Mariam ALHAMDOU

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR ********************

Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (E.I.S.M.V.)

Année 2017

N° 18

Bilan des campagnes nationales d’insémination artificielle bovine au Burkina Faso

THESE

Résultat des campagnes nationales d’insémination artificielle au Burkina Présentée et soutenue publiquement le 25 Juillet 2017 à 9 heures devant la Faculté de Médecine, Faso de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (DIPLOME D’ETAT) Par

Résultat des campagnes nationales d’insémination artificielle au Burkina Mlle Mariam ALHAMDOU Née le 02 OctobreFaso 1992 à Dori (Burkina Faso)

Jury Résultat des campagnes nationales d’insémination artificielle au Burkina Président :

Monsieur Issa LO Professeur en retraite à la faculté de médecine, de pharmacie et Faso d’odontologie de Dakar

Directeur et rapporteur de thèse :

Monsieur Alain Richi KAMGA-WALADJO Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar

Membre :

Monsieur Oubri Bassa GBATI Maître de Conférences Agrégé à l’EISMV de Dakar


Au nom de d’ALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux ‫صا ِل ًحا‬ ِ ‫ض‬ َّ َ‫فَتَب‬ ِ ‫اح ًكا ِمن قَ ْو ِل َها َوقَا َل َر‬ َ ‫ي َو‬ َ َ‫ب أ َ ْو ِز ْعنِي أ َ ْن أ َ ْش ُك َر نِ ْع َمتَكَ الَّتِي أ َ ْنعَ ْمت‬ َ ‫س َم‬ َ ‫ي َوأ َ ْن أ َ ْع َم َل‬ َّ َ‫علَى َوا ِلد‬ َّ َ‫عل‬ ﴾١٩﴿ َ‫صا ِل ِحين‬ َّ ‫ضاهُ َوأَد ِْخ ْلنِي بِ َرحْ َمتِكَ فِي ِعبَادِكَ ال‬ َ ‫ت َْر‬ 27/An-Naml-19: Fatabassama Dāĥikāan Min Qawlihā Wa Qāla Rabbi 'Awzi`nī 'An 'Ashkura Ni`mataka Allatī 'An`amta `Alayya Wa `Alá Wa Lidayya Wa 'An 'A`mala Şāliĥāan Tarđāhu Wa 'Adkhilnī Biraĥmatika Fī `Ibādika Aş-Şāliĥīna «Permets-moi Seigneur, de rendre grâce pour le bienfait dont Tu m'as comblé ainsi que mes Père et Mère, et que je fasse une bonne œuvre que tu agrées et fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi Tes serviteurs vertueux».


ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE DAKAR BP : 5077-DAKAR (Sénégal). Tel : (221) 33 865 10 08 – Télécopie (221) 825 42 83 Site web : www.eismv.org COMITE DE DIRECTION Le Directeur Général  Professeur Yalacé Yamba KABORET Les Coordonnateurs  Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI Coordonnateur des Stages et des Formations Postuniversitaires  Professeur Ayao MISSOHOU Coordonnateur de la Coopération Internationale  Professeur Alain Richi WALADJO KAMGA Coordonnateur des Etudes et de la Vie Estudiantine  Professeur Yaghouba KANE Coordonnateur Recherche/Développement Année universitaire 2016-2017


DEDICACES

A mon Feu Père, Amidou ALHAMDOU ALLAH vous a rappelé si tôt, au moment où je ne savais que faire de ma vie, mais vous avez été un exemple pour moi. Tout en vous renouvelant mes prières, je vous dédie ce travail. Reposez en paix ! A ma Mère, Absatou CISSE Femme battante, soucieuse de l’avenir de ses enfants, vous m’avez toujours encouragé dans mes études malgré les difficultés que vous rencontrez. Ce travail est le fruit de votre courage et de vos efforts. Puisse-t-il vous donner satisfaction et répondre à l’espoir que vous portez à ma réussite. Que Dieu, Le Tout-Puissant vous garde assez longtemps en vie et en bonne santé pour que je puisse profiter toujours de vos conseils et partager encore de bons moments avec vous. A mon « Petit Papa et Associé », M. T. LAFIA Vous m’avez redonné confiance en moi-même. Vous avez joué le rôle de cet homme que je voyais indispensable à ma vie et à ma réussite. Sachez que jamais je ne n’aurais pu réaliser ce travail sans vous. Sachez que je suis fière d’être votre fille. Que Dieu Le Tout-Puissant vous garde longtemps en vie et en bonne santé dans le bonheur. A mes Frères et Sœurs : Djibril, Omar et Aziz, Aïda, Aïssatou, Kadidja. Vous m’avez manifesté un grand amour durant tout ce temps passé loin de vous, en vous souciant de mes nouvelles. Trouvez ici, ce présent travail qui n’aurait pu se réaliser sans votre soutien et vos conseils. Merci pour tout. Que Dieu nous protège et nous comble de ses grâces. A mon jumeau du 02 octobre, ma version finale Bienvenu dans ma vie et merci de m’aimer sans trêve et sans répit! « Born together to stay together!».

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A la Famille DICKO à Dakar Je me suis toujours sentie chez moi à vos côtés. Vous m’avez toujours soutenu et incité à continuer. Ce travail vous est dédié. Puisse Dieu vous accorder encore de nombreuses années de vie afin que nous puissions bénéficier de vos conseils et bénédictions. A mes Neveux et Nièce : Moustapha, Rayan et Assia. Voici l’exemple que l’on peut partir de rien et réussir dans la vie ; il suffit d’avoir confiance en Dieu et de croire en soi-même. Je vous dédie ce travail en vous exhortant à faire mieux que moi. A mes Amis de : Zakaria, Mariétou, Isayna, Sirina, Aminata, Mami, Pati, Annita, Gisèle, Suzelle, Madina. Merci pour tous les moments passés ensemble. A mes Camarades de promotion Burkinabé Bruno, Idrissa, Dao, et Nadège. Merci pour tous les moments passés ensemble. Puisse Dieu rendre notre amitié solide et inébranlable. Au Pr SAWADOGO C’est en ayant votre soutien que nous sommes arrivés au bout. Au Pr KAMGA Vous qui avez été le premier à apporter du soutien et à propulser ce travail ; puisse le Seigneur vous inspirer davantage à réaliser vos aspirations. A M. BADIARA et M. KIEMDE Pour nous avoir encadré et donné les outils nécessaires à la réalisation de ce travail. A mes Ainés Dr TIALLA, Dr TAPSOBA, Dr PARE, Dr ZERBO, Dr YOUGBARE, Dr COMBARI, Dr GUIGMA, Dr DICKO, Dr DAHOUROU, Dr ROAMBA, Dr TRAORE, Dr SAVADOGO, Dr ILBOUDO, Dr OUANDAOGO, Dr ZEBA, Dr KAMBOULIGOU,

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Dr ZABRE, Dr KABORE, Dr DERA, Dr YODA, Dr YAMEOGO, Dr TAPSOBA, Dr ILY. A mes Ami (e) s et Frères de l’AEVBD Sachez que les moments passés ensemble ne seront jamais oubliés. A mes « Filles » de l’EISMV (groupe J4) Maria et Alima. Le respect que vous avez à mon égard m’a tellement marqué. Je vous encourage pour la suite de vos études. Aux membres du « manzé club » Roland, Prudence, Bruno, Idrissa, Elisa, Rufine, Muller. Sachez que les moments passés ensemble ne seront jamais oubliés. Au groupe J de TP KABKIA, AKE, MAI, OUMAROU. Les moments fous qu’on a passé ensemble sont inoubliables. A mes Amis de la 44ème promotion A tous les étudiants de la 44ème promotion Au Professeur accompagnateur de la 44ème promotion, Pr. ALEMBEDJI A la Marraine de la 44ème promotion, Dr Fatima DIAGNE SYLLA A ma chère patrie le BUKINA FASO. Au SENEGAL, merci pour l’hospitalité.

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REMERCIEMENTS A ALLAH, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux , pour nous avoir accordé la santé et les forces nécessaires à l’accomplissement de ce travail ; A toute ma Famille pour l’éducation et le soutien sans faille ; Au Pr KAMGA, pour sa disponibilité et son encadrement ; A M. BADIARA, pour sa disponibilité et son encadrement ; A M. KIEMDE, pour sa disponibilité et son encadrement ; A M. LAFIA, merci pour votre disponibilité et vos conseils ; Au Dr DAHOUROU, merci pour votre disponibilité et vos conseils ; Au Dr SAVADOGO, merci pour votre disponibilité et vos conseils ; A tous nos maitres de l’EISMV de Dakar, pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont si généreusement dispensé ; A la Marraine de la 44ème promotion, Dr Fatima DIAGNE SYLLA ; A tout le personnel administratif et technique de l’EISMV ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires de Dakar (AEVD) ; A l’Amicale des Etudiants Vétérinaires Burkinabè de Dakar (AEVBD); A l’Ambassade du Burkina Faso au Sénégal ; A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail.

Je vous adresse mes sincères remerciements!

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A nos Maitres et Juges

A notre Maître et Président de jury, Monsieur Issa LO, Professeur en retraite à la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de Dakar. Nous avons été particulièrement émus par l’enthousiasme et la spontanéité avec lesquels vous avez accepté de présider notre jury de thèse, malgré vos multiples occupations. Votre rigueur scientifique et votre sens des relations humaines sont des qualités qui nous ont particulièrement marqués. Veuillez trouver ici nos remerciements les plus sincères. A notre Maître, Rapporteur et Directeur de thèse, Monsieur Alain Richi KAMGA-WALADJO, Maître de Conférences agrégé à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV), Coordonnateur des études et de la vie estudiantine de l’EISMV. Vous qui avez été le premier à apporter du soutien et à propulser ce travail. En acceptant de rapporter ce travail, vous nous faites un grand honneur. Nous apprécions très hautement votre esprit de simplicité et votre sens de responsabilité. Vos qualités humaines et scientifiques, la clarté et la rigueur de vos enseignements forcent respect et considération. Sincères remerciements ! A notre Maître et Juge, Monsieur Oubri Bassa GBATI, Maître de conférences agrégé à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV). C’est avec plaisir et spontanéité que vous avez accepté de siéger dans notre jury de thèse. Vos qualités humaines et scientifiques, la clarté, la rigueur de vos enseignements et votre grande disponibilité nous ont profondément marqués durant notre cursus à l’EISMV. Hommage respectueux ! v


« Par délibération, la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’OdontoStomatologie et l’Ecole Inter- Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu’elles n’entendent leur donner aucune approbation ni improbation »

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SOMMAIRE Sigles et abréviations ................................................................................................. xii Liste des Tableaux .................................................................................................... xvi Liste des Figures ...................................................................................................... xvii Liste des Annexes.................................................................................................... xviii Introduction ................................................................................................................. 1 Première partie : Revue bibliographique ................................................................. 3 Chapitre 1 : Situation de l’élevage au Burkina Faso ............................................... 4 1.1. Présentation du Burkina ................................................................................ 4 1.1.1. Population ................................................................................................. 4 1.1.2. Climat et végétation.................................................................................. 5 1.1.3. Economie ................................................................................................... 6 1.2. Importance de l’élevage au Burkina Faso .................................................... 6 1.2.1. Importance sociale .................................................................................... 7 1.2.2. Importance économique .......................................................................... 8 1.3. Systèmes d’élevage bovin ............................................................................... 9 1.3.1. Systèmes traditionnels.............................................................................. 9 1.3.2. Systèmes améliorés ................................................................................. 10 1.4. Principales races bovines rencontrées au Burkina Faso ........................... 11 1.4.1. Races bovines locales .............................................................................. 11 1.4.2. Races bovines importées ........................................................................ 18 1.5. Principales contraintes au développement de l’élevage bovin au Burkina Faso………………………………………………………………………………..25 1.5.1. Contraintes alimentaires........................................................................ 25 vii


1.5.2. Contraintes sanitaires ............................................................................ 25 1.5.3. Contraintes politiques et socio-économiques ....................................... 26 Chapitre 2 : Généralités sur l’insémination artificielle ......................................... 27 2.1. Définition ....................................................................................................... 27 2.2. Historique ...................................................................................................... 27 2.3. Avantages....................................................................................................... 28 2.3.1. Avantages sanitaires ............................................................................... 28 2.3.2. Avantages d’ordre génétique................................................................. 29 2.3.3. Avantages économiques ......................................................................... 29 2.3.4. Avantages dans la gestion du troupeau ................................................ 29 2.4. Inconvénients................................................................................................. 30 Chapitre 3 : Campagnes nationales d’insémination artificielle : cas du Sénégal 31 3.1. Objectifs et stratégies ................................................................................... 31 3.2. Démarche adoptée ........................................................................................ 31 3.3. Résultats obtenus .......................................................................................... 32 Deuxième partie : Etude expérimentale .................................................................. 34 Chapitre 1 : Période et cadre de l’étude.................................................................. 35 1.1. Zone d’étude : Ouagadougou ...................................................................... 35 1.1.1. Situation géographique .......................................................................... 35 1.1.2. Population ............................................................................................... 36 1.1.4. Economie ................................................................................................. 37 1.2. Structure d’accueil : Direction de la Promotion des Filières Animales .. 37 1.2.1. Organisation............................................................................................ 37 1.2.2. Attributions ............................................................................................. 38 viii


1.2.3. Fonctions ................................................................................................. 38 Chapitre 2 : Méthodologie ........................................................................................ 41 2.1. Matériel .......................................................................................................... 41 2.1.1. Matériel humain ..................................................................................... 41 2.1.2. Matériel d’enquête ................................................................................. 41 2.1.3. Matériel de transport et logistique ....................................................... 41 2.2. Méthodes ........................................................................................................ 42 2.2.1. Recherche bibliographique.................................................................... 42 2.2.2. Enquête .................................................................................................... 42 2.2.2.1. Confection de la fiche d’interview .................................................. 42 2.2.2.2. Collecte des données......................................................................... 42 2.2.3. Présentation des résultats ...................................................................... 43 Chapitre 3 : Résultats, discussion et recommandations ........................................ 45 3.1. Résultats......................................................................................................... 45 3.1.1. Acteurs des campagnes .......................................................................... 46 3.1.1.1. Centre de Multiplication des Animaux Performants ................... 46 3.1.1.2. Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire ....................................................................................................... 48 3.1.2.2. a. Objectifs du projet ...................................................................... 48 3.1.2.2. b. Résultats attendus de la mise en œuvre du projet .................... 49 3.1.2.2. c. Composantes du projet............................................................... 49 3.1.2.2. d. Cibles du projet .......................................................................... 50 3.1.2.2. e. Contributions à la réalisation des campagnes nationales d’insémination artificielle ............................................................................ 51 3.1.1.3. Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales............ 51 ix


3.1.2.3. a. Objectifs du programme .......................................................... 51 3.1.1.4. b. Composantes du programme................................................... 51 3.1.2.3. c. Contribution à la réalisation des campagnes nationales d’insémination artificielle ............................................................................ 52 3.1.2.3. d. Principaux acquis ..................................................................... 52 3.1.2.4. Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle .. 53 3.1.2.4. a. Objectifs ........................................................................................ 53 3.1.2.4. b.

Participants

au Club d’Encadrement Technique et

d’Insémination Artificielle ........................................................................... 53 3.1.2.4. c. Moyens de mise en œuvre et fonctionnement ............................ 53 3.1.2.4. d. Résultats obtenus ......................................................................... 54 3.1.2.5. Sélectionneurs ................................................................................... 55 3.1.2.6. Inséminateurs ................................................................................... 55 3.1.2.7. Eleveurs ............................................................................................. 55 3.1.3. Espèces concernées ................................................................................. 56 3.1.4. Régions concernées ................................................................................. 56 3.1.5. Déroulement de la campagne ................................................................ 57 3.1.5.4. Formation des éleveurs et des sélectionneurs ................................ 57 3.1.5.5. Formation des inséminateurs .......................................................... 58 3.1.5.6. Sélection ............................................................................................ 58 3.1.5.7. Synchronisation des chaleurs et insémination artificielle ............ 58 3.1.6. Coût des opérations ................................................................................ 60 3.1.7. Résultats des campagnes ........................................................................ 61 3.1.8. Difficultés rencontrées lors des campagnes ......................................... 63 3.1.8.4. Difficultés rencontrées par les sélectionneurs ............................... 63 x


3.1.8.5. Difficultés rencontrées par les inséminateurs ............................... 64 3.1.8.6. Difficultés rencontrées par les éleveurs.......................................... 65 3.2. Discussion ...................................................................................................... 66 3.2.2. Limite de l’étude ..................................................................................... 66 3.2.3. Objectifs de la campagne ....................................................................... 66 3.2.4. Acteurs des campagnes .......................................................................... 67 3.2.4.4. Projets en cours ................................................................................ 67 3.2.4.5. Inséminateurs ................................................................................... 67 3.2.4.6. Eleveurs ............................................................................................. 68 3.2.4.7. Races des semences utilisées ............................................................ 68 3.2.4.8. Nombre d’inséminations et régions concernées ............................ 68 3.2.5. Déroulement de la campagne ................................................................ 69 3.2.6. Taux de réussite des inséminations ....................................................... 70 3.3. Recommandations......................................................................................... 74 3.3.2. A l’Etat .................................................................................................... 74 3.3.3. Au Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) .... 74 3.3.4. Aux inséminateurs .................................................................................. 75 3.3.5. Aux éleveurs ............................................................................................ 75 3.3.6. Aux structures de recherche.................................................................. 75 Conclusion .................................................................................................................. 76 Références bibliographiques .................................................................................... 81 Webographie .............................................................................................................. 91

xi


Sigles et abréviations %

: Pourcentage

APESS

: Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane

APF

: Aires de Protection Faunique

BF

: Burkina Faso

CAG

: Centre d’Amélioration Génétique

CCI

: Chambre du Commerce et de l’Industrie

CDE

: Centre pour Développement des Entreprises de Bruxelles

CETIA

: Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle

CIRAD

: Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement

CMAP

: Centre de Multiplication des Animaux Performants

CNAG

: Centre National d’Amélioration Génétique

CNEAG

: Centre National d’Elevage et d’Amélioration Génétique

CNIA

: Centre National de l’Insémination Artificielle

CRZ

: Centre de Recherches Zootechnique

DGPA

: Direction Générale des Productions Animales

DPFA

: Direction de la Promotion des Filières Animales

DRCA

: Direction du Renforcement des Capacités des Acteurs

DYFAB

: Dynamisation des Filières Agro-alimentaire du Burkina

ECG

: Equine Chorionic Gonadotrophin

EISMV

: Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires xii


EqL

: Equivalent Lait

FAO

: Food and Agriculture Organization.

IA

: Insémination Artificielle

IM

: Intra Musculaire

INSD

: Institut National de la Statistique et de la Démographie

J

: Jour

Kg

: Kilogramme

Km2

: Kilomètre carré

L

: Litre

LNIA

: Laboratoire Nationale de l’Insémination Artificielle

LNIAB

: Laboratoire National de l’Insémination Artificielle et de Biotechnologie

MEF

: Ministère de l’Economie et des Finances

MEPA

: Ministère de l’Elevage et des Productions Animales

MM

: Millimètre

MRA

: Ministère des Ressources Animales

MRAH

: Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

MS

: Matière Sèche

NEC

: Note d’Etat Corporel

ONG

: Organisation Non Gouvernementale

PAFASP

: Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales

PAPEL

: Projet d’Appui à l’Elevage

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PAPISE

: Programme d’Investissements du Secteur de l’Elevage

PAPSA

: Projet d’Amélioration de la Productivité agricole et de la Sécurité Alimentaire

PDPL

: Projet de Développement de la Production Laitière

PDRA-G

: Projet de Développement des Ressources Animales du Gourma

PDRDP/BK

: Projet de Développement Rural Décentralisé et Participatif/ Bazèga Kadiogo

PGF2α

: Prostaglandine F2α.

PGRN

: Projet de Gestion des Ressources Naturelles

PIB

: Produit Intérieur Brut

PMSG

: Pregnant Mare Serum Gonadotropin

PNIA

: Programme National d’Insémination Artificielle

PNLDL

: Programme National Pilote de Développement Laitier

PNUD

: Programme de Nations Unies pour le Développement

PRADELAIT : Projet d’Appui au Développement de la filière Lait PRID®

: Progesterone Releasing Intravaginal Device

PRODEZEM : Projet d’Appui au Développement de l’Elevage du Zébu Maure PSAE

: Programme Sectoriel d’Appui à l’Elevage

PSDR

: Plan Stratégique de Développement Rural

PSDZA II

: Projet de Soutien à la Diffusion du Zébu Azawak, deuxième phase

PSIA

: Programme Spécial d’Insémination Artificielle

PTF

: Partenaires Techniques et Financiers

xiv


PUSAN

: Plan d’Urgence pour le Renforcement de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

PV

: Poids vif

RC

: Rendement Carcasse

RGPH

: Recensement Général de la Population et de l’Habitation

SAF

: Service Administratif et Financier

SPA

: Sous-Produits Agricoles

SPAI

: Sous-Produits Agro Industriels

SP/RGA

: Secrétariat Permanent de la Coordination de la Gestion des Ressources Génétiques Animales

SSCE

: Service Suivi Evaluation et Capitalisation

T

: Tonne

UBT

: Unité Bétail Tropical

UF

: Unité Fourragère

UI

: Unité Internationale

xv


Liste des Tableaux

Tableau I : Effectifs des bovins exportés de 2009 à 2014 ........................................ 8 Tableau II : Performances des races les plus utilisées dans les programmes de croisement au Burkina Faso ............................................................... 25 Tableau III : Nombre de semences utilisées par race. ........................................... 62 Tableau IV : Comparaison du taux de réussite du Burkina Faso des CNIA avec celui d’autres pays .............................................................................. 73

xvi


Liste des Figures Figure 1 : Division administrative du Burkina Faso ............................................... 4 Figure 2 : Répartition du cheptel bovin par région en 2014 ................................... 7 Figure 3 : Vache zébu Peulh ..................................................................................... 12 Figure 4 : Taureau zébu Azawak ............................................................................. 13 Figure 5 : zébu Goudali ............................................................................................ 14 Figure 6 : zébu Maure ............................................................................................... 15 Figure 7 : zébu M'bororo.......................................................................................... 16 Figure 8 : Taurin Lobi .............................................................................................. 17 Figure 9 : Taurin N’Dama ........................................................................................ 18 Figure 10 : Vache Gir................................................................................................ 19 Figure 11 : Vache (à gauche) et taureau (à droite) de race Girolando ................ 20 Figure 12 : Vache Holstein ....................................................................................... 21 Figure 13 : Taureau Montbéliarde .......................................................................... 22 Figure 14 : Vache Brunes des Alpes ........................................................................ 23 Figure 15 : Taureau INRA 95 .................................................................................. 24 Figure 16 : Taux de gestation du P.N.I.A au niveau des régions (1999/2000 et 2001) ....................................................................................................... 33 Figure 17 : Taux de gestation du P.N.I.A au niveau des régions en 2014 ............ 33 Figure 18 : Découpage administratif de la ville de Ouagadougou ....................... 36 Figure 19 : Démarche méthodologique ................................................................... 44 Figure 20 : Régions concernées par les campagnes d’IA de 2012 à 2015 ........... 56 Figure 21 : Protocole utilisé au CMAP durant les campagnes d’IA .................... 59 Figure 22 : Démarche adoptée durant les campagnes d’IA .................................. 60 Figure 23 : Evolution du nombre d’IA durant les campagnes d’IA au Burkina Faso ......................................................................................................... 61 Figure 24 : Proportion des races utilisées durant les campagnes d’IA au Burkina Faso ......................................................................................................... 62 Figure 25 : Taux de réussite de l’IA au Burkina Faso en 2015............................. 63 xvii


Liste des Annexes

Annexe 1 : Organigramme

du

Ministère

des

Ressources

Animales

et

Halieutiques .................................................................................... 79 Annexe 2 : Organigramme de la Direction Générale des Productions Animales .......................................................................................................... 80

xviii


Introduction Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale. Son économie repose essentiellement sur l’Agriculture. Le secteur primaire constitue plus de 33% du PIB dont 18% proviennent du sous-secteur de l’élevage (12% pour les animaux sur pied et 6% pour les cuirs et peaux). Ainsi, l’élevage est classé troisième poste pourvoyeur de devises après l’or et le coton (BF-MRA, 2010). Le cheptel burkinabé est constitué de plus de neuf (9) millions de bovins et vingt-trois (23) millions de petits ruminants (BF-MRA, 2014). Malgré l’importance numérique de ce cheptel, la production laitière locale du Burkina ne couvre pas les besoins de sa population. Cette production nationale a été estimée en 2000 à 171 000 tonnes (t) d’équivalent lait (EqL) (BF-MRA, 2001) contre une demande d’environ 200 000 t. Ce déficit important est compensé par les importations de produits laitiers essentiellement constitués de lait en poudre et de lait concentré (FAO, 2003). La FAO (2003) estime à 85% la part des importations dans la consommation des produits laitiers à Ouagadougou. Au plan national, les importations de ces produits sont passées d’environ quatre (4) milliards en 2005 à plus de treize (13) milliards de F CFA, dix (10) ans après (BFMRA, 2014). De ce fait, le Burkina Faso figure parmi les plus grands importateurs de lait et produits laitiers en Afrique subsaharienne. Pour remédier à ce problème et augmenter les productions animales, principalement de lait, le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MRAH) du Burkina Faso, dans son Plan Stratégique de Développement Rural (PSDR) à l’horizon 2015, a accordé une place importante à l’amélioration génétique, surtout bovine, par le canal de l’insémination artificielle (IA). En effet, selon ROBERTS et GRAY (1973), l’IA est le moyen le plus simple et le moins couteux pour arriver à une augmentation de la productivité de nos races locales. Ainsi, depuis 2009, l’Etat burkinabé organise des campagnes d’insémination artificielle sur tout le territoire national. Cependant, aucun bilan n’a été fait et depuis 2015, pour diverses raisons dont celle d’ordre financier, il n’y a plus eu de Campagnes Nationales d’Insémination Artificielle (CNIA). Il nous a donc paru opportun de faire 1


ce travail qui consiste à faire le point de ces sept (7) ans de CNIA organisées par l’Etat burkinabé. L’objectif général est de décrire l’organisation et le fonctionnement de ces CNIA. Pour y arriver, l’étude s’attèlera spécifiquement à :  identifier les principaux acteurs des CNIA et leurs rôles ;  décrire le déroulement des campagnes ;  présenter les résultats obtenus ;  dégager les difficultés qu’ont rencontrées les acteurs de ces CNIA. Pour atteindre ces objectifs, nous avons conduit une enquête transversale rétrospective au près des acteurs des CNIA : les inséminateurs, les éleveurs, les responsables de projets, les responsables de l’organisation et de la coordination des programmes d’IA au Burkina. Cette étude comprend deux parties subdivisées chacune en trois (3) chapitres :  la première partie est consacrée à la revue bibliographique. Le premier chapitre de cette partie aborde les généralités sur le Burkina Faso et son élevage, le second définit l’IA et donne ses avantages et inconvénients. Quant au troisième, il décrit les campagnes nationales d’IA au Sénégal.  la deuxième partie présente les résultats de notre étude. Son premier chapitre présente brièvement notre zone d’étude, le deuxième décrit la méthodologie utilisée, et le dernier donne les résultats de nos investigations, les discussions qu’ils suscitent et les recommandations qui en découlent.

2


Première partie : Revue bibliographique Chapitre 1 : Situation de l’élevage au Burkina Faso Chapitre 2 : Généralités sur l’insémination artificielle Chapitre 3 : Campagnes nationales d’insémination artificielle : cas du Sénégal

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Chapitre 1 : Situation de l’élevage au Burkina Faso 1.1. Présentation du Burkina Le Burkina Faso est situé au cœur de l'Afrique occidentale. Pays sahélien enclavé, sa superficie est de 274 222 km² (BF-MEF/INSD, 2009). Il partage ses frontières avec la Côte d'Ivoire au sud-ouest, le Ghana et le Togo au sud, le Bénin au sud-est, le Mali au nord-ouest et le Niger à l'est et au nord-est. Il s'étend sur 625 km du nord au sud et sur 850 km de l'est à l'ouest. Le Burkina Faso fait partie de la zone Sahel. Il est subdivisé en 13 régions et 45 provinces (BF-MEF/INSD, 2014). La Figure 1 présente le Burkina Faso et ses pays limitrophes.

Figure 1 : Division administrative du Burkina Faso Source : BF/ MAE, 2004

1.1.1.Population Le Burkina Faso comptait en 2006, 14 millions d’habitants dont 52% de femmes, selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH). Cette population, selon les prévisions, devait atteindre 18450494 d’habitants en 2015 (BF-MEF/INSD, 2014). En 2006, environ 77% de la population vivaient en 4


milieu rural et 46,6% avaient moins de 15 ans. Le pays connaît un fort taux d’accroissement démographique estimé à 3,42% par an. Ce croît démographique est le résultat d’une fécondité élevée, précoce et des natalités rapprochées avec en moyenne 6,2 enfants par femme. Le taux de mortalité générale qui était de 14,8% en 1996 est passé à 11,8% en 2006. L’espérance de vie est estimée à 56,7 ans en 2006. Notons qu’en 2009, le seuil de pauvreté a été estimé à 130735 FCFA et la proportion des pauvres était de 46,7% (BF-MEF/INSD, 2009).

1.1.2. Climat et végétation Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien. Ce climat est caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d’une moyenne de 350 mm au Nord à plus de 1000 mm au Sud-Ouest. Il y a deux saisons très contrastées au Burkina Faso : la saison des pluies (entre mai et septembre) avec des précipitations comprises entre 300 mm et 1200 mm et la saison sèche durant laquelle souffle l’harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara (SOME, 2010). On peut donc distinguer trois (3) grandes zones climatiques :  Zone sahélienne au nord du pays Avec moins de 600 mm de pluviométrie par an et des amplitudes thermiques élevées (13 à 45 degrés), c’est la zone de pastoralisme par excellence. On y trouve de grands groupes ethniques, tels que les Peul, Touaregs, qui possèdent de grands troupeaux et qui pratiquent le nomadisme sur de longues distances (APESS, 2011).  Zone soudano-sahélienne entre 11° 3' et 13° 5' de latitude Nord C’est une zone intermédiaire pour les températures et les précipitations. Il existe dans cette zone des conditions favorables à l’intégration élevage-agriculture, situation qui occasionne des conflits entre agriculteurs, éleveurs et les autorités administratives forestières (APESS, 2011).  Zone soudano-guinéenne au sud du pays La pluviométrie dépasse 900 mm par an et les températures moyennes sont relativement basses. Les activités d’élevage s’installent difficilement dans cette zone 5


très humide favorable à l’apparition des parasites qui laissent peu de chances aux bovins. C’est plutôt le domaine d’un élevage de case avec des troupeaux composés de très peu d’animaux (APESS, 2011).

1.1.3. Economie L’économie du Burkina repose essentiellement sur l’Agriculture. A elle seule, elle emploie 80 % de la population active face à l’industrie et aux services, qui à eux deux comptent pour seulement 20 % de la population active. Le coton, « l’or blanc » du Burkina fournit 60 à 70 % des recettes de l’Etat. Ainsi le secteur primaire représente 33,4 % du PIB, le secteur secondaire : 22 % et le secteur tertiaire : 43,4 % du PIB (BFMRA, 2010). La balance commerciale est déficitaire avec 249 milliards en faveur des importations (BF-CCI, 2009).

1.2. Importance de l’élevage au Burkina Faso Selon les statistiques du MRA (2014), le Burkina Faso comptait plus de vingttrois (23) millions de petits ruminants et neuf (9) millions de bovins en 2014. Ce cheptel est inégalement réparti sur le territoire national avec près de 40% de bovins dans les régions du Sahel et de la Boucle du Mouhoun. La Figure 2 illustre la répartition du cheptel bovin en fonction des régions du pays.

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Figure 2 : Répartition du cheptel bovin par région en 2014 L’élevage au Burkina Faso est loin d’être uniquement à but lucratif. Il se révèle également important, sur le plan socioculturel. L’élevage dans certaines parties du pays est un mode de vie et le cheptel à une valeur plutôt sentimentale qu’économique.

1.2.1. Importance sociale L’élevage bovin revêt un caractère important sur le plan socioculturel et religieux au Burkina Faso. Le bétail est source de prestige car la possession de gros bétail est symbole de richesse et suscite le respect dans beaucoup de sociétés (LHOSTE et al., 1993). Les mariages, les funérailles, les sacrifices, les fêtes religieuses et autres réjouissances sont qualifiés réussis lorsqu’un ou plusieurs bovins ont été immolés ou donnés lors de ces cérémonies. Ainsi, l’élevage a une valeur symbolique de référence dans les groupes socioprofessionnels, ethniques et/ou religieux

(pasteurs/agriculteurs,

hommes/femmes, 7

jeunes/vieux,

musulmans


/chrétiens/animistes). Il intervient dans les relations sociales entre les hommes, la nature et les cérémonies de cultes, par des échanges de rétribution, de reconnaissance, de soumission, de pardon et d’intercession (OUOBA, 2006). Cependant, au fur et à mesure que la filière lait se modernise, et que les systèmes de production s’intensifient, le rôle social de l’élevage s’estompe de plus en plus pour faire face à la recherche du profit avec l’émergence des systèmes à visées commerciales (OUOBA, 2006).

1.2.2. Importance économique L’élevage occupe une place non négligeable dans l’économie du Burkina Faso. Avec un cheptel estimé à plus de 23 millions de petits ruminants, 9 millions de bovins, 42 millions de volailles et 2 millions de porcins (BF-MRA, 2014), l’élevage constitue la seconde activité économique juste après l’agriculture. En termes de valeur totale des exportations et de contribution au budget de l’Etat, l’élevage se positionne au troisième rang après l’or et le coton. Il contribue à environ 18% du PIB et 26% des recettes d’exportation (BF-MRA, 2010). Ces exportations concernent la viande (ovine, bovine, volaille, queues et pattes de bœuf) et les cuirs et peaux. Le nombre de bovins exportés est contenu dans le Tableau I.

Tableau I : Effectifs des bovins exportés de 2009 à 2014 Année Effectif en

2009

2010

2011

2012

2013

2014

327,6

357,1

371,9

364,6

317,4

344,4

milliers de têtes Source : BF-DGESS/MRA 2014

En ce qui concerne la filière lait, il est difficile d’estimer sa part de contribution Source : DGESS/MRA 2014

dans l’économie nationale. Les importations de lait et produits laitiers s’estiment à plus de 13 milliards de F CFA (BF-MRA, 2014). Néanmoins, la production laitière locale permet à de nombreuses familles de couvrir leurs besoins alimentaires et une partie de leurs besoins financiers par la vente de lait (OUOBA, 2006). 8


1.3. Systèmes d’élevage bovin Le système d’élevage peut se définir comme l’ensemble des techniques et pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné, les ressources végétales par les animaux en tenant compte de ces objectifs et de ces contraintes (LHOSTE et al., 1993). Les systèmes d’élevage au Burkina Faso peuvent être divisés en deux (2) grandes catégories : les systèmes traditionnels et les systèmes améliorés.

1.3.1. Systèmes traditionnels Les systèmes traditionnels d’élevage sont généralement extensifs. Dans ce cas, l’élevage utilise très peu d’intrants zootechniques et vétérinaires. Ce système détient à lui seul plus de 95% du cheptel bovin national (BF-MRA/PNUD, 2012). On en distingue deux (2) types : le type transhumant et le type sédentaire (ATTIE, 2003).  Systèmes extensif pastoral transhumant Le système extensif pastoral transhumant intéresse 16,5 % du cheptel bovin national (BF-MRA/PNUD, 2012). La principale caractéristique de ce type d’élevage est la transhumance avec deux variantes. La première est transfrontalière au niveau des pays riverains à climat soudanien comme le Togo, le Ghana, le Bénin mais également à climat sahélien comme le Niger et le Mali à la recherche de pâturages et de points d’eau. Ce mouvement pendulaire permet de faire bénéficier aux animaux des ressources fourragères et des ressources en eau au niveau de ces pays. En 2014, environ 63 000 bovins sont partis en transhumance hors des frontières du Burkina. Le Togo est la destination la plus importante avec près de 40 % des bovins suivi de la côte d’Ivoire et du Mali avec respectivement 26,6% et 19,6% (BF-MRA, 2014). Le second mouvement de transhumance, le plus important du point de vue effectif, est interne et se fait entre les régions du pays. En 2014, cette transhumance interne saisonnière a concerné plus de 93 200 bovins. Les mouvements les plus importants sont observés dans les régions du Centre-Sud, des Hauts Bassins, des cascades et du Centre-Ouest qui, en 2014, ont accueilli respectivement 31,34%, 29,7% et 15,88% des effectifs en transhumance interne (BF-MRA, 2014). Ces systèmes sont pratiqués par environ 9% des ménages éleveurs (BF-MRA/PNUD, 2012). 9


 Systèmes sédentaires Les systèmes sédentaires sont prédominants avec 79% du cheptel (BF-MRA/PNUD, 2012). Ils sont pratiqués par 85% des éleveurs (BF-MRA/PNUD, 2012) ; la plupart sont des agro-éleveurs ou des agriculteurs. L’élevage bovin s’inscrit dans un système

intégré où un échange important de flux se fait avec l’agriculture (DIEYE et al., 2009). Les ressources pastorales (pâturages naturels, résidus de culture) des terroirs villageois et inter-villageois constituent l’alimentation de base des animaux. Le cheptel bovin est exploité pour la production laitière, la fertilisation organique grâce au parcage des champs de culture, l’énergie par la traction bovine. C’est le cas dans la zone sudsoudanienne mais également dans les zones pastorales aménagées.

1.3.2. Systèmes améliorés Ils se développent surtout en zones périurbaines des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso (BF-MRA, 2004). Ils sont résolument orientés vers une visée commerciale (TAPSOBA, 2008). Ils représentent environ 6% des bovins (BFMRA/PNUD, 2012). Ces systèmes sont orientés vers l’embouche ou la production laitière. - L’embouche bovine familiale, pratiquée par les agro-éleveurs en saison sèche pendant 4 à 6 mois, consiste à engraisser les animaux maigres (mâles et femelles) issus du troupeau familial ou achetés au marché. L’alimentation de base est composée des résidus de récolte (pailles de céréales) et de fourrages naturels. Les animaux sont ensuite complémentés avec des sous-produits agro-industriels comme le tourteau de coton. - L’embouche bovine commerciale est généralement pratiquée par des commerçants de bétail qui achètent des animaux maigres en fin de saison pluvieuse, notamment des bœufs de trait en fin de carrière mais également des femelles. Elle se distingue par des effectifs plus importants mais également par le nombre de rotation qui peut varier de 1 à 3 par année. Ces animaux sont engraissés à l’herbe pendant l’herbagère qui met essentiellement en jeu le phénomène de croissance compensatrice. La seconde période, qui constitue l’embouche intensive proprement dite, se déroule durant la saison sèche

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froide. Les animaux sont nourris à base d’aliments grossiers (pailles de céréales, paille de brousse) et parfois de foin (DIEYE et al., 2009). - L’élevage bovin laitier est pratiqué par deux catégories d’acteurs : les éleveurs Peuls et de nouveaux venus dans le métier de l’élevage, en particulier des agriculteurs, commerçants et fonctionnaires en activité ou à la retraite (HAMADOU et al., 2002). Les animaux en particulier les vaches en lactation, bénéficient d’une complémentation alimentaire et minérale tant en saison des pluies qu’en saison sèche. Conscients de la rareté des ressources alimentaires aux abords des villes, la plupart des éleveurs constituent des stocks alimentaires à base de fourrages, de Sous-Produits Agricoles (SPA) (tiges de maïs, mil et sorgho, fanes d’arachide et de niébé) et Sous-Produits Agro-Industriels (SPAI) (graines et tourteaux de coton) (SANON, 2003).

1.4. Principales races bovines rencontrées au Burkina Faso L’origine des bovins africains est mal connue. Selon certains auteurs, c’est grâce aux peuples sémites que les bovins ont été introduits et dispersés en Afrique. D’autres auteurs par contre avancent comme argument que le zébu serait issu du continent africain grâce aux fouilles archéologiques dans le Sahara qui révèlent des peintures rupestres du zébu datant de 3000 à 4000 ans avant Jésus Christ (DOMINGO, 1976). On note que les bovins ont migré vers la vallée du Nil et la corne de l’Afrique avant de gagner l’Afrique Centrale et celle de l’Ouest à la recherche de pâturage (KOALGA et BAMBARA, 2006). Les bovins africains sont bien adaptés à leur milieu (climat chaud, sécheresse, trypanosomoses, parasitoses, la longue marche et l’humidité). Au Burkina Faso le cheptel bovin est constitué essentiellement par des races locales : les taurins (Bos taurus) et les zébus (Bos indicus) et des métis issus des croisements soit entre races locales, soit entre race locale et race exotique.

1.4.1. Races bovines locales  Zébus : Bos indicus Les Zébus ont une bosse au niveau du garrot, soit en position thoracique soit en position cervico-thoracique. Ils sont typiquement tropicaux. Les zébus sont plus souvent rencontrés en zone sèche car ils sont très sensibles aux trypanosomes. On distingue les zébus d’Afrique à bosse thoracique et les zébus d’Afrique à bosse cervico11


thoracique (absents en Afrique soudano-sahélienne) (MEYER, 1998). Au Burkina, on rencontre principales quatre (4) types de zébus d’Afrique à bosse thoracique.  Zébu peulh Soudanien Il constitue l’effectif le plus important du cheptel bovin au Burkina Faso (OUEDRAOGO, 2007) et se retrouve dans toutes les régions du pays (BF-MRAH, 2016). Deux sous-races peuvent être signalées: la sous-race mossi et la sous-race silmi-mossi. C’est un animal de format moyen dont la taille au garrot varie entre 1,20 à 1,40 m avec un poids vif situé entre 300 à 350 kg pour les mâles et 250 à 300 kg pour les femelles. La production laitière a un caractère saisonnier et varie de 2 à 3 litres/jour. La durée de la lactation varie entre 7 et 8 mois avec 500 à 600 kg par lactation (MEMENTO DE L’AGRONOME, 2002). C’est un animal apte à la traction au Burkina Faso. Il est utilisé dans la culture attelée. Son rendement carcasse est de 48 à 55%. Le zébu Peulh est illustré sur la Figure 3.

Figure 3 : Vache Source : BOLY et LEROY, 2001 cités par MOUMOUNI, 2006.

 Zébu Azawak L’origine du zébu Azawak (Figure 4) ne fait pas l’unanimité. Pour certains, il aurait été introduit en Afrique au sud du Sahara par des envahisseurs venus du Nord. Pour 12


d’autres ce serait le produit de croisement entre races locales et d’autres races aujourd’hui disparues (TAPSOBA, 2008). Enfin certains pensent

que c’est

le

croisement d’un zébu indo-pakistanais et d’un taurin européen (SOME, 1996 cité par TAPSOBA, 2008). C’est un animal de type rectiligne et eumétrique dont la taille au garrot varie entre 1,20 à 1,30 m avec un poids vif de 300 à 500 kg chez le mâle, et de 250 à 300 kg chez la femelle (ALBERT, 2002). C'est une des meilleures laitières dans le Sahel, sa production laitière par lactation est de 800 à 1000 kg de lait pour une durée de 7 à 8 mois (SOULARD, 1994 ; TOE, 2001). Sa production journalière est de 3 à 8 litres en moyenne sur de maigres pâturages. C’est une bonne laitière comparativement aux autres zébus (MEMENTO DE L’AGRONOME, 2002). C'est aussi un bon animal de boucherie ; son rendement carcasse est de 50% (DELPORTE et PAULUS, 2001). Il est apte au portage et au transport. Au Burkina Faso, le zébu Azawak se rencontre au nord et en zones péri-urbaines de Ouagadougou et Bobo Dioulasso (BFMRAH, 2016).

Figure 4 : Taureau zébu Azawak Source : BF-MRA, 2015.

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 Zébu Goudali Le zébu Goudali (Figure 5) est la variété burkinabé du zébu Foulbé, il est présent sur tout le territoire national (BF-MRAH, 2016). Il est originaire du nord de Sokoto au Nigeria. Il a de bonnes aptitudes bouchères et laitières (DOMINGO, 1976). Ses performances sont : 1000 à 1500kg en 230 jours de lactation (COULIBALY, 2002 et GAGARA, 2005) ; comme animal de boucherie, il peut atteindre 600 kg à 5-6 ans, avec un rendement carcasse de 52% (TAPSOBA, 2008). La femelle a une taille moyenne de 1,3 m et un poids de 325 kg. Le taureau a une taille moyenne de 1,4 m et un poids de 530 kg (GANDAH, 1989).

Figure 5 : zébu Goudali Source : ASSANI, 2013.

 Zébu Maure Il fait partie des bovins à courtes cornes d’Afrique de l’ouest et se rencontre essentiellement dans les régions de faible pluviométrie comme Dori (GAGARA, 2005) au Nord du pays et dans la zone contigüe avec le Nord-Est du Mali (BF-MRAH, 2016). C’est un animal haut sur pattes avec 1,40 à 1,50 m de hauteur au garrot. Son poids est compris entre 350 à 400 kg chez le mâle et 250 à 300 kg chez la femelle. Elle est 14


considérée comme une bonne laitière et produit en élevage extensif 800 à 1000 litres en 240 jours. Le rendement carcasse est très moyen. Peu utilisé pour le labour, il est utilisé pour le portage et l’exhaure. Le zébu Maure est représenté sur la Figure 6.

Figure 6 : zébu Maure Source : MEP/ PRODEZEM, 2015.

 Zébu M’Bororo Il tient son nom de la tribu M’Bororo, c’est une race à cornes en lyres. Il aurait été introduit au Burkina Faso au même titre que le zébu Gobra à l’occasion de la migration du 18è siècle suite à l’éclatement du royaume du Macina. (TAPSOBA, 2008). Il se retrouve au Nord du pays et dans la zone contigüe avec le Nord-Est du Mali (BF-MRAH, 2016). C’est une race résistante à la sécheresse. Il a une robe unie rouge sombre, de longues cornes en lyres pouvant atteindre 1,4m de longueur, avec un fanon bien développé jusqu’au prolongement du ventre. Animal craintif, très nerveux, farouche et difficile à manier. Il est inapte à l’exploitation laitière (2 litres par jour

15


pendant 6 mois de lactation) avec un rendement carcasse de 45% (TAPSOBA, 2008). Le zébu M’bororo est illustrée en Figure 7.

Figure 7 : zébu M'bororo Source : RIGHT PET, 2015.

 Taurins : Bos taurus Les taurins ou bovins sans bosse sont autochtones ou d’importations plus ou moins récentes. Ils sont plus répandus en zone humide car les taurins autochtones sont trypanotolérants (MEYER, 1998). On distingue deux principaux groupes de taurins au Burkina.  Taurin Baoulé ou Lobi Il est originaire du département de Borgou au Bénin. Il serait issu d’un croisement lointain entre le taurin à courtes cornes et le zébu et les zébus White Fulani (DOMINGO, 1976 ; HOUNKPEVI, 2005). Animal trypanotolérant de petite taille (1,10 m), son poids varie entre 200 à 250 kg chez le mâle et entre 180 à 235 kg chez la femelle. Son aptitude est limitée à cause de son petit gabarit. Sa production laitière est de 1,5 à 2,5 litres par jour avec une production de 200 à 600 kg par lactation de 7 à 9 mois, (MEMENTO DE L’AGRONOMIE, 2002) sa conformation est assez bonne et 16


son rendement carcasse est de 48 à 60%. Il se retrouve à Sud-Ouest et à l’Ouest du pays. Le taurin Lobi est représenté sur la Figure 8.

Figure 8 : Taurin Lobi Source : BF-MRAH, 2016.

 Taurin N’Dama ou taurin à longues cornes Il en existe très peu de race pure au Burkina Faso. Il fait l'objet de nombreux croisements avec le zébu. Il est bon producteur de viande et également trypanotolérant, d'où son intérêt dans les zones à glossines. Ainsi on le retrouve uniquement à l’Ouest du pays (BF-MRAH, 2016). Deux (2) sous-races sont à distinguer : - la sous-race Lobi-Goin: répartie surtout dans la région de Banfora, Houndé, BoboDioulasso, Boromo et Dédougou, est de taille plus courte que celle de la N'Dama puisqu'elle ne dépasse pas 1 mètre au garrot. Le poids moyen de l'adulte varie entre 150 et 200 kg. Cette sous-race compose la majorité du cheptel de la région de Pô. - la sous-race Méré-Bambara : issue d'un croisement avec le zébu. C'est un animal de petite taille rencontré surtout dans les régions de Léo et Pô. Du fait du caractère taurin dominant, ces animaux restent de bons producteurs de viande, avec un poids vif de 150 à 200 Kg et un rendement carcasse est de 48 à 52%. La production annuelle de la femelle serait de 350 à 450 litres de lait au cours d’une lactation de 5 à 6 mois ; soit une production journalière de 0,9 à 1,25 litres (COULOMB, 1976). Sur la Figure 9, le taurin N’Dama est représenté.

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Figure 9 : Taurin N’Dama Source : CIRAD, 2015.

1.4.2. Races bovines importées Durant ces dernières décennies, de nombreuses fermes plus ou moins modernes sont nées dans le but de satisfaire la demande croissante en lait et produits laitiers des populations urbaines et de réduire les importations en lait et de ses dérivés, leur spécialité est surtout axée sur la production laitière. L’Etat, les particuliers, certaines ONG ont introduit des animaux sur pied ou des semences afin d’améliorer le potentiel génétique de leurs animaux. Ces races sont spécialisées soit pour le lait, soit pour la viande, soit les deux à la fois.  Races importées sous forme d’animaux vivants sur pied  Gir Originaire de l’Inde, elle est issue du croisement entre le bœuf et le buffle. Ses cornes sont basses, tombantes et longues. Ses oreilles très longues tombantes et cornées. Sa robe est fauve avec des taches rouges pouvant varier au rouge sombre. C’est une bonne productrice laitière (2564,35 kg par lactation de 305 jours). L’animal 18


présente une aptitude bouchère avec un poids vif de 700 kg (SAWADOGO et KALMOGHO, 2001). La race Gir (Figure 10) a été introduite au Burkina Faso en 1999 pour la première fois en provenance du Brésil. Cependant, d’autres importations ont eu lieu en 2002 et en 2004.

Figure 10 : Vache Gir Source : CANAL BLOG, 2014.

 Girolando Elle est issue du croisement entre la Holstein et la Gir d’où ces caractéristiques voisines de ses deux races. Sa robe est pie noire généralement. Elle est sans cornes, sans bosse. Elle s’adapte au climat tropical et a une aptitude mixte avec une production laitière moyenne de 3600 kg en 305 jours. (SAWADOGO et KALMOGHO, 2001). Cette race représentée sur la Figure 11 a été introduite au Burkina Faso en même temps que la race Gir.

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Figure 11 : Vache (à gauche) et taureau (à droite) de race Girolando Source : CANAL BLOG, 2014.

 Races importées sous forme de semences animales Plusieurs races sous forme de semences ont été importées surtout de l’Europe et utilisées dans des croisements avec les races locales en IA. Des produits issus de ces inséminations se rencontrent dans les fermes périurbaines de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso (MRAH, 2016). Les degrés de croisement sont souvent ignorés et on rencontre dans certaines fermes, plusieurs races dans le même troupeau en monte libre. Comme semences utilisées nous pouvons citer : la Brunes des Alpes, la Montbéliarde, la Holstein, la Tarentaise de même que le Blanc-bleu belge et la Limousine (BF-MRA, 2014).  Holstein Elle a une robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées. Son format est bien développé de même que sa mamelle. Sa taille moyenne est comprise entre 1,50 m et 1,60 m et son poids adulte tourne autour de 675 kg. Le premier vêlage se situe entre le 25ième et le 28ième mois. L'intervalle vêlage-vêlage est de 381,9 ± 1,4 jours en moyenne. Elle a un grand succès dans les régions tropicales où sa production moyenne atteint 20 litres de lait par jour (MOUDI, 2004). La Holstein est représentée sur la Figure 12.

20


Figure 12 : Vache Holstein Source : CENTRE D’IA LA CRESPELLE, 2013.

 Montbéliarde Elle a une bonne conformation et sa robe est pie rouge avec des taches blanches à la tête et aux extrémités, le rouge étant vif ou pâle. Sa taille est comprise entre 1,38 m et 1,44 m au garrot pour un poids vif de 600-1000 kg. La production moyenne des femelles nées au Sénégal est de 3258 kg en 268 jours (DENIS, 1986). L’âge moyen au premier vêlage est de 30,4 mois avec un intervalle vêlage - vêlage moyen de 12,74 mois. La Montbéliarde est représentée sur la Figure 13.

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Figure 13 : Taureau Montbéliarde Source : CENTRE D’IA LA CRESPELLE, 2010

 Brunes des Alpes Elle est originaire des montagnes de l’Est de la Suisse. C’est une vache laitière à grand format (avec 1,4 m -1,5 m au garrot et le poids de 650 –750 kg), à robe brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, et au mufle clair. L’âge moyen à la première mise bas est de 900 jours, alors que l’intervalle vêlage – vêlage est en moyenne de 391 jours. Sa production moyenne est de 7800 kg de lait par an DENIS (1986). La Brunes des Alpes est représentée sur la Figure 14.

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Figure 14 : Vache Brunes des Alpes Source : BRUNE GENETIQUE SERVICES, 2016.

 INRA 95 L’INRA 95 (Figure 15) est une souche composite créée par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) à la fin des années 60 à partir des meilleures races bouchères : Charolaise, Blonde d’Aquitaine, Limousine, Rouge des Prés, Blanc bleu Belge (PETIT et al., 1994).

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Figure 15 : Taureau INRA 95 Source : CANAL BLOG, 2012.

 Blanc – bleu belge, la limousine, la tarentaise Ces races ont été utilisées en faible nombre pour les croisements. Elles sont réputées pour leur production bouchère. Le Tableau II présente le résumé des caractéristiques des races locales et exotiques les plus utilisées dans les programmes de croisement au Burkina Faso.

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Tableau II : Performances des races les plus utilisées dans les programmes de croisement au Burkina Faso Race

Quantité

Durée de

RC en

de lait (l/j)

lactation

%

PV en kg

Répartition géographique

Sources

en j

Zébu Les

3à8

305

50

250 à 500

Azawak

Nord et zones péri-urbaines de

2001 ; MRAH, 2016 ;

Dioulasso

-

SOULARD, 1994 ;

-

TOE, 2001.

3,3 à 4

240

50

zone contigüe avec le Nord-Est

-

GAGARA, 2005 ;

du Mali

-

MRAH, 2016.

-

COULIBALY, 2002 ;

325 (femelle) et

-

GAGARA, 2005) ;

3,5 à 2,33

230

52

530 (mâle)

-

GANDAH, 1989 ;

-

MRAH, 2016 ;

-

TAPSOBA, 2008.

-

OUEDRAOGO, 2007

-

MOMENTO DE

250 à 400

Sur tout le territoire national

Zébu peul

DELPORTE et PAULUS,

Extrême Nord du pays dans la

Zébu Goudali

-

-

Zebu

Locales

ALBERT, 2002 ;

Ouagadougou et Bobo

Zébus

Maure

-

2à3

210 et 240

48-55

250 à 350

L’AGRONOMIE, 2002 ; -

25

MRAH, 2016.


taurins Les

N’Dama

Taurins

Taurin

2à3

1,1 à 2,5

150 à 185

210 à 290

Baoulé

55%

48 à

360 à 450

Ouest

180 à 200

68 Sud-Ouest et à l’Ouest du pays

-

COULOMB, 1976 ;

-

MEYER, 1998.

-

DOMINGO, 1976 ;

-

HOUNKPEVI, 2005

-

MOMENTO DE L’AGRONOMIE, 2002 ;

Holstein

Exotique

Montbéliarde

20

22,9

309,9

53,5

289 à 353

55

-

MRAH, 2016.

Ouagadougou et Bobo

-

MOUDI, 2004 ;

Dioulasso

-

MRAH, 2016.

600 (femelle) et

Zones péri-urbaines de

-

DENIS, 1986 ;

1000 (mâle)

Ouagadougou et Bobo

-

MRAH, 2016.

-

SAWADOGO et

650 à 750

Zones péri-urbaines de

Dioulasso 11

305

57

Gir

700

Zones péri-urbaines de Ouagadougou et Bobo Dioulasso

26

KALMOGHO, 2001 -

MRAH, 2016 ;


1.5. Principales contraintes au développement de l’élevage bovin au Burkina Faso Malgré son importance indubitable sur le plan économique et social, l'élevage burkinabé connaît d'énormes difficultés liées aux conséquences des longues années de sécheresse, à son caractère traditionnel et extensif et à l'état sanitaire du bétail.

1.5.1. Contraintes alimentaires L’élevage est soumis aux aléas climatiques défavorables. Les difficultés d’accès aux ressources alimentaires et aux points d’abreuvement limitent fortement la productivité du cheptel (DIEYE et al., 2009). Dans la zone soudano-sahélienne, les problèmes de surpeuplement sont de règle, et l'alimentation devient une contrainte permanente. Les agriculteurs occupent de manière anarchique les points d’eau, les pistes de bétail, les parcs de vaccination ; ce qui est à l’origine de nombreux et violents conflits entre agriculteurs et éleveurs. Malgré les sensibilisations, les feux de brousse persistent toujours et détruisent une grande partie du stock fourrager de saison sèche. La disponibilité en sous-produits agroindustriels reste limitée. Le prix et le coût de transport élevé freinent l'utilisation de ces sous-produits dans une grande partie du pays (DIEYE et al., 2009).

1.5.2. Contraintes sanitaires La faiblesse de la couverture sanitaire limite l’accès des élevages aux mesures de prophylaxie sanitaire et augmente les risques de pathologies. En effet, il y a peu d’installation de vétérinaires privés et l’accès pour les éleveurs est difficile du fait des longues distances et de l’enclavement de certaines zones comme la région du sahel. Les pertes au niveau des élevages sont ainsi très importantes en cas de maladies. La mortalité importante des bovins est causée par certaines pathologies comme la brucellose, la tuberculose, la fièvre aphteuse, les charbons et la péripneumonie contagieuse bovine qui évoluent de manière enzootique dans le pays. Les risques sont d’autant plus importants du fait de l’existence de réserves de faune sauvage. La couverture sanitaire et la surveillance épidémiologique sont un enjeu stratégique dans certaines régions où il y a une importante circulation d’animaux, la présence d’une 25


importante faune sauvage mais également différentes frontières avec les autres pays comme le Togo et le Bénin (DIEYE et al., 2009).

1.5.3. Contraintes politiques et socio-économiques En Afrique, on note de manière générale, une défaillance du système d’encadrement des éleveurs. En effet, très peu de pays africains font de l’intensification des productions animales une priorité. Le crédit agricole est difficilement accessible avec un taux d’intérêt très élevé (AMAHORO, 2005). Pour l’éleveur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. De plus il y a un manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité (KABERA, 2007). Malgré toutes ces contraintes, les perspectives d’amélioration de la filière laitière au Burkina Faso sont nombreuses. Le pays s’est résolument engagé dans une dynamique de développement de la production. La stratégie visait à l’horizon 2015, d’augmenter les productions de lait et de viande de 15% chaque année. Ainsi donc, plusieurs actions ont été menées dans ce sens, elles portaient essentiellement sur l’amélioration génétique, l’alimentation, la santé, la transformation avec la création de mini laiteries et enfin, la formation des ressources humaines.

26


Chapitre 2 : Généralités sur l’insémination artificielle 2.1. Définition L’insémination artificielle est une technique qui consiste à déposer à l’aide d’un instrument approprié, la semence d’un mâle dans les voies génitales d’une femelle en période de rut en vue de la fécondation (BIZIMUNGU, 1991). Elle est considérée comme la première génération des biotechnologies animales. Elle fait partie des outils de diffusion du matériel génétique performant (LOFTI et al., 1996) et constitue à ce titre un outil de base du développement de l’élevage (BENLEKHAL, 1993). Elle est basée sur des principes biologiques qui ne modifient pas l’intégrité génétique des spermatozoïdes ni même leur patrimoine génétique. Elle permet une utilisation rationnelle dans l’espace et dans le temps des hautes capacités génétiques d’un mâle par le biais de la récolte et de la conservation de son sperme (DIOP, 1993). Elle aboutit à la naissance d’un seul produit (THIBIER, 1999 ; CHUPIN, 1992 ; DEMPFELE, 1992). Sa vocation première est l’amélioration des performances zootechniques mais elle a également largement contribué à amélioration de l’état sanitaire du cheptel et à préserver le patrimoine génétique (HUMBLOT, 1999). Depuis le développement de méthodes efficaces de congélation de la semence, L’IA est devenue la biotechnologie de reproduction la plus largement utilisée dans le monde (LOFTI et al., 1996).

2.2. Historique L’utilisation des biotechnologies de la reproduction relève du XIVème siècle. Elle a débuté en 1779 par l’insémination artificielle, réalisé pour la première fois par le physiologiste italien LAURO SPALLANZANI qui injecta du sperme dans le vagin d’une chienne en chaleur. L’animal accoucha 62 jours plus tard de 3 chiots. La méthode fut ensuite reproduite un siècle plus tard par ALBRECHT MILLAIS et en France par REPIQUET. C’est au début du 20ème siècle qu’IVANOV et ses collaborateurs développent cette méthode en mettant au point le vagin artificiel (HANZEN, 2015). Les USA lancèrent l’insémination artificielle en 1938 soit quelques années après les danois. Avec la mise au point par POLDGE et ROWSON en 1952 de la congélation

27


du sperme, l’insémination artificielle a pris réellement son essor et a connu une grande utilisation commerciale (IAN LEWIS et al., 1996 cité par LAMINOU, 1999). En Afrique les biotechnologies ont été introduites au Kenya en 1935 par ANDERSON. En Afrique de l’Ouest et du Centre c’est dans les années 1990 que l’équipe du Professeur PAPE EL HASSAN DIOP a introduit cette technique (DIOP, 1997). Il a réalisé avec succès en Afrique de l’Ouest les premiers essais d’insémination artificielle en milieu villageois au Sénégal en 1995. Pour le cas du Burkina Faso, le MRA (2002) rapporte que depuis 1972 le Monastère de Koubri utilise le croisement pour améliorer sa production laitière. Ces croisements se faisaient avec les semences congelées importées des races Brune des Alpes, Tarentaise, Montbéliarde et Jersiaise. Mais c’est en 1997, que l’Etat fait cas de l’insémination artificielle dans les élevages périurbains de Ouagadougou et de BoboDioulasso, dans la ferme d’application de l’Ecole Nationale de l’Elevage et de la Santé Animale (ENESA) et d’autres localités du pays. Ces croisements étaient faits avec des semences de races Montbéliarde, Brune des Alpes, Jersiaise et Limousine dans le cadre du Programme National Pilote de Développement Laitier (PNPDL) (TIANTIAROU, 2013 cité par TAPSOBA, 2008). De nos jours l’IA représente l’outil zootechnique ayant contribué incontestablement au développement des productions animales grâce à son importance sur le plan sanitaire, génétique et économique.

2.3. Avantages 2.3.1. Avantages sanitaires Le non-contact entre le mâle et la femelle est le fondement de L’IA. Elle permet de ce fait de contrôler et de réduire certaines pathologies vénériennes (trichomonose, campylobactériose…) ou contagieuses (brucellose, tuberculose, paratuberculose…). De plus les normes sanitaires strictes exigées au niveau des centres producteurs de semences, contribuent considérablement à réduire le risque de transmission des agents pathogènes pouvant être véhiculés par la semence (BOUYER, 2006).

28


2.3.2. Avantages d’ordre génétique L’insémination artificielle est l’outil d’amélioration génétique par excellence. Elle permet une diffusion large et rapide du progrès génétique. À travers la sélection du cheptel local et la diffusion des produits de la sélection qu’elle implique, elle permet d’améliorer la productivité des races locales tout en conservant leurs caractères d’origine. En outre elle accélère l’amélioration génétique grâce au croisement avec des races exotiques plus performantes. L’IA permet ainsi d’augmenter le nombre de descendants par mâle et de dissocier dans le temps et l’espace les lieux de production et d’utilisation de la semence. 2.3.3. Avantages économiques Ce rôle de l’IA justifie son utilisation à grande échelle dans le monde. Grâce à l’IA l’éleveur n’a pas à entretenir un taureau et cela permet d’avoir plus de vaches productives pour une même surface de pâturages. De plus, cela diminue le danger que peut représenter l’entretien d’un taureau. Cependant, cet avantage n’est pas souvent pris en compte par les éleveurs en Afrique puisque les beaux taureaux font la fierté de leur propriétaire (BOUYER, 2006). L’éleveur n’a pas à acheter de taureau à l’étranger, ce qui diminue les contraintes liées aux transports des animaux sur pied. De plus un taureau exotique aura des difficultés d’adaptation en zone tropicale, le risque de mortalité est élevé, ce qui représenterait une perte économique importante. Enfin l’éleveur peut planifier sa production en fonction de l’alimentation disponible et des variations saisonnières des cours des produits. 2.3.4. Avantages dans la gestion du troupeau L’insémination artificielle couplée avec la synchronisation des chaleurs permet à l’éleveur de programmer la naissance des veaux. Il pourra alors choisir la meilleure saison pour faire naître ses veaux, c'est-à-dire une saison permettant une bonne disponibilité en aliments et une bonne survie des veaux. De plus, la mise à la reproduction ainsi que les vêlages pourront être mieux surveillés (BOUYER, 2006). Mais à côté de ses nombreux avantages, l’IA a des inconvénients qu’il ne faut pas négliger.

29


2.4. Inconvénients D’abord, la réussite de l’IA nécessite une bonne technicité et a donc un coût. Ce qui implique la mise place des moyens aussi bien économiques et humains qualifiés et une méthode appropriée. Ensuite, le mauvais choix du mâle ou de la semence peut entrainer la dissémination à grande échelle des agents pathogènes éventuellement présents dans le sperme en raison du nombre élevé de femelles qui risquent d’être inséminées par le même éjaculat. Ces pathologies sont aussi bien virales (fièvre aphteuse, peste bovine stomatite vésiculeuse) que bactériennes (brucellose, trichomonose…) (THIBIER et GUERIN, 1993). Enfin, cette technique peut aussi être à l’origine de la perte possible de gènes (c’est le cas de la sélection du caractère de haute production laitière qui a été obtenu au détriment de la rusticité, de la longévité, de la fécondité…) et la consanguinité.

30


Chapitre 3 : Campagnes nationales d’insémination artificielle : cas du Sénégal 3.1.

Objectifs et stratégies

Dans le cadre de sa politique de développement de la production laitière nationale, le gouvernement sénégalais a, par le biais de l’insémination artificielle, mis en œuvre des campagnes d’amélioration génétique du potentiel laitier du cheptel local basées sur les croisements avec les races exotiques, avec l’utilisation de la semence de Montbéliard, de Holstein et de Brunes des Alpes. Depuis 1995, plusieurs programmes et projets d’insémination logés au Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) ont été exécutés par des prestataires installés en clientèles privées. Ces programmes et projets ont été exécutés sur toute l’étendue du territoire sénégalais (HABIMANA, 2013). Depuis 2005, l’IA est sous la tutelle du Centre National d’Amélioration Génétique (CNAG) de Dahra. Anciennement dénommé Centre d’Amélioration Génétique (CAG) créé par l’arrêté n° 006137 du 09 novembre 2005 ministériel. Il a été dénommé CNAG à partir du 20 juin 2006. Ce centre vise à contribuer à l’autosuffisance alimentaire en matière de viande et de lait et la réduction de la pauvreté. L’Etat Sénégalais lui a confié le Programme National d’insémination artificielle (PNIA) dans un contexte où les importations de produits laitiers (considérés comme denrées stratégiques) se chiffraient à plus de 50 milliards de F CFA (MEPA, 2015). Ce programme a été évalué en 2012. Il en ressort la nécessité de le réviser sous tous les aspects, pour garantir une meilleure efficacité et une plus grande efficience des interventions. C’est dans cette optique qu’il a été retenu de revoir à la baisse l’objectif annuel de vaches à inséminer, en le faisant passer de 30 000 têtes à 9000 et de mettre en place un système de suivi systématique des opérations d’insémination (MEPA, 2015). 3.2.

Démarche adoptée

Dans leur démarche, les cabinets prestataires choisis ont été tenus de procéder à :  l’information

et

la

sensibilisation

des

différents

partenaires

(éleveurs,

inséminateurs, services vétérinaires régionaux) afin de définir le rôle de chaque 31


acteur et d’établir un projet de calendrier d’intervention. Ainsi, tous les acteurs ont été formés : les éleveurs sur la conduite du troupeau pour la réussite de l’IA en mettant l’accent sur les aspects zootechniques et sanitaires et sur les techniques de détection des chaleurs et les inséminateurs (les agents de l’Etat et les privés) sur la pratique de l’insémination artificielle.  l’élaboration d’un planning d’exécution des tâches durant les campagnes, à savoir :  la sélection et l’identification des vaches ; La sélection des vaches à inséminer repose sur l’âge (plus de 3 ans), sa faculté de reproduction (un vêlage au moins, un minimum de 90 jours post-partum et un appareil génital fonctionnel), ainsi que son état d’embonpoint. Quant à la race amélioratrice, les types génétiques choisis étaient la Montbéliarde et la Holstein, types classés parmi les races « à vêlage facile ».  l’examen clinique et le déparasitage systématique des vaches ;  la synchronisation des chaleurs et l’insémination des vaches ;  le diagnostic de gestation ;  la synchronisation des vaches non gestantes au premier service ;  la ré-insémination des vaches non gestantes au premier service ;  le diagnostic de gestation. Il faut noter que les aspects de santé (vaccination et déparasitage) et alimentation font partie intégrante de la démarche adoptée et sont pour une grande part aux frais de l’Etat. 3.3.

Résultats obtenus

Le taux de réussite moyen est passé de 31% à 42% de 1999/2000 à 2001. En 2014, les opérations d’insémination ont porté sur un effectif de 8.865 vaches sur les 9000 initialement prévues (MEPA, 2015). Sur l’ensemble de ces vaches inséminées 1945 étaient gestantes. Le diagnostic de gestation a porté sur 4758 vaches. Ce qui donne un taux de réussite de 40,87%. Le taux de réussite en fonction des régions est représenté sur la Figure 16 (pour les campagnes de 1999/2000 et de 2001) et la Figure 17 (pour l’année 2014).

32


Figure 16 : Taux de gestation du P.N.I.A au niveau des régions (1999/2000 et 2001) Source : MAE (2001 et 2002)

Taux de gestation en 2014 Taux de gestation

60 50 40 30 20 10 0

Régions

Figure 17 : Taux de gestation du P.N.I.A au niveau des régions en 2014 Source : MEPA, 2015

33


Deuxième partie : Etude expérimentale Chapitre 1 : Période et Cadre de l’étude Chapitre 2 : Méthodologie Chapitre 3 : Résultats, discussion et recommandations

34


Chapitre 1 : Période et cadre de l’étude La présente étude s’est déroulée du 1er août au 30 septembre 2016 au sein de la Direction de la Promotion des Filières Animales (DPFA), une des directions techniques de la Direction Générale des Productions Animales (DGPA). La zone d’étude s’est limitée à la commune de Ouagadougou dans la région du centre, cette commune étant la plus grande agglomération cosmopolite du Burkina Faso. De plus, elle abrite les structures et centres de recherches chargés de l’organisation et de la gestion des programmes d’IA au Burkina Faso dont le Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) et ses structures partenaires.

1.1. Zone d’étude : Ouagadougou 1.1.1. Situation géographique Chef-lieu de la province du Kadiogo, la commune de Ouagadougou, est située au centre du Burkina Faso. Elle est localisée entre les parallèles 12°20 et 12°25 de latitude nord et les méridiens 1°27 et 1°35 de longitude ouest (KIENTEGA et al., 2001). Ouagadougou compte douze (12) arrondissements et cinquante-cinq (55) secteurs (MAIRIE DE OUAGADOUGOU, 2012). La Figure 18 montre le découpage administratif de la ville de Ouagadougou.

35


Figure 18 : Découpage administratif de la ville de Ouagadougou Source : BF-MEF/INSD, 2014

1.1.2. Population En 2006, la population de la ville de Ouagadougou était de 1 475 223 habitants d’après le dernier recensement général de la population réalisé par l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD). En 2012, à la suite de la réforme territoriale du département fusionnant tous les villages et redécoupant les arrondissements, elle comptait 1 915 102 habitants. La proportion des hommes est estimée à 48% contre 52% pour les femmes. Le taux de croissance de la population est estimé à 9,8% par an et sa densité à 615,8 habitants au km2. Cette population est relativement jeune et se situe pour l’essentiel dans la tranche d’âge des moins de 15 ans. (BF-MEF/INSD, 2012). 1.1.3. Climat et végétation Le climat est du type nord-soudanien (GUINKO, 1984), caractérisé par deux saisons : une saison pluvieuse qui s'étend d'avril à octobre et une saison sèche qui va de novembre à mars. Ce climat est déterminé par l’alternance de deux courants d'air.

36


L’harmattan sec et chargé de poussière pendant la saison sèche et la mousson, pendant la saison pluvieuse (SOME, 1989). La végétation est une savane arbustive claire avec des touffes arbustives par endroits notamment sur les anciennes termitières. La capacité de charge dans la zone varie entre 2 à 6 ha/UBT (OUEDRAOGO, 1995). 1.1.4. Economie Les activités socio-économiques sont dominées par l'agriculture, le commerce et l'élevage. Plus de 25% de la population de Ouagadougou vit essentiellement de l’agriculture et de l’élevage avec une faible proportion d’agriculteurs (BF-CCI, 2009). En effet, Ouagadougou et ses périphéries abritent plus d’une vingtaine de fermes à caractère intensif ou semi-intensif. Ainsi, la région du Centre à laquelle appartient la commune de Ouagadougou détient plus de 156 000 bovins et 562 000 petits ruminants (BF-MRA, 2014).

1.2. Structure d’accueil : Direction de la Promotion des Filières Animales La Direction de la Promotion des Filières Animales (DPFA) est placée sous l’autorité de la Direction Générale des Productions Animales (DGPA) qui elle-même est sous la tutelle du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (BF-MRAH, 2016). 1.2.1. Organisation La DPFA est placée sous l’autorité d’un Directeur qui a sous son autorité l’ensemble du personnel de la direction. Il est lui-même sous l’autorité du Directeur Général de la DGPA. La DGPA comprend : - un secrétariat ; - un Service Administratif et Financier (SAF) ; - un Service Suivi-Evaluation et Capitalisation (SSEC) ; - deux directions techniques : la Direction du Renforcement des Capacités des Acteurs (DRCA) et la Direction de la Promotion des Filières Animales (DPFA).

37


Ces unités qui composent la DGPA sont toutes placées sous l’autorité des chefs de services. Ces derniers sont chargés de veiller au bon fonctionnement de leurs services respectifs et à la coordination des tâches qui leur sont conférées (BF-MRAH, 2016). Les annexes 1 et 2 présentent respectivement l’organigramme du MRAH et celui de la DGPA. 1.2.2. Attributions La DGPA a pour attributions de veiller à l’application de la politique nationale en matière d’accroissement des productions animales, d’appui à l’organisation et à la formation des acteurs ainsi qu’à la valorisation de produits et sous-produits animaux. La DRCA a pour attribution d’assurer une liaison étroite de partenariat entre le service public des ressources animales et halieutiques et les professionnels du sous-secteur des ressources animales et halieutiques, les ONG, les associations et privés œuvrant dans ledit sous-secteur. La DPFA a pour attribution de prendre en charge les filières afin de préserver leur compétitivité et d’améliorer la disponibilité des produits animaux de qualité. Elle conçoit, programme, coordonne, suit et évalue techniquement les actions menées par la DGPA (BF-MRAH, 2016). 1.2.3. Fonctions La Direction de la Promotion des Filières Animales (DPFA) est chargée : - de réorganiser et d’améliorer le secteur de l’élevage ; - de contribuer à la structuration des filières animales ; - d’appuyer et de conseiller techniquement les collectivités territoriales, les sociétés ou les agences en charge de la planification des investissements en matière d’élevage ; - d’accompagner les acteurs à l’accès aux services financiers et non financiers ; - de promouvoir les intrants et équipements zootechniques ; - d’améliorer et de développer les ressources zoo-génétiques par la promotion des biotechnologies de reproduction en relation avec le Secrétariat Permanent de la 38


Coordination de la Gestion des Ressources Génétiques Animales (SP/RGA) et le Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) ; - de promouvoir les fermes d’élevage, les petits élevages, les élevages non conventionnels et les produits d’origine animale ; - de promouvoir l’apiculture en collaboration avec le secrétariat technique en charge de l’apiculture ; - de suivre et d’évaluer les performances des élevages, et des unités de transformation des produits et sous-produits animaux ; - de participer à la définition des normes et labels de qualité ; - d’appuyer à la mise en place des infrastructures de transformation, de conservation et de commercialisation des produits d’origine animale ; - de promouvoir la pratique des cultures fourragères, la fauche et la conservation de fourrages naturels, l’utilisation des concentrés alimentaires, ainsi que les pierres à lécher. La DPFA comprend quatre (4) services centraux et deux (2) services rattachés. Les services centraux sont :  Service du bétail, de la viande et des cuirs et peaux Il est chargé de l’impulsion, de la coordination, du suivi et de l’évaluation technique des actions se rapportant aux chaines de valeurs bétail/viande, cuir et peaux.  Service du lait Il est chargé de la mise en œuvre des programmes de développement de la production laitière. Il est aussi chargé de la mise en œuvre des programmes de sélection et de diffusion des races laitières performantes en collaboration avec le CMAP et les structures de recherches habilitées.  Service d’intrant et d’équipement d’élevage Il est chargé d’inventorier, de planifier, de mettre en œuvre la stratégie d’approvisionnement en matière d’intrant zootechniques et d’équipement de production et de transformation de produit des filières animales. 39


 Service de l’aviculture, de la production porcine et des élevages non conventionnels. Il est chargé de mettre en œuvre des programmes afin d’améliorer les conditions d’élevage et de productivité de la volaille, du porc et des élevages non conventionnels.

40


Chapitre 2 : Méthodologie 2.1. Matériel 2.1.1. Matériel humain Il est constitué du personnel de la DPFA, de celui du CMAP, des différents projets et partenaires du CMAP, des inséminateurs et des éleveurs intervenant dans les campagnes d’IA. Au total trente-trois (33) personnes ont été interviewées : - cinq (5) personnes à la DPFA : le directeur et les quatre (4) responsables des services qui composent la DPFA ; - sept (7) personnes au CMAP : la chargée du suivi-évaluation des programmes nationaux d’IA, trois (3) inséminateurs et les trois (3) responsables de la gestion de la station de Loumbila (qui sont aussi des inséminateurs) ; - les deux (2) responsables des deux

(2) projets d’IA en cours (le Projet

d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PAPSA) et le Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP)) ; - le secrétaire général du Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle (CETIA) de Ouagadougou. Ce dernier étant aussi un inséminateur ; - treize (13) inséminateurs dont six (6) privés, six (6) du CMAP et un (1) du CETIA ; - douze (12) éleveurs sur les vingt (20) fermes laitières périurbaines de Ouagadougou que nous avons recensées avec l’aide du CMAP. 2.1.2. Matériel d’enquête Le matériel d’enquête est composé de la fiche d’interview. 2.1.3. Matériel de transport et logistique Le matériel de transport est composé du véhicule de la DPFA. Quant à la logistique, elle est constituée du matériel d’informatique et de communication.

41


2.2.

Méthodes

L’étude s’est déroulée en trois (3) étapes. La première étape est consacrée à la recherche bibliographique, la seconde a consisté à l’enquête sur le terrain et la dernière à la présentation des données collectées. 2.2.1. Recherche bibliographique Elle a consisté à rassembler toutes les données disponibles et nécessaires pour comprendre l’élevage et les programmes d’IA au Burkina Faso. Il s’agit des données portant sur les caractéristiques techniques et économiques de l’élevage et des généralités sur l’IA. Nous avons également fait une revue sur les programmes d’IA au Sénégal afin de confronter nos résultats à ceux du Sénégal. 2.2.2. Enquête 2.2.2.1. Confection de la fiche d’interview Une fiche d’interview a été élaborée afin de répondre aux objectifs de l’étude. Cette fiche est constituée de cinq (5) parties à savoir :  identification de la structure concernée ;  objectifs de la structure ;  contribution de la structure dans les campagnes d’IA ;  résultats des campagnes d’IA ;  difficultés rencontrées dans le cadre de la campagne d’IA. 2.2.2.2. Collecte des données Elle a duré deux (2) mois : du 1er août au 30 septembre 2016. Elle a été effectuée en majeure partie au sein de la DPFA, structure du Ministère des Ressources Animales qui traite de la question des productions animales au Burkina Faso. La deuxième structure d’accueil est le CMAP qui traite de façon spécifique les questions qui se rapportent à l’amélioration génétique et à l’utilisation des biotechnologies de la reproduction au Burkina Faso. Ainsi, avec l’appui de ces deux (2) structures, nous avons interviewé les autres structures qui soutiennent le CMAP dans la réalisation des

42


campagnes d’IA, les inséminateurs et les éleveurs ayant tous joué un rôle dans la réalisation des campagnes d’IA. Les informations collectées étaient relatives aux campagnes nationales d’IA débutées depuis 2009 au Burkina Faso. Elles portaient fondamentalement sur les acteurs et leurs rôles, le déroulement, les résultats obtenus et les difficultés rencontrées lors des campagnes d’insémination artificielle au Burkina Faso.

2.2.3. Présentation des résultats Les données ont été saisies sur Microsoft Excel 2013 et les résultats ont été représentés sous forme de tableaux et de figures. Les étapes de notre démarche méthodologique sont résumées dans la Figure 19.

43


Début

Recherche

Recherche

bibliographique et

bibliographique

élaboration des fiches d’enquête.

Collecte des données

Entretien avec 33 personnes

Traitement des données collectées ;

Présentation des données collectées

analyse et interprétation des résultats.

Fin Figure 19 : Démarche méthodologique

44


Chapitre 3 : Résultats, discussion et recommandations 3.1. Résultats Le gouvernement burkinabè, conscient du poids de l’élevage dans l’économie nationale, a décidé d’impulser à ce sous-secteur une croissance durable en développant les productions animales, tout en préservant les ressources naturelles. Ainsi le Burkina Faso a retenu sept (7) axes d’intervention dans son Plan d’Action et Programme d’Investissements du Secteur de l’Elevage (PAPISE) : - améliorer la gestion des ressources et valoriser les zones à vocation pastorale ; - améliorer l'alimentation et l’abreuvement ; - améliorer la productivité des animaux ; - améliorer la santé animale ; - améliorer la compétitivité et l'accès aux marchés des produits animaux ; - appuyer l’organisation des éleveurs ; - adapter les fonctions d'appui. A ces axes d’intervention correspondent neuf (9) programmes prioritaires qui comportent un ensemble de projets et d’actions, ayant un impact sur le développement de l’élevage. Les neuf (9) programmes prioritaires sont les suivants : (i) l’appui au développement de l’élevage traditionnel et à la valorisation des zones pastorales, (ii) l’appui au développement de l’aviculture villageoise, (iii) la lutte contre les trypanosomoses animales, (iv) la lutte contre les épizooties et la surveillance sanitaire, (v) l’appui à l’exercice privé des professions de vétérinaire et de zootechnicien, (vi) l’amélioration de la productivité des animaux, (vii) l’appui à la professionnalisation de l’élevage et le soutien au secteur privé, (viii) l’appui à l’alimentation et à l’hydraulique pastorale, (ix) l’appui à la filière lait. Pour améliorer la productivité des animaux le gouvernement compte sur: - l’élaboration d’une politique d’amélioration génétique ; 45


- l’amélioration de la productivité de l’élevage traditionnel par la sélection ; - l’amélioration des élevages intensifs par croisement avec des races pures importées ; - l’intensification des actions d’insémination artificielle ; - l’appui aux élevages non conventionnels ; - l’appui à la mise en place d’une table filière pour le bétail et la viande ; - l’amélioration de la maîtrise des coûts de production ; - la promotion de l’apiculture. L’objectif final étant d’accroître la production de viande et de lait de 15% par an. Les campagnes d’insémination artificielle ont été réalisées sur le plan national, la première fois en 2009 par le CMAP avec l’appui du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MRAH) et d’autres structures partenaires. Nous allons dans un premier temps identifier les acteurs de ces campagnes et définir leurs rôles. Ensuite, décrire le déroulement de ces campagnes avant de présenter les résultats obtenus et enfin dégager les difficultés rencontrées durant ces sept (7) années de campagne. 3.1.1. Acteurs des campagnes 3.1.1.1. Centre de Multiplication des Animaux Performants Autrefois Centre National d’Elevage et d’Amélioration Génétique (CNEAG), le Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) a été créé par décret n°2002/PRES/PM/MRA du 28 octobre 2002. Il est né de la fusion des anciennes stations d’élevages (Lombila, Banankélédaga et Samandéni) du Ministère des ressources Animales, du Laboratoire National de l’Insémination Artificielle (LNIA) et de la ferme de Kikidéni, réalisée dans le cadre des activités du Projet de Développement des Ressources Animales du Gourma (PDRA-G). Le CMAP a pour attributions la conception, la programmation, la coordination, le suivi et l’évaluation des activités des stations d’élevage du MRAH. Ainsi, tout cela concourt à l’amélioration des performances des animaux des stations d’élevage afin de leur permettre : 46


- d’offrir du matériel génétique animal (animaux vivants, semences animales et embryons) performant aux producteurs ; - de servir de cadre d’essais, de tests et de démonstrations des techniques performantes dans le domaine de la production animale ; - de contribuer à la mise en place d’un système d’identification et de contrôle des performances des animaux d’élevage ; - de contribuer à la définition des orientations nationales en matière d’amélioration génétique. Le CMAP est une structure centrale du MRAH rattachée au Secrétariat Général. Il est l’union de quatre (4) services centraux : le Service d’Amélioration Génétique (SAG), le Laboratoire National de l’Insémination Artificielle et de Biotechnologie (LNIAB), le Service Administratif et Financier (SAF) et le Service Suivi-Evaluation (SSE). Il est reparti en trois antennes régionales basées au centre (Loumbila) à l’est (Fada N’Gourma) et à l’ouest (Bobo Dioulasso). L’ensemble est sous la coordination d’une direction générale basé à Ouagadougou. Le CMAP dispose en son sein d’un cheptel d’environ cent (100) bovins de race Girolando, Azawak et d’une dizaine d’ovins. Il entretient des relations de partenariat avec les structures suivantes : - Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PAPSA) ; - Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) ; - Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle (CETIA) ; - Projet de Développement de la Production Laitière (PDPL) ; - Projet de Développement Rural Décentralisé et Participatif-Bazèga/Kadiogo (PDRDP/B-K) ; - Projet de Soutien à la Diffusion du Zébu Azawak (PSDZA). L’ensemble de ces projets contribue d’une manière ou d’une autre à la réussite des campagnes nationales d’insémination artificielle initiées en 2009 sous la supervision du CMAP. Nous allons décrire uniquement les projets qui étaient en cours de réalisation pendant notre enquête. Il s’agit du PAPSA et du PAFASP. 47


3.1.1.2. Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire Le Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PAPSA) est un projet financé par la Banque Mondiale et l’Etat burkinabé comme une réponse structurelle à la crise alimentaire de 2008. Il fait suite au Plan d’Urgence pour le Renforcement de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au Burkina Faso (PUSAN) adopté aux lendemains des premières manifestations contre la vie chère pour apporter une réponse conjoncturelle aux attentes des populations. Au départ prévu pour une durée de cinq (5) ans, le PAPSA a démarré ses activités en 2011. Sa première phase s’est achevée en 2015. Le projet fut prolongé en une seconde phase et devrait définitivement prendre fin en 2018. Le coût global du projet est de 26,163 milliards de FCFA dont 20,400 milliards de FCFA sur don IDA (International Development Association) (78%), 2,365 milliards de FCFA par l’Etat au titre de la contrepartie nationale (9%) et 3,398 milliards de FCFA à titre de contribution des bénéficiaires (13%). 3.1.2.2. a. Objectifs du projet  Objectif global Le PAPSA a pour objectif de développement « d’améliorer la capacité des petits producteurs à accroître les productions vivrières et à assurer la disponibilité de ces produits sur le marché toute l’année». Pour y parvenir, il se propose de mener des actions visant l’accroissement des produits agro-sylvo-pastoraux ciblés au bénéfice de petits producteurs vivriers des trois sous-secteurs des productions agricoles, animales et forestières. Pour y arriver, le projet s’est fixé trois (3) objectifs spécifiques.  Objectifs spécifiques Ils sont au nombre de trois (3) et visent à :  améliorer le transfert de la technologie agricole et sa vulgarisation afin d’améliorer la productivité et surtout la production alimentaire ;

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 renforcer les capacités des acteurs à gérer la variabilité des différents vivres aux niveaux local et national à travers un plus grand stockage et un accès au crédit sous le système de warrantage ;  accroître la prestation et l’efficacité des services publics et privés impliqués dans la mise en œuvre du Projet. 3.1.2.2. b. Résultats attendus de la mise en œuvre du projet Les résultats finaux attendus lors de la mise en œuvre du PAPSA se résument comme suit :  au moins 30% d’augmentation de la production des produits vivriers (mil, sorgho, maïs et niébé) dans les zones cibles ;  25 000 t de céréales et de niébé stockées dans le système de warrantage ;  1.3 millions de litres de lait collectés dans les centres de collecte ciblés ;  80% de réduction de la mortalité de volailles dans les poulaillers ;  50% de réduction de la mortalité dans les porcheries ;  augmentation d’au moins 50% des recettes générées par les communautés dans les aires protégées ciblées. 3.1.2.2. c. Composantes du projet. Le PAPSA repose sur trois (3) piliers fondamentaux : - amélioration de la production vivrière qui vise une meilleure production alimentaire à travers l’adoption par les producteurs des technologies de haute performance déjà disponibles au Burkina Faso dans l’optique d’accroître la productivité ; - amélioration de la disponibilité des produits vivriers qui vise le renforcement des capacités des acteurs à gérer la variabilité des vivres aux niveaux local et national. Cette composante appuie le développement des stratégies des acteurs pour plus de disponibilité des aliments à travers l’accroissement des capacités de stockage, l’appui à la commercialisation des produits vivriers et l’accès au crédit sous le système de warrantage ;

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- développement institutionnel et renforcement des capacités qui vise l’accroissement des capacités d’organisation et de fournitures des intrants et l’efficacité des services publics et privés impliqués dans la mise en œuvre du projet d’une part, et la gouvernance du projet (organes de pilotage, gestion et suiviévaluation du projet) d’autre part. Dans cette optique, le projet finance des séances de formation, des visites d’échanges entre producteurs, des activités de communication et d’information, des prestations de services de consultants ainsi que des équipements. 3.1.2.2. d. Cibles du projet  Produits cibles du Projet Le projet concentre ses interventions dans trois (3) domaines : - productions végétales essentiellement sur les céréales (maïs, riz, sorgho et mil), le niébé et les racines et tubercules (igname, patate douce et manioc) ; - productions animales notamment sur le lait, la volaille et la production porcine ; - foresterie sur la valorisation de six (6) produits forestiers non ligneux, (karité, néré, miel, chenille du karité, anacarde et semences forestières), la mise en œuvre des plans d’aménagement de sept (7) Aires de Protection Faunique (APF).  Zones d’intervention du projet Sur le plan géographique, le PAPSA a une couverture nationale et intervient dans les treize (13) Régions du pays. Toutefois, dans chaque Région, le choix des zones d’intervention est fait en complémentarité et en synergie avec les projets et programmes financés par les autres partenaires techniques et financiers (PTF) et par la Banque Mondiale. En ce qui concerne le volet élevage, les productions ciblées portent sur l’élevage de volailles sur toute l’étendue du territoire national, l’élevage de porcs dans les bassins de production (Ouest) et la production de lait par les petits éleveurs dans les zones situées autour des mini-laiteries. La priorité étant accordée aux ménages possédant moins de cinq (5) vaches laitières, cinq (5) truies ou trente (30) volailles.

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Pour ce qui est de la production laitière, le projet soutient en priorité les femmes organisées autour des cent cinquante (150) mini-laiteries existantes. 3.1.2.2. e. Contributions à la réalisation des campagnes nationales d’insémination artificielle Le PAPSA a contribué à la réalisation des campagnes d’IA avec le CMAP en fournissant des semences. Le bilan sera inclus dans celui du CMAP. 3.1.1.3.

Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales

Depuis janvier 2007, le gouvernement du Burkina Faso, avec l’appui de la Banque Mondiale (BM), a mis en œuvre un programme de diversification et de compétitivité de l’agriculture dénommé Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP). 3.1.2.3. a. Objectifs du programme L’objectif de développement du PAFASP est d’améliorer la compétitivité des filières ciblées sur les marchés nationaux, régionaux et internationaux contribuant ainsi à une croissance agricole durable et partagée. 3.1.1.4. b. Composantes du programme Le programme est composé de trois (3) volets :  amélioration des performances techniques et économiques des filières agro-sylvopastorales ;  développement des infrastructures d’irrigation ;  amélioration de l’environnement institutionnel, du cadre réglementaire et de l’offre de services. Elle est déclinée en sous-composantes pour couvrir les problématiques majeures ci-après : - la faiblesse des organisations professionnelles et interprofessionnelles ; - la faible productivité des filières ciblées ; - l’insuffisance de services financiers et managériaux ainsi que le faible accès aux crédits et aux technologies innovantes ;

51


- la difficulté des producteurs à accéder aux marchés et à répondre aux exigences en qualité et en quantité ; - le manque d’infrastructures productives et de mise en marché ; - les contraintes à l’investissement privé dans le cadre légal et réglementaire ; - le faible développement de l’environnement de prestataires publics et privés. 3.1.2.3. c. Contribution à la réalisation des campagnes nationales d’insémination artificielle L’objectif de l’opération est de contribuer au renforcement des capacités opérationnelles du CMAP en vue d’accompagner les producteurs pour produire annuellement 900 à 1 000 bovins de boucherie pouvant peser jusqu’à 400 kg à 24 mois d’âge grâce à des techniques de croisement par insémination artificielle (IA) entre races locales et races à viande exotiques. Cette activité est conduite en collaboration étroite avec le CMAP à travers un protocole d’accord signé entre cette structure et le PAFASP. 3.1.2.3. d. Principaux acquis  Rénovation complète de l’animalerie (taureaullerie au niveau de la station et mise en route du générateur pour la production de l’azote liquide) ;  approvisionnement du laboratoire du CMAP en semences et en hormones de synchronisation ;  formation et équipement des brigades d’inséminateurs en kits d’insémination ;  réalisation et diffusion d’un film documentaire dans le cadre de la campagne de la communication, d’information et de sensibilisation sur l’insémination artificielle (trois (3) chaînes de télévision ont diffusé le film) ;  cinq (5) formateurs en IA ont été formés en France  trente-deux (32) inséminateurs formés dont 10 techniciens et 18 producteurs ;  plus de 600 vaches inséminées chez les éleveurs candidats à l’amélioration génétique entre 2009 et 2011 ;  importation de 50 bovins de races exotiques.

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3.1.2.4. Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle Le Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle a été créé en 2009. C’est un regroupement de producteurs laitiers et d’inséminateurs qui partagent la même vision et mutualisent les services clefs d’appui à la production que sont l’alimentation, la santé animale et l’amélioration génétique. Le CETIA a pour ambition d’améliorer la production laitière des fermes membres sur le plan qualité et aussi de diminuer les coûts de production. Il a été accompagné par le Projet de Dynamisation des Filières Agro-Alimentaire du Burkina (DYFAB) financé par une coopération canadienne. Le CETIA a aussi bénéficié d’appui de producteurs experts canadiens ce qui a permis une avancée significative au niveau de l’atteinte des résultats. 3.1.2.4. a. Objectifs En amélioration génétique, le CETIA veille à ce que dans les fermes membres, les vaches atteignent un bon niveau de performances en

F1 et F2. En matière

d’alimentation, il s’agit d’augmenter la part de lait produit par les fourrages ou « lait fourrager » qui s’avère être le lait le plus économique. En matière de gestion du troupeau, il s’agit de faire la promotion des bonnes pratiques de gestion des troupeaux, l’organisation de la collecte et l’amélioration de la traite. 3.1.2.4. b. Participants au Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle Le CETIA compte quarante-deux (42) producteurs laitiers dont six (6) fermes périurbaines de Ouagadougou ; la plupart étant des inséminateurs. Le CETIA est ouvert à tous les producteurs laitiers qui en font la demande et qui s’engagent à respecter le cahier de charges. Ce cahier est bâti sur la participation financière des membres à la livraison des services. 3.1.2.4. c. Moyens de mise en œuvre et fonctionnement Pour conduire les activités techniques, le CETIA à recruter des ingénieurs conseillers chargés de superviser l’insémination artificielle et l’encadrement technique de ses membres. Le club dispose d’un comité de gestion de l’administration des différentes activités et rend compte à l’assemblée générale. 53


3.1.2.4. d. Résultats obtenus  Sur le plan de l’amélioration génétique Au départ avec l’appui de ses différents partenaires, le CETIA a effectué en moyenne 816 inséminations jusqu’en 2012 dans le cadre des campagnes d’IA réalisées avec le CMAP. Cependant depuis 2012 la DYFAB a pris fin et le CETIA fonctionne sur fonds propres. Il a réalisé 15 IA en 2014 et 80 en 2015 avec un taux moyen de réussite de 48%.  Sur le plan de l’alimentation Tous les membres adhérant au service et leurs bouviers ont été formés sur les conditions à réunir dans les fermes pour la réussite des IA. Ils ont été aussi formés sur la production fourragère, la fauche et l’ensilage (théorie et pratique) et sur le rationnement des animaux et l’entretien des veaux et vêle.  Sur le plan de la gestion du troupeau laitier Les membres ont été formés sur la régie de troupeau et le calendrier de régie de troupeau.  Sur le plan des conditions de traite et de collecte du lait La traite mécanisée a été introduite dans 2 exploitations ayant des niveaux de production supérieurs à 200 litres pour une dizaine de vaches en saison sèche. Ils ont aussi installé des réfrigérateurs solaires pour valoriser le lait du soir dans certaines fermes (8 fermes membres ont bénéficié de réfrigérateurs solaires). L’ensemble des membres et les agents chargés de la traite ont été formés sur les bonnes pratiques d’hygiène de la traite

 Performance des meilleures laitières du CETIA  Métisse F2 avec une durée de lactation de 270 jours et une moyenne de 18 litres/jour ;  métisse F3 avec une durée de lactation de 300 jours et une moyenne de 21 litres/jour ; 54


 une offre annuelle d’environ 800 000 litres de lait par jour. 3.1.2.5. Sélectionneurs Ils sont choisis et formés par le CMAP suite à un appel d’offre. Leurs rôles sont de sélectionner les vaches à inséminer parmi celles proposées par l’éleveur et conformément aux critères définis par le CMAP. Les sélectionneurs peuvent être des éleveurs ou toutes personnes disponibles et volontaires pour le faire. En 2015, 212 sélectionneurs dont 71 producteurs ont participé à la campagne d’IA. 3.1.2.6. Inséminateurs Les inséminateurs sont des acteurs de la santé ou des productions animales. Ils peuvent être installés à titre privé ou au compte du CMAP. En 2015, quinze (15) inséminateurs ont été formés par le CMAP dans le cadre des campagnes d’IA. 3.1.2.7. Eleveurs Ils sont au cœur des campagnes d’IA. En plus de leurs rôles qui sont d’assurer la santé et une bonne alimentation de leurs troupeaux, ils sont chargés de faire la présélection des vaches répondant aux critères du CMAP. Ils sont surtout tenus de respecter les recommandations des inséminateurs (alimentation et stabulation des animaux) et d’honorer le calendrier de ces derniers. Les producteurs prioritaires sont ceux remplissant les conditions suivantes :  avoir un esprit d’ouverture aux innovations techniques ;  être motivés et disponibles ;  respecter le calendrier vaccinal national et être en règle de déparasitage et des traitements des bovins ;  accepter de maintenir les vaches en stabulation totale et pratiquer le flushing (par exemple, une botte de 10 kg de fourrage par animal et par jour) pendant cinq mois (1 mois précédent et 4 mois après l’IA) ;  ne pas transhumer ;  pratiquer la fauche et la conservation du fourrage naturel et disposer d’un stock fourrager important ; 

pratiquer la culture fourragère ; 55


 disposer suffisamment de Sous-Produits Agro Industriels (SPAI) ;  avoir un minimum d’infrastructure d’élevage tel que étable, fenils ;  accepter de se soumettre au cahier de charge du projet ;  être accessible à tout moment. 3.1.3. Espèces concernées Les campagnes d’IA portent exclusivement sur l’espèce bovine au Burkina. Les races locales ont été croisées avec les races exotiques comme la Brune des Alpes, la Holstein, la Montbéliarde, la Tarentaise, la Gir, l’Azawak, l’INRA 95 …

3.1.4. Régions concernées Toutes les régions étaient concernées par les campagnes d’IA, avant 2012. Ensuite, à partir de 2012, certaines régions ont été retirées des programmes. Les régions qui ont connu l’IA dans le cadre des campagnes nationales sont représentées en blanc sur la figure 20. Les régions en rouge représentent celles dans lesquelles les campagnes d’IA n’ont pas été pratiquées. Ces données sont ceux de 2012 à 2015.

Figure 20 : Régions concernées par les campagnes d’IA de 2012 à 2015

56


En 2012, la campagne d’IA a été faite dans toutes les régions du pays excepté celle de la Boucle du Mouhoun. Et chaque année, le nombre de régions concernées par les campagnes a baissé. En 2015, seulement sept (7) des treize (13) régions du pays étaient impliquées. Il s’agit de la région du sahel, du Nord, de l’Est, du Plateau Central, du Centre, du Centre-Ouest et des Hauts-Bassins. 3.1.5. Déroulement de la campagne Les campagnes d’IA se sont déroulées sur toute l’année en deux (2) phases :  une phase théorique de formation -

des éleveurs et des sélectionneurs sur le choix et l’entretien des vaches destinées à l’IA ;

- des inséminateurs sur la pratique de l’IA.  une phase pratique - la sélection des vaches qui a lieu chaque année entre août et septembre ; - la synchronisation et l’IA proprement dit s’effectuent chaque année entre novembre et janvier. 3.1.5.4. Formation des éleveurs et des sélectionneurs Le thème de l’entretien est : « choix, entretien et préparation des vaches destinées à l’insémination artificielle ». Cette formation a concerné les éleveurs et les sélectionneurs. Les points focaux étant axés sur les critères de sélection des vaches, l’entretien des vaches et l’alimentation des vaches. Le choix des reproductrices a porté sur :  les vaches de race locale multipares mais parfois des génisses ayant atteint 2/3 du poids adulte ;  les vaches ayant mis bas au moins 60 jours avant les campagnes ;  les vaches dociles, assez bonnes laitières et présentant des mamelles bien fixées et un bassin large ;  les femelles négatives aux tests de tuberculose et de brucellose ;  les femelles qui mettent bas des produits viables et vigoureux sont les mieux indiquées ; 57


 les femelles ayant bon gabarit avec une note d’état corporel (NEC) ≥ 2,5 sur une échelle à 5 points ;  les femelles isolées des mâles au moins trois (3) mois avant le début de la campagne. 3.1.5.5. Formation des inséminateurs La formation a porté sur des cours théoriques, des travaux dirigés et des visites de fermes. Les cours théoriques ont porté sur : - l’anatomie de l’appareil génital femelle ; - l’alimentation des femelles mises à la reproduction ; - la manipulation de la semence ; - la technique de l’IA ; - l’organisation des IA ; - le suivi sanitaire du lait issu des IA ; - les méthodes de diagnostic de gestation. Les travaux pratiques se sont déroulés à l’abattoir et consistaient à l’examen transrectal avec le diagnostic de gestation, l’évaluation de la fonction sexuelle, la manipulation et le cathétérisme du cervix. Les travaux dirigés consistaient à l’identification et à l’évaluation des organes de la vache. La formation s’est achevée par des visites de fermes. Elles ont consisté en des échanges avec les éleveurs ayant bénéficié des IA. 3.1.5.6. Sélection Elle dure deux (2) à trois (3) mois. Le plus souvent entre août et septembre de chaque année. Elle se fait en deux phases. Une phase de présélection effectuée par les éleveurs eux-mêmes. Puis, suit une deuxième phase de sélection réalisée par les sélectionneurs conformément aux critères de choix des vaches. Dans les régions de l’Est, du Centre et de l’Ouest, où il y a une antenne régionale du CMAP, les résultats sont traités directement sur place avant d’être acheminés à la direction générale du CMAP à Ouagadougou. Dans le cas contraire, les résultats de la sélection passent par la direction régionale de la localité concernée. 3.1.5.7. Synchronisation des chaleurs et insémination artificielle Elle se fait en période froide, entre novembre et janvier chaque année. La synchronisation des chaleurs se déroule suivant un protocole bien établi. Les hormones 58


et autres produits utilisés proviennent de la firme CEVA (Santé Animale). Le protocole est celui incluant le PRID® (Progesterone Releasing Intravaginal). Il est composé d’un élastomère en silicone inerte contenant 1,55 g de progestérone. La synchronisation suit le protocole décrit sur la Figure 21. Le premier jour, on procède au nettoyage de la vulve à l’aide d’une solution de Bétadine. Ensuite, on introduit la spirale dans le vagin à l’aide d’un applicateur prévu à cet effet le même jour. Elle est maintenue pendant 9 à 12 jours. Deux jours avant le retrait de la spirale, on injecte par voie intramusculaire (IM) 5 ml d’Enzaprost (Prostaglandine F2 alpha) à chaque vache. Au moment du retrait de la spirale on injecte 500 UI d’eCG (PMSG) toujours en IM à chaque vache. Les chaleurs apparaissent 48h après le retrait de la spirale et l’IA est réalisée 56h après le retrait de la spirale.

Figure 21 : Protocole utilisé au CMAP durant les campagnes d’IA

La démarche adoptée pendant les campagnes est schématisée sur la figure 22.

59


Début

- Eleveurs ; Phase de formation

-212 sélectionneurs ; - 15 inséminateurs

Août-Septembre

- Présélection par

Phase de sélection

les éleveurs ; -

sélection par les sélectionneurs

Novembre-Janvier-

Phase de synchronisation

mars

I A sur chaleurs

des chaleurs, IA et

induites

diagnostic de gestation (en 2015)

Fin

Figure 22 : Démarche adoptée durant les campagnes d’IA 3.1.6. Coût des opérations De 2009 à 2012, toutes les opérations étaient subventionnées et l’éleveur ne contribuait qu’à une hauteur de 7500 F CFA par vache inséminée. Cette somme incluait les frais 60


d’IA et la main-d’œuvre de l’inséminateur. A partir de 2013, certaines de ces subventions ont été levées. Ainsi, la contribution de l’éleveur est passée à 27 000 f CFA par vache inséminée. 3.1.7. Résultats des campagnes  Nombre d’IA Les résultats des campagnes sont présentés dans les tableaux et les figures qui suivent. La figure 23 présente l’évolution du nombre d’IA durant ces campagnes de 2009 à 2015.

Courbe d'évolution des IA par an 6000

Nombre d'IA

5000 4000 3000 2000 1000

0 2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

Année Nombre d'IA

Figure 23 : Evolution du nombre d’IA durant les campagnes d’IA au Burkina Faso Le nombre d’IA a augmenté tout au long des campagnes ; allant de 449 à 5594 de 2009 à 2014. Ce chiffre a connu une forte baisse durant l’année 2015. Ainsi durant ces sept (7) années de campagne nationale d’IA, il y a eu 13224 inséminations ; soit une moyenne de 1889 IA par an.  Races utilisées pour l’IA Le nombre de semences utilisées durant ces sept (7) années a varié en fonction des races. Ces chiffres sont représentés dans le Tableau III. 61


Tableau III : Nombre de semences utilisées par race. Race Brune Holstein Mbd* Tarentaise Gir Total

Azawak INRA95 autres

3081

1215

1459

708

232

171

380

5978

23,30%

9,19%

11,03%

5,35%

1,75%

1,29%

2,87%

45,21%

*Mbd : Montbéliarde

La Brune des Alpes est de loin la plus utilisée (23,30% des races utilisées). Elle est suivie de la Montbéliard (Mbd) avec 11,03% et de la Holstein avec 9,19%. Le reste est représenté par la Tarentaise, la Gir, l’Azawak, l’INRA 95 avec respectivement 5,35%, 1,75%, 1,29%, 2,87%. Les proportions des races utilisées durant ces sept (7) ans de campagnes sont représentées sur la Figure 24.

50,00 45,00

pourentage des races

40,00 35,00 30,00 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00

Races

Figure 24 : Proportion des races utilisées durant les campagnes d’IA au Burkina Faso

62


 Taux de réussite Le diagnostic de gestation n’a pas été effectué durant toutes les campagnes. Ce n’est qu’à la dernière année (en 2015) que cela a été fait. Le taux de réussite de l’année 2015 est de 39,58%. Ce taux est représenté sur la Figure 25.

Réussite

39,58%

Echec

60,42%

0

10

20

30

40

50

60

70

Taux de réussite en pourcentage

Figure 25 : Taux de réussite de l’IA au Burkina Faso en 2015

3.1.8. Difficultés rencontrées lors des campagnes Les campagnes ont été très instables, d’une manière générale. De ce fait tous les acteurs ont enregistré d’énormes difficultés. 3.1.8.4. Difficultés rencontrées par les sélectionneurs Ils signalent qu’aucun éleveur ne remplissait tous les critères de choix qui ont été fixés. Ils se voyaient donc obligés de passer sur certains aspects pour avoir plus de participants. Il faut aussi noter qu’aucun examen clinique encore moins paraclinique n’était fait pour connaitre l’état de santé des animaux, les sélectionneurs étaient obligés de se fier aux dires des éleveurs. De plus, la plupart des vaches n’atteignaient pas la NEC qu’il fallait pour être sélectionnées. Par conséquent, les sélectionneurs se sentaient obligés de prendre souvent des vaches en déficit de poids. 63


En outre, la stabulation permanente, un des critères de choix des vaches, n’était pas non plus respectée. 3.1.8.5. Difficultés rencontrées par les inséminateurs Les inséminateurs disent avoir respecté pour leur part les consignes et les protocoles établis. Mais, les conditions rencontrées sur le terrain ne leur facilitaient pas la tâche. En effet, insistent-ils, les élevages sont caractérisés par un réel manque d’infrastructures et de matériel. Ils disposent pour la plupart de peu ou pas de matériel nécessaire à leur bon fonctionnement. Les fermes présentent en général un aspect délabré. Les constructions ne répondent à aucune norme et ne facilitent ni la contention encore moins la stabulation fondamentale à la réalisation de l’IA. Le matériel d’élevage se compose essentiellement d’ustensiles, de ménages usagés (bassines, seaux), de vieilles brouettes, de pelles et de râteaux. Une charrette sert à l’approvisionnement en eau dans des barriques et aux transports des fourrages. Dans ces conditions, ni la contention, ni la stabulation ne sont faciles à réaliser. Le sous-nombre des inséminateurs (15 formés par le CMAP en 2015) a aussi été une contrainte. En fait, ils sont obligés de fournir plus d’efforts et de parcourir plus de distance dans des localités reculées et difficilement accessibles alors que ces efforts ne sont pas récompensés. De plus ajoutent-ils que le comportement de la plupart des éleveurs ne concourt pas au développement de l’outil de l’amélioration génétique. En effet certains d’entre eux n’ont aucune notion de ce que c’est que l’IA encore moins de son importance. D’autres affirment même que les animaux issus de l’IA ne sont pas résistants et ressemblent à des « porcs » ; alors que la rusticité est nécessaire à la transhumance. De ce fait, ils manquent de motivation et ne veulent respecter aucune consigne. Le majeur problème est la disponibilité en azote liquide qui n’est fourni que par le centre de Loumbila pour tout le territoire national. Les inséminateurs font donc des allers-retours de leur site d’insémination au centre à chaque fois qu’il y a rupture de leurs stocks.

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3.1.8.6. Difficultés rencontrées par les éleveurs Les éleveurs ne savent le plus souvent pas l’utilité de l’IA, sauf quelques-uns qui sont du domaine de la santé ou des productions animales. Ils trouvent les conditions requises difficiles à remplir compte tenu de leur manque de matériel et du coût élevé des sousproduits agroalimentaires. Il faut noter que, les volets santé et alimentation ne sont pas pris en compte dans les programmes alors qu’ils constituent des facteurs déterminants dans la réussite de l’IA. D’autres ne comprennent pas l’importance de l’isolement des vaches inséminées. Il en résulte donc la mise-bas de veaux non métis ce qui les décourage. Ils ont aussi évoqué la période des opérations qui ne les arrange pas. En effet, la sélection a lieu en période hivernale alors que les animaux sont au pâturage et euxmêmes au champ. Quant aux opérations d’IA, elles ont lieu en période de récolte donc au moment où les éleveurs sont indisponibles. De plus, non seulement les animaux issus de l’IA ne leur conviennent pas (du fait de l’absence d’objectifs de production dans ces exploitations) mais aussi, le taux d’échec élevé n’est pas toujours bien perçu par les éleveurs d’où leur manque de motivation et de forte implication. La contrainte majeure a été d’ordre économique liée au coût élevé des opérations qui a été l’un des premiers motifs du manque d’adhésion des éleveurs aux programmes.

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3.2.

Discussion

Dans cette partie, nous allons interpréter les résultats de notre étude puis les confronter à ceux d’autres études (particulièrement à ceux du Sénégal) afin de formuler des recommandations à l’endroit des acteurs des CNIA au Burkina Faso. 3.2.2. Limite de l’étude Au cours de la réalisation de cette étude, nous avons rencontré beaucoup de difficultés. Elles tiennent au caractère rétrospectif de notre étude qui fait beaucoup appel à la mémoire et naturellement certaines informations n’ont pas pu être capitalisées. Il faut aussi noter que les acteurs ne sont pas forcément les mêmes chaque année. De ce fait, certains partent et emportent avec eux les informations qu’ils détiennent. La deuxième difficulté est liée au caractère incomplet des données disponibles. En effet, c’est uniquement le nombre de vaches inséminées qui est enregistré. Cela n’est même pas fait par région. Les races des semences utilisées ne sont pas toutes connues. De plus, les paramètres techniques de reproduction des vaches inséminées ne sont pas connus et il est donc impossible d’envisager une quelconque analyse dans ces conditions. Enfin, nos informations sont le fruit des données d’enquête et non nos propres constats sur le terrain. En effet, à notre arrivée, les opérations avaient déjà pris fin. 3.2.3. Objectifs de la campagne Dans le cadre du PAPISE, l’objectif des campagnes est d’augmenter de 15% chaque année la production laitière nationale. Les objectifs spécifiques relatifs au nombre de vaches à inséminer et à la quantité de lait escomptée, ne sont pas définis. Ce manque de données ne permet pas de juger de la rentabilité des campagnes. Dans certains pays où l’IA est plus ou moins développée comme le Sénégal et la Mauritanie, ce nombre est défini chaque année et adapté en fonction des besoins du pays. HABIMANA rapporte en 2012 que le programme d’insémination artificielle avait comme objectif d’effectuer l’IA sur 20 000 vaches. Après son évaluation en 2012,

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le nombre de vaches à inséminer est passé à 9000 dans le souci d’assurer le suivi systématique des opérations d’insémination (MEPA, 2015). 3.2.4. Acteurs des campagnes 3.2.4.4. Projets en cours Au Burkina Faso, il n’y a actuellement aucun projet propre à l’élevage encore moins à l’IA. En effet, l’aspect production animale n’est qu’une composante du PAPSA et du PAFASP. Dans ces conditions, l’élevage ne bénéficie pas de l’attention requise à son développement. Alors que dans d’autres pays, comme le Sénégal, il existe plusieurs projets spécifiques non seulement à l’élevage, à production laitière, mais aussi à l’IA. Depuis les années 90, on note le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL) crée dans le but de développer le secteur de l’élevage et de promouvoir l’amélioration génétique (POUSGA S., 2000). De nos jours, en plus du Programme National d’Insémination Artificielle (PNIA), il y a le Programme Spécial d’Insémination Artificielle (PSIA) qui est pris en charge par le Projet d’Appui au Développement de la filière Lait (PRADELAIT) qui est lui traite de tous les aspects de la filière laitière de la production à la commercialisation. Tout cela, pour plus d’efficacité et de cohérence dans les interventions ayant trait à la filière laitière (MEPA, 2015). 3.2.4.5. Inséminateurs Ils étaient au nombre de quinze (15) en 2015 à se partager les treize (13) régions du pays. Ce sous-effectif a été une contrainte majeure, vu la superficie du pays. Les inséminateurs étaient pour la plupart des ingénieurs et techniciens d’élevage, alors qu’au Sénégal, pour la seule région de Kolda, cinq (5) inséminateurs avaient participé aux opérations d’IA. Ils étaient tous des vétérinaires privés (NIANG, 2012). Il faut aussi noter qu’au Sénégal, des agents de l’Etat, représentant déjà une main-d’œuvre disponible, ont été formés en nombre important pour assurer les opérations d’IA sur tout le territoire national. Ces derniers sont présents dans toutes les régions du Sénégal. De plus, durant ces campagnes d’IA au Burkina Faso, les résultats obtenus par chaque inséminateur ne sont pas indiqués alors que DIOP (2015) ; RUKUNDO (2009) et

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LAMINOU (1999) avaient rapporté qu’au Sénégal, le taux de réussite de l’IA variait significativement en fonction de l’inséminateur et de son expérience. 3.2.4.6. Eleveurs Les éleveurs ont évoqué plusieurs raisons de leurs refus d’adhésion aux campagnes. Il s’agit entre autres de la période de sélection qui se fait pendant l’hivernage au moment où ils sont au champ ou au pâturage. Ils évoquent surtout le coût élevé des opérations, de l'alimentation des vaches en stabulation avant et après l'IA, l’entretien des métis, le taux de réussite non satisfaisant. Ces résultats correspondent à ceux obtenus par HABIMANA (2012) et ASSEU (2010) respectivement à Kolda et à Kaolack au Sénégal. 3.2.4.7. Races des semences utilisées La Brune des Alpes est de loin la race la plus utilisée dans les campagnes d’IA au Burkina Faso, suivie de la Montbéliard et de la Holstein. En effet, de façon générale, en Afrique, ce sont les races les plus utilisées dans les programmes d’insémination artificielle compte tenu de leurs bonnes productivités laitières et du caractère « à vêlage facile » qui leur sont attribués (BOUYER, 2006). De plus il faut signaler que ces races du fait de leurs grands gabarits peuvent être aussi utilisées en boucherie d’où leurs qualifications de « races mixtes ». Elles représentent de ce fait les races de choix des éleveurs. 3.2.4.8.

Nombre d’inséminations et régions concernées

Le nombre des inséminations a augmenté de 2009 à 2014 témoignant du fait que les éleveurs comprennent de mieux en mieux l’importance de l’IA et finissent par l’accepter et que tous les acteurs des campagnes acquièrent de l’expérience d’année en année. Par contre, contrairement à certains pays comme le Sénégal où l’IA s’effectue sur tout le territoire national (HABIMANA, 2012), les régions qui connaissent l’IA au Burkina n’ont fait que baisser ces dernières années depuis 2012 pour se concentrer au Centre et

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au Centre-Ouest du pays. Cependant, le cheptel bovin est concentré dans la Boucle du Mouhoun, au Nord et au sahel. Le coût élevé a été l’une des principales raisons qui ont contribué à faire baisser le nombre de régions concernées par l’IA au Burkina Faso. En effet au départ, avant 2012, l’IA s’effectuait sur tout le territoire car l’objectif des campagnes était de faire connaitre l’outil. De plus, les campagnes étaient subventionnées et l’éleveur ne contribuait qu’à hauteur de 7500 F CFA ; ce qui a donc incité les éleveurs à y prendre part. A partir de 2012, la plupart des projets ont pris fin entrainant la levée des subventions et le coût de l’IA est passé de 7500 à 27 000 F CFA. Toutes ces raisons seraient à l’origine de la concentration des campagnes d’IA dans les régions du Centre et du Centre-Ouest constatée à partir de 2012. Ces deux zones étant les plus grandes agglomérations qui abritent les fermes à caractère intensif ou semiintensif et où les éleveurs sont mieux organisés. Ces aspects avaient été évoqués par HABIMANA en 2012. Il indique que sur cent (100) éleveurs au Sénégal, treize (13) ne participaient pas régulièrement aux campagnes à cause du coût élevé des IA et de la stabulation qu’elle exige. En remarque, il faut noter que la baisse spectaculaire du nombre et des régions concernées en 2015 pourrait être en partie due à la crise politique qu’a traversée le Burkina au cours de cette même année. En effet, en septembre 2015, le pays a connu un putsch et cela a coïncidé avec la phase de sélection des vaches à inséminer rendant impossible les opérations d’IA. 3.2.5. Déroulement de la campagne  Avant l’IA Certains aspects comme la santé ne sont pas inclus dans les campagnes alors que la santé est la base d’une bonne reproduction. En effet, les vaches sélectionnées ne sont soumises à aucun examen clinique encore moins paraclinique pour indiquer leur état de santé. Paradoxalement, cet aspect est inclus théoriquement dans les critères de sélection des vaches. Une étude a rapporté que dans les élevages laitiers intra-urbains 69


à Ouagadougou, on enregistre une prévalence de 13,2 % pour la brucellose et 27,7% pour la tuberculose (HAMIDOU et al., 2004). Ce qui prouve que ces deux pathologies constituent un handicap au développement des élevages laitiers. Les maladies liées à l’alimentation (intoxication et météorisation) et les parasitoses sanguines telles que la trypanosomiase et la piroplasmose constituent également de véritables problèmes. Cela fait que dans certains pays comme le Sénégal, les campagnes d’IA sont précédées d’un examen clinique de la vache suivi d’un déparasitage systématique (HABIMANA, 2012 ; LAMINOU, 1999).  Après l’IA Le diagnostic de gestation sur les sept (7) ans a été fait une seule fois en 2015. On ne peut donc pas savoir si l’IA a réussi ou si les objectifs des campagnes ont été atteints. De plus le suivi sanitaire post IA n’est pas assuré. Cette démarche diffère de celle du Sénégal où le diagnostic de gestation et le suivi sanitaire post IA font parties intégrantes de la démarche adoptée. (LAMINOU, 1999 ; HABIMANA, 2012 ; MEPA, 2015) 3.2.6. Taux de réussite des inséminations Le taux de réussite (39,58 % en 2015) est inférieur à la norme préconisée (60 à 70%) pour qu’une stratégie d’IA soit rentable. Quand on compare ce taux avec celui enregistré par le CETIA (48%) dans le cadre de ces mêmes campagnes, on remarque qu’il est nettement inférieur. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les vaches inséminées par le CETIA sont suivies durant toute leur carrière de reproduction et les éleveurs adhérant aux programmes sont suffisamment motivés, sensibilisés et formés sur la conduite du troupeau nécessaire pour la réussite de l’IA. Une comparaison entre ce taux de réussite et celui des projets précédents, c’est-à-dire ceux obtenus par les Programme National Pilote de Développement Laitier (PNPDL) et le Projet de Développement Rural Décentralisé et Participatif/ Bazèga-Kadiogo (PDRDP/BK) montre que :

70


 pour le Programme National Pilote de Développement Laitier (PNPDL), le taux de gestation était de 38,61 % (NYANTUDRE, 2001) ;  pour le Projet de Développement Rural Décentralisé et Participatif/BazègaKadiogo (PDRDP/BK) ce taux était en moyenne de 41,91% entre 2004 et 2006. Ainsi, on note une augmentation du taux de gestation au fil des années. SAWADOGO (2007) avait expliqué cette variation par l’acquisition en expérience de tous les acteurs de l’IA au fil du temps. Cependant, ces chiffres représentent ceux de quelques régions, alors que pour le cas des campagnes nationales, elles concernent tout le territoire, ce qui est plus délicat et difficile à maitriser. Ce taux est légèrement plus faible que celui obtenu en 2014 au Sénégal qui est de 40,87% (MEPA, 2015). L’expérience, la bonne organisation et la démarche adoptée (incluant les soins cliniques pré et post IA) pourraient expliquer cette différence. En effet, la première campagne au Sénégal a été organisée depuis 1999-2000. Le taux de réussite était en ce moment de 31% (HABIMANA, 2012). Au mali et au Cameroun, le taux de gestation d’environ 55% a été obtenu en 2005 avec l’appui du Centre pour le Développent de l’Entreprise de Bruxelles en Belgique (CDE). Il s’agissait dans ce cas, d’une initiative privée où les différents acteurs étaient relativement bien organisés (MANKOU, 2008). Le taux de gestation est de loin inférieur à celui obtenu en Guinée (62%) (KAMGA, 2002 cité par BOUYER, 2006) et en Mauritanie en 2008 (46,45%) (MANKOU, 2008). Il faut noter que ces taux sont le résultat de plusieurs tournées d’inséminations successives, alors qu’au Burkina Faso, l’IA n’est fait qu’une seule fois et il n’y a pas de rattrapage en cas de retour de chaleur malgré l’IA. De plus, il s’agissait aussi des initiatives privées où les conditions nécessaires à la réussite de l’IA (suivi des vaches, respect de la stabulation, déparasitage systématique, alimentation adaptée...) étaient respectées. Certains essais d’insémination artificielle sur chaleurs naturelles ont aussi donné de bons résultats. L’insémination sur chaleurs naturelles est une technique de reproduction 71


qui ne nécessite pas l’utilisation d’hormones mais, demande une bonne maitrise de la détection des chaleurs. - Le Niger a obtenu un taux de 40% en 2015, voisin à celui du Burkina Faso (ABDOU, 2014). Les raisons qui justifient leur faible taux sont similaires aux nôtres : la transhumance, le non-respect de la stabulation, et le maintien des « mâles vagabonds » dans les troupeaux ; - au Sénégal KOUAMO et al. avaient obtenu le taux de 42,57% dans la région de Kaolack en 2009. En 2015, dans la région de Kolda le taux de réussite était de 40% (DIOP, 2015). Même si ces taux ne sont pas différents du nôtre, cette technique permettrait néanmoins de diminuer fortement les coûts de l’IA du fait qu’elle n’exige pas de synchronisation. La comparaison de notre taux de réussite avec ceux de quelque pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre est donnée dans le Tableau IV.

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Tableau IV : Comparaison du taux de réussite du Burkina Faso des CNIA avec celui d’autres pays Pays et auteurs CETIA (Burkina)

Taux de réussite 48%

dans

les

CNIA Mali, Cameroun

55% en 2005

(MANKOU, 2008)

Observations -

vaches suivies ;

-

éleveurs bien organisés.

initiative privée soutenue par le CDE* de Bruxelles

IA sur

Sénégal

de 31% (2001)

expérience et bonne formation des

chaleurs

(HABIMANA, 2008)

à 41% (2014)

acteurs (inséminateurs).

induites

(MEPA, 2014)

53,96% en 2008

Initiatives privées avec :

Mauritanie (MANKOU, 2008)

Guinée (KAMGA, 2002 cité

62% en 2002

par BOUYER, 2006).

-

vaches suivies ;

-

stabulation respectée ;

-

déparasitage ;

-

alimentation.

-

taux de réussite voisins à celui du

Niger IA Sur

(ABDOU, 2014)

40% en 2014 et

chaleurs

Sénégal (Kolda)

2015

naturelles

Burkina Faso mais ;

(DIOP, 2015) Sénégal (Kaolack)

42,57% en 2009

-

pas de frais liés à la synchronisation.

(KOUAMO et al., 2009)

CDE* : Centre pour Développement des Entreprises de Bruxelles

73


3.3.

Recommandations

Nos recommandations s’adressent aux acteurs des campagnes d’IA. 3.3.2. A l’Etat - Faire concevoir les projets d’IA par des spécialistes du domaine ; - définir les objectifs globaux et spécifiques (niveau de production laitière à atteindre, nombre de métis à obtenir…) les stratégies à mettre en œuvre et la répartition des tâches entre les différents acteurs concernés ; - mettre en place une règlementation adaptée sur les conditions d’utilisation de l’insémination artificielle, compte tenu des risques sanitaires (diffusion de maladies infectieuses et génétiques sur une large échelle) et génétiques (dilution du patrimoine génétique des races locales, adaptation du cheptel introduit) ; - subventionner et faciliter l’accès aux intrants alimentaires pour la complémentation des animaux, aux vaccins, aux antiparasitaires ou autres médicaments nécessaires pour l’amélioration sanitaire des élevages ; - faciliter l’accès à l’azote liquide ; - encourager les initiatives de regroupement des éleveurs ; - sensibiliser des éleveurs sur l’intérêt de l’IA afin qu’ils s’impliquent dans les programmes et s’appliquent à suivre le protocole mis en place ; - sensibiliser aussi les inséminateurs par l’organisation des séances de formations et de recyclage. 3.3.3. Au Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) - Faire un bilan exhaustif et analyser tous les moyens mis en œuvre durant ces campagnes afin de juger de leur rentabilité ; - noter les paramètres zootechniques (poids, âge, nombre de mises bas, intervalle vêlage-vêlage, niveau de production….) et sanitaires des vaches à inséminer ; - prioriser les éleveurs qui disposent d’un cahier de charges ; - former les éleveurs sur les techniques de détection des chaleurs et penser à l’IA sur chaleurs naturelles.

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3.3.4. Aux inséminateurs Ils

occupent

une

place

capitale

dans

la

réalisation

de

l’IA.

D’après

VANDEPLASSCHE (1985), son savoir-faire, son sens de responsabilité et son aptitude à procéder aux inséminations proprement et rapidement en traumatisant au minimum le sujet, et en plaçant bien la semence dans le corps utérin, sont les qualifications que doit posséder avant tout un inséminateur. Ils doivent : - se former, se recycler et s’offrir des pratiques de manière continue en IA afin de garantir des résultats fiables lors des opérations d’IA ; - se regrouper en association à l’image du CETIA, pour échanger leurs expériences. 3.3.5. Aux éleveurs - Se regrouper en coopérative pour mieux rentabiliser le métier ; - participer massivement aux campagnes d’insémination et assurer une bonne santé et une bonne alimentation aux animaux pour éviter les problèmes de reproduction liés à l’environnement alimentaire ; - stocker leurs résidus de récolte (la plupart sont des agropasteurs) afin de mieux les valoriser pendant les périodes de soudure ; - respecter les conditions d’adhésion aux programmes d’insémination artificielle : respecter le calendrier de travail et la bonne conduite des animaux sélectionnés avant et après insémination (compléments alimentaires, stabulation, suivi sanitaire…). 3.3.6. Aux structures de recherche Pousser les recherches sur l’évaluation des campagnes d’IA bovine en augmentant la taille de l’échantillon, et faisant suivre de près les opérations sur le terrain car la présente étude n’est qu’un point de départ et gagnerait à être approfondie.

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Conclusion Pays sahélien à vocation agropastorale, depuis le début des années 90, le Burkina Faso importe annuellement environ 30 000 tonnes d’EqL représentant plus de 13 milliards (BF-MAR, 2014) de franc CFA. Cette forte importation est due au fait que la production locale est de loin insuffisante pour couvrir la demande intérieure qui ne cesse de croître. En effet, l'essentiel du lait local est issu de système traditionnel de production fortement tributaire des conditions climatiques et dont l'objectif premier est de satisfaire les besoins d'autoconsommation familiale. Une autre caractéristique de la production laitière au Burkina Faso concerne l'utilisation d'un matériel génétique très peu performant, constitué de races locales qui sont réputées être de faibles ou de mauvaises productrices de lait. Face à cette situation, le Burkina Faso tente de réorganiser sa filière laitière. Comme l’avaient préconisé ROBERTS et GRAY (1973), les biotechnologies dont l'insémination artificielle sont les meilleurs outils utilisés pour accroître de manière significative la production locale. Ainsi depuis 2009, le Burkina Faso a réalisé sous la coordination du CMAP et sous la tutelle du MRAH, les campagnes d’IA sur toute l’étendue du territoire national. L’objectif final était d’accroître la production de viande et de lait de 15% par an. Notre étude a consisté à faire le point de ces sept (7) années de campagnes d’IA réalisées au Burkina Faso. Pour ce faire nous nous sommes fixés comme objectif général de décrire leur organisation et leur fonctionnement. Nos objectifs spécifiques reposaient sur l’identification des principaux acteurs des campagnes d’insémination artificielle et leurs rôles ; la description du déroulement de ces campagnes et de leurs résultats ; l’énumération des difficultés rencontrées lors de ces campagnes. Les données ont été collectées auprès de 33 personnes. Les résultats des différentes investigations sont les suivants.  Acteurs des campagnes d’IA Les campagnes sont réalisées par le Centre de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) et ses partenaires. Le Projet d’Amélioration de la Productivité Agricole et de la Sécurité Alimentaire (PAPSA) a contribué en procurant des semences et le 76


Programme d’Appui aux Filières Agro-Sylvo-Pastorales (PAFASP) à travers le protocole CMAP/ PAFASP. Le Club d’Encadrement Technique et d’Insémination Artificielle (CETIA) a contribué à travers le suivi et l’appui technique qu’il a mis à la disposition du CMAP. 212 sélectionneurs et 15 inséminateurs ont réalisé les aspects pratiques de ces campagnes en 2015.  Déroulement des campagnes d’IA Les campagnes d’IA se déroulent sur toute l’année en deux (2) phases :  une phase théorique de formation. La première concerne les éleveurs et sélectionneurs. Elle porte sur le choix et l’entretien des vaches destinées à l’IA. La deuxième concerne les inséminateurs et porte sur la pratique de l’IA.  une phase pratique qui débute par la sélection des vaches à inséminer, elle se fait chaque année entre août et septembre. Elle se termine avec la synchronisation et l’IA proprement dit qui s’effectuent entre novembre et janvier.  Taux de réussite Le diagnostic de gestation a été réalisé une seule fois en 2015. Le taux de réussite est estimé à 39,58%. Ce taux demeure très faible par rapport au taux de référence de 60 à 70 % recommandé pour que la stratégie d’une campagne d’insémination soit rentable. Le manque de suivi zoo-sanitaire, le manque d’infrastructures et d’encadrement des éleveurs, le non-respect des protocoles d’insémination établis et des périodes d’insémination, ont été les principaux écueils de ces campagnes. De plus, on constate que les pratiques et les conduites d’élevage au Burkina Faso sont peu adaptées à l’élevage de bovins croisés. Le faible taux de réussite combiné au faible nombre de vaches inséminées et à des niveaux de production laitière en deçà du potentiel génétique des animaux, font que ces programmes de croisement ont eu un impact très limité sur l’augmentation de la production laitière nationale. Pour lever ces différentes contraintes dans la perspective d’une amélioration des futures campagnes d’IA, nous proposons différentes actions. Il s’agira : - de mettre en place des mesures d’hygiène, de prophylaxie sanitaire et médicale ; - d’améliorer l’habitat favorable à la stabulation ; 77


- de former et sensibiliser les éleveurs aux prérequis et aux avantages de l’IA ; - d’assurer une meilleure formation pratique des inséminateurs. Pour toutes ces actions, il est important que l’Etat à travers le MRAH pense à l’élaboration d’une politique nationale d’amélioration génétique qui prend en compte les actions suivantes :  la subvention de l’IA et des soins médicaux pré et post IA ;  l’implication et la formation de tous les acteurs pour une meilleure participation ;  la définition d’un schéma de sélection, et des objectifs de production laitière réalisables. En perspective, il faut signaler que malgré les efforts fournis, l’implication de l’Etat et des autres acteurs dans ces CNIA a été insuffisante. Néanmoins il existe beaucoup d’initiatives privées qui œuvrent pour la réussite de l’IA au Burkina Faso (à l’image du CETIA qui a obtenu de très bons résultats durant ces campagnes). Il serait donc intéressant d’évaluer leur coût et leur efficacité. Ainsi on pourra décider pour les campagnes à venir soit de continuer les CNIA au compte de l’Etat ou de les privatiser.

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Annexe 1

Annexe 1 : Organigramme du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques Source : MRAH, 2016

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Annexe 2

DGPA

Sécrétariat

SAF

DPFA

SSEC

Services centraux

SBVCP

SL

DRCA

Services rattachés

SIEE

SAPENC

Laiterie de Fada

Laiterie de Cissin

Annexe 2 : Organigramme de la Direction Générale des Productions Animales Source : DGPA, 2016

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Serment des vétérinaires diplômés de Dakar

«

Serment des vétérinaires diplômés de Dakar Fidèlement attachée aux directives de Claude

BOURGELAT, fondateur de l’enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés : 

d’avoir en tous moment et en tous lieux le souci de la dignité et de l’honneur de la profession vétérinaire ;

d’observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;

de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l’on a, que dans celui que l’on peut faire ;

de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m’ont permis de réaliser ma vocation.

Que toute confiance me soit retirée s’il advient que je me parjure ».


Bilan des campagnes nationales d’insémination artificielle bovine au Burkina Faso

RESUME Le Burkina Faso est un pays à vocation agropastorale. Dans sa politique de développement du sous-secteur de l’élevage, plusieurs programmes ont été élaborés afin d’augmenter son niveau de productivité. C’est ainsi que l’Etat a initié les campagnes d’IA en 2009. Ces campagnes sont supervisées par le CMAP en partenariats avec des projets comme le PAFASP, le PAPSA et d’autres structures privées comme le CETIA. Mais depuis le début de ces campagnes, aucun bilan n’a été fait et en 2015, pour divers raisons, l’Etat n’a plus organisé de campagnes d’IA. C’est pour cette raison que nous avons entrepris l’étude sur le résultat des 7 ans de campagne d’IA au Burkina Faso. Cette étude, conduite à Ouagadougou au sein de la DPFA et du CMAP a permis de collecter des informations auprès des représentants du CMAP, des projets en cours, des inséminateurs et des éleveurs impliqués dans les campagnes d’IA. Ce travail vise à identifier les acteurs des campagnes et leurs rôles, à décrire le déroulement de ces campagnes et leurs résultats; à énumérer des difficultés rencontrées lors de ces campagnes ; et enfin à formuler des recommandations pour l’amélioration des campagnes à venir au Burkina Faso. Ainsi, lors de plusieurs séances d’interview, des questionnaires ont été administré auprès de 33 personnes. L’étude à montrer que les campagnes d’IA se déroulent sur toute l’année en deux (2) phases : une phase théorique de formation et une phase pratique qui débute par la sélection des vaches à inséminer, elle se fait entre Août et Septembre. Elle se termine avec la synchronisation et l’IA proprement dite qui s’effectue entre Novembre et Janvier de chaque année. Il en ressort aussi que les opérations ne concernent pas toutes les régions et que la contribution de l’éleveur est passée de 7500 (2009-2013) à 27 000 f CFA à partir de 2014. Le taux de réussite est estimé à 39,58%. Il ressort de cette étude, la nécessité d’élaboration d’une politique nationale d’amélioration génétique qui prend en compte les actions suivantes : la subvention de l’IA et soin médicaux pré et post IA pour la pérenniser après projet dans les localités où elle est entreprise ; le contrôle plus strict des importations des semences afin d’éviter leur introduction anarchique et la définition d’un schéma de sélection pour la production laitière.

SUMMARY Burkina Faso is a country with agropastorale vocation. In its development policy of the sub-sector of the breeding, several programs were developed to increase its productivity level. This is the way the State introduced the campaigns of IA in 2009. These campaigns are overseen by the CMAP in partnerships with projects as PAFASP, PAPSA and other structures were deprived as the CETIA. But from the beginning of these campaigns, no balance sheet was made and in 2015, for miscellaneous reasons, the State did not organize any more campaigns of IA. This is why we began the study on the result of 7 years of campaign of IA in Burkina Faso. This study, led(driven) in Ouagadougou within the DPFA and within the CMAP allowed to collect information with the representatives of the CMAP, the current projects, the inseminators and breeders were implied(involved) in the campaigns of IA. This work aims at identifying the actors of campaigns and their roles, at describing the progress of these campaigns and their results ; to enumerate difficulties met during these campaigns; and finally to formulate recommendations for the improvement of campaigns to come to Burkina Faso. So, during several sessions of interview, questionnaires were administered to 33 people. The study to show that the campaigns of IA take place over all year in two (2) phases: a theoretical phase of training and a practical phase which begins with the selection of cows to be inseminated, it is made between August and September. It ends with the synchronization and the IA itself which is made between November and January of every year. It also emerges from it that the operations do not concern all the regions and that the contribution of the breeder passed from 7500 (2009-2012) to 27 000 f VOCATIONAL TRAINING CENTRE (CFA FRANC) from 2013. The success rate is estimated at 39,58 %. It emerges from this study, the necessity of elaboration of a national politics of genetic improvement which takes into account the following actions: the subsidy of the IA and the care medical meadow and comment IA to perpetuate it after project in the localities where it is begun; the stricter control of the imports of seeds to avoid their anarchy introduction and the definition of a plan of selection for the dairy production.

Mots clés : CNIA- Insémination artificielle - bovin - taux de réussite – Burkina Faso.

Key words: NCIA- Artificial insemination - cattle success rate - Burkina Faso.

Mlle Mariam ALHAMDOU Adresse : secteur 25 (Ouagadougou/Burkina Faso) Mail: maria.alh@yahoo.com Contact : 00221774045608 (SENEGAL)/ 00226 76389565 (BURKINA FASO)


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