Le fait que les enseignants, pourtant instruits, tiennent à ces pratiques culturelles néfastes, pose problème. Toutefois, à mon sens, cela procure peut-être une occasion aux équipes de changement d’amorcer le dialogue avec ces enseignants en leur communiquant les faits et chiffres relatifs aux effets néfastes de ces pratiques, non seulement sur les personnes mais aussi sur la société dans son ensemble. Nous encourageons nos enseignants à envoyer leurs témoignages au magazine du syndicat. La colonne sur la VGMS contribue à faire ressortir nettement les problèmes. Ces récits nous aident à comprendre que nos expériences ne sont pas forcément exceptionnelles. Ils nous aident à comprendre que nous ne sommes pas seuls à chercher notre chemin dans ce voyage qu’est la vie. Ces récits sont également importants parce que chacun de nous cherche des réponses et se sent proche des histoires authentiques et véridiques qui nous aident à tisser des liens et jeter des ponts pour surmonter les difficultés de la vie. Les programmes de formation de notre syndicat n’ont pas seulement ciblé les dirigeants mais également les membres dans leur ensemble, notamment les femmes, par l’intermédiaire des structures des Comités de femmes dans l’ensemble du pays. Ces groupes de dirigeants syndicaux et d’enseignants engagent le dialogue avec les écoliers, surtout les filles, leurs collègues enseignants et la communauté dans son ensemble. Les comités de gestion scolaire, les conseils d’administration et les associations de parents d’élèves/d’enseignants locaux participent tous à cet engagement constant dans la croisade contre la VGMS dans notre pays. Je siège actuellement à une commission conjointe mise en place par le gouvernement pour étudier la législation actuelle concernant la violence liée au genre et la maltraitance des enfants. Les lois faibles ou incohérentes posent problème, tout comme leur application insuffisante. Par exemple, une loi stipule que les coutumes autorisent légalement une jeune fille de moins de 18 ans à se marier, à condition que ses parents y consentent. Une autre loi plus récente stipule qu’il est interdit aux jeunes filles de moins de 18 ans de se marier. Cette nouvelle loi ne fait aucune référence à la loi coutumière antérieurement évoquée. Ces incohérences juridiques posent également des difficultés dans la lutte contre la VGMS. Grâce à notre plaidoyer, la loi de 2012 relative aux délits sexuels est en cours de révision radicale au parlement pour prévoir l’emprisonnement
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