PAYS :France
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5 octobre 2018 - Edition Brest
De De Gaulle à Macron Le monde change, les institutions de la Ve restent, même si elles doivent encore évoluer comme le veut la réforme constitutionnelle, un temps suspendue pour cause d’affaire Benalla. Réduction de 30 % du nombre de parlementaires, limite dans le temps du nombre de mandats, introduction de 15 % de proportionnelle : pourquoi pas ? C’est dans l’air du temps. Le monde politique court après sa légitimité faute de réalisme, de courage et donc de résultats. Du coup, plus il cède de ses prérogatives, plus il apporte la démonstration de sa vacuité. Cela étant, il faut bien gouverner, même si les récentes démissions de Nicolas Hulot et Gérard Collomb démontrent que, parmi les proches du Président, certains ont perdu le sens le plus élémentaire de l’État. Dans l’attente d’un remaniement censé donner un nouveau souffle à la machine gouvernementale, ceux qui restent fidèles au poste méritent d’être confortés. Édouard Philippe d’abord et aussi Jean-Yves Le Drian, lequel, pour la seconde fois, rechigne à quitter son ministère pour l’Intérieur. Ignorant ces convulsions, on débattait, jeudi, devant un parterre d’anciens Présidents, de la force des institutions de la Ve en ce soixantième anniversaire. Et il est vrai que notre Constitution aura résisté à sept alternances et trois cohabitations, franchissant les épreuves que furent la guerre d’Algérie, Mai-68, la crise financière de 2008 et les attentats
terroristes. Alors simples péripéties de la vie politique, comme le laisse entendre Emmanuel Macron, ou affaissement de la fonction présidentielle, comme le suggère Laurent Wauquiez ? Il s’agit de savoir si, du fait du passage au quinquennat, le régime actuel évolue vers une trop grande présidentialisation. D’autant qu’une nette tendance technocratique à rogner les acquis de la décentralisation se fait sentir. Les chaînes d’information et les réseaux sociaux peuvent-ils être les seuls contre-pouvoirs ? En réalité, la question est de savoir si, dans une telle démocratie d’opinion et du fait de la mondialisation, Macron peut encore mener des réformes aussi profondes que De Gaulle du temps des « Trente Glorieuses ». Visiblement les Français doutent... À lire, « L’histoire de la Ve République » en BD, par Thomas Legrand et François Warzala, une co-édition Les Arènes/France Inter. ■
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