Mystère du Christ, mystère de Dieu. Introduction à la mystagogie et à la mystique

Ysabel de Andia

Mystère du Christ, mystère de Dieu Introduction à la mystagogie et à la mystique

théologie

donner raison

Préface de Yann Vagneux

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Ysabel de ANDIA

Mystère du Christ, mystère de Dieu Introduction à la mystagogie et à la mystique Préface de Yann Vagneux

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Donner raison – théologie, 69 Une collection dirigée par Robert Scholtus

De la même autrice : « Homo vivens ». Incorruptibilité et divinisation de l’homme selon Irénée de Lyon, Études augustiniennes, 1986.

Mystiques d’Orient et d’Occident, Abbaye de Bellefontaine, 1994.

Henosis. L’union à Dieu chez Denys l’Aréopagite, Brill, 1996.

Denys l’Aréopagite. Tradition et métamorphoses, Vrin, 2006.

La voie et le voyageur. Essai d’anthropologie de la vie spirituelle, Cerf, 2012.

© 2019 Éditions jésuites, 7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique) 14, rue d’Assas, 75006 Paris (France) www.editionsjesuites.com ISBN : 978-2-87299-363-5 D 2019/4255/11

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Le mystère est le lieu de l’âme, sa mer.

Jules Monchanin

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PRÉFACE

C’est une joie de rejoindre aujourd’hui tous les lecteurs du nouveau livre d’Ysabel de Andia après avoir été le témoin de son élaboration durant plusieurs années. Cet ouvrage est né en effet d’un singulier dialogue que l’auteur a voulu entretenir avec la pensée indienne. Après avoir bénéficié jadis des enseignements d’Heidegger, puis s’être ensuite intensément imprégnée de la pensée d’Irénée de Lyon, du Pseudo-Denys l’Aéropagite et des plus grands théologiens d’Orient et d’Occident, Ysabel de Andia a ouvert ses horizons au véritable « empire de l’Esprit » qu’est l’Inde. Cette dilatation intellectuelle lui fut aussi offerte par une occasion que nous devons rappeler ici.

En novembre 2015, sur la terrasse de la maison au bord du Gange où je réside à Bénarès, Ysabel de Andia a été pour une vingtaine de prêtres des Missions étrangères de Paris une véritable mère spirituelle les introduisant au cœur de la tradition mystique chrétienne. Nul de ceux qui furent présents ne pourra oublier l’intensité des heures vécues en communion avec la personne de Jésus-Christ dont les Pères de l’Église ont su recueillir si précieusement tout le mystère. Quand la voix de la conférencière se taisait, nous rejoignions le silence du Saint-Sacrement pour que son adoration dépose plus profondément en nous ce que l’esprit avait saisi.

Après cela, nous sortions pour nous immerger dans la ferveur des bords du Gange si prenante lors des fêtes d’automne où des milliers de lampes à huile recouvrent les ghats, les escaliers qui descendent vers le fleuve sacré. Dans cette vision émouvante, nous pouvions ressentir vive-

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Préface

ment la nostalgie religieuse de tout un peuple à la recherche du « royaume » où « ceux qui parviennent n’en retournent jamais » et dont la Bhagavad Gita a si bien parlé : « Là le soleil ne brille pas et la lune ne donne pas de lumière, ni le feu ne brûle, car la Lumière de ma gloire y habite. » Nous-mêmes, tout remplis de la mystique chrétienne dans ses sommets incandescents, nous nous souvenions de la phrase de saint Paul : « Dieu qui a dit : “Du milieu des ténèbres brillera la lumière” a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ » (2 Co 4, 6). Ainsi, entre le meilleur des traditions hindoues et chrétiennes, se vivait très existentiellement une « émulation de sainteté » qui n’altérait en rien la nouveauté si souvent déroutante de Jésus-Christ pour celui qui ne le connaît pas encore — son magnum mysterium que Tomás Luis de Victoria a mis en musique dans un motet inoubliable : « O magnum mysterium, et admirabile sacramentum, ut animalia viderent Dominum natum, jacentem in praesepio ! » (« Ô grand mystère, et admirable sacrement, que des animaux voient leur Seigneur nouveau-né, couché dans une mangeoire ! »).

La rédaction d’un livre est toujours une épreuve solitaire qui peut être comparée à une bouteille jetée à la mer sans avoir l’assurance que quelqu’un la recevra ou sans connaître celui qui lira le message porté par les flots. Par delà les affres de la création, seule importe à l’auteur la prodigalité du geste de consigner à ses futurs lecteurs le fruit de son labeur.

Qu’il me soit permis ici d’espérer que, parmi ceux qui recueilleront les précieuses pages d’Ysabel de Andia, soient de nombreux non-chrétiens ou encore des personnes qui se sont éloignées de l’Église en ne trouvant pas en elles la profondeur dont leur âme était assoiffée. Ici, tous découvriront le christianisme tel qu’il est, non dans une lettre morte, mais dans la vérité de son expérience la plus profonde : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20). Quant aux chrétiens, ils auront assurément beaucoup de bonheur à cheminer de nouveau vers les sources vives de la tradition spirituelle qui les porte.

Il va sans dire que cet ouvrage, dont l’exigence intellectuelle honore la pensée chrétienne, sera d’un intérêt singulier pour la théologie chrétienne. En effet, malgré tout le renouvellement apporté par les grands noms du xxe siècle, Henri de Lubac, Hans-Urs von Balthasar ou encore Joseph Ratzinger, tant parmi nous ont souffert d’être parfois confrontés à une théologie desséchée et desséchante, justement parce qu’elle ne sem-

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blait conduire à aucune expérience intérieure véritable. Que l’on ne se méprenne pas ici ! Quand nous parlons d’expérience, nous ne faisons pas référence aux manuels de bien-être et de développement personnel ou encore aux révélations privées les plus farfelues qui sont aujourd’hui quasiment les seuls à peupler les rayons des bibliothèques traitant de mystique. Nous pensons au contraire à ce que nos Pères dans la foi appelaient si sobrement « la vie en Christ ». Et tel est le mérite d’Ysabel de Andia : combler un vide qui a causé bien trop de dommages dans le cheminement spirituel du peuple chrétien.

J’ai rappelé l’occasion de ce livre : donner le meilleur de la tradition chrétienne à des missionnaires en Asie confrontés quotidiennement à des voies religieuses qui ne manquent pas de grandeur. Ma vie en Inde m’a personnellement convaincu depuis bien longtemps que c’est uniquement notre enracinement spirituel dans le meilleur du trésor dont nous sommes les dépositaires qui nous permettra de vivre avec audace et fécondité tous les dialogues auxquels le monde convoque l’Église. « Seul peut-être le christianisme a le geste assez large, disait Emmanuel Mounier, mais alors, qu’il mette la grande voile au grand mât, et, sorti des ports où il végète, qu’il cingle vers la plus lointaine des étoiles, sans attention à la nuit qui l’enveloppe. » Yann Vagneux, mep

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AVANT-PROPOS

Ce livre est le fruit de conférences faites à Bénarès, la ville sainte par excellence de l’hindouisme, du 19 au 26 novembre 2015, pour les Missions étrangères de Paris (MEP). S’adresser à des jeunes prêtres français qui sont envoyés dans toute l’Asie et l’Océan indien, en Inde, au Népal, au Viêt Nam, en Birmanie, au Cambodge, à Madagascar, à Taiwan ou en Chine, c’est prendre en compte leur « mission », l’annonce de l’Évangile, et ceux à qui ils sont envoyés, ces peuples du Continent asiatique qui sont marqués majoritairement par différentes cultures et religions : l’hindouisme, le bouddhisme, le confucianisme, mais aussi l’islam, le jaïnisme, etc. C’est leur expérience qui m’a retenue. Dès lors le sujet s’est imposé à moi : partir du Mystère du Christ, de sa connaissance dans les Écritures (sens mystique) et les sacrements (Mystagogie), et du mystère de Dieu, qui se dérobe à toute connaissance dans la théologie négative, alors même que l’esprit s’unit à lui dans la ténèbre, selon la théologie mystique, pour aboutir à une réflexion sur la « mystique chrétienne et non chrétienne », principalement hindoue. Mystère, Mystagogie, Mystique, voilà le chemin que nous avons tenté de parcourir.

Ce sont les Pères de l’Église, qui ont donné corps à ma réflexion : Origène, bien sûr, pour les sens spirituels, ou Jean Chrysostome pour les Catéchèses mystagogiques, Denys l’Aréopagite pour la Théologie mystique, mais aussi les théologiens du xxe siècle, comme Henri de Lubac sj (1896-1991), Hans Urs von Balthasar (1905-1988) et Louis Bouyer (1913-2004), qui sont pénétrés de culture patristique, et le Concile de Vatican II qui est l’aboutissement du grand renouveau

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Avant-propos

patristique, biblique et liturgique du xxe siècle. J’ai suivi la ligne presque philologique de la notion de « mystère » et c’est remarquable de voir le nombre d’ouvrages théologiques qui traitent du « mystère » du Christ ou de l’Église au xxe siècle, comme s’il y avait un « recentrement sur la notion de mystère » à l’époque de Vatican II1.

Mais on ne peut pas parler au bord du Gange sans faire référence à l’hindouisme. C’est pourquoi j’ai ajouté un chapitre sur le Sacrifice, à la fin de la partie sur la Mystagogie, car cette notion est centrale dans l’hindouisme comme l’ont bien montré Sylvain Lévi dans La doctrine du sacrifice dans les Brâhmanas (1898), Madeleine Biardeau2 dans Le sacrifice dans l’Inde ancienne (1996) et Charles Malamoud, qui lui a succédé aux Hautes Études, dans La danse des pierres (2005).

Je ne pouvais pas évoquer la mystique indienne sans mentionner L’expérience du Soi : étude de mystique comparée (1981) de Louis Gardet (1905-1986)3 et Olivier Lacombe (1904-2001)4, amis de Jacques Maritain (1882-1973). Ces questions ont été débattues dans le milieu des philosophes, théologiens et orientalistes français de la première moitié du xxe siècle, comme les dates le montrent, et je me limite à cette époque et à ce milieu français, sans aller au-delà dans le temps ou dans l’espace (la culture anglo-saxonne).

Je n’aborde la question de l’expérience mystique qu’à la suite de la présentation de la théologie mystique, comme un pati divina, en référence à la réflexion thomiste sur la connaturalité et les dons de l’Esprit, que je mentionne de nouveau à propos de Jacques Maritain, mais aussi avec Jean de la Croix. De même je ne parle de l’unio mystica qu’à propos de la mystique nuptiale des Cisterciens, comme unus spiritus, ou à propos de l’entrée dans la Ténèbre mystique. La mystique nuptiale m’a paru particulièrement intéressante, car elle suppose deux termes, Dieu et l’homme, et définit leur union grâce à l’Esprit Saint dans l’unus 1. Y. de Andia, « Mystique et liturgie. Recentrement sur le Mystère au siècle de Vatican II », Maison-Dieu, n° 250, février 2007, p. 59-109.

2. M. Biardeau, L’hindouisme. Anthropologie d’une civilisation, Flammarion, Paris, 2009.

3. L. Gardet, Expériences mystiques en terres non-chrétiennes, Alsatia, Colmar, 1953.

4. O. Lacombe, L’Absolu selon le Vedanta. Les notions de Brahman et d’Atman dans les systèmes de çankara et Ramanoudja, Geuthner, Paris, 1937 ; Id., Chemins de l’Inde et philosophie chrétienne, Alsatia, Colmar, 1956.

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Avant-propos

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spiritus, par opposition à une mystique de l’Un comme celle de Maître Eckhart, que Rudolf Otto a comparé à l’advāita de Śaṅkara5. L’unio mystica est trinitaire, ceci est manifeste dans la mystique des cisterciens de l’unus spiritus, mais surtout dans celle de Jean de la Croix où l’âme spire, dans la spiration de l’Esprit, l’amour du Père et du Fils.

Le mystère de la Trinité a été envisagé dans la théologie grecque des Cappadociens, en particulier dans les Discours théologiques de Grégoire de Nazianze et non dans la théologie latine d’Augustin, cependant des renvois au De Trinitate de saint Thomas d’Aquin m’ont semblé nécessaires pour situer la réflexion, stimulante, mais jamais systématisée, de Jules Monchanin sur la Trinité6. Monchanin (1895-1957)7 et Henri Le Saux osb (1910-1973)8 ont été deux figures marquantes du dialogue du Christianisme avec l’Inde à travers la fondation d’un ashram chrétien à Shantivanam, qui reçoit le nom de Saccidânanda, et Monchanin pensait que c’est le mystère de la Trinité qui peut convertir l’Inde. Un autre théologien, Raimon Panikkar (1918-2010), qui a vécu à Bénarès, tout en enseignant à Harvard puis à Santa Barbara, a écrit aussi sur la Trinité9. D’où l’importance d’une méditation sur « la Trinité et l’Inde ».

Ceci nous conduit à la question de la « mystique chrétienne et non chrétienne ».

Jacques Maritain a formulé cette question en disant que c’était le rapport entre une « mystique naturelle » et une « mystique surnaturelle10 », donc le rapport entre la « nature » et le « surnaturel », question 5. R. Otto, Mystique d’Orient et mystique d’Occident (1926), Payot-Rivages, Paris, 1996.

6. Cf. Y. Vagneux, Coesse. Le mystère trinitaire dans la pensée de Jules Monchanin (1985-1957), Desclée de Brouwer, Paris, 2015.

7. Sur J. Monchanin, voir Henri de Lubac, Images de l’Abbé Monchanin, Aubier, Paris, 1967 ; Françoise Jacquin, L’abbé Monchanin. À l’écoute d’un prophète contemporain, Parole et Silence, Paris, 2012.

8. Sur H. Le Saux, voir André Gozier, Le Père Henri Le Saux à la rencontre de l’hindouisme, Centurion, Paris, 1989 ; Id., Une éveilleur spirituel. Henri Le Saux, Socéval, Magny-les-Hameaux, 2004 ; Id., Henri Le Saux, un moine chrétien à l’écoute des Upanishads, Arfuyen, Paris, 2008.

9. R. Panikkar, The Trinity and the religious experience of man : icon, person, mistery, Orbis Books, Maryknoll, 1973 ; Id., La Trinité. Une expérience humaine primordiale, Cerf, Paris, 2003.

10. J. Maritain, Distinguer pour unir ou Les degrés du savoir, Desclée de Brouwer, Paris, 1932 ; Id., Quatre essais sur l'esprit dans sa condition charnelle, Desclée de Brouwer, Paris, 1939.

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très débattue entre jésuites et dominicains français avant le Concile de Vatican II, mais aussi une réflexion sur la grâce. Ses amis Olivier Lacombe, indianiste, auteur de L’Absolu dans le Vedanta (1966), et Louis Gardet, spécialiste de la Mystique musulmane (1976), l’ont suivi.

Sur cette dernière question de la grâce dans le monde non chrétien, on peut penser qu’il y a des avancées faites par le Concile Vatican II, Paul VI et Jean-Paul II. La conclusion générale se réfère au texte sur Mystère et Mystique que Lubac a écrit en introduction au livre d’André Ravier sj sur La Mystique et les mystiques (1965). Il caractérise la mystique chrétienne en plusieurs traits : mystique scripturaire, mystique nuptiale, mystique trinitaire, que nous avons traités tout au long de notre parcours.

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Première partie MYSTÈRE

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Mystère est un mot grec, mustèrion, qui signifie ce qui est caché, secret. Les mystères d’Éleusis étaient un culte initiatique, d’origine agraire, à la déesse Déméter, qui symbolise la renaissance de la nature au printemps et sa défloraison à l’automne. C’est donc dans un milieu grec païen que ce terme a été utilisé avant d’être repris magistralement par l’apôtre Paul.

Le mystère de Dieu est impénétrable aux hommes alors même qu’ils cherchent à tâtons, depuis qu’ils sont venus au monde, à le rejoindre, car ils sont créés à son image et ressemblance et portent dans leur cœur le désir de connaître l’origine du monde, leur propre origine et leur fin.

Le mystère de Dieu est caché et il nous est révélé dans le Christ (Rm 1, 26) : cette affirmation de saint Paul nous livre le sens du mystère dans toute son ampleur : le Christ est inséparable de son Père, dont il est le Fils unique, il est inséparable de son Corps l’Église, dont il est la Tête (Ep 4, 12.15), et il est en nous l’espérance de la gloire (Col 1, 26). Le magnum mysterium (Ep 5, 32) est l’union du Christ et de l’Église et c’est dans l’Église que nous sommes incorporés à lui. C’est dans l’Église que nous recevons la Parole de Dieu et dans l’Église que nous communions à Lui dans l’Esprit, car c’est le même Esprit qui a inspiré la Parole et qui nous la fait comprendre, et c’est encore l’Église qui nous montre le sens spirituel des Écritures.

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Mystère

C’est pourquoi j’ai prolongé l’étude du sens du mystère chez saint Paul (chap. 1) par celle des sens de l’Écriture chez Origène et le Père Henri de Lubac (chap. 2), car les Pères de l’Église nous sont devenus accessibles par les théologiens du xxe siècle. La Parole se déploie en différents sens qui se résument à deux sens principaux, le sens littéral et le sens spirituel ou mystique. Le sens mystique élève l’esprit vers le mystère caché dans les paroles. Un autre jésuite, Frédéric Bertrand, a écrit une « mystique de Jésus » chez Origène pour montrer la relation du lecteur au texte, lecteur qui s’identifie aux différents acteurs ou personnes de l’Évangile.

C’est dans une lecture spirituelle de l’Écriture que nous pouvons découvrir le mystère du Christ et de l’Église dans le Nouveau comme dans l’Ancien Testament. Ainsi le Cantique des Cantiques est le poème du magnum mysterium, de l’amour du Christ et de l’Église représentés par le Bien-Aimé et la Bien-Aimée du Cantique.

Le sens mystique des Écritures ouvre la voie à une mystique nuptiale (chap. 3) reprise au xiie siècle par les cisterciens Bernard de Clairvaux et Guillaume de Saint-Thierry dans leurs commentaires du Cantique des Cantiques.

La découverte du mystère du Christ et de l’Église dans les Écritures nous a conduits à une mystique, c’est-à-dire à l’expérience amoureuse du Christ en nous espérance de la gloire.

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Chapitre premier LE MYSTÈRE DU CHRIST CHEZ SAINT PAUL

Introduction LE MYSTÈRE ET LES MYSTÈRES1

Définition du mystère Mystèrion vient du verbe muô qui signifie d’abord se fermer et fermer les yeux (cf. MT 997 B). Mustès est le myste, l’initié (Héraclite, fragm. 14)2. Il est celui qui ferme les yeux ou les lèvres, celui qui ne répète rien, qui tient les lèvres closes. L’adjectif dérivé μυστικός, qui concerne les mystes et les mystères, prend le sens de mystique chez Proclus et les néoplatoniciens. Même évolution pour mustèrion, culte à initiation chez Héraclite, qui prend le sens de secret chez Platon en général, et dans la littérature chrétienne, de mystères de la foi. En liaison avec le sens religieux de mustès a été créé mueô, initier aux mystères, mueomai, être initié, et muèsis l’initiation3.

1. Cf. George Emmanuel Mylonas, Eleusis and the Eleusian Mysteries, Princeton University Press, Princeton, 1961 ; Dario Sabbatucci, Saggio sul misticismo greco, Edizioni dell’Ateneo, Rome, 1965.

2. Héraclite, fragm. 1413 : « Errants dans la nuit : mages, bacchants, bacchantes, initiés. Aux choses considérées chez les hommes comme des mystères, ils sont initiés dans l’impiété » (transmis par Clément d’Alexandrie, Protreptique, 22, 2). Les mages sont les prêtres perses du mazdéisme ; les bacchants, les célébrants du culte de Dionysos ; et les initiés, les adeptes des mystères d’Éleusis.

3. Cf. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, t.

2, Klincksieck, Paris, 1984, p. 728.

En lecture partielle‌

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INDEX DES NOMS CITÉS

Abélard : 97 Adnès, Paul : 346 Agaësse, Paul : 317 Albert le Grand : 261 Aletti, Jean-Noël : 38 Al-Hallaj : 353, 365 Alonso, Dámaso : 301 Amand, David : 166 Ambroise de Milan : 105, 106, 117, 149, 150, 314 Anagarika Govinda : 346 Andia, Ysabel de : 7-9, 12, 43, 125, 128, 134, 143, 157, 164, 179, 245, 247, 252, 254, 261, 262, 275, 287, 350, 359, 379 Angot, Michel : 333 Antoine le Grand : 314 Aqiba, Rabbi : 80 Aristote : 265, 266, 268, 269, 271, 272, 278, 313, 314, 375, 376 Arius : 187 Arminjon, Blaise : 384, 386 Arnou, René : 313

Asín Palacios, Miguel : 353 Astier, Alexandre : 343 Athanase d’Alexandrie : 107, 149, 185, 186, 194 Aubenque, Pierre : 268 Augustin d’Hippone : 13, 43-45, 47, 90, 118-121, 124, 196, 208, 262, 264, 274, 315, 318, 331, 376, 389, 391, 393 Baarda, Tjitze : 254 Balthasar, Hans Urs von : 8, 11, 54, 61, 63, 69, 112, 243, 384 Barsotti, Divo : 367, 368 Baruzi, Jean : 201, 346, 349, 365 Basile de Césarée : 102, 107, 108, 111, 143, 150, 156-172, 176, 177, 375 Batey, Richard : 37, 38 Batut, Jean-Pierre : 187 Behr-Sigel, Élisabeth : 316 Belley, Pierre-Antoine : 280

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Index des noms cités

Benoît XVI : 54, 75, 184, 240, 376, 379, 389 Benoît, André : 113, 156 Benoît, Pierre : 30, 31 Bergson, Henri : 346, 365 Bernal, José Manuel : 105 Bernard de Clairvaux : 18, 79, 85, 89, 90-93, 95, 308, 385, 386 Bernard, Charles-André : 243, 346 Bertrand, Frédéric : 18, 53, 55, 66, 77, 78 Bérulle, Pierre de : 262 Biardeau, Madeleine : 12, 221, 223-226, 228, 377 Blondel, Maurice : 345, 347, 349, 365, 369 Bobrinskoy, Boris : 149, 156 Boèce : 375 Bonaventure de Bagnoregio : 188, 197, 239, 242, 348 Bouddha : 341 Boulgakov, Serge : 197, 243 Bourgeois, Daniel : 118 Bouyer, Louis : 11, 20, 21, 104, 110, 112, 220, 345, 349, 367, 368, 391, 392 Boyarin, Daniel : 220 Bremond, Henri : 365 Brésard, Luc : 39, 84 Brock, Sebastian : 128, 146 Buber, Martin : 353 Burgundio de Pise : 187 Butler, Cuthbert : 44 Cabasilas, Nicolas : 46, 101 Camelot, Pierre-Thomas : 119, 150, 151 Canévet, Mariette : 85, 88, 307 Caputo, Roberto : 339 Caragounis, Chrys : 32

Casel, Odon : 22, 104, 105, 122, 128, 129 Cassien, Jean : 315, 391, 392 Cattenoz, Pierre : 128 Cerfaux, Lucien : 36 Certeau, Michel de : 263, 346, 347, 366 Chaduc, Marc : 197 Chantraine, Georges : 19 Chardon, Louis : 261, 262 Cicéron : 22 Clément d’Alexandrie : 19, 22, 51, 57, 114, 315 Clerck, Paul de : 157 Cognet, Louis : 391 Collin, Matthieu : 108 Congar, Yves : 89 Coppens, Joseph : 108 Corbin, Michel : 255 Corbon, Jean : 112 Coune, Michel : 73 Courcelles, Dominique de : 346 Couturier, Charles : 119 Crouzel, Henri : 55, 84, 88 Cyrille de Jérusalem : 101, 107, 115-117, 152 Dalmais, Irénée : 111 Damascius : 242 Dandoy, George : 180, 362, 363, 376 Daniélou, Jean : 53, 57, 65, 136, 146, 158, 180, 263, 307, 308, 313 Davy, Marie-Madeleine : 93, 347 Deblaere, Albert : 346 Déchanet, Jean : 93 Deden, D. : 25 Delesalle, Jacques : 93, 97, 385 Denys d’Alexandrie : 182, 185, 186, 375

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Index des noms cités

Denys l’Aréopagite : 4, 7, 11, 43, 134, 177, 184, 237-267, 269272, 276, 277, 280, 281, 283, 286, 287, 291, 299, 300, 304, 307, 319, 347, 350, 352, 367, 376-380, 389, 390, 393 Denys le Chartreux : 261 Des Places, Édouard : 254 Diadoque de Photicé : 315 Dodds, Eric R. : 266 Dörries, Hermann : 156 Douglas, Mary : 211 Dupont, Jacques : 30, 31 Durand, Emmanuel : 29, 196 Durantel, J. : 271 Eckhart, Maître : 13, 242, 348, 391, 392 Eliade, Mircea : 358, 367 Eliézer (Rabbi) : 215 Engberding, Hieronymus : 130 Épiphane (de Salamine) : 111 Eschyle : 22, 254 Euripide : 254 Eusèbe de Césarée : 106, 110, 111 Évagre : 314, 315, 367 Fantino, Jacques : 187 Fassetta, Raffaele : 93, 385 Festugière, André-Jean : 20, 43, 254 Feuillet, André : 28, 35, 82, 146, 217 Folliet, Joseph : 124 Francesconi, Giampietro : 117 François d’Assise : 239, 271 Frank, Hieronymus : 129 Freppel, Charles-Émile : 63

397

Gandillac, Maurice de : 252 Gardeil, Ambroise : 274, 275, 279, 280, 355, 356, 369 Gardet, Louis : 12, 14, 185, 284, 333, 345, 346, 357-360, 363 Garrigou-Lagrange, Réginald : 280, 348, 350, 369 Garuti, Paulus : 217 Gauḍapāda : 341 Gertrude d’Hefta : 140, 141 Ghellink, Joseph de : 148 Gilson, Étienne : 89, 92, 93, 95, 255, 362, 385 Girard, René : 210 Glotin, Édouard : 141 Godinez, Miguel de : 262 Goossens, Werner : 36, 40 Govinda Bhagavatpada : 332, 341 Graffin, François : 129 Grandmaison, Léonce de : 366 Grandsire, A. : 160 Grégoire de Nazianze : 13, 88, 102, 110, 111, 113, 115, 117, 143, 144, 153, 163, 165, 172175, 177, 187, 191, 259, 308, 383 Grégoire de Nysse : 43, 45, 57, 79, 85, 88, 109-111, 147, 148, 158, 167, 237, 247, 248, 252, 263, 307, 308, 377, 379, 386, 389, 390 Grégoire le Grand : 45, 262, 283, 296, 318, 382, 391 Gribomont, Jean : 156, 164, 166 Grignion de Montfort : 262 Grousset, René : 367 Guggenheim, Antoine : 217 Guibert, Joseph de : 365 Guillaume de Saint-Thierry : 18, 79, 85, 90, 92-97, 385, 386

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Index des noms cités

Guillaumont, Antoine : 315 Guillet, Jacques : 64 Hadewijch d’Anvers : 391, 392 Hadot, Pierre : 185 Halleux, André de : 160 Hamman, Adalbert : 133, 145, 148, 153, 317 Harrison, Vema : 187 Hausherr, Irénée : 313 Heidegger, Martin : 7 Henry, Paul : 243 Héraclite : 19 Hésychius de Batos : 315, 316 Hilaire de Poitiers : 185, 189, 314, 375 Hildegarde de Bingen : 348 Hippolyte de Rome : 131, 149, 155 Hofrichter, Peter Leander : 157 Homère : 254 Horn, Gabriel : 245 Huby, Joseph : 41, 365, 367 Hugues de Balma : 261, 264, 291, 299, 379 Hugues de Saint-Victor : 261 Hulin, Michel : 333, 335, 362, 363 Hulsbosch, Ansfridus : 30 Ignace d’Antioche : 25, 103, 367 Irénée de Lyon : 4, 7, 45, 66, 68, 144, 148, 169, 314, 373 Jacobs, Louis : 213 Jacques de Saroug : 102, 126, 138, 139 Jacquin, Françoise : 13, 128, 179, 181, 202 Jamblique : 20

Jean Chrysostome : 11, 101, 107, 111, 126, 128, 133-135, 137, 145, 146 Jean Climaque : 315 Jean Damascène : 187, 190 Jean de la Croix : 12, 13, 102, 151, 200-202, 239, 242, 273, 275, 280, 285-288, 290, 293, 296301, 303-305, 309, 319, 321, 323, 324, 326, 330, 331, 346, 349, 350, 352, 358, 359, 363365, 374, 380, 385, 387, 392 Jean de Saint-Thomas : 280, 351, 355 Jean Eudes : 141, 262 Jean-Paul II : 14, 153 Jérôme de Stridon : 70, 145, 254, 284 Johanns, Pierre : 180, 363 Julien l’Apostat : 20 Julienne de Norwich : 348 Justin de Rome : 377 Kierkegaard, Sören : 213, 378 Ko Chang-Keng : 367 Krynen, Jean : 262, 291 Labourdette, Marie-Michel : 278280, 289 Lacombe, Olivier : 12, 14, 185, 193, 284, 333, 335-337, 344346, 355, 357, 359-363, 367 Lacoste, Jean-Yves : 193 Ladaria, Luis : 199 Laporte, Jean : 75 La Potterie, Ignace de : 150 Laux, Henri : 346 Le Bernin : 330 Le Déaut, Roger : 213 Le Guillou, Marie-Joseph : 207

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Index des noms cités

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Le Saux, Henri : 13, 128, 180, 181, 197, 205, 241, 333, 344, 376, 379 Lemaître, Jules : 313 Lemarié, Joseph : 128-132 Lenhardt, Pierre : 108 Léon le Grand : 105, 106, 122, 152, 155, 305 Lesoing, Bertrand : 104 Lévi, Sylvain : 12, 210, 221-223 Lies, Lothar : 75 Lietzmann, Hans : 110 Lombard, Pierre : 188 Lossky, Vladimir : 243, 255, 262, 379 Lubac, Henri de : 8, 11, 13, 14, 18, 53, 55, 58, 60-63, 65, 69, 116, 179, 180, 183, 191, 195, 196, 201, 203, 345, 346, 349, 364366, 368, 369, 371, 381, 383, 385 Lucien-Marie de Saint-Joseph : 287 Lyonnet, Stanislas : 150, 216, 217

Marsaux, Jacky : 107, 133 Martimort, Aimé-Georges : 148 Marx, Alfred : 210 Massignon, Louis : 203, 353, 354 Maxime le Confesseur : 101, 111, 112 Mechtilde de Magdebourg : 140, 348 Méliton de Sardes : 103, 127 Menasce, Jean de : 353 Mersch, Émile : 36 Merton, Thomas : 347, 369 Méthode d’Olympe : 136, 137 Mohrmann, Christine : 116, 117 Monchanin, Jules : 5, 13, 102, 128, 143, 178-186, 190-204, 206, 210, 241, 242, 333, 340344, 362, 365, 375, 376, 379, 383, 392 Moreschini, Claudio : 165 Moubarac, Joakim : 128 Mukerji, Dan Gopal : 353 Murphy-O’Connor, Jerome : 39 Mylonas, George Emmanuel : 19

Mahadevan : 338 Maïmonide, Moïse : 258 Malamoud, Charles : 12, 210, 225, 226 Mansfeld, Jaap : 254 Marcel, Gabriel : 192 Maréchal, Joseph : 44, 346, 354, 365 Marguerite-Marie Alacoque : 141, 263 Marie de l’Incarnation : 382, 384 Marion, Jean-Luc : 238, 262 Maritain, Jacques : 12, 13, 26, 193, 280, 284, 301, 345, 350357, 363-366, 369, 377, 391

Nau, Paul : 209 Neusch, Marcel : 124, 210 Nicolas de Cues : 348 Nygren, Anders : 389 Origène : 11, 18, 51-67, 69-73, 75, 78, 79, 83-85, 89, 103, 104, 107, 171, 238, 239, 244, 314, 374, 376, 385, 386, 389, 390 Otto, Rudolf : 13, 346, 369, 392 Panikkar, Raimon : 13, 180, 376 Parisse, Lydie : 346 Pascal, Blaise : 60 Pasquet, Colette : 130

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400

Index des noms cités

Patfoort, Albert : 279 Paul VI : 14, 123 Peterson, Erik : 26 Philarète de Moscou : 221, 389 Philon d’Alexandrie : 37, 75, 247, 377, 390 Pindare : 22 Pistoia, Alessandro : 133 Platon : 19, 22, 170, 182, 184, 244, 254, 375, 376 Plotin : 88, 170, 185, 242, 269, 308, 313, 367, 376 Porion, Jean-Baptiste : 392 Porphyre : 242 Poulain, Émile : 348 Proclus : 19, 259, 260, 266 Puech, Henri-Charles : 251, 262 Quilliet, Bernard : 364 Radice, Roberto : 114 Rahner, Karl : 348 Rāmaṇa Mahārṣi : 333, 343, 344 Ravier, André : 14, 345, 365, 381 Refoulé, François : 149 Régnon, Théodore de : 185-187 Reinach, Salomon : 365 Reitzenstein, Richard : 22 Renou, Louis : 223, 233, 335, 344 Richard, Marcel : 160 Richard de Saint-Victor : 45 Robert, André : 217 Romeyer Dherbey, Gilbert : 268 Roques, René : 243, 262, 313 Roten, Philippe de : 107, 133 Roumi, Djelâl el Dûr : 367 Rousseau, Olivier : 139 Rousselot, Pierre : 243 Ruiz Salvador, Federico : 301, 310

Rupert de Deutz : 382 Ruysbroeck, Jan : 242 Sabbatucci, Dario : 19 Sabellius : 187 Sage, Athanase : 118 Sampley, J. Paul : 39 Sandeus : 262 Śaṅkara : 13, 102, 181, 182, 241, 332, 333, 337-342, 344, 362, 376, 392 Sanson, Henri : 301 Schlier, Heinrich : 31, 36 Schmidt, Wilhelm : 354 Schultes, Reginald Maria : 353 Schweitzer, Albert : 41 Scot Érigène, Jean : 242 Scrima, André : 262 Sesboüé, Bernard : 348 Siauve, Suzanne : 344 Silburn, Lilian : 335, 341 Sixte III : 155 Solignac, Aimé de : 313 Sonnet, Jean-Pierre : 80 Sophocle : 22 Stein, Edith : 262 Stassinet, Jean : 128 Stolz, Anselme : 45, 262, 366, 369, 392 Sudbrack, Josef : 347, 348 Suso, Henri : 242 Susuki, Daisetz Teitaro : 347 Syméon le Nouveau Théologien : 175, 176 Synésius de Cyrène : 265 Tauler, Jean : 242 Tertullien : 116, 117, 149, 155, 213, 378

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Index des noms cités

Théodore de Mopsueste : 155, 231 Théodoret de Cyr : 110 Thérèse d’Avila : 42, 43, 45, 263, 309, 311, 319, 320, 384, 387 Thomas d’Aquin : 13, 44, 45, 118, 144, 145, 151, 188, 190, 191, 194, 208, 209, 238, 254, 255, 257, 258, 261, 267-270, 272280, 282, 283, 285, 286, 298, 300, 304, 305, 308, 316, 348, 350, 351, 353, 355, 356, 360, 362, 375, 380, 393 Torrell, Jean-Pierre : 276, 282 Triacca, Achille M. : 133 Turbessi, Giuseppe : 271 Upadhyaya : 205 Urfels, Florent : 214 Vācaspatimiśra : 336 Vagneux, Yann : 9, 13, 143, 179, 190, 192, 195, 206, 375 Valvo, Alfredo : 114 Van den Broek, Roelof : 254 Van der Horst, Willem : 254 Van Ghest, Paul : 106 Vanhoye, Albert : 217 Vanneste, Jan : 262 Van Overstraeten, Jeanne Ghislaine : 130 Varenne, Jean : 228 Verdeyen, Paul : 90, 92, 385 Vernay, Renée : 203 Völker, Walther : 263 Vries, Gerard de : 133 Vycheslavzeff, Boris : 367 Wallace, William : 354 Weil, Simone : 367

401

Werhahn, Heinz Martin : 259 Whittaker, John : 255 Wirkenhauser, Alfred : 36 Yannaras, Kostas : 262 Zizioulas, Jean : 160 Zordan, Davide : 104

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TABLE DES MATIÈRES

Préface, par Yann Vagneux....................................................................

7

Avant-propos ..........................................................................................

11

Première partie MYSTÈRE Chapitre I. Le mystère du Christ chez saint Paul ..............................

Introduction. Le mystère et les mystères ..............................................

Le sens du mystère dans l’Ancien Testament......................................

Les Épîtres pauliniennes ........................................................................

Conclusion. Le mystère et la mystique paulinienne............................

19 19 23 24 40

Annexe. Emplois du terme mystère dans l’Ancien et le Nouveau Testament ..........................................................................................

48

Chapitre II. Le sens mystique des Écritures........................................

51 51 54 66 73

Chapitre III. Mystique nuptiale : le Cantique des Cantiques ..........

78 78 79 89 98

Introduction. Les interiora mysteria ....................................................

La Lettre et l’Esprit..................................................................................

L’Évangile et ses acteurs. La « mystique de Jésus » ............................

Conclusion. Le pain de la Parole............................................................

Introduction. Le langage de l’amour ....................................................

Le Cantique des Cantiques et ses commentaires ................................

L’unus spiritus et la mystique cistercienne ..........................................

Conclusion. Une mystique scripturaire, nuptiale et trinitaire ..........

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404

Table des matières

Deuxième partie MYSTAGOGIE Chapitre IV. Mystère et mystagogie .................................................... 103 Introduction. Le mystère pascal ............................................................ 103 Les saints mystères et la divinisation de l’homme.............................. 106 Signe et Mystère du mysterion au sacramentum ................................ 116 Conclusion. Les mystères et le mystère de notre foi .......................... 122 Chapitre V. La chambre nuptiale.......................................................... 125 Introduction. Voici l’Époux qui vient ! ................................................ 125 Le Baptême, bain nuptial de l’Église .................................................... 127 La chambre nuptiale .............................................................................. 128 Le « commencement des mystères » : l’eau et le sang ........................ 133 Le festin de noces .................................................................................... 138 Conclusion. Mystique nuptiale, sacramentelle et ecclésiale .............. 139 Chapitre VI. Baptême et Trinité .......................................................... 142 Introduction ............................................................................................ 142 Baptême, confessio trinitatis et signum unitatis .................................. 143 Basile : communauté de gloire et d’adoration .................................... 156 Grégoire de Nazianze : Unité et Trinité .............................................. 172 Conclusion. L’illumination du baptême et le « Dieu lumière » ........ 176 Chapitre VII. La Trinité et l’Inde ........................................................ 179 Introduction. La théologie trinitaire de Jules Monchanin (1895-1957) 179 L’Un et le multiple. Le Parménide de Platon ...................................... 183 Unité et Trinité ........................................................................................ 185 Mystique de la Trinité ............................................................................ 196 Conclusion .............................................................................................. 203 Annexe. Hymne à la Trinité de Brahmabandhav Upadhyaya.......... 205 Chapitre VIII. Le sacrifice parfait ........................................................ 207 Introduction. La Croix, cœur du mystère ............................................ 207 Offrir un sacrifice et s’offrir en sacrifice. Les deux alliances ............ 210 Le sacrifice dans l’Inde ancienne .......................................................... 221 Conclusion. Le sacrifice dans l’Inde ancienne et le Christianisme .. 229 Annexe. L’Hymne au Puruṣa (Puruṣa-sūkta) .................................... 233

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Table des matières

405

Troisième partie MYSTIQUE Chapitre IX. Théologie négative et théologie mystique .................... 239 Introduction. La via negationis, l’Europe et l’Asie.............................. 240 La Théologie mystique de Denys l’Aréopagite .................................... 243 La Ténèbre et l’extase ............................................................................ 249 La théologie affirmative et la théologie négative ................................ 255 L’Au-delà de tout .................................................................................... 258 Conclusion. La postérité dionysienne .................................................. 261 Chapitre X. Pati divina. L’expérience mystique ................................ 265 Introduction. Pati divina ........................................................................ 265 Pâtir, passion, passivité .......................................................................... 268 Le goût de la Sagesse : l’expérience ...................................................... 270 Le don de sagesse et la connaturalité.................................................... 277 Conclusion .............................................................................................. 284 Chapitre XI. La connaissance passive amoureuse ............................ 286 Pâtir, passivité et passion d’amour ...................................................... 287 La théologie mystique selon Jean de la Croix...................................... 298 Le sentiment de présence ...................................................................... 306 Chapitre XII. Le cœur, le centre et le Soi ............................................ 311 L’esprit et le cœur.................................................................................... 312 Le centre de l’âme .................................................................................. 319 Le Soi (Ātman) ........................................................................................ 331 Chapitre XIII. Mystique chrétienne et non-chrétienne .................... 345 Définitions de la mystique .................................................................... 347 Mystique naturelle et surnaturelle ........................................................ 349 Mystique comparée ................................................................................ 357 Henri de Lubac : Mystique et mystère (1965) ...................................... 364 Conclusion. Mystère et Mystique .......................................................... 368 Conclusion. Mystère – Mystagogie – Mystique.................................. 371 Du mystère à la mystique ...................................................................... 371 La Mystagogie, mysterium fidei ............................................................ 373 Théologie négative et théologie mystique............................................ 377 La Mystique chrétienne.......................................................................... 381 Retractationes .......................................................................................... 391 La parole et le silence .............................................................................. 393 Index des noms cités.............................................................................. 395 Table des matières .................................................................................. 403

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dans la même collection En rendant raison, l’homme répond d’un don qui le précède, dans la droiture d’un face-à-face. Donner raison : une collection d’essais théologiques et philosophiques pour mieux dire le sens aujourd’hui.

Donner raison regroupe des essais de philosophie et de théologie qui tentent de retrouver les traces rationnelles de l’Alliance entre Dieu et l’homme, par-delà leurs apparentes contrariétés. La collection accueille des philosophes qui donnent à l’homme ce surcroît de raison capable de décrypter en son mystère le Dieu qui l’habite, et à des herméneutes de la tradition chrétienne qui reconnaissent en elle la pleine humanisation de l’homme. D’inspiration jésuite, située au carrefour de différentes traditions universitaires, notre collection avoue sa filiation ignatienne, celle des Exercices spirituels, que la sentence d’Hevenesi condense paradoxalement : « Que la première règle de vos actions soit d’agir, comme si le succès dépendait de vous et non de Dieu ; et de vous abandonner à Dieu, comme s’il devait tout faire à votre place ! » Pierre Piret, L’affirmation de Dieu dans la tradition philosophique, 1998, 272 p.

Xavier Dijon, La réconciliation corporelle. Une éthique du droit médical, 1998, 240 p.

Jean Kockerols, L’Esprit à la Croix. La dernière onction de Jésus, 1999, 176 p.

Dominique Lambert, Sciences et théologie. Les figures d’un dialogue, 1999, 220 p.

Alain Mattheeuws, S’aimer pour se donner. Le sacrement de mariage, préface de J.-L. Bruguès, 2004, 416 p.

Athanase d’Alexandrie, Les Trois Discours contre les ariens, traduction et notes par Adelin Rousseau, ouverture et guide de lecture par René Lafontaine, 2004, 516 p.

Bernard Forthomme, La Jalousie. Élection divine, secret de l’être, force naturelle et passions humaines, préface de Jacques Le Brun, 2005, 816 p.

Jad Hatem, Théologie de l’œuvre d’art mystique et messianique. Thérèse d’Avila, Andreï Roublev, Michel Henry, 2006, 408 p.

Franco Manzi, Giovanni Cesare Pagazzi, Le Regard du Fils. Christologie phénoménologique, préface de Franco Giulio Brambilla, traduction de l’italien par Paul Gilbert, 2006, 144 p.

Luisa Muraro, Le Dieu des femmes, traduction de l’italien par Dorothée Bauschke et Axelle Cassiers, postface de Bernard Van Meenen, 2006, 184 p.

Roger Troisfontaines, Une vie pour la Vie. Une morale de la communion des personnes, présentation par Alain Mattheeuws, préface de Jean-Marie Hennaux, 2007, 352 p.

Pierre Piret, L’Art et le Christianisme, 2007, 352 p.

Thierry Lievens, L’Éthique comme vocation. Se laisser choisir pour choisir, 2008, 287 p.

Grégoire de Nysse, Homélies sur le Cantique des cantiques, traduction et notes par Adelin Rousseau, introduction et bibliographie par Bernard Pottier, 2008, 352 p.

Peter Knauer, Pour l’intelligence de notre foi, traduction de l’allemand par Dieudonné Bembide Tongoy, revue par Paul Lebeau, 2009, 224 p.

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Bernard Pottier (dir.), Dieu à la source. La théologie d’Albert Chapelle. Actes du colloque « Albert Chapelle, un théologien », tenu à Bruxelles et à Paris du 10 au 13 février 2009, 2010, 304 p.

Bernard Forthomme, Les Aventures de la volonté perverse, 2010, 352 p.

Dominique Jacquemin, Quand l’autre souffre. Éthique et spiritualité, 2010, 208 p.

Grégoire de Nysse, L’Âme et la Résurrection. Dialogue avec sa sœur Macrine, traduction, introduction et notes critiques, index et bibliographie par Bernard Pottier, 2011, 192 p.

Michel Corbin, Les Catéchèses baptismales de saint Cyrille de Jérusalem, 2011, 408 p.

Bernard Sesboüé, Les « Trente Glorieuses » de la christologie (1968-2000), 2012, 480 p.

Bernard Pottier et Dominique Struyf, Psychologie et spiritualité. Enjeux pastoraux, 2012, 320 p.

Xavier d’Arodes de Peyriague, Nicolas Bauquet et Paul Gilbert (éds), « Nous avons vu sa gloire. » Pour une phénoménologie du Credo, 2012, 304 p.

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Ysabel de ANDIA, philosophe (CNRS) et thÊologienne. Au Cerf, elle a ÊditÊ deux volumes de la collection Sources chrÊtiennes : les Noms divins et la ThÊologie mystique du Pseudo-Denys l’ArÊopagite (2016), et publiÊ La Voie et le voyageur. Esquisse d’une anthropologie de la vie spirituelle (2012).

Le prÊfacier, Yann VAGNEUX, prêtre des Missions Êtrangères de Paris, vit en Inde depuis 2012. SpÊcialiste de Jules Monchanin, il a publiÊ chez Lessius Prêtre à BÊnarès (2018).

ISBN : 978-2-87299-363-5

9 782872 993635

29,00 â‚Ź

www.editionsjesuites.com

En couverture : Abbaye de San Clemente a Casauria (Abruzzes, Italie) ; photo : Š Yann Vagneux

L

e mystère de Dieu est impÊnÊtrable aux hommes alors même qu’ils cherchent à le rejoindre, tant ils portent dans leur cœur le dÊsir de connaÎtre l’origine du monde, leur propre origine et leur fin. Mais s’il demeure  cachÊ , le mystère de Dieu nous est  rÊvÊlÊ  dans le mystère du Christ dont nous nous approchons à travers les Écritures (sens mystique) et les sacrements (sens mystagogique).

Pas à pas, dans un langage clair, cet ouvrage part du Mystère du Christ, avant d’aborder le Mystère de Dieu, qui se dÊrobe à toute connaissance et auquel l’esprit ne peut s’unir que dans la tÊnèbre. Toute la Tradition est convoquÊe : saint Paul, Origène, Jean Chrysostome, Denys l’ArÊopagite, Thomas d’Aquin, Jean de la Croix‌ Place est faite Êgalement à la  mystique chrÊtienne et non chrÊtienne , principalement hindoue, à travers les travaux de Jules Monchanin, ou Jacques Maritain.

Cette introduction à la mystagogie et à la mystique est le fruit de confÊrences donnÊes à BÊnarès, dans un contexte fort ÊloignÊ du christianisme. D’oÚ la radicalitÊ de ses vues, son dÊsir d’aller jusqu’aux racines du Mystère chrÊtien.