Le Sous-bock #3 by EFGH

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atelier de création graphique

editoréal

Alors qu’à chaque souffle de porte, le froid se glisse à l’intérieur de l’estaminet, une chaise crépite et l’on s’imagine au coin du feu. Calmement, on ferait le bilan en se remémorant : « Plus jamais çà… j’arrête de boire… » Et puis quoi encore ?! Même si on avait 50 ans ! C’est l’heure de la troisième mi-temps sans langue mais avec gueule de bois ! Et pour vous accompagner dans cette lutte fraternelle, votre Sous-bock bien-aimé se rhabille pour l’hiver et vous offre un numéro « brune » riche en vitamine. Soulignons cette saison la participation de FP (jeu), merci l’ami et bonne lecture à tous !

Quoi ma gueule !

Petit troquet planqué dans une rue qui ressemble à Clovis (à vous de trouver), croisement Ordener et Damrémont dans le 18e. La vieille enseigne rouge «CAVE de la VILLA» peinte à la main est un leurre, c’est une petite pancarte accrochée sur la vitrine éclairée le soir par les lampions multicolores qui vous le dit, ici c’est «Le Maquis» ! Passé les deux tables extérieures, on rentre dans un petit salon rétro (mais surtout pas bobo), douillet avec un petit coin tamisé où on peut se laisser le droit de squatter un peu et jouer à un jeu de société entre potos

pour savoir qui va rincer la suivante. On peut bouquiner peinard et parfois même mater un vieux film gaullois, du genre Archimède le Clochard avec Gabin, ou encore Les Rois du Sport avec Raimu et Fernandel. C’est comme si on était chez Pierrot, le patron gaillard à la grosse voix a priori amateur d’Audiard, et qu’il avait mis un comptoir dans son salon ! Y’a aussi des concerts et des expos et le plus important c’est qu’on s’y sent bien et chaque fois qu’on y va, on se dit que c’est pas la Corse mais que dès qu’on pourra on y reviendra !

culture - biture

Nous nous en étions arrêtés, grosso merdo, fin 50. Les années 60 arrivent, brasseurs et sous-bocks se portent à merveille et se produisent à grande échelle. Des séries vont naître avec Kronenbourg par exemple qui nous donne un petit cours linguistique en nous informant de l’orthographe du mot bière dans toutes les langues, ou encore Amos qui nous amuse avec des bandes dessinées humoristiques. Le buveur de binouse sensible aux graphismes du carton éponge peut désormais chiner celui qui lui manque et compléter sa collection.

dû à sa souplesse et sa capacité d’adaptation à une large variété de produits) permet d’imprimer les visuels avec une grande fidélité. Le sous-bock aurait pu couler de beaux jours maintenant que toutes les tailles, les formes de découpes sont possibles et que la qualité visuelle des images reproduites s’est largement améliorée… mais BIM ! (parce qu’après les beaux jours, les temps pètent !) Les chocs pétroliers fin 70 et les politiques de rigueur qui s’en suivent la dizaine d’après, vont faire défaut au sous-bock original à collectionner. La morosite ambiante de la crise a raison de lui, il tombe en désuétude… La suite au prochain apéro.

* cervalobélophilie = collectionner les étiquettes de bière et/ou les sous-bocks - sources : www.lesousbockfrancais.fr

En plus de son engouement populaire, les avancées technologiques ont elles aussi contribué à l’essort du sous-bock. En 1969, le groupe Katz (groupe allemand qui fut à l’origine de la première machine à impression automatique en 1903 --- voir Le SousBock #1 ) inventa la première machine qui combine à la fois pressage et impression des sous-bocks. Une étape de moins dans la fabrication (donc plus de rendement, donc plus de sous-bocks sur le marché) et une nouvelle méthode qui va changer radicalement la forme épaisse et spongieuse obtenue avec l’ancien procédé du moulage-pressage. Entre 1969 et 1975, le passage à l’impression offset (procédé majeur

brĂ¨ve

chanson(pas)nette

Au fond de ma bouteille Un petit diable veille Pas plus gros qu’une abeille Plus noir qu’une corneille Et sa voix qui zézaye Susurre à mon oreille Les plus sales conseils Déguisés en merveilles

Me fait Impératrice Et me donne un royaume De sentiments factices D’ivresses polychromes Et pour guider mes pas J’ai de nobles amies Lady Margarita Et miss Bloody Mary

Et quand mes courtisans Me promettent le Ciel Je les crois vraiment quand Ils disent que je suis belle Mais ce n’sont que des ombres Et mon royaume sombre Dans un méchant sommeil Au fond de ma bouteille

( refrain )

Il me fait oublier Qui je suis et pourquoi Je me damne à aimer Le bourreau et la croix Je ne connais que trop Le nom des assassins Senhor de Curaçaõ Et monsieur Marasquin Et quand mes courtisans Me brûlent à petit feu Je les crois encore quand Ils disent que je vais mieux

Mais le miroir se brise Et je vois sans surprise Une petite vieille Au fond de ma bouteille ( refrain )

Un diable goguenard Un satan dérisoire Qui enfonce au hasard Les clous du désespoir Au diable ce bavard Et ses belles histoires ! Au diable ses merveilles

Et ses mauvais conseils ! Comme si j’allais croire Ce que ce diable noir Sussure à mon oreille De sa voix qui zézaye Eh, petit diable noir Pour te clouer le bec Il suffit de te boire Cul sec !

Nour - 2013 Universal Music

Bien dit jacky

" L’élite de ce pays permet de faire et défaire les modes, suivant la maxime : « Je pense, donc tu suis. » "

Moi jeu

Retrouve le nom correspondant Ă chaque contenant :

La Féline - 20e La Miroiterie - 20e Péniche Antipode - 19e La Mécanique ondulatoire - 11e La Barrique - 10e La Timbale - 18e Mains d’œuvres - Saint-Ouen Le Picolo - Saint-Ouen Bar des Sports - Montreuil Et bien d’autres ! Suite au prochain apéro.

Le Maquis - 18e La Renaissance - 18e Le Petit Ornano - 18e Le Sully - 10e L’Autobus - 11e Le Sous-Bock - 1er La Chope du Château Rouge - 18e Le Point Bar - 18e La Fourmi - 18e La Laverie - 20e

2014. Ne pas se jeter sur la voie publique ! Vente et reproduction formellement interdites.

pour boire