Extrait Les oiseaux de nos jardins & leur vie secrète - Éditions Ulmer

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Antoine Isambert Sandra Lefrançois

oiseaux de nos jardins Les

& leur vie secrète



Antoine Isambert Illustrations : Sandra Lefrançois

oiseaux de nos jardins Les

& leur vie secrète


SOMMAIRE

Introduction 6 La parabole du moineau 6 La « biodiversité » à nos portes 7 Une perpétuelle évolution 8 Où sont les insectes ? 9 Les oiseaux de nos jardins Le Martinet noir 14 L’Hirondelle rustique 16 L’Hirondelle de fenêtre 18 Le Pigeon ramier 20 Le Pigeon biset féral 22 La Tourterelle turque 24 La Perruche à collier 26 Le Pivert 28 Le Pic épeiche 30 La Sitelle torchepot 32

La Mésange bleue 74 La Mésange charbonnière 76 La Mésange nonnette 79 La Mésange noire 80 La Mésange huppée 81 La Mésange à longue queue 82 Le Rouge-gorge familier 84 Le Rougequeue noir 86 Le Traquet pâtre 88 Le Rossignol philomèle 90 La Bergeronnette grise 92 La Fauvette à tête noire 94 La Fauvette babillarde 96 La Fauvette pitchou 97 Le Pouillot véloce 98 L’Accenteur mouchet 100 Le Moineau domestique 102 Le Moineau friquet 104 Le Bouvreuil pivoine 106 Le Pinson des arbres 108 Le Verdier d’Europe 110 Le Chardonneret élégant 112 La Linotte mélodieuse 114 Le Serin cini 116 Le Bruant jaune 118 Le Grosbec casse-noyaux 120 Le Tarin des aulnes 122 Le Pinson du Nord 123 Le Jaseur boréal 124

Le Grimpereau des jardins 34 La Chouette hulotte 36 Le Faucon crécerelle 38 L’Épervier d’Europe 40 Le Coucou gris 42 La Huppe fasciée 46 La Corneille noire 48 Le Corbeau freux 50 Le Choucas des tours 52 La Pie bavarde 54 Le Geai des chênes 56 L’Étourneau sansonnet 58 Le Merle noir 60 La Grive musicienne 64 La Grive draine 66 La Grive mauvis 68 La Grive litorne 69 Le Roitelet triple bandeau 70 Le Troglodyte mignon 72

Index 126 Bibliographie 127 4



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INTRODUCTION


La parabole du moineau Il n’y a pas longtemps, voyageant avec mon frère sur l’autoroute, nous nous sommes arrêtés dans une station-service pour manger un sandwich. Tandis que nous observions les moineaux qui espéraient chaparder quelques miettes, je demandai à mon frère si, parmi les moineaux que nous avions sous les yeux, il savait différencier les mâles des femelles. À ma grande surprise, il me répondit que non. Cette réponse m’étonna car, étant agriculteur, mon frère avait croisé des moineaux toute sa vie dans la cour de sa ferme ! Pendant plus de 50 ans, il les a vus tous les jours, mais il ne les a pas regardés une seule fois ! (Ou alors de travers, car ils mangeaient son blé). Ce qui me conduisit à deux réflexions. La première, c’est que chacun voit le monde à travers son prisme. La vision du monde de mon frère était entièrement tournée vers ses cultures et les multiples préoccupations qui y sont liées. Ma vision du monde, plus naturaliste et dégagée de ces contraintes de production, pouvait, quant à elle, ignorer superbement les angoisses causées à mon frère par une pluie excessive ou la panne d’un tracteur, et se focaliser sur la beauté d’un moineau. Mais les deux ne sont pas incompatibles ! La seconde, c’est qu’on ne voit que ce qu’on est préparé à voir et qu’on sait nommer. Car comme le disait déjà le grand Linné (je m’autorise un brin de pédantisme) : Nomina si nescis, perit et cognito rerum : « Si tu ignores le nom des choses, c’est leur connaissance même qui disparaît ».

La « biodiversité » à nos portes Car le nombre d’oiseaux qui nous entoure est bien plus grand que ce que d’aucuns imaginent, pour qui est préparé à les voir. Il n’est pas nécessaire de partir loin, dans des coins sauvages et isolés : la

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Chardonnets élégants dans les chardons

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La Sitelle torchepot Sitta europaea

Le seul oiseau de chez nous capable de descendre des arbres la tête en bas.

Les sitelles sont forestières et très fréquentes dans les parcs et les jardins où elles fréquentent aussi les mangeoires en hiver. De la taille d’un moineau, on les reconnaît facilement à leur silhouette en fuseau, leur dos gris-bleu, leur ventre orangé et leur sourcil noir prolongeant le bec de la même couleur. Elles ne sont pas discrètes et ce sont souvent leurs chants sonores et flûtés qui trahissent leur présence, quelque part cachées dans les frondaisons : des « tiou tiou tiou tiou tiou » et des trilles caractéristiques. Elles se nourrissent principalement d’insectes et de leurs chenilles à la

belle saison, de noisettes, de faines et d’autres graines dures en hiver. Pour briser les noisettes, elles ont une technique bien à elles : elles les coincent dans la fissure d’une écorce avant de les ouvrir avec leur bec court et robuste, taillé pour ce travail. À la saison des nids, elles ne creusent pas elles-mêmes leurs loges, mais utilisent celles des autres pics dont elles rétrécissent l’ouverture avec de la boue séchée, d’où leur qualificatif de « torchepot ». Elles maçonnent de la même manière les fissures intérieures de leur nid ainsi que les angles des nichoirs dans lesquels elles nichent volontiers.

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Les deux sexes sont semblables mais le mâle a un ventre orangé plus intense.

Dos gris-bleu

Sourcil noir

Ventre orangé

L’hiver, les sitelles se joignent également aux rondes des mésanges et autres petits oiseaux forestiers (voir p. 74). On peut entendre leur chant toute l’année.

Sédentaire 33


Le Geai des chênes Garrulus glandarius

Gardien de la forêt, ses cris d’alarme signalent la présence des intrus à tous les oiseaux du quartier. On le reconnaît facilement aux plumes bleues de ses ailes. Le geai est un oiseau forestier par excellence, plus particulièrement des forêts de chênes, qui se rencontre aussi dans les parcs, les jardins et jusqu’en ville. Il porte bien son nom : Garrulus glandarius, en latin, l’oiseau qui glande. Sa nourriture se compose en effet essentiellement de glands. À l’automne, il les cache un peu partout dans la forêt en prévision des mauvais jours. Il peut en accumuler jusqu’à 6 dans son jabot avant de les disséminer çà et là, en faisant bien attention de ne pas se faire repérer par ses congénères ! Bien que possédant une excellente mémoire de ses caches (c’est un corvidé), il lui arrive d’en oublier, contribuant ainsi à la dissémination des chênes.

Si les glands constituent environ la moitié de son alimentation, il n’en reste pas moins omnivore. Les faines (fruits du hêtre) sont également à son menu, ainsi que d’autres graines, et, à la belle saison, toutes sortes d’invertébrés et de petits animaux, ainsi que les œufs et oisillons d’autres passereaux. Les merles et les grives qui en connaissent le danger signalent bruyamment sa présence par des cris d’alarme. De son côté, il pousse des cris rauques dès que quelqu’un pénètre sur son territoire et joue un rôle d’avertisseur pour tous les oiseaux de la forêt.

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Mâles et femelles identiques

Croupion blanc Queue noire

Moustache noire

La « plume de geai » bleu barrée de noir est unique chez les oiseaux européens et rend le geai inconfondable. Sédentaire 57


Le Roitelet triple bandeau Regulus ignicapilla

Le plus petit oiseau européen, à la silhouette toute ronde. Il ne pèse que 5 à 6 grammes. Il possède un bandeau noir sur l’œil et une huppe sur la tête, orangée chez le mâle, jaune chez la femelle, qui se dresse quand il est inquiet ou excité. Difficile à observer en raison de sa petite taille, il est cependant peu farouche. Il se signale par ses petits cris de contacts : des « ssississississi » très fins et très aigus qui sont à la limite des capacités auditives humaines.

Moins inféodé aux conifères et plus méditerranéen que le roitelet huppé, il est devenu plus commun dans les forêts de plaine que ce dernier, en raison du réchauffement climatique qui le favorise. Exclusivement insectivore, même en hiver, il doit se déplacer en permanence pour trouver suffisamment à manger. Il se nourrit de tout petits insectes, araignées, arthropodes, de leurs œufs et larves, qu’il traque inlassablement de branches en branches.

Le Roitelet huppé (Regulus regulus) est très proche du précédent et tout aussi petit. Ses mœurs et son alimentation sont les mêmes. Sa huppe est également orangée chez le mâle, jaune chez la femelle, mais il n’a pas de bandeau noir sur l’œil ni de sourcil blanc. Très adapté aux climats froids, c’est un montagnard qui est commun dans les forêts de conifères d’altitude. Il est également présent en plaine, dans les forêts d’épicéas et de conifères, mais en régression à cause du réchauffement climatique qui le pousse à remonter vers le nord. Les roitelets se joignent en hiver aux rondes de mésanges.

Sédentaire 70


Huppe orangée

Huppe jaune Bandeau noir sur l’œil

Sédentaire 71


La Mésange bleue Parus caeruleus

Petite et gracieuse, avec sa tête et ses ailes bleues, son ventre jaune et sa silhouette ronde, c’est sans doute la plus appréciée de nos mésanges. Elle partage le même habitat et le même mode de vie que la mésange charbonnière, avec laquelle on la trouve souvent associée autour des mangeoires et en forêt. Sa petite taille, son faible poids et ses talents d’acrobate lui permettent d’explorer jusqu’aux branches les plus fines. Comme toutes les mésanges, elle a besoin de cavités pour nicher et, à défaut de trouver de vieux arbres creux, elle occupe volontiers les nichoirs. Au printemps, les chenilles de papillons constituent l’essentiel de la nourriture apportée par les adultes à leurs oisillons. Les mésanges bleues « s’arrangent » même pour que l’éclosion de leurs couvées coïncide avec le pic d’apparition des chenilles. Le mâle a des couleurs un peu plus vives que la femelle, mais cette différence est difficile à distinguer pour nous. Il n’en va pas de même pour les mésanges femelles qui perçoivent parfaitement les ultraviolets plus intenses reflétés par calotte bleue des mâles.

En hiver, elles forment ce qu’on appelle des « rondes de mésanges », associant souvent plusieurs espèces (mésange bleue, charbonnière et nonette en plaine ; mésanges noires et huppées en montagne), auxquelles se joignent des roitelets, des grimpereaux, des sitelles… On attribue ce comportement grégaire à l’avantage qu’il procure en termes de recherche de nourriture et d’alerte contre les prédateurs.

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Mâles et femelles presque semblables pour nous. Pour les femelles, la calote du mâle qui reflète les ultraviolets est perçue plus intensément.

Calotte bleue

Bandeau noir (ou bleu sombre)

Dos bleu

Ventre jaune

Les jeunes mésanges bleues ont les joues et le ventre jaunâtres et la calotte très pâle.

Sédentaire 75


Le Jaseur boréal Bombycilla garrulus

Un visiteur boréal occasionnel qu’on voit certains hivers en grandes bandes dans le Nord et l’Est de la France. Le jaseur boréal est un oiseau qui niche dans la taïga (forêt de conifères) du nord de la Scandinavie et de la Russie. À la belle saison, il se nourrit principalement d’insectes, mais en hiver sa survie repose entièrement sur les baies des arbustes, en particulier le sorbier des oiseleurs. Lorsque, certaines années, la production de baies est insuffisante dans son aire d’hivernage habituelle, il effectue de grandes migrations vers le sud et l’ouest qui peuvent le conduire jusque dans le Nord et l’Est de la France.

Peu farouche, on peut alors le voir en grandes bandes dans les parcs et les jardins, y compris en ville. Dans le passé, ces invasions exceptionnelles étaient considérées dans certains pays comme des signes annonciateurs de malheur, d’où son nom d’oiseau de la peste en hollandais (Pestvogel), et d’oiseau de la mort en Suisse (Sterbevögeli)… À noter qu’en hiver, les baies qu’il consomme ont parfois fermenté, ce qui peut le rendre momentanément saoul et incapable de voler. Il récupère cependant très vite, grâce à un foie aux performances étonnamment supérieures à celles des autres habitants du Nord de la Russie.

De la taille d’un étourneau

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En bandes dans les arbustes à baies (sorbiers, viornes, cornouillers...) et les boules de gui

Huppe souvent dressée

Bandeau noir

Beige-roux

Bande jaune (large chez le mâle, étroite chez la femelle)

Mâles et femelles peu différents

Visiteur d’hiver occasionnel 125


Savez-vous que le martinet noir vole 10 mois d’affilée sans jamais se poser, que la mésange à longue queue « coud » son nid avec du fil d’araignée ou que le faucon crécérelle repère les petits rongeurs grâce aux ultraviolets présents dans leur urine ? Ce guide présente les 60 oiseaux les plus communs de nos jardins, de nos villes et de nos villages, ceux qu’il est possible de voir facilement près de chez soi. En s’appuyant sur des anecdotes révélatrices ou surprenantes, il met en lumière ce qui différencie chaque oiseau des autres et le rend unique. Les illustrations de Sandra Lefrançois, qui a réussi à saisir l’essence et les expressions de tous ces oiseaux, en permettent l’identification.

ISBN : 978-2-37922-306-8

,!7IC3H9-ccdagi! PRIX TTC FRANCE : 14,90 €


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