berger, le CIMEL de Mbao, les GDS et le PRODES intervient dans l’appui et le développement de ce secteur. Pour cela, ils œuvrent dans : -

la distribution de coqs raceurs dans les villages polarisés par le centre ;

-

la construction de poulaillers (6 poulaillers ont été construits et 10 sont en cours) ; 54


-

la vaccination des volailles contre la maladie de Newcastle ;

-

la formation en aviculture dans l’optique de mieux encadrer et orienter les acteurs de la filière pour une potentialisation de leur production.

I.3. Cultures fourragères Pour faire face aux besoins alimentaires des animaux, surtout pendant la période de soudure, le centre se voit obligé de faire de la culture fourragère. C’est ainsi qu’il dispose des parcelles de Pennicetum et Panicum pour la culture fourragère sur sol. Cependant, la culture sur sol n’arrive toujours pas à satisfaire les besoins alimentaires des animaux. Pour donc combler ce déficit, le centre dispose aussi d’un incubateur de fourrage qui a la capacité de fournir environ trois tonnes de fourrage vert en une semaine à partir des graines d’orge, blé et autres. En effet, les semences sont réparties dans des plateaux (720 plateaux). Ainsi, la méthode de culture de l’incubateur est basée sur un procédé hydroponique. Les plantes cultivées sont semées sur substrats placés dans des racks (plateaux). Une circulation d’eau chargée de substances nutritives circule en permanence pour alimenter la plante. Les paramètres comme la température, l’hygrométrie et la lumière sont contrôlées. I.4. Objectifs du CIMELs L’objectif général du CIMEL est orienté vers l’optimisation des productions. Ainsi, sa vision est de faire produire à l’éleveur en quantité et en qualité pour mieux atteindre le seuil de sécurité alimentaire. Pour cela, il s’est assigné les objectifs spécifiques suivants: -

l’amélioration génétique par la multiplication et la diffusion de génisses métisses de races laitières et bouchères ;

-

la multiplication et la distribution de chèvres métisses de races laitières ;

-

la démonstration et l’application des nouvelles techniques d’élevage ;

-

l’organisation de sessions de formation destinées aux éleveurs (alimentation animale, gestion de la reproduction, hygiène de la traite, transformation du lait, etc.) ;

-

la collecte et la transformation du lait.

-

le suivi et l’encadrement des fermes privées agissant dans la zone ; 55


-

l’entreprenariat dans le domaine de l’élevage ;

-

la potentialisation des techniques d’embouche bovine par l’utilisation de races de bonnes aptitudes bouchères ;

-

la diffusion de coqs raceurs dans le but d’améliorer l’aviculture villageoise ;

-

la conduite des pratiques de cultures fourragères et l’utilisation des sous-produits agricoles dans l’alimentation ;

-

l’appui et l’accompagnement des organisations d’éleveurs de la commune

I.5. Zones d’intervention du CIMEL Le CIMEL, dans le cadre de son programme de suivi et d’encadrement des éleveurs, intervient dans plusieurs fermes situées dans la région de Saint Louis. Certaines de ces fermes ont fait l’objet de notre étude parmi lesquelles on peut citer la ferme de HYAN sise à Makhana, le GIE Diop et frère à Ndiaodoune, la ferme d’Aliou DIEYE à Fass et la ferme de NDIAYE à Makhana.

56


Carte 3 : Cartographie de la zone d’Êtude

57


CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES II.1. Matériel II.1.1. Les Animaux Cette étude est portée sur 52 vaches en lactation, de génétique et de stade de lactation différents. Ces vaches viennent de cinq (5) exploitations différentes. Sur chaque vache, on a fait des prélèvements sur les quatre (4) quartiers à l’exception d’une vache (au CIMEL) qui a subi une mammectomie partielle du quartier postérieur gauche. D’ailleurs, cette vache a fait l’objet de plusieurs prélèvements dans l’optique de suivre l’évolution de la pathologie dans les autres quartiers. II.1.2. Le Lait Le lait constitue la matière première de cette étude. II.1.3. California Mastitis Test (CMT) Ce test de mammite est rapide, simple, économique et donne les résultats de manière instantanée. En effet, il permet d’établir un diagnostic précoce des infections mammaires subcliniques dans un quartier pour ainsi indiquer la quantité de cellules somatiques présentes dans le lait.

Figure 9: Palette de CMT

58


Figure 10: Réactif leucocytestR II.1.4. Conducteur électrique pour le diagnostic sub-clinique des mammites Il s’agit d’un appareil électronique portable constitué d’un godet de test jaugé, d’un boitier avec un écran de lecture à cristaux liquides sur lequel s’affichent les résultats de mesures des trayons et d’une manche avec un interrupteur marche/arrêt. Au fond du récipient, se trouvent deux électrodes permettant de faire l’analyse. L’appareil se mesure en milli-siemens par centimètre (mS/cm). Godet de test jaugé Electrodes

Ecran de lecture

Manche portant l’interrupteur

Figure 11: Conductimètre 59


II.1.5. Matériel de nettoyage et désinfection Pour le nettoyage et la désinfection des matériels, nous avons utilisé de l’eau tiède, de l’alcool 70°C, du coton et des lavettes. II.2. Méthodes II.2.1. Revue bibliographique Cette phase consiste en la mobilisation d’une documentation sur l’élevage en général et sur la filière laitière en particulier. Elle a été rendue possible grâce à l’exploitation d’ouvrages, de documents de publications et d’autres productions. Cette revue documentaire s’est poursuivie durant toute la durée de l’étude. II.2.2. Travaux de terrain II.2.2.1. Echantillonnage Cette présente étude s’est réalisée sur plusieurs séances de prélèvements, s’étalant du mois d’Octobre 2016 au mois de Mai 2017. En effet, elle s’est déroulée sur un effectif de 52 vaches en lactation de génétiques et de stades de lactation différents. Ainsi, cent (100) prélèvements ont été effectués sur cet effectif, répartis dans cinq (5) exploitations différentes. Pour suivre l’évolution de la pathologie sur certaines vaches dépistées positives, plusieurs prélèvements ont été effectués sur ces dernières mais jamais le même jour. Concernant l’échantillonnage des trayons à dépister, on procédait par un examen clinique de la mamelle. Ainsi, les quartiers qui semblent être atteintes sont dépistés en premier. En effet, nous étions confrontés à une rupture du réactif (CMT) sur le marché national, c’est pourquoi il nous arrivait de ne pas tester la totalité des trayons d’une vache donnée. Les figures suivantes décrivent la répartition de l’échantillonnage en fonction des races et des stades de lactation.

60


100 90

pourcentage

80 70

81

60 50 40 30 20 10

6

13

Metisse Montbeliarde Races

Locale

0 Montbeliarde

Figure 12: Répartition de l’échantillon en fonction des races En effet, 81% de l’échantillon a été prélevé sur des purs sangs montbéliardes, 6% sur des métisses montbéliardes et 13% sur des vaches locales. En plus de la répartition de l’échantillonnage en fonction des races, les différents stades de lactation des vaches concernées sont aussi répertoriés. Ainsi, la majeure partie de ces dernières étaient en début de lactation (69%), certaines en milieu de lactation (26%) et d’autres en fin de lactation (5%). L’échantillonnage comporte de ce fait une bonne représentation des vaches en début de lactation, mais celles en milieu et fin de lactation sont moyennement voir peu représentatifs. La figure suivante décrit la répartition des échantillons en fonction des stades de lactation.

debut de lactation mi-lactation

5% 26% 69%

fin lactation

Figure 13: Répartition des échantillons par rapport au stade de lactation 61


II.2.2.2. Collecte des informations La collecte des informations a été réalisée par un questionnaire d’enquête établi à l’aide du logiciel sphinx. Ainsi, le questionnaire aborde différentes parties :  la première partie concerne les informations générales (nom du propriétaire, identification et localisation de la ferme) ;  la deuxième partie s’articule sur la visite d’élevage et la visite de traite (gestion du troupeau, hygiène et technique de la traite) ;  la troisième partie concerne la gestion des pathologies mammaires (fréquence d’apparition, traitements et mesures prophylactiques). II.2.2.3. Dépistage des mammites subcliniques II.2.2.3.1. Test de CMT II.2.2.3.1.1. Principe et technique de réalisation La réaction du CMT est basée sur l'action d'un détergent (solution de Teepol à 10%) et d'un colorant (poupre de bromocresol). Le détergent provoque la lyse des cellules du lait par la destruction de leur paroi. Quand l'ADN est libéré, il forme un réseau de très longs filaments qui s'opposent aux écoulements hydrodynamiques et qui piègent les globules gras. Ce réseau augmente ainsi la viscosité du lait. Plus la concentration cellulaire est élevée, plus la quantité d'ADN libéré est élevée et plus le floculat sera important. Pour réaliser le test, il faut le réactif et un plateau comprenant 4 cupules. Après le nettoyage des trayons, le lait des premiers jets de chaque quartier est recueilli dans une cupule, le trop plein est déversé pour ne garder environ que 2 ml de lait par quartier. Le réactif est ajouté à la même quantité de lait et mélangé aux échantillons. II.2.3.1.2. Interprétation des résultats La lecture doit être immédiate et s'effectue à l'aide d'une échelle de couleur et de viscosité. Le tableau XII décrit les différentes variations de couleur et de viscosité possible de même que leurs interprétations.

62


Tableau XI: Grille de lecture du test (leucocytestR) Résultats

Score

Description de la reaction

Interpretation (cellules/mL) 0 – 300.000

Négatif

0

Le mélange est liquide, homogène et fluide.

Douteux (+/-)

1

Le mélange devient légèrement visqueux. La 300.000 viscosité est réversible et tend à disparaitre

Faiblement

2

positif Clairement

400.000

Le mélange devient visqueux sans formation 400.000

3

Le mélange s’épaissit immédiatement avec la 500.000 formation d'un gel au centre du godet lors des 800.000 mouvements de rotation. Du liquide peut persister.

Positif

Test Négatif

de gel au centre et la viscosité tend à persister 500.000

positif

Fortement

4

Le mélange forme un gel au centre qui adhère > 5 000 000 au fond du godet. Il n'y a plus de liquide.

Test Douteux

Test Positif

Figure 14: Résultats des Tests de CMT II.2.2.3.2. Test du conducteur électrique II.2.2.3.2.1. Principe et technique de réalisation Ce test repose sur une augmentation de l'aptitude du lait à transmettre le courant électrique en cas d'infection de la mamelle. En effet, lors d'une infection, la perméabilité 63


des capillaires sanguins augmente. De ce fait, les jonctions serrées entre les lactocytes disparaissent de manière plus ou moins importante. Ainsi, les échanges ioniques deviennent importants du fait de l’altération du système de pompage des ions. Par conséquent, ces modifications vont entrainer une baisse de la teneur du lactose et du potassium dans le lait et une augmentation compensatoire du chlore et du sodium pour assurer un équilibre osmotique. La teneur en chlorures du lait est ainsi proportionnelle au degré d'infection. D’où l’utilisation de cet appareil

comme indicateur de

la conductivité électrique du lait. Son utilisation consiste à prélever les premiers jets de lait de chaque trayon jusqu'au trait de jauge (quantité minimale environ 1 cm au-dessous du bord supérieur). Attendre environ une minute et appuyer de nouveau sur l’interrupteur pour afficher les résultats. Après lecture, le lait est versé, le récipient lavé avec de l’eau tiède, ce qui nous permet donc de passer au trayon suivant. II.2.2.3.2.2. Interprétation des résultats Une bonne connaissance du système de mesure est nécessaire pour interpréter les résultats. Pour cela, le tableau suivant décrit l’interprétation des différentes valeurs obtenues. Tableau XII: Interprétation des résultats du conductimètre (notice d’utilisation) Valeurs chiffrées

Interprétation

inférieure à 250 mS/cm

Quartier infecté (mammite subclinique)

entre 250 et 300 mS/cm

Etat intermédiaire (prendre en compte d’autres valeurs)

Supérieure à 300 mS/cm

Quartier sain

L’interprétation des résultats se fait aussi en comparant les quatre (4) quartiers entre eux, s’il y a une différence de quarante (40) à cinquante (50) unités entre le résultat chiffré le plus élevé et le plus bas, on considère que le quartier qui a la valeur la plus basse est infecté et ceci même si la valeur est supérieure à 300 unités. Il est aussi important de

64


prendre en compte les nombreuses sources de variations (la race de l'animal, le stade de lactation et l'alimentation) de la conductivité pendant l’interprétation.

Test négatif

Test douteux

Test positif

Figure 15: Résultats des tests du conducteur électrique

II.2.2.4. Analyse statistique des tests de dépistage II.2.2.4.1. Critères d’appréciation des tests Il consiste à calculer la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative pour chaque test de dépistage de mammite. Ainsi, nous avons donc déterminé le nombre d’enregistrements pouvant être classés dans les catégories suivantes :  vrai positif (VP) : c’est le nombre de quartiers jugés positifs par le CMT (score ≥2) ou le conducteur électrique (<250) ;  faux positif (FP) : c’est le nombre de quartiers qui présentent un score de 1 ou 2 pour le CMT et compris entre 240-250 pour le conducteur électrique ;  vrais négatif (VN) : c’est le nombre de quartiers jugés négatifs par le CMT (score =0) ou le conducteur électrique (>300) ;  faux négatifs (FN) : c’est le nombre de quartiers qui présentent un score de 1 pour le CMT et compris entre 290-300 pour le conducteur électrique. Les résultats seront ainsi jugés à travers ces quatre critères (Se, Sp, VPP, VPN). 65


II.2.2.4.2. Définition et mode de calcul des critères d’appréciation II.2.2.4.2.1. La Sensibilité (Se) C’est l’aptitude du test à fournir une réponse positive pour un animal infecté. Autrement dit la sensibilité peut être définie comme la probabilité qu’un quartier qualifié d’infecté par l’appareil testé soit réellement infecté. Mode de calcul : Se = VP/(VP+FN) II.2.2.4.2.2. La spécificité (Sp) La spécificité se définit comme étant l’aptitude du test à fournir une réponse négative pour un animal indemne. Mode de calcul : Sp = VN/(VN+FP) II.2.2.4.2.3. La valeur prédictive positive (VPP) C’est la confiance accordée au résultat positif d’un test. Mode de calcul : VPP = VP/(VP+FP) II.2.2.4.2.4. La valeur prédictive négative (VPN) C’est la confiance accordée au résultat négatif d’un test. Mode de calcul : VN/(VN+FN)

66


CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION III.1. Résultats III.1.1. Résultats du questionnaire d’enquête III.1.1.1. Fréquence de nettoyage des locaux d’élevage L’hygiène des locaux d’élevage importe beaucoup sur la santé des animaux et notamment sur la prévention des pathologies mammaires. C’est pourquoi on s’intéressait sur l’état hygiénique de la ferme et la propreté des animaux. Sur les cinq exploitations visitées, les locaux d’élevage étaient bien entretenus et le nettoyage se faisait régulièrement. chaque jour

4

deux à trois fois par semaine une fois par semaine

1 0

Figure 16: Fréquence de nettoyage de l'étable III.1.1.2. Aménagement d’une salle de traite L’aménagement d’une salle de traite est capital dans une ferme laitière. Sur les cinq exploitations concernées par cette étude, seule le CIMEL dispose d’une salle de traite fonctionnelle.

oui

1

non

4 Figure 17: Aménagement d'une salle de traite

III.1.1.3. Technique de désinfection des mamelles Au niveau des exploitations, le personnel chargé de la traite adoptait des techniques de désinfection des trayons plus ou moins bonnes, excepté une ferme où la méthode de nettoyage et post-trempage des trayons n’était pas bien adoptée.

67


1

1

bonne moyenne mauvaise

3

Figure 18: Technique de désinfection des trayons III.1.1.4. Technique de traite La technique de traite était manuelle dans toute les exploitations visitées, excepté le CIMEL qui dispose d’une machine à traire d’une poste de trayeurs. manuelle machine à traire

4 1

Figure 19: Technique de traite III.1.1.5. Examen de la qualité du lait Il est important d’examiner le lait par les tests de mammites pour éviter une toxiinfection alimentaire. Malheureusement, les responsables de traite des fermes n’avaient pas connaissance sur l’existence de ces tests de dépistage à l’exception du CIMEL où le test de CMT est pratiqué en routine.

oui non

1 4

Figure 20: Examen de la qualité du lait

68


III.1.1.6. Fréquence d’apparition des mammites La Fréquence des pathologies mammaires est élevées au CIMEL, moyenne chez Aliou DIEYE et GIE Diop et Frères, relativement faible dans les exploitations de Hyan et NDIAYE. 1 2

faible moyenne élevée

2

Figure 21: Fréquence d'apparition des mammites III.1.2. Résultats des tests de dépistage de mammite subclinique. III.1.2.1. Résultats du CMT III.1.2.1.1. Résultat du CMT des quartiers examinés Au total 263 quartiers ont été testés par le CMT. A l’issu de ces analyses, les résultats obtenus sont décrits sur la figure 23.

19% 55%

positif 26%

douteux negatif

Figure 22: Résultat du CMT des quartiers examinés

69


III.1.2.1.2. Répartition des résultats du CMT en fonction des Principales races Notre échantillonnage s’est porté sur trois races (Montbéliarde, Métisse Montbéliarde et Locale). Sur le total de ces animaux, nous avons recensé 263 quartiers. Ainsi, après traitement des données, les fréquences du niveau d’infection en fonction de ces différentes races sont décrites dans la figure (17).

douteux

negatif

80

Montbeliarde

Métisse Montbéliarde Races

15 5

0 3,13

27,01 39,08 33,91

Fréquence

96,88

positif

locale

Figure 23: Fréquence du CMT en fonction des races III.1.2.1.3. Résultats du CMT en fonction du stade de lactation A l’aide de la fiche de prélèvement, les différents stades de lactation que comportent les animaux de notre échantillon ont été répertoriés. En effet, notre étude comptait plus de vaches en début et milieu de lactation que celles en fin de lactation. Ces dernières représentent une faible proportion de l’échantillon. Ainsi, après traitements des données du CMT, les fréquences obtenues sont représentées sur la figure (25).

70


Pourcentage

100,00 90,00 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00

92,11

49,02 39,68 34,13 26,19

31,37 19,61 1,32

début de lactation

mi-lactation

6,58

fin lactation

Stade de lactation positif

douteux

negatif

Figure 24: Résultats du CMT en fonction du stade de lactation

III.1.2.1.4. Fréquence du Test de CMT en fonction des exploitations Les fréquences du niveau d’infection des exploitations à partir des résultats obtenus par le CMT sont décrites dans le tableau XIV. Tableau XIII: Résultats du CMT dans les exploitations Résultats du CMT dans les

Ferme CIMELs

exploitations

d’Aliou DIEYE

GIE Diop et

Ferme de

Ferme de

frères

NDIAYE

HYAN

Positif (%)

25.88

2.17

5

0

0

Douteux (%)

38.82

8.70

15

12.5

0

Négatif (%)

35.29

89.13

80

87.5

100

71


III.1.2.1.5. Fréquence des résultats du CMT en fonction de la position des trayons : Quartier Antérieur (QA) et Quartier Postérieur (QP). Il s’agit d’examiner les quartiers en fonction de leur position (antérieure et postérieure). Ainsi, les résultats obtenus sur les 159 quartiers antérieurs étudiés et 104 quartiers

Pourcentage

postérieurs sont décrits dans la figure (26). 100,00 80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 positif douteux negatif

QA 20,13 32,70 47,17

positif

0 0 0 Position des quartiers douteux

QP 15,53 19,42 65,05

negatif

Figure 25: Résultats du CMT en fonction de la position des quartiers III.1.2.2. Résultats du conducteur électrique III.1.2.2.1. Résultat des quartiers examinés par le conducteur électrique Avec l’appareil de conductivité électrique, nous sommes parvenus à tester 369 quartiers sur les vaches échantillonnées. Sur le total de ces quartiers examinés, la fréquence de la mammite obtenue est de 13% de quartiers jugés positifs, 48% de quartiers diagnostiqués négatifs et 48% de résultats douteux. Ceci est décrit sur la figure suivante (27).

72


13% 48%

positif 39%

douteux negatif

Figure 26: Résultat du conducteur électrique des quartiers examinés III.1.2.2.2. Résultats du conducteur électrique en fonction des races Il s’agit de calculer la fréquence de la pathologie en fonction des trois races étudiées. Pour cela, sur les 369 quartiers testés avec le conducteur électrique, les fréquences obtenues au terme de ces tests sont :  montbéliarde : sur les 293 quartiers analysés, la fréquence des quartiers infectés est de 16,01%, 36,30% pour les quartiers sains et 47,69% de quartiers à infection douteuse ; 

métisse montbéliarde : 24 quartiers ont été diagnostiqués sur ces métisses. Les fréquences obtenues à la suite de ces tests sont : 3,13% de quartiers infectés, 68,75% de quartiers sains et 28,13% de quartiers à infection douteuse ;

 locale : sur ces dernières on a testé 52 quartiers dont 15% de quartiers infectés, 85% de quartiers sains et 5% de quartiers à statut douteux. La figure suivante décrit ainsi les résultats obtenus à l’issu de ces analyses.

73


100,00 Pourcentage

80,00 60,00 40,00 20,00 0,00 Montbéliarde

positif

Métisse Montbéliarde Races douteux

locale

negatif

Figure 27: Résultat du conducteur électrique en fonction des races. III.1.2.2.3. Résultats du conducteur électrique en fonction du stade de lactation Pour calculer la fréquence du test en fonction du stade de lactation, 369 quartiers ont été analysés. Ainsi, pour chaque stade de lactation, la figure suivante décrit le pourcentage

Pourcentage

du statut des quartiers. 100,00 90,00 80,00 70,00 60,00 50,00 40,00 30,00 20,00 10,00 0,00

89,77

50,24

48,61

36,36 23,61

27,78

13,40 4,555,68

Début de lactation

mi-lactation

fin lactation

stade de lactation positif

douteux

negatif

Figure 28: Résultat du conducteur électrique par stade de lactation

74


III.1.2.2.4. Fréquence des résultats du conducteur électrique en fonction des exploitations Dans chacune des exploitations qui ont fait l’objet de notre étude, nous avons répertorié le nombre total de quartiers analysés. Ainsi, avec Microsoft Excel, on est parvenu à calculer la fréquence du niveau d’infection mammaire. Les résultats obtenus sont décrits dans le tableau suivant (tableau XV). Tableau XIV: Fréquence du conducteur électrique en fonction des exploitations Résultats en fonction des

CIMELs de

exploitations Positif (%) Douteux (%) Négatif (%)

Makhana

Ferme de Aliou DIEYE

GIE Diop et

Ferme de

Ferme de

frères

NDIAYE

HYAN

16,79

2,08

15

0

0

48,54

4,17

5

12,5

8,33

34,67

93,75

80

87,5

91,67

III.1.2.2.5. Fréquence des résultats du conducteur électrique en fonction de la position des trayons : Quartier Antérieur (QA) et Quartier Postérieur (QP). Le travail consiste dans cette partie à évaluer la fréquence de la mammite subclinique en fonction de la position des quartiers (antérieure et postérieure). Pour cela, 369 quartiers sont diagnostiqués par le conducteur électrique. Sur cet effectif, 200 quartiers antérieurs et 169 quartiers postérieurs ont fait l’objet des prélèvements. A l’issu de ces analyses, on a eu :  Quartiers Antérieurs (QA) : 2,94% des quartiers sont diagnostiqués positifs, 56,47% des quartiers étaient négatifs et 40,69% des quartiers sont jugés douteux ;

75


 Quartiers Postérieurs (QP) : 17,50% des quartiers diagnostiqués présentaient la pathologie, 40% des quartiers étaient normaux et 42,50% de cas à statut douteux.

Pourcentage

Ainsi, la figure suivante décrit la répartition de la fréquence des résultats obtenus.

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

40

56,47

42,5 40,59 17,5

2,94 QA

0

QP Position des quartiers

positif

douteux

négatif

Figure 29: Fréquence des résultats du conducteur électrique en fonction des quartiers. III.1.2.3. Comparaison des deux tests de mammites III.1.2.3.1. Fréquence des deux tests en fonction des quartiers examinés Il s’agit de faire le rapprochement des résultats du test de CMT et ceux du conducteur électrique. De ce fait, en exprimant les résultats des 2 tests par rapport au nombre de quartiers examinés, la répartition des fréquences obtenues est décrite dans la figure suivante (24).

76


100,00 90,00

Pourcentage

80,00 70,00 54,86

60,00 47,70

50,00

39,02

40,00

25,68

30,00 20,00

19,46 13,28

10,00 0,00 positif

douteux conducteur électrique

negatif CMT

Figure 30: Fréquence des quartiers examinés par les 2 tests de mammites III.1.2.3.2. Fréquence des deux tests en fonction de la race La répartition des résultats des 2 tests de dépistage en fonction des races est décrite dans le tableau suivant. Tableau XV: Fréquence des tests en fonction des races Tests

Test de CMT

Test du

Appréciation

Race

Métisse

Race locale

Montbéliarde

Montbéliarde

Positif (%)

27,01

0

5

Douteux (%)

39,08

3,13

15

Négatif (%)

33,91

96,87

80

Positif (%)

16,01

3,13

15

Douteux (%)

47,69

28,12

5

Négatif (%)

36.30

68,75

80

conducteur électrique

77


III.1.2.3.3. Fréquence des deux Tests en fonction de la position des quartiers (QA et QP) En exprimant les résultats des 2 tests en fonction de la position des quartiers (antérieure et postérieure), les fréquences obtenues sont décrites dans le tableau suivant (XVII). Tableau XVI: Résultats des Tests en fonction de la position des quartiers (QA et QP) Tests

Appréciation

Quartiers

Quartiers

Antérieurs

Postérieurs

Positif (%)

20,13

15,53

Douteux (%)

32,70

19,42

Négatif (%)

47,17

65,05

Test du

Positif (%)

17,50

2,94

conducteur

Douteux (%)

42,50

40,59

électrique

Négatif (%)

40

56,47

Test de CMT

III.1.2.3.4. Résultats des critères d’appréciation Il consistait à calculer les critères d’appréciation des tests suite à l’analyse des données obtenues. Ainsi, en se basant sur les paramètres de classement (VP, FP, VN, FN) décrit dans le tableau (XVIII), les résultats des critères d’appréciation sont énumérés dans le tableau (XIX). Tableau XVII: Paramètres de classement des tests Paramètres

Conducteur électrique

CMT

Vrai Positif (VP)

50

48

Vrai Négatif (VN)

176

141

Faux Positif (FP)

14

12

Faux Négatif (FN)

56

30

78


Tableau XVIII: Résultats des critères d’appréciation des tests

Tests

CMT Conducteur électrique

Sensibilité (%) Spécificité (%)

Valeur

Valeur

Prédictive

Prédictive

Positive (%)

Négative (%)

61,54

92,16

80

82,46

47,17

92,63

78,13

75,86

III.2. Discussion III.2.1. Limites de l’étude Concernant les questionnaires d’enquête, il y’a eu quelques difficultés pour obtenir le maximum d’information. En effet, il était essentiel que le nombre de sujets abordés par le questionnaire ne soit pas trop élevé, c’est pourquoi il n’était pas possible de collecter certaines informations concernant l’ensemble du vaste domaine des mammites. Nous avons aussi eu quelques limites liées à la réticence des éleveurs face à certaines questions. Sur le terrain nous étions confrontés à une rupture du réactif de CMT (Leucocytets). Ce qui nous a retardé pendant plusieurs mois et a ainsi rallongé la durée de l’étude. Pour ce qui est de l’échantillonnage, il était convenu de travailler sur différentes races afin d’enrichir au maximum et même d’équilibrer la diversité génétique de l’échantillon. Ce qui n’a pas été réalisé du fait que les travaux de terrain ont coïncidé avec la période de tarissement des vaches dans plusieurs exploitations visitées. III.2.2. Matériel et méthodes Notre étude s’est déroulée au CIMEL de Makhana situé dans la région de Saint Louis. Le choix de cette zone d’étude s’explique par la diversité génétique qu’offre la région et l’ancrage du centre dans la production animale. En effet, le centre, dans sa politique de développement de l’élevage laitier, exploite un bon effectif de bovins de races 79


différentes. Le nombre important de fermes laitières se trouvant dans la localité a constitué un critère important lors du choix de la zone d’étude. Pour ce qui est du CMT, il demeure un important moyen de dépistage de mammite subclinique. Ainsi, c’est un test de choix à l’étable du fait de sa réalisation facile et son coût relativement abordable. Néanmoins, il donne une estimation des résultats et non pas une valeur exacte sur le comptage des cellules somatiques (CCS). Ce qui peut donner lieu à des ambiguïtés et ainsi compliquer l’interprétation des résultats. En ce qui concerne l’appareil de conductivité électrique du lait, il constitue un bon moyen de diagnostic précoce de la mammite subclinique. En effet, la facilité de son utilisation et l’interprétation automatique des résultats, demeurent les critères de choix de cet appareil. Toutefois, il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs (races, stade de lactation, résultats entre les quartiers) dans l’interprétation des résultats. Sur le terrain, la méthode d’étude était simple à réaliser. La collecte de certaines informations et l’enregistrement des résultats se faisaient à l’aide de fiches de prélèvement. III.2.3. Discussion des résultats III.2.3.1. Résultats des questionnaires d’enquêtes Le questionnaire d’enquête abordait un certain nombre de points essentiels pour une bonne gestion d’un troupeau laitier. Il nous a permis d’avoir un aperçu général sur l’entretien de la ferme et particulièrement la gestion des pathologies mammaires. Ainsi, nous avons pu recenser quelques manquements au niveau de l’hygiène de la traite et la qualité du lait obtenu. Concernant l’hygiène de la traite, il s’agit de bien respecter les bonnes pratiques de nettoyage et désinfection des trayons avant et après chaque traite. Le respect de ces mesures d’hygiène permet de limiter la contamination des trayons et celle du lait. L’examen de la qualité du lait permet d’anticiper sur l’état sanitaire de la vache et plus important encore, il permet de renforcer la sécurité alimentaire.

80


III.2.3.2. Résultats du CMT Le CMT est réputé par son excellente capacité à détecter l’état sanitaire des vaches et la qualité du lait produit. Son utilisation est très répandue dans les exploitations laitières. Ainsi, de nombreuses études ont été menées sur ce test pour déterminer le niveau d’infection des glandes mammaires d’une exploitation donnée. A la suite de notre étude, nous avons enregistré une prévalence de 19% obtenue dans les différentes exploitations étudiées. Cette fréquence est faible par rapport à celle trouvée par Houssa (2006), dans les fermes de Niacoulrab et Wayembam qui est de 54,53%. Elle est aussi faible par rapport à la prévalence obtenue par Shyaka (2007), qui est égale à 68,75% dans la ferme de Wayembam. Mais cette fréquence est proche de celle obtenue par Tchassou (2009), qui est de 33,97%. Cette faible prévalence se justifie par une bonne gestion des pathologies mammaires dans les exploitations concernées. En fonction des races, la prévalence obtenue sur les Montbéliardes est de 27,01%, 0% sur les Métisses et 5% sur les Locales. La prévalence obtenue sur les Montbéliardes est plus élevée du fait que les races exotiques hautement productrices sont plus prédisposées aux mammites Dupont (1980). Ces résultats peuvent être comparés à ceux obtenus au Sénégal par Konté (2003), sur les métis F1 et au Niger par Bada-Alambedji et al, (2005) sur les races locales, qui sont respectivement de 46,2% et 44%. Ces faibles prévalences obtenues pourraient se justifier par un niveau d’infection bas et un échantillonnage faiblement représentatif (Métisses et Locales). Concernant le stade de lactation, les prévalences obtenues sont : 26,19% en début de lactation, 19,61% en milieu de lactation et 1,32% en fin de lactation. Ces résultats sont en phase avec ceux obtenus par Saidi (2010), qui sont de 37,1% en début de lactation, 23,72% en milieu de lactation et 11,1% en fin de lactation. Ce qui nous est loisible de dire que la prévalence diminue au cours de la lactation. Cette fréquence élevée en début de lactation peut s’expliquer par le fait que lors du péripartum, la fonction immunitaire de la mamelle est altérée, ainsi elle devient plus sensible aux infections (OLIVER S.P et al ; 1988). L’absence de traitement des vaches au tarissement peut aussi être à l’origine de cette prévalence élevée en début de lactation.

81


En fonction des exploitations, on a eu des prévalences relativement faibles, égales à 25,88% au CIMEL, 5% pour le GIE Diop et Frères, 2,17% chez Aliou DIEYE. Les deux autres exploitations ont une prévalence nulle. Ainsi, la fréquence des infections élevée au CIMEL, s’explique par le fait que le centre détient un cheptel laitier hautement producteur (Montbéliard). Ces derniers sont plus sensibles aux infections mammaires. Par Comparaison au GIE Diop et Frères dont le cheptel laitier est plus marqué par des races locales, son niveau d’infection est relativement faible. La fréquence d’infection en fonction de la position des quartiers nous donne un pourcentage de 20,13 pour les quartiers antérieurs infectés et 15,53 pour les quartiers postérieurs infectés. Ceci est faible par rapport aux résultats obtenus par Houssa (2006), qui sont de 46,15% (QA) et 53,85% (QP) dans la ferme de Wayembam. Dans la ferme de Niacoulrab il a eu presque les mêmes fréquences avec 45,90% (QA) et 54,10% (QP). En somme, il y a une faible fluctuation des résultats obtenus concernant les écarts d’infection entre les différentes positions. Ainsi, on peut retenir que la position des quartiers importe peu sur les facteurs prédisposant la mammite. III.2.3.3. Résultats du conducteur électrique L’appareil de conductivité électrique du lait représente un test de mammite subclinique facilement utilisable. En effet, il peut être à la portée des acteurs de la filière (vétérinaires et éleveurs). Toutefois, il constitue un appareil de dernière génération très pratique sur le terrain. Cependant, bien qu’il soit un indicateur précieux, il n’est pas encore un outil suffisamment sensible et fiable pour poser un diagnostic conclusif de mammite (Viguier et al. 2009). De même, l’ambiguïté de l’interprétation des résultats et la disponibilité de l’appareil sur le marché constituent les facteurs limitant son utilisation. Sur le terrain, les résultats obtenus avec le conducteur électrique montrent que la mammite subclinique peut se traduire par une augmentation de la conductivité électrique du lait. Ce qui remet en cause les propos de Rémy (2010) ; Bosquet et al, (2013) qui affirmaient que la mammite subclinique se traduit uniquement par une réaction immunitaire mise en évidence indirectement par une augmentation de la concentration en cellules somatiques du lait. 82


Sur le total des quartiers examinés par le conducteur électrique, la prévalence obtenue est de 13,28%. Cette dernière est faible du fait qu’on n’a pas tenu compte de l’interprétation entre les quartiers d’une mamelle. En exprimant les résultats du test en fonction des races, on obtient 16,01% de cas positifs sur les Montbéliardes, 3,13% sur les Métisses et 15% sur les Locales. Les prévalences obtenues sur les différentes races montrent une fréquence d’infection plus élevée chez les Montbéliardes. Ceci se justifie par le fait qu’elles sont des vaches laitières hautement productrices de lait. Cependant, la prévalence est relativement élevée chez les races locales. Ce qui pourrait être due à des facteurs de variation génétique affectant le conducteur électrique. Pour ce qui est du stade de lactation les prévalences obtenues sont de 13,40% en début de lactation, 23,61% en milieu de lactation et 4,55% en fin de lactation. Ces résultats montrent une prévalence plus élevée en milieu de lactation qu’en début et fin de lactation. III.2.3.4. Comparaison des deux tests de mammites Les deux tests utilisés (CMT et conducteur électrique) représentent un moyen pratique de dépistage de mammite subclinique à l’étable. Néanmoins, nous étions amenés à étudier la fiabilité et l’efficacité des deux tests de dépistage. Pour cela, nous allons comparer les résultats obtenus des tests en fonction d’un certain nombre de facteurs. Nous sommes parvenus à établir la variation des fréquences des tests par rapport au nombre de quartiers examinés. Ainsi, par le CMT, 19,46% des quartiers examinés étaient diagnostiqués positifs et 54,86% des quartiers ne présentaient pas la pathologie. De même, avec le conducteur électrique, 13,28% des quartiers dépistés étaient positifs et 47,70% des quartiers étaient normaux. On constate alors qu’il y a eu plus de cas positifs et négatifs avec le CMT qu’avec le conducteur électrique. Cette faible variation des fréquences entre le CMT et le conducteur électrique s’explique par le fait que le CMT donne directement les résultats de chaque quartier alors qu’avec le conducteur, en plus des résultats individuels des quartiers, il faut interpréter les résultats obtenus entre les quartiers d’une mamelle. 83


Après enregistrement des résultats des tests en fonction de la position des quartiers, on constate encore plus de cas positifs et négatifs avec le CMT qu’avec le conducteur électrique. Pour ce qui est des quartiers antérieurs, les résultats obtenus par le CMT sont de 20,13% de quartiers positifs et 47,17% de quartiers négatifs contre 17,50% de quartiers positifs et 40% de quartiers négatifs par le conducteur électrique. Sur les quartiers postérieurs, les prévalences obtenues sont de 15,53% de quartiers infectés et 65,05% de quartiers sains avec le CMT, contre 2,94% de quartiers infectés et 56,47% de quartiers sains avec le conducteur électrique. Pour plus de précision concernant la fiabilité des deux tests, des analyses statistiques ont été effectuées. Cela consistait à calculer la sensibilité, la spécificité, la VPP et la VPN de chaque test. A l’issu de ces calculs, les sensibilités obtenues sont de 61,54% pour le CMT et 47,17% pour le conducteur électrique. La sensibilité du CMT est faible par rapport à celle trouvée par Jacquinet (2009), qui est de 84%. Par contre, il a eu une sensibilité de 42,87% avec le conducteur électrique, ce qui corrobore avec notre résultat. Par comparaison, les spécificités des deux tests sont proches. Elles représentent 92,16% pour le CMT et 92,63% pour le conducteur électrique. Ces résultats corroborent ceux obtenus par Jacquinet (2009), qui sont de 96% pour le CMT et 100% pour le conducteur électrique. De la sorte Pirard (2015) a obtenu une spécificité de 88,25% pour le CMT. Pour ce qui est des valeurs prédictives positives, les résultats obtenus sont de 80% pour le CMT et 78,13% pour le conducteur électrique. Toutefois, Jacquinet (2009) a eu 86,67% pour le CMT et 100% sur le conducteur électrique. Pareillement Pirard (2009) a aussi obtenu des résultats similaires avec le CMT (73,8%). Enfin, l’analyse des valeurs prédictives négatives des tests a donné de la même manière, 82,46% pour la VPN du CMT et 75,86% pour celle du conducteur électrique. Ces résultats sont proches de ceux obtenus par Jacquinet (2009), qui est de 96,42% avec le CMT et 88% par le conducteur électrique. Les résultats de Pirard (2009), qui sont de 73,8%, sont similaires à ces derniers. 84


Le CMT a la meilleure sensibilité et les meilleures valeurs prédictives. La spécificité des deux tests est relativement bonne et s’articule autour de 92%. On peut donc conclure à la suite de ces résultats que le CMT représente le test de choix sur le terrain. Il demeure le test le plus fiable des deux bien que le conducteur électrique reste un excellent test de dépistage de mammite subclinique.

85


CHAPITRE IV. RECOMMANDATIONS Sur la base des résultats obtenus durant notre étude, nous avons émis un certain nombre de recommandations allant dans le sens de l’amélioration de la production laitière et plus précisément la meilleure gestion des pathologies mammaires. Ainsi, ces recommandations s’étendent sur l’ensemble des intervenants de la filière laitière. IV.1. Pour les éleveurs et techniciens C’est un ensemble de recommandations adressées aux responsables des exploitations, concernant une meilleure gestion de la ferme.  La prévention des pathologies mammaires Il consiste à appliquer régulièrement les tests de dépistage des infections mammaires. Toutefois, le CMT et le conducteur électrique restent des tests fiables et très pratiques à l’étable. Ils permettent de prévenir les mammites afin d’anticiper sur le traitement. Leur utilisation est capitale dans une ferme laitière.  Les conditions de la traite La traite représente la principale source de contamination du lait. Elle peut aussi être à l’origine de la propagation des mammites à modèle contagieux. Il est alors important de la pratiquer dans des conditions hygiéniques adéquates. Cela nécessite dans les détails :  l’aménagement et l’entretien de la salle de traite ;  le respect de l’ordre de traite (en fonction de leur état de santé) ;  l‘examen de la mamelle avant et après chaque traite ;  l’hygiène corporelle et vestimentaire du trayeur ;  le nettoyage des trayons avant la traite ;  le nettoyage et l’entretien du matériel de traite avant et après chaque traite ;  le post trempage des trayons dans un désinfectant après la traite (Bétadine diluée) ;  l’utilisation de serviettes après chaque traite pour l’essuyage des trayons ; 86


 l’examen de la qualité du lait obtenu (test de mammite par le CMT ou le conducteur électrique, densité, pH, etc.).  les conditions d’élevage Ils consistent à mettre en place des stratégies de lutte contre certaines maladies et améliorer ainsi la capacité de production des animaux. Pour cela, il faut :  assainir l’environnement de la ferme ;  rationner l’alimentation des vaches afin de couvrir leurs besoins d’entretien et de production ;  bien entretenir les locaux d’élevage : En effet, les locaux d’élevage doivent être bien conçus de façon à éviter l’entrée de contaminants tout en évitant la contamination croisée entre les différents secteurs. Cependant, l’entretien consiste à nettoyer et désinfecter régulièrement les étables. La litière doit aussi être renouvelée régulièrement afin de limiter la propagation de certaines pathologies (mammites) ;  former et encadrer le personnel : Une formation adéquate dans les domaines techniques de l’hygiène et de la sécurité sanitaire leur permettra d’œuvrer efficacement en comprenant les raisons des actes imposés. L’acquisition d’une gestuelle, à savoir des gestes à faire et à ne pas faire, sera plus facile pour un personnel sensibilisé et formé (surtout concernant la traite) ;  mettre en place des programmes de suivi sanitaire ;  tenir un registre de données sur les animaux. IV.2. Rôle de l’Etat dans le développement de la filière En effet, la filière laitière locale connait un accroissement rapide ces dernières années et ceci est plus lié à l’implication du Ministère de l’Elevage et des Productions Animales dans le domaine du lait.

87


Cependant, le secteur connait toujours des limites notoires qui nécessitent plus de volonté politique pour les surmonter. Pour corriger ces anomalies il faut :  réduire les importations du lait et des produits laitiers qui ponctionnent les réserves en devises ;  sensibiliser la population sur la consommation du lait local (publicités, forums) ;  améliorer le niveau de production locale ;  réduire les taxes sur les industries locales de transformation du lait ;  réfectionner les circuits de commercialisation de produits lactés ;  mieux valoriser le CIMELs et ainsi exploiter au maximum ses potentiels agricoles ;  créer un réseau de suivi des programmes et projets d’élevage. Ce réseau pourra parallèlement se charger de recenser les exploitations laitières et collecter les informations relatives aux principales pathologies sévissant dans ces exploitations. Ainsi, ces données serviront de base pour une épidémiosurveillance des maladies bovines au Sénégal.

88


CONCLUSION GENERALE Le Sénégal, comme la plupart des pays sous-développés, n’est pas autosuffisant en lait et produits laitiers. La production locale reste toujours déficitaire par rapport à la demande qui ne cesse de croitre. Ainsi, le sous-secteur de l’élevage offre des potentialités certaines mais n’a pas connu un développement à la mesure de son rôle socio-économique. Cette faible productivité est souvent due à la non-maitrise des paramètres zootechniques des vaches dans les élevages extensifs. Par contre, dans les élevages intensifs et semi-intensifs, d’autres problèmes d’ordre sanitaire sont incriminés (mammites). En effet, les mammites occupent la première place en termes d’impacts économiques parmi les pathologies enzooties des bovins laitiers. Elles entrainent des pertes économiques considérables liées à une baisse de la productivité des animaux. En moyenne, cette production peut être réduite jusqu’à 13% au début de la maladie. Cette réduction peut atteindre plus de 80% chez certaines vaches en fonction de la gravité et de la durée de l’infection (STAUB et al. 2013). A ces conséquences, s’ajoutent des effets de modification de la composition du lait pendant la transformation (baisse du rendement fromager), mais aussi des impacts néfastes sur la santé publique en termes d’antibiorésistance. Dans la mesure de limiter les dommages importants des mammites, des tests de dépistage précoce sont disponibles sur le marché. Ainsi, le but de notre travail scientifique était d’étudier les deux méthodes de test (cellulaire et électrique) au centre d’impulsion pour la modernisation de l’élevage de Makhana. A l’issu de ces études, nous pouvons considérer que les outils de détection de mammites discutés sont tout à fait adéquats dans le cadre du dépistage de la mammite subclinique. Les résultats obtenus montrent une bonne spécificité des deux tests (92%). Les sensibilités des deux tests sont relativement moyennes avec 61,54% pour le CMT et 47,17% pour le conducteur électrique. Les valeurs prédictives positives des tests étaient aussi bonnes avec 80% pour le CMT et 78,13% pour le conducteur électrique. Pour ce qui est des valeurs prédictives négatives, on a eu 82% pour le CMT et 75,86% pour le conducteur électrique. Par ailleurs, la prévalence de mammites obtenue dans la zone 89


d’étude est de 19,46% pour le CMT et 13,28% pour le conducteur électrique. Au terme de cette étude, nous avons retenu que le CMT reste le meilleur test de dépistage de mammite subclinique à l’étable bien que le conducteur électrique est relativement bon pour détecter cette pathologie. Cependant, il existe une grande variabilité sur les informations de la conductivité électrique du lait comme test de dépistage de mammite subclinique. Si la conductivité électrique possède un potentiel incontestable dans la détection de mammite subclinique, il n’y a pas mal de facteurs qui peuvent influencer les résultats. Ainsi, il faut être très prudent dans la lecture et l’interprétation des résultats. D’ailleurs, une grande partie des études publiées suggère que la conductivité ne peut pas identifier un quartier malade ou une vache atteinte de mammite avec suffisamment d’exactitude par rapport aux comptages cellulaires ou au CMT (JACQUINET, 2009). De ce fait, des améliorations ont été proposées. Elles consistent à recourir à des systèmes multi sensoriels appelés «electronic-tongues» disposant d’une quinzaine de capteurs chimiques. De la même manière, ils seront capables de détecter les changements de concentration en ions de chlore, potassium et sodium relégués dans le lait au cours du processus de la mammite. Dans cette étude, le système multi sensoriel évalué fournit une sensibilité de 93% et une spécificité de 96% lorsqu’il s’agit de distinguer un lait sain d’un lait mammiteux (Mottram et al. 2007). En outre, de nouveaux projets d’étude visant à améliorer la précision et la validité du CMT par le genre « CMT automatique » seraient souhaitables. Ceci permettra de supprimer la part de subjectivité qui fait du CMT parfois un test incertain malgré son utilité incontestable et son accessibilité tant pour le vétérinaire que pour l’éleveur.

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SENEGALAIS

DE

NORMALISATION.

Les

normes

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no 510/2006

du

Conseil

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di

bufala

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sur

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79


ANNEXES Tests de mammites Date

N° vache

Races

Stade de lactation

Tests de mammites Résultats quartier

Résultats quartier

antérieur gauche

antérieur droit

Résultats quartier

Résultats quartier

postérieur gauche

postérieur droit


DIAGNOSTIC PRECOCE DES MAMMITES BOVINES Octobre-Mai - EISMV/CIMEL Aide au diagnostic précoce du lait mammiteux au CIMELs de Makhana et dans les zones d'intervention. NB: Les informations restent confidentielles Identification de l'élevage 1. nom de la ferme

3. nom et prénom du directeur de la ferme

2. localisation de la ferme

4. effectif du troupeau laitier

24. Fréquence de la mammite dans la ferme

faible

moyenne

élevée

25 . examen de la mamelle oui non


26 . examen de la qualité du lait oui non 27 . diagnostic de mammite Appareil électrique

CMT

28 . Traitement de mammite adopté

29 . prophylaxie médicale de la mammite non oui

autres

non


SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR « Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés:  d’avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire;  d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;  de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire;  de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation. Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure».



CONTRIBUTION AU DIAGNOSTIC PRECOCE DU LAIT MAMMITEUX AU CENTRE D’IMPULSION POUR LA MODERNISATION DE L’ELEVAGE (CIMEL) DE MAKHANA : COMPARAISON ENTRE LA METHODE CELLULAIRE ET LA METHODE ELECTRIQUE La forte demande en protéines animales (lait) qui ne cesse de croitre, a conduit le Sénégal et la plus part des pays africains d’avoir une orientation politique tournée vers l’amélioration et la modernisation de l’élevage, afin de booster les productions. Ainsi, le Sénégal, à travers le Ministère de l’Elevage et des Productions Animales a opté pour l’atteinte de l’autosuffisance en lait et produits laitiers par la création des CIMELs, l’importation de races exotiques hautement productrices, etc. Malgré tous les efforts entrepris par l’Etat et les acteurs de la filière, la production locale n’arrive toujours pas à couvrir la demande. La non couverture de cette demande est souvent liée à la non maitrise des paramètres sanitaires de la vache (mammites). En outre, les mammites réduisent la production laitière et génèrent de lourdes pertes économiques. Pour pallier à ces effets, il était nécessaire de mener cette présente étude qui consistait à étudier la fiabilité de deux méthodes de dépistage précoce des mammites pour ainsi faire leur comparaison. Au terme de cette étude, Les résultats obtenus montrent une bonne spécificité des deux tests (92%). Les sensibilités des deux tests sont relativement moyennes avec 61,54% pour le CMT et 47,17% pour le conducteur électrique. Les valeurs prédictives positives des tests étaient aussi bonnes avec 80% pour le CMT et 78,13% pour le conducteur électrique. Pour ce qui est des valeurs prédictives négatives, on a eu 82% pour le CMT et 75,86% pour le conducteur électrique. Par ailleurs, la prévalence de mammites obtenue dans la zone d’étude est de 19,46% pour le CMT et 13,28% pour le conducteur électrique. Au terme de cette étude, nous avons retenu que le CMT reste le meilleur test de dépistage de mammite subclinique à l’étable bien que le conducteur électrique est relativement bon pour détecter cette pathologie. Pour améliorer la production et préserver la santé du consommateur, il faut faire recours à des moyens de dépistages précoces, améliorer la technique de traite, préserver l’hygiène des locaux d’élevage et de la traite, etc. Mots-clés : Diagnostic précoce, mammites, CMT, Conducteur électrique, Papa Mamadou DIAGNE Diagnemodou91@hotmail.fr

Tel : (+221)777635002


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