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AUTOMNE 2018, UN NUMÉRO GÉNÉRATIONNEL EMMANUELLE SEIGNER   ×   SERGE VIEIRA   ×   JAKÈ WWW.EGOLAREVUE.COM




édito

Il est libre le X Et si, une fois n’est pas coutume, nous parlions un peu de nous, les artisans d’egolarevue ? Plus exactement, de cette génération qui est la nôtre. Née entre 1965 et 1979 ! Une génération prise en étau entre les babyboomers, soixante-huitards ayant rué dans les brancards, et les Y, ces trente-quarantenaires, qui à leur manière bousculent aussi les codes et donnent du fil à retordre aux sociologues et à leurs employeurs. Comme sa lettre le désigne, le X signifie, entre autres, inconnu. Cible quasi inexistante des marketeurs, les X dominent le monde mais passeraient inaperçus. Alors, on a décidé de faire un focus. Sur les aspirations, les espoirs, les envies et même les agacements d’une flopée de gens de 39 à 53 ans qui osent. Changer de métier ou réaliser leurs rêves. S’affranchir de carcans et de principes sans perdre les notions de valeur et d’engagement. Conclusion de nos rencontres : les X ne s’opposent pas aux Y. Bien au contraire. Ils soutiennent les combats portés par les plus jeunes, cherchent comme eux du sens et un équilibre entre vie pro et vie perso et revendiquent une liberté d’être. Et ne l’oublions pas, comme dans toute belle équation mathématique, la résolution du Y passe toujours par le X ! ÉLOÏSE GIRAULT, MENEUSE DE REVUE www.egolarevue.com

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sommaire

AUTOMNE 2018 le choix d’ego la liste de mes envies

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ego en société

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À QUOI RÊVE LA GÉNÉRATION X ? ego à nu

EMMANUELLE SEIGNER

ego a du style

8

l’objet du désir

84

ego se cultive

PORTRAITS DE LYONNAIS NÉS ENTRE 1965 ET 1979

artiste dans le ton

88

au fil de l’art

90

à livre ouvert

94

mur du son

96

JAKÈ, FIGURE LIBRE

ego tendances 48

tendance mode

58

LE RETOUR DU MAUVAIS GOÛT CARTONNE

80

ICÔNES DU DESIGN OU OBJETS DE TOUS LES JOURS ILS ONT MARQUÉ LA GÉNÉRATION X

ego nés sous x 40

ÉTERNELLEMENT BELLES

grand format

LA PART-DIEU, GALERIE DU STYLE 70

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des hauts et des bas

LES RENDEZ-VOUS DE L’AUTOMNE RENTRÉE LITTÉRAIRE EN VERSION X EN MUSIQUE, LES X SÉVISSENT TOUJOURS

ego voyage échappée belle

LE PORTUGAL, UN RÉGAL ! LA COOLITUDE FAÇON SEIGNOSSE

64 70

ego à table un chef au piano

SERGE VIEIRA, L’AUVERGNAT ÉTOILÉ

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Le réseau d’agences immobilières expert en immobilier contemporain LY O N

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le choix d’ego

le choix d’ego

© DR

AUTEURS  CLAIRE DE PROCÉ-BLANCHARD, VINCENT FEUILLET ET CHARLOTTE PIDOU

MON GRAND HÔTEL DIEU

NOUVELLE SAISON, NOUVEL ÉLAN Incontestablement, le Grand Hôtel Dieu brille par sa splendeur. Côté boutiques et restaurants, peut mieux faire pouvait-on parfois entendre de bouches impatientes. Depuis, les mois se sont succédé et l’eau a coulé sous le pont de La Guillotière. L’occasion de retourner dans ce vaisseau amiral dédié aux sens… et de se laisser embarquer ! Aroma-Zone, temple de la beauté au naturel, surfe sur la force vitale des plantes depuis le 14 juillet dernier à Lyon. Un voyage aromatique s’opère chez Miss Paradis, en s’offrant une pause fraîcheur qui se déguste. Des mets savoureux et équilibrés, inspirés par les voyages de son fondateur, des bowls chauds et froids, légumes grillés, poissons frais… Afficher une élégance racée, aux courbes ultras nettes et à la sobriété implacable, le tout sans se ruiner, c’est désormais possible grâce

à l’ouverture de l’enseigne de mode minimaliste Cos. Tout comme changer de coupe pour mieux pavaner les cheveux au vent après un beauty break chez Alexandre de Paris, le coiffeur des têtes couronnées. Et puis il y a tous ces projets ambitieux qui vont devenir réalité. En attendant les Halles du Goût en décembre, le Grand Réfectoire et l’Officine ouvrent leurs portes bientôt. La brasserie premium (350 places, dont une partie en terrasse) imaginée par les créateurs du Hard Rock Café Lyon servira une cuisine bistronomique aux accents du sud signée du jeune chef monégasque, Marcel Ravin. Les mêmes entrepreneurs ont parié sur L’Officine, ce bar qui marie comme nul autre le snacking de qualité aux cocktails élaborés, le tout avec une vue imprenable sur le dôme. De quoi clouer le bec des plus rétifs.   CPB

a GRAND HÔTEL DIEU 1, place de l’Hôpital, Lyon 2e grand-hotel-dieu.com ego la revue 41

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le choix d’ego

MA COLLECTION

40 ans dans le rétro Autos anciennes et motos vintages vont rouler des mécaniques dans les allées d’Eurexpo pour fêter les 40 ans du salon Époqu’auto. Une édition anniversaire qui plonge dans plus d’un siècle d’histoire automobile. Hexagonale d’abord avec une exposition retraçant les belles heures de la saga Renault, constructeur qui fête ses 120 ans cette année. Internationale ensuite avec des rétrospectives sur Panhard & Levassor, qui présentera le célèbre Phaeton de 1891, première voiture au monde fabriquée en série. Durant ces trois jours, les collectionneurs de miniatures et autres objets de décoration liés à l’automobile trouveront pléthore de stands pour satisfaire leurs envies… et les bricoleurs seront ravis de découvrir une très belle offre de pièces à acheter !   VF

© PATRICK HORNSTEIN

a EPOQU’AUTO Du 9 au 11 novembre à Eurexpo www.les3a.com

MON ACCESSOIRE

MADE IN EUROPE

On suit la Lyonnaise Anne Thomas depuis un moment. Il y a eu ses bijoux en céramique, ceux en laiton et velours, la gamme laquée puis des chaussures épurées et fraîches dessinées avec son mari Stéphane. Voilà désormais son nom au fronton d’un magasin. Un lieu simplement beau exposant sa collection de bijoux en laiton doré à l’or fin 18 carats et fabriqués en France. On découvre une ligne au style organique et de grosses pièces contemporaines, comme des manchettes. Côté pieds, les mocassins, bottines ou derbies sont « imaginés en France, fabriqués avec cœur et main au Portugal », tandis que les bons cuirs, d’agneau, de veau ou de kangourou viennent d’Italie. Dans cet esprit de fabrication responsable, le magasin abrite des trouvailles de créateurs internationaux : sacs du Japon, thés de Corée, céramiques d’Espagne…   CP

© ALINE ROY

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ANNE THOMAS LE MAGASIN 36, rue Sainte-Hélène, Lyon 2e Tél. 09 73 54 88 70 www.annethomas.fr



le choix d’ego

© DMKF, DIDIER MICHALET & KAREN FIRDMANN

MON CIRCUIT COURT BEAUTÉ

RÉVOLUTION DE L’ÉPIDERME PAR LES PLANTES a OVANCE Gammes complètes et points de vente www.ovance.com NAJEL www.najel.net

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Vous avez fait le plein de soleil, de bains prolongés, de virées cheveux au vent, d’apéros calmes ou festifs. C’était drôlement bien, ça paraît déjà loin, mais votre peau, elle, s’en souvient. Voici deux petites marques spéciales circuit court, car locales ou presque, qui vont remettre votre épiderme d’équerre. Un entrepreneur lyonnais lance Ovance, la marque qui a tout d’une grande. Un packaging élaboré digne des noms les plus glamour. Des textures onctueuses, fondantes et au parfum délicat sans colorants, OGM, paraben, ni silicone. Et surtout surtout, une technologie tout à fait innovante qui consiste à produire des crèmes à basse température grâce à la fragmentation extrêmement fine de ses ingrédients à 87 % naturels : aloe vera, algue d’Antarctique, huile d’amandes douces, pépins de raisin, sureau… Mêlés à l’acide hyaluronique, ils garantissent une hydratation au top. 93 % des volontaires ayant testé la gamme ont constaté un véritable mieux après un mois d’application. Dans la famille cosméto authentique, nature, sans fioriture, je demande Najel, une gamme développée à Villeurbanne depuis que l’héritier syrien et sa femme française ont repris l’affaire familiale il y a quelques années, mais dont les ingrédients 100 % bio proviennent de Syrie. À Alep, la famille produit encore l’ancêtre du savon de Marseille, ces savons en pains ou liquides d’une qualité rare à base d’huile d’olive et d’huile de baies de laurier cuits à une température, là aussi, pas trop élevée, pour garder les vertus des ingrédients naturels. À leur contact, la peau devient si douce qu’on dirait de la soie.   CPB

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le choix d’ego

MON IVRESSE

Premières gorgées de whisky

Chocolat, gastronomie, technologie, bande dessinée ou même polar, Lyon accueille une myriade de festivals. À partir du 24 novembre, le Lyon Whisky Festival s’ajoute à cette longue liste. Durant deux jours, un large choix de whisky internationaux et français, à découvrir et à déguster. Avis aux amateurs, à consommer avec modération bien sûr !   VF

a © DR

LYON WHISKY FESTIVAL Les 24 et 25 novembre de 12 h à 19 h Palais du commerce Place de la bourse, Lyon 2e lyonwhiskyfestival.fr

MA JEUNE POUSSE

Potager vertical, production idéale a

© DR

LA TIGE 18, rue des Tourelles, Lyon 5e Tél. 06 89 43 14 49 la-tige.business.site

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Patiemment, Romain Jeanniot a recréé les conditions propices à la culture de plantes aromatiques au sein de sa mini ferme urbaine, La Tige. Mizuna (moutarde japonaise), oxalis, amarante et autres herbes rares poussent grâce à l’hydroponie, technique hors-sol où la terre est remplacée par l’eau. Cette dernière leur apporte tous les minéraux nécessaires grâce au mélange naturel fait maison. Si seule une poignée de chefs lyonnais bénéficient de cette petite production en circuit ultra court, Romain Jeanniot souhaite prochainement proposer ses goûteuses herbacées au grand public.   CP



le choix d’ego

MES MARCHÉS DE CHOIX

PIÈCES

D’AUJOURD’HUI ET D’HIER

a

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ID D’ART L’Embarcadère 13 bis, quai Rambaud, Lyon 2e Tél. 04 78 37 41 57 id-dart.com

OLD SCHOOL FESTIVAL La Sucrière 47-50, quai Rambaud, Lyon 2e www.marchemodevintage.com

© WWW.EBENCREATION.FR

Sur les 900 m 2 d’exposition de l’Embarcadère, 90 artisans-créateurs déballent leurs univers très variés du 23 au 25 novembre. Pour cette 17e édition, Id d’Art nous surprend encore avec une sélection mode, déco, art et enfant affûtée qui sort de l’ordinaire. En cette fin d’année, l’organisateur Market Prod nous gâte aussi avec un nouvel événement les 1 et 2 décembre à la Sucrière. On sait que ce petit frère hivernal du Marché de la Mode Vintage, baptisé Old School Festival, déroule de beaux stands rétro, vintage inspiré, seconde main ou slow fashion et que le Collège Hôtel assure l’offre de restauration.   CP

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Un air de Steve McQueen La décontraction et le charme viril de l’acteur et pilote Steve McQueen constituent le fil rouge de Hero Seven. La marque marseillaise déploie ses collections inspirées des années 50 et de la contre-culture dans une boutique lyonnaise sur deux niveaux. L’homme moderne s’y habille avec classe et coolitude pour la ville, le sport, le week-end et les soirées. Le fiston suit l’exemple avec la ligne junior et le must, les t-shirts en édition limitée à l’effigie de la star américaine.   CP HERO SEVEN 21, rue de Brest, Lyon 2e www.heroseven.com

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© LAURENT DUBRULE

MON ICÔNE

MON PÊCHÉ MIGNON

Madame est bien servie ! Le plaisir de la gourmandise n’est pas négociable pour Juliette Graux, si bien que cette amoureuse des bons produits en a fait le credo de son Épicerie, Madame. Cette adresse lilloise regorgeant de plus de 1 300 références salées et sucrées dans de beaux contenants a désormais une alter ego lyonnaise. En exclusivité : les épices Roellinger qui font voyager ou encore une collection d’huiles d’olive de Méditerranée. Pour se mettre en bouche : crèmes de légumes, sardines fumées, vrais spéculoos, sauces thaïlandaises…   CP EPICERIE MADAME 35, rue Tupin, Lyon 2e www.epiceriemadame.fr

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le choix d’ego

MON ARTISANAT

DÉCO JOYEUSE

Depuis leur atelier marocain, Anne-Marie et Mohamed Loufrani éditent des luminaires en osier, des bancs en rotin et bois, des paniers en raphia… présentés dans leur concept-store Joly Moods. Ils travaillent aussi avec des artisans de toutes les régions d’où l’impressionnante sélection de tapis Azilal, Talsint, Boucherouite, Kilim et autres. S’ajoutent à cet éventail bohème, de la vaisselle en bois, des foutas, des bougies parfumées, des miroirs et un nouveau corner enfant. Mettant l’accent sur la déco et le conseil, Anne-Marie ouvre aussi une matériauthèque réunissant les papiers peints Little Greene, une gamme de zelliges, carreaux émaillés marocains et des peintures. De quoi réchauffer son intérieur.   CP

a © DR

JOLY MOODS 23, rue de la Charité, Lyon 2e Tél. 06 73 18 08 10 www.jolymoods.com

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Bêle marque J’suis toute nue sous mon pull en cachemire ! Incroyablement confortable, chaud tout en étant féminin, élégant et fabriqué pour de vrai en Mongolie. Ce savoir-faire ancestral mongol, de l’élevage des chèvres Capra Hisca à la confection en passant par la sélection des fibres, Kujten le valorise dans ses cardigans, capes, ponchos, bonnets et autres pantalons classiques, branchés et « effortless ». La marque parisienne a ouvert une échoppe à Lyon, on ne se prive pas de douceur !   CP KUJTEN 86, rue Édouard Herriot, Lyon 2e Tél. 04 78 59 82 77 wwww.kujten.com

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© HYPPAIRS

MON CHOUCHOU DE L’HIVER

MA MARKETPLACE

Vive le petit commerce ! David contre Goliath du commerce, Pikow est un site qui présente l’offre de boutiques indépendantes pour leur donner de la visibilité et un coup de pouce. La start-up recense déjà plus de 25 adresses lyonnaises, dont Rose & Plume, Les Curieux, Bébé Frog, Hyppairs… soit des pièces de créateurs locaux ou européens, uniques ou en petites séries et de qualité. Chaque boutique a son espace de présentation et bénéficie d’une vitrine en France et à l’étranger. Vu le vivier de pépites, la communauté va grandir…   CP PIKOW pikow.com

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le choix d’ego

© DR

MA CIMENTERIE

À L’AUBE D’UNE SECONDE VIE !

MA DÉGUSTATION

Œnologie dans mon salon

Sympa l’idée de l’AOC Crozes-Hermitage de dépêcher des sommeliers à domicile pour un atelier gouleyant. L’opération « Un sommelier dans mon canap’ » se déroule du 1er au 28 octobre. Sur le site dédié, on réserve sa date, son pro, on choisit l’option « première dégustation » ou « masterclass privée » pour les plus initiés, on réunit 4 à 8 amis amateurs de vin et voilà. L’expert arrive avec 4 belles cuvées, verres et crachoir et y’a pu qu’à trinquer.   CP UN SOMMELIER DANS MON CANAP’ www.unsommelierdansmoncanap.com

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© OLIVIER GUERRIN

© SÉBASTIEN SASSOULAS

Et si Albigny-sur-Saône devenait le spot festif le plus tendance des bords de Saône et au-delà ? D’ici à 2021, son ancienne cimenterie sera entièrement réhabilitée. Une immense brasserie de 800 m2 prendra place sur trois niveaux dans le bâtiment surmonté d’une tour, vestige de l’ancien four à chaux. En face, une halle alimentaire et une galerie marchande avec des commerces d’antiquités, de brocante, de life style et de décoration intégreront le bâtiment actuellement à l’abandon. À l’étage, une magnifique salle de réception modulable et un espace de fitness, tandis qu’à l’extérieur, les plus jeunes accéderont au skatepark ou à l’enclos des moutons.   VF

MON ADRESSE KIDS

Bien dans ses baskets Des chaussures pour marcher dans la rue, danser en boîte, aller au travail, pratiquer un sport… Depuis près de dix ans, Street Connexion chaussent vos pieds des dernières tendances streetwear : baskets hautes, sneakers basses, chaussures colorées… Désormais, le paradis de la basket se décline en version kids dans une boutique ouverte juste en face du magasin mère. Même si le choix est moins important, vos enfants peuvent suivre le mouvement…   VF STREET CONNEXION KIDS 10, rue Grenette, Lyon 2e Tél. 04 72 31 17 67

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a JULIE MEURISS 3, rue Auguste Comte, Lyon 2e Tél. 09 86 23 86 57 juliemeuriss.com

MON BAG À PART

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© DECOCERAM

La créatrice lilloise Julie Meuriss dessine une maroquinerie bien dans sa peau pour les citadines qui le sont tout autant. Depuis ce printemps, Lyon compte une boutique pimpante avec toute la gamme, du porte-monnaie (39 €) au sac Mustang format cabas (219 €). Les cuirs, de vachettes surtout, proviennent d’Europe et sont façonnés par des artisans de talent. On aime aussi les textures, dorures, fourrures qui donnent de l’allure.   CP

© ELIZ DREAM

Julie, elle a tout compris !

MON RESTAURANT

MON IT REVÊTEMENT

Par ici les délicieux petiscos, équivalents portugais des tapas. Pommes de terre fondantes tapées à l’ail, tendres poulpes, beignets de morue, sandwich à la viande épicée… on en redemande ! Alors pas d’hésitation à croquer dans un pastéis de nata ou un gâteau à l’orange. Muriel, Vito et Thibault tiennent cette ambassade lisboète chamarrée de meubles chinés, coussins fleuris et azulejos sur le comptoir. Le brunch garanti des dimanches ensoleillés.   CP

Le carrelage XXL, en provenance d’Italie en majorité, a fait une entrée remarquée chez Décocéram. Le spécialiste de la céramique expose des dalles en 3 formats allant jusqu’à 3,20 m x 1,60 m. Les imitations marbre aux grandes nervures, effets béton ou nature font fureur au sol, au mur, en tant que plan de travail de cuisine ou d’habillage de lavabos. Les carreleurs sont formés pour manipuler ces pièces nobles aux joints si discrets.   CP

Le goût du Portugal

Carrelage colossal

CAFÉ LISBOA 9, rue des Quatre Chapeaux, Lyon 2e Tél. 04 78 42 83 10

DÉCOCÉRAM 7, quai Jean Moulin, Lyon 1er Tél. 04 37 27 13 10 www.decoceram.fr

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MON ADRESSE 3 EN 1

ET AU MILIEU

© DR

COULE LE CAFÉ

a DISTANCE, PUZZLE CAFÉ, SECOND FACE 13, rue Cavenne, Lyon 7e www.2nd-face.com www.puzzlecafe.fr www.distance-store.com

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Tout est parti d’un lieu qui a séduit un homme qui a embarqué trois amis dans son aventure de concept global. Mais surtout pas de concept store ! Le trio de trentenaires déteste cette désignation, sorte de fourre-tout galvaudé, sans concept justement. Dans ce quartier du 7e qui ne demande qu’à exploser tant les étoiles sont alignées pour qu’il devienne incontournable, Bruce, le patron de Second Face, deux salons de coiffure aussi géniaux qu’originaux de la Presqu’île, a parié sur un local pour ouvrir son 3e salon. Trop grand ? Qu’importe pense l’entrepreneur. Après négociation avec le propriétaire qui accepte de saucissonner l’espace en trois écrins d’une cinquantaine de mètres carrés chacun, il contacte sa garde rapprochée et entame des travaux d’importance pour donner une cohérence à l’ensemble. Epure est le maître mot de ce lieu dont les courbes et le graphisme signent l’identité. En avril dernier, 3 boutiques indépendantes, mais communicantes pour deux d’entre elles ouvrent au 3 de la rue Cavenne. Distance, tenu par Guillaume, associé à l’incontournable maître du streetwear, Summer, soigne sa clientèle avec la crème de la technicité pour doper ses chances de performer en course à pied. Envie de reprendre le running ? Un groupe s’élance tous les jeudis soir ! Puzzle Café, 2e du nom après le coffee shop qui fait appel aux meilleurs torréfacteurs d’Europe sur la presqu’île, propose à Thomas d’éveiller et de réveiller les papilles de ses clients avec des petits noirs plus ou moins noirs et des pâtisseries à tomber. Enfin, Second Face avec Thibault aux ciseaux, coiffe les hommes sans rendez-vous et à la perfection, dixit ses deux acolytes ravis de leur ménage à 3.   CPB 24



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a BOUTIQUE FRED 91, rue du Président Edouard Herriot, Lyon 2e www.maier.fr www.fred.com

MA FOLIE JOAILLIÈRE

Maier, tout simplement !

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© JMFAVRE

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Habité par son amour de la joaillerie et de l’horlogerie de luxe, Jean-Louis Maier ne peut – ni ne veut – réfréner ses envies d’investir le Carré d’or. L’ouverture de sa 5e boutique est cette fois consacrée exclusivement à Fred Joaillerie avec ses multiples modèles du bracelet Force 10, mariage inattendu d’un câble marin d’acier tressé et d’une manille en or. Sa passion pour les couleurs s’exprime dans des pièces aux volumes généreux, ses pierres fines jouent avec la lumière tandis que le 8 entrelacé se décline en BO, bracelet ou parure diamant… De quoi affoler tous les poignets et autres doigts, lobes et décolletés lyonnais.   CPB

MA NOUVELLE TABLE

MON 5 ÉTOILES

L’élégant hôtel 4 étoiles Globe et Cecil s’encanaille d’un restaurant alléchant : Le Comptoir Cecil. Depuis le 10 septembre, clients et citadins se retrouvent dès potron-minet autour d’œufs Bénédicte, de cakes maison… Pour le déjeuner, les plats s’inspirent de la tradition lyonnaise, du marché et de la saison (formules environ 24 à 28 €). Le soir, le cadre authentico-moderne est parfait pour savourer tapas et planches. Le week-end, place au désormais incontournable brunch.   CP

Nouvel établissement de choix dans le giron du groupe Lavorel Hotels : le Palace de Menthon, splendide bâtisse de 1911 au bord du lac d’Annecy auréolée récemment d’une 5e étoile après sa rénovation. Ce lieu ceint d’un parc de 6 hectares englobe 66 chambres et suites, un spa avec piscine couverte, le restaurant Le Viù, deux bars et des espaces pour les événements.   CP

LE COMPTOIR CECIL 21, rue Gasparin, Lyon 2e Tél. 04 78 42 58 95 www.globeetcecilhotel.com

LE PALACE DE MENTHON 665, route des Bains 74290 Menthon-Saint-Bernard www.palacedementhon.com www.lavorelhotels.com Tél. 04 50 64 83 00

Bijou haut-savoyard

Du granola aux tapas

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MA RENCONTRE AVEC

Denis Podalydès de la Comédie Française *

Pourquoi ce choix des Fourberies de Scapin, pièce jouée maintes fois ? Ce fut d’abord une demande d’Éric Ruf, administrateur de la Comédie Française. La maison de Molière n’avait pas joué cette pièce depuis longtemps. Elle est parmi les œuvres de Molière les plus fédératrices. Il y a ceux qui se souviennent des précédentes adaptations et il y a les enfants, qui, parfois, ne sont jamais allés au théâtre. Ces pièces n’ont rien d’éternel ; c’est en les jouant qu’elles parlent, comme on dit ! C’est une question de mise en scène, de choix d’acteurs et d’interprétation. Quel était le défi à relever ? Scapin est la quintessence de la pièce comique dont il faut savoir délivrer le potentiel. C’est un texte qui a une énergie, une vivacité, une allégresse et une violence dont il faut rendre compte sans tomber dans la farce grossière. Je n’ai pas cherché à moderniser, à trouver une nouvelle façon de mettre en scène. J’ai recherché les ressorts profonds de cette comédie qui renoue avec la Commedia del Arte.   VF

a © DR

THÉÂTRE DES CÉLESTINS 4, rue Charles Dullin, Lyon 2e Tél. 04 72 77 40 00 www.theatredescelestins.com

* Il met en scène, au Théâtre des Célestins, les Fourberies de Scapin du 10 au 16 octobre prochains.

MON TRIP DE CRÉATEURS

Festival de marques au Printemps a

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PRINTEMPS DE LYON 42, rue de la République, Lyon 2e Tél. 04 26 03 44 29 www.printemps.com

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Deux concepts, l’un au féminin, l’autre au masculin, font leur entrée dans le sérail du Printemps de Lyon. L’espace Maria Luisa apporte sa vision de la mode toujours plus créative en offrant une sélection ultra contemporaine et pointue de créateurs internationaux parmi lesquels See by Chloé, Etoile d’Isabel Marant, Sonia Rykiel, Vanessa Bruno, By Malène Birger, Salomon Arny, Self Portrait et enfin Theory avec ses pièces aux lignes sobres et élégantes. Pour les hommes, L’Endroit fait son apparition avec des marques qui montent comme Commune de Paris 1871 et son vestiaire élégant mais pas militant, Agnès b et Paul Smith, deux incontournables qu’on ne présente plus, Versus Versace, streetwear siglé de qualité et le pape suédois de l’imperméable, Stutterheim. Varié et vraiment beau, ce double vestiaire en passe de s’étoffer mérite le détour !   CPB



le choix d’ego

la liste de mes envies UNE SÉLECTION TRÈS HÉTÉROCLITE, TRÈS GLAM, TRÈS PRÉCIEUSE AUSSI. CAR LA RENTRÉE, LE RETOUR AUX AFFAIRES ET L’ARRIVÉE DE L’AUTOMNE MÉRITENT QUE L’ON SE FASSE PLAISIR SANS FAÇON ET SANS CARCAN. ALLEZ, BONNE PIOCHE ! ÉLOÏSE GIRAULT

Cette saison, K-Way s’associe avec le designer Alexandre Mattiussi, créateur d’Ami, pour une collaboration urbaine et moderne. Le modèle Claude, classique de la marque, est retravaillé dans un esprit futuriste. K-Way, Lyon 2e

Acne Studios et Fjällräven sont deux marques suédoises qui s’inspirent mutuellement. La première revisite les modèles emblématiques de la célèbre maison de vêtements techniques, comme le sac à dos Kånken. www.acnestudios.com/fr/fr/fjallraven

La marque coréenne de cosmétiques high-tech à base de plantes d’apothicaires, Belif, arrive enfin en France avec ses soins naturels hyper efficaces qui cartonnent en Asie et aux USA. La vérité est écrite sur l’étiquette ! Sephora

Pour la rentrée, la reine du dancefloor sera aussi la reine de la cour de récré ! Collection Bonton. Rue Édouard Herriot, Lyon 2e

Cet hiver, j’hiberne. Après mes cosmétiques, ma lessive et mon pain sans gluten, je fais maintenant ma bière à la maison. Kit de brassage à shopper chez Nature et Découvertes. Lyon 2e

Mon sac Lolo, c’est moi qui l’ai fait. J’ai choisi la base, le rabat, la chaine ; il est unique comme moi ! Rue Auguste Comte, Lyon 2e

La basket blanche de la saison ? La voici. Incontournable et essentielle pour la rentrée. Dolce & Gabbana chez Graphiti

Bien plus qu’un mémo de préparation de mariage, l’agenda Mariage demoiselle du jour est un véritable wedding planner sur papier. Il permet de garder un souvenir des préparatifs et d’organiser soi-même son mariage en toute sérénité. www.demoiselledujour.com

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Exit les créoles à la Sade, la nouveauté pointe chez Anne Thomas, créatrice lyonnaise, avec ces boucles d’oreilles Cosmo. À la rédaction, elles font l’unanimité ! Rue Sainte-Hélène, Lyon 2e


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la liste de mes envies

Le bon bureau fait le bon élève. J’ai comme une envie folle de travailler, le jour comme la nuit, avec ce bureau Comacina de Piero Bottoni de 1930, réédité chez Zanotta. RBC, Lyon 2e

Mon potager hiberne, je garde l’essentiel pour cuisiner comme en été. Le plateau 7 aromates de Nature et Découvertes comble toutes nos envies pendant l’hiver. Lyon 2e

Parce qu’un garçon facile peut quand même être exigeant en termes de style, une nouvelle boutique vient d’ouvrir ses portes rue de Sèze. Avec des sweat tout doux pour ces messieurs. Les garçons faciles, Lyon 6e

C’est loin Noël, non... ? Allez, encore un peu de patience ! La collection Messika by Gigi Hadid donne des accents rock, voire punk, au Move. Addictives, graphiques… des pièces exclusives en édition limitée. Messika, rue Édouard Herriot, Lyon 2e

Prouve que tu existes, cherche ton bonheur partout, va… et assumes tes chaussettes Sœur. Rue gasparin, Lyon 2e

Place au bling ! Le froid n’aura pas raison de notre style ! Prête à affronter l’hiver avec les accessoires en peaux lainées recyclées Toasties ? www.toasties-paris.com

Cette parka intemporelle et non conformiste de CP Company est un indispensable du vestiaire masculin. On attend avec impatience vos selfies avec la capuche ! Tramps, rue de l’ancienne Préfecture, Lyon 2e

Un petit secret pour ne pas ressembler à un panda ! Le rituel Liftactiv Specialist des laboratoires Vichy réactive la production naturelle de collagène et d’acide hyaluronique dans ce patch nouvelle génération. vichy.fr

On ose et on abuse ; on accumule les colliers avec ce sautoir à porter sur toutes les tenues de l’hiver. Collection 180° de Beaumont Finet. Beaumont Finet, Lyon 2e

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ego en société

À quoi rêve la génération X ? AUTEUR  CLAIRE DE PROCÉ BLANCHARD

À LIRE

À SAVOIR

Génération X, de Douglas Coupland.

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L’auteur dresse le portrait de trois enfants de la révolution post-soixante-huitarde. Un pur bonheur, y compris pour les Y et les Z qui s’y retrouveront. L’avant-gardisme de l’auteur, sa lucidité et son humour à la fois cynique et tendre, sont justes parfaits.

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des Français estiment que la reconversion professionnelle a du bon et 50 % ont franchi le pas. Sondage : Odoxa, 2017

À DÉCOUVRIR « Je voulais être libre, sans attache, sans responsabilité, sans maître. Je me suis fait des illusions. On a toujours un maître, il prend toutes les formes, celle d’un patron, celle d’une famille, celle de l’argent et dans mon cas, celle de l’actualité qui conditionne mon existence. Le secret, c’est d’avoir plusieurs maîtres et de ne jamais laisser l’un d’eux prendre le dessus ». extrait de L’amour propre, le dernier livre d’Olivier Auroy paru aux Intervalles Éditions.

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ego en société

ON l’appelle la génération sacrifiée, bof ou tampon. Une génération qui a connu deux chocs pétroliers, la crise, le chômage, la chute du mur de Berlin et le sida, à la fois déconnectée des babyboomers qui ont vécu le plein emploi des Trente Glorieuses et narguée par les Y, génération décomplexée née avec internet qui ne croit pas à la carrière, mais fonctionne en mode projet, ne s’embarrasse pas de réussir à tout prix, mais revendique l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle… La génération X est-elle sacrifiée pour autant ? Focus sur une tranche d’âge (39-53 ans) qui n’a pas dit son dernier mot.

leur entreprise pour se lancer en free lance, adhèrent au slashing (cumulation de plusieurs jobs), multiplient les maîtres, ceux à qui ils réfèrent au boulot, mais aussi les maîtres spirituels et coaches en tous genres. La crise des quarante est remplacée par celle des cinquante, car l’espérance de vie augmente. Cette crise de milieu de vie n’est plus assimilée à un acte de folie, mais à la possibilité de se redécouvrir et de s’épanouir. Preuve par les statistiques qu’il y a bien passage à l’acte : les plus de 50 ans sont aujourd’hui aussi nombreux à divorcer que les trentenaires. Ces bouleversements de vie professionnels et personnels peuvent entraîner des dommages collatéraux, mais les intéressés préfèrent les assumer que de renoncer à leur rêve de changement.

Les X sont pris entre deux feux. « C’est un fait. On est coincés entre le plein emploi de nos parents et nos enfants nous projettent des idées qu’on adore ». Olivier Auroy *, directeur général de Kantar Consulting, spécialiste en marketing et auteur, s’est longuement penché sur cette génération qui est la sienne. « Économiquement, oui c’est compliqué. Nos parents vivent âgés. Il faut souvent s’en occuper et on hérite tard. On doit payer les études de nos enfants à un moment où l’on se pose de vraies questions sur nos propres boulots », explique-t-il. Alors qu’on prend conscience de sa mort et que nos grands enfants quittent le nid familial, il n’est pas rare d’éprouver un profond besoin de renouvellement. Le X veut profiter avant qu’il ne soit trop tard. Le temps presse et il se dit : et si c’était le moment de vibrer intérieurement ? De changer radicalement de voie professionnelle. De quitter son conjoint pour mieux se sentir vivre. D’aspirer à plusieurs destinées. Les X abandonnent

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LE XENNIAL ENTRE DANS LA DEUXIÈME MOITIÉ DE SA VIE ET IL IMPLOSE

« Je sens un sursaut vital chez les X. En menant une enquête sur le succès, on s’est aperçu que ce qui motive les X et Y ne porte plus sur le pognon, mais sur la réussite d’un projet », raconte le natif de 1969. Les idéaux actuels leur vont d’ailleurs très bien. Comme les 25-35 ans, ils ont des impulsions assez fortes. Entre la montée du populisme, la fragilité de l’Europe, les barricades qui s’érigent, le monde actuel les affole. Les jeunes soulèvent des dossiers énormes de société à l’instar d’Emma Gonzalez, rescapée de la fusillade de son lycée en Floride, devenue le symbole de la lutte antiarmes à feu, et d’Asia Argento qui, dans un discours coup de poing lors du dernier Festival de Cannes, a dénoncé l’omerta du milieu du cinéma après l’affaire Weinstein. Et les X les soutiennent. Ils approuvent leurs révoltes et leurs envies de changer.

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ego en société

« Il n’y a pas d’opposition entre les X et les Y. Les X sont tiraillés, ils ont des question­ nements, mais pas de ressentiment » Olivier Auroy, directeur général de Kantar Consulting, spécialiste en marketing

« Il n’y a pas d’opposition entre les X et les Y. Les X sont tiraillés, ils ont des questionnements, mais pas de ressentiment », affirme Olivier Auroy. On se rend compte qu’on retrouve chez les X bien des caractéristiques qui prennent leur essor chez le Y : la préoccupation pour une société plus durable et équitable, le refus de vieillir, le manque de fidélité et l’instabilité, le besoin de diversification et de reconnaissance au travail amorcé par ceux qui ont vu leurs parents se vouer corps et âme à leur employeur sans obtenir de réels retours ni trouver de sens. Dans le monde du travail, même le plus de 50 ans adhère aux nouvelles formes de management horizontalisé et comprend que le Y négocie un 4/5e, pas pour s’occuper des enfants le mercredi, non. Pour s’investir dans une cause humanitaire ou pratiquer une passion ! Les X connaissent et entendent les références de leurs aînés les baby-boomers, mais ils sont aussi capables de les mettre en perspective pour les plus jeunes. Sans compter qu’ils ont en général mieux intégré les règles de civisme et les codes sociaux. En fait, les X font le pont, le trait d’union entre les baby-boomers et les Y. Ils évoquent parfois avec nostalgie les libertés d’hier, celles de boire du Tang 100 % chimique sans éprouver de culpabilité, de fumer dans les boîtes de nuit, de pratiquer le camping sauvage ou de voyager libéré de sa ceinture de sécurité sur la banquette arrière. Mais ils savent aussi que l’époque actuelle peut leur permettre de réaliser leurs rêves les plus fous. Grands oubliés des cibles marketing ? Qu’importe ! À leur âge, ils sont acquis et se sont déjà forgé leurs opinions. Trop vieux pour se laisser manipuler, trop jeunes pour se faire assister et se laisser dicter leur conduite. Alors en conclusion, bravo aux X. On ne l’a pas souvent dit et pourtant ils le méritent !  

POURQUOI X, Y, Z ?

On doit l’expression « génération X » aux journalistes britanniques Jane Deverson et Charles Hamblett qui, à l’aube de 1965, publient un livre à partir de témoignages explosifs d’adolescents jetant aux orties la religion, le mariage et même la reine. La lettre X évoque à la fois l’inconnu et la pornographie et le terme ressurgit en 1991 à la faveur d’un best-seller de Douglas Coupland qui dresse le portrait d’une classe d’âge. Il désigne ceux qui sont nés entre 1965 et 1979. De là découlent les typologies Y et Z.

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SEIGNER EMMANUELLE ego à nu

PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT FEUILLET

EMMANUELLE SEIGNER EST LÀ OÙ ON NE L’ATTEND PAS. JUSQU’À LA FIN OCTOBRE, ELLE EST L’HÉROÏNE TOUS LES JEUDIS SOIRS DE LA NOUVELLE SÉRIE DE TF1 TOURNÉE À LYON. EN PARALLÈLE, ELLE SILLONNE LA FRANCE AVEC DANI, UN SPECTACLE MUSICAL DONT LA HALTE LYONNAISE EST PROGRAMMÉE À LA SALLE DES RANCY, LE 5 OCTOBRE PROCHAIN. LA COMÉDIENNE-CHANTEUSE S’AMUSE DES CLICHÉS ET LAISSE LIBRE COURT À SON CÔTÉ ROCK’N ROLL.

C’est la première fois que vous tournez dans une série télévisée. Pourquoi avez-vous accepté de participer à Insoupçonnable ?

EMMANUELLE SEIGNER  Aux États-Unis, les acteurs de cinéma aiment de plus en plus s’illustrer à la télévision et se posent moins de questions. En France, comme on est toujours en retard sur tout, ça se fait moins. Ou alors, on choisit d’aller sur Canal + ou Arte pour faire chic. Et moi au contraire, j’adore l’idée d’aller vers une chaîne grand public. J’avais eu l’occasion de voir The Fall, la série anglaise dont est adaptée Insoupçonnable, et je l’avais beaucoup aimée. Le rôle du commandant Fisher est fantastique. Les personnages de cette qualité pour les femmes sont rares. J’aime bien aussi le côté très subversif de la série. Elle est aussi excitante qu’addictive. Il me fallait un projet qui fasse un peu bouger les codes pour accepter mon premier rôle à la télévision.

Habituée à tourner pour le cinéma, comment avez-vous appréhendé cette nouvelle expérience ?

EMMANUELLE SEIGNER  Tout allait super vite. On tournait beaucoup plus de scènes en une journée que pour un long métrage. Au début, j’avais du mal à me mettre dans le bain et à mémoriser le texte, très dense et assez compliqué avec des expressions policières. Heureusement, trois étudiantes de l’Ensatt de Lyon se sont relayées pour être à mes côtés et me faire répéter mon texte. Elles m’ont sauvée ! Au final, cette expérience m’a séduite, j’ai fini par aimer ce rythme enlevé. Si l’on me propose à nouveau un projet aussi fort, je n’hésiterais plus à tourner pour la télévision.

Quels souvenirs avez-vous de Lyon, lieu du tournage d’Insoupçonnable ?

EMMANUELLE SEIGNER  J’ai adoré, je m’y suis beaucoup plu. Lyon est très agréable à vivre et possède une belle architecture très cinématographique. Au début, la production m’avait logée en centre-ville. Par la suite, je me suis trouvé un hôtel au calme loin de l’agitation, sur les hauteurs de Fourvière : la vue est magnifique et le cadre très reposant. En plus, je pouvais rentrer tous les week-ends. Quand on tourne sur une période de cinq mois et que l’on est coupée de sa famille, c’est vraiment appréciable.

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© STÉPHANIE VOLPATO


ego à nu

Vous serez de retour à Lyon le 5 octobre pour un concert avec Dani. Comment est né ce projet ?

EMMANUELLE SEIGNER  En plus d’être mon amie, Dani est une artiste que j’aime beaucoup. Elle est comme moi, elle fait ce que lui dicte son cœur. Quand elle m’a proposée le projet, j’ai accepté immédiatement sans me poser de questions. C’est un spectacle nouveau, qui nous ressemble. Je lis des passages de son roman, La nuit ne dure pas, entrecoupés de pauses musicales interprétées par l’une ou l’autre. Chanter Boomerang à ses côtés me plaît beaucoup. Le mariage de nos deux voix a tout de suite fonctionné C’est un réel plaisir de partager cette expérience en tournée.

Que vous a apporté la musique dans votre métier d’actrice ?

EMMANUELLE SEIGNER  En enregistrant mon premier album il y a un peu plus de dix ans, je pensais juste effectuer une parenthèse dans ma vie de comédienne. Cette expérience m’a profondément changée et a libéré l’actrice que j’étais. Donner un concert est tellement difficile que jouer semble aisé. Aujourd’hui, je suis sur un plateau de cinéma plus détendue et plus heureuse grâce à la musique.

© ENDEMOL | TF1

Ce besoin de nouvelles expériences est-il caractéristique de votre génération ?

EMMANUELLE SEIGNER  La vie est trop courte pour s’emmerder. Je ne peux pas vivre sans changement au risque de tourner en rond. Oser, aller vers d’autre univers, découvrir des textes font partie de ma vie. Il y a tellement d’acteurs, même de très bons, qui deviennent des caricatures d’eux-mêmes. C’est ce qui m’effraie le plus. Le cinéma, le théâtre et la musique me provoquent des sentiments différents, complémentaires, essentiels à mon équilibre. Choisir une activité me paraît inconcevable. Je me sens bien trop libre pour entrer dans des cases, dans des stéréotypes. Chacun évolue selon son caractère et s’adapte à ses envies, à son époque. Peut-être que les jeunes franchissent le pas plus rapidement, ils se posent moins de questions que nous ou nos aînés.

Quel regard portez-vous sur la génération de vos enfants ?

EMMANUELLE SEIGNER  J’ai connu la fin des années 1980-1990, c’était les dernières douces décennies. Maintenant, le monde est violent, tout est devenu obscène. Le politiquement correct m’ennuie et je n’ai pas envie de surveiller ce que je dis ou pense pour être dans le moule. Le côté lisse « la pluie, ça mouille et la guerre, c’est mal » ne m’a jamais intéressée. J’ai la chance d’avoir des enfants libres, intelligents. Mon fils produit des morceaux de techno et d’électro. Un univers éloigné du mien que j’apprends à connaître. Quant à ma fille, elle s’est lancée dans la réalisation de courtsmétrages et joue dans la série Viking. À leur contact, je ne me sens pas larguée. Nous entretenons des liens forts et passionnés. Les années passant, j’ai appris à avoir de nouvelles conversations avec mes enfants. Des discussions plus matures, adultes.

Vous allez partir prochainement en tournée avec le groupe The Limiñanas. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

EMMANUELLE SEIGNER  La musique n’est pas un caprice. Bien au contraire, c’est une vraie passion. Je ne peux plus m’en passer et me fiche de ne pas être la plus grande chanteuse de la planète. Je n’écris rien, car je sais que mes textes seraient médiocres. Alors, autant le faire avec des personnes talentueuses, on entend assez de merdes comme ça ! Nous pouvons faire des concerts n’importe où dans n’importe quelles conditions. Je trouve ça joyeux et agréable ! Je n’ai pas d’inhibitions, de complexes, quand je fais un truc, j’y vais à fond. Ma démarche artistique n’est jamais intellectuelle, je me laisse guider par l’instinct. Et si j’oublie les paroles en concert, j’invente. Je ne m’arrête jamais… Je suis assez rock dans ma façon de faire.

D’où vous vient ce côté rock ?

a Né le 22 juin 1966 à Paris Petite-fille du comédien Louis Seigner et nièce de Françoise Seigner, tous deux sociétaires de la Comédie-Française, et sœur de Mathilde, actrice. Mariée à Roman Polanski avec qui elle a tourné 5 films : « Il est l’un des plus grands cinéastes du monde. Donc, c’est toujours plus facile de travailler avec lui qu’avec un con ou un nul. »

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EMMANUELLE SEIGNER  Chez moi, on écoutait Jacques Brel, Barbara ou Brassens. Mon père était amateur de chanson française, il a même écrit pour Johnny et Christophe. Mes sœurs étaient très variété française comme Sardou ou Michèle Torr. Moi, c’était Bowie, les Stooges, Blondie, Mick Jagger… Le côté brut du rock me correspond bien, je ne suis pas une fille très douce. J’ai eu mon premier choc musical à 12 ans en entendant la chanson Vicious de Lou Reed. La voix, la mélodie, le texte… tout m’a bouleversée et continue à me procurer un effet dingue. Il n’existe pas pour moi de chanson plus sexy au monde. Suite à cette révélation, je me rêvais en chanteuse rock. Je me suis toujours visualisée comme Mick Jagger plus que comme Marylin Monroe. Mick Jagger est sur scène à plus de 70 ans, avec son micro dans son pantalon et il s’éclate… C’est ça qui me plaît ! Parce qu’on va tous mourir, alors autant s’amuser avant.  

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PORTRAITS DE LYONNAIS nés entre 1965 et 1979 PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE DE PROCÉ-BLANCHARD ET CHARLOTTE PIDOU

Fabien Chalard Les Gastronomistes

Né en 1975 et passionné de gastronomie depuis l’enfance, Fabien Chalard a ouvert de nombreux concepts et affaires : le Comptoir de la Bourse, le Koodeta, la Ferme de mon Grand-Père à Courchevel, Pléthore et Balthazar à Lyon et Miami… Dernier en date : La Bastide, restaurant à Collonges-au-Mont-d’Or. Insatiable et plein d’énergie, le gérant du groupe Les Gastronomistes reprend avec son conjoint et associé, Julien Géliot, le Fer à Cheval aux Halles Paul Bocuse et trois autres affaires d’ici la fin de l’année ! Né entre 60 et 79, vous appartenez à la génération X, vous sentez-vous « à part » ? Pas vraiment, le monde évolue qu’on le veuille ou non. Je pense qu’il faut s’adapter en gardant toujours nos racines et nos valeurs, qui sont pour moi : l’honnêteté, prendre soin de l’autre tant sur le plan personnel que professionnel, ainsi qu’un enthousiasme à toute épreuve. Trois mots pour qualifier votre génération X… ce qui vous a marqué ou inspiré ? La crise, « Mangez des Pommes » le slogan de campagne de Jacques Chirac, je m’en souviens quand j’étais en prépa HEC aux Chartreux, et Bernard Tapie qui a osé tous les changements, ou en tout cas tous les métiers. Les X oseraient le changement. En faites-vous partie ? Ça oui, je ne peux pas vivre sans changement, en tout cas dans ma vie professionnelle ! Oser, casser les habitudes, aller vers l’autre, découvrir de nouveaux horizons font partie de ma vie ; ce que mon conjoint Julien depuis 12 ans accepte avec plaisir. Le fait de partager notre vie entre la France et la Floride en est un bel exemple. Vous sentez-vous déjà dépassé, autrement dit « vieux con » ?  Plutôt « vieille conne » !

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Qu’est-ce qui vous fascine ou vous effraie chez les Y ou les Z ? Je suis assez fasciné par leur insouciance et leur adaptation au monde réel, fasciné par leur joie de vivre et leur façon de tout relativiser. Mais leur hyper connectivité aux réseaux sociaux m’effraie, car ils parlent de tout sans filtre.

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Qu’est-ce qui vous fait rire dans le monde d’aujourd’hui ? La connerie humaine, j’en ris tous les jours et parfois à en pleurer.


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Henri de Rohan-Chabot Fondateur et délégué général de la Fondation France Répit « Je suis désormais un entrepreneur social », se réjouit Henri de Rohan Chabot qui dit ne pas avoir l’impression d’aller au travail tant il est passionné. Après des années à la tête d’une agence de communication, il prend en 2012 une tout autre voie professionnelle et crée, avec les médecins du centre Léon Bérard, la Fondation France Répit. Elle développe des solutions innovantes pour soutenir ceux qui prennent soin de proches. Ce mois-ci, il inaugure la première Maison de Répit à Tassin-la-Demi-Lune. Objectif à 5 ans : en ouvrir 12 autres ! Nés entre 64 et 81, vous appartenez à la génération X, vous sentez-vous « à part » ? Non. Nous sommes probablement marqués par les événements de notre temps, mais nous ne sommes heureusement pas réductibles à notre époque. Trois mots pour qualifier votre génération X… ce qui vous a marqué ou inspiré ? La guerre froide, l’émancipation des femmes… et Pierre Desproges.

Les X oseraient le changement. En faites-vous partie ? Clairement. Nous avons à présent plusieurs vies, et c’est une opportunité que notre génération a été l’une des premières à saisir. Vous sentez-vous déjà dépassé,autrement dit « vieux con » ? J’espère que non..., mais comme chantait Brassens « Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con, on est con. » Qu’est-ce qui vous fascine ou vous effraie chez les Y ou les Z ? Ce qui m’inquiète surtout, c’est qu’après Z je ne vois pas très bien comment s’appellera la génération suivante. A ? Qu’est-ce qui vous fait rire dans le monde d’aujourd’hui ? L’idée que notre époque serait meilleure que la précédente, qui serait elle-même supérieure à celle d’avant... Le monde d’aujourd’hui, qui a inventé le Glyphosate et le Trading à haute fréquence, n’est pas toujours synonyme de progrès.  

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LA BASTIDE 28, rue de la Plage, 69660 Collonges-au-Mont-d’Or Tél. 04 72 27 82 91 www.labastiderestaurant.com

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FONDATION FRANCE RÉPIT 43, avenue du 11 novembre 1918 69160 Tassin la Demi-Lune www.france-repit.fr


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a MADEMOISELLE ZINGARA 10, rue de Sèze, Lyon 6e Tél. 09 86 28 21 69 www.mademoisellezingara.com

Francesca Onida-Bauer Créatrice de Mademoiselle Zingara

Une ado avec une carte bleue, c’est ainsi que la pétillante Francesca paraphrase le cap de la cinquantaine, comme pour conjurer le sort du temps qui file. Après une carrière dans la production audiovisuelle et deux enfants, la belle Franco-Sarde lance en 2009 sa propre marque de sacs et cabas en cuir aussi sobres que chics. Retrouvez Francesca dans son atelier boutique, dont elle fête les 3 ans cette année, ou filez vous connecter sur son e-shop tout juste inauguré. Né entre 1964 et 1981, vous appartenez à la génération X, vous sentez vous « à part » ? Je n’ai pas grandi avec des écrans d’ordinateur, contrairement à la génération Y ou Z. Je me sens «à part» en ce sens. Je suis une enfant de la télé et j’appartiens à la génération Casimir… avec toutes les références que cela peut comporter. Trois mots pour qualifier votre génération X… ce qui vous a marqué ou inspiré ? Indépendante, responsable, et valeureuse. Ce qui m’a marqué ? La mode des années 80 (lycra fluo, les épaulettes XXL, les coupes de cheveux improbables…), des créateurs comme Gaultier ou Kenzo, les super modèles et le début des séries comme Dallas, Beverly Hills… Le clip Thriller de Mickael Jackson, et les artistes tels que Madonna, Prince, U2, Jamiroquai… Enfin la gameboy, le walkman, le TGV, la chute du mur de Berlin, le Rubik’s cube et la naissance du web !

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Les X oseraient le changement, en faites-vous partie ? Lorsqu’on fait partie des X, on ressent une sorte d’urgence et on passe souvent par une «crise de milieu de vie». J’ai changé radicalement de métier il y a dix ans. Je voulais être indépendante et libre. En créant ma marque, je me suis réalisée. Je suis fière d’avoir osé. Vous sentez-vous déjà dépassée, autrement dit « vieux con » ? Très honnêtement, je me sens encore bien connectée même si mes enfants me font parfois ressentir l’inverse… Qu’est-ce qui vous fascine ou vous effraie chez les Y et les Z ? Je suis effrayée par leur addiction au smartphone... Mais je suis fascinée par leur capacité d’adaptation et de rapidité d’exécution. Qu’est-ce qui vous fait rire dans le monde d’aujourd’hui ? Le monde d’aujourd’hui ne me fait pas vraiment rire. Alors je vais répondre comme « un vieux con » : qu’est-ce qu’on était plus libre avant, on pouvait rire de tout ! Mais Florence Foresti, Kad Merad et Vincent Dedienne me font toujours rire.  



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Marianne Borthayre Présidente du groupe è-hôtels

Changer d’horizon fait partie du parcours de Marianne Borthayre : de l’Uruguay où elle est née, à l’Inde où elle a fait ses études en passant par l’Argentine et Lyon. Après 10 ans au sein du groupe LVMH dans l’univers des parfums, la jeune femme embarque en 2002 pour une aventure hôtelière en co-imaginant et co-dirigeant les hôtels Collège, L’Ermitage et Fourvière avec Jean-Luc Mathias. Un nouvel établissement atypique va renforcer la singularité du groupe è-hôtels d’ici à la fin de l’année : Les Lanternes, au mont Cindre. Une ancienne ferme privatisable avec 15 chambres, grande salle et spa naturel pour se réunir autrement. Nés entre 60 et 80, vous appartenez à la génération X, vous sentez-vous« à part » ? « À part » ça, tout va bien ! Je n’ai aucun sentiment d’exclusion.

a È-HÔTELS www.ehotels-lyon.com

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Trois mots pour qualifier votre génération X… ce qui vous a marqué ou inspiré ? Ambitieuse, déterminée, aventurière. J’ai le souvenir que la réussite individuelle était très forte pour ma génération : inventer sa vie, ne jamais s’accommoder d’une situation qui n’était pas en phase avec son ambition. On démissionnait sans calcul, la période et la situation de l’emploi étaient particulièrement propices. En tant que femme, ma génération marque également le point d’inflexion de la fin de la dépendance vis-à-vis de l’homme. La fin de la guerre froide m’a particulièrement marquée. Tout cela paraissait surréaliste, mais ça s’est produit. La musique a été une grande source d’inspiration et de rêverie. Nous avions des collections

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de vinyles – Supertramp, Genesis, Pink Floyd, Bob Marley... – que nous accumulions comme un trésor. Les X oseraient le changement. En faites-vous partie ? Le changement n’est pas propre à la période. La différence en est son accélération. S’adapter, évoluer a toujours été nécessaire. On s’exclut tout seul si l’on ne veut pas embrasser le changement. Comme je n’aime pas les choses figées, je me délecte des mutations, avec leur lot de positif et de négatif. Vous sentez-vous déjà dépassé, autrement dit « vieux con » ? Je ne sais pas ce que cela signifie, et je ne veux pas le savoir ! Qu’est-ce qui vous fascine ou vous effraie chez les Y ou les Z ? Ce qui me plaît dans ces générations est la recherche de sens dans ce qu’ils entreprennent, leur conscience écologique, leur sens du groupe, et la capacité qu’ils ont à faire plusieurs choses en même temps. Ce qui me surprend est leur précocité, liée à leur accès direct à l’information sans filtres. Rien ne m’effraie réellement chez eux. Il faut leur faire confiance ! Qu’est-ce qui vous fait rire dans le monde d’aujourd’hui ? Que le seul support matérialisé de musique qui se vend soit le vinyle !  



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Gérald Avakian

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Concepteur de mode féminine, co-dirigeant de cinq boutiques de prêt-à-porter

Ce Lyonnais d’origine arménienne, « comme mon nom l’indique », ne jure que par Lyon et le travail. C’est cette ardeur à la tâche qui lui a permis de faire carrière alors qu’il n’en menait pas large il y a 20 ans quand il s’est implanté avec son frère dans le quartier de vente en gros. Très actif dans le microcosme de la mode, il a participé au Village des créateurs et transmet son savoir auprès des jeunes dans les écoles de mode. Son envie ? Faire connaître les talents lyonnais en matière de création et le potentiel de la ville comme plaque tournante de la distribution. Une belle personnalité X pleine de projets pour son métier et sa ville. Nés entre 64 et 81, vous appartenez à la génération X, vous sentez-vous « à part » ? Je ne me sens pas à part. Bien au contraire. Je dirais que je suis même un Y avec de l’expérience. Trois mots pour qualifier votre génération X… ce qui vous a marqué ou inspiré ? Le travail, la famille, l’échange au sens relationnel du terme. Les X oseraient le changement. En faites-vous partie ? Oui bien entendu. L’homme est fait pour s’adapter à la génération et au monde dans lequel il vit. Vous sentez-vous déjà dépassé, autrement dit « vieux con » ? Je ne me sens pas dépassé si ce n’est par la dextérité des jeunes avec les réseaux sociaux. Nous gardons les bonnes idées et eux les diffusent avec talent. Nous réussissons dans nos métiers. Cela prouve que nous sommes encore dans le coup et que l’expérience paie. Qu’est -e qui vous fascine ou vous effraie chez les Y ou les Z ? Ce qui me fascine, c’est leur rapidité et leur maîtrise de la technologie. Je les trouve passionnants et passionnés. Ce qui m’effraie, c’est leur côté associable, pas très attaché à l’engagement. Qu’est-ce qui vous fait rire dans le monde d’aujourd’hui ? Grand nombre d’acteurs majeurs du secteur textile ne se donnent plus la peine de se dépasser. Ce qui me fait rire avec une certaine ironie, c’est de constater qu’ils ont jeté l’éponge alors qu’il reste tant à faire.

a CARLARAFFI www.carlaraffi.com

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des hauts et des bas  48 ÉTERNELLEMENT BELLES

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tendance mode LE RETOUR DU MAUVAIS GOÛT CARTONNE 58

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ROSALIE (fille) Pull Holiday. Jupe APC. Santiags Roseanna chez AC17. VIRGINIE (mère) Veste Barbara Bui. Combinaison Dolce&Gabbana. Baskets Hogan chez Graphiti. Chaises RBC.

ÉTERNELLEMENT BELLES PHOTOGRAPHES  DIDIER MICHALET & KAREN FIRDMANN, DMKF ASSISTANT PHOTO  BENJAMIN RABETTE MANNEQUINS  CÉCILE & JADE SIMÉONE, VIRGINIE & ROSALIE COLOMBAT MUHA  AUDREY EBEYER STYLISTE  PAULINE SALTARELLI REMERCIEMENTS  RBC MOBILIER, CARRÉ COULEUR

QUOI DE PLUS ÉVIDENT, POUR CÉLÉBRER UN NUMÉRO CENTRÉ SUR LA GÉNÉRATION X ET UNE MODE AUTOMNE-HIVER 2018-2019 QUI REVISITE À MERVEILLE LES BASIQUES DU VESTIAIRE FÉMININ, QU’UN DUO MÈRE-FILLE. ÉTERNELLEMENT BELLES EN BLAZER OVERZIZE, SWEAT TENDANCE EASY WEAR, CHEMISE BLANCHE OU LONGUE JUPE IMPRIMÉE. UN VESTIAIRE À L’ESPRIT COCON, SUCCESSION DE PIÈCES COMPLICES, FAMILIÈRES, À L’ALLURE ASSUMÉE.


JADE (fille) Blouse Margaux Lonnberg. Jupe Laurence Bras chez Lulli. Santiags Roseanna chez AC17. CÉCILE (mère) Veste Barbara Bui. Jupe Philisophy. Boots Barbara Bui chez Graphiti.



ROSALIE Sweat Dsquared. Veste Barbara Bui. Denim Dsquared. Baskets Dolce & Gabbana chez Graphiti. Le bonnet Dolce & Gabbana. JADE Robe Equipment. Blouson RE/DONE chez AC17. Sneakers Isabel Marant chez Lulli.


VIRGINIE Robe Anne Delaigle. CÉCILE Top et pantalon Anne Delaigle. ROSALIE Sweat Isabel Marant. Jupe Mes Demoiselles. Sneakers Jérôme Dreyfuss chez Lulli.


JADE Top Ulla Johnson. Jupe-culotte See by Chloé. Sneakers Jérôme Dreyfuss chez Lulli. ROSALIE Chemise Mes Demoiselles. Denim Current Elliott. Sneakers Isabel Marant chez Lulli.


Jade Chemise OUD chez Blush. Denim Current Elliott chez Lulli. Rosalie Robe OUD chez Blush. Sneakers Bons baisers de Paname. Collier Thomas Sabo chez Blush.



Jade Sweat Philosophy. Denim Philosophy. Baskets Dolce & Gabbana chez Graphiti. Rosalie Sweat Dsquared. Veste Barbara Bui. Denim Dsquared. Baskets Dolce&Gabbana chez Graphiti.



AUTEUR  CLAIRE DE PROCÉ BLANCHARD

LE RETOUR DU MAUVAIS GOÛT CARTONNE

tendance mode

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ON G A R DE QU E L QU E S S OU V E N I R S T R AU M ATIQUES DE L A MODE DE NOTR E JEU NESSE. ET POURTA N T ! DE S PI ÈCE S I M PROBA BL E S DE S A N N É E S 80-90 R EV IENNENT EN FORCE ; L A NOU V ELLE GÉNÉR AT ION S’E ST A PPROPR I É E U N V R A I M É L A NGE DE CES DÉCEN N I ES AV EC U NE FORTE TEN DA NCE STR EET W EA R, M A IS PAS QUE. MORCEAU X CHOISIS…

Merci à Florence Tixier, Anne Delaigle, Lauriane Dula.


© PULL&BEAR

tendance mode

Est-ce qu’on peut imaginer porter un jean mom taille haute qui, à moins de s’appeler Gigi Hadid, fait au mieux des grosses fesses, au pire un postérieur en goutte d’huile ? La mode 2018-2019 répond oui. Le véritable style encourage même de l’associer à un crop-top, ces petits hauts qui dévoilent le nombril. Même si on ne se nourrit que de graines et de quinoa, passés 25 ans et surtout 45, rappelons-le, il y a prescription.

fi PULL & BEAR

Retour aux clichés 90’s entre le jean mom et la banane en bandoulière. Automne 2018

Dans le genre pièce qui ne va qu’aux ventres ultra plats, je demande le body, sorte de maillot de bain de ville en coton extensible qui s’attache à l’aide de trois pressions. Ah non, notre intimité nous intime l’ordre de ne pas y revenir. Qui veut, dans le désordre, porter des chaussettes blanches de tennis avec un pantalon trop court ? Cette année, elles ont fait une percée vers le haut du mollet, façon Philippe Lucas, l’entraîneur de Manaudou qui les associait à des claquettes. Vous préférez opter pour des chaussettes à motifs ou à paillettes avec des mocassins à pompons et une robe courte ? Comme vous, on regrette trop nos Sebago et nos Westons mais, on l’avoue, moins nos sandales plateforme à la Spice Girls qui revivent elles aussi leurs heures de gloire. Les compensées, pas les Spice Girls !

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LES PIÈCES RESSUSCITÉES DES ANNÉES 80… UN INTARISSABLE INVENTAIRE À LA PRÉVERT

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Côté accessoires, la banane qu’on attribuait aux touristes de Fram Voyages fait son retour… sur le poitrail cette fois. Un baise-en-ville nouvelle génération qui affiche, en sus, le logo en gros. Si les filles lui préfèrent aujourd’hui les petites besaces en bandoulière, elles ont droit au chouchou dans les cheveux, cette fantaisie capillaire qu’affectionnait Donna dans la série Beverly Hills. Avec la frange de Brenda, c’est le grand retour. Ce qui nous conduit, sans transition, aux chemises à fleurs de Dylan qu’on porte aujourd’hui version chemisette un peu large, ambiance Las Vegas Parano. Ça ne vous dit rien ? On vous comprend. Pas non plus convaincu par le retour des « écrase-merdes », ces grosses boots militaires, ou, plus stylée, la Dr. Martens. Elle a le chic maintenant de se porter avec tout – le jean à trous, la robette en soie et à volants ou la jupe ras la salle de jeu en lui apportant un supplément rock ou grungy, selon.

fi YSL On signe pour ces looks sportswear fluo et ambiance pyjama. Í GUCCI

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Retour en force des années 80 : baskets compensées, sweat sous le bomber revisité.

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TANDIS QUE LE CALEÇON LONG S’EST MUÉ EN LEGGING, LE DÉCOLLEMENT DE RACINES A VIRÉ WAVY Le manque d’inspiration fait que les créateurs créent la nouveauté par le mot. Et aussi par des mélanges plus subtils ou plus osés. Le maître mot aujourd’hui : décaler. Un joli sweat, pièce incontournable de tout dressing qui se respecte, s’associe à une jupe crayon avec des Adidas aux pieds. Fini la jupe plissée avec un chemisier, ambiance Sainte Catherine priez pour nous. L’attitude provocante, les matières clinquantes, les épaules structurées, les couleurs flashy… l’esprit no limit est de retour, avec une meilleure maîtrise toutefois et plus de féminité souvent. On ressort les looks des drôles de dame, mais on modernise sa coiffe. OK pour un peu de clinquant mais haro sur les mélanges douteux, du type rose fluo et bleu électrique. La basket ? Incontournable. Certes, elle booste une allure classique ou bobo, mais attention, un peu de discernement sur les baskets en maille à grosses semelles. Leur prix n’est pas un gage de style et en la matière, on ne saurait vous conseiller. Attention ! Le fashion faux pas menace toujours. Bon couraaaage dans cette jungle indigeste qui a le mérite, toutefois, de nous donner le choix.

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„ YSL Épaule XXL, motifs fleuris et bottines à plateforme. Un look Saint Laurent.

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échappée belle LE PORTUGAL, UN RÉGAL ! LA COOLITUDE FAÇON SEIGNOSSE

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Le portugal, un régal ! AUTEUR  CHARLOTTE PIDOU

OÙ ES-TU PARTI EN VACANCES ? AU PORTUGAL BIEN SÛR ! LE PETIT PAYS DE LA PÉNINSULE IBÉRIQUE EST DEVENU UNE DESTINATION VEDETTE DONT ON NE SE LASSE PAS DE VANTER LES BEAUTÉS ET LA DOUCEUR DE VIVRE. AVEC SES VILLES ATTRACTIVES, SES PLAGES DE CARTE POSTALE, SON HISTOIRE ET SA CULTURE FOISONNANTES, SA NATURE GRANDIOSE ET SA GASTRONOMIE GÉNÉREUSE, COMMENT LUI RÉSISTER ! PETIT APERÇU MUITO BOM.

ORTO, ÇA COULE P DE SOURCE

© ALENTEJO TOURISM OFFICE

Elle a donné son nom au pays et au fameux vin qui bénéficie de la première AOC du monde depuis 1756 ! Porto donc est la grande ville du nord qui conjugue à merveille aspect historique et vie moderne cosmopolite. On s’imprègne de siècles d’histoire en contemplant les fresques d’Azulejos de la gare São Bento puis on admire la cathédrale Sé avant de s’engouffrer dans la Ribeira, cœur du centre historique inscrit au Patrimoine mondial, truffé de ruelles pittoresques et terrasses de café bordant le fleuve Douro. Dans la catégorie « les plus beaux… du monde », on se pose au Majestic Café pour déguster beignets de morue et vinho verde (vin vert) puis on libère son imaginaire dans l’incroyable librairie Lello. Pour bien profiter de Porto la discrète, la mystique, la festive… on prend une suite dans le pavillon du jardin de Rosa et Al. Cette maison de ville intimiste et paisible propose soins, dîners, brunchs et partage ses bonnes adresses.

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a ROSA ET AL Rua do Rosario 233 405-524 Porto www.rosaetal.pt


© TURISMO DE LISBOA

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LISBONNE LA MERVEILLEUSE Incontournable, la capitale concentre l’âme portugaise au gré de ses sept collines. Posez vos valises au H10 Duque de Loulé, un boutique-hôtel en plein centre, décoré d’azulejos revisités et offrant un rooftop avec panorama splendide. Pour se mettre en jambes, montez au château de São Jorge, le point culminant, pour embrasser du regard la cité colorée, l’estuaire du Tage et le pont du 25 avril. Déambulez dans les différents quartiers est idéal pour prendre le pouls lisboète : à pied ou à bord du tramway 28, immergez-vous dans les ruelles d’Alfama, le plus ancien quartier empreint de l’héritage mauresque et dînez en écoutant du fado ; ambiancez-vous au Bairro Alto, le coin perché, cool, arty et très festif la nuit ; bain d’histoire à Belém, contemplation de l’architecture manuéline. Rechargez les batteries, enfin, en savourant un pastéis de nata, petit flan en pâte feuilletée à saupoudrer de cannelle. Escapade très recommandée à 30 km de Lisbonne : Sintra. Une pépite pittoresque riche de palais, édifices historiques et paysages somptueux.

a H10 DUQUE DE LOULÉ Avenue Duque de Loulé 81 1050-088 Lisboa www.h10hotels.com

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© ALGARVE TOURISM BUREAU

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L’ALGARVE A LA COTE La région tout au sud du pays séduit beaucoup de monde avec ses atouts nature et détente. Des plages de sable fin à perte de vue, la douce température de l’océan Atlantique, des falaises aux reflets dorés, des criques sauvages, des golfs magnifiques, des villages charmants… Bref, c’est idyllique, surtout hors du rush de la haute saison. Parmi les plus belles plages, on déroule sa serviette à la praia de Falésia, celle de Carvalho, la plage de Odeceixe ou la plage de Marinha et on se laisse emporter. Pour l’Algarve authentique, on visite Faro et la secrète Tavira pour l’architecture traditionnelle. Ici, étape sereine au Fazenda Nova, un chic hôtel de campagne avec piscine au milieu des oliviers.

a FAZENDA NOVA Estiramantens, Santo Estevao, 8800-504 Tavira www.fazendanova.eu

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© ALENTEJO TOURISM OFFICE

L’ALENTEJO ENSORCELLE

Plus grande des 7 régions du Portugal ourlée par 170 km de plages, l’Alentejo est pétrie d’histoire et de sentiers de randonnée serpentant au milieu de paysages préservés. Notamment la Rota Vicentina, un réseau intégré au parc naturel du sud-ouest Alentéjan et de la côte Vicentine. Voyage dans le temps et quiétude garantis en pérégrinant au fil des villes fortifiées constellées de maisons blanches. Elles sont légions et toutes uniques dans cette contrée : Castelo de Vide la romantique, le donjon à 860 mètres d’altitude de Marvão, Elvas et son riche patrimoine inscrit à l’Unesco, Évora la « ville musée » ou encore le fascinant village de Monsaraz. Un art de vivre auquel on s’accommode bien, qui donne envie d’explorer les autres facettes du pays et de pousser jusqu’à l’archipel des Açores…

a + D’INFOS www.visitportugal.com www.gotoportugal.eu

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La coolitude façon Seignosse AUTEUR  VINCENT FEUILLET

AVEC LE DÉPART DES TOURISTES ET LA MÉTÉO ENCORE ESTIVALE, LES CONDITIONS SONT REMPLIES POUR DÉCOUVRIR SEIGNOSSE DANS SA VERSION AUTOMNALE. SUR LA CÔTE SUD DES LANDES, CE VILLAGE AFFICHE UN DOUBLE VISAGE : UNE FACE INTRÉPIDE AU BORD DE L’OCÉAN ET UNE AUTRE, PLUS RÉSERVÉE, AUTOUR DES ÉTANGS. UN SPOT QUI A LA GÉNÉRATION X DANS LE SANG…

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a HOSSEGOR : LES ADRESSES INCONTOURNABLES RESTAURANT TANTE JEANNE 4, avenue Paul Lahary BOUTIQUE MATOUCH 417, avenue du Touring Club

© SEIGNOSSE TOURISME

HOSSEGOR VILLA location de prestige www.hossegor-villas.com

Six kilomètres de plages, des forêts de pin luxuriantes à perte de vue, des étangs préservés, les Pyrénées en toile de fond… un décor idyllique pour prolonger ses vacances et lâcher prises le temps d’un week-end prolongé. Dans les Landes, sur les bords de l’océan, le village de Seignosse offre un écrin de coolitude parfait. À commencer par ses vagues longues et très régulières qui en font un spot idéal pour surfer, moins connu du grand public que son illustre voisine Hossegor mais tout aussi recherché par les pros. D’ailleurs, du 6 au 13 octobre, les plus grands surfeurs s’y retrouvent lors du Quick & Roxy pro France, la manche française de la coupe du monde. Sans autre prétention que le seul plaisir, c’est donc le bon endroit pour se laisser glisser sur l’océan. Les seize écoles de surf présentes le long de la station landaise proposent des cours individuels et collectifs à la séance. À marée basse, on succombe aux charmes du fitback, sorte de VTT sans suspension aux pneus surdimensionnés, le temps d’une balade fun sur la plage et les chemins forestiers, ou au Twister racer de l’Atlantic park, unique toboggan en France possédant quatre départs tête en avant dans le noir complet avant de tomber à pic sur plus de 100 mètres. Entre deux activités, on reprend son souffle sur la plage avec une halte à Couleur locale, nouvelle paillotte ouverte cette année.

fi SEIGNOSSE Moins connu qu’Hossegor, Seignosse est un spot de surf qui vaut le détour. L’incontournable école de surf : Tél. 05 58 35 37 86 – www.ecoledesurf.com

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Í LES ÉCHASSES

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Luxueuses cabanes sur pilotis, Les Échasses sont conçues comme des petites suites alliant luxe et nature, design et noblesse des matières brutes.

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© SEIGNOSSE TOURISME

Nature secrète Loin de l’agitation de la côte, au nord de Seignosse, l’arrière-pays affiche un visage plus apaisant, presque intimiste. L’Étang noir se dévoile après une promenade d’une trentaine de minutes sur une étroite passerelle en bois entre marécages et pins. Gardez l’œil aux aguets ! Au milieu des roseaux et des fougères ondulant avec le vent, canards, martins-pêcheurs, libellules, cistudes d’Europe (tortue), et autres hérons cendrés évoluent dans ce cadre sauvage préservé. En face, son négatif avec l’Étang blanc qui porte bien son nom, surtout quand le ciel est un peu gris et s’y reflète. Dans un calme absolu avec le sentiment d’être seul au monde, embarquez à bord d’une barque à rames au milieu des canards sauvages et des pêcheurs en quête de brochets. Tout autour, des petites plages invitent à la rêverie. Sur l’une d’elles, une maison familiale typique des Landes abrite le restaurant gastronomique La Villa de l’Étang blanc. Le chef David Sulpice magnifie ici les produits du terroir, comme les huîtres du bassin, le foie gras mi-cuit, le paleron de blonde d’Aquitaine… Côté douceur : crème glacée au Bleu des Basques, vacherin pastèque rhubarbe… l’ensemble arrosé des meilleurs nectars des Landes (domaine Laballe à Parleboscq), du Gers (Grassa, domaine de tariquet) et du Madiran (Laplace, château d’Aydie). David Sulpice anime aussi des cours de cuisine pour préparer avec lui un déjeuner, ensuite dégusté sur place à l’ombre des chênes-lièges, des pins et des mimosas.

fi ÉTANG NOIR Une étroite passerelle mène tout droit à la découverte de l’étang.

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La Villa de l’Étang blanc propose aussi sept chambres à la décoration épurée dans les tons gris et blancs avec vue sur l’étang. Ou, si l’on préfère profiter au maximum de l’environnement, Claire et Thomas Aubanelle ont imaginé une parenthèse rare : Les Echasses, hôtel quatre étoiles constitué de sept modges, dont un lodge familial. Posé le long de l’étang, chaque logement est conçu en bois et verre. Un lieu au luxe simple où les reflets de l’eau jouent sur les avant-toits et font disparaître la frontière intérieur-extérieur, les hamacs colorés se balancent au soleil, les verres de vin se sirotent au bord de l’eau accompagnés du chant des grenouilles…  

a COULEUR LOCALE, PAILLOTTE Sur la plage des Bourdaines, cuisine simple & raffinée, tapas, bar à jus 12, Avenue des Bourdaines, Seignosse Tél. 07 88 69 25 42 LA VILLA DE L’ÉTANG BLANC 2265, route de l’Étang Blanc, Seignosse Tél. 05 58 72 80 15 LES ÉCHASSES route des Bruyères, Saubion 300 € la nuit en modge, 450 € en lodge Tél. 06 51 96 55 54

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fi ÉTANG BLANC À 5 km de l’ébullition des plages, le temps est suspendu à la villa de l’Étang blanc.


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VIEIRA

L’Auvergnat étoilé AUTEUR  NANCY FURER PHOTO  DROITS RÉSERVÉS

SERGE VIEIRA A GOÛTÉ DES PLUS BELLES MAISONS CULINAIR ES FRANÇAISES AVANT DE R EVENIR À SA TERR E NATALE, CELLE DES VOLCANS D’AUVERGNE, DONT ILS AIMENT LA LIGNE COURBE, LES DÔMES ASSOUPIS, LES VASTES PLAINES… CES PAYSAGES RUDES OU OPULENTS, CHANGEANTS COMME LUI, L’INSPIR ENT, LE GUIDENT. À CHAUDES-AIGUES, CE X DE 41 ANS VIENT D’AJOUTER UN BISTRONOMIQUE DE 50 COUVERTS ET DE 18 CHAMBR ES À SON R ESTAURANT GASTRONOMIQUE DOUBLEMENT ÉTOILÉ.

«

Je viens de là et c’est ici que je veux attirer les gens ». Là : son Auvergne natale, lui le quatrième garçon d’une famille d’origine portugaise de 5 enfants. Ici : à Chaudes-Aigues, une station thermale réputée depuis l’Antiquité pour ses eaux chaudes, située au cœur du Cantal, à moins de 3 heures de Lyon en direction du Nord et à 2 heures 30 de Montpellier sur la route du Sud. Serge Vieira fut un temps tenté par le dessin industriel ; il a choisi la cuisine, par passion mais aussi par envie d’indépendance. Sa route emprunte alors celles de quelques grandes maisons exigeantes et créatives : apprentissage chez Dominique Robert à Chamalières ; premier concours de « meilleur jeune cuisinier Auvergne-Québec » décroché à 20 ans ; restaurant Bernard Andrieux à Clermont-Ferrand ; poste de chef de partie au Château Marçay à Chinon, classé Relais & Châteaux. Puis la révélation au sein du bien nommé L’Espérance, à SaintPère-sous-Vézelay, chez Marc Meneau, 3 étoiles Michelin.

Pendant presque quatre ans, il découvre, observe, apprend puis il intègre, avec son épouse Marie-Aude, l’Auberge des Cimes de Régis Marcon à Saint-Bonnet-le-Froid. Dans cette nature rude mais inspirante, Serge Vieira suit les conseils de son chef et s’inscrit au Bocuse d’Or, le concours de cuisine le plus prestigieux au monde… qu’il remporte en 2005, à l’âge de 27 ans ! Un tremplin médiatique et professionnel qui, normalement, ouvre toutes les portes. Mais Serge Vieira l’Auvergnat n’a de rêve que pour ses contrées originelles ; alors il se met en quête du lieu et le déniche sur les hauteurs de Chaudes-Aigues, au bout d’une longue et intimidante allée de feuillus. En 2009, après deux ans de travaux, le château médiéval de Couffour devient hôtel et restaurant gastronomique. Dans ce lieu très contemporain, où le verre et l’acier Corten règnent en maîtres, la première étoile Michelin vient sans y songer vraiment puis une seconde, en 2012 : « Ici, je suis chez moi et je me sens bien, reconnaît le toqué. Je ne

a CHÂTEAU LE COUFFOUR Ouvert du jeudi midi au lundi soir. Menus de 60 à 240 euros. 15110 Chaudes-Aigues Tél. 04 71 20 73 85 www.sergevieira.com

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ressens ni manque, ni carence… Notre ambition est d’offrir des moments à vivre, en lien avec la nature, sans aucun stress ». En appui : une cuisine légère, renouvelée toutes les trois semaines et bâtie sur des produits made in France. Pas de plat signature chez Serge Vieira, car il ressent cela comme une prison, un enfermement, un frein au risque et à la créativité : « Mon père était chez Michelin où il a fait le même geste toute sa vie ; je respecte beaucoup le travail mais je veux fuir la monotonie. Les gens viennent chez nous, car ils ne savent pas ce qu’ils vont manger… ce n’est pas simple pour l’équipe, très exigeant, mais quel bonheur ! ». Il est libre Serge…  

„ PHOTO Serge Vieira aux côtés de son épouse et du chef de son nouveau bistronomique.



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Chaudes-Aigues, la brûlante AUTEUR  NANCY FURER

Le nouvel hôtel Sodade propose 8 chambres à ce jour. Dix dès l’an prochain.

Harmonie des mélanges de saveurs et de textures dans la cuisine de Serge Vieira

UN NOUVEL ÉTABLISSEMENT SIGNÉ MARIE-AUDE ET SERGE VIEIRA Ouvert cet été, le restaurant Sodade, dans le centre de Chaudes-Aigues, vient ajouter une corde à l’arc des Vieira. Ce bistronomique à la belle terrasse bercée par le bruit de la rivière est situé juste à côté du centre thermal. Ambiance chic et zen à l’intérieur : dans les huit chambres ouvertes pour l’heure (10 autres sont à venir l’an prochain), le mobilier en bois a été imaginé sur mesure par un architecte d’Aurillac. En cuisine, le chef Aurélien Gransagne, qui pratique Serge Vieira depuis plus de 20 ans, travaille les produits locaux avec une belle simplicité : gougère au cantal et au saucisson d’Auvergne, soupe de tomates onctueuse et goûteuse, filet de cabil-

EAU LA PLUS CHAUDE D’EUROPE C’est à Chaudes-Aigues, unique station thermale du Cantal, que jaillissent les eaux les plus chaudes d’Europe. Relevées à 82° à l’émergence, elles étaient déjà exploitées par les Romains et puisent leurs origines dans les profondeurs de la Terre. Au cours de leur cheminement vers la surface, elles s’enrichissent de propriétés chimiques et d’oligo-éléments. Particulièrement antalgiques et myorelaxantes, elles sont à tester au sein du Spa Caleden, dont l’offre ne vise que bien-être, remise en forme et un

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SODADE 21, avenue Georges Pompidou, 15110 Chaudes-Aigues Tél. 04 71 60 10 23

SPA CALEDEN 27, avenue Georges Pompidou, 15110 Chaudes-Aigues Tél. 04 71 23 51 06

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ALORS MÊME QUE LA CHAÎNE DES PUYS, AU CŒUR DE L’AUVERGNE, VIENT D’ÊTRE INSCRITE AU PATRIMOINE MONDIAL DE L’UNESCO, CE QUI CONSACR E LA VALEUR UNIVERSELLE DU PAYSAGE AUVERGNAT ET DE SES VOLCANS ENDORMIS, LA VILLE DE CHAUDES-AIGUES VOIT LES CHOSES EN GRAND.

laud aux épinards et beurre citronné sur mouillette de pain finement grillée, tarte aux myrtilles sous sorbet de fromage blanc… La carte varie avec les saisons.

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salvateur sentiment d’évasion. L’an prochain, l’hôtel du Ban voisin sera entièrement refait. UN PEU PLUS LOIN, L’AUBRAC… Cet immense plateau basaltique de moyenne montagne situé entre 1 000 et 1 500 m d’altitude s’étend sur 2 500 km², avec 6 habitants au km², ce qui le rend parfaitement envoûtant pour qui veut s’offrir une pause. À 30 minutes à peine de Chaudes-Aigues, partagé entre la Lozère et le Cantal, l’Aubrac est unique, célèbre pour ses traditions d’élevage, ses belles vaches blondes, sa transhumance, son aligot, ses burons, ses lacs et ses villages…  

a TOURISME-AVEYRON www.tourisme-aveyron.com


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LA PART-DIEU GALERIE DU STYLE 70 AUTEUR  CHARLOTTE PIDOU

… DEVIENT SILEX

© ASYLUM_MAARCHITECTES

© FRANCOIS GUY-AGENCE D’URBANISME DE LYON

LA TOUR EDF

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SYMBOLE DU DÉVELOPPEMENT URBAIN DES ANNÉES 70, LA PART-DIEU EST AUJOURD’HUI LE DEUXIÈME QUARTIER D’AFFAIRES DE FRANCE. IMAGINÉES PAR PLUSIEURS ARCHITECTES SOUS LA DIRECTION DE CHARLES DELFANTE, SES CONSTRUCTIONS SONT CARACTÉRISTIQUES DE L’URBANISME SUR DALLES. CE QUARTIER STRATÉGIQUE EST EN PLEINE « RÉINVENTION » SANS DÉNATURER SON PATRIMOINE ARCHITECTURAL. ZOOM SUR QUATRE BÂTIMENTS EMBLÉMATIQUES, BIENTÔT MÉTAMORPHOSÉS OU INALTÉRABLES.

Dessiné par l’architecte Jean Zumbrunnen pour les services EDG-GDF de la Métropole, cet immeuble de bureaux est achevé en 1977 après 6 ans de conception. Elle se distingue par son socle en béton surmonté d’une vingtaine d’étages, le tout culminant à 82 mètres.

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Par « greffe » architecturale, l’atypique programme articulé en deux bâtiments accolés revitalise la tour EDF avec des espaces tertiaires innovants et confortables, des terrasses végétalisées et des services de qualité. Conçu par les cabinets Ma Architectes et Arte Charpentier, cet ensemble certifié HQE Excellent sera livré en 2021.

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© FRANCOIS GUY-AGENCE D’URBANISME DE LYON

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Typique du style brutaliste et de la vague de béton du quartier, la dalle minérale piétonne du centre commercial et ses caractéristiques motifs en relief. Le bassin a laissé place aux Terrasses et aux restaurants en 2009.

© UNIBAIL RODAMCO - MVRDV

DALLES D’HIER ET DE DEMAIN

© FRANCOIS GUY-AGENCE D’URBANISME DE LYON

Au cœur du quartier qui sort de terre, le centre commercial signé Régis Zeller va grandement participer à son attrait et à sa fréquentation. Inauguré le 8 septembre 1975 par Louis Pradel, cet équipement de 110 000 m2 est le plus grand de cette catégorie au cœur d’un centre-ville européen.

Repensé comme « une colline au cœur de la ville » par l’architecte Winy Maas de l’agence MVRDV, le centre commercial opère une métamorphose pour passer de « boîte fermée » a lieu ouvert sur la ville. 32 000 m2 supplémentaires, des entrées repensées, ses motifs enchevêtrés réinterprétés, un toit-terrasse transformé en place suspendue végétalisée… à découvrir en 2020.

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© J.CUYL

LA TOUR PART-DIEU

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L’EMBLÈME DU QUARTIER

À la fin des années 60, la caserne militaire, elle-même bâtie sur d’anciens marécages, est démolie afin de construire un vaste quartier pour densifier le secteur et proposer une alternative au centre-ville historique.

© FRANCOIS GUY-AGENCE D’URBANISME DE LYON

© ARCHIVES METROPOLE DE LYON

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Pour signaler la présence de ce nouveau centre directionnel, il est décidé d’édifier une tour de bureaux. Bâtie entre 1972 et 1977, la Tour du Crédit lyonnais puis Tour Part-Dieu est l’œuvre du cabinet américain Araldo Cossutta & Associates. Ce cylindre de 165 mètres de haut est habillé de 3 000 panneaux de béton préfabriqués et surmontés d’une pyramide en verre ; d’où son surnom de « crayon ».


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Chantier colossal de 1972 à 1975, il offre un lieu digne de ce nom pour héberger L’orchestre national de Lyon. Imaginé par Charles Delfante et Henri Pottier, ce bâtiment en forme de coquille Saint-Jacques représente une prouesse monolithe de béton précontraint et d’acier.

D’une capacité de 2 120 places, la salle en forme de théâtre romain a bénéficié de plusieurs rénovations pour améliorer l’acoustique. Les boiseries et le confort feutré de l’intérieur tranchent avec le béton brut de l’extérieur. Cet édifice est labellisé depuis 2012 Patrimoine du XXe siècle.

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© JULIEN MIGNOT

PATRIMOINE DU XX e SIÈCLE

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L’AUDITORIUM MAURICE RAVEL


l’objet du désir

ICÔNES DU DESIGN OU OBJETS DE TOUS LES JOURS AUTEUR  CLAIRE DE PROCÉ-BLANCHARD

ILS ONT MARQUÉ LA GÉNÉRATION X 19 6 8 Tam Tam

Le Tam Tam a été imaginé par Henry Massonnet, designer français. À cette époque, le plastique séduit les plus grands noms du design et autorise les formes les plus originales. Très vite, le Tam Tam suscite l’engouement auprès du public et s’écoule à plus de 12 millions d’exemplaires en 10 ans. Exposé au MoMa de New York et au musée des Arts décoratifs de Paris, il s’est hissé au rang de pièce iconique du design du XXe siècle ! Une photographie de Brigitte Bardot assise sur le tabouret à la forme de sablier le rendra culte. Tam Tam est encore fabriqué aujourd’hui dans la même usine de l’Ain.

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Le Rubik’s cube Dans une école d’architecture, l’Académie des arts appliqués et du design à Budapest, le cube aux 54 facettes a été pensé par Erno Rubik, un professeur de design intérieur qui voulait faire comprendre à ses élèves la 3e dimension. Il apparaît sur le marché 3 ans après sa conception, en 1977. 100 millions de cubes sont vendus cinq ans plus tard. Depuis, le petit cube a rendu fou des centaines de millions d’utilisateurs et continue encore de fasciner. Relancé en France dans les années 2000, il s’en est vendu 850 000 en 2016 et en 2018, les déclinaisons (formes et couleurs) continuent de pulluler.

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l’objet du désir

19 6 5 Le K-way

On a adulé autant que détesté ce célèbre coupe-vent en nylon qui se range dans un sac banane, inventé par le fabricant de pantalons français, Léon-Claude Duhamel. Il le baptise « En cas » pour « en cas de pluie » puis finalement K-way un an plus tard. Devenu collector avec sa fermeture tricolore, il se vend à 45 millions d’exemplaires et disparaît de l’Hexagone au début des années 90. À l’aube des années 2000, l’élégance à l’italienne revisite les modèles originaux. Plus fonctionnel (on ne l’enfile plus par la tête), on le glisse sous une veste, pour une touche fashion. Le K-Way 3.0 est indéchirable, 100 % étanche, mais respire. Son ADN est intact, son esprit résolument pop !

198 3 Le CD

Les concurrents Sony et Philips, les deux géants du disque, font graver leurs premiers CD à Hanovre en août 1982. La spirale gravée qui contient la musique est numérisée sous forme de 0 et de 1. Sa grande innovation : le rayon laser qui lit la musique sans toucher le CD et donc sans altérer sa surface, quel que soit le nombre d’écoutes. Si le vinyle regagne du terrain depuis quelques années et que les ventes de CD ont drastiquement chuté depuis 2007, concurrencées par les lecteurs de fichiers MP3 d’une capacité encore supérieure, le petit disque miroir n’aurait pas dit son dernier mot !

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Le panier à salade Moulinex Louis Lumière a inventé le cinéma en relief, la photographie en relief.... et plus insolite, l’essoreuse à salade… en fer ! Mais il n’a pas déposé de brevet. En 1971, le créateur de nombreux appareils ménagers et fondateur de Moulinex, Jean Mantelet, dépose son brevet pour un « sèche-salade » qui consiste en un dispositif centrifuge manuel en plastique pour la préparation des légumes et salades puis un autre dédié spécialement à la préparation de la salade en 1974. Ce dispositif se compose d’un panier amovible et d’un système de rotation centrifuge mobile.

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Nike Air Max La bulle d’air, célèbre technologie d’amorti utilisée depuis les années 70 dans les chaussures de sport, est dévoilée pour la première fois sur la chaussure par le designer Tinker Hatfield. Son inspiration ? La façade du Centre Pompidou, qui laisse apparaître l’intérieur du bâtiment. Depuis la Air Max One originale et indémodable de 1987, la bulle d’air s’est progressivement étendue à toute la semelle et chaque modèle qui a suivi fut designé comme une chaussure totalement différente, plutôt qu’une amélioration de la précédente. Air Max 90, 95, 97, 2015… 14 modèles séduisent coureurs et adeptes de streetwear.

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artiste dans le ton  88 JAKÈ, FIGURE LIBRE

au fil de l’art  90 LES RENDEZ-VOUS DE L’AUTOMNE

à livre ouvert  94 RENTRÉE LITTÉRAIRE EN VERSION X

mur du son  96 EN MUSIQUE, LES X SÉVISSENT TOUJOURS

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© ALFRED WEIDINGER


artiste dans le ton

Jakè

figure libre AUTEUR CHARLOTTE PIDOU  PHOTO LAURENT DUBIN

SI, TOUT GAMIN, LE DESSIN ÉTAIT DÉJÀ SON MOYEN D’EXPRESSION, JAKÈ SE RÉALISE EN TANT QU’ARTISTE D’ART CONTEMPORAIN URBAIN DEPUIS SEULEMENT 8 ANS. DES ANNÉES INTENSES ET PROLIFIQUES OÙ IL REMPLIT DES MURS, DES TOILES, DES CONTAINERS, DES HALLS… DE SYMBOLES, DE COULEURS, DE MOTS, DE PERSONNAGES QUI ACCROCHENT LE REGARD. RENCONTRE.

a JAKÈ www.jakeartwork.com

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Le déclic, c’est un galeriste parisien qui l’a provoqué en 2010 en proposant une expo personnelle à Jakè. Soutenu par son entourage, il choisit de ranger son costume d’agent immobilier et de ne plus se séparer de ses marqueurs acryliques préférés. « Et le conte de fées a démarré », annonce l’artiste. Pourtant, l’histoire a plutôt commencé à la façon d’Andersen que de Walt Disney. Enfant unique, Laurent Jacquet se crée un monde en dessinant. « Je ne devais pas faire de vagues et à l’école, je m’ennuyais, donc je passais mon temps à crayonner, c’était mon truc », confesse-t-il. En 3e, un prof également voisin recadre et accompagne l’adolescent qui étudie les arts appliqués à la Martinière puis à Paris. Débrouillard, le jeune homme travaille dans la publicité, devient directeur artistique puis, une fois papa, enchaîne les boulots et tire son épingle du jeu en tant qu’agent immobilier. Un jour, il décide de faire une grande toile chez lui pour raconter sa vie de famille. « Je n’avais pas dessiné depuis plus de 10 ans, c’était un plaisir ». Emballé, un ami lui en commande une, de fil en aiguille, il expose au restaurant l’Indo Café et son travail séduit un galeriste parisien… La suite ? Environ 800 œuvres réalisées dans de multiples environnements. À 51 ans, Jakè assume pleinement son statut d’artiste qui vit de sa production. « Comme disait Brel : “Les artistes, je ne connais pas. Je crois qu’il y’a des gens qui travaillent à quelque chose” ». Avec en moyenne quatre sollicitations par semaine, Jakè enchaîne les réalisations en France et à l’étranger avec désormais un vrai luxe : bosser quand il veut. « Je n’ai jamais démarché, mais je n’ai pas pris le melon. C’est le marché qui fait l’artiste et il est imprévisible. Mon modèle économique repose sur plusieurs catégories : les œuvres que je fais spontanément, les commandes, les œuvres monumentales, le volet avec les galeristes et les commissaires-priseurs, les produits dérivés, le live-painting et l’événementiel ». Un éventail large dans lequel il évolue avec aisance et enthousiasme car aimant s’adapter aux contraintes et aux contextes, que cela soit des toiles en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial, une fresque d’envergure au Maroc ou un live-painting pour l’inauguration d’un bâtiment. Avec ses traits noirs, son socle de 14 teintes de couleurs et ses jeux d’ombres et de lumière, Jakè raconte une foultitude d’histoires. Chaque œuvre frappe par sa profusion de détails – « révélateur d’un manque de confiance en moi » glisse l’artiste à la carrure de rugbyman – et par un style figuratif et joyeux truffé de références à la pop culture, Goldorak, Super Mario, Mr Monopoly, mais aussi de cœurs enflammés, d’étoiles ou des chiens ailés, hommage à son premier bull-terrier. Jakè a d’ailleurs commencé à répertorier tout son petit monde, il en est à 250 items… « On retrouve bien sûr ce qui m’a nourri enfant puis toutes les influences. Le passé, le présent, le futur, mon attachement aux mots, à la typo… Ces personnages revêtent des symboliques, ils font passer des messages forts. C’est toujours un travail émotionnel, intellectuel et physique ; après chaque œuvre je suis vidé ». L’artiste participe le 21 octobre à la vente aux enchères spécial art urbain du salon Viving organisée à Eurexpo en partenariat avec GL Events et les Puces du Canal. 

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au fil de l’art UN FESTIVAL / DU 13 AU 21.10 Barbarella à Lyon !

J’ai 10 ans, si tu m’crois pas, viens voir l’édition anniversaire du Festival Lumière et son casting de stars. En tête d’affiche, l’actrice, productrice, militante et féministe Jane Fonda, récipiendaire du prix Lumière. Au gré des 421 séances : des trésors en 35 ou 70 mm, dont 2001, l’Odyssée de l’espace, une rétrospective Henri Decoin, du muet avec un hommage à Max Linder et à Catherine Hesling, muse de Jean Renoir, mais aussi Le kid de Chaplin en ciné-concert en famille. Le spectateur appréciera également les performances inédites de Bernard Lavilliers et Catherine Frot et restera bouche bée lors des master class de grands noms du 7e art.   CP © ANDREW ECCLES-AUGUST AGENCE A

FESTIVAL LUMIÈRE www.festival-lumiere.org

UNE EXPO / JUSQU’AU 06.01 Concept story

© GÉRARD SCHACHMES-ADAGP-PARIS 2018

Le MAC présente la plus intégrale rétrospective du plasticien, sculpteur et peintre Bernar Venet jamais réalisée. Elle s’appréhende d’aujourd’hui à ses débuts et sera alimentée en janvier par les dernières créations de l’artiste. Le visiteur navigue entre des œuvres en carton, goudron, charbon et bien sûr, les monumentales séries « Angles », « Lignes » et « Effondrements » en acier Corten. Pour cette figure de l’art conceptuel : « mes sculptures, c’est l’histoire de leur fabrication et de la résistance du métal. Épreuve 
de force et combat mené entre la barre d’acier et moi-même ». Pour creuser la recherche de la matérialité de l’artiste, master class en octobre et visites commentées.   CP BERNAR VENET, RÉTROSPECTIVE 2019-1959 MAC Lyon 81, quai Charles de Gaulle, Lyon 6e Tél. 04 72 69 17 17 www.mac-lyon.com

UNE EFFEUILLEUSE / LES 03 ET 04.11 L’éternelle pin-up

Incarnation du glamour, Dita Von Teese est la figure de proue du néo-burlesque. La brune sensuelle pose ses talons et ses gants à Lyon lors de sa tournée européenne. Son cabaret érotique « The Art of the Teese » convoque une profusion d’éléments scéniques, décors vintage, feutré, en technicolor, costumes haute couture… dans lesquels la diva de l’effeuillage enchaîne avec aisance et mutinerie ses numéros légendaires. En prenant une place prestige (315 €), vous décrochez un tête-à-tête avec miss Von Teese après le spectacle… ainsi que selfie et affiche dédicacée.   CP

© FRANK GUTHRIE

DITA VON TEESE, THE ART OF THE TEESE Amphithéâtre – salle 3000 10, quai Charles de Gaulles, Lyon 6e www.artoftheteese.com

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au fil de l’art

UNE VISITE / TOUS LES SAMEDIS Lyon versant charnel

Spécialiste des visites insolites, contées et théâtralisées, Cybèle propose depuis cet été un parcours historique et coquin de la ville baptisé « La gaule et le mont de Vénus ». Pendant 1 h 30, les participants, uniquement adultes compte tenu du caractère sexuel explicite de cette visite, découvre la sensualité lyonnaise au fil des époques, les débauches notoires, les positions autorisées par les médecins au xvie siècle ou encore les adresses chaudes de Lyon à la Renaissance. De la place des Terreaux au Grand Hôtel-Dieu, le guide-comédien raconte sans vulgarité des faits historiques en convoquant des personnages fictifs savoureux  CP

© CHARLES PIETRI

LA GAULE ET LE MONT DE VÉNUS Tél. 04 20 88 00 34 www.cybele-arts.fr

UNE PIÈCE DE THÉÂTRE / DU 10 AU 16.10 Des fourberies de main de maître

Bien sûr, vous les avez lues au collège, vous vous souvenez encore des répliques que vous ânonniez en cours de français, et vous trouvez bizarre d’aller voir ce genre de pièce en dehors de toute obligation scolaire… Les Fourberies de Scapin signées Denis Podalydès sur la scène du Théâtre des Célestins vont vous réconcilier avec ce classique de Molière. Sa mise en scène baroque vise dans le mille et donne toute sa place au jeu et au texte. Benjamin Lavernhe, pensionnaire de la Comédie-Française, joue un Scapin virevoltant, inépuisable, irrésistible et drôle. Cette nouvelle version des fourberies vous fera réviser tous vos a priori…  CP © CHRISTOPHERAYNAUDDELAGE

LES FOURBERIES DE SCAPIN Théâtre des Célestins 4, rue Charles Dullin, Lyon 2e www.theatredescelestins.com

UN CONCERT / DU 09.11 L’amour selon Lavoine

L’amour… depuis le début de sa carrière, au milieu des années 1980, Marc Lavoine n’a jamais cessé de le chanter, de l’écrire et de le jouer au cinéma et au théâtre. De Elle a les yeux revolvers au Parking des anges en passant par J’ai tout oublié, le chanteur à la voix grave et profonde raconte ses passions, ses histoires, ses échecs… via des tubes aux mélodies imparables qui accompagnent notre quotidien depuis plus de trente ans. À 56 ans, il repart en tournée suite à la parution de Je reviens à toi, un douzième album nostalgique aux textes plus sombres faisant écho à son divorce.   CP

© DR

MARC LAVOINE Halle Tony Garnier 20, place docteurs Charles et Christophe Mérieux, Lyon 7e www.halle-tony-garnier.com

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à livre ouvert

Rentrée littéraire en version X PAR  NANCY FURER, CLAIRE DE PROCÉ BLANCHARD ET VINCENT FEUILLET

Le Guetteur Christophe Boltanski

La vraie vie Adeline Dieudonné

Tu t’appelais Maria Schneider Vanessa Schneider

Chien-Loup Serge Joncour

Stock

L’iconoclaste

Grasset

Flammarion

C’est à dresser le portrait de sa mère, une femme plutôt étonnante, que Christophe Boltanski, narrateur tout autant que grand-reporter, s’emploie. Enfermée chez elle, cette ex-militante contre la guerre d’Algérie dort sur un matelas à même le sol, fume comme un pompier, développe une paranoïa aiguë et écrit des ébauches de polars qu’elle ne finit jamais. Au fil des pages, le personnage de cette femme d’un certain âge, très engagée, pointe comme un excellent sujet de société. Au-delà, le livre, parce qu’il est construit comme un roman policier, se consomme sans pause de la première à la dernière page.   NF

Dans ce premier roman de la jeune auteure belge, le décor est rapidement planté et pour le moins singulier. Une adolescente vit dans un lotissement peuplé de gens solitaires avec son petit frère, sa mère et son père parfois violent et aussi fou de chasse au point de consacrer une pièce à ses trophées en tous genres. Alors que le frère et la sœur trompent l’ennui en jouant dans les carcasses de voiture, un accident vient faire basculer leur vie. Le petit Gilles perd sa joie de vivre et la narratrice va tout tenter pour tâcher de lui redonner son sourire. L’adolescente passionnée de physique quantique va jouer d’intelligence pour échapper au sordide de son quotidien.   CPB

Qui était vraiment Maria Schneider révélée par le film Le Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci ? Sept ans après son décès, Vanessa Schneider, grand reporter au Monde et romancière, revient sur la trajectoire chaotique et douloureuse de sa cousine germaine, de dix-sept ans son aînée. Si le film sorti en 1972 a marqué toute une génération par sa scène de la motte de beurre entre Marlon Brando et Maria Schneider, il a aussi bouleversé la vie de l’actrice, âgée alors de 19 ans. La scène-choc est en réalité une agression sexuelle. S’ensuit une descente aux enfers, entre rejet familial, échecs cinématographiques, drogues…   VF

L’écrivain de 56 ans, auteur notamment de Repose-toi sur moi, prix Interallié en 2016, revient avec un treizième ouvrage au souffle romanesque. Le récit croise deux histoires à un siècle de distance : d’un côté, un couple parisien qui loue une maison au sommet d’une colline du Lot, loin des hommes, mais au contact des bêtes, dont un étrange chien-loup. Et de l’autre, pendant la Première Guerre mondiale, le récit d’un dompteur allemand qui se réfugie dans cette même maison avec ses fauves malgré l’hostilité des villageois. Quel est le lien entre les deux histoires ? …   VF

POURQUOI J’AI AIMÉ CE LIVRE

POURQUOI J’AI AIMÉ CE LIVRE

Parce qu’il m’a surprise ! À priori, entre Del-

POURQUOI J’AI AIMÉ CE LIVRE

À la fois conte et roman contemporain, réflexion

phine de Vigan, Violaine Huisman, Folcoche…,

POURQUOI J’AI AIMÉ CE LIVRE

À partir de souvenirs et de récits de proches,

sur le progrès et les vieilles légendes, Chien-Loup

des histoires de mères folles, névrosées, sui-

L’écriture est tout simplement fulgurante. L’em-

Vanessa Schneider dresse, sans tomber dans

offre un suspense haletant. Un récit palpitant

cidaires, j’en avais un peu soupé. Mais je dois

ploi de métaphores parfaitement maîtrisées,

le glauque et le sulfureux, le portrait sans fard

où les mondes, les époques et les passions se

reconnaître que Christophe Boltanski, qui a couru

les phrases courtes et le style dense de l’auteur

de sa cousine encombrée par une célébrité incon-

confrontent avec violence pour mieux réfléchir au

le monde pour écrire ses articles et reportages,

nous font vibrer au diapason de sa rage de vivre

venante. Au fil des pages, on est happé par le

présent. L’auteur invite à explorer la complexité

a magnifiquement utilisé la « matière » incroyable

et de sa poésie, entre violence et douceur.

parcours de l’actrice, la découverte des coulisses

des relations humaines, mais aussi notre rapport

qu’il avait sous son nez, à la maison.

Une fois le roman magistral, original et addictif

du 7e Art, pas toujours reluisantes, les excès

à la nature.

commencé, on ne peut plus le lâcher. Une ré-

de la période hippie… Une immersion dans

vélation de la rentrée littéraire 2018. À vous

une époque et dans un monde où le respect

d’en juger !

des femmes n’avait pas le premier rôle.

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mur du son

En musique, les X sévissent toujours PAR  VINCENT FEUILLET, CLAIRE DE PROCÉ BLANCHARD ET CHARLOTTE PIDOU

Zazie Essenciel

Molécules Sophie Hunger

Gaëtan Roussel Trafic

Label 6&7

Label Caroline International

Barclay

La chanteuse aux pieds nus est de retour sur le devant de la scène avec son 10 e album. Sorti le 7 septembre, Essenciel affiche 13 titres où dominent des sonorités électro-rock. Le single Speed paru en mai a fait mouche avec son rythme qui s’accélère et le passage d’une certaine mélancolie à un air dansant aux paroles positives. À 54 ans, l’auteure-compositriceinterprète devenue une figure marquante de la chanson française, se renouvelle en gardant un attachement au côté organique et en évoquant son vécu entre les lignes.   CP

Jazz, pop-rock et désormais influence électro, ce 6e album a quelque peu surpris. Sophie Hunger, la plus française des chanteuses suisses, celle qui avait marqué les esprits avec sa reprise du tube de Noir Désir en 2010, Le vent nous portera, mais aussi signé la BO de Ma vie de courgette, ce qui lui avait valu plusieurs prix, se lance dans le trip-hop et l’électro avec son dernier album Molécules sorti le 31 août dernier. Un virage qui vaut le détour… d’autant qu’elle vient de commencer une tournée en Europe et s’arrêtera à Lyon le 18 octobre !   CPB

Artiste prolifique, que ce soit avec Louise Attaque, sous son nom ou pour les autres, Gaëtan Roussel amorce une nouvelle ère avec son troisième album solo placé sous le signe du brassage, du mélange et du partage. Enregistré à Los Angeles, il a travaillé avec des compositeurs et producteurs qui ont collaboré avec Prince, Paul Mc Cartney ou Beck. Ensemble, ils ont construit un son, une musique née de cet alliage franco-américain inédit que l’artiste s’est employé à créer, mêlant ses mots aux leurs, sa sensibilité au groove particulier de ses pairs anglo-saxons.   VF

POURQUOI J’AIME CET ALBUM

POURQUOI J’AIME CET ALBUM

Pour son côté solaire qui perdure 26 ans après le début de

L’artiste influencée par sa vie berlinoise a réussi à m’émouvoir

POURQUOI J’AI AIMÉ CET ALBUM

sa carrière et son goût de l’écriture qu’elle cultive depuis

avec ses rythmes programmés, les synthés et sa guitare

Le résultat est une succession de titres pop toniques,

l’enfance. Cette artiste complète est aussi engagée auprès

acoustique. Je salue une belle (r)évolution musicale avec

inclassables et addictifs. Si les mélodies sont foisonnantes

de différentes causes. Même si je n’ai pas suivi de près toute

sa voix qui oscille entre force et vulnérabilité et l’énergie

et joyeuses, les textes de ces onze chansons laissent

sa carrière, j’ai souvent en tête les Larsen, Je suis un homme,

de certains titres comme Tricks, qui transmettent une

transparaître une certaine tristesse, une mélancolie. Comme

J’envoie valser, Un point c’est toi…

énergie communicative.

sur le titre Hope, où le chanteur parle de la mémoire, de l’oubli de certaines histoires d’amour ou d’amitié, du temps qui passe. On retiendra aussi Tu me manques, duo solaire avec Vanessa Paradis.

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ego & co

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NUMÉRO

ours

egolarevue 37, cours d’Herbouville – 69004 Lyon www.egolarevue.com Directrice de la publication & meneuse de revue

Éloïse Girault, eg@egolarevue.com Tél. 04 26 64 34 88 – Tél. 06 77 12 11 11

AUTOMNE 2018

Rédactrice en chef

Nancy Furer, nancy@nf2.fr Rédaction

egolarevue

Vincent Feuillet, Nancy Furer, Charlotte Pidou, Claire de Procé-Blanchard

est une revue trimestrielle éditée par les Éditions Rosely Capital de 10 000 € RCS Lyon 500 646 039 ISSN 1964-8871

1, quai Jules Courmont, 69002 Lyon Tél. 04 72 98 07 90 www.nf2.fr

Numéro 41  automne 2018 Dépôt légal  2018

Imprimerie Beltrani — Pologne

Direction artistique & réalisation

Kojak – bureau de création 11, place Carnot, 69002 Lyon Tél. 07 87 26 39 83 www.kojak-design.com

PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE Didier Michalet & Karen Firdmann, DMKF

Production photos

Didier Michalet & Karen Firdmann – DMKF 11, place Carnot, 69002 Lyon Tél. 04 78 42 02 16 www.dm-kf.com Publicité

Éloïse Girault Tél. 06 77 12 11 11 eg@ego-larevue.com

ego et vous

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